La radioactivité
Chapitre-2
Prof. FASSI Farida
Faculté des Sciences de Rabat
Physique Nucléaire –SMP S5
Introduction
• Les réactions nucléaires à la base des différentes applications sont de trois types:
• Réactions de radioactivité ou désintégrations nucléaires
• Réactions de fission
• Réactions de fusion
• Dans le cas de la radioactivité
• un seul noyau est impliqué et la transformation est spontanée, mais dans le cas des réactions de fission ou de fusion, la transformation est provoquée par une particule mouvante qui heurte un noyau.
• Dans une réaction de fusion ou de fission,
• deux noyaux atomiques entrent en collision et produisent des produits différents des particules originelles. En principe, plus de deux particules pourraient entrer en collision, mais cela est beaucoup moins probable
• Les trois modèles principaux de transformation radioactive sont:
• Les émissions de radiations alpha, bêta (β+ et β- ), et gamma
• La capture électronique (CE) processus concurrentiel de β+
• Elle s’accompagne d’une émission d’énergie sous la forme de rayonnements ionisants,
• Il peut y avoir plusieurs transformations avant d'arriver à un noyau stable, on parle alors de chaîne de désintégrations
• La radioactivité décroît au cours du temps
Introduction: Processus radioactifs
Lois de conservation
• Les réactions nucléaires obéissent aux lois de conservations suivantes :
• Conservation de la charge électrique (Z)
• Conservation du nombre de nucléons (A)
• Conservation de l'énergie total (énergies cinétique et de masse)
• Conservation de la quantité de mouvement
• Conservation du nombre baryonique (nombre total de nucléons)
• Conservation du nombre lépontique
• On appelle leptons les électrons et les neutrinos.
• Le nombre lépontique est défini comme la différence entre le nombre de leptons, électrons et neutrinos, et le nombre d´anti-leptons, antiélectrons et antineutrinos
Radioactivité α
• C'est le mode de désintégration que l'on observe souvent pour les noyaux lourds. Bilan de la réaction s' écrit:
• Le noyau d' 24He est appelé particule alpha (𝜶).
• Pour que cette désintégration soit possible il faut que la masse du premier membre soit supérieure à celle du second :
• L'énergie libérée Q vaut :
Un exemple de réaction avec émission𝜶
MX c², MY c² , M𝜶c² : Énergies de masse des noyaux Eα :Énergie cinétique de particule α
Er : Énergie cinétique noyau fils (énergie de recul) E* : Énergie de excitation
M
Xc² = M
Yc² +M
𝜶c² + E
*+ E
r+ E
αRadioactivité α: Bilan énergétique
• Conservation de l'énergie total
• La désintégration a du 226Ra
• Pour ce noyau il peut aussi y avoir émission a vers des niveaux plus excites mais leur probabilité est beaucoup plus faible.
• Le spectre de l’émission est donc un spectre discret :
• il est constitué de raies (ou pics)
• Conservation de l’énergie totale (1)
M
Xc² = M
Yc² +M
𝜶c² + E
*+ E
r+ E
αP
X= P
Y+ P
α= 0
𝑬𝜶= 𝑷α𝟐
𝟐𝑴𝜶 𝒆𝒕 𝑬𝒓= 𝑷𝒓𝟐 𝟐𝑴𝒓
Er et Eα étant faibles, on se place dans
le cadre de la cinématique non relativiste
avec
• Energie libérée par la réaction Qα
(M
X- M
Y+ M
𝜶)c² = E
*+ E
r+ E
α• En utilisant (1), on obtient:
Q
α= (M
X- M
Y+ M
𝜶)c²
Qα énergie de désintégrationRadioactivité α: Bilan énergétique
• Conservation de l’impulsion (2)
Réaction possible si Q > 0 and A > 140 (noyaux lourd)
• On obtient:
Q
𝜶= E
*+ E
r+ E
α• Si le noyau fils Y est produit dans sont état fondamental: E* = 0
Q
𝜶= E
r+ E
α>0 à M
Xc² >(M
Y+ M
𝜶)c²
En utilisant (2), on obtient: 𝑃a+ = 𝑃,+
𝑸𝜶=𝑴𝒀 + 𝑴𝜶
𝑴𝒀 𝑬𝜶 𝑬𝜶 =(𝑸𝜶 − 𝑬∗)𝑴𝑴𝒀
𝒀4 𝑴𝜶
• Conservation de l’énergie et
conservation quantité de mouvement:
• Pour que l’émission α puisse avoir lieu, nous devons avoir:
Q
𝜶= E
r+ E
αNote: M désigne la masse atomique on négligeant la différence entre les énergies de liaison des électrons des différents atomes,
𝑬𝜶 =(𝑸𝜶 − 𝑬∗) 𝑨
𝑨4 𝟒
Radioactivité α: Bilan énergétique
Rappel: Relation de Luis de Broglie
• En 1924, Louis de Broglie associe à toute particule matérielle un comportement ondulatoire
• Toute particule matérielle en mouvement possède un aspect ondulatoire
• On peut donc lui associer une longueur d'onde λ dépendant de sa quantité de mouvement p=m.v dont l'expression est :
où h désigne la constante de Planck : h = 6,63 . 10-34 J.s
𝝀 = 𝒉
𝐩
Radioactivité α: : L'effet tunnel
• Énergie potentielle gravitationnelle de la figure constitue une barrière infranchissable pour une particule qui n'a pas l 'énergie suffisante
• exemple: vitesse de fuite de l'attraction terrestre
• Traitement classique: en mécanique classique si l'énergie cinétique de la balle est E < Ep = mgh la balle ne pourra jamais sortir du mur
Ep = mgh
énergie potentiel
• L'effet tunnel représente un des concepts les plus importants en physique quantique
• La particule est décrite par une fonction d'onde.
