Annales deToxicologie Analytique, vol. XVLU,n° 1,2006
Cannabis d'hier et cannabis d'aujourd'hui.
Augmentation des teneurs en THC
de 1993 à 2004 en France
Cannabis of the past and cannabis todays.
Increase of THC contents from 1993 to 2004 in France
Patrick MURA1*, Bertrand BRUNET(1), Laurence DUJOURDY(2), Carole PAETZOLD(2), Geneviève BERTRAND2, Bruno SERA(3), Benoît SACLIER2', Marc DEVEAUX3», Gilbert PÉPIN3», Martine PERRIN(4), Yannick LECOMPTE(4), Véronique DUMESTRE-TOULET5', Vincent CIRIMELE6», Pascal KINTZ6)
(1) LaboratoiredeToxicologieetPharmacocinétique, CHU, Poitiers (2)Laboratoires de
l'Institut
National dePoliceScientifique (3) LaboratoireToxlab, Paris (4) DépartementToxicologie,IRCGN, Rosnysous Bois (5)LaboratoireToxgen, Bordeaux (6) LaboratoireChemTox,Illkirch
*Auteur
àquiadresserlacorrespondance : PatrickMURA,
LaboratoiredeToxicologieetPharmacocinétique, CentreHospitalier Universitaire, BP 577 - 86021 POITIERS -FRANCE
Tel : +33 549 44 39 23 -Fax : +33 549 4438 34 (Reçu le 20janvier
2006;accepté le 14février
2006)RESUME
Uneétudeprécédente, réaliséesurdeséchantillonsdesaisie en France, nous avait permis de montrerque la teneur en delta-9 tetrahydrocannabinol(THC)dansleséchantillonsde
« résine » et « d'herbe » avaitaugmentédurant la période 1993-2000 ettoutparticulièrementdepuis1996.
L'objetdelaprésenteétude a été dedéterminerl'évolution de cesteneurs en THCpendantla période 2001-2004 etde comparercetteévolutionaveccelledela périodeprécéder!-
SUMMARY
A previous study, performed on seized cannabis products fromFrance, hadallowedusto indicatethat therehas been an increase in the delta-9 tetrahydrocannabinol (THC) contentfrom herbalproducts and resin samples during the period1993-2000andoverallfrvm 1996.
Thepurposeofthepresent studywas to observe thepattern of the THC content of cannabis which was available in France between2001 and 2004 and to comparetheseresults Annales deToxicologie Analytique, vol. XVLU,n° 1,2006
Cannabis d'hier et cannabis d'aujourd'hui.
Augmentation des teneurs en THC
de 1993 à 2004 en France
Cannabis of the past and cannabis todays.
Increase of THC contents from 1993 to 2004 in France
Patrick MURA1*, Bertrand BRUNET(1), Laurence DUJOURDY(2), Carole PAETZOLD(2), Geneviève BERTRAND2, Bruno SERA(3), Benoît SACLIER2', Marc DEVEAUX3», Gilbert PÉPIN3», Martine PERRIN(4), Yannick LECOMPTE(4), Véronique DUMESTRE-TOULET5', Vincent CIRIMELE6», Pascal KINTZ6)
(1) LaboratoiredeToxicologieetPharmacocinétique, CHU, Poitiers (2)Laboratoires de
l'Institut
National dePoliceScientifique (3) LaboratoireToxlab, Paris (4) DépartementToxicologie,IRCGN, Rosnysous Bois (5)LaboratoireToxgen, Bordeaux (6) LaboratoireChemTox,Illkirch
*Auteur
àquiadresserlacorrespondance : PatrickMURA,
LaboratoiredeToxicologieetPharmacocinétique, CentreHospitalier Universitaire, BP 577 - 86021 POITIERS -FRANCE
Tel : +33 549 44 39 23 -Fax : +33 549 4438 34 (Reçu le 20janvier
2006;accepté le 14février
2006)RESUME
Uneétudeprécédente, réaliséesurdeséchantillonsdesaisie en France, nous avait permis de montrerque la teneur en delta-9 tetrahydrocannabinol(THC)dansleséchantillonsde
« résine » et « d'herbe » avaitaugmentédurant la période 1993-2000 ettoutparticulièrementdepuis1996.
