Cytotoxicité larvaire et effet de la poudre de Curcuma longa sur les paramètres morphométriques chez les poulets de chair Hubbard soumis à une restriction hydrique

(1)

République du Bénin **********

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

********************

Université d’Abomey-Calavi

**************

Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

******************

Département de Production et Santé Animales

********************

Rapport de fin de Formation pour l’obtention du Diplôme de Licence Professionnelle

Thème:

Cytotoxicité larvaire et effet de la poudre de Curcuma longa sur les paramètres morphométriques chez les

poulets de chair Hubbard soumis à une restriction hydrique

Sous la supervision du :

Prof. Jacques T. DOUGNON, Dr, DMV, Professeur Titulaire du (CAMES) Département de Production et Santé Animales, Ecole Polytechnique d’Abomey-

Calavi, Université d’Abomey-Calavi

Soutenu le 22 janvier 2019 devant le Jury composé de : Réalisé par :

SEMASSOU Derrick Eddie Jamal Sèdjro

Président : DOUGNON T. Jacques, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC Examinateur : SESSOU Philippe, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC Membre : AHOUNOU Serge, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC

(2)

Cytotoxicité larvaire et effets de la poudre de Curcuma longa sur les paramètres morphométriques chez les poulets de chair Hubbard soumis à une restriction hydrique

1

Dédicaces

Nous dédions le présent rapport à :

 L’éternel Dieu Tout-Puissant pour tous ses bienfaits

 Notre père SEMASSOU Bernadin et à notre mère BILLA Alice

 Nos frères et sœurs

(3)

2

Hommages

 A notre Superviseur, Jacques T. DOUGNON, Dr, DMV Professeur Titulaire (CAMES), malgré vos diverses occupations, vous avez accepté de superviser ce travail et vous l’avez fait avec plaisir et dévouement.

Votre simplicité, vos compétences et votre rigueur intellectuelle font de vous un homme exceptionnel dévoué au travail bien fait. Recevez ici nos sincères hommages et que Dieu vous élève davantage

 A notre Président du jury, vos qualités et votre renommée scientifique ne sont plus à démontrer. Excellence, c’est alors un grand honneur que vous nous faites en acceptant de présider ce Jury dans l’optique d’améliorer la qualité technique et scientifique de notre travail malgré vos multiples occupations. Nous vous prions d’accepter l’expression de notre profonde gratitude.

 Aux Honorables Membres du Jury, nous sommes très honoré par votre présence au sein de ce Jury afin de juger ce travail et d’y apporter vos critiques constructives malgré vos nombreuses occupations. Hommages respectueux et sincères remerciements.

(4)

3

Remerciements

Au terme de notre stage, nous tenons à remercier les personnes qui nous ont soutenus et aidés à parcourir ce chemin et sans lesquelles ce travail n’aurait pu être réalisé. Nous pensons :

 A Dieu le père Tout-Puissant, qui, chaque jour nous donne le souffle, le courage, chaque fois que nous tombons et qui nous conduit vers l’accomplissement de notre destin ;

 A notre Maître de mémoire, le Professeur Jacques T. DOUGNON, Enseignant-Chercheur à l’École Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), pour avoir accepté d’être notre Maître de Mémoire. Nous avons été impressionné par votre rigueur, vos connaissances, votre goût pour le travail bien fait mais aussi par l’intérêt avec lequel vous avez conduit ce travail.

Vous êtes un véritable Maître. Hommages et profondes gratitudes.

 A notre Chef de Département, le Docteur SESSOU Philippe, Maître- Assistant, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi pour tous les efforts que vous avez eu à fournir en notre nom.

 Aux ainés Jacques ADOUKO, Arnaud SOHA, Bruno YAOVI, Shawbann SYLLA ALADJI-BONI et ADOKO José

 A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail, à travers leur soutien moral, technique et financier.

Que Dieu vous bénisse.

(5)

4

Listes des sigles et abréviations ANOVA : Analyse de Variance

CECURI : Centre Cunicole de Recherche et d’Information CL : Concentration létale

CMV : Compléments minéraux-vitaminés CPU : Collège Polytechnique Universitaire DE : Direction de l’Elevage

ECUE : Eléments Constitutifs d’Unités d’Enseignement EM : Energie métabolisable

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi FFS : Farm Field School

FNPEEJ : Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes

INRA : Institut National de Recherches Agronomiques LMD : Licence Master Doctorat

REESAO : Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest

UE : Unités d’Enseignement

VHD : Virus Hémorragique du Lapin VVV : Vaccinateurs Villageois de Volaille

(6)

5

Liste des tableaux

Tableau 1 : Durée d’éclairage des poulets en fonction de l’âge ... 24

Tableau 2 : Normes de température pendant les vingt-sept premiers jours après la réception des poussins ... 25

Tableau 3 : Besoins en eau du poulet de chair en fonction de l’âge ... 26

Tableau 4 : Besoins alimentaires des poulets de chair ... 27

Tableau 5 : Programme de prophylaxie appliquée aux poulets ... 30

Tableau 6 : Composition de Curcuma longa pour 100 gramme ... 32

Tableau 7 : Composition de l’aliment démarrage ... 34

Tableau 8 : Composition de l’aliment croissance ... 34

Tableau 9 : Correspondance entre CL50 et toxicité ... 44

Tableau 10 : Paramètres morphométriques des poulets ... 46

(7)

6

Liste des figures

Figure 1 : Poudre de Curcuma longa ... 39 Figure 2 : Rhizomes de curcuma longa ... 40 Figure 3 : Courbe de sensibilité des larves à l’extrait ... 43

(8)

7

Table des matières

Dédicaces ... 0

Hommages ... 2

Remerciements ... 3

Listes des sigles et abréviations ... 4

Liste des tableaux ... 5

Liste des figures ... 6

Table des matières ... 7

Résumé ... 10

Abstract ... 11

Introduction ... 12

1.1. Contexte du stage ... 15

1.2. Présentation du lieu de stage ... 16

1.2.1. Historique du CECURI ... 16

1.2.2. Objectifs du CECURI ... 17

1.2.3. Forces du CECURI ... 18

1.2.4. Faiblesses du CECURI ... 18

1.3. Filière avicole au Bénin ... 18

1.3.1. Evolution de l’aviculture au Bénin ... 18

1.3.2. Une filière en plein essor bénéficiant du soutien des autorités ... 19

1.3.3. Contraintes liées au développement de l’aviculture au Bénin ... 20

1.4. Elevage des poulets de chair ... 21

1.4.1. Etapes d’élevage des poulets de chair ... 22

1.4.2. L’alimentation ... 25

1.4.3. La prophylaxie ... 29

1.4.3.1. La prophylaxie sanitaire ... 29

1.4.3.2. La prophylaxie médicale ... 29

1.5. Présentation de Curcuma longa ... 30

1.5.1. Classification de Curcuma longa (Chattopadhy et al., 2004) ... 30

1.5.2. Composition de Curcuma longa ... 31

(9)

