HAL Id: jpa-00238176
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Submitted on 1 Jan 1883
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Sur les ombres électriques et sur divers phénomènes connexes
A. Righi
To cite this version:
A. Righi. Sur les ombres électriques et sur divers phénomènes connexes. J. Phys. Theor. Appl., 1883,
2 (1), pp.76-87. �10.1051/jphystap:01883002007601�. �jpa-00238176�
76
que la
dispersion
par les milieuxréfringents transparents
est lamoins sensible pour une même différence de
longueur
d’onde.XIII.
Conséquences
~°elcztives à laphotolnétrie
des sourcescolorées. -- 1011 est bien évident que le but que l’on se propose dans
l’éclairage public
ouprivé
est moins deproduire
sur l’oeil unesensation lumineuse
plus
ou moins intense que de nous faire dis-tinguer
lesobjets qui
nous entourent. Aégale clarté,
par con-séquent,
lasupériorité
des sourcesjaunes (becs
de gazintensifs, lampes électriques
àincandescence)
sur les sourcesplus
riches enradiations bleues
(lumière
de l’arcélectrique)
est incontestable(’~.
Il
n’y
a doncréel avantage
du côté de la lumière de l’arcélectrique
que dans un seul cas, celui où l’on se propose de revêtir les
objets
à peu
près
des mêmes teintes que dans la lumière dujour.
2° Devons-nous conclure de ce
qui précède
que, pour compa- rer, aupoint
de vue de leurs valeurspratiques,
deux sources lumi-neuses de couleurs
diff érentes,
on doit renoncer absolument à lacomparaison
des ombres données par ces deux sources ets’appuyer uniquement
sur leprincipe
des acuïtés visuelleségales
Nous croyons
qu’une pareille
assertion seraittrop absolue,
maisnous pensons que
l’emploi parallèle
des deux méthodesphotomé- triques
que nous avons étudiées est absolument nécessaire.SUR LES OMBRES
ÉLECTRIQUES
ET SUR DIVERSPHÉNOMÈNES CONNEXES
PAR M. A. RIGHI
(2).
(SUITE ET FIN.)
1. Production des olnbres à la
pression
ordinaire. - De-puis
lapublication
de monpremier
Mémoire sur les ombres(1 ) On peut objecter que la distinction des détails des objets présentant des traits d’un noir absolu, tel que celui dont nous avons fait usage, n’est qu’un cas particulier, limite de la distinction nette des objets. Mais il est facile de consta-
ter, par l’expérience et par la théorie (en partant du phénomène de Purkinje),
que l’avantage des sources jaunes sur les sources bleues subsiste tout entier dans le cas de la distinction des objets présentant des ombres dégradées, comme, par
exemple, les plis d’une draperie.
(2) Voir p. )’7 de ce Volume.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01883002007601
77
électriques, j’ai
eu connaissance des Mémoires de 1l1."B¥rlght
et de1~Z. Holtz sur te même
sujet.
lfl.Wright (~ ) paraît
avoir été le pre-mier à
obtenir,
il y adéjà plusieurs années,
des ombres élec-triques.
M. Holtz(2)
modifiel’expérience
deWright,
enappli-
quant
sur l’une des électrodes de la machine un morceau de soie tendue sur unchâssis,
et sur l’autre unepointe aiguë.
Lasoie montre dans l’obscurité une faible lueur et, en
interposant
unconducteur,
l’ombre se détache en sombre sur la soie.Outre la diversité des méthodes et des
explications
desphéno-
mènes
qu’a
données M.Holtz,
etqu’il
a successivementmodifiées,
il y a
quelques points
surlesquels
ses résultatsgénéraux
diffèrentdes
miens;
enparticulier,
M. Holtz trouve que les corps isolantsne donnent pas d’ombre
durable, pendant
que dans mesexpé-
riences les isolants ont
toujours
donné leur ombre. Je reviendraisur ce désaccord.
2. Sur le mOUçe111ent d’une
particule
électrisée. Avant de décrire mes nouvellesexpériences,
il sera utile de donner iciquel-
ques considérations sur le mouvement d’un
petit
corpsélectrisé,
abandonné à lui-même dans un
champ électrique.
Selon M.
