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Le grès de Taveyannaz et ses rapports avec les formations du flysch

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Le grès de Taveyannaz et ses rapports avec les formations du flysch

DUPARC, Louis, RITTER, Etienne

DUPARC, Louis, RITTER, Etienne. Le grès de Taveyannaz et ses rapports avec les formations du flysch. Archives des sciences physiques et naturelles, 1895, vol. 3e période, t. 33, p.

435-452,530-560

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:109406

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ExTRAIT nEs Archives des Sciences physiques et naturelles

Troisième période, t. XXXIII. -:- Mai et juin 1895.

LE GRÈS DE TA.VEYANNAZ

ET SES

RAPPORTS "HEC LES FORMATIONS DU FLYSCH

PAR

l~. DlTPABC et Etienne BITTEB.

lNTRODUCTlON ET BIBLIOGRAPHIE.

Les Chaînes subalpines forment un are externe et con- centrique à la zone cristalline du Mont-Blanc. Cette zone constitue une bande de plis qui, tantôt très large et tan- tôt très resserrée, se poursuit presque sans discontinuité des Alpes-Maritimes au sud, jusqu'au nord de la Suisse.

Les synclinaux de cette chaîne sont comblés par une formation de schistes, de marnes et de grès qui, en ~uisse,

portent le nom de flysch et qui correspondent à la partie supérieure de l'éocène.

Ce flysch comprend, à côté de son complexe de schistes et de marnes gréso-calcaires, soit des grès et des conglo- mérats à éléments éruptifs anciens, soit aussi une forma- tion gréseuse, à caractère spécial, qui porte le nom de grès de Taveyannaz, nom d'un village situé sur le ver- sant N. de la Dent de Morcles, village près duquel cette formation est très développée.

Le flysch se rencontre dans deux régions bien diffé-

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2 LE GRÊS DE TAVEYANNAZ ET SES

rentes. Dans le massif du Dévoluy, au sud, il s'étend depuis le massif du Champsaur, jusqu'aux environs de Saint- Bonnet. Le faciès grès de Taveyannaz (grès moucheté) y prend une extension exceptionnelle.

Plus .au nord, le flysch disparaît dans les massifs du Vercors et de la Chartreuse et les dépôts de cette époque sont représentés par des terrains de ruissellement (terrain sidérolitiqne) indiquant qu'alors toute cette partie de la chaîne était émergée.

C'est plus au nord, dans les Beauges, que le flysch se montre à nouveau et de là, on peut le suivre sans inter- ruption jusque dans le massif du Sentis, à l'extrémité de la Suisse orientale. Ce troisième tronçon, de beaucoup le plus étendu, est celui que nous appellerons le tronçon des Hautes-Alpes calcaires, nom que portent les Chaînes snbalpines dans la région considérée.

Ce sont les formations de ce troisième tronçon qui font spécialement l'objet de not1·e étude. Il s'étend du massif des Beauges au sud, à celui du Sentis au nord.

Aux deux extrémités de cette longue bande, les Hautes- Alpes calcaires sont relativement éloignées des massifs cristallins et leur altitude n'atteint guère 2500 mètres.

Dans la partie médiane, au contraire, les Hautes-Alpes calcaires dépassent 3000 mètres aux Diablerets, au Wild- horn, au Wildstrubel et sont, plus au nord-est, très res- serées entre les Préalpes et le massif de l'Aar.

La conséquence directe est le peu d'extension du flysch à l'intérieur de la chaîne, tandis qu'il prend un déve- loppement beaucoup plus grand sur la bordure.

Le relief de la chaîne commençait à s'accuser dès le dépôt du flyseh, mais c'est postérieurement à ce dépôt que le grand soulèvement des A ipes à eu lieu; aussi ce

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RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. 3 terrain se trouve-t-il presque toujours au cœur des syn- clinaux.

De ces diverses traînées synclinales, du double pli glaronnais au nord jusqu'aux rives de l'Isère, au sud, les plus importantes Slilllt les suivantes :

La traînée d'Altdorf, celle du flanc du Tillis, celle de Hof à .Meiringen, celle de Gsteig à. Mandergmnd, enfin celle des Diablerets et de Taveyannaz.

