• Aucun résultat trouvé

Sur les ombres électriques et sur divers phénomènes connexes

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Sur les ombres électriques et sur divers phénomènes connexes"

Copied!
13
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00238176

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00238176

Submitted on 1 Jan 1883

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Sur les ombres électriques et sur divers phénomènes connexes

A. Righi

To cite this version:

A. Righi. Sur les ombres électriques et sur divers phénomènes connexes. J. Phys. Theor. Appl., 1883,

2 (1), pp.76-87. �10.1051/jphystap:01883002007601�. �jpa-00238176�

(2)

76

que la

dispersion

par les milieux

réfringents transparents

est la

moins sensible pour une même différence de

longueur

d’onde.

XIII.

Conséquences

~°elcztives à la

photolnétrie

des sources

colorées. -- 1011 est bien évident que le but que l’on se propose dans

l’éclairage public

ou

privé

est moins de

produire

sur l’oeil une

sensation lumineuse

plus

ou moins intense que de nous faire dis-

tinguer

les

objets qui

nous entourent. A

égale clarté,

par con-

séquent,

la

supériorité

des sources

jaunes (becs

de gaz

intensifs, lampes électriques

à

incandescence)

sur les sources

plus

riches en

radiations bleues

(lumière

de l’arc

électrique)

est incontestable

(’~.

Il

n’y

a donc

réel avantage

du côté de la lumière de l’arc

électrique

que dans un seul cas, celui l’on se propose de revêtir les

objets

à peu

près

des mêmes teintes que dans la lumière du

jour.

2° Devons-nous conclure de ce

qui précède

que, pour compa- rer, au

point

de vue de leurs valeurs

pratiques,

deux sources lumi-

neuses de couleurs

diff érentes,

on doit renoncer absolument à la

comparaison

des ombres données par ces deux sources et

s’appuyer uniquement

sur le

principe

des acuïtés visuelles

égales

Nous croyons

qu’une pareille

assertion serait

trop absolue,

mais

nous pensons que

l’emploi parallèle

des deux méthodes

photomé- triques

que nous avons étudiées est absolument nécessaire.

SUR LES OMBRES

ÉLECTRIQUES

ET SUR DIVERS

PHÉNOMÈNES CONNEXES

PAR M. A. RIGHI

(2).

(SUITE ET FIN.)

1. Production des olnbres à la

pression

ordinaire. - De-

puis

la

publication

de mon

premier

Mémoire sur les ombres

(1 ) On peut objecter que la distinction des détails des objets présentant des traits d’un noir absolu, tel que celui dont nous avons fait usage, n’est qu’un cas particulier, limite de la distinction nette des objets. Mais il est facile de consta-

ter, par l’expérience et par la théorie (en partant du phénomène de Purkinje),

que l’avantage des sources jaunes sur les sources bleues subsiste tout entier dans le cas de la distinction des objets présentant des ombres dégradées, comme, par

exemple, les plis d’une draperie.

(2) Voir p. )’7 de ce Volume.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01883002007601

(3)

77

électriques, j’ai

eu connaissance des Mémoires de 1l1.

"B¥rlght

et de

1~Z. Holtz sur te même

sujet.

lfl.

Wright (~ ) paraît

avoir été le pre-

mier à

obtenir,

il y a

déjà plusieurs années,

des ombres élec-

triques.

M. Holtz

(2)

modifie

l’expérience

de

Wright,

en

appli-

quant

sur l’une des électrodes de la machine un morceau de soie tendue sur un

châssis,

et sur l’autre une

pointe aiguë.

La

soie montre dans l’obscurité une faible lueur et, en

interposant

un

conducteur,

l’ombre se détache en sombre sur la soie.

Outre la diversité des méthodes et des

explications

des

phéno-

mènes

qu’a

données M.

