HAL Id: jpa-00242546
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Submitted on 1 Jan 1912
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A. Aubertin
To cite this version:
A. Aubertin. Sur divers aspects de la décharge d’un condensateur. Radium (Paris), 1912, 9 (5), pp.186-189. �10.1051/radium:0191200905018601�. �jpa-00242546�
riences directes, qui feront l’objet d’un travail
ultérieur.
Il est certain que cette association est, dans les conditions de mes expériences, extrêmement instable.
J’en puis donner pour preuves actuellement, 10 la
facilité avec laquelle, la température restant cons-
tante, une faible diminution de pression des gaz
dégagés atténue la fluorescence verte au profit de la
fluorescence jaune ; 2° une particularité que j’ai
maintes fois observée dans la manière dont se fait le brunissement du verre. J’ai déjà signalé (e 11) que le brunissement du verre était, à une température donnée, beaucoup moins rapide quand on chauffe du
sodium commercial que lorsqu’on chauffe du sodium pur. Voici maintenant, en outre, ce que l’on cons- tUe : si l’on met un peu de sodium commercial au milieu d’un tube assez étroit (15 à 20 mm) et d’une vingtaine de centimètres de longueur, si l’on y fait le vide, et si l’on chauffe ce tube uniformément vers 350°, le brunissement est beaucoup plus intense
aux deux extrémités que dans la région occupée par le sodium. Cela semble bien indiquer qu’au moment
où la vapeur de sodium se forme, dans de telles conditions, elle est engagée dans une combinaison
qui la rend moins active pour l’attaque du verre,
mais qui ne dure que pendant les quelques instants qui lui sont nécessaires pour diffuser sur une lon- gueur de 4 ou 5 cm.
Je propose donc, provisoirement, de concevoir les
vibrateurs qui fournissent le spectre cannelé comme des systèmes complexes formés d’un atome (ou d’une molécule) de sodium, associé, dans une combinaison
passagère ou labile en perpétuelle formation et en perpétuelle dissociation, avec des éléments matériels
plus petits. Ces éléments pourraient être constitués
par des atomes d’hydrogènes, ou par des fractions d’atomes (ions ou électrons). Une image de pareils complexes pourrait être trouvée dans les doublets
instables que 11. Righi et sir J.-J. Thomson ont découvertes dans les rayons canaux.
Quant au nombre d’éléments supplémentaires
associés à l’atome de sodium, il pourrait être, à priori, quelconque, les associations comprenant 1, 2,
5,... n ... éléments supplémentaires pouvant, sauf
des exceptions isolées, figurer simultanément dans la vapeur.
Un avantage de cette hypothèse, qui s’accorde bien
avec l’ensemble des faits actuellement connus, est
qu’elle permettrait d’expliquer les séries de raies
équidistantes dans l’échelle des longueurs d’onde, observées par M. Wood dans la région du spectre cannelé, quand on excite la vapeur par une source
monochromatique. De même qu’un tuyau d’orgue,
dont on augmente la longueur en progression arith- métique, émet des sons dont les longueurs d’onde
sont en progression arithmétique, de même on peut
penser qu’un système de résonnateurs formés d’une
partie analogue pour tous (l’atome de sodium) et de
1, 2,... n,... éléments supplémentaires pourra entrer
en résonance en émettant des longueurs d’onde
elles-mêmes en progression arithmétique ou à peu
près. Les raies manquantes dans une série pourraient peut-être alors correspondre à des associations molé- culaires inexistantes, ou non représentées prat ique-
ment dans l’ensemble, à cause d’une trop grande
instabilité.
Enfin, il est possible que la nature même de la lumière excitatrice ait une influence sur ces asso-
ciations labiles, sur leur nombre par rapport au nombre des atomes de sodium restés libres. Cela
expliquerait qu’une faible variation dans l’intensité de certaines des radiations de la lumière blanche - excitatrice rende prédominants les phénomènes de
résonance dus à l’un ou à l’autre des systèmes de
résonnateurs.
[Manuscrit reçu le 15 mai 1912.]
Sur divers aspects de la
décharge
d’un condensateurPar A. AUBERTIN
[Faculté des Sciences de Nancy. - Laboratoire de M. Gutton.]
1. - Divers aspects de l’étincelle.
