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Étude mathématique et numérique de cristaux
photoniques fortement contrastés
Christophe Bourel
To cite this version:
Christophe Bourel. Étude mathématique et numérique de cristaux photoniques fortement contrastés.
Mathématiques [math]. Université du Sud Toulon Var, 2010. Français. �tel-00562138�
U.F.R. S ien es et Te hniques
THÈSE
pour obtenirle grade de
DOCTEUR DE L'UNIVERSITÉ DU SUD TOULON-VAR
Dis ipline : Mathématiques Appliquées
Présentée etsoutenue publiquement
par
Christophe BOUREL
le13 dé embre 2010
Titre :
Étude mathématique et numérique de ristaux
photoniques fortement ontrastés
Jury et rapporteurs :
M. AMMARI Habib, É ole normalesupérieure, Paris Rapporteur
M. BELLIEUD Mi hel, Université de Perpignan Via Domitia Examinateur
M. BONNETIER Eri , Université Joseph Fourier,Grenoble Rapporteur
M. BOUCHITTE Guy, IMATH, Université du Sud Toulon-Var Dire teur de thèse
M. NICOLET André, Institut Fresnel,Marseille Rapporteur
M. SEPPECHER Pierre, IMATH, Université du Sud Toulon-Var Examinateur
Je souhaite adresser mes remer iements les plus profonds à ertaines personnes sans
qui ette thèse n'auraitpu voir lejour :
MonsieurGuyBOUCHITTE, monmaîtrede thèse, quim'a transmissapassionpour
les métamatériaux et qui a partagé ave moi ses très nombreuses onnaissan es. Je le
remer ie pour sagrande disponibilité et sapatien e parti ulièrementdurant la période
de réda tion.
Éri BONNETIER et Habib AMMARI pour avoir ee tué la déli ate tâ he de
rap-porter mathèse.
Frédéri ZOLLAetAndréNICOLET,pouravoirfaitpartiedemonjury.Jelesremer ie
égalementde m'avoira ueilliàMarseilleetprodiguéde nombreux onseilsnumériques,
en parti ulierà propos des élémentsd'arêtes de Nédéle .Mer i à André d'avoir a epté
de rapporter ma thèse de son pointde vuephysique.
Mi hel BELLIEUD, d'avoira epté d'être membre de mon jury.Je leremer ie
égale-mentdem'avoirorientéversGuydansmon hoixdethèseetdem'avoirsuiviet onseillé
au début de es trois années de travail.
PierreSEPPECHER,pouravoira eptéd'êtremembrede monjuryetpourson ours
de al ul des variationsque j'ai suivien première année ave grand intérêt.
DidierFELBACQ,pourm'avoira ueillidenombreuses foisàMontpellieretpour ses
onseils, en parti ulier sur la méthode d'approximationspe trale du hapitre6.
Cédri GALUSINSKI,pourlesnombreuses dis ussionsquenousavonseues autourde
problèmes numériques.
Un grand mer i à l'ensemble des membres du laboratoire IMATH pour leur a ueil
sympathique et les é hanges, s ientiques ou non, que j'ai eu ave eux durant es trois
années.
Mi kaël BARBOTTEU, mon en adrant de stage de M2 à Perpignan, pour m'avoir
initié aux joies de l'analyse numérique et de la programmationen Fortran, outils sans
lesquels le hapitre 6n'aurait pu voirle jour.
Toute l'équipe enseignante de l'Université de Perpignan, sour e de ma passion pour
les mathématiques.
Unremer iement àmafamilleetmes amis pour leur soutienae tifetleurs
Introdu tion 1
1 Contexte physique 7
1 Dira tion d'une onde éle tromagnétique . . . 7
1.1 Équations de Maxwell . . . 7
1.2 Régime harmonique . . . 8
1.3 Lois onstitutives . . . 9
1.4 Problème de dira tion, onditions de rayonnement . . . 12
1.5 Métal inniment ondu teur. . . 14
1.6 Les as de polarisation
E//
etH//
. . . 152 Métamatériaux et ristaux photoniques . . . 16
2.1 Indi e de réfra tionnégatif . . . 18
2.2 Fréquen es interdites . . . 19
2.3 Comment obtenirdes résonan es,milieuxextrêmes. . . 20
3 Appli ations ré entes . . . 20
3.1 Super-lentille . . . 20
3.2 Cape d'invisibilité. . . 21
2 Outils mathématiques 23 1 Éléments d'analyse fon tionnelle . . . 23
1.1 Espa es de Sobolev . . . 25
1.2 Fon tions périodiques . . . 27
1.3 Compa ité par ompensation: lemmediv-rot . . . 31
1.4 Élémentsde théoriespe trale . . . 32
1.5 Un peu de théorie des probabilités. . . 37
1.6 Résultats lassiques pour le problème de dira tion . . . 38
2 Homogénéisation . . . 40
2.1 Notion de milieuxee tifs . . . 40
2.2 Convergen e double-é helle. . . 41
2.3 Exemples de limitesdouble-é helle . . . 47
3 Nanobres métalliques et tenseurs de permittivité réalisables 51 Introdu tion . . . 51
1 Homogénéisationde nano-bresmétalliques ( as apa itaire) . . . 52
1.1 Des ription de la stru ture . . . 52
2 Loi ee tive obtenue par homogénéisation réitérée . . . 59
2.1 Des riptionde lastru ture . . . 59
2.2 Résultatprin ipalet simulationsnumériques . . . 61
2.3 Estimations etrésultats préliminaires . . . 66
2.4 Analyse double-é helle . . . 68
2.5 Etude du problème de mi ro- résonan es . . . 71
2.6 Démonstration du théorème prin ipal . . . 74
2.7 Propriétés de la résonan e fondamentale . . . 78
3 Cas de nano-bres orientées dans lestrois dire tions . . . 81
3.1 Varianteave lesdire tions alternées . . . 82
3.2 Varianteave lesbres roisées . . . 84
3.3 Éléments de démonstration . . . 89
3.4 Permittivitésee tives atteignables par homogénéisation . . . 92
Con lusion. . . 93
4 In lusions diéle triques et magnétisme arti iel 95 Historique et des riptiondu modèle 3D . . . 95
1 Résultat prin ipal . . . 98
1.1 Loiee tive homogénéiséeet onvergen e . . . 98
1.2 Simulationsnumériques . . . 100
1.3 S héma de la démonstration . . . 101
2 Estimations et résultatspréliminaires . . . 102
2.1 Comportement du hamp loinde l'obsta le etbornes
L
2
. . . 1032.2 Analyse double-é helle . . . 105
3 Solutions élémentaires sur le tore . . . 106
3.1 Des riptiondu hamp éle triquemi ros opique . . . 106
3.2 Des riptiondu hamp magnétique mi ros opique . . . 107
4 Perméabilité ee tiveen fon tion de lafréquen e. . . 115
4.1 Analyse spe trale sur le tore . . . 115
4.2 Tenseur de permittivité ee tif . . . 116
5 Démonstration du résultatprin ipal . . . 117
5.1 Obtention de laloiee tive . . . 117
5.2 Convergen e fortedouble-é helle. . . 119
5.3 Justi ation de l'hypothèse d'énergie. . . 126
6 Reformulation du problème spe tral (4.47) . . . 126
Con lusion. . . 131
5 Quelques résultats dans le as aléatoire 133 Des ription du modèle . . . 133
1 Résultat prin ipal . . . 136
2 Cadre mathématique sto hastique . . . 138
2.1 Des riptionde l'ensembledes évènements
Ω
. . . 1383 Estimations et résultatspréliminaires . . . 143
3.1 Comportementloinde l'obsta le etborne
L
2
. . . 1433.2 Analyse double-é helle sto hastique . . . 144
4 Solutionsélémentaires sur la ellule unité . . . 146
4.1 Cara térisation du tenseur de permittivitéee tif . . . 146
4.2 Cara térisation de laperméabilité ee tive . . . 147
5 Démonstration du résultat prin ipal . . . 149
5.1 Loi ee tive homogénéisée . . . 149
5.2 Convergen e forte double-é helle . . . 150
5.3 Justi ation de l'hypothèse d'énergie . . . 154
6 Loi de perméabilité ee tive dépendantde lafréquen e . . . 154
6.1 Simulationsnumériques . . . 155
6.2 Le as de diéle triques ave très faiblespertes . . . 155
6 Approximation numérique des tenseurs ee tifs 161 Introdu tion . . . 161
1 Méthode de Galerkinpour l'approximation spe trale . . . 162
2 Approximation du tenseur
ε
eff
(ω)
obtenu dans le hapitre3 . . . 1653 Approximation du tenseur
µ
eff
(ω)
obtenu dans le hapitre4 . . . 1673.1 Élémentsd'arêtes de Nédéle . . . 167
3.2 Un résultat de densité . . . 174
3.3 Approximation du tenseur
µ
eff
. . . 1804 Cal ul ee tifdes opérateurs dis rétisés . . . 181
4.1 Noyau de Green périodique. . . 181
4.2 Extra tion de la singularité du noyau.. . . 183
Con lusion et perspe tives 187
Dans le milieu des années 90, les avan ées en nano-te hnologies ont rendu possible
l'élaboration de matériaux arti iels dont le omportement vis-à-vis des ondes
éle tro-magnétiques est tout à fait surprenant et, pour ette raison, ils sont appelées parfois
métamatériaux. Depuis lors, es matériaux intéressent beau oup la ommunauté
s ien-tique, notammentdansledomainede l'optique,en raisonde leur apa itéà ontrler
la propagation lumineuse.