Holtz,

et

qu’il

a successivement

modifiées,

il y a

quelques points

sur

lesquels

ses résultats

généraux

diffèrent

des

miens;

en

particulier,

M. Holtz trouve que les corps isolants

ne donnent pas d’ombre

durable, pendant

que dans mes

expé-

riences les isolants ont

toujours

donné leur ombre. Je reviendrai

sur ce désaccord.

2. Sur le mOUçe111ent d’une

particule

électrisée. Avant de décrire mes nouvelles

expériences,

il sera utile de donner ici

quel-

ques considérations sur le mouvement d’un

petit

corps

électrisé,

abandonné à lui-même dans un

champ électrique.

Selon M.

Crookes,

les

phénomènes produits

par l’électrode

négative

dans un gaz très raréfié seraient dus au mouvement de

particules électrisées, qui

suivraient des

trajectoires rectilignes,

normales à l’électrode. Selon M. Goldstein

(3 )i qui

a élevé des

objections

graves à

l’égard

de

l’explication

de 11e. Crookes

(en particulier,

1Z. Goldstein fait observer que les rayons

électriques

émis par une calotte

sphérique,

au lieu de concourir au centre, forment sur un écran fluorescent un

petit disque,

dont le diamètre

varie avec la

pression),

une

particule

électrisée devrait se mouvoir suivant les

lignes

de force. Or on

peut

démontrer que la

trajec-

toire décrite par une

particule

électrisée

n’est

ni la normale à

l’électrode,

au

point

de

départ,

ni la

ligne

de force

passant

par ce

point,

mais une certaine

ligne

en

général comprise

entre les

deux.

(’) Silliman’s journal, XLIX, p. 38 T.

(~) Carl’s l~epert., août J881 et suiv.

( 3 ) Phil. Mag., i 880, 10.

(4)

78

La

trajectoire

n’est pas la

normale,

car un mouvement

rectiligne

suppose la force dans la direction du mouvement, et cela n’a lieu que dans le cas

particulier

d’une

ligne

de force droite.

La

trajectoire

ne

peut

non

plus

se confondre avec une

ligne

de

force,

car la

composante

normale de la force serait

toujours nulle,

ce

qui

ne

peut

pas être dans le mouvement

curviligne.

Il faut

donc que la

trajectoire

coupe les

lignes

de force et

qu’ainsi

la

force

qui agit

sur la

particule

ait à tout moment une

composante

normale

ëcluilibhant

la force

centrifuge.

La

trajectoire

sera tan-

gente à la

ligne

de force

passant

par le

point

de

départ,

si la

vitesse inluiale est nulle.

Considérons à

présent

l’effet que

peut produire

une diminution

soudaine de vitesse. Si la

particule,

par un choc ou autre cause,

perd

tou te sa vitesse en un

point P,

elle doit suivre une nouvelle

trajectoire,

dont le

premier

élément se confondra avec celui de la

ligne

de force

passant

en P. Si elle ne

perd qu’une partie

de sa

vitesse,

elle se

rapprochera plus

ou moins de cette

ligne

de force.

Si donc les

pertes

de vitesse sont continuelles et

suffisantes,

la

particule

suivra sensiblement une

ligne

de force.

Ce sera le cas pour une

particule

solide très

légère, qui

se meut

dans

l’air ( ~ ~.

C’est aussi le cas des

expériences

sur les ombres

électriques

dans

l’atmosphère ;

ce sont les chocs des molécules d’air

électrisées,

avec d’autres

molécules, qui

en ce cas diminuent

leur vitesse

(2).

Mais ce n’est pas le cas des gaz très

rar éfiés,

ou

les chocs ne son t pas si

fréquen ts.

Dans les tubes de

Crookes,

la

trajectoire

d’une

particule

est donc une

ligne qui

n’est ni la nor-

male à l’électrode ni une

ligne

de

force,

mais

qui s’approche

de cette

dernière

lorsque

la

pression

du gaz

croit;

cela

explique

l’obser-

vation de ~1.

Goldstein

selon

laquelle

le

disque

fluorescent pro- duit par une calotte

sphérique

varie de diamètre avec la

pression (voir plus haut).