L'objetdelaprésenteétude a été dedéterminerl'évolution de cesteneurs en THCpendantla période 2001-2004 etde comparercetteévolutionaveccelledela périodeprécéder!-
SUMMARY
A previous study, performed on seized cannabis products fromFrance, hadallowedusto indicatethat therehas been an increase in the delta-9 tetrahydrocannabinol (THC) contentfrom herbalproducts and resin samples during the period1993-2000andoverallfrvm 1996.
Thepurposeofthepresent studywas to observe thepattern of the THC content of cannabis which was available in France between2001 and 2004 and to comparetheseresults Article available at http://www.ata-journal.org or http://dx.doi.org/10.1051/ata:2006023
Annales deToxicologie Analytique, vol.
XVHI,
n° 1, 2006te. Nous avons regroupétous les résultats obtenuspendant cette période par les laboratoires de la Gendarmerie Nationale, del'InstitutNationaldePoliceScientifique etde quatrelaboratoires d'expertiseenFrance, représentant 2613 échantillons de « résine » et 709 échantillons « d'herbe ».
Lesanalyses étaient réaliséesparchromatographiegazeuse coupléeàla spectrométriede masse.
Encequiconcerne « l'herbe », la trèsgrande majoritédes échantillons (71%) contiennent moins de 5% de principe actif,cequi peutêtreexpliquépardesrécoltes fi-équemmerit effectuées avantmaturité desplants. En revanche, près de l'échantillon sur5contientplusde10%deTHC.
Lesrésultats concernantla «résine » indiquentque, depuis 10 ans, le nombre d'échantillons àfaible teneur en THC (inférieursà5%deprincipe actif)adiminuédemanière très significative (passant de 48% des échantillons en 1993 à 15% en2004). Les échantillons contenantplusde 20% de THC restent très rarement rencontrés, représentant seule¬
ment2% des saisies. L'évolution laplus caractéristique a concerné les échantillons de résine contenant entre 10 et 15%deTHC. Cettecatégorien'acesséd'augmenterdepuis 1993,passantde1%deséchantillons à32%en2004.
Cetteétudeconfirmeque lesteneursenTHCdansles échan¬
tillons de « résine » disponibles surle marché clandestin français ont régulièrement augmenté depuis une dizaine d'années,ayantétéenmoyennemultipliéespar2entre1993 et 2004. Unetelleobservationn'estpassansconséquence en terme desantépubliquecarl'utilisationdecannabis« haut dosage »peutêtre responsabled'hallucinations, d'attaques depanique ou autresétatspsychotiques aigus.
MOTS-CLÉS
Cannabis, teneurs, THC, résine, herbe,produitdesaisie.
to those
of
the previous study. We have collectedall
the resultsobtainedfrom2001 to2004 onseizedcannabispro¬ducts (2613 resin samples and 709 herbalproducts) by the laboratories
of
nationalpoliceforceandfromfour
forensic toxicology independentlaboratories. The THC content was determined bygaschromatography-massspectrometry.Most
of
herbsamples(71%)containedlessthan5%of
THC.Thisresult canbeexplained bythe
fact
thatharvestings are oftenmadebeforeripeness.Inturn,aboutonesampleoutof
fivecontained more than 10%ofTHC.Aboutresin, thereachedresultsindicatedthatduringthelast 10yearsthenumber
of
low THCcontent samples(lessthan 5% of THC) had decreased very significantly (48% of samples in 1993 versus 15% in 2004). Samples with more than20% ofTHCwereseldomfound (only2%ofseizures).Themostsignificantevolution concerned samplescontaining between 10 and 15%
of
THC. This level has constantly increased- since 1993 (around 1%of
samples analysed to 32% in 2004). .This studyconfirmsthatTHCcontent
of
cannabisavailable in France hasregularly increasedduringthepasttenyears (enhanced byafactor2between 1993 and2004). Suchfin¬dings maybeconsistent
for
publichealthbecausethe useof
such "highdosage" cannabis maybe involvedintheoccur¬
renceofhallucinations,panicattacksorotheracutepsycho¬
ticstates.
KEY-WORDS
Cannabis,dosage, THC, cannabisresin,hashish,marijuana.
