C OMPOSITIO M ATHEMATICA
M. B RION
Classification des espaces homogènes sphériques
Compositio Mathematica, tome 63, n
o2 (1987), p. 189-208
<http://www.numdam.org/item?id=CM_1987__63_2_189_0>
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189
Classification des espaces homogènes sphériques
M. BRION
Unitersité de Grenoble I, Institut Fourier, Laboratoire de Mathématiques associé au CNRS,
B.P. 74, 38402 Saint-Martin-d’Hères, France
Received 11 December 1985; accepted in revised form 21 January 1987
0. Introduction
Soit G un groupe
algébrique
réductif connexe sur uncorps k algébriquement
clos de
caractéristique
nulle. Soit H un sousgroupealgébrique
de G.L’espace homogène G/H
ou lecouple (G, H)
est ditsphérique
s’il vérifie l’une desconditions
équivalentes
suivantes:(i)
Il existe un sous-groupe de Borel B de G tel que BH soit ouvert dans G(un
tel sous-groupe de Borel sera dit"opposé
àH").
(ii) Quel
que soit le G-module rationnelsimple M,
et le caractère x deH, l’espace
vectoriel des éléments de M depoids
x sousH,
est dedimension au
plus
1.(iii)
Soit X une variétéalgébrique (irréductible)
surlaquelle
Gopère régulièrement.
S’il existe une G-immersion ouverteG/H m- X,
alors X ne contient
qu’un
nombre fini de G-orbites(cf. [A]).
Lorsque G/H
estquasi-affine, (ii) équivaut
à(ii)’ Quel
soit le G-module rationnelsimple M,
la dimension del’espace
HM des
points
fixes de H dansM,
est auplus
1.(Pour plus
dedétails,
voir[BLV]
et[BI]).
Il est clair que le fait que
G/H
soitsphérique
nedépend
que desalgèbres
de Lie de G et H. La liste des
couples sphériques (G, H),
où G estsimple
etsimplement
connexe, et H est réductif connexe, a été établie par M. Krâmer(cf. [K]).
Le but de ce travail est de décrire tous lescouples sphériques.
Pourcela,
on se ramène d’abord au cas où H est réductif(c’est l’objet
de lapremière partie).
Puis on classe lescouples sphériques (G, H)
où G estsimplement
connexe et H est réductif connexe,généralisant
les résultats deKrâmer: dans la deuxième
partie,
on détermine lescouples (G, H)
commeCompositio
© Martinus Nijhoff Publishers, Dordrecht - Printed in the Netherlands
ci-dessus,
tels que tout sous-groupe entre H et G soit réductif(faute
demieux,
un tel H sera dit "trés réductif" dansG).
Lescouples
restants sontclassés dans la troisième
partie.
Une
partie
des résultats a été annoncée dans[B2]. Après
avoir terminé cetravail, j’ai appris
que la classification descouples sphériques (G, H)
avecH
réductif,
avaitdéjà
été obtenue par I. V.Mikityuk,
en avril1985;
ses résultats ont étépubliés
dans[M].
Comme lepoint
de vue deMikityuk (les systèmes
hamiltonienscomplètement intégrables
sur les espaceshomogènes;
voir aussi
[GS])
et ses méthodes sont différentes desmiennes, je
crois que cequi
suitprésente
encorequelque
intérêt.Résumons le résultats de cette classification. Il est clair que si
(G’, H’)
et(G", H")
sont descouples sphériques,
alors(G’
xG",
H’ xH")
est aussisphérique.
Onepeut
donc se borner à classer lescouples sphériques
"indé-composables".
Deplus,
onpeut
supposer que G estsemi-simple d’après [K],
§4.
THEOREME. La liste suivante est celle des
couples sphériques indécomposables (G, H) (avec
Gsemi-simple simplement
connexe, et Hréductif connexe):
1)
G estsimple
etH figure
dans la table de[K].
2)
H estsimple
et G = H x H où H estplongé diagonalement
dans H x H.3)
H ~SL(2)
et G = H x H x H où H estplongé diagonalement.
4)
Il existe troise groupesréductifs G’, H’,
K’ tels que G = H’ x G’et H = H’ x K’ où H’ x K’ G’ et H est
plongé
dans G parDe
plus, G’, H’,
K’ est l’unetriplets
suivants9)
G =SL(m
+2)
xSp(2n
+2)
et H =SL(2)
xSL(m)
xSp(2n)
ouH =
SL(2)
xSL(m)
xSp(2n)
xk*,
où H estplongé
dans G par(u,
v, w,À)
~(03BBmu
E9À -2V,
U E9w).