Ces milieux sont en fait des matériaux omposites (plus ou moins stru turés) pour
lesquels une théorieee tive peut parfois être mise en ÷uvre etfait apparaître des
ten-seurs de permittivité ou de perméabilité qui dièrent omplètement de eux que l'on
peut ren ontrer dans des milieux homogènes naturels. Dansledomainede l'optique, des
avan ées majeures ont été obtenues ré emment par J. B. Pendry ainsi que M. Lassas,
G. Uhlmann et al. [27℄. Notamment, Pendry a obtenu en 1996 [43℄ un milieu à
per-mittivité négative en dessous d'une fréquen e de oupure et en 1999 [42℄ il obtient un
milieu àperméabilité négative dans ertainesbandes de fréquen es.Dans ha unde es
as, les stru tures envisagées sont formées de mi ro- omposants métalliques de grande
ondu tivité formant diérents motifs disposés périodiquement (bres parallèles dans
le premier as et anneaux fendus dans le se ond). L'asso iation de es deux stru tures
permet d'obtenir un milieu se omportant,à ertaines fréquen es, omme un milieude
permittivité et de perméabilité simultanément négatives [38℄. Il s'agit de l'un des
mé-tamatériaux les plus populaires du fait de ses propriétés de réfra tion inverse. Notons
que, bien des années auparavant, quelques appli ations théoriques de tels matériaux à
indi es négatifs(notammentleslentillesplanes)avaientété dé ouvertespar Veselago et
présentées dans son élèbre arti le de 1968 [51℄.
Ces matériaux omposites sont souvent formés d'une stru ture périodique dont les
omposantssontmétalliquesoudiéle triques ave des paramètres onstitutifs
(permitti-vité, ondu tivité) présentant de forts ontrastes ave lamatri e (ou le vide)les
entou-rant.Unetellestru tureest illuminéeparuneondein identedontlalongueurd'ondeest
grande devant la taille et l'espa ement de es in lusions. C'est pour ette raison que le
omportementma ros opique de tellesstru tures peut parfois êtreassimilé à elui d'un
milieu homogène dé rit par des paramètres ee tifs : l'étude mathématique est ainsi
pla ée dans le adrede l'homogénéisation.
Les obje tif prin ipaux de ette thèse sont :
- Comprendresousquelles onditions (géométriedes in lusions,ordre du ontraste
rela-tivementàlapériode)lastru ture ompositese omporteasymptotiquement ommeun
obsta le homogène ara térisé par des tenseurs ee tifsde permittivitéetde
in idente et plus parti ulièrement dans le as où es tenseurs admettent des valeurs
propresde partieréelle négative.
Nous nous pla erons essentiellement dans le domaine de l'optique (longueur d'onde
inférieure à 800 nm) où la perméabilité des matériaux reste pro he de elle du vide.
Les eets de ontraste on erneront don le oe ient de permittivité (qui peut être
assez importantnotamment pour des métaux).
Dans ha une des stru tures étudiées, nous ee tuerons une analyse asymptotique
relativement à un petit paramètre noté
η
en fon tion duquel nous ferons varier la pé-riode, la permittivité relativedes in lusionsainsi que leur géométrie. Plus pré isément,la période de la stru ture sera
dη
(oùd
est un paramètre de normalisation), les in lu-sions o uperont un sous-ensembleΣ
η
de l'obsta le dira tantB ⊂ R
3
et
ε
η
(x)
dé rira lo alement la permittivité du milieu.La stru ture dépend ainsi du seul paramètreη
et reste ontenue dans le domaine bornéB
. Nous onsidérons alors, pour toutη > 0
, leproblème de dira tion d'une onde in idente mono hromatique
(E
inc
, H
inc
)
(représen-tantles hampséle triquesetmagnétiques venant de l'inni),indépendantede
η
etde fréquen eangulairedonnéeω > 0
.Le hampéle tromagnétiquetotal(E
η
, H
η
)
estalorssolutiondu système de Maxwell
(
rot
E
η
= iωµ
0
H
η
,
rot
H
η
=
−iωε
0
ε
η
E
η
.
(0.1)
I i
ε
0
etµ
0
sont les permittivité et perméabilité du vide (si bien queε
η
= 1
dansR
3
\ Σ
η
) etles équations dans (0.1) sont vériées au sens des distributions sur toutR
3
.
Larésolutiondu système(0.1) oupléàdes onditionsd'ondes sortantesàl'innipourle
hamp dira té
(E
η
− E
inc
, H
η
− H
inc
)
onduità unesolution unique(E
η
, H
η
)
.Notre problèmemathématiqueprin ipalest lassiqueen théoriedel'homogénéisation:ils'agitd'étudierle omportementasymptotiquequand
η
tendvers0
de(E
η
, H
η
)
etd'identier le hamplimite(E, H)
en tantquesolutiond'unproblèmede dira tion ara térisépar des tenseursee tifshomogénéisés. Danslessituationsquenousallons ren ontrer, etteétude s'avère déli atepour diérentes raisons:
L'obsta le
B
estbornéettridimensionnel: elaex lutlapossibilitéderéduirel'étudeau as de hamps éle triques ou magnétiques polarisés. Notons que ette hypothèse
simpli atri eesttrèssouventutiliséeparlesphysi iensetpermetderamenerlesystème
(0.1) à une équation de type Helmoltz en dimension deux. Elle est légitime seulement
quand l'obsta le est invariantdans une dire tion (don non borné).
Le fait de hoisir un fa teur de ontraste important (milieux extrêmes) donne un
rle ru ial àla topologiedes in lusionsausein de la ellule de périodi ité.
Dans ertains as, la re her he d'une loi homogénéisée dé rite par des tenseurs de
permittivitéetdepermittivités'avèreinfru tueuse.L'analyseasymptotiquepeuteneet
onduire à des loisee tives non lo ales omme nous leverrons dans le hapitre3.
Due à la nature ve torielle du système de Maxwell et au fait que les estimations à
priorimettenten jeuuniquement lerotationneldes hamps
E
η
etH
η
,ilest très déli atd'établir une borne uniforme de es hamps dans
L
2
Nous onsidéreronsessentiellementdeuxtypesdestru tures(parfoisave unevariante
sto hastique):
Dansun premier as, elles sont omposées d'in lusionsmétalliquesfortement
ondu -tri es ave faible taux de remplissage (pour limiter la dissipation).C'est de ette façon
que nous atteindrons des tenseurs de permittivité négatifs.
Dans le se ond as, es stru tures seront omposées d'in lusions fortement
diéle -triquesdisposéesave unefra tionvolumiquerestantstri tementpositive.Ilenrésultera
du magnétismearti iel etdes tenseurs de perméabiliténégatifs.