Crookes,
lesphénomènes produits
par l’électrodenégative
dans un gaz très raréfié seraient dus au mouvement departicules électrisées, qui
suivraient destrajectoires rectilignes,
normales à l’électrode. Selon M. Goldstein
(3 )i qui
a élevé desobjections
graves àl’égard
del’explication
de 11e. Crookes(en particulier,
1Z. Goldstein fait observer que les rayonsélectriques
émis par une calotte
sphérique,
au lieu de concourir au centre, forment sur un écran fluorescent unpetit disque,
dont le diamètrevarie avec la
pression),
uneparticule
électrisée devrait se mouvoir suivant leslignes
de force. Or onpeut
démontrer que latrajec-
toire décrite par une
particule
électriséen’est
ni la normale àl’électrode,
aupoint
dedépart,
ni laligne
de forcepassant
par cepoint,
mais une certaineligne
engénéral comprise
entre lesdeux.
(’) Silliman’s journal, XLIX, p. 38 T.
(~) Carl’s l~epert., août J881 et suiv.
( 3 ) Phil. Mag., i 880, n° 10.
78
La
trajectoire
n’est pas lanormale,
car un mouvementrectiligne
suppose la force dans la direction du mouvement, et cela n’a lieu que dans le cas
particulier
d’uneligne
de force droite.La
trajectoire
nepeut
nonplus
se confondre avec uneligne
deforce,
car lacomposante
normale de la force seraittoujours nulle,
ce
qui
nepeut
pas être dans le mouvementcurviligne.
Il fautdonc que la
trajectoire
coupe leslignes
de force etqu’ainsi
laforce
qui agit
sur laparticule
ait à tout moment unecomposante
normaleëcluilibhant
la forcecentrifuge.
Latrajectoire
sera tan-gente à la
ligne
de forcepassant
par lepoint
dedépart,
si lavitesse inluiale est nulle.
Considérons à
présent
l’effet quepeut produire
une diminutionsoudaine de vitesse. Si la
particule,
par un choc ou autre cause,perd
tou te sa vitesse en unpoint P,
elle doit suivre une nouvelletrajectoire,
dont lepremier
élément se confondra avec celui de laligne
de forcepassant
en P. Si elle neperd qu’une partie
de savitesse,
elle serapprochera plus
ou moins de cetteligne
de force.Si donc les
pertes
de vitesse sont continuelles etsuffisantes,
laparticule
suivra sensiblement uneligne
de force.Ce sera le cas pour une
particule
solide trèslégère, qui
se meutdans
l’air ( ~ ~.
C’est aussi le cas desexpériences
sur les ombresélectriques
dansl’atmosphère ;
ce sont les chocs des molécules d’airélectrisées,
avec d’autresmolécules, qui
en ce cas diminuentleur vitesse
(2).
Mais ce n’est pas le cas des gaz trèsrar éfiés,
oules chocs ne son t pas si
fréquen ts.
Dans les tubes deCrookes,
latrajectoire
d’uneparticule
est donc uneligne qui
n’est ni la nor-male à l’électrode ni une
ligne
deforce,
maisqui s’approche
de cettedernière
lorsque
lapression
du gazcroit;
celaexplique
l’obser-vation de ~1.
Goldstein
selonlaquelle
ledisque
fluorescent pro- duit par une calottesphérique
varie de diamètre avec lapression (voir plus haut).
Toutefois,
comme on nepeut
pas engénéral
déterminer la tra-_ _ ~~ ~~- - -_--~ - ~_~~-_~--~~~-- _-_ ~-
(1) > Voir plus bas les ombres produites par les poudres électrisées.
(2) Chaque molécule choquée se chargera aux dépens de la molécule choquante,
et à son tour tendra à se mouvoir à peu prc:s selon une ligne de force. Les vitesses dues à la répulsion électrique paraissent généralement très grandes, comparécs
aux vitesses thermiques.
79
jecuoire,
onpourrait
supposer que la forme de cetteligne dépend
de la masse ou de la
charge
de laparticule,
et dès lors douterqu’elle puisse,
dans des caslimites,
coïncider ou avec la normaleou avec la
ligne
deforce,
soit à cause de la masse extrêmementpetite
desmolécules,
soit à cause de leurcharge qui
nous estinconnue. Il est donc à propos de
démontrer,
par des raisonne-ments
élémentaires, que la trajectoire
décrite par uneparti-
cule électrisée ne
clépend
ni de sa rziccsse nzcctérielle ni de sacharge.