On peut, à la pression atmosphérique, ohtenir
des étincelles de décharge d’un condensateur sous
des formes très variées, depuis l’aspect de la décharge
dans un tube de Geissler, jusqu’à celui de l’étincelle
disruptive blanche.
Toepler 1, Kaufrnann 2 ont obtenu la décharge de
Geissler en employant des électrodes en ardoise ou en
bois. On l’obtient entre des électrodes métalliques de
très faible capacité, distantes de moins de 1 mm, lorsque le courant est amené à ces électrodes
1. TOEPLER, Jried. Ann., 63 (1897) 109.
’?. KAUFMANN, il ied. Ann., 2 (1900) 158.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191200905018601
par des conducteurs de très grande résistance.
Une batterie de bouteilles de Leyde est chargée
par une machine de Holtz dont l’un des pôles est au
,
sol. Elle se décharge entre des électrodes formées de fragments de fil de platine, de quelques dixième
de millimètre de diamètre et 1 cm de longueur,
arrondis à leurs extrémités et soudés dans des tubcs de verre de 5 mm à 4 mm de diamétre.
Les étincelles s’observent au microscope. Les figures,
sur lesquelles la cathode est à gauche, sont des pho- tographies grossies dix-huit fois.
Lorsqu’on intercale sur le circuit deux tubes rem-
plis d’eau, de 70 cm de longueur totale, dont on di-
minue progressivement la résistance en enfonçant les
fils reliés à la batterie, puis en remplaçant l’eau par
l’ 19. 1 e
une solution de sulfate de cuivre, l’étincelle prend
les différents aspects suivants (fig. 1) :
On voit d’abord, sur la cathode, une lueur bleue
très peu étendue, suivie d’un espace noir trop court pour être visible sur la photographie (1), puis d’une
ét,roite colonne anodique rosé.
Lorsque la résistance diminue, la gaine cathodique
s’étend de plus en plus, la colonne anodique s’élargit
et devient moins lumineuse (2, 5 et 4).
Sur la cathode, dans la gaine bleue et jusqu’à une
distance de l’extrémité beaucoup plus grande que l’intervalle explosif on voit ensuite se produire des
flammes roses, desquelles sont lancées dans toutes les directions des particules incandescentes. Les parti-
cules projetées sont trop peu lumineuses pour être visibles sur les photographies. Pour les plus grandes
résistances auxluelles ce phénomène se produit, les particules, qui s’éloignent d’abord de la cathode,
font ensuite un crochet qui les en rapproche. La
teinte rose de la colonne anodique devient plus vio-
lette (J et 6). Lorsqu’on emploie comme cathode,
non plus du platine, mais un fil de cuivre, on observe,
au lieu de particules incandescentes, des tlammes
vertes.
Pour de plus faibles résistances du circuit, la gaine
cathodique bleue disparait, les flammes roses se pro- duisent moins loin du commet de la cathode où appa- raissent des taches blanches très brillantes. La co- lonne anodique est au centre d’une auréole blanche
qui remplit l’intervalle anode-cathode ( i ).
La cathode devient ensuite de plus en plus hrillante;
la colonne anodique disparaît peu à peu. La décharge
est presque complètement blanche et a le même aspect au voisinage des deux électrodes (8).
Si l’on supprime enfin tout à fait la résistance liquide, on obtient l’étincelle blanche oscillante.
Une seule étincelle a suffi pour obtenir la photo- graphie 1; l’intensité de l’impression photographique
devenant plus faible lorsque la résistance du circuit diminue, on a du en employer cinq pour la photo- graphie 8.
Le condensateur était une batterie de 16 bouteilles de Leyde. Pour de plus faibles capacités, l’étincelle
présente la même suite d’aspects; elle est seulement
moins brillante.
Pour de très grandes résistances la décharge dure pendant un temps très appréciable et devient silen- crieuse.
Influence de la distance des électrodes. -- Ces variations d’aspect se produisent pour toute dis-
tance des électrodes intérieure à 1 mm ; mais le phé-
nomène de Geissler disparait pour une résistance du circuit d’autant plus petite que la distance est elle- même plus petite. L’expérience suivante le montre :
la distance étant, par exemple, égale à 0,2 Inn1 on règle la résistance de manière à observer le phénomène
de Geissler et une large gaine bleue. En écartant alors les électrodes on obtient des flammes roses ii la cathode.
