Introdu tion
Le omportement de ristaux photoniques fortement ontrastés a été étudié
théori-quement dans deux situations diérentes, dans les hapitres 3 et 4. La théorie de
l'ho-mogénéisation, onjuguée à une étude des mi ro-résonan es, a permis d'identier des
tenseurs de permittivité et de perméabilité ee tifs dépendant de la fréquen e
ω
. Les phénomènes de hangements de signes, mis en éviden e sur la partie réelle des valeurspropres de es tenseurs, ont des onséquen es importantes en physique. Pour que es
phénomènessoientobservésdans lapratique,ilest ru ialde onnaîtrede façonpré ise,
lesintervallesdefréquen esoùlestenseurs
εeff
et
µeff
présentent espropriétésexotiques.
L'objetde e hapitre est de mettreen ÷uvre une méthode d'approximationnumérique
tridimensionnelle qui pourra être testée sur des exemples types de géométries.
Ce hapitreest organiséen quatre se tions.
Nous ommençons par présenter une méthode générale de type Galerkin permettant
d'appro her les valeurs et ve teurs propres d'un opérateur ompa t, auto-adjoint et
stri tement positif.
Dans la se onde se tion, nous mettrons en oeuvre ette méthode an d'appro her le
spe trede l'opérateur
R
etdedéduirel'approximationdutenseur depermittivitéee tifεeff
Dans latroisièmese tion,nous appro herons lespe tre de l'opérateur
A
. La dis réti-sationdeZ0 :={f ∈ L2(Σ; C3) , div f = 0 , f· n = 0
sur∂Σ}
seraobtenue àl'aidedes éléments d'arêtes de Nédele pour lesquels nous démontrerons un résultatde densité.Il en résultera l'approximationdes omposantes du tenseur
µeff
.
Pour nir,nous donneronsune formulationexpli ite etimplémentabledes opérateurs
dis rétisés résultant de la méthode d'approximation spe trale.
1 Méthode de Galerkin pour l'approximation
spe trale
Introduisons quelques notations.
On onsidère
X
un espa e de Hilbert omplexe muni du produit s alaire notéh·, ·iX
et
B
et(Bh)h>0
des opérateurs linéaires ompa ts auto-adjoints deX
dansX
.Notons
L(X)
l'ensembledesfon tionslinéaires ontinues deX
dansX
etintroduisonsk · kh
lasemi-norme deL(X)
dénie parkCkh := sup
x∈Xh
kxkX=1
kCxkX ∀ C ∈ L(X) .
On onsidère
λ1 > λ2 >· · · > λn >· · · ≥ 0
les valeurs propres de l'opérateurB
etVλn
le sous-espa epropre asso iéàλn {n ∈ N}
.De même,onnoteraλ1
h > λ2
h >· · · >
λN
h > 0
les valeurs propresdeBh
etVn
λn
h
le sous-espa e propreasso ié à
λn
h
.À un espa e ve toriel
V ⊂ X
, on asso iePV
le proje teur orthogonal deX
dansV
. De plus, onintroduitla distan ed(u, V ) = inf
v∈V ku − vkX .
On onsidère lesdeux onditions suivantes
kBhx− BxkX → 0 ∀x ∈ X ,
(6.1){Bh− B}
uniformément ompa t , (6.2)(voir dénition 2.25 pour l'uniforme ompa ité).
Théorème 6.1 On suppose que les onditions(6.1) et (6.2) sont satisfaites.
Alors, pour tout
λ
valeur propre deB
de multipli itém ∈ N
, il existe des valeurs propres(λn
h)n∈Iλ
deBh
(Iλ ⊂ N
) telles que leur multipli ité totale soit exa tementm
et quelim
η→0λnh = λ ∀ n ∈ Ih .
(6.3) De plus en notantWh
Iλ :=⊕n∈IλVλn
h
, on alim
η→0kPWh
Iλx− PVλxkX = 0 ∀x ∈ X .
(6.4)2
Introduisons
(Xh)h>0
une suite de sous-espa es ve toriels deX
de dimensionph ∈ N
nie.
Proposition 6.2 On suppose quela suite d'espa es
(Xh)h
vérie l'hypothèse suivante∀ x ∈ X, lim
h→0d(x, Xh) = 0 .
(6.5)On dénit pour
B
ompa t auto-adjoint, l'opérateurBh
donné parBh := PhB Ph .
