Universit´e de Bordeaux Alg`ebre 4 – Licence 3
Math´ematiques Ann´ee 2015 – 2016
Corrig´e du Devoir Maison 1
Exercice 1 –Soit un entier naturel m. On note Im l’id´eal de Z[X] engendr´e par m et X : Im=hm, Xi.
1) Montrer que I4 n’est ni premier ni maximal.
Il est facile de voir que l’on ne peut pas ´ecrire 2 = 4P(X) +XQ(X) o`u P(X), Q(X) ∈ Z[X]
(regarder le terme constant). Ainsi 2 6∈ I4 mais 2×2 = 4 ∈ I4. Ceci prouve que I4 n’est pas premier, et a fortiori pas maximal.
2)Soit i l’injection canonique de Z dans Z[X] qui `a tout entier n associe le polynˆome constant
´egal `a n et soit p: Z[X] →Z[X]/Im la projection canonique. On pose h =p◦i. Montrer que h est un morphisme surjectif de Z sur Z[X]/Im.
Les applications i et p ´etant des morphismes d’anneaux, h = p ◦i est aussi un morphisme d’anneaux. Soitα∈Z[X]/Im. SoitP(X) =a0+a1X+· · ·+arXr ∈Z[X] tel queα =p(P(X)).
Alorsh(a0) =p◦i(a0) =α car P(X)−a0 ∈Im. Ainsi h est un morphisme surjectif.
3) D´eterminer le noyau de h et en d´eduire que Z[X]/Im 'Z/mZ.
On a kerh = {a ∈ Z; p◦i(a) = 0} = {a ∈ Z; a ∈ Im}. Le polynˆome constant a appartient
`
a Im si et seulement si on peut l’´ecrire a = mP(X) +XQ(X) o`u P(X), Q(X) ∈Z[X]. Si tel est le cas, a est un multiple de m (regarder le terme constant). R´eciproquement, si m | a, il existeλ ∈ Z tel que a =λm, d’o`u a =mP(X) +XQ(X) avec P(X) =λ et Q(X) = 0. Ainsi a∈kerh⇔m |a. On a donc kerh=mZ.
Le th´eor`eme d’isomorphisme implique alors Z/kerh ' h(Z), ce qui, compte tenu de ce qui pr´ec`ede, donne Z/mZ'Z[X]/Im.
4)Pour quelles valeurs de m l’id´ealIm est-il premier ? Pour quelles valeurs de m est-il maxi- mal ?
L’id´ealImest premier si et seulement siZ[X]/Imest int`egre, ce qui, compte tenu de l’isomorphisme pr´ec´edent, ´equivaut `a Z/mZ est int`egre ou encore `amZ est premier dans Z. Le cours indique que ceci ´equivaut `a : m = 0 oum est premier.
De mˆeme, l’id´eal Im est maximal si et seulement siZ[X]/Im est un corps, ce qui, compte tenu de l’isomorphisme pr´ec´edent, ´equivaut `aZ/mZ est un corps ou encore `amZest maximal dans Z. Le cours indique que ceci ´equivaut `a : m est premier.
5) On a vu en TD que Im est principal si et seulement si m ∈ {0,1}. G´en´eralisons un peu.
Soient m et n deux entiers naturels et soit Im,n l’id´eal de Z[X] engendr´e par m et nX : Im,n =hm, nXi.
D´eterminer les couples (m, n) pour lesquels Im,n est principal.
L’id´eal Im,n est principal si et seulement s’il existe P(X) ∈ Z[X] tel que Im,n = P(X)Z[X].
Lorsque m = 0, c’est ´evidemment le cas, car alors Im,n = hnXi. Supposons donc m 6= 0 et Im,n principal ´egal `a P(X)Z[X]. Comme m et nX appartiennent `a Im,n, ceci implique que P(X) | m et nX dans Z[X]. Ceci n’est possible que si P(X) est un polynˆome constant non nul (car m 6= 0) P(x) = a avec a | m et a | n. Par ailleurs a ∈ Im,n implique qu’il existe R(X), S(X) ∈ Z[X] tels que a = mR(X) +nXR(X). Mais ceci implique m | a (regarder le terme constant). On en d´eduit que a=±m et donc que m|n.
R´eciproquement si m|n, alors nX ∈mZ[X] et Im,n =mZ[X] est principal.
En conclusion,Im,n est principal si et seulement si m= 0 ou m|n.
6) Pour quels couples (m, n) l’id´ealIm,n est-il premier ? Pour quels couples (m, n) est-il max- imal ?
Notons d’abord que si un polynˆome appartient `aIm,n alors son terme constant est un multiple dem. R´epondons aux deux questions simultan´ement et observons plusieurs cas.
(1) Cas n= 0. On a donc Im,n =hmi.