Soient
n2 la masse de la
particule ;
e sa
charge ;
vo sa vitesse
initiale ;
v sa vitesse actuelle au
temps 1;
R la force à ce moment ;
p le ra~ on de courbure de la
trajectoire ;
x
l’angle
de latrajectoire
avec la direction de laforce ; 1,"o
et V les valeurs dupotentiel
aupoint
dedépart,
et dans laposition
de laparticule
autemps
t.Une des
équations
du mouvement estet
l’équation
des forces vives donneor o o ~/y
ds , ds
é tan t l’élémenu detraj ec toire
et dsl’angle
de con-tingence ;
on tire donc deséquations précédentes
Cette formule montre que d2 ne
dépend
pas de rn et de e : 10 sivo est
nul,
comme nous le supposonstoujours;
2° si vo est propor- tionnelâ e ; V 7)2 donc l’angle
de l’élément actuel de trajectoire
avec le suivant
(compris
entre les surfaces de niveau infiniment80
voisines)
nedépend
pas en ces cas de n2 ni de e ; et comme lepremier
élément esttoujours dirigé
selon laligne
deforce,,
la di-rection des éléments successifs en sera aussi
indépendante,
c’est-à-dire
que la trajectoire
seratoujours la
mêmequels
que soienlîîz ete.Ces deux
quantités
n’ont d’influence que sur la vitesse aveclaquelle
laparticule parcourt
satrajectoire.
Elle seraproportion-
nelle à
1 .
,nelle
à V nz &Le raisonnement
précédent
suppose que laparticule
soit ouisolante ou très
petite,
pourqu’on
n’ait, pas à tenircompte
deschangements
de distribution à sa surface._
3.
Com~lén2e~2ts
auxexpériences
Sllr les omhoesproduites
szcr des comclzccteccns. - Un
disque
conducteur horizontal coinmii-niquant
avec un despeignes
de la machine de Holtz est couvertd’une feuille de carton
mince,
surlequel
on aprojeté
une couchede
poudre
conductrice(fer
réduit ducommerce).
Unepointe
ver-ticale tournée vers le
disque communique
avec l’autrepeigne,
etentre la
pointe
et le carton se trouve le corpsqui
doit donnerl’omhre,
d’ordinaire une sorte de croix sanspointes
ni bordsaigus.
Dès que la machine entre enaction,
l’ombreapparait (’ );
elle est constituée par une
région
du carton restée sanspoudre,
au milieu d’un
disque
depoudre,
yqu’on peut appeler
cercle defo~2d.
Des mesures nombreuses ont montré que l’ombre est un peu
plus large lorsque
lapointe
estpositive
quelorsqu’elle
estnéga-
ti~re,
et que le cercle defond, qui
n’est que la section d u courant des molécules électriséesrepoussées
par lapointe,
secomporte
de la manière contraire. On en déduitque la répulsion réciproque
entre les molécules en mouvement, dont on n’a pas tenu
compte
dans les raisonnementsprécédents,
estplus grande lorsque
lapointe
estnégative.
Peut-étre unepointe négative
donne-t-elleaux molécules des
charges plus grandes.
La dimension de l’ombre varie
d’ordinaire, depuis
lespremiers
moments de
l’expériencc,
à cause de l’électricité que les molécules(1) Voir le n° 1.
81
lancées par la
pointe déposent
sur le corpsqui porte
ombre : alorsce corps les repousse.
En faisant usage d’un
cylindre d’ébonite, l’ombre, qui
était li-mitée par deux droites
parallèles
distantes de om, 022 au début del’expérience,
devenait peuaprès
limitée par deuxcourbes,
dont ladistance minimum était de onl, 036. Un
c)lindre
conducteurisolé,
dans les mêmes
conditions,
donnait une ombrequi s’élargissait jusqu’à om,
o6o. Il est facile de reconnaître que ce dernier restechargé
d’électricité de même nom que lapointe ;
lecylindre
d’ébo-nite
possède
cette mêmecharge
sur lapartie
tournée vers lapointe, pendant
que du côtéopposé
il secharge
d’électricitécontraire,
certainement à cause d’une sorte de danse
électrique qu’effectuent
les molécules d’air ou les
parcelles
depoudre
en tre lecylindre
etle
disque.