(6.6)Alors, lafamille
{Bh− B}
est uniformément ompa te. Preuve.L'opérateur
B
étant ompa t,ilsutdemontrerquelafamille{Bn}
estuniformément ompa te. Montrons alors que∪hBh(BX)
est relativement ompa t dansX
(BX
est la boule unitédeX
).Soit
(xk)k ⊂ ∪hBh(BX)
. On peut supposer, sans perte de généralités, que pour toutk ∈ N
,xk ∈ Bhk
oùBhk
est une sous-suite deBh
. En eet, si tel n'était pas le as, alors il existeraitN ∈ N
telquexk ⊂ ∪N
i=1Bi(BX)
pour toutk
susamment grand. Or, et ensemble est ompa t en tant que réunion nie de ompa ts, e qui entraîneraitlerésultat attendu.
Montronsquelasuite
(xk)
admetunevaleurd'adhéren e.Pardénition,pourtoutk ∈ N
il existe
yk ∈ BX
telquexk = Bhkyk .
Onnotealors
y
unelimitefaibledelasuitebornée(yk)k
(quitteàextraireunesous-suite).Montrons àprésent que
lim
k→+∞kxk− BykX = 0 .
On apar dénition de
Bh
kxk− BykX =kBhkyk− BykX =kPhkBPhkyk− BykX .
En introduisant le terme
BPhkyk
dans lanorme pré édente, on prouve quekxk− BykX ≤ k(Phk− Id)BPhkykkX +kBPhkyk− BykX .
(6.7) On sait par hypothèse que l'opérateurPhk − Id
onverge fortement vers zéro. La dé-monstration onsiste alors àprouver quelim
On a
kPhkykk ≤ kykk ≤ 1
puisqueyk ∈ BX
. Ainsi, puisqueB
est ompa t, il existez ∈ X
telquekBPhkyk− zk → 0 ,
au moins à une sous-suite près. En ajoutant à ela que
Phkyk ⇀ y
faiblement dansX
, ondéduit quez = By
et don (6.8).L'inégalité (6.7) et la onvergen e forte (6.8) montrent alors que
kxk− BykX → 0
. Ce i prouve queBy
est une valeur d'adhéren e de la suite(xk)k
e qui termine la démonstration.2
Formulation expli ite du problème spe tral dis rétisé.
On note
ph := dim(Xh)
etonxe{ψk
h}ph
k=1
unebasedeXh
(àpriorinonorthonormée). On introduit les matri essymétriquesGh
etDh
dont les oe ients sont donnéspar(Gh)kl :=hBψk
h, ψlhi , (Dh)kl:=hψk
h, ψlhi ∀ (k, l) ∈ {1, .., ph}2 ,
(6.9) ainsi quele problème aux valeurs propres suivanttrouver
(λ, d)∈ R+× Rph
telque
Ghd= λDhd .
(6.10)Lemme 6.3 Pour tout
h > 0
etd= (dk)k∈ Rph
, posons
vh :=
ph
X
k=1
dkψhk .
Alors, on a l'équivalen e suivante
(λ, d)
solution de (6.10)⇔ Bhvh = λvh .
Preuve. En onsidérant le produit s alaire par les éléments
ψk
hk
formant la base deXh
,l'équationBhvh = λvh
est équivalenteau système d'équationsph
X
k=1
dkhBhψk
h, ψl
hi = λ
ph
X
k=1
dkhψk
h, ψl
hi , l ∈ {1, . . . , ph} ,
oùdk
est la
k
-ième oordonnée devh
dans la base{ψk
h}
.D'après ladénition (6.9) des matri es
Gh
etDh
, e système n'est autre que(6.10).2
Remarque 6.4 Enasso iantlesrésultatsdonnésdanslethéorème 6.1etlaproposition
6.2,onobtiendral'approximationdesspe tresdesopérateurs
Q
etR
donnésdans(4.81) etladénition3.15. Enpratique,nous ee tuerons une dé ompositionen élémentsnisde leurs domaines quivériera la ondition de densité (6.5).De plus, an de onstruire
expli itementles problèmesauxvaleurspropresappro hés,donnésdans lelemme6.3, il
sera né essaire dans ha un des as, de onstruire une base de l'espa edis rétisé.