II. - Mesure des potentiels explosifs.
Les potentiels explosifs ont été mesurés avec un
électroscope à feuille d’étain gradué jusqu’à 3500v
par comparaison avec un électrodynamomètre Sie-
mens.
Les tubes à eau qui portent les électrodes sont reliés à la boule et à la cage de l’électroscope (fig. 2)
et aux extrémités d’une très grande résistance p dont
on peut faire varier la grandeur d’une façon continue.
Pour réaliser cette résistance j’ai employé la disposi-
tion suivante : un tube de verre étroit, vertical, rem- pli d’eau, porte à sa partie supérieure un entonnoir,
et est relié à sa partie inférieure par un tuyau de caoutchouc, à un réservoir rempli de mercure. En
élevant ce réservoir on fait monter le mercure dans le tube, ce qui diminue la longueur de la colonne
d’eau et par suite la résistance de l’ensemble.
Pour faire une mesure, on augmente lentement la
résistance 2. ce qui fait croitre la différence de potcn-
tiel entre les électrodes. La feuille de l’électroscope
dévie. Au moment où jaillit l’étincelle elle retombe
Fig. 2.
brusquement; son
écart à cet instant
mesure le poten- tiel explosif.
Résultats des
mesures. - La clitfërence de po- tentiel pour la-
quelle jaillit l’étin- celle, tant sous la forme blanche et
bruyante que sous
la forme du phé-
nomène de Geiss- ler, n’est pas cons- tante ; elle dépend
de la vitesse avec
laquelle on la fait
croitre, et est
d’autantplus faible
que cette vitesse
est plus lente. Ce
fait n’est pas sur-
prenant, l’étincelle
se produisant seu-
lement an moment ou des centres électrisés qui
existent dans l’atmosphère sont, par hasard, amenés
au voisinage des électrodes.
On évite cet inconvénient en éclairant les électrodes par la lumière ultra-violette d’un arc électrique dans
le charbon positif duquel est un fil d’aluminium.
L’étincelle Geissler jaillit alors toujours pour une même différence de potentiel. Par exemple, avec des
électrodes de 0,6 mm de diamètre distantes de 0,5 mm j’ai obtenu régulièrement 1930 volts.
Le potentiel explosif de l’étincelle blanche et
bruyante, même éclairée, n’est pas aussi exactement constant ; il continue à dépendre de la rapidité avec laquelle on fait croître le potentiel. Dans les mêmes conditions que plus haut j’ai obtenu successivement :
1730v 1750v 1680v 1640, 1680v 1640v
Cependant en maintenant la différence de potentiel
à 1640v et en attendant un temps plus ou moins long l’étincelle finissait toujours par se produire.
Lorsque la décharge a la forme de Geissler, on peut
au contrairè maintenir très longtemps une valeur
de quelques volts inférieure au potentiel explosif sans
que la décharge se produise.
Lorsqu’on éclaire les électrodes, le potentiel explo-
sif’ de l’étincelle Geissler est donc bien défini; celui de l’étincelle blanche et bruyante est plus faible et 1 écart dépend de la vitesse avec laquelle on fait croitre la différence de potentiel entre les électrodes.
MM. Villard et Abraham i ont montré que, pour des distances de plusieurs centimètres, une décharge peut se produire pour deux potentiels V1 et Vg bien
différents à chacun desquels correspond un mode particulier de préparation de l’étincelle. Le plus has V1, celui que l’on constate généralement, n’est cepen- dant qu’accidentel et peut être facilement dépasse.
dans l’air sec, mais non dans le gaz carbonique.
Pour rechercher si les phénomènes que j’ai étudiés présentent quelque analogie avec ceux qui ont été
découverts par MM. Villard et Abraham, j’ai fait des expériences dans l’air sec et dans le gaz carho-
nique.
Dans l’air sec le potentiel explosif de l’étincelle Geissler est bien constant; celui de l’étincelle disrup-
tive lui est en général inférieur de 50, environ.
Dans le gaz carbonique sec2 et constamment renouvelé on constate une différence plus grande,
150v à 200v, entre les potentiels explosifs des deux
étincelles; mais celui de l’étincelle disruptive est
fixé avec moins de rigueur que dans l’air.
Enfin dans l’air et le gaz carbonique très humides la différence atteint 200v mais la constance de cet écart est beaucoup moindre que dans ces gaz secs.
III. - Décharge incomplète d’un conden- sateur par l’étincelle Geissler.
L’étincelle disruptive ne laisse à une bouteille de
Leyde que la charge résiduelle.