REMARQUE.
Lescouples sphériques (G, H)
où H estréductif connexe
du mêmerange que
G,
sont lesproduits
descouples
des types suivants:(i)
G estsimple
et H est le centralisateur d’un élément d’ordre deux de G.Dans ces énoncés et par la
suite,
on se livre à de nombreux abus denotations, qui
consistent à identifier des groupesisogènes.
Biensûr,
ces abus auraient été évités enénonçant
tous les résultats en termesd’algèbres
deLie,
mais cela aurait(encore)
alourdi laprésentation.
1. Comment se ramener aus cas d’un sous-groupe reductif
I.1. PROPOSITION. Soit H un sous-groupe
algébrique
de G. Soit H = Hu K unedécomposition
de Levi de H(i.e.
Hu est le radicalunipotent
deH,
et K est unsous-groupe
réductif maximal
deH).
Soit P un sous-groupeparabolique
deG,
avec une
décomposition
de Levi P =PuL,
tel que H’ c Pu et K c L(un
telsous-groupe existe
d’après [Hu] 30.3)
Alors les conditions suivantes sontéquivalentes:
1)
H estspérique
dans G.2)
Un sous-groupe de BorelBL
de L a une orbite ouverte dansPIH.
3)
K a une orbite ouverte dans Pu1 HU
et le K-stabilisateurgénérique
de Pu1 HU
est
sphérique
dans L.4)
K estsphérique
dans L et siBL
est un sous-groupe de Borel de Lopposé
àK,
alorsBL
n K a une orbite ouverte dansPulHu.
(Dans
le cas où P est un sous-groupe de Borel deG,
ce résultat a aussi étéobtenu, indépendamment,
par F.Knop).
DÉMONSTRATION.
1)
~2).
Soit B un sous-groupe de Borel de G tel que BH soit ouvert dans G. Alors BP est ouvert dansG,
donc il existe un sous-groupe de Levi L’ de P tel que B n P =BL.
soit un sous-groupe de Borel de L’. Soit P’ - BL’: alors P’ est un sous-groupeparabolique
deG,
et P n P’ = L’.La
multiplication
dans G induit desisomorphismes
P’u xBL,
B etP’u x P
BP,
d’où P’u xBL’ H
BH. Comme BH est ouvert dansG,
on voit que
BL,H
est ouvert dans P. Comme L et L’ sontconjugués
dansP,
le groupe
BL
a une orbite ouverte dansPIH.
2) ~ 3). Le morphisme
L Pu/Hu ~ P/H
se factorise en un L-
(l, uHu) ~
l uHisomorphisme
LK Pu/Hu P/H,
où Kopère
sur L xPu/Hu
par k· (l, uHu) = (lk-1, kuk-1 Hu). L’hypothèse 2)
revient à dire queBL
x Ka une orbite ouverte dans L x
Pu/Hu;
enparticulier K a
une orbite ouvertedans
Pu/Hu.
Deplus,
si x EPu /Hu
est telque K - x
est ouvert dansPu /Hu ,
alors
BL
a une orbite ouverte dans L x K K x =L/Kx,
i.e.Kx
estsphérique
dans L.
3)
~4).
Avec les notationsprécédentes,
onpeut
choisirBL
tel que(BL
xK) · (1, x)
soit ouvert dans L xPu lHu.
En considérant lapremière projection
L xPu/Hu ~ L,
on voit queBL K
est ouvert dansL,
et que(BL
nK)
· x est ouvert dans la fibre PulHu.
4)
~1).
Soient P’ un sous-groupeparabolique
de G tel que P’ n P =L,
et B =
P’u BL.
Alors B est un sous-groupe de Borel deG,
et lamultiplication
dans G induit un
isomorphisme
P’u xBL
BH. Il suffit donc de montrer queBL
a une orbite ouverte dansP/H =
L X KPu lHu,
cequi
résulte facile-ment des
hypothèses.
1.2. PROPOSITION. On conserve les mêmes notations. Soit H
vérifiant
l’une desconditions
1)
à4).
Soit B un sous-groupe de Borel de G tel que B n P =BL
soit un sous-groupe de Borel de L,
opposé
à K. Soit K x l’orbite ouverte deK dans
Pu /Hu :
alorsl’application
est un
isomorphisme
de groupes.(On
notek(G )
le corps des fonctions rationnelles sur G: les éléments dePG/H s’interprètent
termes de vecteurs propres de H dans les G-modulessimples;
voir
[BLV] §2).