Danslesdeux as, laloihomogénéiséeglobaleserarégie parun problèmespe tralsurla
ellulede périodi ité(mi ro-résonateurs)quiapparaîtralorsde l'analyseasymptotique
double-é helledu hamp
(E
η
, H
η
)
.Lesos illationsde es hampsàl'ordredelapériodeη
sont en faitex itées par des résonan es internes asso iées.Le plan du manus rit est le suivant:
Après quelques rappels sur les équations de Maxwell, nous présentons brièvement
dans le premier hapitre les ristaux photoniques et métamatériaux ainsi que quelques
appli ations ré entes.
Nous introduisonsdans lese ond hapitre les diérentes notations et notions
mathé-matiques qui seront utilisées tout au long de la thèse. Nous y présenterons notamment
la méthode de onvergen e double-é helle ave quelques exemples illustratifs, quelques
éléments on ernant les espa es de Sobolev périodiques ainsi que la théorie spe trale
d'opérateurs ompa ts.
Dansletroisième hapitre,nousproposonsla onstru tiond'un ristalphotonique 3D
onduisant à un tenseur de permittivité ee tif négatif. C'est à notre onnaissan e le
premier résultat mathématiquerigoureux permettant d'obtenir de tels matériaux
ee -tifs dans le adre de la dira tiond'onde éle tromagnétique par un obsta leborné 3D.
Notre métamatériauest onstruit en deux étapes :
- Lapremière, inspiréedes travauxde D.Felba q etG.Bou hitté[12℄, onsisteà
onsi-dérer un omposite forméde bresmétalliques parallèlestrès nes, très ondu tri es et
de longueur nie. Contrairement à l'idée ommunément admise, la loi onstitutive qui
résulte de l'homogénéisationd'unetellestru ture est non lo ale(toutefois une
permitti-vité négativepeut être atteinte lorsque lalongueur des bres est innie [25℄).
- La se onde étape est entièrement nouvelle. Elle onsiste à onsidérer une stru ture
formée delareprodu tionpériodique,àunepetiteé helle,du matériau omposite
pré é-dent.Enappliquantune pro édured'homogénéisationréitérée, nousobtenons unmilieu
ee tif lo altridimensionnel dé rit par un tenseur de permittivitédépendant de la
fré-quen e et faisant intervenir un problème spe tralsur la ellule unité.
Le tenseur ee tif obtenu dépend en outre des diérentsparamètres physiques
dé ri-vant la stru ture ( ondu tivité, taux de remplissage des bres, oe ient apa itaire).
pondre àdes questions on ernant lesmilieuxatteignables par homogénéisationtelles
quetraitéesdansl'arti leré entde G.Milton[34℄ (voiraussi lerésultatde P.Seppe her
[15℄ dans le as de l'élasti itélinéaire).
Dans le quatrième hapitre, nous proposons une extension 3D des résultats obtenus
dansun adrebidimensionnelpar J.Pendry[39℄en 2002puisdémontrésrigoureusement
par G. Bou hitté etD. Felba q [20℄ en 2005. Rappelons que dans es travaux, le ristal
photoniqueétait onstitué d'unréseaude bres diéle triquesparallèlesde longueur
in-nieet,pourun hoixjudi ieuxdu ontraste,faisaitapparaîtreuneperméabiliténégative
dans ladire tion des bres.
La stru ture que nous étudions i i est formée d'in lusions simplement onnexes
(ty-piquement des sphères), fortement diéle triques, et disposées périodiquement au sein
d'un domaineborné de
R
3
. En maintenant onstant le diamètre optique des in lusions
( e qui impose un ontraste de l'ordrede
1/η
2
), l'analyse double-é helle faitapparaître
unea tivitémagnétique auniveaudu systèmed'équations (ve torielles) surla ellulede
périodi ité. Ce système est résolu par méthodes spe trales et fait apparaître des
réso-nan es.Ilest entièrementdéterminéparle hampmagnétiquema ros opiquequirésulte
d'une moyennisation géométrique parti ulièreliée au1-formesdiérentielles sur letore.
Notre résultat d'homogénéisation onduit àune loide perméabilité lo ale dé ritepar
un tenseur ee tif dontlesvaleurs propressontde partieréelle hangeant de signe ave
la fréquen e. Ce i est une alternative à la élèbre onstru tion de Pendry [42℄ formée
d'anneauxfendus quiaété étudiéemathématiquementpar R.V.Kohn etS.P.Shipman
[30℄ dans un as 2D etpar G. Bou hitté et B. S hweizer [9℄ dans le as général3D.
Dans le inquième hapitre, nous nous intéressons à l'extensiondes résultatsdu
ha-pitre4lorsquelesin lusionssontdisposéesaléatoirement.Nousnous plaçonsdansle as
simplié d'une stru ture innie et invariante dans une dire tion an de pouvoir
onsi-dérer des hamps polarisés et rendre ainsi le problème bidimensionnel. Cette stru ture
est formée de bres ir ulaires parallèles innies dont les se tions sont des disques qui
restent dans un domaine borné de
R
2
. La disposition ( entres, rayons) et la
permitti-vitéde es in lusions ir ulairessontaléatoiresetrespe tent unehypothèsed'ergodi ité
adéquate.
L'analyse asymptotique est ee tuée en utilisant une variante sto hastique de la
onvergen e double-é helle introduite par Zhikov etPiatnitski dans [53℄. Nous mettons
en éviden e un ritère sur la loi de distribution des rayons et des permittivités
per-mettantde justier l'analyseasymptotique. Laloihomogénéiséeest déterministe etfait
intervenir uneperméabilitéee tivedonnée expli itementenfon tion delafréquen e et
de la loide probalilitéde ladistribution initiale.
Ledernier hapitredelathèseestdédiéàl'analysenumériquedestenseurs de
permit-tivitéetperméabilité ee tifsobtenusdans les hapitres3 et4.Dans ha un des as, le
tenseur est ara tériséparlesvaleursetve teurs propresduproblèmespe traldé rivant
lesrésonan es mi ros opiquesde la stru ture etdoit être al ulé numériquement. Nous
tral sera dé rit par un opérateur déni sur un espa e de fon tions à divergen e nulle.
La dé omposition en éléments nis de e dernier sera déduite des éléments d'arêtes de
Nédele [36℄.
Dans ha undes as,l'opérateurdis rétisé seraobtenupar l'intermédiaired'unnoyau
de Green périodique évalué à l'aide d'une formulation expli ite [32℄ de laquelle nous
extrairons lessingularités.
Enn, nous donnerons quelques on lusions générales et perspe tives à lan du
Sommaire
1 Dira tion d'une onde éle tromagnétique . . . 7
1.1 Équations de Maxwell . . . 7
1.2 Régimeharmonique . . . 8
1.3 Lois onstitutives . . . 9
1.4 Problème dedira tion, onditions de rayonnement . . . 12
1.5 Métal inniment ondu teur. . . 14
1.6 Les as depolarisation
E//
etH//
. . . 152 Métamatériaux et ristaux photoniques . . . 16
2.1 Indi e deréfra tion négatif . . . 18
2.2 Fréquen es interdites . . . 19
2.3 Comment obtenir desrésonan es,milieuxextrêmes.. . . 20
3 Appli ations ré entes . . . 20
3.1 Super-lentille . . . 20
3.2 Cape d'invisibilité . . . 21
1 Dira tion d'une onde éle tromagnétique
1.1 Équations de Maxwell
Le hamp éle tromagnétique est représenté à l'aide de quatre fon tions ve torielles
dépendant de laposition
x
∈ R
3
etdu temps
t
∈ R
+
:
E
: le hampéle trique,H
:le hamp magnétique,D
: le hamp de dépla ement éle trique,B
:l'indu tion magnétique. Les équationsde Maxwell lient es hamps auxtermes sour esρ
: ladensité de harge etJ
: la densitéde ourant, au travers du système d'équations suivant :rot
E = −
∂
B
∂t
, rot
H = J +
∂
D
∂t
,
div
D = ρ
, div
B = 0 .
(1.1)Dans les situations usuelles, les hamps
E, H, D
etB
sont des fon tions de arrélo- alement sommablequi peuvent admettre des singularités (dis ontinuités), notamment
lorsque le milieu dans lequel se propage l'onde est hétérogène. Pour ette raison, les
équationsapparaissantdans (1.1)doiventêtreenvisagées ausens desdistributions(voir
hapitre2).Ce pointest fondamental etpermetde mieux omprendreles onditions de
transmissionsdes hamps àla traversée d'une interfa e.
