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Relations entre la géologie et la radioactivité des sources de la Voulzie, du Durteint et des bassins environnants près Provins

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242396

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Submitted on 1 Jan 1910

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Relations entre la géologie et la radioactivité des sources de la Voulzie, du Durteint et des bassins environnants

près Provins

F. Dienert, A. Guillerd

To cite this version:

F. Dienert, A. Guillerd. Relations entre la géologie et la radioactivité des sources de la Voulzie, du

Durteint et des bassins environnants près Provins. Radium (Paris), 1910, 7 (2), pp.60-62. �10.1051/ra-

dium:019100070206000�. �jpa-00242396�

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Relations entre la geologie et la radioactivité des sources

de la Voulzie, du Durteint et des bassins environnants

près Provins

Par F. DIENERT et A. GUILLERD

Depuis la découverte de la radioactivité nombreux

sont les travaux qui ont montré que les eaux de toutes les sources sont plus ou moins radioactives. Leur radioactivité a comme origine l’émanation cédée par les terrains traversés et également celle entraînée par les gaz qui se dégagent des couches profondes de la

terre et gagnent les couches géologiques Oll circulent

ces eaux.

Dans les terrains sédimentaires non faillés, comme c’est le cas pour la région de Provins, il n’y a pas lieu d’envisager le dégagement des gaz d’origine tel- lurique et très radioactifs ; la radioactivité des eaux

souterraines provient exclusivement de la radioacti- vité des couches géologiques traversées.

Quand la radioactivité des eaux a une origine pro-

fonde, son intensité dépend beaucoup de l’impor-

tance des dégagements gazeux et de leur radioactivité.

Dans ce cas, comme par exclnple à Plombières, il est possible de trouver des sources très voisines, sortant d’un même gisclnent géologique et cependant très

différentes comme radioactivité.

Dans un terrain sédimentaire les eaux des sources

voisines ont des radioactivités très semblables si elles sortent d’un même gisement géologique. Aux sources

de l’Avre par exemple nous avions montré’ en 1906 que la radioactivité des émergences ayant même gise-

ment géologique et même régime varie dans la pro-

portion de 1 à 1,3; nous avons constaté depuis qu’il

en était de même aux sources de l’Yonne et de la Cure, aux environs d’Auxcrre, aux sources captées du Loing et du Lunain, et de la Vanne.

La nature géologique des différents plateaux con-

stituant le périmètre d’alimentation de ces émer- gences est relativeiiient simple. Ils sont formés aux

sources de l’Avre de craie turonicnne, aux sources de la Vanne, du Loing et dll Lunain de craie sénonicnne,

aux sources de Vermenton, de Bazannes et de Crise-

non de calcaires rauraciens.

I,e plateau constituant le périmètre d’alimentation des sources de la région de Provins est formé par la

superposition de ditrérents étages géologiques. Aussi

n’est-il pas étonnant que ces sources, dont les eaux ont circulé dans des gisements géologiques de radio-

activités différentes soient plus ou moins radioactives,

1. C. R.. 9 Mal 1906 et 18 Membre HJU7.

radioactivité variant de 1 à 20 comme l’attestent les résultats consignés sur le tableau 1.

Tableau

Nous allons montrer l’intérêt qu’il peut y avoir

dans certains cas à étudier la répartition de ces sources

radioactives et la cause des divergences constatées.

1u Remarque.

-

D’après le tableau 1 on s’aperçoit immédiatement, si on consulte la figure 1, que la radioactivité des sources décroît très régulièrement en

suivant les vallées de la Voulzie et du Durteint de l’amont vers l’aval. Cette régularité est même telle-

ment remarquable qu’elle nous a amené à rechercher

son explication, car il est bien évident qu’elle n’est

pas due a un hasard.

Étudions la vallée du Durtemt. Au droit des sources

de tète de cette vallée on note, sur la rive gauche, la présence de tuf appartenant au lutétien supérieur

dans lequel le Cysclostomia mumia, le Planorbis

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019100070206000

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pseudo-ammonius ont été recueillis. Ces sources sortent donc du calcaire grossier, lequel repose sur

l’argile plastique, base imperméable de la nappe

Fig. 1.

qui les alimente. La radioactivité de ces sources est

celle du lutétien, voire même du sparnacien si les

eaux souterraines ont été un temps suffisant en con-

tact avec ces terrains.

Nous rappellerons ilnmédiatement du’en 1907 nous

avons montré, dans une note parue aux C. If. 1, qu’il

suffisait d’un séjour de moins de 50 heures pour pcr- mettre aux eaux souterraines de se mettre en équi-

libre radioactif avec les terrains traversés quand des

eaux superficielles, non radioactives, circulent à

travers un gisement géologique radioactif. Mais la

réciproque n’est pas vraie. Une eau sous pression

passant d’un gisement très radioactif dans un gise-

ment moins radioactif ne peut perdre son excès d’éma-

nation que par destruction progressive qui est, pour l’émanation du radium, de 1/2 en 5, 8 jours.