Toutefois,

comme on ne

peut

pas en

général

déterminer la tra-

_ _ ~~ ~~- - -_--~ - ~_~~-_~--~~~-- _-_ ~-

(1) > Voir plus bas les ombres produites par les poudres électrisées.

(2) Chaque molécule choquée se chargera aux dépens de la molécule choquante,

et à son tour tendra à se mouvoir à peu prc:s selon une ligne de force. Les vitesses dues à la répulsion électrique paraissent généralement très grandes, comparécs

aux vitesses thermiques.

(5)

79

jecuoire,

on

pourrait

supposer que la forme de cette

ligne dépend

de la masse ou de la

charge

de la

particule,

et dès lors douter

qu’elle puisse,

dans des cas

limites,

coïncider ou avec la normale

ou avec la

ligne

de

force,

soit à cause de la masse extrêmement

petite

des

molécules,

soit à cause de leur

charge qui

nous est

inconnue. Il est donc à propos de

démontrer,

par des raisonne-

ments

élémentaires, que la trajectoire

décrite par une

parti-

cule électrisée ne

clépend

ni de sa rziccsse nzcctérielle ni de sa

charge.

Soient

n2 la masse de la

particule ;

e sa

charge ;

vo sa vitesse

initiale ;

v sa vitesse actuelle au

temps 1;

R la force à ce moment ;

p le ra~ on de courbure de la

trajectoire ;

x

l’angle

de la

trajectoire

avec la direction de la

force ; 1,"o

et V les valeurs du

potentiel

au

point

de

départ,

et dans la

position

de la

particule

au

temps

t.

Une des

équations

du mouvement est

et

l’équation

des forces vives donne

or o o ~/y

ds , ds

é tan t l’élémenu de

traj ec toire

et ds

l’angle

de con-

tingence ;

on tire donc des

équations précédentes

Cette formule montre que d2 ne

dépend

pas de rn et de e : 10 si

vo est

nul,

comme nous le supposons

toujours;

si vo est propor- tionnel

â e ; V

7)2 donc

l’angle

de l’élément actuel de

trajectoire

avec le suivant

(compris

entre les surfaces de niveau infiniment

(6)

80

voisines)

ne

dépend

pas en ces cas de n2 ni de e ; et comme le

premier

élément est

toujours dirigé

selon la

ligne

de

force,,

la di-

rection des éléments successifs en sera aussi

indépendante,

c’est-à-

dire

que la trajectoire

sera

toujours la

même

quels

que soienlîîz ete.

Ces deux

quantités

n’ont d’influence que sur la vitesse avec

laquelle

la

particule parcourt

sa

trajectoire.

Elle sera

proportion-

nelle à

1 .

,

nelle

à V nz &

Le raisonnement

précédent

suppose que la

particule

soit ou

isolante ou très

petite,

pour

qu’on

n’ait, pas à tenir

compte

des

changements

de distribution à sa surface.

_

3.

Com~lén2e~2ts

aux

expériences

Sllr les omhoes

produites

szcr des comclzccteccns. - Un

disque

conducteur horizontal coinmii-

niquant

avec un des

peignes

de la machine de Holtz est couvert

d’une feuille de carton

mince,

sur

lequel

on a

projeté

une couche

de

poudre

conductrice

(fer

réduit du

commerce).

Une

pointe

ver-

ticale tournée vers le

disque communique

avec l’autre

peigne,

et

entre la

pointe

et le carton se trouve le corps

qui

doit donner

l’omhre,

d’ordinaire une sorte de croix sans

pointes

ni bords

aigus.

Dès que la machine entre en

action,

l’ombre

apparait (’ );

elle est constituée par une

région

du carton restée sans

poudre,

au milieu d’un

disque

de

poudre,

y

qu’on peut appeler

cercle de

fo~2d.