1.2 Régime harmonique
On sait, grâ e à la transformée de Fourier, que toute fon tion réelle
f (x, t)
peut être onsidérée omme superposition d'une innité de fon tions sinusoïdales en temps. Cesrégimes sinusoïdaux, dits aussi régimes harmoniques, vont ainsi jouer un rle essentiel
dans l'étudedes équationsde Maxwell.
Transformée de Fourier. Au lieude nous intéresser auxfon tions
E, H, D, B, ρ
etJ
, nous allons onsidérer leur transformée de Fourier partielle par rapport à la variabletemporelle. Ce sont des distributions, notées
E, ˆ
ˆ
H, ˆ
D, ˆ
B, ˆ
J
, ˆ
ρ
, de la variable(x, ν)
oùν
est lavariable onjuguée det
.Suivant les notations du livre de S hwartz [47℄, nous utiliserons la transformée de
Fourier qui,à toute fon tion
f
∈ L
1
(R)
,asso iela fon tion
f (ν)
ˆ
dénieparˆ
f (ν) :=
Z
R
f (t)e
−2iπνt
dt ,
et qui peut être étendue aux distributions tempérées. D'un point de vue physique, la
variable
ν
représente lafréquen edes hampsetnous utiliserons pluttlavariableω :=
2πν
qui désignela fréquen e angulaireoupulsation.Il est maintenant fa ile de déduire des équations (1.1) les relations vériées par les
transformées de Fourier pour haque valeur
ω
de lafréquen e angulaire.rot ˆ
E
− iω ˆ
B
= 0 , rot ˆ
H
+ iω ˆ
D
= ˆ
J
,
div ˆ
D
= ˆ
ρ
, div ˆ
B
= 0 .
(1.2)
Les équations de Maxwell en régime harmonique. On se pla e dans le as où
les hamps et les sour es dépendent sinusoïdalement du temps, 'est-à-dire si toutes
omposantes de hamps, toutes omposantes de
J
ainsi que la densité de hargeρ
,s'é rivent sous laforme
U(x, t) = a(x) cos(ωt + φ(x)) .
(1.3) Bienentendu,nouspouvons hoisiraussiladépendan ecos(
−ωt+φ(x))
.Ilest ommodede représenter les hamps de ette forme à l'aide de la quantité omplexe
U(x) :=
a(x)e
−iφ(x)
(qui ne dépendent que de la variabled'espa e) vériantla relation
Si nous avions hoisi la dépendan e
cos(
−ωt + φ(x))
pourU
, la dénition deU(x)
deviendrait
U(x, t) = ℜ(U(x)e
iωt
)
. Danstoute la thèse nous utiliserons une dépendan e
temporelle en
e
−iωt
.
À l'aide de l'équation (1.4), nous introduisons les fon tions de
L
2
loc
(R
3
; C
3
)
,E
,H
,D
,B
,J
etρ
∈ L
2
loc
(R
3
; C)
(ne dépendant que dex
∈ R
3
) asso iées aux hamps réels
E, H, D, B
etaux sour esJ , ρ
.Ces quantités omplexes vérient alors lesystème de Maxwellharmonique
rot
E
− iωB = 0 , rot H + iωD = J ,
div D = ρ
, div B = 0 .
(1.5)
1.3 Lois onstitutives
Pour simplier, plaçons nous en régime harmonique de pulsation
ω > 0
. Le milieu dans lequel l'onde éle tromagnétique se propage est dé rit par les relations liant d'unepart
D
àE
etd'autre partB
àH
.Propagation dans le vide.
Dans levide, es relationssont simplementdes relations de proportionnalité
D
= ε
0
E
etB
= µ
0
H
,
où
ε
0
etµ
0
sont onstantes de permittivité et de perméabilité du vide. Lorsque l'on se pla e en l'absen e de harge et de ourant (ρ = 0
etJ
= 0
), les équations (1.5) deviennentrot
E
= iωµ
0
H
,
rot
H
=
−iωε
0
E
.
(1.6)
En prenant le rotationnel su essivement dans les équations (1.6) et en exploitant le
fait que
div H = div E = 0
, on déduit que toutes les omposantes de(E, H)
satisfont l'équation de Helmholtz∆u + k
0
2
u
= 0
dansR
3
,
(1.7) oùk
0
:=
2π
λ
= ε
0
µ
0
ω
représente lenombre d'onde etλ
la longueur d'onde.Ondes planes.
Ce sontles solutionsde (1.7) de laforme
u(x) = A e
ik·x
,
(1.8)où
k
∈ R
3
vérie
|k| = k
0
. Cette solution parti ulièreu(x)
représente une onde plane d'amplitudeA
, venant de l'inni etse propageant dans la dire tionk
.Ce type d'onde a un rle importantdans les problèmes de dira tionoù un obsta le
ontenu dans le vide est illuminé par une onde in idente que l'on dé ompose en la
superposition d'ondes planes ( e qui orrespond à une transformée de Fourier en
x
de l'onde in idente).Dans
R
3
, on onnaît le noyau de l'équation de Helmholtz obtenu en résolvant, au sens
des distributions, l'équation
∆G + k
2
G
= δ(x)
dansR
3
,
où
δ
est la distribution de Dira en zéro. Cette équation a deux solutions parti ulières radialesdonnées parG
±
(x) :=
−
1
4π
|x|
e
±ik|x|
.
(1.9)
Siune amplitude omplexe est de laforme
U(x) =
1
|x|
e
±ik|x|
,
lafon tion réelle
U(x, t)
quilui est asso iée estU(x, t) =
1
x
cos(ωt
± k|x|) =
1
x
cos
ω t
±
k
|x|
ω
,
e qui orrespond à une onde sphérique (les surfa es équiphases et équiamplitudes sont
des sphères) ave le signe
±
suivant que l'ondeest entrante ousortante.Propagation enmilieuhétérogène. Loi lo ale. Danslesmilieuxusuels,lesrelations
onstitutivessont données par
D
= ε
0
ε
r
(x, ω) E
etB
= µ
0
µ
r
(x, ω) H ,
où
ε
r
(x, ω)
etµ
r
(x, ω)
sont des tenseurs d'ordre deux qui représentent les permittivité et perméabilité relatives en haque point de l'espa e. Les hétérogénéités du milieu setraduisent par la dépendan e de es tenseurs par rapport à la variable
x
(qui est en généraldis ontinue). Leséquations de Maxwell (1.5) prennent ainsi laformerot
E
= iωµ
0
µ
r
(x, ω) H , rot H =
−iωε
0
ε
r
(x, ω) E + J ,
div(ε
r
(x, ω) E) =
ρ
ε
0
.
(1.10)
Il restemaintenant àpré iser le ourant
J
.Dans le as de milieuxdiéle triquesparfaits (isolant éle trique), onaJ
= 0
et de e faitρ = 0
.Ainsi,les équationsde Maxwell sontdonnées par
rot
E
= iωµ
0
µ
r
(x, ω)H
,
rot
H
=
−iωε
0
ε
r
(x, ω) E .
(1.11) Dans lesmilieuxmétalliques,onse réfère en généralà laloi d'Ohmdonnée paroù
σ(x, ω)
est la ondu tivité dumatériauaupointx
. Pour unmilieudonné, la ondu -tivitéσ
dépend très fortement de la fréquen e et il s'avère qu'elle est très di ilement mesurable dans le domainede l'optique. Un métal qui satisfait la loi d'Ohm (1.12) estappelé métalohmique.
Dansle as dematériauxinniment ondu teurs, lasituationdevientplus omplexe
dans la mesure où le ourant
J
obtenu dans l'analyse limiteσ
→ +∞
, devient unedistribution singulière on entrée sur lebord du ondu teur.
Formulationmixte métal-diéle trique.
É rivons te à te les relations onstitutivesdonnées dans les diéle triques et dans
les métaux ohmiques:
dans le métalohmique : dans lediéle trique :
(
rot
E
= iωµ
0
µ
r
H
,
rot
H
=
−iωε
0
ε
r
E
+ σ E =
−iωε
0
(ε
r
+
iσ
ωε
0
)E ,
(
rot
E
= iωµ
0
µ
˜
r
H
,
rot
H
=
−iωε
0
ε
˜
r
E
.