Les sources du Durteint sortent bien du lutélien

supérieur mais elles ont circulé préalablement à

travers le ludien et le bartonien. Elles peuvent avoir

conservé un vestige radioactif de leur passage à tra-

vers ces terrains.

i° Retnarque, -1 Rouilly existe une petite source,

semblant sourdre des travertins de Champigny, qui

alimente un lavoir. Les eaux de cette source se per- dent dans le barlorlien à la sortie du lavoir. Une

expérience à la Huorescéine, faite u la perte de ce lavoir, colora les émergenc2s aval de la source des

Fonds Tenus 24 jours après, aucune autre émer-

gence ne fut colorée. Le courant eouterrain, passant

sous ce bétoire. circulait parallèlement à la vallée

du Durteint et était sans relation avec les eaux venant sourdre aux émergences des Fonds Tenus amont. Ce parcours souterrain, parallèle a la vallée. exige qui

ces eaux quinent les couches bartollnniennes pour

1. Voir aussi Annales dl’ l’observatoire de Montsouris, 1906-1907. pages 211 à 231.

tomlaer dans Ie lutétienetmémele sparnacien, situées

au-dessous.

Plus on s’éloignera de l’aiiiont de la vallée du Dur-

teint, plus le parcours de ces eaux dans le lutéhen et le sparnacien sera long et, par conséquent, plus la

radioactivité de ces sources se rapprochera de celle

de ces derniers gisements géologiques. On peut alors admettre : ou bien que toutes les eaux venant ressortir

aux sources des Fonds Tenus ont circulé parallèlement

à la vallée comme celles perdues au lavoir de Rouilly,

ou bien qu’il existe une telle circulation profonde

dont les eaux viennent se mélanger avec celles plus superficielles sortant du bartonien et avant circulé

très peu de temps dans le lutétien. L’expérience de Rouilly, dans cette dernière hypothèse, montre que

ces eaux Il circulation profonde vienent sourdre aux sources aval du llrteint cn plus grande abondance.

Quelque soit l’hypothèse admise, les sources de la région aval de la du Durteint devront avoir une

radioactivité se rapprochant de plus en plus de celle

du lutétien et du sparnacicn, tandis que les sources amont auront une radioactivité se rapprochant de plus en plus de celle des couches bartonienncs. Comme pour ces dernières eaux la radioactivité est la plus forte, nous sommes conduits à admettre que celle du bartonien est nettement plus élevée que celle des couches lutétienncs et sparnaciennes. Il est alors très

facile d’expliquer la décroissance de la radioactivité des eaux en suivant la vallée du Durteint de l’amont

vers l’aval. A la tète du Durteint les eaux proviennent

surtout du hartonicn d’oû f’orle radioactivité. A l’aval celle-ci diminue par suite de l’arrivée d’eaux moins radioactive circulant à travers le lutétien et le spar- nacien. On peut considérer la source minérale de Provins comme ayant une origine sparnaciennc, car

elle est très faiblement radioactive.

En étudiant la vallée de la Voulzie, si nos conclu-

sions sont exacte, nous allons retrouver la même

explication que pour la vallée du Durteint.

;)0 Remarque. - Dans la décroissance régulière

de la radioactivité des sources depuis Richebourg jusqu’à ProBins, nous trouvons une exception. I,a

source de la Petite-Traeonne. intercalée au milieu des autres sources, est très faiblement radioactiBe. Une

expérience à la fluorescéine, t’dite au gouffre de Beau-

chery, permet d’expliquer cette anomalie apparente.

La iluorescéine colora les sources Tête-de-Voulzie, Talus, Vicomté, Auge. L’1 source de LI

située entre les sources du ,ili:, et de la vicomté , ne

fut pas atteinte. Ule émerge a une côte nette- ment supérieure alll précédentes et son origine est

ou bien ludienne ou bien bartonienne --ull 1’1. ure .

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peu d’émanation, comme nous l’avons encore constaté dans les vallées de la Dhuys et du Surnielin. Les

sources colorées sortent du calcaire bartonien inférieur

ou d’un gisement géologique encore plus ancien.

Le bartonien, contrairement li ce qu’indique la

carte géologique, occupe la vallée de la Voulzie jusqu’à

1 aval de la source de la Vicomte.

L’un de nous a montré en efl’et à la marnière des Puttes-Pierre, située au droit de la Nicomté dont le

plan d’eau est à la côte 100, l’existence a la côte 105 du calcaire fibreux, formation qui se trouve au som-

met du bartonien. Ce plongement anarnlal des cou-

ches éocènes est vraisenlblablement dù à un glisse-

ment de l’argile plastique sous-jacente.