• Elle a une probabilité de traverser la barrière de potentiel.
• L'onde, qui représente une particule alpha dans le noyau, n'est pas strictement localisée et déborde
légèrement de l'autre côté de la barrière. L’énergie potentielle coulombienne,
Potentiel nucléaire
Radioactivité α: L'effet tunnel
• Il existe une probabilité d'observer la particule en dehors du noyau, là où la colle nucléaire ne se fait plus sentir. Cette probabilité est extrêmement petite, mais c'est elle qui permet la désintégration.
•
l’Américium 241 se désintégrant en Neptunium 237 :Radioactivité α : spectre de raies
• Si l'on mesure l'énergie cinétique des particules alpha émises, on observe expérimentalement que celle-ci possède une valeur unique et bien définie.
• On parle de « spectre de raies »
• L'énergie des particules alpha émises est caractéristique du noyau père émetteur
Radioactivité α: Exemple
Radioactivité β −
• La radioactivité β−, encore appelée rayonnement β−, est l’émission d’électrons par certains noyaux
La désintégration β− se produit pour des
nucléides instables trop riches en
neutrons.
• Elle résulte de la désintégration, dans le
noyau, d’un neutron qui se transforme en un proton avec émission d’un électron et d’un antineutrino:
• Le bilan énergétique de la désintégration
du noyau X au repos s’écrit :
m
Xc² = m
Yc² + m
ec² + m
ν ̄c² + E
ν ̄+ E
𝛃-+ E
Y• Expérimentalement on a : m ν ̄ c² ≂ 0 et Eν ̄ + E𝛃-=Emax 𝛃-
• En négligeant l’énergie cinétique EY de recul du noyau fils devant Emax 𝛃- on obtient :
• Le bilan énergétique de la réaction s'écrit, en utilisant les masses atomique M des nucléides:
(m
X+ Zm
e) c² = (m
Y+ Zm
e)c² +m
ec² + E
max𝛃-M(A,Z) c² = M(A , Z + 1 )c² + E
max𝛃-• Ceci donne pour Q 𝛃-, Le bilan énergétique de la réaction :
Q
𝛃-= E
max𝛃-= (M(A,Z)c² - M(A , Z + 1 )c² >0
Q 𝛃- : énergie cinétique la désintégration β- n’est possible que si :Q 𝛃- >0
Radioactivité β − : Bilan énergétique
Radioactivité β − : exemples
Molybdène 99 au
Ruthenium 99 stable
• Elle résulte de la désintégration, dans le noyau, d’un proton qui se transforme en un neutron avec émission d’un positron et
d’un neutrino:
Radioactivité β +
• La radioactivité β+, encore appelée rayonnement β+, est l’émission de positrons par certains noyaux.
La désintégration β + est caractéristique des noyaux trop riches en protons.
Emaxβ+ = Ēν + Eβ+
Qβ+ : l’énergie de désintégration β+, Ee+ et Eν :énergies cinétiques du positron et du neutrino.
• Pour qu’une désintégration β+ ait lieu, il faut que la différence entre la masse atomique du noyau père et la masse atomique du noyau fils soit supérieure à 1,022 MeV.
Radioactivité β + : Bilan énergétique
• Le bilan énergétique, en négligeant l’énergie cinétique de recul du noyau fils devant Emax 𝛃- on obtient:
• L’émission β+ est possible à condition que: Qβ+ ≥ 2me )c²
Q
β+= E
maxβ+= (M
X- M
Y- 2m
e)c²
(M
X- Zm
e) c² = (M
Y– (Z-m
e)c² +m
ec² + E
maxβ+E
maxβ+= (M
X- Zm
e) c² - (M
Y– (Z- 1)m
ec² - m
ec²
Radioactivité β + : exemples
• Remarque: la particule β+ va s’allier à un électron du milieu pour créer 2 photons d’annihilation de 0,511 MeV chacun
• Il s’agit du phénomène de dématérialisation.