Introduction
Parmi la soixantaine de cannabinoïdes présents dans Cannabis sativa var. indica, le A9-transtétrahydrocan- nabinol (THC)constitue leprincipalproduitpsychoac¬
tif
chezl'homme.Barnettet
coli
(1) ontétudié sur simulateursdecondui¬teles erreurs de conduite induites par une consomma¬
tion de «
joints
» dosés à 100, 200 ou 250 ug/kg de poids du sujet. Ils ont indiqué l'existence d'unecorré¬lation linéaire significative pendant une durée de 2 à 7 h (selonleseffets, leplus persistant étantle suivide trajectoire). Harderetcoli (2) ontcomparé
l'évolution
dansle tempsdes concentrations sanguines de THCet les effets psychiques ressentis par les sujets, après consommationde
«joints
» contenant 1, 3 ou9 mg de THC. Ils ont montré que l'amplitude des effets était dépendantedeladose.Plusrécemment,Laneetcoli
(3) ontindiquéqueleseffets surlerythmecardiaque et sur lamémoire detravail étaientd'autantplus significatifs queles doses utilisées étaientélevées.De tousces travaux,
il
résulte donc que leseffetsphar- macologiques du THC sur les fonctions cognitives et motrices chez un sujet donné seront d'autant plusimportants queleproduitutilise contientun pourcenta¬
geélevé enTHC.
Des effets délétères très prononcés (états délirants aigus,hallucinations,crisesdepanique) sontdeplusen plus souvent rapportés danslalittérature(4) etdenom¬
breux auteurs (5 - 7) expliquent ces observations par une augmentation très importante au cours de la der¬
nière décenniedes teneursen
THC
dans lesproduits à base decannabisdisponiblesenFrance.Uneétudepré¬cédenteavaitétéréaliséesur5152échantillonsd'herbe et de résine de cannabis saisis en France de 1993 à 2000 (8). Les résultats avaient montré une augmenta¬
tiondes teneursen
THC
depuis 1996avecl'apparition
denouveauxproduitstrèsfortement titrés,mais queces échantillons très concentrés ne correspondaient qu'à une minorité des produits disponibles sur le marché clandestin français.Uneétude australienne,publiée en 2000,avait
fait
le même constat (9).L'objectif
de ce travail a été d'étudierl'évolution
des teneurs en THC dans les produits à base de cannabis ayant été saisis en France pendant la période 2001- 2004 etdecomparer cetteévolutionàcelleobservéede 1993 à2000.Annales deToxicologie Analytique, vol.
XVHI,
n° 1, 2006te. Nous avons regroupétous les résultats obtenuspendant cette période par les laboratoires de la Gendarmerie Nationale, del'InstitutNationaldePoliceScientifique etde quatrelaboratoires d'expertiseenFrance, représentant 2613 échantillons de « résine » et 709 échantillons « d'herbe ».
Lesanalyses étaient réaliséesparchromatographiegazeuse coupléeàla spectrométriede masse.
Encequiconcerne « l'herbe », la trèsgrande majoritédes échantillons (71%) contiennent moins de 5% de principe actif,cequi peutêtreexpliquépardesrécoltes fi-équemmerit effectuées avantmaturité desplants. En revanche, près de l'échantillon sur5contientplusde10%deTHC.
Lesrésultats concernantla «résine » indiquentque, depuis 10 ans, le nombre d'échantillons àfaible teneur en THC (inférieursà5%deprincipe actif)adiminuédemanière très significative (passant de 48% des échantillons en 1993 à 15% en2004). Les échantillons contenantplusde 20% de THC restent très rarement rencontrés, représentant seule¬
ment2% des saisies. L'évolution laplus caractéristique a concerné les échantillons de résine contenant entre 10 et 15%deTHC. Cettecatégorien'acesséd'augmenterdepuis 1993,passantde1%deséchantillons à32%en2004.
Cetteétudeconfirmeque lesteneursenTHCdansles échan¬
tillons de « résine » disponibles surle marché clandestin français ont régulièrement augmenté depuis une dizaine d'années,ayantétéenmoyennemultipliéespar2entre1993 et 2004. Unetelleobservationn'estpassansconséquence en terme desantépubliquecarl'utilisationdecannabis« haut dosage »peutêtre responsabled'hallucinations, d'attaques depanique ou autresétatspsychotiques aigus.