Plus près encore de cette même source les fossile suivants ont été rencontrés dans une fouille nouyellc : Potamides Cristatun1, Alnpullina parisiensis, Corbula angulata, Merctrix loevigata, Meretrix tennilaria, Car- dita Bezanconi, Cytherea élégans, Cytherea sulcata.

Toutes les sources situées à l’amont de la Vicomte sembler,t surtout provenir du bartonien ou tout au

moins n’avoir quitté ce gisement géologique que

depuis peu de telle manière qu’elles ont conservé unc grande partie de la radioactivité acquise pendant la

traversée de ces terrains. C’est pourquoi on doit

trouver et on trouve en ces endroits des sources très radioactives puisque le hartonien, dans cette région,

cède aux eaux souterraines beaucoup d’émanation. Nous retrouvons pour la vallée de la Youlzie la même expli-

caution que pour celle du Durteint.

Les sources du Bassin et du Moulin-Bouge, p,;u radioactives, sortent des grès du sparnacien, lise-

ment géologique peu radioactif, comme nous avons pu

nous en assurer à Slint-Dellis et à Meaux, avec l’elll des puits artésiens.

Il résulte donc de celle étude que dans la région de

Provins

Il les couches ludiennes sont peu radioactives;

2° lds couches bartonienncs sont très radioactives ;

les couche lutélienne, sont moins radioactives;

4° les couches sparnaciennes sont peu radioactives.

Dans la région de la Dhms, si les couches barto- nicnnes sont moins radioactives que dans la région

de Provins, elles le sont plus que les couches lu- diennes est lutétiennes. Il reste à expliquer pourquoi

les couches bartoniennes ou’ une partie de ces cou-

ches sont si radioactives dans cette région. Il y a la

un très Intéressant problème de géologie à résoudre.

Partant de ces résultats, nous pouvons examiner les sources des vallées secondaires de la iouliie. Par

exemple, la Ballée des Méances est alimentée parles

sources Saint-Martin-de-Chalautre, dont les caux sont très radioactives. Elles sortent donc des couches bar- toniennes reposant, en ce point, directement sur le

sparnacien.

Aux environs de Saint-Loup existent plusieurs

sources dont la radioactivité est identique a celle des

sources des Fonds Tenus. Elles sortent du sparnacien

et ont du cluitter, assez loin de leur émergence, les

couches bartoniennes, mais certainement, elles ne sor- tent pas directement de ce dernier gisement géologique.

Les sources de Saint-Brice et de la fontaine Yannoisc, dans le bassin de la Noxe, sortent du sparnacien et

sont peu radioactives.

I)ans ce travail, nous avons tenu a montrer 1 "intérêt

qu’il peut y avoir en géologie et en hydrologie, à

connaître la radioactivité des sources. Cette recherche peut permettre, d’entrevoir certains problèmes de géologie insoupçonné, comme, par exemple, la

rechcrcle de l’origine de la plus grande radioactivité des couches bartoniennes de cette région. En hydrolo- gie, elle peut aider à trouvcr le gisement géologique

de la source observée.

Un sondage récent fait à la source même de la Vi-

comté a rencontré une nappc artésienne, bien isolée des eaux de la source, ayant comme gisement géolo- logique le lutétien et le sparnacicn. La radioactivité des eaux de cette nappe artésien ne était très sem- blable à celle de la Source du Bassin (0,66 X 10-1&),

et bien inférieure à celle de la Source de la Vicomté,

ce qui est venu confirmer notre présent travail.

Fig, 2.

La condition nécessaire, pour qu’une telle étude soit intéressante, est de trouveur des terrains super-

posés ayant une radioactivité différente, et ce cas n’est pas toujours réalisé.

N. B. Le périmètre des sources considérées a été délimité par la géologie et des expériences à la flllc-

rcscéine. Il est liulité, au nord par la vallée de l’Au- betin ; u l’est, par la vallée de la Noxe ; au sud par le bord de la falaise dominant la vallée de la Seine, me droite, à l’ouest par une ligne partant des sources de l’Auxence et passant par le milieu de la forêt de Ghc- noise.

La base géologique de cette nappe d’eau est l’argile plastique. La coupe géologique de ces terrains est

donnée ci-dessus.

On ne connaît aucune faille permettant des arri- vées de gaz chargés d’émanation.

Le gouffre de Beauchery, indiqué sur la carle

est Mtué à 6 kilomètres au nord de la source de la

Vicomte, dan; le travertin de Clianliaigly.

[Reçu le 2 Fevrier 1910.]

.

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