Des mesures nombreuses ont montré que l’ombre est un peu

plus large lorsque

la

pointe

est

positive

que

lorsqu’elle

est

néga-

ti~re,

et que le cercle de

fond, qui

n’est que la section d u courant des molécules électrisées

repoussées

par la

pointe,

se

comporte

de la manière contraire. On en déduit

que la répulsion réciproque

entre les molécules en mouvement, dont on n’a pas tenu

compte

dans les raisonnements

précédents,

est

plus grande lorsque

la

pointe

est

négative.

Peut-étre une

pointe négative

donne-t-elle

aux molécules des

charges plus grandes.

La dimension de l’ombre varie

d’ordinaire, depuis

les

premiers

moments de

l’expériencc,

à cause de l’électricité que les molécules

(1) Voir le 1.

(7)

81

lancées par la

pointe déposent

sur le corps

qui porte

ombre : alors

ce corps les repousse.

En faisant usage d’un

cylindre d’ébonite, l’ombre, qui

était li-

mitée par deux droites

parallèles

distantes de om, 022 au début de

l’expérience,

devenait peu

après

limitée par deux

courbes,

dont la

distance minimum était de onl, 036. Un

c)lindre

conducteur

isolé,

dans les mêmes

conditions,

donnait une ombre

qui s’élargissait jusqu’à om,

o6o. Il est facile de reconnaître que ce dernier reste

chargé

d’électricité de même nom que la

pointe ;

le

cylindre

d’ébo-

nite

possède

cette même

charge

sur la

partie

tournée vers la

pointe, pendant

que du côté

opposé

il se

charge

d’électricité

contraire,

certainement à cause d’une sorte de danse

électrique qu’effectuent

les molécules d’air ou les

parcelles

de

poudre

en tre le

cylindre

et

le

disque.

Des

pointes appliquées

sur le cylindre conducteur en modifient

l’ombre;

si elles sont tournées vers le

disque

ou

latéralement,

l’ombre reste

plus petite.

Si les

pointes

sont en carton, elles pro- duisent moin s d’effe t.

Si à cela on

ajoute

que,

lorsque

le conducteur a une

pointe,

on

n’obtient presque pas de variation en le mettant en communication

avec le

sol, particulièrement

par un conducteur très

résistant,

on

aura

l’explication

de la non-influence de cette communication dans les

expériences

de M. Holtz. Il

opérait

avec une croix de carton

à bords tranchants et à

pointes aiguës.

4.

Complénlents

ciux

expériences

sur les ombnes

produites

suo des corps isolants. - Dans ce cas, c’est une lame

d’ébonite, portant

une armature sur sa face

inférieure, qu’on

pose sur le

disque

de

laiton;

celui-ci

communique

avec l’armature extérieure d’un

condensateur,

etl’on fait éclater une seule étincelle entre deux

boules,

l’une en communication avec l’arnlature intérieure et mo-

bile,

l’autre en communication avec la

pointe.

En

projetant

le

mélange minium-soufre,

l’ombre

apparaît,

très belle et

régulière.

Si,

par

exemple, l’objet

est une croix et si la

pointe

est

négative,

on obtient un beau

disque

rouge, avec une

croix jaune

au mi-

lieu.

On reconnaît que ce

jaune

dans l’omhre

n’indique

pas une

charge positive

de

l’ébonite;

le soufre y est attiré par l’électricité

(8)

82

que la

charge

de la face

supérieure

de l’ébonite induit dans l’ar-

mature. En

effet,

le

jaune

manque si l’armature ne touche pas la lame et en est

séparée

par une distance

suffisante,

mais le

jaune apparaît si, après

l’insufflation des

poudres,

on

applique

une ar-

rnature et si l’on

projette

de nouveau le

mélange.