MOTS-CLÉS
Cannabis, teneurs, THC, résine, herbe,produitdesaisie.
to those
of
the previous study. We have collectedall
the resultsobtainedfrom2001 to2004 onseizedcannabispro¬ducts (2613 resin samples and 709 herbalproducts) by the laboratories
of
nationalpoliceforceandfromfour
forensic toxicology independentlaboratories. The THC content was determined bygaschromatography-massspectrometry.Most
of
herbsamples(71%)containedlessthan5%of
THC.Thisresult canbeexplained bythe
fact
thatharvestings are oftenmadebeforeripeness.Inturn,aboutonesampleoutof
fivecontained more than 10%ofTHC.Aboutresin, thereachedresultsindicatedthatduringthelast 10yearsthenumber
of
low THCcontent samples(lessthan 5% of THC) had decreased very significantly (48% of samples in 1993 versus 15% in 2004). Samples with more than20% ofTHCwereseldomfound (only2%ofseizures).Themostsignificantevolution concerned samplescontaining between 10 and 15%
of
THC. This level has constantly increased- since 1993 (around 1%of
samples analysed to 32% in 2004). .This studyconfirmsthatTHCcontent
of
cannabisavailable in France hasregularly increasedduringthepasttenyears (enhanced byafactor2between 1993 and2004). Suchfin¬dings maybeconsistent
for
publichealthbecausethe useof
such "highdosage" cannabis maybe involvedintheoccur¬
renceofhallucinations,panicattacksorotheracutepsycho¬
ticstates.
KEY-WORDS
Cannabis,dosage, THC, cannabisresin,hashish,marijuana.
Introduction
Parmi la soixantaine de cannabinoïdes présents dans Cannabis sativa var. indica, le A9-transtétrahydrocan- nabinol (THC)constitue leprincipalproduitpsychoac¬
tif
chezl'homme.Barnettet
coli
(1) ontétudié sur simulateursdecondui¬teles erreurs de conduite induites par une consomma¬
tion de «
joints
» dosés à 100, 200 ou 250 ug/kg de poids du sujet. Ils ont indiqué l'existence d'unecorré¬lation linéaire significative pendant une durée de 2 à 7 h (selonleseffets, leplus persistant étantle suivide trajectoire). Harderetcoli (2) ontcomparé
l'évolution
dansle tempsdes concentrations sanguines de THCet les effets psychiques ressentis par les sujets, après consommationde
«joints
» contenant 1, 3 ou9 mg de THC. Ils ont montré que l'amplitude des effets était dépendantedeladose.Plusrécemment,Laneetcoli
(3) ontindiquéqueleseffets surlerythmecardiaque et sur lamémoire detravail étaientd'autantplus significatifs queles doses utilisées étaientélevées.De tousces travaux,
il
résulte donc que leseffetsphar- macologiques du THC sur les fonctions cognitives et motrices chez un sujet donné seront d'autant plusimportants queleproduitutilise contientun pourcenta¬
geélevé enTHC.
Des effets délétères très prononcés (états délirants aigus,hallucinations,crisesdepanique) sontdeplusen plus souvent rapportés danslalittérature(4) etdenom¬
breux auteurs (5 - 7) expliquent ces observations par une augmentation très importante au cours de la der¬
nière décenniedes teneursen
THC
dans lesproduits à base decannabisdisponiblesenFrance.Uneétudepré¬cédenteavaitétéréaliséesur5152échantillonsd'herbe et de résine de cannabis saisis en France de 1993 à 2000 (8). Les résultats avaient montré une augmenta¬
tiondes teneursen
THC
depuis 1996avecl'apparition
denouveauxproduitstrèsfortement titrés,mais queces échantillons très concentrés ne correspondaient qu'à une minorité des produits disponibles sur le marché clandestin français.Uneétude australienne,publiée en 2000,avait
fait
le même constat (9).L'objectif
de ce travail a été d'étudierl'évolution
des teneurs en THC dans les produits à base de cannabis ayant été saisis en France pendant la période 2001- 2004 etdecomparer cetteévolutionàcelleobservéede 1993 à2000.AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.
