HAL Id: hal-00003235
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Submitted on 3 Feb 2005
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To cite this version:
Guy Laville, Ivan Ramadanoff. Fonctions Holomorphes Cliffordiennes. Comptes rendus de l’Académie
des sciences. Série I, Mathématique, Elsevier, 1998, 326, pp.307-310. �hal-00003235�
ccsd-00003235, version 1 - 3 Feb 2005
Fonctions holomorphes Cliffordiennes Guy Laville et Ivan Ramadanoff
R´esum´e.- Soit
R
0,2m+1 l’alg`ebre de Clifford deR
2m+1muni d’uneforme quadratique de signature n´egative,D=
2m+1
X
i=0
ei
∂
∂ xi
, ∆ le Laplacien ordinaire. Les fonctions holomorphes Cliffordiennesfsont les fonctions satis- faisant `a D∆mf= 0.Nous ´etudions les solutions polynomiales et singuli`eres, les repr´esentations int´egrales et leurs cons´equences et enfin le fondement de la th´eorie des fonctions elliptiques Cliffordiennes.
Cliffordian holomorphic functions
Abstract.- Let
R
0,2m+1 be the Clifford algebra ofR
2m+1 with a quadratic form of negative signature, D =2m+1
X
i=0
ei
∂
∂xi
, ∆ the ordi- nary Laplacian. The holomorphic Cliffordian functions are solutions of D∆mf= 0.We study the polynomial and singular solutions, representation integral formulas and the foundation of the Cliffordian elliptic function theory.
1. Introduction. – La th´eorie des fonctions d’une variable complexe (dimension r´eelle 2) a ´et´e d´evelopp´ee en dimensions sup´erieures dans deux directions : les fonctions holomorphes de plusieurs variables complexes (utilisation du corps C , dimension r´eelle 2n) et la th´eorie des fonctions monog`enes (´equation de Dirac, utilisation des alg`ebres de Clifford, dimen- sion r´eelle n). Aucune de ces deux th´eories n’est satisfaisante si l’on veut avoir certaines parties tr`es f´econdes de la premi`ere th´eorie : fonctions el- liptiques, fonction th´eta, etc ... De fa¸con analogue la th´eorie des fonctions de “plusieurs variables Cliffordiennes” pr´esente certaines difficult´es dues au manque de solutions des op´erateurs (voir [2], [3], [4]).
Ceci nous conduit de fa¸con naturelle ` a la th´eorie pr´esent´ee.
2. Notations et d´ efinitions. – Soit R
0,2m+1l’alg`ebre de Clifford
de l’espace vectoriel V de dimension r´eelle 2m+1 muni d’une forme quadra-
tique de signature n´egative. Soit S l’ensemble des scalaires de R
0,2m+1,
D =
2m+1
X
i=0
e
i∂
∂x
i.
D´ efinition 2.1. – Soit Ω un ouvert de S ⊕ V . Une fonction f : Ω → R
0,2m+1sera dite holomorphe Cliffordienne ` a gauche quand
D∆
mf = 0.
∆
m´ etant le laplacien ordinaire it´ er´ e m fois.
Remarque 1 – On pourrait ne consid´erer que les fonctions f : Ω → S ⊕ V satisfaisant ` a l’´equation ci-dessus. Ces fonctions peuvent engendrer les pr´ec´edentes par combinaisons lin´eaires ` a droite.
Remarque 2 – Soit x =
2m+1
X
i=0
x
ie
i, x
i∈ R alors f est holomorphe Cliffordienne si et seulement si ∆
mf (x) = 0 et ∆
m+1xf (x)
= 0.
3. Solutions ´ el´ ementaires – Posons :
α = (α
0, . . . , α
2m+1) avec α
i∈ N et | α | =
2m+1
X
i=0
α
i.
Consid´erons l’ensemble form´e des ´el´ements α
0fois e
0, α
1fois e
1, . . . , α
2m+1fois e
2m+1; cet ensemble sera not´e {e
ν}. Posons :
P
α(x) = 1
| α |!