8

1.5.3. Usage du Curcuma longa ... 33

1.5.4. Composition de l’aliment normal sans poudre de Curcuma longa pour 100kg ... 34

2. Activités menées et difficultés rencontrées ... 36

2.1. Activités menées ... 36

2.2.1. Difficultés rencontrées ... 37

2.2.2. Solutions apportées ... 37

3. Matériel et Méthodes ... 39

3.1. Matériel... 39

3.1.1. Matériel animal ... 39

3.1.2. Matériel technique ... 39

3.1.3. Le matériel végétal ... 39

3.2. Méthodes ... 39

3.2.1. Milieu d’étude ... 40

3.2.2. Obtention de la poudre de Curcuma longa ... 40

3.2.3. Etudes préliminaires ... 41

3.2.3.1. Cytotoxicité larvaire de la poudre de Curcuma longa ... 41

3.2.4. Constitution des lots ... 42

3.2.5. Abattage et prise des données ... 42

3.3. Analyses Statistiques ... 43

3.4. Résultats ... 43

3.4.1. Toxicité larvaire ... 43

3.4.2. Paramètres morphométriques ... 44

3.5. Discussion ... 47

3.5.1. Cytotoxicité larvaire de Curcuma longa ... 47

3.5.2. Effet de la poudre de Curcuma longa sur les paramètres morphométriques. ... 47

3.5.3. Effet sur le poids de la carcasse ... 47

3.5.4. Effet sur le poids vif corporel ... 48

3.5.5. Effet sur le poids des reins ... 48

(10)

9

3.5.7. Effet sur le poids du cœur ... 50 3.5.8. Effet sur le poids du gésier ... 50 3.5.9. Effet sur la longueur du tarse, le poids de la rate et le poids de tête-cou .. 51 Conclusion et suggestions ... 52 Références bibliographiques ... 53

(11)

10

Résumé

Le présent stage effectué du 02 juillet au 02 octobre 2019 au CECURI a permis de renforcer nos compétences dans le domaine de la Production et Santé Animales ; principalement en cuniculture et en aviculture. Au cours de ce stage, nous avons conduit une expérimentation qui a permis d’évaluer les effets de la poudre de Curcuma longa sur les paramètres morphométriques chez les poulets de chair Hubbard. Pour ce faire, 200 poussins d’un jour d’un poids moyen initial de 40±1 g ont été utilisés pour l’expérimentation qui a duré 60 jours. Ces poussins, ont été répartis en quatre (04) lots constitués de la manière suivante : lot 1 a reçu l’aliment sans Curcuma longa et n’a pas été soumis à la restriction hydrique, lot 2 a reçu l’aliment sans Curcuma longa et a été soumis à la restriction hydrique, lot 3 a reçu l’aliment avec 20 g de Curcuma longa par kg d’aliment et a été soumis à la restriction hydrique et le lot 4 qui a reçu l’aliment avec 40 g de Curcuma longa par kg d’aliment et a été soumis à la restriction hydrique. A la fin de l’expérience, les paramètres morphométriques tels que : la longueur du tarse, le poids vif corporel, le poids de la carcasse, le poids du foie, le poids de la rate, le poids des reins, le poids cœur, le poids du gésier, le poids des intestins et le poids de la tête-cou ont été mesurés. Parmi tous les paramètres évalués, seul le poids du foie des animaux a varié significativement de 31,5

± 3,23 à 44,67± 2 ,91 au seuil de 5% entres les différents lots. A l’issue de ce travail, il ressort que la restriction hydrique a eu des effets néfastes sur les animaux. L’incorporation de la poudre de Curcuma longa n’a pas eu des effets négatifs sur les paramètres morphométriques. Elle a plutôt permis de corriger les effets de la restriction d’eau sur les animaux à la dose de 20 g/kg d’aliment. La dose de 40 g/kg semble un peu élevée. Les résultats obtenus ouvrent une perspective d’avenir pour la recherche sur l’effet de la poudre de Curcuma longa sur les poulets de chair de souche Hubbard à une dose inférieure à 40 g par kg d’aliment.

Mots clés : poulets de chair Hubbard, Curcuma longa, paramètres morphométriques, restriction hydrique

(12)

11

Abstract

This internship carried out from 02 July to 02 October 2019 at CECURI has allowed us to strengthen our skills in the field of Animal Production and Health;

mainly in rabbit and poultry farming. During this internship, we conducted an experiment that allowed us to evaluate the effects of Curcuma longa powder on morphometric parameters in Hubbard broiler chickens. To do this, 200 one-day- old chicks with an initial average weight of 40 ± 1 g were used for the experiment which lasted 60 days. These chicks, were divided into four (04) batches constituted in the following way: lot 1 received the food without Curcuma longa and was not subjected to the water restriction, lot 2 received the food without Curcuma longa and was subjected to water restriction, batch 3 received the feed with 20 g of Curcuma longa per kg of feed and was subjected to the water restriction and batch 4 which received the feed with 40 g of Curcuma longa by kg of feed and was subjected to water restriction. At the end of the experiment, morphometric parameters such as: tarsal length, body weight, carcass weight, liver weight, spleen weight, kidney weight, heart weight, the weight of the gizzard, the weight of the intestines and the weight of the head- neck were measured. Of all the parameters evaluated, only the liver weight of the animals varied significantly from 31.5 ± 3.23 to 44.67 ± 2, 91 at the 5%

threshold between different batches. At the end of this work we can conclude that water restriction has had adverse effects on animals. Incorporation of Curcuma longa powder did not have negative effects on morphometric parameters. Instead, it corrected the effects of water restriction on animals at a dose of 20 g / kg of feed. The dose of 40 g / kg seems a little high. The results obtained open up a future perspective for research on the effect of Curcuma longa powder on Hubbard broilers at a dose of less than 40 g per kg of feed.

Keywords : Hubbard strain broiler, Curcuma longa morphometric parameters, water restriction

(13)

12

Introduction

Dans les pays en développement, la production avicole est l’une des principales sources d’approvisionnement des populations en protéine animales et de revenus (Zaman et al., 2004). Au Bénin, la volaille constitue la deuxième source de protéines animales (18,94%) après les bovins (56,75%) (Countrystat, 2013).

Toutefois, il est à noter que la production avicole locale ne permet pas de couvrir les besoins du pays. Elle ne représente que 23% du marché de la volaille (Agrisatch, 2014). Ce déficit s’explique par le fait que les productions de volaille sont confrontées à de nombreuses contraintes notamment celles d’ordre sanitaire. L’aviculture connaît beaucoup de problèmes liés aux maladies conduisant à un taux de mortalité élevé (65 à 70%) entre 0 et 2 mois et une baisse des performances (Laurenson, 2002). Pour faire face à ces contraintes, les éleveurs font très souvent recours aux antibiotiques promoteurs de croissance.