XVHI,
n° 1, 2006Méthodes
Nous avons rassemblé 3322 résultats d'analyses obte¬
nus depuis 2001 sur des produits de saisies effectuées enFranceparles5laboratoiresde
l'Institut
Nationalde Police Scientifique (Lyon, Marseille,Lille,
Toulouse, Paris), le laboratoire del'Institut
de Recherches Criminelles dela GendarmerieNationale (Rosny Sous Bois), le laboratoire Toxlab (Paris), le laboratoire Toxgen (Bordeaux), le laboratoire ChemTox(Illkirch)
et le laboratoire de Toxicologie et Pharmacocinétique du Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers. Les données transmises par les laboratoires del'Institut
National de Police Scientifique étaient extraites de la baseS.T.U.P.S.(SystèmedeTraitementUniformisédes Produits Stupéfiants). Les renseignements fournis par tous les laboratoires indiquaient l'annéede lasaisie, le type de produit(herbe, résine, etc.) et la teneurobser¬vée en THC. Les analyses ont été réalisées par chro¬
matographieenphasegazeusecouplée àlaspectromé¬
trie de masseet les résultats étaientexprimés enpour¬
centagesparrapportaupoidsde matièresèche.
Résultats
Parmi les 3322 échantillons, 2613 concernaient de la
« résine » et 709 étaient des échantillons « d'herbe »
(principalement
sommités florales,feuilles
et«pollens »).
Les résultats concernant l'herbe sont indiqués dans la Figure 1. La très grande majorité des échantillons (7 1%):contenaientmoinsde5% deprincipe actif.Cette observation est cependant à considérer avec la plus grande réserve. En effet, les échantillons confiés aux expertspour analyse correspondentsoità des produits
« finis », prêts à la consommation ou àlavente, soità des saisiesderécoltes «surpied».Danscederniercas, leséchantillonssontleplussouventsaisisparlesforces de
l'ordre
avant que les plantsne soientàmaturité, ce qui setraduit pardes teneursenTHC pouvantêtre très faibles.Parailleurs,pourunemême saisie,lesrésultats peuvent être très variables selon quel'échantillon
ana¬lysé correspond àunplantfemelle ou mâle et selon la partie de la plante (fleurs ou inflorescences) (10). En revanche, près de 10% des échantillons d'herbeconte¬
naientplus de 15%deprincipe
actif
dont2,4% plusde 20% deTHC.Laplus forteteneur observée concernait une saisie effectuée en 2003 dans la région de Bordeaux, avec21%deTHC.Les résultatsconcernant la résine sontindiqués dansla Figure 2. Depuis 1993, le nombre d'échantillons fai¬
blement« dosés » (contenantmoins de5% de THC) a diminué de manière très significative, passant de48%
des échantillons en 1993 à 15% en 2004. Les échan
tillons
contenant plus de 20%de THCrestenten 2004 très rarement rencontrés, représentant seulement 2%dessaisies. Enrevanche, on constate depuis une dizai¬
ne d'années une augmentation régulière du nombre d'échantillons de résine contenant entre 10 et 15% de THC. De 1% des échantillons en 1993, ils représen¬
taient en 2004 32% des saisies. La teneur moyenne observée parmi les 2613 échantillons de résine saisis entre 2001 et2004étaitde 8,84% alors
qu'elle
étaitde 4,36% pendant la période 1993-1995 (8), ayant donc étémultipliée
par2 en 10 ans.5-10 10-15 15-20
THC%dematièresèche
>20
Figure 1 : Teneurs en THC observées en France pour
"l'herbe" entre2001 et 2004.
Echantillons (%) 60 50 40 30 20 10 0
0-5 5-10 10-15 15-20
THC% dematièresèche
>20
93à95 96à98 99et2000 DOlet 02 H 03 et 04
Figure 2 : Évolution des teneurs en THCdans les échan¬
tillonsderésineentre1993 et 2004.
Discussion et conclusion
L'évolution
la plus caractéristique concernant l'herbe estl'augmentationdunombred'échantillonscontenant plus de20% deTHC, qui est passée de0,5%en 1993 à 2,4%en2004. Cetteobservationestàrelieraveclapré¬sencesurle marchéclandestin françaisdeproduitspro¬
venantdespays duNorddel'Europeetprincipalement des Pays-Bas. Grâce à des techniques horticoles très avancées (cultures sous serres, hydroponiques, condi- AnnalesdeToxicologie Analytique, vol.