(1.13)
Il apparaît alors par simple omparaisonque les équationsdu as métalliquesont
iden-tiques à elles du as diéle trique dès que
˜
µ
r
= µ
r
etε
˜
r
= ε
r
+
iσ
ω
.
(1.14)Ainsi,unmétalohmiquehomogène
(ε
r
, µ
r
, σ)
parundiéle triquehomogène(˜
ε
r
, ˜
µ
r
)
peut être vu de la même manière qu'un diéle trique homogène de permittivité relativeε
˜
r
donnée par (1.14). De e fait, la quantitéJ
dans le système de Maxwell est in orporée dans le se ond membre−iωε
0
ε
˜
r
E
de la se onde équation de la se onde équation de Maxwell.Laquantitéd
= ε
0
ε
˜
r
E
seraappelée ourantdedépla ement.Pourlephysi ien, e ourantestunequantitéma ros opique:ellesedistinguedu ourantliéàlaloid'Ohmque l'on observe àl'é helle de l'éle tron.
Conditions de transmission.
Rappelons que les équations (1.11) sont à interpréter au sens des distributions dans
R
3
.De e fait,elle ontiennentintrinsèquementdes onditions de transmissiondans des zones de dis ontinuité des oe ientsε
r
,µ
r
. Considérons une surfa eS
séparant deuxmilieux homogènes
B
+
et
B
−
, ou même plus généralement deux milieux pour lesquels
ha undesparamètres
ε
r
,µ
r
etσ
sontdesfon tions ontinues.Cha unde es oe ients est dé rit par les omplexes(ε
±
, µ
±
)
de lafaçonsuivante
ε
r
(x) = ε
+
1
B
+
(x) + ε
−
1
B
−
(x) ,
µ(x) = µ
+
1
B
+
(x) + µ
−
1
B
−
(x) .
De telles surfa es se ren ontrent typiquement à l'interfa e entre deux milieux. Dans
ha undes domaines,lesfon tions
E, H
sontrégulières,aumoinsune foisdiérentiable mais elles subissent éventuellement un saut à la traversée deS
. Dans le as oùρ
etJ
sont des fon tions régulières, on peut déduire des équations (1.11) les onditions dera ordement suivantes
(ε
r
E)
+
· n = (ε
r
E)
−
· n , (µ
r
H)
+
· n = (µ
r
H)
−
· n ,
ave
n
un ve teur unitaire normal àS
et(E
±
, H
±
)
la restri tion à
B
±
de
(E, H)
(voir hapitre 2 pour plus de détails sur lathéorie des distributions).Ainsi,dès que lesfon tions
ρ
etJ
sont susamment régulières, on a ontinuité des omposantes tangen-tielles deE
etH
ainsi que la ontinuité de la omposante normale deD
:= ε
0
ε
r
E
etB
:= µ
0
µ
r
H
.1.4 Problème de dira tion, onditions de rayonnement
Supposons qu'un fais eau lumineux é laire un objet opaque. Certain des rayons sont
don bloqués par l'objet et il peut apparaître derrière elui- i une zone d'ombre. Ce i
n'est exa t que si l'objet est grand devant la longueur d'onde in idente. Dans le as
ontraire, lephénomène est plus omplexe et tout se passe ommesi l'obsta le se
om-portait à son tour omme une sour e lumineuse émettant un hamp, dit hamp
dif-fra té, dans tout l'espa e. Mathématiquement, ela revient à onsidérer un domaine
borné
B ⊂ R
3
représentant l'obsta le dira tant et une onde in idente
(E
inc
, H
inc
)
. On
sepla e en régime harmoniquede fréquen e angulaire
ω
oùladépendan e en temps est de la formee
−iωt
. Le hamp éle tromagnétique total
(E, H)
est la somme du hampin ident etdu hamp dira té.Il vérie leséquations de Maxwell
(
rot
E
= iωµ
0
H
,
rot
H
=
−iωε
0
ε
r
E
,
(1.15)
où
ε
r
= ε
r
(x, ω)
est la permittivité relative en haque point de l'espa e et vérieε
r
(x, ω) = 1
hors deB
(i i on se pla e en fréquen e optique e qui justie le hoixµ
r
= 1
).Pour obtenirl'existen e etl'uni itéde lasolutionde (1.15), ilfautajouter une
ondi-tionauxlimitesàl'inni.Cette ondition portesur le omportementdu hampdira té
(E
d
, H
d
) := (E
− E
inc
, H
− H
inc
)
qui doit se omporter à l'inni omme la superpo-sitiond'ondes sortantes. Plus pré isément,ildevra vérierla onditionde Silver-Müllersuivante
(E
d
, H
d
) = O
1
|x|
,
ωε
0
x
|x|
∧ E
d
− k
0
H
d
= o
1
|x|
.
(1.16)Defaçon équivalente, seréférantàlasolutionsphériquesortantede l'équationde
Helm-holtz
φ
donnée par (1.9) i.e.φ(x) =
e
i k0 |x|
4π|x|
, ette ondition peut être réduite sous la formed'une équation intégrale.Cette relationdue à Stratton et Chuest donnée parE
d
η
(x) =
Z
|z|=R
iωµ
0
φ(x
− z)
z
|z|
∧ H
d
η
+
∇φ(x − z) ∧
z
|z|
∧ E
d
η
dσ ,
H
d
η
(x) =
Z
|z|=R
−iωε
0
φ(x
− z)
z
|z|
∧ E
d
η
+
∇φ(x − z) ∧
z
|z|
∧ H
d
η
dσ ,
où
dσ
désigne la mesurede surfa e. Elle permet d'exprimer le hamps(E
d
, H
d
)
à
l'ex-térieurd'une boule
B
R
de rayonR
(en dehorsde laquelleon adu vide,ε
r
= µ
r
= 1
) en fon tion de sa tra esur lasphère{|x| = R}
.P =
1
2
E
∧ H .
Ceve teurpermetde ara tériserl'énergieéle tromagnétique
W
B
dissipéepareetJoule lors de la dira tionde l'onde in idente. On ala relationsuivanteW
B
=
ℜ
Z
S
P · n ds
,
où
S
est une surfa e fermée délimitant un domaineΩ
telqueB ⊂⊂ Ω
(voir[44℄). À l'aide des équations (1.15) etd'une intégration par parties, onobtientW
B
=
1
2
ℜ
iωε
0
Z
Ω
ε
r
|E|
2
dx
− iωµ
0
Z
Ω
|H|
2
dx
(1.17)=
−
1
2
ω ε
0
ℑ(ε
r
)
Z
Ω
|E|
2
dx .
(1.18)En parti ulier,sil'obsta le est un métalohmique ara térisé parune ondu tivité
σ
, on déduit de (1.15) que l'énergiedissipée par le métal est donnée parW
B
=
−
σ
2
Z
Ω
|E|
2
dx .