En laissant éclater une seule

étincelle,

la croix ne se

charge

pas assez pour

changer

la

gran deur

de

l’ombre ; si,

en ou tre, la croix

est en

ébonite,

on

peut

admettre

qu’elle

ne fait

qu’arrêter

méca-

niquement

les molécules d’air émises par la

pointe. Mais,

si on

laisse éclater un

grand

nombre d’étincelles ou si l’on

opère

avec

la

décharge

continue de la

machine,

l’ombre

change

pour diffé-

rentes raisons. La cause de

changement qui prévaut généralement,

c’est la

répulsion

entre les

parties déjà chargées

de la lame et les nouvelles molécules

qui

y

arrivent;

l’ombre se resserre peu à peu

et finit par devenir très déliée et

irrégulière.

Revenons à

présent

sur le désaccord entre mes

expériences

et

celles de M. Holtz. M. Riess

1 ’ )

a cherché à

expliquer

l’absence

d’ombre des isolants

quand

on

expérimente

à la manière de M.

Holtz,

en admettant que

lecorps placé entrelapointe

et la surface

de soie

qui

devient lumineuse enlève aux molécules d’air leur

charge

s’il est

conducteur,

tandis que, s’il est

isolant,

il ne fera

que les repousser. Le courant de molécules se réunirait de nou-

veau au delà de la

croix,

à cause de la

répulsion réciproque

des

molécules d’air. Avant tout, on

peut

observer

qu’un conducteur,

isolé et sans

pointes,

se

charge

comme un isolant et même

plus.

En outre, suivant

l’explication

de M.

Riess,

une croix d’ébonite très

large

devrait donner

ombre,

et une croix conductrice en com-

munication avec la

pointe

devrait se

comporter

comme

l’ébonite,

ce

qui

n’est pas.

J’ai cherché à

expliquer la divergence

de ces résultats dela m anière suivante. Les molécules d’air

qui,

dans

l’expérience

de M.

Holtz,

se trouvent entre la

croix, supposée d’ébonite,

et la surface luini-

neuse doivent former une sorte de danse

électrique

et

décharger ainsi,

sur la

surface,

de lélectricité de même nom que celle de la

pointe

et, sur

l’ébonite,

de l’électricité contraire dont

j’ai

constaté

(1) Wied. Ann., 1882, n° 2.

(9)

83

la

présence.

Si l’on admet que la lumière

produite

sur la soie

n’est pas

proportionnelle

à la

charge

des

molécules,

mais

qu’elle

atteint son maximum en même

temps

que la

charge

des molécules

qui y

arrivent de la

croix,

on

comprend

que

l’oml.~re,

visible au

début,

doit bientôt s’effacer. La même danse

électrique

se

produit

certainement aussi avec une croix

conductrice ;

mais nous avons vu

qu’en

ce cas l’ombre devient

beaucoup plus large,

et les molé-

cules

repoussées

par la croix sur la surface lumineuse sont

plus éparpillées.

Dans mes

expériences

d’ombres sur des

isolants,

l’effet observé

résulte,

au

contraire,

de la différence de

charge

de la lame entre la

région

d’ombre et le fond.

La

répulsion réciproque

des molécules émises par la

pointe

se

constate

plus

aisément avec les ombres sur isolants

qu’avec

celles

sur les conducteurs. Une des manières est la suivante : le corps

portant

ombre est une

grande

lame d’ébonite dont l’un des bords

rectilignes

est horizontal et dans un

plan

vertical passant par la

pointe.

La

ligne

d’ombre

qu’on

obtient n’est pas la trace du même

plan

vertical sur la surface de la lame isolante

qui reçoit l’ombre;

elle est au dedans de l’ombre

géométrique ( 1).

Mais cette

répulsion réciproque

des molécules n’est pas assez forte pour

changer

notablement les ombr es. J’ai

répété l’expérience

de l’ombre avec des conducteurs et des

pointes

de formes et dis-

positions

très

variées,

de manière que les

lignes

de force avaient les formes les

plus différentes ; j’ai toujours

obtenu une ombre

telle que la nature des

lignes

de force la laissait

prévoir (2).