DÉMONSTRATION. Soit P’ un sous-groupe
parabolique
de G tel que B c P’ et P’ n P = L.Si f e 19GIH, alors f est
invariante par P’u àgauche
et par Hu à droite . Comme la
multiplication
dans G induit une immersion ouverte de P’u x P dansG,
la restriction à P induit unisomorphisme
degroupes
Comme
k(L
xPu/Hu) ~ k(L
xK · x) ~ k(L
xK/Kx),
laproposition
1.2 en résulte aussitôt.
1.3. REMARQUE. Il existe une
(G
xk*)-variété
X et un(G
xk*)-morphisme plat
p:X ~ A1(k) (où
Gopère
trivialementsur A1(k)
et k*opère
parhomothéties)
telsqu’on
ait desG-isomorphismes: p-1(0) ~ G/PuKx
etp-1 (t) ~ G/H pour
tout t E k*. Autrementdit, l’espace homogène G/H est
une déformation
G-équivariante
deG/Pu Kx (Dans [BI] ]
une constructionanalogue
est utilisée pour montrerque B
n’aqu’un
nombre fini d’orbites dansG/H ).
DÉMONSTRATION. Il suffit de prouver l’énoncé
analogue lorsque
G est rem-placé
par P. Soit A un sous-groupe à unparamètre
du centre de L tel queG(Â) =
P. Soit Rl’algèbre
des fonctionsrégulières
sur la variété affineP/H.
On définit une filtration décroissante de R par
Cette filtration est stable par
P,
et Puopère
trivialement surl’algèbre graduée
asociée S(car
P =G(03BB)).
Deplus
R ~ S commeL-algèbres (car
L =
CG(03BB)).
On a donc une P x k*-variétéY,
et un P xk*-morphisme plat
p: Y ~A1(k)
tels quep-1(0) ~ Spec
S etp-1(1) ~ Spec
R commeP-variétés. De
plus
P a une orbite ouverte dansSpec
S(car BL
a une orbiteouverte dans
Spec R).
Onpeut
doncprendre
pour X la réunion des P-orbites de dimension maximale dans Y.1.4. Les
propositions
I.1. et 1.2.permettent
de classer les espaceshomogènes sphériques
par "induction". Pourcela,
il fautpréciser
laproposition
1.DEFINITION. Le sous-groupe
algébrique
H de G estappelé
"trèsréductif "
sitout sous-groupe de G contenant H est
réductif.
LEMME. Soit H un sous-groupe
algébrique
de G, avec unedécomposition
deLevi H = HU K. Il existe alors un sous-groupe
parabolique
P deG,
avec unedécomposition
de Levi P =PuL,
tel que Hu c Pu et que K soit trèsréductif
dans L. Si
Q
est un autre sous-groupeparabolique
de Gvérifiant
les mêmesconditions,
alors P nQ
contient un sous-groupe de Levi de P etQ.
DÉMONSTRATION. Soit P = PuL tel que Hu c
Pu,
que K c L et que P soit minimal pour cespropriétés.
Montrons que P convient: en effet si K n’est pas très réductif dansL,
alors K est inclus dans un sous-groupe non réductif deL,
donc dans un sous-groupe de Levil
d’un sous-groupeparabolique
propre de L. On
peut
choisir un sous-groupeparabolique P
de G tel queP -
P etP
n L ~L.
Alors H’ c pu cpu
et K cL,
cequi
contredit laminimalité de P. Soit
Q
un sous-groupeparabolique
de G vérifiant lesconditions du lemme. Soit M un sous-groupe de Levi de
Q
tel que K soit très réductif dans M. Comme K n’est inclus dans aucun sous-groupeparabolique
de
M,
on voit commeprécédemment
queQ
est minimal tel que H’ cQu
etK c M. De
plus Q’ - Qu(P
nQ)
est un sous-groupeparabolique
de G(cf.
[BT], Proposition 4.4);
on a Hu cQ’u
et H cQ’
cQ
doncQ’ = Q.
Parsuite,
P nQ
contient un sous-groupe de Levi deQ.
Demême,
P nQ
contient un sous-groupe de Levi de P. Le lemme est démontré.