Ces promoteurs de croissance sont largement utilisés en aviculture à cause de leurs effets bénéfiques sur la conversion alimentaire, la croissance et la santé des animaux (Sojoudi et al.,2012). Il importe donc de rechercher une alternative endogène pour remplacer ces produits. A ce sujet, un intérêt de plus en plus croissant est développé pour l’usage des produits naturels tels que les plantes, les épices et les extraits de plante dans l’alimentation animale (Hernandez et al., 2004). Selon Frankič et al., (2009) et Grashorn (2010), les plantes sont bien connues pour leurs effets pharmacologiques et les extraits de plante sont utilisés en alimentation animale comme stimulants d’appétit, de digestion et des fonctions physiologiques. Ils peuvent être utilisés également pour la prévention et le traitement de certaines pathologies, mais aussi comme colorants et antioxydants. La plante Curcuma longa fait partie des plantes les plus utilisées de façon traditionnelle comme colorants et épices en alimentation humaine dans le monde. C’est un principal ingrédient des currys. Il est considéré comme une

(14)

13

considéré comme un alicament naturel. Malgré ces études, il reste encore un vide à combler en ce qui concerne les bienfaits comme anti-stress de cette plante en élevage de poulet de chair. C’est ce qui justifie le présent travail intitulé « Cytotoxicité larvaire et effets de la poudre de Curcuma longa sur les paramètres morphométriques chez les poulets de chair Hubbard soumis à une restriction hydrique». Cette étude a pour objectif principal d’évaluer les effets de la poudre de Curcuma longa sur les paramètres morphométriques chez les poulets de chair de souche Hubbard.

De façon spécifique, il s’agira de :

 Évaluer la cytotoxicité larvaire de la poudre de Curcuma longa

 Évaluer l’effet de la poudre de Curcuma longa sur les paramètres morphométriques chez les poulets de chair de souche Hubbard

Ce document est divisé en trois parties :

 Le premier chapitre aborde les généralités sur le contexte du stage, l’aviculture au Bénin, l’élevage des poulets de chairs et sur Curcuma longa.

 Le deuxième chapitre parle des activités menées et les difficultés rencontrées.

 Enfin, le troisième chapitre est consacré à l’étude de l’effet de la poudre de Curcuma longa sur les paramètres morphométriques chez les poulets de chair Hubbard.

(15)

14

Première partie :

Généralités

(16)

15

1.1. Contexte du stage

L’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) de l’Université d’Abomey - Calavi est créée par le décret N°-2002-551 du 16 décembre 2002, et modifié par le décret N°-2005-078 du 25 février 2005 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l’EPAC. C’est un établissement public d’enseignement supérieur, de formation technique et professionnelle, à caractère de grande école dotée d’une autonomie financière et d’un règlement pédagogique. Les domaines de compétence de l’EPAC couvrent onze (11) Départements d’enseignement organisés en deux secteurs clés : le secteur industriel et le secteur biologique. Le secteur industriel est composé de sept Départements que sont : Génie Civil ; Génie Electrique ; Génie Informatique et Télécommunication ; Génie Mécanique et Energétique ; Génie Biomédical et Maintenance Hospitalière ; Génie de Technologie Alimentaire et Génie Chimique et Procédés. Le secteur biologique est composé de quatre Départements à savoir : Production et Santé Animales ; Génie d’Imagerie Médicale et de Radiobiologie ; Génie de la Biologie Humaine et Génie de l’Environnement. Dans le cadre de la professionnalisation de l’Enseignement Supérieur, la formation en Licence et Master a été instaurée dans le secteur biologique de l’EPAC depuis l’année académique 2005-2006. Ces formations se renforcent aujourd’hui avec les réformes en cours sur le système Licence- Master-Doctorat (LMD) au sein du Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO) dans lequel l’EPAC joue un rôle primordial. Aujourd’hui, les curricula de formation ont été revus grâce à la contribution du Programme Néerlandais de Renforcement des Capacités Post- Secondaires (NPT/BEN/146). L’année a été subdivisée en semestres, les cours réorganisés en Unités d’Enseignement (UE). Chaque UE est composée de plusieurs Eléments Constitutifs d’Unités d’Enseignement appelés ECUE. La formation en Licence Professionnelle à l’EPAC dure trois ans. Elle est répartie en six semestres dont cinq sont dédiés aux cours théoriques et aux travaux

(17)

16

pratiques et le dernier semestre est réservé aux stages en entreprise et aux travaux de fin de formation. Au cours de la formation, un stage d’un mois est organisé pendant les vacances universitaires. Conformément aux exigences du système LMD, ce stage est considéré comme une Unité d’Enseignement et exécuté en pleine année académique. Dans le cadre de notre stage de troisième année devant conduire à l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle au Département de Production et Santé Animales de l’EPAC, nous avons choisi le Centre Cunicole de Recherche et d’Information (CECURI) afin de nous familiariser avec les activités cunicoles puis renforcer les connaissances théoriques et pratiques acquises au cours des trois années de formation. Eu égard à l’importance que revêt la production des œufs de consommation, nous avons jugé opportun de développer d’autres compétences de façon additionnelle en ce qui concerne l’élevage des poulettes.

1.2. Présentation du lieu de stage 1.2.1. Historique du CECURI

Le CECURI a été créé en 1987 sur l’initiative conjointe des Enseignants Chercheurs de l’EPAC, ex-Collège Polytechnique Universitaire (CPU) et des Chercheurs de l’Institut National de Recherches Agronomiques (INRA) de France. Après son implantation, les activités ont effectivement démarré en Juillet 1988 grâce à un appui financier de l’ex-CPU, de l’INRA et du Canada. Le CECURI est dirigé par le Professeur Titulaire Marc T. KPODEKON, Enseignant Chercheur au Département de Production et Santé Animales. Le CECURI, malgré ses succès dans le domaine cunicole, ne fonctionnait plus jusqu’à un passé récent à cause d’une épidémie causée par le virus hémorragique du lapin (VHD). Mais aujourd’hui, grâce à la volonté et le souci de développement du Professeur Jacques T. DOUGNON les activités ont repris de façon progressive au CECURI.

(18)

17

1.2.2. Objectifs du CECURI

Le CECURI s’est assigné dès sa naissance plusieurs objectifs à savoir des objectifs globaux et des objectifs spécifiques. Les objectifs globaux sont entre autres :

 Accroître par la recherche-développement les connaissances concernant le lapin, son élevage et ses pathologies au Bénin, dans les zones tropicales et subtropicales, pour améliorer les productions locales ;

 Vulgariser l’élevage rural mais rationnel du lapin à travers l’information au sens le plus large du terme.