(a) Si m = 0, alors Im,n ={0} qui est premier (car Z[X] est int`egre) et non maximal (car {0}(h2i( Z[X]).
(b) Si m= 1, alors Im,n =Z[X] qui n’est ni premier, ni maximal.
(c) Si m >1, deux cas se pr´esentent.
(i) Si m n’est pas premier, alors m=uv o`u 1< u, v < m et l’on a : u, v 6∈Im,n et uv ∈Im,n. Ainsi Im,n n’est pas premier et a fortiori pas maximal.
(ii) Si m est premier, alors on a hmi ( hm, Xi ( Z[X]. Ceci d´ecoule du fait qu’un polynˆome appartient `a hmi si et seulement si tous ses coefficients sont multiples de m, ce qui n’est pas le cas de X, et du fait que hm, Xi =Im est maximal (question 4) donc est un id´eal propre. On en d´eduit que Im,n n’est pas maximal.
Montrons qu’en revanche il est premier. Tout d’abord, il est propre car 1 6∈
hmi. Consid´erons f : Z[X] → (Z/mZ)[X] l’application qui `a un polynˆome P(X) = Pr
i=0aiXi associe P(X) = Pr
i=0aiXi o`u ai d´esigne la classe de ai
dans Z/mZ. Il s’agit trivialement d’un morphisme d’anneaux. Supposons que deux polynˆomes P(X), Q(X)∈ Z[X] v´erifient P(X)Q(X)∈ hmi. Alors P(X)Q(X) = 0. Mais comme m est premier, Z/mZ est int`egre et par cons´equent, (Z/mZ)[X] aussi. On en d´eduit que P(X) ou Q(X) = 0 ce qui signifie P(X) ou Q(X)∈ hmi. Ainsi hmi=Im,n est premier.
(2) Cas n6= 0.
(a) Cas m = 0. On a donc Im,n =hnXi.
(i) Cas n = 1. Alors Im,n = hXi qui est un id´eal propre. Il est premier (le produit de deux polynˆomes de terme constant non nul a un terme constant non nul) mais non maximal car hXi(h2, Xi( Z[X].
(ii) Cas n > 1. Alors n, X 6∈ hnXi bien que nX ∈ hnXi. Ainsi Im,n n’est pas premier et a fortiori pas maximal.
(b) Cas m = 1. AlorsIm,n =Z[X] et Im,n n’est ni premier, ni maximal.
(c) Cas m >1.
(i) Si m n’est pas premier, alors m=uv o`u 1< u, v < m et l’on a : u, v 6∈Im,n et uv ∈Im,n. Ainsi Im,n n’est pas premier et a fortiori pas maximal.
(ii) Si m est premier, deux cas se pr´esentent.
(A) Si m | n, il existe s ∈ Z tel que n = ms et alors, Im,n = hm, msXi = mh1, sXi= mZ[X]. On a vu plus haut que si m est premier mZ[X] = hmi est premier non maximal.
(B) Si m-n, alors pgcd(m, n) = 1 et il existe r, s∈Z tels querm+sn= 1.
Mais m ∈ Im,n ⇒ rmX ∈ Im,n et nX ∈ Im,n ⇒ snX ∈ Im,n. On en d´eduit que X = (rm+sn)X ∈Im,n, d’o`uIm =hm, Xi ⊆ Im,n. Comme hm, nXi ⊆ hm, Xi, on a Im,n =Im. La question 4 indique que cet id´eal est `a la fois premier et maximal.
R´esumons.
L’id´eal Im,n est premier dans les cas suivants :
• n = 0, m = 0 (alors Im,n ={0}) ;
• n = 0, m est premier (alors Im,n =hmi) ;
• n = 1, m = 0 (alors Im,n =hXi) ;
• n 6= 0, m est premier et divise n (alors Im,n =hmi) ;
• n 6= 0, m est premier et pgcd(m, n) = 1 (alors Im,n =hm, Xi).
L’id´eal Im,n est maximal si et seulement si n 6= 0, m est premier et pgcd(m, n) = 1 (alors Im,n =hm, Xi).
Exercice 2 –On note A l’ensemble des applications continues de [0,1] dans R. On munit cet ensemble des lois + et× d´efinies par : (f+g)(x) = f(x) +g(x) et (f×g)(x) =f(x)g(x) pour tout x∈[0,1].
1) V´erifier que (A,+,×) est un anneau commutatif.
C’est imm´ediat. Il faut v´erifier qu’il s’agit de deux lois de composition interne mais cela vient du fait que la somme et le produit de deux applications continues sont continues. Le reste s’h´erite des propri´et´es des lois + et × de R. Notons que les ´el´ements neutres de A sont les fonctions constantes ´egales `a 0 et 1 que l’on notera f0 et f1.
2) Est-il int`egre ?