1. 5. La
proposition
I.1 et le lemme 1.4 ramènent la classification des espaceshomogènes sphériques
au cas où H estréductif;
deplus
on a leCOROLLAIRE. Pour un sous-groupe
réductif
H deG,
les conditions suivantes sontéquivalents:
1)
H estsphérique
dans G.2)
Il existe un sous-groupeparabolique
P de G, et un sous-groupe de Levi L deP,
tels que H soitsphérique
et trèsréductif
dansL,
et que siBL
est unsous-groupe de Borel de L
opposé
àH,
alorsBL
n H a une orbiteouverte
dans Pu.
Un tel sous-groupe L de G est alors
sphérique
dans G. On va classer lescouples (G, L) possibles,
dans le cas où G estsimplement
connexe(on peut toujours s’y
ramener; cf.[K],
Satz1).
PROPOSITION. Soit L un sous-groupe de Levi d’un sous-groupe
parabolique
deG. Ecrivons G =
03A0rl=1 Gi
oùchaque Gi
estsimple;
alors L =03A0ri=1 Li
oùLi
=L n Gi.
Pour que L soit
sphérique
dansG, il faut
et ilsuffit
quechaque (Gi, Li)figure
dans la liste suivante:
(dans
la dernière colonne onindique
l’action de lapartie semi-simple
de Lsur
l’algèbre
de Lie dePu,
le centre de Lopère
parhomothéties).
DÉMONSTRATION. Pour que L soit
sphérique
dansG,
il faut et il suffit quechaque Li
soitsphérique
dansGi.
CommeLi
est un sous-groupe réductif du groupesimple Gl ,
lecouple (Gi, Li ) figure
dans la table de[K],
et on aboutit immédiatement à la liste ci-dessus.
II. Classification des sous-groupes
sphériques
"très réductifs" des groupes réductifsII.1. On va classer les espaces
homogènes sphériques GIH,
où H est connexeet très réductif dans le groupe
(simplement connexe)
G.Dans cette
classification,
la "hauteur" deH,
définieci-dessous,
vajouer
un rôle
important.
DEFINITION. Le sous-groupe connexe H est de hauter au
plus
n dans G s’il existe unedécomposition:
G =1 Gi
et H =03A0ri=1 Hi
avecHi =
H nGi
ettoute chaîne de sous-groupes connexes distincts entre
Hi
etGi
est delongueur
au
plus
n.On va prouver que si H est
sphérique
et très réductif dansG,
alors H est de hauteur auplus
3 dansG;
on va aussi déterminer successivement lescouples (G, H)
de hauteur1,
2 et 3.II.2. PROPOSITION. Les
couples sphériques (G, H)
où H est trèsréductif
dehauteur 1 dans
G,
sont lesproduits
directs descouples
des types suivants:a)
G estsimple
et H est un sous-groupesphérique réductif, maximal,
de G(de
tels
couples
sont énumérés dans la table de[K]).
b)
H estsimple
et G = H x H avec Hplongé diagonalement.
DÉMONSTRATION. Il existe un
décomposition
G =03A0ri=1 Gi
et H =03A0ri=1 Hi
où
chaque Hi
est un sous-groupe maximal deGi. D’après [D],
Theorem15.1,
le
couple (G, H)
est dutype a)
oub).
Parailleurs,
uncouple
dutype b)
esttoujours sphérique,
carsymétrique (cf. [He], Chap. VIII,
Thm 5.3 et Thm5.4).
II.3. PROPOSITION. Les
couples sphériques (G, H)
où H est trèsréductif
dehauteur 2 dans
G,
sont lesproduits
directs descouples
de types suivants:c)
H -SL(2)
et G = H x H x H où H estplongé diagonalement.
d)
Il existe trois groupesréductifs G’, H’,
K’ tels que G = H’ x G’et H = H’ x K’ où H’ x K’ G’ et H est
plongé
dans G parDe
plus, (G’, H’, K’) figure
dans la liste suivante:DÉMONSTRATION. Si H est très réductif de hauteur 2 dans
G,
alors H est unsous-groupe maximal d’un sous-groupe
H
de hauteur 1 deG,
ou(G, H)
sedécompose
enproduit
de telscouples.
Doncd’après [D],
loc.cit., (G, H)
estproduit
decouples
destypes
suivants:(i)
H estplongé diagonalement
dans H x H x H =G;
onpeut
supposer que H estsimple.
(ii)
H est un sous-groupe maximal deH;
onplonge diagonalement
H dansH
xH
= G. Onpeut
supposerH simple.