La réalisation de ces objectifs globaux passe par celle des objectifs spécifiques, à savoir :

 L’étude des types d’habitat optimum à partir de matériaux locaux ;

 La recherche de rations alimentaires économiques et équilibrées en énergie, protéines et cellulose à partir de végétaux et de sous-produits agroindustriels locaux ;

 La recherche de phénomènes pathologiques limitant le développement de l’élevage rural (parasitisme, pasteurellose, colibacillose etc. …) ;

 L’étude de races locales et l’amélioration de leur productivité ;

 L’étude de la reproduction et de l’influence des saisons ;

 La valorisation des produits et sous-produits de la cuniculture (viande, abats, fumier, peau) ;

 La vulgarisation de la cuniculture auprès des populations rurales et suburbaines, la préservation de l’environnement à travers la cuniculture ;

 La formation et le recyclage des cuniculteurs, l’information aux consommateurs ;

(19)

18

1.2.3. Forces du CECURI

La force du CECURI réside en sa notoriété. Il est un centre de référence en matière d’appui technique pour la cuniculture au Bénin et en Afrique de l’Ouest.

Le CECURI représente un précieux outil pédagogique pour les Enseignants Chercheurs et un terrain d’application pour les étudiants. Les élèves des Lycées Agricoles puis les étudiants en Agronomie et en Production Animales convaincus de la rentabilité de la cuniculture choisissent d’y faire leur stage et mémoire de fin de formation. Le CECURI assure la formation des éleveurs et constitue donc un tremplin pour la lutte contre la sous-alimentation en protéines d’origine animale.

1.2.4. Faiblesses du CECURI

Les faiblesses du CECURI peuvent se résumer en ces quelques points :

 L’indisponibilité d’une aire d’abattage ; les abattages se font à l’air libre,

 Le centre ne dispose pas d’un cadre adéquat pour l’autopsie.

1.3. Filière avicole au Bénin

1.3.1. Evolution de l’aviculture au Bénin

L’aviculture en Afrique de l’Ouest est une activité complexe dont l’importance varie d’un pays à l’autre. Au Bénin, pays de plus de 7 millions d’habitants, deux grands types d’aviculture sont pratiquées : l’aviculture villageoise, basée sur l’élevage de races locales suivant un système extensif, et l’aviculture « moderne», basée sur l’élevage de races importées (Guézodjè, 2009).

L’aviculture villageoise se pratique en milieu rural. Elle joue des fonctions économique (viande de volaille pour la consommation, œufs de table), de cohésion sociale (activité génératrice de revenus pour les femmes, prestige social) et culturelle (utilisation des poulets de race locale et des œufs à coquille blanche lors des cérémonies traditionnelles et en ethnopharmacologie). Les maquis de tout le pays sont approvisionnés par ces élevages villageois, dont la

(20)

19

à 12 millions d’oiseaux (FAO, 2007). Les domaines de l’habitat, l’alimentation, la santé et la génétique sont en cours d’amélioration. L’aviculture moderne est une activité purement économique. Autrefois l’une des principales sources de viande du Bénin, elle est actuellement réduite à la production d’œufs de table.

Le nombre de poules pondeuses s’élèverait à plus de 750.000 oiseaux répartis sur plus de 500 unités de production (contre 355 en 2007), employant directement environ 2.000 personnes, dont 30 % de femmes. Ce sous-secteur fournirait près de 195 millions d’œufs par an, ce qui rapporté à la population béninoise équivaut à environ 27 œufs par habitant et par an (soit 50 % des recommandations de la FAO). Une partie de ces élevages de volaille (poulet, pintade, dinde, caille, oie) est toutefois consacrée à la production de viande de

façon saisonnière.

Ces deux sous-secteurs sont complémentaires, tant sur le plan économique que socioculturel et géographique. Ainsi, si le système traditionnel est entièrement rural, l’élevage moderne est péri urbain. Cette répartition permet de réduire les coûts de production liés au transport. Mais on constate de nos jours une forte délocalisation des unités de production, du fait de l’urbanisation.

Il convient également de préciser la contribution du secteur avicole (surtout moderne) à l’agriculture périurbaine et à l’arboriculture au Bénin (Guézodjè, 2009). En effet, les litières et les déjections sont utilisées comme fertilisants organiques par les maraîchers situés à proximité des grands centres urbains.

Cette pratique favorise une agriculture durable (Guézodjè, 2009).

1.3.2. Une filière en plein essor bénéficiant du soutien des autorités

La politique gouvernementale actuelle a retenu l’aviculture parmi les 12 filières prioritaires. A ce titre, des actions sont en cours en appui direct à la production, comme le financement de plus d’une dizaine de microprojets avicoles par le Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes (FNPEEJ), ou l’élaboration de référentiels technico-économiques. En 2008, le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche a subventionné à 70 % l’acquisition de

(21)

20

poussins d’un jour, mais malheureusement cette action n’a concerné que 70.000 poussins (soit moins de 10 % du cheptel national) et sa reproductibilité n’est pas certaine (Guézodjè, 2009). En ce qui concerne l’élevage des poulets de race locale, des actions d’amélioration de la production et de la productivité sont en cours, avec notamment « l’opération coq » qui consiste à introduire des coqs de races importées dans les élevages locaux. Ainsi, entre 2004 et 2006, plus de 10.000 coqs ont été introduits par différents programmes et projets. De même, des opérations de vaccination de masse ont été réalisées contre la maladie de Newcastle. Cette opération a permis de former et d’installer des Vaccinateurs villageois de volaille (VVV) à travers tout le pays.

Enfin un renforcement des capacités des agro-éleveurs a également été effectué suivant l’approche Farm Field School (FFS) (Guézodjè, 2009).

1.3.3. Contraintes liées au développement de l’aviculture au Bénin

A l’instar de tout le secteur agricole, l’aviculture béninoise fait face à des contraintes de financement. Les petits producteurs, majoritaires, sont particulièrement vulnérables du fait notamment de l’émergence et de la persistance des épizooties. Cela leur rend difficile l’accès aux crédits auprès des banques. Ils se rabattent alors sur les institutions de microfinance, dont les conditions ne sont pas toujours appropriées : taux d’intérêt élevé (de 12 à 14%

par an), remboursement des investissements sur une courte période (3 ans au lieu de 10 ans par exemple), exigence de garanties importantes. Selon une étude effectuée en 2007 par la Direction de l’Elevage (DE), sur 355 aviculteurs enquêtés, seuls 136 avaient été financés, dont 12 par des banques.