On pré iseque esdeux points(dé ompositionen élémentsniset onstru tiond'une
base) seront déli ats dans le as de l'approximation de l'opérateur
A
, en raison de la omplexitéde son domaineZ0 :={f ∈ L2(Σ) , div f = 0 , f · n = 0
sur∂Σ}
.2 Approximation du tenseur
ε
eff
(ω)
obtenu dans lehapitre 3
Rappel du tenseur ee tif.
On onsidère
Y := [−1
2,12]3
et
Σ := D × [−l
2,2l] ⊂ Y
représentant respe tivement la ellule de base et une in lusion de la stru ture (mise à l'é helle dans la ellule unité).On note
D±
lesdeux bases du ylindre
Σ
.L'opérateur
R
asso ieàw∈ L2(D)
,lafon tion[φw]∈ L2(D)
oùpour toutφ ∈ W1,2(Y )
,[φ]l(y) := 1
l
φ(y,−l
2)− φ(y, l
2)
etφw
estl'unique élémentdeW♯1,2(Y )
(àune onstante près) vériant la relation−∆φw = w(δD+− δD−)
dansY .
D'après lelemme 3.19, l'opérateur
R
est positif, ompa t etauto-adjoint. On onsidèreλ1 > λ2 > · · · > λn > · · · ≥ 0
les valeurs propres deR
etVλn
le sous-espa e propre asso ié àλn {n ∈ N}
.Ave es notations, le tenseur diagonal
εeff
est donné parεeff11 = εeff22 = 1
etεeff33 = 1− lX
n∈N
1
k2
0
2πγ − λn+ i
κ
kPVλnk2 .
(6.11)Les oe ientss alaires
γ
etκ
représententrespe tivementla apa itéetla ondu tivité des bres apparaissant dans le problème initial ( f. (3.7), (3.8)) etk0
est le nombre (k0 = √ε0µ0ω
).Dis rétisation dudomaine
D
. Construisonsunespa eXh
dedimensionnievériant(6.5) (ave
X = L2(D)
) à l'aided'une dé omposition en élémentsnis deL2(D)
. On introduitKh
une dis rétisation du domaineD
formée de re tangles notésDi
pouri∈ {1, . . . , ph}
de téshk
dans la dire tionek
. On noteh := sup{h1; h2}
.Pour plus de simpli ité, nous hoisissons des fon tions élémentaires onstantes sur
haque élément de la dis rétisation. Ces fon tions, notées
ui
pouri ∈ {1, .., ph}
, sontdénies par
ui := 1
p|Ki|1Di ,
(6.12)
de façonà e que
kuikL2(D) = 1
pour touti∈ {1, .., ph}
.Pour allégerlesnotations, nous hoisissonsde ne pas faireapparaître la dépendan e enh
sur les fon tions élémentairesui
et sur les re tanglesDi ∈ Kh
. On note de plusEh :={ui}ph
i=1
,Xh := vect(Eh)
etPh
laproje tion orthogonaledeL2(D)
dans
Xh
.Lemme 6.5 Pour tout
u∈ L2(D)
, on alim
Labase
{ui}ph
i=1
étant orthonormée,on apour toutu∈ L2(D)
Phu =
ph
X
k=1
hui, uiui=
ph
X
i=1
−
Z
Di
u
1Di .
Si
u∈ W1,2(D)
, on on lut aisément àl'aide de l'inégalitéde Poin aré (2.7) queku − Phuk2L2(D) =
Z
D
u−
ph
X
i=1
−
Z
Di
u
1Di
2
≤ Ch2k∇uk2L2(D) .
On étend la onvergen e à tout
L2(D)
par densité.2
Ena ord ave ladénition (6.6), onintroduit l'opérateur
Rh
donnéparRh := PhR Ph ,
quiestnaturellementpositif, ompa tetauto-adjoint.Notons
λ1
h > λ2
h >· · · > λN
h > 0
ses valeurspropres et
Vh
λn
h
le sous-espa e propreasso ié.
Pour tout
n ∈ N
,on dénitIn :={k ∈ N , λk
h → λn}
etin
un entier xé dansIn
.
On note
WIn
l'espa eve toriel donnéparWIn :=⊕k∈InVλhk
h .
Remarque 6.6 La dénition de l'ensemble d'indi es
In
prend du sens en raison du
théorème 6.1(appli able i i)qui prouveque
In 6= ∅
pour toutn∈ N
etque∪nIn = N
. On introduit enn les alaireεph
, donné pour toutp∈ N
,parεph := 1−
p
X
n=1
1
k2
0
2πγ − λin
h + κikPWh
In(1)k2
L2
(D) .