(iii) (G, H)
est detype d),
où onpeut
supposer G’simple.
(iv)
Il existe des groupes réductifsH’, Kl , K2, G, , G2
tels que H’ xKi
soitun sous-groupe maximal de
Gi
pour i =1, 2,
et que H = H’ xK1 K2 soit plongé
dans G =G,
xG2 par (h’, kl , k2)
~(h’kl , h’k2).
On
peut
supposer queGi ~
H’ XKi pour i
= 1 et 2(sinon
on est dansle cas
précédent).
(v)
H est de hauteur 2 dans le groupesimple
G.Dans le cas
(i), d’après [K], §4,
on a H =SL(2).
Dans le cas(ii),
H n’estjamais sphérique
dans G(sauf
si G est untore).
Eneffect,
soit M unH-module simple
tel que dim M 2 et dim HM = 1. Alors M Q M* est un G-modulesimple
etdimH(M ~ M*)
2.On vérifie facilement sur la table de
[K]
que le cas(v)
ne seproduit
pas(i.e.
tout sous-groupe réductifsphérique
non maximal d’un groupesimple
est inclus dans un sous-groupe
parabolique).
Pour traiter le cas
(iii),
on utilise le lemme suivant:LEMME. Soient
G’, H’,
K’ comme dans laproposition
II.3. SoitBH,
un sous-groupe de Borel de H’. Alors H’ x K’ est
sphérique
dans H’ x G’ si etseulement si
BH,
x K’ estsphérique
dans G’.DÉMONSTRATION DU LEMME. On vérifie immédiatement que
l’application
est bien
définie,
et identifie(H’
xG’)/(H’
xK’)
àG’/K’,
où G’opère
par translations àgauche,
et H’opère
par translations à droite(en
effet H’normalise
K’).
SoitBG’ un
sous-groupe de Borel de G’: alors H’ x K’ estsphérique
dans H’ x G’ si et seulement siBH,
xBG’
a une orbite ouvertedans
(H’
xG’)/(H’
x.K’) ~ G’/K’,
c’est-à-dire siBG’
a une orbite ouvertedans
G’ I(BH,
xK’);
d’où le lemme.Les
triplets (G’, H’, K’)
vérifiant le lemme sont donc soumis à la con-dition :
(*)
dim(BH,
xK’)
dimBu, (cf. [K],
Satz4).
Deplus,
H’ x K’ estun sous-groupe
sphérique
de hauteur 1 du groupesimple
G’. En testant lacondition
(*)
sur lescouples
de la table de[K],
on trouve lespossibilités
suivantes:
Il n’est pas nécessaire d’étudier les cas de
SO(8), Spin(7), {1}
ni deSO(8),
SL(2), Sp(4) puisqu’ils
se déduisent parautomorphismes
extérieurs des casde
SO(8), SO(7), {1}
etSO(8), SO(3). SO(5) respectivement.
Cas de
Sp(2m
+2n), Sp(2m), Sp(2n)
Le groupe
BH.
x K’ est inclus dans le sous-groupeparabolique P,
stabil-sateur dans G’ d’un
drapeau d’espaces isotropes
de dimensions1, 2,
... , m. Deplus BH.
x K’ contient un sous-groupe de Levi L deP,
isomorphe
à(k*)m Sp(2n),
et(BH,
xK’)u = Bu,.
On voit facilement que la L-variétépu / B’fr
estisomorphe
à e Qk2n,
où(k*)m opère
surkm,
etSp(2n) opère
surk2n,
defaçon
naturelle.D’après
laproposition
1.1 et lelemme
2.3,
lecouple (H’
xG’,
H’ xK’)
estsphérique
si et seulement si leL-module km Q
k2n
contient uneBL-orbite
ouverte, i.e. si m 2.(cf. [B3],
§2).
Cas de
SO(m
+n), SO(m), SO(n)
Comme
précédemment,
le groupeBH’
x K’ est inclus dans le sous-groupeparabolique P,
stabilisateur d’undrapeau d’espaces isotropes
de dimensions1, 2,
... , r =[mI2] =
rgSO(m).
Un sous-groupe de Levi K deBH,
x K’est
isomorphe
à(k*)r
xSO(n),
et la K-variétéPu/BuH’
estisomorphe
auK-module kr ~ kn.