XVHI,
n° 1, 2006Méthodes
Nous avons rassemblé 3322 résultats d'analyses obte¬
nus depuis 2001 sur des produits de saisies effectuées enFranceparles5laboratoiresde
l'Institut
Nationalde Police Scientifique (Lyon, Marseille,Lille,
Toulouse, Paris), le laboratoire del'Institut
de Recherches Criminelles dela GendarmerieNationale (Rosny Sous Bois), le laboratoire Toxlab (Paris), le laboratoire Toxgen (Bordeaux), le laboratoire ChemTox(Illkirch)
et le laboratoire de Toxicologie et Pharmacocinétique du Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers. Les données transmises par les laboratoires del'Institut
National de Police Scientifique étaient extraites de la baseS.T.U.P.S.(SystèmedeTraitementUniformisédes Produits Stupéfiants). Les renseignements fournis par tous les laboratoires indiquaient l'annéede lasaisie, le type de produit(herbe, résine, etc.) et la teneurobser¬vée en THC. Les analyses ont été réalisées par chro¬
matographieenphasegazeusecouplée àlaspectromé¬
trie de masseet les résultats étaientexprimés enpour¬
centagesparrapportaupoidsde matièresèche.
Résultats
Parmi les 3322 échantillons, 2613 concernaient de la
« résine » et 709 étaient des échantillons « d'herbe »
(principalement
sommités florales,feuilles
et«pollens »).
Les résultats concernant l'herbe sont indiqués dans la Figure 1. La très grande majorité des échantillons (7 1%):contenaientmoinsde5% deprincipe actif.Cette observation est cependant à considérer avec la plus grande réserve. En effet, les échantillons confiés aux expertspour analyse correspondentsoità des produits
« finis », prêts à la consommation ou àlavente, soità des saisiesderécoltes «surpied».Danscederniercas, leséchantillonssontleplussouventsaisisparlesforces de
l'ordre
avant que les plantsne soientàmaturité, ce qui setraduit pardes teneursenTHC pouvantêtre très faibles.Parailleurs,pourunemême saisie,lesrésultats peuvent être très variables selon quel'échantillon
ana¬lysé correspond àunplantfemelle ou mâle et selon la partie de la plante (fleurs ou inflorescences) (10). En revanche, près de 10% des échantillons d'herbeconte¬
naientplus de 15%deprincipe
actif
dont2,4% plusde 20% deTHC.Laplus forteteneur observée concernait une saisie effectuée en 2003 dans la région de Bordeaux, avec21%deTHC.Les résultatsconcernant la résine sontindiqués dansla Figure 2. Depuis 1993, le nombre d'échantillons fai¬
blement« dosés » (contenantmoins de5% de THC) a diminué de manière très significative, passant de48%
des échantillons en 1993 à 15% en 2004. Les échan
tillons
contenant plus de 20%de THCrestenten 2004 très rarement rencontrés, représentant seulement 2%dessaisies. Enrevanche, on constate depuis une dizai¬
ne d'années une augmentation régulière du nombre d'échantillons de résine contenant entre 10 et 15% de THC. De 1% des échantillons en 1993, ils représen¬
taient en 2004 32% des saisies. La teneur moyenne observée parmi les 2613 échantillons de résine saisis entre 2001 et2004étaitde 8,84% alors
qu'elle
étaitde 4,36% pendant la période 1993-1995 (8), ayant donc étémultipliée
par2 en 10 ans.5-10 10-15 15-20
THC%dematièresèche
>20
Figure 1 : Teneurs en THC observées en France pour
"l'herbe" entre2001 et 2004.
Echantillons (%) 60 50 40 30 20 10 0
0-5 5-10 10-15 15-20
THC% dematièresèche
>20
93à95 96à98 99et2000 DOlet 02 H 03 et 04
Figure 2 : Évolution des teneurs en THCdans les échan¬
tillonsderésineentre1993 et 2004.
Discussion et conclusion
L'évolution
la plus caractéristique concernant l'herbe estl'augmentationdunombred'échantillonscontenant plus de20% deTHC, qui est passée de0,5%en 1993 à 2,4%en2004. Cetteobservationestàrelieraveclapré¬sencesurle marchéclandestin françaisdeproduitspro¬
venantdespays duNorddel'Europeetprincipalement des Pays-Bas. Grâce à des techniques horticoles très avancées (cultures sous serres, hydroponiques, condi-
Annales deToxicologieAnalytique, vol.