Des
pointes appliquées
sur le cylindre conducteur en modifientl’ombre;
si elles sont tournées vers ledisque
oulatéralement,
l’ombre reste
plus petite.
Si lespointes
sont en carton, elles pro- duisent moin s d’effe t.Si à cela on
ajoute
que,lorsque
le conducteur a unepointe,
onn’obtient presque pas de variation en le mettant en communication
avec le
sol, particulièrement
par un conducteur trèsrésistant,
onaura
l’explication
de la non-influence de cette communication dans lesexpériences
de M. Holtz. Ilopérait
avec une croix de cartonà bords tranchants et à
pointes aiguës.
4.
Complénlents
ciuxexpériences
sur les ombnesproduites
suo des corps isolants. - Dans ce cas, c’est une lame
d’ébonite, portant
une armature sur sa faceinférieure, qu’on
pose sur ledisque
delaiton;
celui-cicommunique
avec l’armature extérieure d’uncondensateur,
etl’on fait éclater une seule étincelle entre deuxboules,
l’une en communication avec l’arnlature intérieure et mo-bile,
l’autre en communication avec lapointe.
Enprojetant
lemélange minium-soufre,
l’ombreapparaît,
très belle etrégulière.
Si,
parexemple, l’objet
est une croix et si lapointe
estnégative,
on obtient un beau
disque
rouge, avec unecroix jaune
au mi-lieu.
On reconnaît que ce
jaune
dans l’omhren’indique
pas unecharge positive
del’ébonite;
le soufre y est attiré par l’électricité82
que la
charge
de la facesupérieure
de l’ébonite induit dans l’ar-mature. En
effet,
lejaune
manque si l’armature ne touche pas la lame et en estséparée
par une distancesuffisante,
mais lejaune apparaît si, après
l’insufflation despoudres,
onapplique
une ar-rnature et si l’on
projette
de nouveau lemélange.
En laissant éclater une seule
étincelle,
la croix ne secharge
pas assez pour
changer
lagran deur
del’ombre ; si,
en ou tre, la croixest en
ébonite,
onpeut
admettrequ’elle
ne faitqu’arrêter
méca-niquement
les molécules d’air émises par lapointe. Mais,
si onlaisse éclater un
grand
nombre d’étincelles ou si l’onopère
avecla
décharge
continue de lamachine,
l’ombrechange
pour diffé-rentes raisons. La cause de
changement qui prévaut généralement,
c’est la
répulsion
entre lesparties déjà chargées
de la lame et les nouvelles moléculesqui
yarrivent;
l’ombre se resserre peu à peuet finit par devenir très déliée et
irrégulière.
Revenons à
présent
sur le désaccord entre mesexpériences
etcelles de M. Holtz. M. Riess
1 ’ )
a cherché àexpliquer
l’absenced’ombre des isolants
quand
onexpérimente
à la manière de M.Holtz,
en admettant quelecorps placé entrelapointe
et la surfacede soie
qui
devient lumineuse enlève aux molécules d’air leurcharge
s’il estconducteur,
tandis que, s’il estisolant,
il ne feraque les repousser. Le courant de molécules se réunirait de nou-
veau au delà de la
croix,
à cause de larépulsion réciproque
desmolécules d’air. Avant tout, on
peut
observerqu’un conducteur,
isolé et sans
pointes,
secharge
comme un isolant et mêmeplus.
En outre, suivant
l’explication
de M.Riess,
une croix d’ébonite trèslarge
devrait donnerombre,
et une croix conductrice en com-munication avec la
pointe
devrait secomporter
commel’ébonite,
ce
qui
n’est pas.J’ai cherché à
expliquer la divergence
de ces résultats dela m anière suivante. Les molécules d’airqui,
dansl’expérience
de M.Holtz,
se trouvent entre la
croix, supposée d’ébonite,
et la surface luini-neuse doivent former une sorte de danse
électrique
etdécharger ainsi,
sur lasurface,
de lélectricité de même nom que celle de lapointe
et, surl’ébonite,
de l’électricité contraire dontj’ai
constaté(1) Wied. Ann., 1882, n° 2.