Si m est
pair,
alors K est un sous-groupe de Levi de P et r =m/2. D’après
la
proposition
I.1 et le lemmeII.3,
H’ x K’ estsphérique
dans H’ x G’ siet seulement si le K-module kr Q kn contient une
BK-orbite
ouverte, i.e. sir = 1 ou n = 1. Pour r =
1,
on aSO(2)
xSO(m)
cSO(m
+2)
et onn’est pas dans le cas très réductif. Le cas de n = 1
figure
dans la liste de laproposition
II.3.Si m est
impair,
alors K est inclus dans un sous-groupe de Levi L deP,
etL ~
(k*)r
xSO(n
+1).
Pour queBH.
x K’ soitsphérique
dansG’,
il fautd’après
laproposition I.1, 3),
que(k*)r
xSO(n)
ait une orbite ouverte danskr (8)
kn,
i.e. que r = 1 ou n = 1. Pour n =1,
on a L ~(k*)r
xSO(2) ~ (k*)’+
donc tout sous-groupe de L estsphérique
dansL; d’après
la
proposition I.1, 3),
H’ x K’ estsphérique
dans H’ x G’. Pour r =1,
le K-stabilisateurgénérique
de kn est le stabilisateur dans L = k* xSO(n
+1)
de deux droites nonisotropes
distinctes dekn+1,
et n’est donc passphérique
dans L. Par suite H’ x K’ n’est passphérique
dans H’ x G’.Cas de
E6 , A1, A5
5Le groupe
BH’
K’ est inclus dans le sous-groupeparabolique
P detype A5
de
E6,
et contient un sous-groupe de Levi L deP;
on a L ~ k* xA5.
Onvérifie que la L-variété
pu 1 B’fr
estisomorphe
au L-moduleA3 k6
où k*opère
par homothéties et
A5 ~ SL(6) opère
naturellement.D’apres [Ka],
Theo-rem
3, BL
n’a pas d’orbite ouverte dansPu/BuH’,
donc ce cas est exclu.Cas de
E7, A 1, D6
Le groupe
BH.
x K’ est inclus dans P sous-groupeparabolique
detype D6
de
E7,
et contient un sous-groupe de Levi L deP;
on a L ~ k* xD6.
LaL-variété Pu
/BuH’
estisomorphe
à unereprésentation spinorielle
irréductible deD6,
surlaquelle
k*opère
par homothéties.D’après [Ka],
Theorem3,
cecas est exclu.
Cas de E8, A1, E7
Le groupe
BH’
x K’ est inclus dans P sous-groupeparabolique
detype E7
de
Eg ,
et contient un sous-groupe de Levi L deP;
on a L ~ k* xE7.
La L-variétéPulBu,
estisomorphe
auE7-module simple
de dimension56,
surlequel
k*opère
par homothéties.D’après [Ka],
Theorem3,
ce cas est exclu.Traitons enfin le cas
(iv). Puisque H
estsphérique
dansG,
il est clairque H’
K1 x K2
estsphérique
dansGI
x H’ xK2,
donc lescouples (H’
xGl ,
H’ xKi)
sont dutype (iii).
En utilisant les résultatsprécédents,
on voit facilement que la seule
possibilité
est H =SL(2)
xSp(2m)
xSp(2n)
et G =Sp(2m
+2)
xSp(2n
+2).
En
effet,
montrons. parexemple
que H =Sp(4)
xSp(2m)
xSp(2n)
n’est pas
sphérique
dansSp(2m
+4)
xSp(2n
+4) =
G. Pour toutentier 1 >
0, notons El la représentation
irréductible non triviale deSp(2l)
contenue dans
039B2k2l.
AlorsEm+2 0 En+2
est un G-modulesimple,
et(Em+2
0En+2)H = (ESp(2m)m+2
~ESp(2n)n+2)Sp(4) = ((E2 ~ k) (E2 ~ k))Sp(4)
estde dimension 2.
Montrons enfin que
SL(2)
xSp(2m)
xSp(2n)
estsphérique
dansSp(2m
+2)
xSp(2n
+2).
Eneffet,
onpeut
voir que si B’ xBm
est unsous-groupe de Borel de
SL(2)
xSp(2m
+2) opposé
àSL(2)
xSp(2m),
alors
(B’
xBm)
n(SL(2)
xSp(2m))
est leproduit
direct d’un tore central par un sous-groupe de Borel deSp(2m - 2)
cSp(2m).