XVIH,
n° 1,2006tions de luminosité et de température optimales) et à
l'utilisation
de graines sélectionnées, les néerlandais réussissentdésormaisàobtenirdesvariétés àtrès forte teneurenTHC(5).Quantàla résine, l'évolutionla plus remarquableestle recentrage des teneurs en THC dans la fourchette 10 à 15%.Ceconstatsetraduitparuneteneurmoyenne ayant été multipliée par 2 en 10 ans. Ce doublement de la teneurmoyenneestcertesbeaucoupplus modeste quece qui est souvent annoncé (sans fondement scientifique) dans certains articles de lapressepopulaire, mais cette évolution est déjà très importante en terme de consé¬
quences.Eneffetavecdesproduits«titrant»enmoyen¬
neàenviron 9% deTHC, les effetsne sontpas compa¬
rables à ceux obtenus avec des échantillons titrant à moinsde5%,avectrèscertainement unrenforcementde la composante hallucinogène. Certainsauteursontmon¬
tréquel'usagedecannabis«hautdosage»étaitrespon¬
sable d'une augmentationdelaplupartdes effetssoma- tiques et psychiques du cannabis (11), mais aussi de l'apparition d'états psychotiques aigus (12) générale¬
ment non observés avecdesdoses plusfaibles.
Il
a été constaté au cours de ces dernières années une augmentation dunombre depathologies psychiatriques lourdes liées à l'usagede cannabis (7, 13, 14), d'acci¬dents delavoiepublique(15),desuicides ouautrescas médico-légaux. La consommation de plus en plus fré¬
quente de cannabis « hautdosage » peut
jouer
unrôle dans l'occurrencede ces événements. L'importancede l'ivressecannabiqueestdépendante deladoseutilisée.A
une dosemoyenne, environ50 ug deTHCparkg de poids corporel, l'ivresse se caractérise par une eupho¬rie, desmodifications deperception du temps, de l'es¬
paceetdes sens.
A
des doses supérieuresà200 ug/kg, prédominent dépersonnalisation, déréalisation et dis¬torsions visuelles ou auditives (16). Mais
il
nefautpas oublier deux autres paramètres d'importance, jouant aussiunrôlemajeur sur la survenuedeplusenplusfré¬quente de problèmes liés à l'usage de cannabis :
(i) l'initiation
au cannabis qui sefait
à un âge de plus en plus précoce etil
aétémontré que plus un consomma¬teur estjeune, plus grands sontles risques (14)
(ii)
les changements demodes de consommation avec enpar¬ticulier l'utilisation
de plus enplus fréquente depipesà eau ou « bangs ». Ces dispositifs permettent d'obte¬
nir
une « défonce»plus importante, enaugmentant la quantitédeTHCpénétrantdanslespoumons.En conclusion, l'analysede3322 échantillons derésine etd'herbesaisisenFrance entre2001 et2004etlacom¬
paraisondesrésultatsavec ceux obtenus depuis 1993, a montréque les teneurs enTHC
n'ont
cesséd'augmenter.Avec de tels produits, ces mots de Charles Baudelaire trouvent preneurs :
«Verse-noustonpoisonpour
qu'il
nousréconforte !Nous voulons, tantcefeunousbrûlele cerveau, Plongeraufonddugouffre,EnferouCiel, qu'importe ?
Au
fonddel'Inconnu
pourtrouverdunouveau ! »Références
1. BarnettG.,LickoV, ThompsonT. Behavioralpharmaco¬
kinetics ofmarijuana. Psychopharmacology (berl) 1985 ;
85 :51-6.
2. HarderS., RietbrockS. Concentration-effectrelationship ofdelta-9-tetrahydrocannabiol and prediction ofpsycho¬
tropic effects after smoking marijuana. Int. J. Clin.
Pharmacol.Ther. 1997 ;35 : 155-9.
3. LaneSS.D., Cherek D.R., Lieving L.M., Tcheremissine O.V. Marijuana effects on human forgetting functions. J.
Exp.Anal. Behav.2005 ;83 : 67-83.
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Causal relationship between cannabis use and psychotic symptomsordepression.Shouldwewaitandsee?Apublic health perspective.Med.Sci.Monit.2005 ;24:355-8.