Le foncier est un autre facteur limitant le développement de la filière avicole, surtout en zone périurbaine : l’inexistence de plans d’aménagement du territoire pose des problèmes aux producteurs situés à la périphérie des villes. Contraints de se déplacer régulièrement, ces « aviculteurs itinérants » sont dans l’obligation de réinvestir sans cesse dans leur activité, avant même que leurs derniers

(22)

21

rencontre également des problèmes en termes de compétences techniques. Les employés sur les exploitations sont peu nombreux (3 ouvriers pour 1000 poules pondeuses) et très souvent déscolarisés et recrutés sans aucune formation préalable. Les rares personnes ayant suivi une formation dans le domaine préfèrent créer leur propre élevage ou travailler dans le secteur public.

L’administration publique manque elle aussi de personnel qualifié pour conseiller et assister les producteurs et à l’heure actuelle, l’assistance technique est uniquement proposée par des opérateurs privés (Guézodjè, 2009).

La signature des différents accords économiques internationaux a conduit certains opérateurs économiques à s’adonner aux importations massives de viandes de volailles et d’œufs de table. Si les importations d’œufs de table ont été stoppées, grâce à une lutte des aviculteurs locaux, les importations de poulets par contre continuent d’envahir le pays au détriment de la production locale. Ces accords économiques, loin de promouvoir un quelconque développement, ont plutôt désorganisé la filière locale naissante. Les importations, soutenues par les décideurs politiques dans le but de favoriser l’accès aux protéines à moindre coût, ne sont qu’une simple fuite de responsabilité. Les décideurs devraient plutôt œuvrer à promouvoir la production locale à moindre coût. Les récentes crises mondiales économiques et financières, couplées à l’apparition de nouvelles épizooties, devraient faire prendre conscience aux politiques de la nécessité de maîtriser les sources alimentaires. Les politiques et décideurs béninois devraient comprendre qu’en favorisant l’importation de viande en provenance d’autres pays, ils favorisent l’emploi des aviculteurs de ces pays exportateurs et en font perdre à leur propre pays (Guézodjè, 2009).

1.4. Elevage des poulets de chair

Le cycle d’élevage des poulets de chair est relativement plus court. Les sujets atteignent 2 kg de poids vif à 6 semaines d’âge. Au Bénin, la race de poulet de chair élevée en générale est la race Hubbard. On y trouve également d’autres

(23)

22

races comme Ross 308 introduite récemment pour ses performances zootechniques.

1.4.1. Etapes d’élevage des poulets de chair

 Choix de l’emplacement ou du site d’élevage

Le site prévu pour servir de lieu d’élevage de poulets doit être un endroit aéré, sans monticules ; ni de haies ; ni d’édifices pouvant servir d’obstacle à la circulation du vent.

 Les infrastructures

Parmi les infrastructures prévues pour l’élevage des poulets, celles relatives à l’obtention d’eau potable constituent la condition sine qua non pour la réussite de l’élevage avicole. Il faut prévoir aussi un magasin qui doit servir de lieu d’entreposage pour les matières premières disposées soigneusement sur des palettes.

 Choix de la souche à élever

Si l’éleveur est un simple amateur, il doit recevoir des conseils d’un technicien éclairé sur le choix de la souche à élever en se référant à ces performances.

 Commande des poussins

Il faut s’adresser à un couvoir reconnu efficace et performant en matière de production de poussins d’un jour. En effet, les poussins obtenus doivent être exempts de toutes pathologies infectieuses contagieuses ; leur poids ne doit pas être inférieure à 40 g ; le couvoir doit être déclaré 6 mois avant la livraison exempte des pathologies comme : les salmonelloses (pullorose et typhose) ; la maladie de Newcastle ; la maladie de Gumboro ; la Bronchite infectieuse et les Mycoplasmoses aviaires. Autrement dit, un certificat sanitaire doit toujours accompagner les poussins livrés par le couvoir.

 Préparation du poulailler

(24)

23

 Muret 40 cm, entièrement grillagé des 4 côtés ;

 Largeur au maximum 8-10 m, pas de limite pour la longueur ;

 La hauteur : distance entre le sol et toit est de 5 m au milieu du bâtiment;

 Le débordement de la toiture : 1,5 m ;

 La distance entre les deux (02) pentes est de 0,80 m ; le poulailler est muni d’un lanterneau.

Il doit renfermer des copeaux comme litières. Les copeaux sont issus de bois de menuiserie, ils doivent être souples et occuper une épaisseur maximum de 15 cm. 24 heures avant l’arrivée des poussins, il faut disposer le matériel de chauffage, il faut avoir réalisé le vide sanitaire deux (02) semaines avant, réaliser la désinfection avec du Virkon^®. Le chauffage peut se réaliser avec comme source d’énergie du charbon disposé dans des canaris ; du gaz avec une bombonne à gaz ou du pétrole dans un réchaud. Il faut avoir chauffé la poussinière 24 heures avant l’arrivée des poussins ; on peut utiliser le poulailler adulte comme poussinière en le protégeant hermétiquement avec des bâches.

Pour le poulet de chair, il faut prévoir: 50 sujets/m² pendant la phase démarrage c’est-à-dire de 0 à 4 semaines ; puis 10 sujets/m² à la phase de finition c’est-à- dire de la 4^ème à la 8^ème semaine au plus. Avant l’arrivée des poussins, le jour de leur réception il faut mettre de l’eau sucrée dans les abreuvoirs, mettre 15 g ou une (1) cuillerée à soupe ou 8 morceaux dans 1litre d’eau et prévoir un abreuvoir de 3 litres pour 30 sujets.

 Réception des poussins

C’est une étape très délicate car les poussins arrivent très souvent fatigués d’où la nécessité d’ajouter du sucre ou du D-glucose dans de l’eau pour l’abreuvement. Il faut compter le nombre de poussins réceptionnés et s’assurer que chaque poussin s’est réellement abreuvé. On peut les y aider en trempant leur bec dans l’eau sucrée. En ce qui concerne l’éclairage, il y a des normes à respecter qui sont consignées dans le tableau 1.

(25)

24

Tableau 1 : Durée d’éclairage des poulets en fonction de l’âge

Age (semaine) Durée d’éclairage (heure/jour)

1^ère semaine 23 h/j

Fin 1^ère semaine 22 h/j

2^ème semaine 20 h/j

3^ème semaine 19,5 h/j

9^ème semaine 16 ,5 h/j

12^ème semaine 15 h/J

13^ème semaine 14 ,5 h/j

17^ème semaine Lumière naturelle

Après 21 semaines 4 h de lumière artificielle par jour Source : (ISA, 2009)

Durant les 7 premiers jours, la lumière doit être de 23 heures avec une intensité de 30-40 lux, afin que les oiseaux puissent trouver la nourriture, l’eau et se

(26)

25

Tableau 2 : Normes de température pendant les vingt-sept premiers jours après la réception des poussins

AGE (jours)

Température pour l’élevage dans tout

le bâtiment °C

Température pour l’élevage par zones, °C

Bord de la cloche (A)

A 2 m du bord de la cloche

1 30 32 29

3 28 30 27

6 27 28 25

9 26 27 25

12 25 26 25

15 24 25 24

18 23 24 24

21 22 23 23

24 21 22 22

27 20 20 20

Source : Guide d’élevage du poulet de chair ROSS, 2010 1.4.2. L’alimentation

L’alimentation joue un rôle capital dans l’élevage des animaux. En ce qui concerne les poulets de chair, ils ajustent très bien la consommation alimentaire par rapport à leur besoin énergétique, on n’a donc pas besoin de procéder à un rationnement alimentaire chez les poulets de chair. La réussite d’un élevage de poulet de chair nécessite un aliment bien équilibré avec des matières premières de bonne qualité.