. Ornbres

composées

et ombres inverses. - Les ombres due

rappelle composées

se

produisent

dans les circonstances où 1 on obtient

lesfigui-es électriques e~2 ~f’orr~2e

d’anneaux et sont dues

à la même cause, c’est-à-dire à la

décharge

de la lame isolante sur

laquelle

l’ombre se forme. Il

suffit,

par

exemple,

d’établir une

communication de

grande

résistance entre la

pointe

et l’arrnature

(1 ) A cause de la répulsion réciproque des molécules, qui croît avec l’intei>sité de la décharge, une décharge faible donne une ombre plus grande qu’une décharge forte.

) Voir pour les détails et les figures, le Mémoire complet, p. 48z et suiv.

(10)

84

de la lame

d’ébonite,

pour que la

décharge

du condensateur soit suivie d’une

décharge

de sens

contraire,

due à

l’électricité, qui

avait

chargé

la lame comme un condensateur et

qui

se neutralise

à travers la susdite communication très résistante.

Ainsi,

avec

une

décharge négative

d’un

condensateur,

on

obtient,

au lieu d’une

simple

croix

jaune

au milieu d’un

disque

rouge

(qui

s’obtiendrait si la communication entre la

pointe

et l’arnlatnre de la lame n’exis- tait pas et si l’isolement des

pièces

était

parfait),

une croix

jaune

avec un bord rouge très

régulier

au milieu d’un anneau rouge. Le bord est dû à ce que la deuxième

décharge

est

plus

faible et donne

une ombre

plus large.

Les

figures qu’on

obtient sont très

belles ;

elles deviennent encore

plus

riches en laissant éclater successive-

ment

plusieurs étincelles,

car alors les bords de la croix et les an- neaux se

multiplient.

Mais il serait

trop long

ici de résumer toutes

les

expériences

et les

explications

que

j’en

donne.

J’ajouterai

seulement que,

lorsque

la croix

qui

donne l’ombre

est très

petite,

conductrice et très

près

de la lame

d’ébonite,

toute l’ombre devient rouge

(avec charge négative

du condensa-

teur

(et

se montre ainsi de couleur

opposée

à celle

qu’elle possède

à

l’ordinaire ; j’appelle

ombres inverses les ombres

qu’on

obtient

de cette manière.

6. Orza~r~es

lu’ojz

obtient par le mozcvej~2ez2t de

poudres

élec-

trisées. - On a vu que de

petites particules solides, repoussées

par un corps

électrisé,

doivent se mouvoir sensiblement suivant les

lignes

de

force,

comme les molécules d’air

repoussées

par une

pointe.

On doit donc

pouvoir

obtenir des ombres semblables.

J’y

ai réussi de deux manières.

(z. Un

disque

de laiton horizontal

communique

avec un des

peignes

de la machine

pendant

que l’autre

peigne communique

avec une boule

placée

au-dessus du

disque.

Entre la boule et le

disque

est

placée

la croix. On met en action continue la

machine,

et en même

temps

on

projette

très lentement les

poudres (mélange

de minium et de

soufre)

entre la croix et la boule. Les

particules

so-

lides

qui

sortent électrisées du soufflet se mouvront suivant les

lignes

de

force ;

si la boule est

posi tive,

les

particules

de minium

positives

iront vers le

disque

et celles de soufre vers la

boule ;

mais

celles de minium étant

interceptées

par la croix laisseront à nu sur

(11)

85

le

disque

la

partie correspondante.

On aura ainsi sur le

disque (ou

sur une feuille

placée

sur

lui)

une

inlage

de la croix.

b. La deuxième manière

d’expérimenter rappelle

celle

qui

fut

adoptée

par 31. Ricco

(1 )

pour observer la forme des courbes par-

courues par des

poudres

électrisées. La boule est en ce cas

placée

au-dessous du

disque,

et,

avantl’expérience,

on

dépose

sur elle une

certaine

quantité

de

poudre (minium,

ou fer

réduit,

ou

plomba- gine, etc.

La croix est encore

placée

entre la boule e’t le

disque,

et sur la face inférieure de celui-ci on fixe une feuille de

papier qu’on

vient de couvrir avec un

pinceau

d’une solution de gomme

ou de

gélatine.