14.Expertisecollective INSERM.Cannabis. Quels effets sur le comportement et la santé ? In : INSERM, ed. Paris :
Jouve, 2001.
15.MuraP.,ChâtelainC, DumestreV,Gaulier J.M., Ghysel M.H., LacroixC,KerguerisM.F.,LhermitteM.,Moulsma M.,Pépin G.,VincentE,KintzP.Useofdrugsofabusein less than 30-year-old drivers killed in a road crash in France: a spectacular increasefor cannabis, cocaine and amphetamines.ForensicSci.Int. 2006; souspresse.
16. Ghodse A.H. Cannabis psychosis. Br. J. Addict. 1986 ; 81 :473-8.
Annales deToxicologieAnalytique, vol.
XVIH,
n° 1,2006tions de luminosité et de température optimales) et à
l'utilisation
de graines sélectionnées, les néerlandais réussissentdésormaisàobtenirdesvariétés àtrès forte teneurenTHC(5).Quantàla résine, l'évolutionla plus remarquableestle recentrage des teneurs en THC dans la fourchette 10 à 15%.Ceconstatsetraduitparuneteneurmoyenne ayant été multipliée par 2 en 10 ans. Ce doublement de la teneurmoyenneestcertesbeaucoupplus modeste quece qui est souvent annoncé (sans fondement scientifique) dans certains articles de lapressepopulaire, mais cette évolution est déjà très importante en terme de consé¬
quences.Eneffetavecdesproduits«titrant»enmoyen¬
neàenviron 9% deTHC, les effetsne sontpas compa¬
rables à ceux obtenus avec des échantillons titrant à moinsde5%,avectrèscertainement unrenforcementde la composante hallucinogène. Certainsauteursontmon¬
tréquel'usagedecannabis«hautdosage»étaitrespon¬
sable d'une augmentationdelaplupartdes effetssoma- tiques et psychiques du cannabis (11), mais aussi de l'apparition d'états psychotiques aigus (12) générale¬
ment non observés avecdesdoses plusfaibles.
Il
a été constaté au cours de ces dernières années une augmentation dunombre depathologies psychiatriques lourdes liées à l'usagede cannabis (7, 13, 14), d'acci¬dents delavoiepublique(15),desuicides ouautrescas médico-légaux. La consommation de plus en plus fré¬
quente de cannabis « hautdosage » peut
jouer
unrôle dans l'occurrencede ces événements. L'importancede l'ivressecannabiqueestdépendante deladoseutilisée.A
une dosemoyenne, environ50 ug deTHCparkg de poids corporel, l'ivresse se caractérise par une eupho¬rie, desmodifications deperception du temps, de l'es¬
paceetdes sens.
A
des doses supérieuresà200 ug/kg, prédominent dépersonnalisation, déréalisation et dis¬torsions visuelles ou auditives (16). Mais
il
nefautpas oublier deux autres paramètres d'importance, jouant aussiunrôlemajeur sur la survenuedeplusenplusfré¬quente de problèmes liés à l'usage de cannabis :
(i) l'initiation
au cannabis qui sefait
à un âge de plus en plus précoce etil
aétémontré que plus un consomma¬teur estjeune, plus grands sontles risques (14)
(ii)
les changements demodes de consommation avec enpar¬ticulier l'utilisation
de plus enplus fréquente depipesà eau ou « bangs ». Ces dispositifs permettent d'obte¬
nir
une « défonce»plus importante, enaugmentant la quantitédeTHCpénétrantdanslespoumons.En conclusion, l'analysede3322 échantillons derésine etd'herbesaisisenFrance entre2001 et2004etlacom¬
paraisondesrésultatsavec ceux obtenus depuis 1993, a montréque les teneurs enTHC
n'ont
cesséd'augmenter.Avec de tels produits, ces mots de Charles Baudelaire trouvent preneurs :
«Verse-noustonpoisonpour
qu'il
nousréconforte !Nous voulons, tantcefeunousbrûlele cerveau, Plongeraufonddugouffre,EnferouCiel, qu'importe ?
Au
fonddel'Inconnu
pourtrouverdunouveau ! »Références
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16. Ghodse A.H. Cannabis psychosis. Br. J. Addict. 1986 ; 81 :473-8.