 Besoins du poulet de chair en eau

L’eau représente un constituant principal de l’animal, près de 75% à l’éclosion et 55% à l’âge adulte. Elle joue un rôle essentiel dans l’absorption des nutriments et l’élimination des matières toxiques. Elle intervient aussi dans la régulation de la température corporelle de l’oiseau élevé dans un environnement

(27)

26

chaud. Elle doit être de bonne qualité et ne doit jamais manquer dans les abreuvoirs. De plus, il convient d’assurer une disponibilité acceptable de l’eau.

Pour cela, le nombre de points d’abreuvement doit être en adéquation avec le nombre de poulets présents (Magnin et Bouvarel, 2011). Selon Jaovelo (2007), la consommation d’aliment est conditionnée par celle de l’eau : une sous- alimentation en eau provoque une baisse de la consommation alimentaire et la réduction du gain de poids. La consommation d’eau augmente avec l’âge, le type de production et la température ambiante du poulailler (Bastianelli et Rudeaux, 2003).

Tableau 3 : Besoins en eau du poulet de chair en fonction de l’âge Age (semaine) Consommation d’eau (ml)

1 50

2 80

3 120

4 160

5 190

6 240

7 280

8 320

Source : Petit (1991)

 Besoins en énergie

Les besoins énergétiques chez les poulets représentent l’énergie nécessaire au niveau cellulaire pour le fonctionnement de l’organisme. Ce fonctionnement correspond à la fabrication de nouveaux constituants (anabolisme) et à la destruction et l’élimination de déchets (catabolisme). On distingue deux types de besoins en énergie chez les poulets :

▪ Besoins d’entretien : énergie nécessaire au fonctionnement normal de l’organisme et au maintien de la température du corps,

▪ Besoins de production : énergie nécessaire à l’élaboration des produits, les œufs pour les pondeuses et les muscles pour les poulets de chair.

(28)

27

Un apport suffisant permet donc aux poulets de couvrir les besoins ci-dessus cités. La croissance du poulet de chair est d’autant plus rapide que la consommation quotidienne d’énergie métabolisable est élevée. L’énergie métabolisable désigne la portion de l’ingéré alimentaire dont dispose le poulet pour produire de la chair en vue de la conservation de ses fonctions vitales et sa température (Smith, 1992). Si l’énergie métabolisable (EM) de la ration est insuffisante, l’animal doit puiser dans ses réserves. Ceci entraîne un amaigrissement et une baisse voire un arrêt de la production. Les besoins en énergie métabolisable sont présentés dans le tableau 4.

Tableau 4 : Besoins alimentaires des poulets de chair

Besoins Démarrage

(jour 1 à jour 28)

Croissance (Jour 29 à l’abattage) Énergie Métaboli-

sable (Kcal/kg)

2900-3100 2900-3100

Protéine brute (%) 20-22 18-21

Lysine (%) 1-1,2 0,8-1

Méthionine (%) 0,4-0,5 0,4-0,5

Calcium (%) 0,9-1,2 0,8-1

Phosphore (%) 0,3-0,45 0,3-0,45

Sodium (%) 0,2-0,3 0,2-0,3

Vit. A (UI/kg) 12 000 10 000

Vit. D3 (UI/kg) 2 000 1 500

Vit. K3 (Ppm) 2,5 2

Kcal : Kilocalorie; (ppm) : partie par million ; (UI/kg) : Unité Internationale/ kilogramme.

Source : Dayon et Arbelot (1997); Bastianelli et Rudeaux (2003)

 Besoins en protéines

Les protéines sont les principaux constituants des productions avicoles des muscles du poulet de chair. Selon Rékhis (2002), les 20 % à 25 % de la carcasse dégraissée de la volaille sont formés de protéines. Un apport abondant et continu

(29)

28

de protéines est nécessaire à la croissance du poulet de chair pour entretenir et développer ses tissus et ainsi donc pour la production de viande pour laquelle il est élevé (Abdelouahab, 2008). Les protéines sont constituées d’un assemblage d’acides aminés. Une fois ingérées, ces protéines sont dégradées dans le tube digestif de l’oiseau en acides aminés qui serviront à la fabrication du muscle chez le poulet de chair. Certains acides aminés ne peuvent pas être produits par l’organisme et devront donc être apportés par l’aliment. Ces acides aminés, appelés « acides aminés essentiels », sont principalement la lysine et la méthionine. Leur carence entraîne des retards de croissance et des chutes de ponte chez les poules pondeuses (Dayon et Arbelot, 1997). Il est à noter qu’il existe un équilibre entre la teneur en énergie et en protéine de l’aliment.

L’augmentation de la teneur d’énergie de la ration entraîne une diminution de la quantité d’aliments ingérés. Pour cela, l’augmentation de la quantité d’énergie de la ration doit s’accompagner d’une augmentation de sa concentration en protéines et en acides aminés, mais aussi celle des minéraux, oligo-éléments et vitamines (Jaovelo, 2007). Ceci permettra au poulet de couvrir ses besoins alimentaires lorsque la ration est très énergétique.

 Besoins en minéraux et en vitamines

Les minéraux sont classés, en fonction de l’importance de leurs besoins dans l’organisme, en macroéléments ou minéraux majeurs comme le calcium, le phosphore, le potassium et le sodium et en oligoéléments ou minéraux mineurs tels que le fer, le cuivre, le zinc et le sélénium (Atakoun, 2012). Les minéraux les plus importants sont le calcium et le phosphore, constituants essentiels du tissu osseux. Ils sont responsables d’une bonne ossification et interviennent dans la formation de la coquille d’œuf. Chez les poulets de chair à croissance rapide, une bonne minéralisation du squelette est nécessaire pour éviter les problèmes de boiterie ou de déformation osseuse (Dayon et Arbelot, 1997). Etant donné que ces minéraux sont présents en très faible quantité dans les matières

(30)

29

minéraux tels que les coquilles d’huître. En aviculture, les besoins en sodium sont apportés par le sel de cuisine (chlorure de sodium). Selon Dayon et Arbelot (1997), un manque de sel dans la ration peut entraîner un cannibalisme très grave pouvant être à la base d’une mortalité importante. L’excès de sel se traduit par une augmentation de consommation d’eau qui entraîne une accélération du transit intestinal provoquant une diarrhée très liquide. Ce liquide contient des particules d’aliment non digérées. Selon Atakoun (2012), les vitamines jouent un rôle essentiel dans les réactions biochimiques et enzymatiques de l’organisme. Elles sont souvent apportées dans l’alimentation sous forme de compléments minéraux-vitaminés (CMV) ou prémix.