(1.19)Les paramètres
ε
,µ
dans le domaine de l'optique. Comme nous l'avons faitre-marquer,lesmatériauxsontgénéralementdispersifs, 'est-à-diredé ritspardestenseurs
de permittivité etde perméabilité qui dépendent de lafréquen e
ω
de l'onde in idente. Dans les problèmes de dira tion que nous étudierons dans ette thèse, lafréquen e del'onde in idente sera toujours dans le domaine de l'optique. Ce domaine est formé des
ondes infrarouges, dont les fréquen es sont omprises entre
300
GHz et375
THz (lon-gueur d'onde entre0.8 µ
met1
mm),ainsi quede la lumière visible dontles fréquen es sont omprises entre375
THz et750
THz (longueur d'ondeentre0.8 µ
met0.4 µ
m). On pré ise que lesmatériaux ompositesque nous onsidérerons serons toujours onstituésde matériauxhomogènes lassiques(naturels). Or, dans e domainede fréquen es, tous
les milieux naturels, métalliques ou diéle triques, ont une perméabilité relative pro he
de
1
(alors quelapermittivitérelativeasapartie réellepouvantvarierentre des valeurs négatives dans le as de métaux et de grandes valeurs pour des diéle triques. Enpra-tique, nous seronsdon ontraintde onsidérer des milieuxdé rits parune perméabilité
relative
µ
r
= 1
et le seul degré de liberté sur les paramètres onstitutifs on ernera la permittivitérelativeε
r
(que nous hoisirons àforts ontrastes).Donnonsquelquesexemplesde permittivitéquel'onren ontre dansledomainevisible
Matériau Longueur d'onde
(µm)
Permittivité relative Or 0.4 -2.4+6.4i 0.83 -2.9+2i Argent 0.4 -3.77+0.67i 0.82 -30.2+1.59i Cuivre 0.41 3.5+5.2i 0.83 -27.6+2.73i Sili ium 0.4 -27.6+2.73i 0.8 13.6+0.04iNotons quedansledomainedes mi ro-ondes(defréquen e omprisesentre
300
Mzet300
Gz) on peut utiliser lemodèle de Drude pour dé rirepré isément le omportement des métaux ohmiques. La permittivitéε
r
d'un tel métal vérie alorsε
r
= 1 +
iσ
ε
0
ω
où
σ
est la ondu tivité donnée parσ =
ε
0
τ ω
2
p
1
− iωτ
,
ave
ω
p
etτ
des paramètres dé rivant le métal (respe tivement la fréquen e plasma et le temps de ollision moyen). Pour les fréquen es élevées ( omme elle de l'optique) emodèle perd de sapré ision etne sera don pas utilisé i i.
1.5 Métal inniment ondu teur.
Pour étudier les phénomènes de dira tion par des obsta les métalliques,on utilise
parfois lemodèledu métalinniment ondu teur. Il s'agitd'un milieuthéoriqueobtenu
en passant à lalimite quand la ondu tivité
σ
tend vers l'inni dans un métal ohmique dé rit parε
r
= 1 +
iσ
ωε
0
.
Considérons un telmilieu o upant un volume
B ⊂ R
3
de frontière
Γ
.Le hampéle tromagnétiqueest nulàl'intérieurde
B
etilapparaîtdeplusun ourantJ
Γ
etunedensitéde hargeρ
Γ
lo alisés surlasurfa e(voir[44℄).Ennotantn
lanormale orientée de l'intérieur vers l'extérieur deB
, les onditions de transmission sont données surΓ
parn
∧ E = 0 , n ∧ H = J
Γ
δ
Γ
,
n
· H = 0 , n · D = ρ
s
δ
Γ
.
(1.20)
Notons que dans e as, bien que la ondu tivité onverge vers l'inni dans la relation
(1.19), le métal ne dissipe plus d'énergie (nous renvoyons à [13℄ pour la
démonstra-tion).Euristiquement,l'énergiedissipée limiteest ara tériséepar leterme
R
Γ
E
· J
Γ
qui s'annule puisqueE
est normal àΓ
alors queJ
Γ
luiest tangentiel(voir (1.20)).Les relations(1.20) ont lieulorsque l'épaisseur du métal reste xée lors du passage à
la limite
σ
→ +∞
. Il est ru ial d'observer que la situation est diérente lorsque l'on autorisele métal às'aner. Dans e as, il peut apparaître des onditions detransmis-sion diérentes. Par exemple, onsidérons la dira tionpar un métal de ondu tivité
κ
h
formantle ylindreD
0
× {−
h
2
,
h
2
}
oùD
0
est un ensembleborné deR
2
Il est montré dans [10℄, quele hamp limite
(E, H)
lorsqueh
→ 0
vérie(
rot
E
= iωµ
0
H
dansR
3
\ Σ
0
,
rot
H
=
−iωε
0
E
dansR
3
\ Σ
0
,
ainsi queles onditionsde transmissionsàlatraversée delasurfa e
Σ
0
:=
D
0
×{x
3
= 0
}
données par
E
+
∧ n = E
−
∧ n ,
[e
3
∧ n] = κ E
+
.
Ainsi, bien que la ondu tivité du métal onsidéré dans et exemple onverge vers
l'inni, les onditions de transmissions limites ne sont pas elles d'un métal inniment
ondu teur maissont ara tériséespar laparamètre
κ
(rapportentre la ondu tivitédu matériau etson épaisseur). Parailleurs, dans e as ladissipation limite par eet joulen'est pas nulleet dépend du paramètre
κ
.Cet exemplemet en éviden eque l'ordrede grandeur du volumed'un obsta le
relati-vement àses paramètres onstitutifsintervientde façon ru ialdans son omportement
limite. En parti ulier, même des matériaux de volume innitésimal peuvent inuer sur
la dispersion de l'onde in idente.
1.6 Les as de polarisation
E//
etH//
Lorsquel'on onsidèreunproblèmededira tionparunestru tureinnieetinvariante
dans une dire tion(par exemple
e
3
),il est intéressant de simplierl'étude du problème en se ramenant à des hamps orientés dans ette dire tion. On dit dans e as que lehamp est polarisé (magnétique si
H
//e
3
etéle trique siE//e
3
).Ily adeux as de polarisationre tiligne,notés
E//
etH//
,qui orrespondentrespe -tivement à des hamps de la forme
E(x) = u(x
1
, x
2
)e
3
etH(x) = u(x
1
, x
2
)e
3
,
(1.21)où
u
est une fon tions alaire( omplexe) indépendantede lavariablex
3
(ainsi,E
etH
sont à divergen e nulle).En prenant su essivement le rotationnel dans ha un des équations de (1.15), il est
fa ile de voirque lafon tion
u
satisfait∆u + ε
r
k
2
0
u = 0
dansR
2
:
dans le as
E// ,
et
div(
1
ε
r
∇u) + k
2
0
u = 0
dansR
2
:
dans le asH// .
Si l'on onsidérait des matériaux de perméabilité variable diérente de
1
, il faudraitnaturellementrempla er
∆u
pardiv(
1
µ
r
u)
dans le premier as et
k
2
0
u
park
2
0
µ
r
u
dans le se ond.Müller (1.16) sesimplient etprennent laforme donnépar Somereld
u = O
1
|x|
,
∂u
d
∂
|x|
− ik
0
u
d
= o
1
p|x|
.
2 Métamatériaux et ristaux photoniques
Les ristaux photoniques sont des matériaux stru turés remarquables dans lesquels
la lumière (ou plus généralement un hamp éle tromagnétique) ne peut se propager
librement. Elle peut être bloquée (réé hie), autorisée uniquement dans ertaines
di-re tions ou même lo alisée dans ertaines zones. Ces matériaux orent don un moyen
de ontrler la propagation de la lumière. Ce sont des matériaux omposites qui sont
généralement onstituésd'unréseau périodiqued'in lusionsdiéle triquesoumétalliques
dont la taille ara téristique de la stru turation est de l'ordre de la longueur d'onde
in idente. La propriété prin ipale des ristaux photoniques est l'existen e de bandes de
fréquen es interdites, 'est-à-dire que la propagation de la lumière est interdite dans
ertaines dire tions et pour ertaines fréquen es. Ce phénomène est onnu sous le nom
de Ele tromagneti Band Gap. On retrouve omme appli ation de et eet plusieurs
dispositifs ommepar exemplelesmiroirsde Braggoulesltresdiéle triques de F
abry-Perot quiontdespropriétés derée tionetde transmissionremarquables(bienquetrès
dépendantes de lafréquen e de l'ondein idente ainsi que de son angle d'illumination).
Notons que l'on ren ontre des ristaux photoniques dans la nature aussi bien dans
lemonde organique queminéral. Eneet, de nombreux animaux présentent des
mi ro-stru turespériodiquessur leursé ailles,leur arapa e ouleursplumesfaisantapparaître
des phénomènes d'irides en e très marqués (variationsrapides de la ouleur apparente
dumatériauenfon tionde l'angled'illumination).Cephénomèneest aussiprésentdans
desstru turesminérales;parexemplel'opale,quiestunero he onstituéedemi ro-billes
de sili e réparties selon un arrangement plus oumoins régulier.