83
la
présence.
Si l’on admet que la lumièreproduite
sur la soien’est pas
proportionnelle
à lacharge
desmolécules,
maisqu’elle
atteint son maximum en même
temps
que lacharge
des moléculesqui y
arrivent de lacroix,
oncomprend
quel’oml.~re,
visible audébut,
doit bientôt s’effacer. La même danseélectrique
seproduit
certainement aussi avec une croix
conductrice ;
mais nous avons vuqu’en
ce cas l’ombre devientbeaucoup plus large,
et les molé-cules
repoussées
par la croix sur la surface lumineuse sontplus éparpillées.
Dans mes
expériences
d’ombres sur desisolants,
l’effet observérésulte,
aucontraire,
de la différence decharge
de la lame entre larégion
d’ombre et le fond.La
répulsion réciproque
des molécules émises par lapointe
seconstate
plus
aisément avec les ombres sur isolantsqu’avec
cellessur les conducteurs. Une des manières est la suivante : le corps
portant
ombre est unegrande
lame d’ébonite dont l’un des bordsrectilignes
est horizontal et dans unplan
vertical passant par lapointe.
Laligne
d’ombrequ’on
obtient n’est pas la trace du mêmeplan
vertical sur la surface de la lame isolantequi reçoit l’ombre;
elle est au dedans de l’ombre
géométrique ( 1).
Mais cette
répulsion réciproque
des molécules n’est pas assez forte pourchanger
notablement les ombr es. J’airépété l’expérience
de l’ombre avec des conducteurs et des
pointes
de formes et dis-positions
trèsvariées,
de manière que leslignes
de force avaient les formes lesplus différentes ; j’ai toujours
obtenu une ombretelle que la nature des
lignes
de force la laissaitprévoir (2).
. Ornbres
composées
et ombres inverses. - Les ombres duerappelle composées
seproduisent
dans les circonstances où 1 on obtientlesfigui-es électriques e~2 ~f’orr~2e
d’anneaux et sont duesà la même cause, c’est-à-dire à la
décharge
de la lame isolante surlaquelle
l’ombre se forme. Ilsuffit,
parexemple,
d’établir unecommunication de
grande
résistance entre lapointe
et l’arrnature(1 ) A cause de la répulsion réciproque des molécules, qui croît avec l’intei>sité de la décharge, une décharge faible donne une ombre plus grande qu’une décharge forte.
) Voir pour les détails et les figures, le Mémoire complet, p. 48z et suiv.
84
de la lame
d’ébonite,
pour que ladécharge
du condensateur soit suivie d’unedécharge
de senscontraire,
due àl’électricité, qui
avait
chargé
la lame comme un condensateur etqui
se neutraliseà travers la susdite communication très résistante.
Ainsi,
avecune
décharge négative
d’uncondensateur,
onobtient,
au lieu d’unesimple
croixjaune
au milieu d’undisque
rouge(qui
s’obtiendrait si la communication entre lapointe
et l’arnlatnre de la lame n’exis- tait pas et si l’isolement despièces
étaitparfait),
une croixjaune
avec un bord rouge très
régulier
au milieu d’un anneau rouge. Le bord est dû à ce que la deuxièmedécharge
estplus
faible et donneune ombre
plus large.
Lesfigures qu’on
obtient sont trèsbelles ;
elles deviennent encore
plus
riches en laissant éclater successive-ment
plusieurs étincelles,
car alors les bords de la croix et les an- neaux semultiplient.
Mais il seraittrop long
ici de résumer toutesles
expériences
et lesexplications
quej’en
donne.J’ajouterai
seulement que,lorsque
la croixqui
donne l’ombreest très
petite,
conductrice et trèsprès
de la lamed’ébonite,
toute l’ombre devient rouge
(avec charge négative
du condensa-teur
(et
se montre ainsi de couleuropposée
à cellequ’elle possède
à
l’ordinaire ; j’appelle
ombres inverses les ombresqu’on
obtientde cette manière.
6. Orza~r~es
lu’ojz
obtient par le mozcvej~2ez2t depoudres
élec-trisées. - On a vu que de
petites particules solides, repoussées
par un corps
électrisé,
doivent se mouvoir sensiblement suivant leslignes
deforce,
comme les molécules d’airrepoussées
par unepointe.