L’étincelle Geissler, au contraire, laisse subsister entre les armatures d’un condensateur une différence de potentiel d’autant plus grande que la résistance du circuit de décharge est plus grande. On peut le cons-
tater de la manière suivante :
Les armatures du condensateur C qui doit se décharger sont reliées aux points D et E (fui-. 5). On
le charge en augmentant la résistance p. On coupe ensuite les communications en 1,, I;, 15 et I,F, puis on
referme 1,.
L’électroscope mesure alors la différence de poten- tiel entre les armatures du condensateur C. On rap-
proche les électrodes jusqu’à provoquer l’étincelle et
on constate que l’électroscope indique encore une
différence de potentiel d’autant plus grande que la résistance du circuit de décllarge est plus élevée.
Voici un exemple d’une série de ces mesures : le condensateur est une batterie de 4 bouteilles de
Leyde chargée à 2000 volts.
L’étincelle fait diminuer cette différence de poten-
tiel de :
1. "ILLBRD et ABRAHAM. Comptes rendus, 25 )Iai 1910.
p. 1286.
’2. Dans le gaz carbonique la colonne anodique est blanche verdâtre, la gaine cathodique est bleue.
Avec la très grande résistance de 50 cm on peut, en rapprochant de plus en plus les électrodes, tirer de la
Fig. 3.
batterie, un grand nombre d’étincelles dont chacune fait baisser le potentiel d’une quantité comprise entre
100 et 1 ;jOv.
Si la hatterie est sans cesse rechargée par la machine de Holtz les étincelles la déchargent d’autant
moins que la résistancc est plus grande et par suite
se succèdent à des intervalles de temps de plus en plus courts.
Il. Villard 1 a montré que les mêmes phénomène
se produisent dans des ballons vidés jusqu’à la pres- sion de 1 à 2 cm de mercure. La décharge peut y prendre deux formes : la forme de la décharge de
Geissler et la forme de la décharge disruptive; et
c’est toujours par accroissement de l’intensité que l’on passe de la première à la deuxième.
Dans mes expériences, la décharge de Geissler,
durant plus longtemps et déchargeant incomplète-
ment la batterie, correspond aussi à unie plus faible
intensité du courant que l’étincelle disruptive. Ce
fait explique que la décharge de Geissler tend vers la forme disruptive quand, sans changer la résistance
liquide, on augmente la distance des électrodes. De cette augmentation résulte en effèt un accroissement du potentiel explosif et l’intensité du courant des
décharge s’élève.
J’indiquerai, pour terminer, un moyen d’observer,
entre les mêmes électrodes, à la fois des étincelles blanches et des étincelles Geissler,. Il suffit d’attacher
aux électrodes, pour augmenter leur capacité, des plaques de métal. On voit alors à la tois, en obser-
vant au microscope les étincelles successives, les
deux aspects de la décharge.
Cette dernière expérience donne l’explication d’une particularité que présente l’étincelle (’.eissler lors-
qu’elle est très fréquente, c’est-à-dire lorsque la
résistance est très grande ou les électrodes très rap-
prochées : la gaine cathodique bleue est alors par-
semée de points blancs brillants. Cela tient à ce que les électrodes, quoique de très faible capacité, se déchargent encore sous forme d’une petite étincelle
blanche que l’on voit en même temps que la décharge principale sur la cathode.
[Manuscrit reçu le 11 mai 19121.
1. YlI,L.BRO, Journal de Physique, 7 (1908) 325.
Émission de
charges
dans le videPar E. HENRIOT
[École Normale supérieure. 2014 Laboratoire de Physique.]
Ce travail se partagera en deux parties, la pre- mière relative à l’émission de charges par les métaux, la seconde relative a l’émission de charges par les sels.
PREMIERE PB)mE
Émission de charges par les métaux.
Ce genre de recherches est très délicat, car on se
trouve aux prises avec une triple diftlcul té :
1° Idéalisation de vides élevés et obtention de sur-
faces métalliques convenables;
2" Protection électrostatique minlltieuse ii 1 Ïnté- rieur des cellules a vide :
3° Protection contre la lumière, doot les moin- dres traces perturbent complètement le phéno-
mène.
Les phénomènes parasites qu’on obtient en négli-
geant une de ces trois précautions sont d’un ordre de