X
G
|α|−1
Y
ν=1
e
σ(ν)x e
σ(|α|)la somme ´etant ´etendue sur tous les ´elements σ du groupe des permutations G .
Th´ eor` eme 3.1. – P
α(x) est un polynˆ ome de degr´e | α | −1 en x,
holomorphe Cliffordien et tout polynˆ ome holomorphe Cliffordien est com-
binaison lin´eaire (` a coefficients ` a droite) de tels polynˆ omes.
Soit β un multiindice du mˆeme type que α. Posons :
S
β(x) = 1
| β |!
X
G
|β|−1
Y
ν=1
x
−1e
σ(ν)x
−1.
Th´ eor` eme 3.2. – S
β(x) est une fonction holomorphe Cliffordienne d´efinie sur (S ⊕ V ) \ {0}.
D´ emonstration – Les d´emonstrations de ces deux th´eor`emes se font soit par un calcul direct, soit par l’´etablissement du lien entre la structure alg´ebrique et la d´erivation.
Th´ eor` eme 3.3 (fraction rationnelle) – Soit P un entier, {a
p}, p = 1, . . . , P , {b
q}, q = 1, . . . , P + 1 avec a
pet b
q´el´ements de S ⊕ V . Alors il existe une fraction rationnelle, holomorphe Cliffordienne hors de ses singularit´es ayant les {a
p} parmi ses z´eros et les {b
q} parmi ses pˆ oles.
4. Repr´ esentation int´ egrale et formule de Taylor – Posons N (x) = (−1)
mm + 1
2
2m+1m! π
m+1x
−1.
Th´ eor` eme 4.1. – Soit f : Ω → R
0,2m+1une fonction holomorphe Cliffordienne et Γ un ouvert born´e ` a bord r´egulier, Γ ⊂ Ω. Alors :
f(x) = Z
∂Γ
∆
mN (y − x)f(y)dσ(y)
−
m
X
k=1
Z
∂Γ
∂
∂n ∆
m−kN (y − x)D∆
k−1f (y)dσ(y) +
m
X
k=1
Z
∂Γ
∆
m−kN (y − x) ∂
∂n D∆
k−1f(y)dσ(y).
D´ emonstration – La d´emonstration se fait par les m´ethodes
classiques de th´eorie du potentiel et on en d´eduit le th´eor`eme
suivant :
dans ce voisinage
f (x) = X
α
P
α(x − a)c
αla sommation ´etant faite pour tous les multiindices α et c
α∈ R
0,2m+1.
5. D´ eveloppement de Laurent –
Th´ eor` eme 5.1. – Soit B une boule de centre a et de rayon R dans S ⊕V et f une fonction holomorphe Cliffordienne dans B \ {a}. Alors pour tout x ∈ B \ {a} on a :
f (x) = X
a
P
α(x)c
α+ X
β
S
β(x)d
βo` u α et β sont de multiindices d´efinis dans le paragraphe 3.
D´ emonstration – La d´emonstration de ce th´eor`eme est une application directe du th´eor`eme de repr´esentation int´egrale.
6. Fonctions elliptiques Cliffordiennes
D´ efinition. – On appelle fonction elliptique Cliffordienne une fonction holomorphe Cliffordienne 2m + 2 p´ eriodique d´ efinie sur (S ⊕ V ) \ E o` u E est un ensemble de points tel que E ∩ K soit fini pour tout compact K.
Les th´eor`emes de la th´eorie classique des fonctions elliptiques se g´en´eralisent quand ceux-ci ne font intervenir implicitement ou explicitement que la structure vectorielle de l’ensemble de ces fonctions.
Construisons l’analogue de la fonction ζ de Weierstrass : soient ω
0, . . . , ω
2m+1, 2m + 2 ´el´ements de S ⊕ V , R -lin´eairement ind´ependants. Posons :
Ω
K= 2
2m+1
X
j=0
k
jω
javec K = (k
0, . . . , k
2m+1) ∈ Z
2m+2.
Th´ eor` eme 6.1. – La fonction ζ
2m+2(x) = x
−1+ X
K6=0
(x − Ω
K)
−1+
2m+1
X
p=0