En faisant éclater une étincelle d’un

condensateur,

dont l’armature

extérieure communique

avec le

disque

sur le con-

ducteur

qui porte

taboulé couverte de

poudre,

ou encore en met- tant

séparément

boule et

disque

en communication avec les

peignes

de la

machine,

on voit que la

poudre

est vivement

repoussée

et reste

adhérente à la feuille de

papier

elle dessine l’ombre de la croix.

En observant

attentivementl’ombre, particulièrement lorsqu’elle

est formée avec le fer

réduit,

on voit que les

premières particules

de

poudre

ont dessiné l’ombre d’une certaine

grandeur

et que les

autres

particules

ont été de

plus

en

plus repoussées

par la

charge

que la croix a

empruntée

aux

particules

de

poudre qui

se sont arrê-

tées sur elle.

Avec cette

disposition expérimentale j’ai

pu

répéter

toutes les

expériences d’ombre,

même avec des

systèmes cylindriques

la

forme des

lignes

de force

peut

se calculer

d’avance,

montrer l’ac-

tion

électrostatique

exercée par un corps électrisé

qu’on approche latéralement,

montrer l’action

réciproque

de deux courants de

poudre

de même

charge

ou de

charge contraire,

etc. Il v a donc une

analogie parfaite

entre les ombres

produites

par les

poudres

électrisées et celles que

produisent

les molécules d’air

repoussées

par une

pointe,

ce

qui témoigne

en faveur de mes

explications.

7. Essai pour obtenir un tracé

ex,~éj°Lnaej2tczZ

des

lig’nes

de

force.

- La

propriétés

que

possède

une

particule

solide

électrisée_,

1 ’ ) Acc. dei Lincei, 26 série, t. IV.

(12)

86

qui

se meut à travers l’air dans un

champ électrique,

de suivre

sensiblement une

ligne

de

force,

m’a fait penser à des moyens pour obtenir un tracé de ces

lignes,

dont

l’importance

dans l’étude des

phénomènes électriques

est si

grande.

Je me suis arrêté avant tout aux

figures

de

Lichtemberg, posi- tives,

dont les

ramifications,

selon une

hypothèse

très vraisemblable de MM.

Reitlinger

et Wachter

( 1 ),

seraient dues à des

particules

électrisées détachées de l’électrode.

Mais,

comme d’ordinaire la lame isolante sur

laquelle

on obtient les

figures

est à peu

près

nor-

male aux

lignes

de

force, j’ai

avant tout m’attacher à

disposer

~

l’expérience

de manière que la lame contînt

partie

de ces

lignes.

Je citerai deux cas

principaux.

Imaginons

que la lame d’ébonite

s’appuie

par un de ses côtés sur un

plan métallique

et

qu’une petite

boule

métallique

soit

placée

dans un trou

pratiqué

dans la

lame,

de manière que le

plan

de

celle-ci passe par le centre de la boule. On fait arriver à la

petite

boule une

décharge positive, puis

on

projette

le

mélange

de mi-

nium et de soufre. Les ramifications

jaunes, qui apparaissent

sur la

lame et

qui partent

de la

boule,

dessinent par leur ensemble les

lignes

de force bien connues

qui

conviennent à ce cas.

Pour des

systèmes cylindriques,

il faut recourir à un

petit

arti-

fice. Deux

cylindres

très

longs

traversent la lame d’ébonite à

angle droit;

on

dépose

sur la lame et en contact avec le

cylindre positif quelques parcelles

de

limaille, puis

on

opère

de la manière usuelle.

Ce sont les

pointes aiguës

de la limaille

qui

émettent les

parti-

cules électrisées d’où résultent les ramifications

jaunes;

mais la

présence

de la limaille ne

peut

altérer la forme des

lignes

de force

au delà d’une certaine distance assez

petite.

Sans la limaille il

faudrait

employer

des

décharges

très fortes pour obtenir les

figures.