(6.14)I i
PWIn
désignele proje teur orthogonal surWIn
.Théorème 6.7 Ave les notations pré édentes, le tenseur
εeff
donné en (3.50)vérieεeff11 = εeff
22 = 1
etεeff33 = lim
p→+∞lim
h→0εph .
(6.15)Preuve.
On introduit, pour tout
p∈ N
leréelεp
, dénipar
εp := 1−
p
X
n=1
1
k2
0
2πγ − λn+ i
κ
kPVλn(1)k2 .
Par dénition, on a que
limp→∞εp = εeff
33
. D'autre part, la onvergen e (6.13) entraîne que la famille d'espa es ve torielsXh
vérie la ondition de densité (6.5). Il en résulte, d'aprèsla proposition6.2, que{Bh− B}
est une familleuniformément ompa te. Ainsi, le théorème 6.1nous donne pour toutn∈ {1, . . . , p}
la onvergen elim
h→0kPWh
Inw− PVλnwkL2(D) = 0 ∀w ∈ L2(D) .
Il sut alors de prendre
w = 1
pour on lure quelimh→0εph = εp
et ainsi terminer la
démonstration.
2
Le théorème 6.7 et la formule (6.14) nous donnent nalement une pro édure
d'ap-proximation du tenseur de permittivité ee tif. Pour que elle- i puisse être utilisable
en pratique,il est indispensableque les termesde lamatri ede terme général
(Mh)ij =hRui, uji
(6.16)puissentêtre al ulésrapidement( f.lemme6.3).Nousmontreronsdanslase tion4de e
hapitre, qu'il est possible d'exprimer l'opérateur
R
de manière intégrale en exploitantle noyau de Green de l'opérateur
−∆
ave onditions périodiques. Cette formulatione a e permettra la onstru tion,dans un tempsraisonnable, de la matri e
Mh
.3 Approximation du tenseur
µ
eff
(ω)
obtenu dans lehapitre 4
Dans ettese tion,nousallonsappro her numériquementlespe trede l'opérateur
A
, dénit dans (4.81), qui ara térise le tenseur de perméabilité ee tifµeff
.La se tion est organisée en trois parties.
Nous ommen erons par onstruire une famille d'espa es ve toriels
Zh
voués àap-pro her
Z0
, le domaine de l'opérateurA
. Cha un de es espa esZh
sera engendré par les éléments d'arêtes de Nédéle asso iés à un maillage en pavé deΣ
. Nous donnerons également un moyen de selimiter àune familleformant une base deZh
.Dansune se onde partie, nousdémontreronsque et espa e
Zh
vérie la onditionde densité (6.5).Dans ladernière partie,nous appro herons expli itement laperméabilité
µeff
.
3.1 Éléments d'arêtes de Nédéle
On rappelleque l'espa e
Z0
est déni parZ0 :=f ∈ L2(Σ) , div f = 0 , f · n = 0
sur∂Σ
.
Galerkin simple puisque nous avons besoin de fon tions à divergen e nulle. Nous allons
utiliser une dé omposition en pavés du domaine
Σ
et onsidérer les éléments d'arêtes asso iés. Ces fon tions sont à divergen e nulle et ont été introduites par Nédéle dans[36℄.Pourdes raisonsdesimpli ité,nousallons onsidérerlesélémentsd'arêteslesmoins
régulierspossible: 'est-à-direanessur haquepavédeladis rétisation.Leurdénition
expli iteest donnée en (6.17)etné essite lesnotations suivantes liées àladis rétisation
de
Σ
.Maillagedel'in lusion
Σ
. Ondis rétiseΣ
enpavéségauxde téshi
dansladire tionei
(i ∈ {1, 2, 3}
). On noteK
l'ensemble de tous les pavés de ette dis rétisation,F
l'ensemble de leurs fa es non in luses dans
∂Σ
etA
l'ensemble des arêtes des pavés deK
non in luses dans∂Σ
. Ainsi,K
,F
etA
sont des sous-ensembles deP(R3)
et nous onsidérons leurs élémentsfermés dansR3
.On introduit
h := supi{hi}
la taille ara téristique des pavés,p = p(h)
le nombre d'arêtes deA
et|K| := h1h2h3
le volumede haque pavé deK
.Dénition 6.8 On adopte les notations suivantes où
a ∈ A
est xé. On pourra sereporterà lagure 6.1 pour une représentation graphique.
