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Reference
Coupe géologique à Genève
SARASIN, Charles
SARASIN, Charles. Coupe géologique à Genève. Archives des sciences physiques et naturelles, 1897, vol. 4e période, t. 3, p. 504-505
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:146035
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dans les marnes, le dégagement est prompt; au contraire,
dans les molasses, dans les argiles sableuses, l'attaque est
plus lente. Cela peut, dans une certaine mesure, servir d'in-
dication sur la provenance de la terre analysée.
Les autres couches géologiques du canton, représentées
par les alluvions post-glaciaires, contiennent généralement
des proportions suffisantes de calcaire.
En ce qui concerne un élément de fertilité du sol d'une grande importance, l'acide phosphorique, M. Auriol a ter-
miné en ajoutant qu'il avait reconnu par les analyses qu'il
possède, une proportion insuffisante de cet élément dans l'argile glaciaire, c'est-à-dire inférieure à Vjooo- Les molasses en sont suffisamment pourvues; les alluvionssont également riches en acide phosphorique.
M. Ch. SARASIN. Coupe géologique
à
Genève. Grâce à lacomplaisancede M. Ch. de Haller, ingénieur de la ville de Ge-
nève, l'auteur a pu visiter, il y a quelques jours, une coupe
fort intéressante mue à jour par les travaux d'installation de
la nouvelle usine à gaz. La tranchée pratiquée sur ce point a environ 6 mètres de profondeur et montre de haut en bas
la succession suivante
1° Une épaisseur de environ 1 mètre de remblais apporté
lors du nivellement du quartier.
2° Une couche de graviers récents de l'Arve qui peut
avoir environ 2 mètres de puissance.
3° Une argile glaciaire de 50 à 60 centimètres d'épaisseur
qui renferme une série de cailloux erratiques arrondis et
polis.
4° Un système de couches argilo-marneuses, de couleur grise, renfermant plusieurs intercalationsde gypse.
Nous laisserons de côté les deux couches supérieures qui
ne présentent pas d'intérêt spécial. Quant au n° 3, la couche d'argile glaciaire, il faut faire remarquer ici sa très faible épaisseur, bien inférieure à celle que l'on trouve en général
dans les environs de Genève pour des dépôts analogues.
Enfin le n° 4 mérite une attention particulière.
Lors de sa visite sur les lieux, M. Sarasin avait cru d'abord
que
la tranchée était ci eusée entièrement dans le glaciaire etil avait attribué la présence du gypseà une concentration due à l'action des eaux d'infiltration dans des zones moins com- pactes de l'argile. Mais cette explication ne le satisfaisait pas et il n'a pas tardé à y renoncer après avoir consulte le chapitre que Alphonse Favre consacre à la molasse des
environs de Genève. On y voit, en effet, que au Nant d'Avanchet, près de Vernier, affleurent des couches mar- neuses grises et contenant des lits de gypse; à côté de ce gisement bien connu, il existe plusieurs points aux environs de notre ville, où l'on a signalé un sjstème de couches marneuses avec gjpse tout-à-fait analogue à celui qu'ont révélé les travaux de l'usine à gaz. Or, Favre fait
rentrer
àjuste titre ces couches gvpsifères dans le système de la molasse à lignite et à gypse, qui est comprise entre la molasse rouge aquitanienne (au-dessous) et la molasse grise de Lausanne (au-dessus) et en comparant les données de Favre
avec la nouvelle classification du tertiaire que M. Douxami vient de donner, l'on arrive à la conclusion que les couches
gvpsifères trouvées sous l'usine à gaz appartiennent à la molasse d'eau douce inférieuie, autrement dit à l'oligocène
supérieur
(Aquitanien).Ces conclusions basées sur les observations de Favre et de Necker ont été absolument confirmées par un examen plus attentif des échantillons recueillis par M de Haller et
qu'il
a bien voulu transmettre à l'auteur. Les argiles tertiaires se distinguent en effet facilement des argiles glaciaires par un aspect plus compacte, un peu gréseux et très bien litté; elles ne contiennent pas trace de cailloux et, surtout certains lits, sont couverts d'une infinité d'écailles et de dents de poissons qui, sans être déterminables, nous prouvent pourtant bien
que nous n'avons pas à faire ici à un dépôt glaciaire.
Une fois l'âge des différentes couches exactementétabli, il ne reste plus qu'à faire remarquer l'absence de tout le Mio- cène qui fait reposer