Ces

expériences

ne donnent pas une

représentation

suffisam-

ment exacte des

lignes

de

force ;

la résistance de l’air et le frotte-

ment de la laine ne diminuent pas assez la vitesse des

particules

émises par le conducteur

positif.

Souvent aussi on voit des

lignes bifurquées

ou avec des ramifications secondaires. J’ai décrit ces

(1) Wied. Ann., 1881, 12.

(13)

87

expériences

seulement parce

qu’elles peuvent

servir de confirma- tion à

l’hypothèse

de W.

Reitlinger

et Nvàchter.

On obtient une

plus

fidèle

représentation

des

lignes

de force

avec la

disposition

suivante.

On entoure la boule ou le

cylindre

des

expériences précé-

dentes avec une

petite

larne

cylindrique d’ébonite,

dans

laquelle

on a

pratiqué

de

petites

fentes

équidistantes.

C’est une

espèce

de

peigne, plié

en

cylindre

et

posé

avec ses dents en contact avec la

lame

d’ébonite, qui

dans

l’expérience

actuelle doit être horizontale.

On

dépose

entre la boule

(ou

le

cylindre)

et la lame

cylin- drique

d’éboni.te un

petit

amas annulaire de

lycopode,

eL enfin

on laisse éclater des étincelles successives sur la boule

(ou

le

cylindre).

On verra alors le

lycopode, repoussé

à travers les fentes

du

peigne, glisser

sur la lame et enfin y rester adhérent. On ob- tiendra ainsi sur l’ébonite des rayons courbes de

lycopode

dont

les limites

figurent

nettement les

lignes

de force.

L. DITSCHEINER. 2014 Ueber die Guebhard’schen Ringe (Sur les anneaux de

M. Guébhard); Sitzungsberichte der Wiener Akademie der Wissenschaften,

t. LXXXVI, Ire Partie, p. 666-708, octobre 1882.

« La loi de forme de ces anneaux

ayant

été établie par voie

expé-

rimentale et se

présentant

avec le caractère d’un fait

matériel,

il

semble

nécessaire,

dit

l’auteur,

de

l’expliquer

au moyen de nos

équations.

o

Voilà

qui

est de la vraie et bonne méthode

scientifique, mais,

tout en reconnaissant l’insuffisance des données dont s’était auto-

risé M. yV.

Voigt (1),

pour nier

purement

et

simplement

l’exacti-

tude de mes

vérifications,

lkI. Ditscheiner n’a tenté

d’adapter

aux

formules

qu’il

avait

publiées

antérieurement

(=)

que

quelques-unes

des conditions

spéciales

que

j’ai

antérieurement

indiquées ( 3 ) ;

(’) Wiedernanra’s Annalen der Plzysik, t. XVII, p. 257-72, juillet J881.

(2) Sitzungsberichte der Wiener Akademie der Wissenschaften, t. LXXVIII, série, p. g~-I I2, i8~8.

(3) Journal de Physique, 26 séde, t. l, p. 483-492 (novembre

i88~).-L’~’Zectr°i-

cien, t. IV, p. ~03-~0, décembre 1882; t. V, p. i4’~, janvier i883.

Références

Documents relatifs

[r]

Ce travail de recherche va s’articuler largement autour du fonctionnement de Forum-Handicap Valais romand, de ses activités, de la particularité de sa position

Réaliser trois acquisitions temporelles (avec synchronisation) de la tension aux bornes du condensateur permettant de montrer l’influence de la valeur de la résistance sur

Réaliser l'acquisition de la courbe U C (t) : L'interrupteur K est d'abord en position 1 (assez longtemps pour que le condensateur soit chargé).. Exploitation de

2- Pour chacune des courbes, déterminer la valeur de la pente et comparer cette pente à la valeur de la capacité du condensateur.. Condensateur C 1 : la pente

Le condensateur est un composant électronique élémentaire, constitué de deux armatures conductrices (appelées « électrodes ») en influence totale et séparées par un

[r]

[r]