• (Ka
i)4
i=1∈ K
sontles quatre pavés qui ontiennent l'arêtea
. On notede plusKa
0 :=
K4a
et on suppose qu'ils sont disposés autour de l'arêtea
de façon à e que pouri∈ {0, . . . , 3}
,Ka
i
etKa
i+1
aient une fa e en ommun.• Fa
i ∈ F
est lafa e ommune àKa
i
etKa
i+1
pouri∈ {0, . . . , 3}
.• na
i ∈ R3
est le ve teur unitaire normal à
Fa
i
orienté deKa
i
versKa
i+1
pouri ∈
{0, . . . , 3}
.• ha
i > 0
est lataille d'un pavé deK
dans la dire tionna
i
.Dénition et propriétés générales des éléments d'arêtes.
Dénition 6.9 Pourtout
a∈ A
etxa∈ a
xé, l'élément d'arêteψa
est déni parψa(x) = 1
|K|
4
X
i=1
"
(x− xa)· nai + hai
nai
−
(x− xa)· nai−1− hai−1
nai−1
#
1Ka
i(x) ,
(6.17)ave les onventions d'é riture
na0 := na
4
etha
0 := ha
4
.Il est fa ile de voir que le hamp
ψa
est onstant dans la dire tion de l'arête (dans∪iKa
i
)et est orthogonal à ladire tiondea
. On lereprésente dans lagure 6.2.Remarque 6.10 Pour tout
a∈ A
, lafon tionψa
vérie les propriétés suivantes (i)ψa
est ane sur tous les pavés de la dis rétisationK
.n
a4
K
3a
a
n
a3
K
4a
K
2a
K
1a
n
a1
n
a2
Figure 6.1: Convention du sens des
nor-males aux fa esdes pavés.
Figure6.2: Représentation graphique
d'unélémentd'arête
ψa
dans
les quatre pavés
{Ka
i}4
i=1
.(ii)
ψa
a son support dans l'union des quatre éléments deK
ontenant l'arêtea
. (iii) Pour touta∈ A
,F ∈ F
etnF
un ve teur normal à la fa eF
, on aψa· nF 1F 6= 0 ⇔ a⊂ F .
(iv)
divψa= 0
dansY
etψa.n = 0
sur∂Σ
(i.e.ψa∈ Z0
). (v)∀i ∈ {1, . . . , 4}
,ψa· nai = 1
|Fa
i |
dansFa
i
.On note
EC
lafamilledonnée pour toutC ⊂ A
parEC :={ψa : a∈ C} .
(6.18) Nous sommes alors en mesure de dénir le sous-espa e ve toriel qui va appro herZ0
. On lenoteZh
et ilest déniparZh := vect(EA) .
(6.19) On note de plusPh
laproje tion orthogonaledeZ0
surZh
(orthogonalepar rapportau produit s alaire deL2(Σ; R3)
).Lemme 6.11 On xe une fon tion
fh ∈ Zh
. Alors, pour toutK ∈ K
en notantFi
etFi+3
les deux fa es deK
orthogonales àei
, on a quefh
est ane dansK
et vérie∂
∂xj
fh· ei = 0 , ∀ j 6= i
dansK ,
(6.20)∂
∂xi
fh· ei=±1
hi
−
Z
Fi+3
fh(x)· eidσ(x)− −
Z
Fi
fh(x)· eidσ(x)
dansK .
(6.21)En parti ulier, si
fh ∈ Zh
vérieZ
F
fh· nF = 0 , ∀ F ∈ F ,
(6.22) oùnF
est un ve teur normalF ∈ F
, alorsfh
est identiquement nul dansΣ
.Preuve. L'égalité(6.20) est une onséquen e immédiatede ladénition 6.17 de
ψa
. L'égalité (6.21) résulte dire tement du fait quefh · ei
est ane dansK
et vaut la onstante±fh· ei
sur ha une des fa esFi
etFi+3
.Ladernière propriété est alors une onséquen e immédiatede (6.20)et (6.21).