Non. Prenons f et g ∈A d´efinies par : - Si x∈[0,1/2],f(x) = 0 etg(x) = 1/2−x ; - Si x∈[1/2,1],f(x) =x−1/2 et g(x) = 0.
Alorsf, g ∈A etf ×g =f0 bien que f 6=f0 et g 6=f0. 3) D´eterminer A×.
Montrons que
A×={f ∈A; f(x)6= 0 pour toutx∈[0,1]}.
Sif ∈Aest inversible, il existeg ∈Atelle quef g =f1 ce qui implique que pour toutx∈[0,1], f(x)g(x) = 1. En particulier f(x) 6= 0 pour toutx ∈[0,1]. R´eciproquement, si f(x) 6= 0 pour tout x ∈ [0,1], l’application g d´efinie par g(x) = 1/f(x) est bien d´efinie et continue sur [0,1]
(r´esultat classique d’analyse). On a alors f ×g =f1 et f ∈A×.
4) Soit a∈[0,1]. On pose Ia={f ∈A; f(a) = 0} et on note φa:A →R l’application d´efinie par φa(f) =f(a). Montrer, en se servant de φa, que Ia est un id´eal maximal de A.
L’application φa est ´evidemment un morphisme de A dans R (φa(f +g) = φa(f) + φa(g), φa(f×g) = φa(f)φa(g) et φa(f1) = 1). par d´efinition de Ia on a kerφa =Ia. Ainsi Ia est un id´eal deA. En outreφa est un morphisme surjectif car pour touty∈Ril existef ∈Atelle que φa(f) =y, par exemple la fonction constante ´egale `a y sur [0,1]. Le th´eor`eme d’isomorphisme implique que A/kerφa'φa(A), autrement dit A/Ia'R. Ceci montre que A/Ia est un corps, donc queIa est maximal.
5) Essayer de retrouver ce r´esultat sans avoir recours `a φa.
Le fait que Ia est un id´eal de A est imm´ediat : on v´erifie sans peine que (Ia,+) est un sous- groupe de (A,+) et que sif ∈Iaetg ∈A, on af×g ∈Ia. Reste `a montrer qu’il est maximal.
Soit J un id´eal de A v´erifiant Ia ⊆ J. Supposons Ia ( J. Alors J contient f ∈ A telle que f(a) 6= 0. Consid´erons g ∈ Ia ( J d´efinie par g(x) = (x−a)2. Alors h : x 7→ g(x) +f(x)2 est un ´el´ement de J (g et f donc f2 sont dans J) et pour tout x ∈ [0,1], h(x) >0. En effet, si x 6= a, h(x) ≥ g(x) > 0 et h(a) = f(a)2 > 0. On en d´eduit par la question 3 que h ∈ A×. L’id´eal J qui contient un ´el´ement inversible est n´ecessairement A tout entier.
6) On se propose dans cette question d’´etablir la r´eciproque, `a savoir que tout id´eal maximal de A est de la formeIa. Soit I un id´eal maximal de A.
a) Supposons dans les questions a), b) et c) que pour tout a∈[0,1] on a I 6⊂Ia. Montrer que pour tout a∈ [0,1], il existe fa ∈I et Ua un voisinage ouvert de a sur lequel fa ne s’annule pas.
b) Montrer `a l’aide de la compacit´e de [0,1] qu’il existe une application f de I v´erifiant f(x)>0 pour tout x∈[0,1].
c) En d´eduire que I ne peut ˆetre maximal.
d) Etablir qu’il existe´ a∈[0,1] tel que I =Ia.
a) Soit a ∈ [0,1]. Comme I 6⊂ Ia, il existe fa ∈ I telle que fa 6∈ Ia c’est-`a-dire telle que fa(a)6= 0. Commefa est continue, cela implique qu’il existe un voisinage ouvert de a (pour la topologie de [0,1]), not´e Ua, sur lequel fa ne s’annule pas.
b) Comme tout a ∈ [0,1] est contenu dans Ua, les Ua constituent un recouvrement ouvert de [0,1]. Or [0,1] est compact. On peut donc extraire de ce recouvrement un recouvrement fini : il existe n≥1 ´el´ements a1, a2, . . . , an de [0,1] tels que
[0,1] =
n
[
i=1
Uai.
Soit f =Pn i=1fa2
i. Comme les fai appartiennent `a l’id´eal I, on a f ∈I. En outre pour tout x de [0,1] il existei∈ {1,2, . . . , n}tel que x∈Uai et l’on af(x)≥fai(x)2 >0 carfai ne s’annule pas sur Uai.
c) L’application f pr´ec´edemment obtenue appartient `a A× par la question 3. L’id´eal I qui contient un inversible de A est doncA tout entier. Par cons´equent, il n’est pas maximal.
d) Comme I est suppos´e maximal, l’hypoth`ese faite en a) est fausse. Il existe donc a ∈ [0,1]
tel que I ⊂Ia. Mais I est maximal et Ia6=A. On en d´eduit I =Ia.