On doit doncpouvoir
obtenir des ombres semblables.J’y
ai réussi de deux manières.
(z. Un
disque
de laiton horizontalcommunique
avec un despeignes
de la machinependant
que l’autrepeigne communique
avec une boule
placée
au-dessus dudisque.
Entre la boule et ledisque
estplacée
la croix. On met en action continue lamachine,
et en même
temps
onprojette
très lentement lespoudres (mélange
de minium et de
soufre)
entre la croix et la boule. Lesparticules
so-lides
qui
sortent électrisées du soufflet se mouvront suivant leslignes
deforce ;
si la boule estposi tive,
lesparticules
de miniumpositives
iront vers ledisque
et celles de soufre vers laboule ;
maiscelles de minium étant
interceptées
par la croix laisseront à nu sur85
le
disque
lapartie correspondante.
On aura ainsi sur ledisque (ou
sur une feuille
placée
surlui)
uneinlage
de la croix.b. La deuxième manière
d’expérimenter rappelle
cellequi
futadoptée
par 31. Ricco(1 )
pour observer la forme des courbes par-courues par des
poudres
électrisées. La boule est en ce casplacée
au-dessous du
disque,
et,avantl’expérience,
ondépose
sur elle unecertaine
quantité
depoudre (minium,
ou ferréduit,
ouplomba- gine, etc.
La croix est encoreplacée
entre la boule e’t ledisque,
et sur la face inférieure de celui-ci on fixe une feuille de
papier qu’on
vient de couvrir avec unpinceau
d’une solution de gommeou de
gélatine.
En faisant éclater une étincelle d’uncondensateur,
dont l’armature
extérieure communique
avec ledisque
sur le con-ducteur
qui porte
taboulé couverte depoudre,
ou encore en met- tantséparément
boule etdisque
en communication avec lespeignes
de la
machine,
on voit que lapoudre
est vivementrepoussée
et resteadhérente à la feuille de
papier
où elle dessine l’ombre de la croix.En observant
attentivementl’ombre, particulièrement lorsqu’elle
est formée avec le fer
réduit,
on voit que lespremières particules
de
poudre
ont dessiné l’ombre d’une certainegrandeur
et que lesautres
particules
ont été deplus
enplus repoussées
par lacharge
que la croix a
empruntée
auxparticules
depoudre qui
se sont arrê-tées sur elle.
Avec cette
disposition expérimentale j’ai
purépéter
toutes lesexpériences d’ombre,
même avec dessystèmes cylindriques
où laforme des
lignes
de forcepeut
se calculerd’avance,
montrer l’ac-tion
électrostatique
exercée par un corps électriséqu’on approche latéralement,
montrer l’actionréciproque
de deux courants depoudre
de mêmecharge
ou decharge contraire,
etc. Il v a donc uneanalogie parfaite
entre les ombresproduites
par lespoudres
électrisées et celles queproduisent
les molécules d’airrepoussées
par unepointe,
cequi témoigne
en faveur de mesexplications.
7. Essai pour obtenir un tracé
ex,~éj°Lnaej2tczZ
deslig’nes
deforce.
- Lapropriétés
quepossède
uneparticule
solideélectrisée_,
1 ’ ) Acc. dei Lincei, 26 série, t. IV.
86
qui
se meut à travers l’air dans unchamp électrique,
de suivresensiblement une
ligne
deforce,
m’a fait penser à des moyens pour obtenir un tracé de ceslignes,
dontl’importance
dans l’étude desphénomènes électriques
est sigrande.
Je me suis arrêté avant tout aux
figures
deLichtemberg, posi- tives,
dont lesramifications,
selon unehypothèse
très vraisemblable de MM.Reitlinger
et Wachter( 1 ),
seraient dues à desparticules
électrisées détachées de l’électrode.
Mais,
comme d’ordinaire la lame isolante surlaquelle
on obtient lesfigures
est à peuprès
nor-male aux
lignes
deforce, j’ai
dû avant tout m’attacher àdisposer
~
l’expérience
de manière que la lame contîntpartie
de ceslignes.
Je citerai deux cas
principaux.