2
Base de l'espa e d'approximation
Zh
.Comme nous l'avons souligné dans la remarque 6.4, le al ul des valeurs et ve teurs
propres des opérateurs dis rétisés sera ee tué, en pratique, sur les matri es dénies
dans (6.9) àl'aide d'une base de l'espa e
Zh
.Le résultatsuivant indique que ette base n'est pas triviale.Proposition 6.12 La famille
EA:={ψa : a∈ A}
n'est pas libre dans l'espa eVh
. Preuve.On onsidèresixarêtes
{ak}6
k=1
diérentesdeux àdeux etayantunpointen ommun. NousallonsmontrerquelafamilleE{ak}
n'estpaslibre: 'est-à-direqu'ilexiste(αk)6
k=1 ∈
R6
non tous nuls telque6
X
k=1
αkψak = 0 .
(6.23)Grâ e audernierpointdu lemme6.11, l'équation pré édente est obtenue dès lors que
6
X
k=1
αkψak(x)
!
· nF = 0 , ∀ F ∈ F, x ∈ F .
(6.24)La omposantenormaledes élémentsd'arêtes
ψa
poura ∈ A
est onstante sur lesfa es deF
d'aprèslepoint(v)
delaremarque6.10( onstantenullelorsquea6⊂ F
).Commeon lefaitapparaîtredanslagure6.3,ilest possiblede hoisirlesensde rotationde ha undes hamps
ψak
desorteque lesuxnormauxàtravers haquefa ese ompensentdeux
à deux (on utilise i i à nouveau la propriété
(v)
de la remarque 6.10). Ainsi, il existe(αk)6
k=1 ∈ R6
vériant (6.24) ave pour
k∈ {1, .., 6}
,αk =±1
.(d) (e) (f)
Figure 6.3: Ons'intéresseauxsixfon tionsélémentaires
(ψak)6
k=1
pour desarêtes(ak)
ayant unpointen ommun.Cha undess hémas estasso iéàune fon tionαkψak
ave
αk =±1
.Onreprésenteen grislesquatrefa esFak
i
où leuxnormal deψak
est
nonnuletonrepèrepar unve teur lesensde rotationde lafon tion
αkψak
que
l'on a hoisi. Ainsi, parmi les sixs hémas, ha une des fa es apparaît deux fois
etlesve teursasso iéssont opposés.La sommede essixfon tionsvadon être
à uxnormalnulsur ha une desfa es.
Base de
Zh
. En pratique,le al uldes valeurs etve teurs propres deAh
passe par la résolution du problème aux valeurs propres (6.10) formulédansRph
. Il est don ru ial
de pouvoir onstruire lesmatri es
Gh
etDh
(données en 6.9) etdon un sous-ensembleA0 ∈ A
telqueEA0
soit une base deZh
.D'après les arguments donnés dans la démonstration de la proposition 6.12, il est
né essaire d'éviterle as où six arêtes ontun point ommun. Pour ela, on onsidère la
familleformée des arêteshorizontales
A1∪ A2
aveAi :={a ∈ A , a k ei}
.Il s'avère en fait queEA1∪A2
n'est pas une famillegénératri e deZh
.Nous dé rivons dansla suiteles arêtes deA3
qu'ilfaut ajouter àA1∪ A2
pour ompléter lafamille.On onsidère pour
a∈ A
,l'ensembleSa
déni par
Sa:= D(a)∩ Σ ,
(6.25)où
D(a)
est la droite deR3
ontenant l'arêtea
. Ainsi,Sa
ontient les arêtes de
A
alignées ave
a
.Cetensembleest unsegmentsiΣ
est onvexe,etpeutêtreune réunion de segments dans le as ontraire ( f gure 6.4).L'idée, pour onstruire la famille
A0
est d'ajouter àA1∪ A2
une unique arête deA3
Figure 6.4: Diéren es entre lesarêtes ontenues dans
A
etA0
ela
Ca(Sa)⊂ R3
,la omposante onnexede
Sa
ontenant
a
eton onsidèreU ⊂ P(R3)
l'ensembledonné par
U :={Ca(Sa) | a ∈ A3}.
(6.26) En d'autres termes, l'ensembleU
est formé des segments parallèles àe3
, de longueur maximaledansΣ
et ontenant au moinsune arête deA3
. On noten0
lenombre de es segments eton xe{ak , k = 1, . . . , n0} ⊂ A3
telqueU = {Cak(Sak) , k = 1, .., n0} .