7) Parmi les r´esultats ´etablis pr´ec´edemment dans les questions 4) et 6), quels sont ceux qui subsistent si on remplace l’anneau A par l’anneau des applications continues de R dans R ? Le r´esultat ´etabli dans la question 4 est encore valable. La preuve est identique. En revanche le r´esultat ´etabli dans la question 6 ne subsiste pas. Consid´erons I l’ensemble des ´el´ements de A (l’ensemble des applications continues de R dans R) `a support born´e, i.e. les applications f continues surRv´erifiant qu’il existe B ⊂Rborn´e tel quef(x) = 0 pour tout x6∈B. On v´erifie facilement que I est un id´eal de A et I 6=A car l’application constante ´egale `a 1 n’appartient pas `a I. Le th´eor`eme de Krull implique que cet id´eal est inclus dans un id´eal maximal J. Si tout id´eal maximal ´etait de la forme Ia, il existerait un a ∈ R tel que I ⊂ J =Ia. Mais pour tout a, il y a dans I des applications qui ne s’annulent pas en a, donc n’appartiennent pas `a Ia. Contradiction.
Exercice 3– On consid`ere P l’ensemble des polynˆomes de Z[X] unitaires, de degr´e ≥1, dont tous les coefficients valent 1 ou −1 et dont toutes les racines dans C sont r´eelles.
1) Soit P(X)∈ P de degr´e n≥2 et soient x1, x2, . . . , xn ses racines. Calculer Pn i=1x2i.
Notons Σi(X1, X2, . . . , Xn) les polynˆomes sym´etriques ´el´ementaires en lesnvariablesX1, X2, . . . , Xn. On a
n
X
i=1
x2i = Σ1(x1, x2, . . . , xn)2−2Σ2(x1, x2, . . . , xn).
Les relations entre coefficients et polynˆomes sym´etriques ´el´ementaires des racines, jointes au fait que les coefficients de P(X) sont 1 ou −1 montrent que Σ1(x1, x2, . . . , xn) = ±1 et Σ2(x1, x2, . . . , xn) = ±1. On en d´eduit que Pn
i=1x2i = −1 ou 3, mais comme les xi sont
r´eels carP(X)∈ P on a
n
X
i=1
x2i = 3.
2) On suppose encore n ≥2. `A l’aide de l’in´egalit´e arithm´etico-g´eom´etrique1, borner n.
Appliquons l’in´egalit´e arithm´etico-g´eom´etrique avec ai =x2i ≥0. On a Yn
i=1
x2i1/n
≤ 1 n
Xn
i=1
x2i
= 3 n,
par ce qui pr´ec`ede. De nouveau, les relations entre coefficients et polynˆomes sym´etriques
´el´ementaires des racines, jointes au fait que les coefficients deP(X) sont 1 ou−1 montrent que Σn(x1, x2, . . . , xn) =
n
Y
i=1
xi =±1.
On en d´eduit que Qn
i=1x2i = 1 et que 1≤ n3. Ainsi n≤3.
3) D´eterminer tous les ´el´ements de P.
Soit P(X)∈ P. On vient de voir que le degr´e n deP(X) est inf´erieur ou ´egal `a 3.
(1) n = 1. Les seuls polynˆomes qui conviennent sontX+ 1 et X−1.
(2) n = 2. Les candidats sont X2 +X+ 1, X2 +X−1, X2−X + 1 et X2−X−1. En observant leurs discriminants on voit que seuls X2 +X −1 et X2 −X −1 ont leurs racines r´eelles.
(3) n = 3. Dans ce cas, on a ´egalit´e dans la moyenne arithm´etico-g´eom´etrique utilis´ee ci- dessus. Ceci implique que pour toutiet toutj,x2i =x2j. Notonszcette valeur commune.
Comme Pn
i=1xi2 = 3, on a 3z = 3, d’o`u l’on tire x2i = 1 et doncxi = ±1 pour tout i.
Les candidats possibles sont (X+ 1)3, (X+ 1)2(X−1), (X+ 1)(X−1)2 et (X−1)3. En d´eveloppant et en observant les coefficients, on voit que seuls (X+ 1)2(X −1) = X3 +X2−X−1 et (X+ 1)(X−1)2 =X3−X2−X+ 1 conviennent.
Finalement
P ={X+ 1, X −1, X2 +X−1, X2−X−1, X3+X2−X−1, X3−X2−X+ 1}.
1L’in´egalit´e arithm´etico-g´eom´etrique s’´enonce ainsi. Soient un entier n ≥ 1 et n r´eels a1, a2, . . . , an ≥ 0.
Alors (a1a2· · ·an)1/n≤ a1+a2+···+an n et il y a ´egalit´e si et seulement si pour toutiet toutj,ai=aj.