1.4.3. La prophylaxie

Elle regroupe la prophylaxie sanitaire et la prophylaxie médicale.

1.4.3.1. La prophylaxie sanitaire

C’est une série de précautions ou d’actions visant à éliminer l’agent pathogène et à éviter la contamination des sujets sains. Il existe des mesures générales de prophylaxie sanitaire s’appliquant à divers éléments au sein de l’élevage (ISA, 2009).

1.4.3.2. La prophylaxie médicale

Elle fait appel à une série de vaccinations en fonction des prévalences pathologiques de la zone ou de la région d’installation. Elle vise aussi la lutte contre les helminthes et les coccidies. Il est admis un calendrier minimum contre les pathologies dominantes en matière d’élevage de poules au Bénin. Le programme de prophylaxie appliqué est consigné dans le tableau 5.

(31)

30

Tableau 5 : Programme de prophylaxie appliquée aux poulets Age

(jours)

Actions Produits utilisés

1 Vaccination contre la maladie de Newcastle

Imopest (IM) et HB1 (trempage de bec)

2, 3, 4 Prévention du stress Alfaceryl^®

9 Vaccination contre la maladie de Gumboro

Hipragumboro-CH/80^®

10, 11, 12 Prévention du stress Alfaceryl^®

17 Rappel du vaccin contre les maladies de Gumboro et de

Newcastle

Hipragumboro-CH/80^® et HB1^®

18,19, 20 Prévention du stress Alfaceryl^®

22, 23, 24 Prévention de la coccidiose Anticox^®

30, 31,32 Vitaminothérapie Amin Total ^®

1.5. Présentation de Curcuma longa

Curcuma longa est une plante herbacée rhizomateuse, vivace à courtes tiges qui peut atteindre une hauteur de 1 mètre. Il possède de nombreux rhizomes aromatiques ellipsoïdes ou cylindriques, de couleur jaune à orange à l’intérieur.

Ses larges feuilles, oblongues ou elliptiques lancéolées sont alternées et réparties en deux rangées. Elles sont uniformément vertes jusqu’à 50 cm de long et large de 7 à 25 cm. Ses épis peuvent mesurer jusqu’à 20 cm. Ses fleurs sont stériles, mais le bouturage spontané des rhizomes permet la multiplication

1.5.1. Classification de Curcuma longa (Chattopadhy et al., 2004) Règne : Plantae

Division : Magnoliophyta Classe : Liliopsida

Ordre : Zingiberales

(32)

31

Genre : Curcuma

Espèce : Curcuma longa

1.5.2. Composition de Curcuma longa

La composition de Curcuma longa est présentée dans le tableau 6.

(33)

32

Tableau 6 : Composition de Curcuma longa pour 100 gramme Principes actifs Curcuma longa

Eau 11, 36g

Énergie 354 Calories

Protéines 7,83 g

Sucre 3,21 g

Fibre 21,10 g

Omega 3 Omega 6 Omega 9 Gras saturés

0,48 g 1,69 g 1,66 g 3,12 g Calcium

Cuivre

183,00mg 603,00 μg Magnésium

Manganèse

193,00mg 7,83 mg Phosphore

Potassium

268,00mg 2525,00 mg

Fer 41,42mg

Phytostérol 82.00 mg

Curcumine 3888,80 mg

Vitamine B1 0.15 mg

Vitamine B2 0.23 mg

Vitamine B3 5.14 mg

Vitamine B6 1.80 mg

Vitamine B9 39.00 μg DFE

Vitamine C 25.90 mg

Vitamine E Vitamine K

3.10 mg 13.40 μg

(34)

33

1.5.3. Usage du Curcuma longa

Curcuma longa est un des ingrédients phares des médecines traditionnelles sud- américaines et asiatiques. De nombreuses études, corrélées à des connaissances ancestrales, ont démontré l’action préventive du Curcuma sur de nombreuses pathologies comme les cancers, les maladies cardiovasculaires (Aggarval et al., 2004). Par ailleurs, d’autres études ont mis en évidence une action curative.

Ainsi, Curcuma longa est un remède contre les troubles gastro-intestinaux, les troubles digestifs, les maladies inflammatoires ou encore le vieillissement cellulaire. Dans l’industrie agroalimentaire, l’intérêt de cet ingrédient porte sur ses propriétés aromatiques, colorantes et de conservation et aussi d’antistress comme le notifie la tradition orale culturelle au Bénin.

(35)

34

1.5.4. Composition de l’aliment normal sans poudre de Curcuma longa pour 100kg

Tableau 7: Composition de l’aliment démarrage

Matière première Quantité(kg) Mais 60,000 Son de blé moulu 7,033 Tourteau de soja 19,366 Farine de poisson véto 7,033 Concentré chair 5,266 Coquille 1,033 Sel iodé 0,266

Tableau 8: Composition de l’aliment croissance

Matière première Quantité(kg) Mais 62,700 Son de blé moulu 6 Tourteau de soja 18 Farine de poisson véto 7 Concentré chair 5 Coquille 1 Sel iodé 0,300

(36)

35

Deuxième partie :

Activités menées et

difficultés rencontrées

(37)

36

2. Activités menées et difficultés rencontrées 2.1. Activités menées

Les activités menées au cours de notre stage sont principalement relatives à l’élevage des poules pondeuses.

 Préparation de la poussinière

Elle débute par le balayage, le nettoyage à l’eau savonneuse des poussinières, la préparation de la chaux vive (3 kg de chaux dans 10 l d’eau), le badigeonnage des poussinières avec la chaux (sol et murets), la mise en place du pédiluve (eau et Virunet^®). Tout ceci dans le but de réduire la charge microbienne au maximum. Les bâches ont été fixées sur les différentes faces du bâtiment d’élevage au cours de la préparation de la poussinière. L’objectif est de protéger les poussins contre le courant d’air tout en assurant l’oxygénation des locaux et un système de chauffage est mise en place à l’intérieure des poussinières. Les bâches sont enlevées un mois après, à la fin de la période de chauffage. Enfin, on a possédé au lavage, la désinfection des abreuvoirs et mangeoires puis à leurs installations et celles des supports.

 Suivi technique des poulaillers

Cette activité est faite tous les jours à partir de 7 heures. Elle consiste à observer le comportement des animaux, à la prise des données par rapport au rejet d’aliment, d’eau, du poids et à examiner les fientes qui sont de grands indicateurs de santé en élevage de volailles. Les animaux morts sont sortis du poulailler et les malades sont isolés. Après avoir réalisé l’inspection du poulailler, nous procédions au lavage des abreuvoirs à 7 heures 30 minutes.