Imaginons
que la lame d’ébonites’appuie
par un de ses côtés sur unplan métallique
etqu’une petite
boulemétallique
soitplacée
dans un trou
pratiqué
dans lalame,
de manière que leplan
decelle-ci passe par le centre de la boule. On fait arriver à la
petite
boule une
décharge positive, puis
onprojette
lemélange
de mi-nium et de soufre. Les ramifications
jaunes, qui apparaissent
sur lalame et
qui partent
de laboule,
dessinent par leur ensemble leslignes
de force bien connuesqui
conviennent à ce cas.Pour des
systèmes cylindriques,
il faut recourir à unpetit
arti-fice. Deux
cylindres
trèslongs
traversent la lame d’ébonite àangle droit;
ondépose
sur la lame et en contact avec lecylindre positif quelques parcelles
delimaille, puis
onopère
de la manière usuelle.Ce sont les
pointes aiguës
de la limaillequi
émettent lesparti-
cules électrisées d’où résultent les ramifications
jaunes;
mais laprésence
de la limaille nepeut
altérer la forme deslignes
de forceau delà d’une certaine distance assez
petite.
Sans la limaille ilfaudrait
employer
desdécharges
très fortes pour obtenir lesfigures.
Ces
expériences
ne donnent pas unereprésentation
suffisam-ment exacte des
lignes
deforce ;
la résistance de l’air et le frotte-ment de la laine ne diminuent pas assez la vitesse des
particules
émises par le conducteur
positif.
Souvent aussi on voit deslignes bifurquées
ou avec des ramifications secondaires. J’ai décrit ces(1) Wied. Ann., 1881, n° 12.
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expériences
seulement parcequ’elles peuvent
servir de confirma- tion àl’hypothèse
de W.Reitlinger
et Nvàchter.On obtient une
plus
fidèlereprésentation
deslignes
de forceavec la
disposition
suivante.On entoure la boule ou le
cylindre
desexpériences précé-
dentes avec une
petite
larnecylindrique d’ébonite,
danslaquelle
on a
pratiqué
depetites
fenteséquidistantes.
C’est uneespèce
depeigne, plié
encylindre
etposé
avec ses dents en contact avec lalame
d’ébonite, qui
dansl’expérience
actuelle doit être horizontale.On
dépose
entre la boule(ou
lecylindre)
et la lamecylin- drique
d’éboni.te unpetit
amas annulaire delycopode,
eL enfinon laisse éclater des étincelles successives sur la boule
(ou
lecylindre).
On verra alors lelycopode, repoussé
à travers les fentesdu
peigne, glisser
sur la lame et enfin y rester adhérent. On ob- tiendra ainsi sur l’ébonite des rayons courbes delycopode
dontles limites
figurent
nettement leslignes
de force.L. DITSCHEINER. 2014 Ueber die Guebhard’schen Ringe (Sur les anneaux de
M. Guébhard); Sitzungsberichte der Wiener Akademie der Wissenschaften,
t. LXXXVI, Ire Partie, p. 666-708, octobre 1882.
« La loi de forme de ces anneaux
ayant
été établie par voieexpé-
rimentale et se
présentant
avec le caractère d’un faitmatériel,
ilsemble
nécessaire,
ditl’auteur,
del’expliquer
au moyen de noséquations.
oVoilà
qui
est de la vraie et bonne méthodescientifique, mais,
tout en reconnaissant l’insuffisance des données dont s’était auto-
risé M. yV.
Voigt (1),
pour nierpurement
etsimplement
l’exacti-tude de mes
vérifications,
lkI. Ditscheiner n’a tentéd’adapter
auxformules
qu’il
avaitpubliées
antérieurement(=)
quequelques-unes
des conditions
spéciales
quej’ai
antérieurementindiquées ( 3 ) ;
(’) Wiedernanra’s Annalen der Plzysik, t. XVII, p. 257-72, juillet J881.
(2) Sitzungsberichte der Wiener Akademie der Wissenschaften, t. LXXVIII, série, p. g~-I I2, i8~8.
(3) Journal de Physique, 26 séde, t. l, p. 483-492 (novembre
i88~).-L’~’Zectr°i-
cien, t. IV, p. ~03-~0, décembre 1882; t. V, p. i4’~, janvier i883. ‘