On en déduit que(Bm
xBn)
n(SL(2)
xSp(2m)
xSp(2n))
est de dimensionm2 -
m +n2 - n
+ 1. Un calcul de dimensions montre alors que BH =(Bm
xBn )·
(SL(2)
xSp(2m)
xSp(2n))
est ouvert dans G =Sp(2m
+2)
xSp(2n
+2).
11.4. PROPOSITION. Les
couples sphériques (G, H)
avec H trèsréductif
dehauteur 3 dans
G,
sont lesproduits
directs descouples
des typese G =
Sp(4)
xSp(2m
+2)
xSp(2n
+2)
et H =SL(2)
xSL(2)
xSp(2m)
xSp(2n),
où H estplongé
dans G par(t,
u, v,w) ~ (t
~ u,t ~
v, u~ w).
0 G =
Sp(21
+2)
xSp(2m
+2)
xSp(2n
+2)
et H =SL(2)
xSp(2l)
xSp(2m)
xSp(2n),
où H estplongé
dans G par(t,
u, v,w) - (t
~ u,t ~
v,t ~ w).
DÉMONSTRATION. Soit
(G, H) sphérique
avec H très réductif de hauteur 3 dans G. Alors H est un sous-groupe de hauteur 1 d’un sous-groupeH
sphérique
très réductif de hauteur 2 dans G.D’après
laproposition II.3, quitte
àdécomposer (G, H)
enproduit direct,
on est dans l’une des cassuivants:
1) FI
est detype d),
i.e. H est un sous-groupe maximal de H’ x K’ c H’ x G’ - G. Il faut deplus
que lecouple (G’, H )
soitsphérique
et trèsréductif. Mais on vérifie sur la table de
[K]
que lescouples (G’,
H’ xK’)
de la
proposition
II.3 sontsphériques,
très réductifs minimaux. On adonc
H - H,
et ce cas est exclu.2) FI
est detype c);
alorsH SL(2)
cSL(2)
xSL(2)
xSL(2) =
Gdonc H
n’est pas très réductif dans G.3)
Il existe uncouple sphérique (G’, SL(2)
xK)
tel queou i est l’inclusion de
SL(2)
x K dans G’.Soient alors N un G’-module
simple,
P unS’L(2)-module simple
et n unentier
positif.
Il existe troisSL(2)-modules simples MI, M2, M3
et unSL(2)-morphisme injectif
de pn dansMi
(DM2
QM3.
Le G-moduleMI
QM2
QM3
~ N estsimple
doncd’où dim (Pn
QNK)SL(2)
1.Cette
inégalité
étant vraie pour P et nquelconques,
on en déduit que NK ={0}
pour tout G’-modulesimple N,
doncque K = G’,
cequi
estabsurde.
où
G’, H’, K’,
i vérifie laproposition
II.3d),
et où(G", H")
estsphérique
très réductif de hauteur 1. L’inclusion de H dans G se factorise par
En
particulier,
H’ x K’ estsphérique
dans H’ x H’ x H’ xK’,
doncH’ -
SL(2) d’après [K], §4.
Soient M un G"-modulesimple
et n un H’-module
simple.
Alors N Q M est un G-modulesimple (sur lequel
G’opère trivialement)
et(N
QM)H ~ (N
QM)H’
est de dimension auplus
1. Donctout G"-module
simple
est un H’-module sansmultiplicité. D’après [K’],
ona G" =
SL(2)
xSL(2) (où
H’ estplongé diagonalement)
ou G" = H’.Dans le
premier
cas, on a H =SL(2)
x K’ c(SL(2))3
x G’ = G et onest ramené au cas
3).
Dans le second cas, on aLEMME. Soit k* un tore maximal de
SL(2).
Avec les notationsprécédentes,
Hest
sphérique
dans G si et seulement si k* x K’ estsphérique
dans G’.DÉMONSTRATION DU LEMME. Soient
M,
N deuxSL(2)-modules simples,
et Pun G’-module
simple.
Alors(M
Q N QP)’ = (M
~ N QPK’)SL(2).
Pourque H soit
sphérique
dansG,
il faut et il suffit que pour tousM, N, P,
on ait dim(M
Q N QPK’)SL(2) 1, i.e. que le
k*-module Px’ soit sans multi-plicité
pour tout G’-modulesimple
P. Cette dernière conditionéquivaut
aufait que k* x K’ est
sphérique
dansG’,
d’où le lemme.Il ne reste
plus qu’à
trouver lestriplets (G’, SL(2), K’)
de laproposition II.3,
tels que k* x K’ soitsphérique
dans G’.D’après
la table de[K],
la seulepossibilité
est(Sp(2n
+2), SL(2), Sp(2n)).
où
G’, H’, K’, i
vérifie les conditions de laproposition
II.3. Un raisonne- mentanalogue
à celui du lemme ci-dessus montre que H estsphérique
dansG si et seulement si tout G’-module
simple
est un H-module sansmultiplicité.