Les animaux étaient nourris trois fois par jour, le matin à 8 heures, à 12 heures et l’après-midi à 18 heures. L’allumage des lampes venait achever la journée à 19 heures.

(38)

37

2.2. Difficultés rencontrées et solutions apportées 2.2.1. Difficultés rencontrées

L’envahissement régulier des poulaillers par des rats véritables vecteurs de pathologies, constituent une source permanente de risques pour la propagation d’éventuels germes microbiens. Parfois les fourmis maillantes envahissent les alentours du poulailler.

2.2.2. Solutions apportées

Face à ces problèmes, la fermeture des brèches au niveau du poulailler, l’usage des produits chimiques (raticides), ainsi que la lutte mécanique qui consiste à verser de l’eau chaude dans les trous avaient contribué à supprimer la menace que constituaient les rats noirs pour l’élevage. Contre les fourmis nous avons utilisés des insecticides en spray.

(39)

38

Troisième partie : Troisième partie :

Cytotoxicité larvaire et effet de la poudre de Curcuma longa sur

les paramètres

morphométriques chez les poulets de chair Hubbard

soumis à une restriction

hydrique.

(40)

39

3. Matériel et Méthodes 3.1. Matériel

3.1.1. Matériel animal

Le matériel animal est constitué de 200 poulets de chair de souche Hubbard 3.1.2. Matériel technique

Le matériel technique est constitué de :

• Abreuvoirs pour l’abreuvement des poulets,

• Mangeoires pour l’alimentation des poulets,

• Peson pour peser la quantité d’aliment servir,

• Balance électronique pour peser la quantité de poudre de Curcuma longa à servir,

3.1.3. Le matériel végétal

Il est constitué de poudre de Curcuma longa

Figure 1 : Poudre de Curcuma longa 3.2. Méthodes

Les travaux expérimentaux ont consisté en l’évaluation de la cytotoxicité larvaire de Curcuma longa et l’utilisation de la poudre de Curcuma longa pour

évaluer son effet sur les paramètres morphométriques des poulets de chair.

(41)

40

3.2.1. Milieu d’étude

Le milieu d’étude inclut le milieu physique. Il comprend les facteurs climatiques, les sols et les formations végétales.

 Facteurs climatiques

Le climat de la ferme d’élevage où s’est déroulé notre stage est de type subéquatorial avec deux saisons de pluie et deux saisons sèches (Boko., 1988).

La pluviométrie moyenne est de mille deux cents millimètre (1200 mm) par an.

La température moyenne annuelle varie entre 27 et 31°C avec une humidité relative de l’air qui varie entre 67% de Janvier en mars et 97% de juin à juillet (ASECNA, 2011).

 Sols et formation végétales

Les sols de la zone d’étude en général sont ferralitiques. On rencontre des espèces herbacées.

3.2.2. Obtention de la poudre de Curcuma longa

Pour obtenir la poudre de Curcuma longa, les rhizomes frais de Curcuma longa ont été récoltés, séchés et moulu

Figure 2 : Rhizomes de curcuma longa

(42)

41

3.2.3. Etudes préliminaires

En prélude à notre expérimentation, nous avons évalué le caractère toxique de Curcuma longa. Pour ce faire, nous avons étudié la toxicité de la plante au laboratoire pour évaluer le degré toxique de cette plante.

3.2.3.1. Cytotoxicité larvaire de la poudre de Curcuma longa Principe

Ce test est basé sur la survie des larves de crevettes dans l’eau de mer en présence de la solution à tester. Il permet d’avoir une vision globale de l’activité cytotoxique des produits testés. En effet, il existe une corrélation entre la toxicité sur les larves de crevettes et la cytotoxicité sur les cellules 9PS et 9KB (carcinome nasopharygien humain) d’une part (Pelka et al., 2000), les cellules A-549 du carcinome pulmonaire et les cellules HT-29 du carcinome du côlon d’autre part (Carballo et al., 2002). C’est un test préliminaire largement décrit dans la littérature (Houngbeme et al., 2014) qui s’effectue sur les larves de crevettes de saumure (Artémia salina LEACH) selon la méthode de Michael et al. (1956) reprise par Vanhaecke et al. (1981) puis par Sleet et Brendel (1983).

Description du test

Les œufs d’Artémia salina sont incubés dans l’eau de mer jusqu’à éclosion de jeunes larves (48 heures). On prépare alors une série de solutions des substances à tester à des concentrations variables et progressives. Un nombre défini de larves est introduit dans chaque solution. Toutes les solutions ainsi que des solutions témoins ne contenant pas de substance active sont laissées sous agitation pendant 24 heures. Le comptage sous microscope du nombre de larves survivantes dans chaque solution permet d’évaluer la toxicité de la solution.

Dans le cas où l’on constate des décès dans le milieu témoin, les données sont corrigées par la formule de Arbot.

%décès = [(test – témoin) /témoin)] x 100

(43)

42

Les données dose-réponse sont transformées par logarithme et la LC₅₀ est ainsi déterminée par une régression linéaire.

Préparation des extraits à tester

Une solution stock de chacun des extraits est préparée par dissolution de 200 mg de poudre dans 4 ml d’eau distillée laissés en macération continue pendant 72h.

Ensuite le filtrat est récupéré puis complété à 4 ml afin d’avoir une concentration pondérale de 50 mg/ml d’eau distillée. Nous avons procédé ensuite à dix (10) dilutions successives au demi (1/2) de la solution stock avec l’eau de mer. Les concentrations exprimées en mg/ml des solutions diluées contenues dans des tubes à essai numérotés de 1 à 10 sont respectivement de 50/2 ; 50/4 ; 50/8 ; 50/16; 50/32 ; 50/64 ; 50/128 ; 50/256 ; 50/512 et 50/1024.

3.2.4. Constitution des lots

Quatre lots de 50 poules ont été constitués. Le lot 1, lot témoin négatif a été soumis à une alimentation normale sans poudre de Curcuma longa et à un apport normal d’eau. Le lot 2, lot témoin positif a reçu un aliment normal sans poudre de Curcuma longa mais a été soumis à une restriction d’eau. Le lot 3 a reçu un aliment contenant 20 mg de poudre de Curcuma longa par kilogramme d’aliment et a été soumis à une restriction d’eau et le lot 4 a reçu un aliment contenant 40 mg de poudre de Curcuma longa par kilogramme d’aliment et a été soumis à une restriction d’eau.

3.2.5. Abattage et prise des données

Au bout de deux mois d’élevage, cinq poulets ont été abattus dans chacun des quatre lots. On a ensuite procédé à l’éviscération puis les mesures suivantes ont été prises :

 longueur du tarse

 poids vif