De ette façon, ha undes éléments de
U
est un segment qui ontientune uniquearêteak ∈ A3
.Dénition 6.13 On dénit
A0 ⊂ A
parA0 :=A1∪ A2∪
n0
[
k=1
{ak}
!
.
(6.27)On note que la dépendan e de
A0
en terme du hoix des arêtesak ∈ A3
ne va pasavoird'inuen e sur lesrésultats quisuivent.Dans lapratique, ilsseront hoisis leplus
simplementpossible, souvent en onta t ave lebord de
Σ
.Théorème 6.14 La famille
Eh = EA0 = {ψa | a ∈ A0}
forme une base deVh
(non-orthogonale).
Preuve.
Montrons que la famille
Eh
est génératri e.On xe
b 6∈ A0
et ondoit montrer queb∈ vect(EA0)
. On est assuré, par dénition deA0
, queb∈ A3
etqu'ilexiste une unique arêtea∈ A0∩ A3
telle queb∈ Ca(Sa)
. Ainsi, lesarêtesa
etb
sont alignées etl'ensembleco(a, b)
(enveloppe onvexe dea∪ b
) est un segment de dire tione3
in lus dansΣ
. Il est re ouvert par les arêtes deA3
et il existe donn∈ N
et(ak)n
k=1 ∈ A3
tels queco(a, b) =
n
[
k=0
ak .
On suppose de plus que
a0 := a , an= b
etak
\
ak+1 6= ∅ ∀ k ∈ {0, . . . , n − 1} .
Nous allons terminer la preuve en montrant par ré urren e la propriété suivante pour
tout
k ∈ {1, . . . , n}
:On a
a0 := a∈ A0
quientraînequelarelation(6.28)est vériéepourk = 0
.Onsuppose à présent qu'elle est vraiepourk
xé dans{0, . . . , n − 1}
.On se trouve i i dans le même adre que elui de la démonstrationde la proposition
6.12. En eet, puisque toutes les arêtes de dire tions
e1
ete2
sont éléments deA0
, on est assuré de l'existen e de(bl)4
l=1 ∈ A0
telle que les six arêtes formant l'ensembleL := {ak, ak+1, b1, . . . , b4}
soient diérentes et partagent un point ommun. D'après l'argument présentédans lagure 6.3, lafamilleEL
est liée. Plus pré isément,on avect(EL) = vect(E{ak,b1,...,b4}) .
Or, on aque
vect(E{ak,b1,...,b4}) ⊂ vect(EA0)
(puisquebl ∈ A0
pour toutl ∈ {1, . . . , 4}
etψak ∈ vect(EA0)
) et ainsi ondéduitψak+1 ∈ vect(EA0)
. Montrons quela familleEA0
est libre.Fixons
(βa)a∈A0 ⊂ R
une famillede réels vériantX
a∈A0
βaψa= 0
dansΣ
(6.29)et montronsque l'on a né essairement
βa= 0
pour touta∈ A0
.Pour fa iliter la démonstration, nous nous plaçons dans le as où le domaine
Σ
est un ylindre dans la dire tione3
dont les bases sont notéesD±
. On suppose de plus que
toutes les arêtesde
A0∩ A3
tou hent labase
D−
.
On peut voir les arêtes de
A0\ A3
ommeune multitudede grilles disposées les unes
au-dessus des autres. Nousallons utiliserun raisonnement itératifpour prouver queles
oe ients
βa
sont tous nuls. Notre raisonnement va onstruire une suite d'ensemblesCk⊂ A0
formés des arêtesdeA0
pourlesquellesil resteàmontrerqueles oe ientsβa
asso iés sont nuls. On fait naturellementl'initialisation
C0 :=A0
et ilfaut montrer queCk=∅
pourk ∈ N
assez grand. Lorsque
Ck \ A3 6= ∅
, on onsidère l'ensemble notéG
onstitué des arêtes deCk
formant la grille la plus éloignée de
D−
. Quelque soit
a ∈ G
xé, il existe une fa e deF
ren ontranta
qui ne ren ontre au une autre arête deG
(on utilise i i l'hypothèse selon laquelle les arêtesdeA3
tou hentD−
). Autrementdit, en reprenantles notations
données dans ladénition 6.8, ilexiste
i∈ {0, .., 3}
tel queFia∩ [
a∈G
a = a .
(6.30)Cette relationajoutée aupoint (iii)de lapropriété 6.10 nous permet de dire que