Schéma de la désintégration du Neon 18Ne. Schéma de la désintégration du Sodium-22
• La compréhension de l'émission β a pendant longtemps été un mystère
• En effet, contrairement à l'émission a, où l'énergie de la particule a pour une transition donnée est fixée
• On observe que l'énergie cinétique des e± n'est pas constante mais varie de manière continue depuis zéro jusqu'à une valeur maximale EMax
• En 1931 Wolfgang Pauli imagine qu’une autre particule est émise lors de la désintégration β
• Particule de masse nulle et de charge neutre pour respecter le principe de conservation de la charge
• Soit un petit neutron (neutrino)
• L’énergie de la transition se repartit entre l’électron et le neutrino selon un spectre . En moyenne 1/3 pour e± et 2/3 pour 𝞶/ 𝛎>
Radioactivité β
±: interprétation
• L’électron émis lors de la radioactivité β - va rejoindre un cortège électronique quelconque
Radioactivité β ± : Parcours du β ±
• Le positon émis va, lui, rencontrer très vite un électron formant pendant un temps très court un système (e-, e+) : le positonium
• Ce positonium va s’annihiler en émettant 2 photons gamma de 0,511 MeV (mec2) émis strictement à 180° l’un de l’autre pour respecter la conservation de la quantité de mouvement
Capture Électronique (CE)
• Dans la capture électronique, un électron du cortège électronique du noyau est capturé par le noyau et un neutrino est émis :
• Sinon l’émission d’un positon est
énergétiquement impossible mais le noyau peut capturer un électron du cortège électronique de l’atome, (généralement un électron K)
noyau père: excès de protons
• Remarque: on a vu qu’en cas d’un noyau instable en raison d’un excès de protons il faut, pour qu’une
désintégration β+ ait lieu, que la différence entre la masse atomique du noyau père et la masse atomique du noyau fils soit supérieure à 1,022 MeV.
• Pour qu’une désintégration par capture électronique ait lieu, il faut que la différence entre la masse
atomique du noyau père et la masse atomique du noyau fils soit supérieure à EL/c2 , EL étant l’énergie de liaison de l’électron capturé.
m
Xc² + m
ec² = m
Yc² + E
L+ E
ν+ E
Y• Le bilan énergétique de la réaction s'écrit :
où
El,: l'énergie de liaison de l'électron sur le niveau atomique,
Eν : l´énergie cinétique du neutrino
EY: l'énergie cinétique de recul du noyau fils. Cette dernière est négligeable.
• Le bilan énergétique avec masse atomique M:
m
X(A,Z) c² + m
ec² = m
Y(A, Z-1)c² + E
L+ E
νCapture Électronique: bilan énergétique
M
X(A,Z) c² - M
Y(A, Z-1)c² = E
L+ E
νMX (A,Z) c² - MY (A, Z-1)c² > EL
Capture Électronique: Remarque
• Les énergies de liaison (El) comprise entre quelques dizaines d’eV pour les noyaux légers et 115 keV pour l’uranium: 10 eV < El < 115 keV
• Les 2 processus de β+ et capture électronique (CE) peuvent être en compétition.
• La probabilité de capture électronique augmente avec le numéro atomique car les couches K sont alors plus proches du noyau
• Pour les noyaux légers, lorsque β+ et CE sont toutes les deux permises, elles sont de probabilités voisines (concurrence)
• Lors de la CE la seule chose qui soit émise c’est un neutrino non détectable
• La capture électronique est détectée aisément par ses effets secondaires
• Réarrangement du cortège électronique (émission de rayons X);
• Emission de rayons X et d’électrons « Auger»
Emission Gamma (𝛄)
• Après une désintégration α ou β ±, un noyau-fils peut momentanément être dans un état excité: c’est-á-dire avec un nucléon dans un niveau plus haut que l’état fondamental
• Les nucléons excités vont regagner leur couche nucléonique initiale en émettant les photons 𝛄, et le noyau va retrouver son état fondamental
• La désexcitation 𝛄 est analogue à la production de lumière par les atomes excités
• Mais Les différences entre les niveaux d´énergie nucléaires sont très élevées, de telle sorte que les photons 𝛄 émis sont beaucoup plus énergiques que les photons émis dans les transitions atomiques des électrons
• Les rayonnements 𝛄 sont de la lumière très énergétique, de quelques keV à plusieurs centaines de GeV, bien plus énergétique que les rayons X
• La désexcitation 𝛄 ne conduit pas à une modification de sa composition (isomérie nucléaire)
• Il n’y a aucune expulsion de corpuscules d’origine nucléaire.
• État excité retour vers état fondamental par émission 𝛄 en cascade
• L'énergie E (J) d'un photon de fréquence ν est : E = hν = hc/λ.
• Spectre de raies du L'actinium (Ac)