D’après
laproposition
II.3 et les résultats de[K’],
ce cas est exclu.6)
Il existe uncouple sphérique
très réductif(G’, H’),
de hauteur auplus 2,
tel
que H
soit un sous-groupe de hauteur 1de À
=SL(2)
xSp(2m)
xSp(2n)
x H’ cSp(2m
+2)
x2p(2n
+2)
x G’ - G. Onpeut
sup- poser que H est maximal dansfi,-
on vérifie alors que H contientSp(2m)
xSp(2n),
et que H’ est de la formeSL(2)p
x H" avecH =
SL(2)p-1
H" xSp(2m)
xSp(2n).
En utilisant le fait que(G, H)
estindécomposable,
on montre que deux cas seprésentent:
Pour prouver que ces deux
couples
sontsphériques,
onprocède
de mêmequ’en I1.3, (iv).
II. 5. PROPOSITION. Il n’existe pas de
couple sphérique (G, H)
avec H trèsréductif
de hauteur au moins 4 dans G.DÉMONSTRATION. Soit
(G, H)
uncouple sphérique
très réductif de hauteur 4. Onpeut
supposer que H est un sous-groupe maximal deH sphérique
trèsréductif de hauteur 3 dans G. On est alors dans l’un des cas suivants:
1)
H est un sous-groupe maximal deSL(2)
xSL(2)
xSp(2m)
xSp(2n) ce Sp(4)
xSp(2m
+2)
xSp(2n
+2)
= G. On voit aisément que H contientSp(2m)
xSp(2n),
donc H =SL(2)
xSp(2m)
xSp(2n)
oùSL(2)
estplongé diagonalement
dansSL(2)
xSL(2).
Mais alorsS2k4
~k2m+2 ~ k2n+2
est un G-modulesimple,
dont l’ensemble despoints
fixes par H est(S2(k2
Et)k2)
0 k2 0k2)SL(2), qui
est de dimension 3. Ce cas est donc exclu.2)
H est un sous-groupe maximal deSL(2)
xSp(21)
xSp(2m)
xSp(2n)
cSp(21
+2)
xSp(2m
+2)
xSp(2n
+2).
Ce cas estanalogue
auprécédent.
3)
H =SL(2)
xSL(2)
xSp(2m)
xSp(2n)
cSL(2)
xSp(4)
xSp(2m
+2)
xSp(2n
+2)
=G,
où H estplongé
dans G par(t, u,
v,w) ~ (t, t
Et) u, t Et) v, u Et)w). Alors k2
Qxk4
0k2m+2 ~ k2n+2
est un G-module
simple,
dont l’ensemble despoints
fixes par H est(k2
(x)(k2
Ck2)
(x) k2 Qk2)SL(2), qui
est de dimension 2.On élimine de même le cas où H =
SL(2)
xSp(21)
xSp(2m)
xSp(2n) c SL(2)
xSp(21
+2)
xSp(2m
+2)
xSp(2n
+2)
= G.4)
H =SL(2)
xSL(2)
xSp(2m)
xSp(2n)
cSp(4)
xSp(2m
+2)
xSp(2n
+2)
xSp(2m)
=G;
H estplongé
dans G par(t,
u, v,w) ~ (t
Q) u, tEt) v,
u~ w, v).
Ce cas est exclu car H cSp(4)
xSp(2n
+2)
xSp(2m) c Sp(4)
xSp(2n
+2)
xSp(2m
+2)
xSp(2m)
etSp(2m)
n’est passphérique
dansSp(2m
+2)
xSp(2m) (cf. II.3).
On élimine de même le cas de H =SL(2)
xSp(2l)
xSp(2m)
xSp(2n) c Sp(21
+2)
xSp(21)
xSp(2m
+2)
xSp(2n
+2)
= G.III. Fin de la classification
III.1. On va maintenant déterminer les
couples (G, H) sphériques,
avec Hréductif mais pas très réductif dans G.
D’après
le corollaire1.5,
il existe unsous-groupe de Levi L de P sous-groupe