D'unautre té,ilyalesmétamatériauxquisontdes matériaux ompositesarti iels
présentant également des propriétés extraordinaires vis-à-vis des ondes
éle tromagné-tiques. L'é helle de leur stru turation est à la fois grande devant l'é helle atomique
et petite devant la longueur d'onde (de l'ordre de dix fois). En physique, on appelle
ette é helle l'é helle mésos opique.Par exemple, dans la gammedes mi ro-ondes, une
stru ture sera sus eptible d'être un métamatériau si son é helle est omprise entre le
nanomètre et le entimètre environ. Cette ondition sur l'é helle fera que es milieux
hétérogènes pourront parfois être dé rits ma ros opiquement par une loi ee tive (voir
paragraphe suivant). L'intérêt prin ipal de es milieuxarti iels est que ette loi
ee -tivepourraêtreasso iée àdesparamètres depermittivitéetde perméabilitéquel'on ne
ren ontre pas dans lesmilieuxnaturels.
Les métamatériaux sont ainsi des matériaux omposites stru turés qui, vis à vis du
ontrle de la propagation d'ondes éle tromagnétiques, vont jouer un rle similaire à
tions, onpourra voirlesmétamatériaux ommedes ristauxphotoniques a tifsàbasses
fréquen es.
Notion de paramètres ee tifs. De la même manière qu'un milieu peut être
onsi-déré ommehomogène àune é helle ma ros opique (bienquetrès hétérogèneauniveau
atomique), une stru ture à l'é helle mésos opique aura un omportement pouvant être
modélisé par une loi moyennée appelée loi ee tive ou loi homogénéisée. Notons que,
même silalongueur d'ondeest grandedevantlataille ara téristiquede lastru ture,la
loi ee tive ne sera pas toujours elle d'un milieu homogène, mais pourra au ontraire
faire apparaître des propriétés plus omplexes telle que elles qu'on ren ontre dans les
milieuxnon lo aux (on renvoiepour ela au hapitre 3).
Dans ette thèse, nous onsidérerons des stru tures de perméabilité ee tive égale à
1
illuminéespar uneonde mono hromatiquede longueur d'ondeλ
grandedevantl'é art séparant les in lusions. Notre obje tif sera de savoirsi la stru ture peut être rempla éepar un milieuhomogènedé ritpar desparamètres depermittivitéetde perméabilité
ef-fe tif (n'ayant don pas un omportementnon lo al). D'unpointde vuemathématique,
l'identi ationde e omportement ee tifse pla e dans le adre de la théorie de
l'ho-mogénéisation.Elle sera obtenue à l'issue d'uneanalyse asymptotique quand lenombre
d'in lusionstend vers l'inni.Cetteanalyseasymptotiquepeut êtretraitéesuivantdeux
pointsde vuediérents.
- Dans le premier, la tailledes in lusions est xée alors que l'obsta le ontenant es
in lusions augmente de façon homothétique ainsi que la longueur d'onde. Ainsi, la
lon-gueur d'onde tend vers l'inni alors que l'obsta le remplit l'espa e tout entier. Cette
appro he, souvent utilisée par les physi iens, peut donner des intuitions orre tes
(no-tamment par l'obtention de ourbesde dispersion obtenues à l'aide de développements
en ondes de Blo h). Cependant elle n'apporte au une information sur la transmission
des ondes au la traversée du bord de l'obsta le. Or e i est le point essentiel lorsqu'il
s'agit d'un problème de dira tion.
-Nousadopterons lese ondpointde vueoù, dansl'analyse asymptotique, l'obsta le
ontenant les diuseurs ainsi que la longueur d'onde in identesont xés, le petit
para-mètre étantlatailledes in lusions. On travailleainsi àfréquen e xée et ave une onde
in identedonnée. En parti ulierla ondition derayonnementà l'inniest indépendante
des paramètres innitésimaux intervenant dans l'analyse. La loi ee tive sera ainsi
dé-duite du omportement asymptotique de la stru ture lorsque la taille ara téristique
des in lusions, typiquement la période, onverge vers zéro. Le problème pratique dans
l'exploitationde es résultatsthéoriques serabienentenduliéàleur domainedevalidité.
En eet, bien qu'il soit légitime de vouloir identier le métamatériau à son équivalent
homogénéisé (puisque la période est petite devant la longueur d'onde), il est di ile
d'obtenir dans un adre général la vitesse de onvergen e de l'é art entre les solutions
des problèmesréelsetlasolutionduproblèmelimite.Ainsi,mêmesionsauradémontrer
la onvergen efortedans
L
2
loc
de essolutionsdans ha undes asétudiés,lapertinen e pratique de nos résultats ne sera a quise qu'après une validation numérique à l'aidemilieu à indi enégatif (àdroite)
de odes 3D qui restent à mettre en pla e (voir [24℄ pour e type d'études dans le as
bidimensionnel). En dépit de es restri tions, l'analyse théorique de la onvergen e des
solutionsdans lesstru tures omplexesfortement ontrastéesquenousallons onsidérer
est un hallenge mathématiqueintéressant qui enri hitla théoriede l'homogénéisation.
Deplus, ommeonvalevoirpermettrad'élargirdefaçonimportantela lassedeslois
at-teignables.Un adrethéoriquerigoureuxest ainsidonnéà ertainsmodèlesde nouveaux
métamatériaux.
2.1 Indi e de réfra tion négatif
Les métamatériaux les plus élèbres sont sans doute eux présentant des paramètres
de permittivité et de perméabilité simultanément négatifs. Le premier à avoir étudié
le omportement de tels milieuxfut Veselago en 1967 [51℄. Évidemment il s'agissait de
spé ulations théoriques puisque de tels matériaux n'existaient pas à ette époque. Il
remarquaquelapropagationdes ondeséle tromagnétiquesdans de telsmilieuxpouvait
réserver quelques surprises notamment la possibilité d'une réfra tion inverse telle que
représentée dans la gure1.1.
Depuis les années 2000, e phénomène extraordinaire a pu être vérié
expérimenta-lement sur des métamatériaux élaborés en laboratoire. Ces stru tures onstituées de
mi ro-résonateursontune réponsema ros opique négativeàla foispour lapermittivité
etlaperméabilité.LepremierprototypeaétéproposéeparPendry[38℄oùest onsidérée
la superposition d'un réseau formé d'anneaux on entriques oupés, appelés split-ring
resonators (SRR), et d'un réseau de ls métalliques ontinus omme représenté dans
arran-anneaux oupés donne le
µ < 0
etles tiges leε < 0
.gementpériodique de ls métalliques ontinus parallèlesprésentait, en basse fréquen e,
une permittiviténégative(nous reviendronssur e pointdansle hapitre3),puis qu'un
réseau périodique de SRR présentait une perméabilité négative autour d'une fréquen e
de résonan e.Il étaitalors raisonnablede penserquelasuperpositionde esdeux
stru -tures pourrait onduire àun indi ede réfra tion négatifau voisinagede lafréquen ede
résonan e des SRR.
2.2 Fréquen es interdites
Commenous l'avons déjà indiqué, une des propriétés remarquables des ristaux
pho-toniquesest laprésen e dezonesde fréquen es,ditesinterdites,danslesquellesle hamp
éle tromagnétique ne peut sepropager. Ce ipeutrésulterde phénomènes de dira tion
omplexesqui fontqueles ontributions desondes sontdestru tives, empê hantainsila
propagation.
Dans le as plus spé ique des métamatériaux, es zones de fréquen es interdites
peuventégalementexistermais ellesproviennentd'un phénomènediérent:ilsutque
l'un des paramètresee tifspermittivitéouperméabilitésoitnégatifsur un domainede
fréquen e alorsquel'autrerestepositif.L'ondeestalorsexponentiellementamortiedans
le milieu.Deux situationsapparaitrons:
Les zones de fréquen es interdites forment des intervalles disjoints (
ele troma-gneti band gap) . Ce i apparaitra dans dans le as des stru tures étudiées dans
les hapitres 3, 4 et 5. Chaque bande interdite sera asso iée à une fréquen e de
résonan e d'unemi ro-in lusion.
La zoneinterditeest onstituée d'unseul intervalle.Cetintervallepeut être asso ié
métalliquesparallèles très ondu tri es et très longues ( f. [25,43℄). Dans le as de
lastru tureen anneaux oupésdePendry, 'estlaperméabilitéquidevientnégative
dans un intervalleautour d'une unique fréquen e de résonan e.
2.3 Comment obtenir des résonan es, milieux extrêmes.
Les propriétés exotiques des métamatériaux sont généralement la onséquen e de la
superposition de phénomènes éle tromagnétiques à l'é helle des mi ro- omposants
for-mant la stru ture. Dans ertains as, es phénomènes peuvent s'ajouter les uns aux
autres et engendrer des eets per eptibles à l'é helle ma ros opique. Ces phénomènes
mi ros opiquessontsouventprovoquéspardeseetsderésonan es: 'est-à-direunmode
privilégiéde fon tionnement quia lieuà ertaines fréquen es.
On peut par exemple penser aux résonan es de Mie qui apparaissent dans un
vo-lume diéle trique de géométrie simple : typiquement des sphères (voir hapitre 4). En
illuminant une telle sphère par une onde plane, des modes résonants se développent à
des fréquen es dépendant du rayon de la sphère et ses paramètres de permittivité et
perméabilité.Cependant lorsque es sphères deviennent lesmi ro-in lusionsd'un
méta-matériau, la longueur d'onde in idente est trop grande pour que es modes résonants
soient ex ités et 'est pour ette raison que les résultats lassiques en homogénéisation
ne permettent pas d'in orporer lesphénomènes intéressantsqui pourraient en dé ouler.
Pouryremédier,lepoint léestd'obtenir e typede résonan esàun niveau
mi ros o-pique( equirevientàdépla erlesmodesrésonantsverslesbassesfréquen es).Pour ela
ilest essentiel de disposer de matériauxde trés grande permittivité de telle façonque le
ontrasteentre lesin lusionsetlamatri elesentourant puisseêtre onsidéré ommeun
paramètretrés granddansl'analyseasymptotique. Plus pré isémentlediamètre optique
desin lusions(quiestproportionnelàlara ine arréede lapermittivitémultipliépar le
diamètreréel)doitêtredumêmeordrequelalongeurd'ondein idente, equiimposeun
ontrasteen permittivitéde l'ordre de
η
−2
(rappellonsque laperméabilitérelativereste
de l'ordre de l'unité). En résumé il est don né essaire à faire appel à des matériaux à
ara téristiqueextrèmes.
3 Appli ations ré entes
3.1 Super-lentille
Uneappli ationtrèsimportantedesmétamatériauxenimagerie on ernel'élaboration
d'une lentilleplane. Celle- i a été imaginée par V. Veselago en 1968 [51℄ en s'appuyant
simplement sur l'exploitation des règles de réfra tion à l'interfa e entre deux milieux
d'indi es opposés, voirgure 1.3.
Le premierintérêtde e typede lentilleest leur invarian epar translation :lalentille
étant plane, elle n'a pas d'axe optique. De plus, J. B. Pendry a montré que les
C'est e omportement qui est à l'origine de leur intérêt appli atif et de l'utilisation
du quali atifsuper-lentille pour les désigner. En eet, une importantelimitationdes
systèmes d'imagerieusuelsest leurlimite derésolution, del'ordre delamoitiéde la
lon-gueur d'onde : si deux points sour es ont une distan e inférieure à ette limite, il n'est
pas possible de diéren ier leurs images dès que la distan e entre l'image et la sour e
est de l'ordre de quelques longueurs d'onde. Ce i est dû aux ondes évanes entes qui ne
peuventêtrerestituéesauniveaudel'imageenraisonde leurdé roissan eexponentielle.
Dans une lentilleplane,ona une situationtrès diérente: àl'intérieurde lalentille,les
omposantes évanes entes sont exaltées. Au niveau du point image, elles retrouvent le
niveau qu'elles avaient au point sour e. En d'autres termes, de la même façon que les
omposantes propagatives, elles ontribuentà laformation de l'image,qui devient ainsi
une image parfaite. Bien évidemment, e phénomène présente diérentes limitations
(liées en parti ulieràlaprésen e de pertes danslesmétamatériauxàindi e négatif)qui
font que la résolution a essible en pratique reste nie. Toutefois, des résultats
expéri-mentauxmontrent desrésolutions supérieuresà lalimite dedira tionave des lentilles
planes, dans des gammes de fréquen es allantdes mi ro-ondes[26℄ àl'optique [22℄.
3.2 Cape d'invisibilité
Les milieuxave un indi e de réfra tion ee tif négatif ne représentent qu'une partie
des domaines ouverts par les métamatériaux. En eet, ertaines appli ations mettent
à prot la apa ité des métamatériaux à se omporter de manière non homogène et
exploitentenparti ulierleurgradientd'indi ederéfra tionpour ontrlerlapropagation
lumineuse. C'est le as du dispositif de ape d'invisibilité introduit par J. B. Pendry
dans son élèbre arti le de 2006 [41℄. Il s'agit d'un milieu hétérogène et isotrope de
forme annulaire qui va dévier l'onde in idente de façon à e qu'elle ontourne l'objet.
Ce milieu a été obtenuexpérimentalement pour lesmi ro-ondes en 2006 [46℄ ( f. gure
1.4). Dans le as d'une ape parfaite (sans perte), l'onde transmise reprend sa forme
initiale ( ommesil'obsta le etla ape n'étaientpas présents) rendant ainsile dispositif
invisiblepour toutobservateurextérieur ( f.gure 1.5).Les paramètresde permittivité
Figure1.5: Comparaison entre uneonde sepropageant danslevide etune autre traversant
un milieu entouré d'une ape d'invisibilité (propagation de gau he à droite).
La forme des fronts d'ondes transmises est semblable dans les deux as e qui
fait qu'un observateur se trouvant à droite de l'obsta le ne distingue que très
faiblement l'objet.
deséquationsdeMaxwellpartransformationd'espa eetsontappro hés enpratiquepar
l'intermédiairede métamatériaux.
Ce on eptest parti ulièrementprometteuren termed'appli ations,notammentdans
le domaine de la défense. Dans e ontexte, e loaking se distingue de l'appro he
lassique de la furtivité. Un revêtement de furtivité a pour but premier d'annuler le
oe ientde réexiondans ertaines dire tionsspé iques(typiquement elled'une
an-tenne de déte tion). Pour e faire, l'idée est d'absorber les ondes in identes ou de les
réé hir dans une autre dire tion. À l'inverse, dans un dispositif de ape
d'invisibili-té parfait, on annule à la fois le oe ient de réexion et l'absorption, et on rend le
Sommaire
1 Éléments d'analyse fon tionnelle . . . 23
1.1 Espa es de Sobolev . . . 25
1.2 Fon tions périodiques . . . 27
1.3 Compa itépar ompensation:lemme div-rot . . . 31
1.4 Élémentsde théoriespe trale . . . 32
1.5 Un peu de théoriedesprobabilités . . . 37
1.6 Résultats lassiquespour le problèmede dira tion . . . 38
2 Homogénéisation . . . 40
2.1 Notion de milieuxee tifs . . . 40
2.2 Convergen e double-é helle . . . 41
2.3 Exemplesde limites double-é helle . . . 47
Dans e hapitre, nous présentons les notations et les résultats de base dont nous
aurons besoin tout au long de ette thèse.
1 Éléments d'analyse fon tionnelle
Espa es fon tionnels. On se pla era en général sur un ouvert onnexe (domaine)
bornéde
R
N
où
N
∈ {2, 3}
.Pour toutp
∈ [1, +∞[
,L
p
(
B)
désignel'espa edes fon tions
mesurables
u :
B → C
(dénies à l'équivalen e près) telles queR
B
|u|
p
dx < +
∞
ave la normekuk
L
p
(B)
:=
R
B
|u|
p
1
p
.
On noteD(B)
(ouC
∞
c
(
B)
) l'ensemble des fon tionsinniment diérentiables à support ompa t dans
B
etD
′
(
B)
son dual topologique qui
n'est autre que l'espa edes distributions.
Rappelons queles dérivées distributionellesde
f
sont données parD
∂f
∂x
i
, ϕ
E
=
−
Z
B
f
∂ϕ
∂x
i
,
∀ϕ ∈ D(B) .
(2.1) À e niveau, il est utile de rappeler les prin ipes élémentaires on ernant les dérivéesdistributionellesde fon tionsadmettant des sauts.
Étant donnée une interfa e régulière