Au sud de la vallée du Rhône on a la traînée deVale- rette au col de Coux, celle du lac de Gers et du massif des Fiz, celle qui va de Cluses, par le Reposoir, à. Serraval;

celles de Bellevaux et des Aillons dans les Beauges.

Néanmoins les deux bandes les plus développées sont celles du lac de Gers aux Fiz et celle du grand synclinal du Reposoil'; nous les a v ons étudiées plus en détail.

Le grès de Taveyannaz dans ces synclinaux est loin de se montrer constant ; il y forme au contraire des traî- nées plus ou moins sporadiques dont l'épaisseur et l' éten- due sont très diverses.

Toutefois, comme nous le verrons dans la suite de ce travail, la délimitation de ce tereain a toujours été faite d'après ses caractèees macroscopiques et une étude plus serrée et surtout une étude microscopique permet d'y rattache!' toute une série de variétés de grès qu'on avait jusqu'alors attribués au flysch, quoique les détails de leur structure intime les rapprochent beaucoup plus des types du grès de Taveyannaz.

Dans ce travail, nous avons cherché à. étabiir d'une ma- . nière exaete, le niveau qu'occupe les grès de Taveyannaz dans les Hautes-Alpes calcaires d'une part; et d'autre part à déterminer ses rapports avec le flysch et à étudier sa structure pétrographique.

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4 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

Ces roches curieuses ont du reste déjà occupé les géolo-- gues. Nous allons résumer brièvement les travaux qui ont déjà paru sur le sujet.

Le premier qui ait signalé le grès de Taveyannaz est probablement Necker en ·1826 ( 1

r.

Huit ans plus tard, ..

Studer, dans son ouvrage sur la géologie de la Suisse, comparait le grès de Taveyannaz à un tuf volcanique (2)1 Enfin Alphonse Favre, dans le second volume

Œ

353}

de sa géologie de la Savoie (3), lui consacre deux pages magistrales, dans lesquelles il reconnaît la nature éruptive- de cette roche, et même indique que ce sont des tufs de- projections amenés du Vicentin par des courants ma- rins. C'est au même résultat que nous ont conduit nos propres recherches.

Depuis ·1867, époque où Alphonse Favre reconnaissait l'origine du grès de Taveyannaz avec cette sorte d'intui- tion qui l'a si souvent et si heureusement ser·vi, de nom-- breuses notes ont paru sur le sujet, mais sans apporter beaucoup de renseignements nouveaux.

Nous devons signaler cependant les travauxde M. Rene- vier (7 et 10), qui a étudié les grès de Taveyannaz dans leurs gisements classiques, au pied des Diablerets et une note de M. Carl Schmidt ( 13). Cet auteur y étudie la constitution pétrographique du grès de Taveyannaz. H m0lltre que cette roche renferme des plagioclases, de- l'orthose, de l'augite, de la hornblende, du mica et du quartz, minéraux qui sont reliés par de la calcite et de la chlorite; l'origine de ce dernier élément lui semble pro- blématique, la hornblende ne lui donnant pas naissance.

1 Les chiffres mis entre parenthèses se rapportent unx numé- ros de la liste bibliographique.

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1\APPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. 5 D'après leur structure et leur composition chimique, M. C. Schmidt estime que les grès de Taveyannaz sont des tufs d'un diabaze quartzifëre, tufs provenant d'érup- 'tions diabasiques des temps tertiaires et assimilables

d'après lui aux éruptions ophitiques des Pyrénées.

Voici en résumé la liste bibliographique des ouvrages ,concernant le grès de Taveyannaz.

LISTE BIBLIOGRAPHIQUE.

(1). M. Necker, Bibl. univ. Sc. et Arts. 1.826 t. XXXIII.

(2). Studer. Die Geologie der Schweiz. 1834.

(3). Alphonse Favre. Recherches dans les parties de la Sa- voie, du Piemont et de la Suisse, voisines du ltlont-Blane. t. II.

§ 3153.

(4). Bachmann. Bemerkungen über den Taviglianaz-Sand- stein bei Merlingen (in Berner Mitteilungen, 1870).

(15). Ooster. Die Vet·steinerungen des Taviglianaz Sandsteins der Dallenflüh am Thunersee (in Protozoe helv. Bd 2,1870).

(6). Fischer-Ooster. Neue Nachweise zur Erôrlerung des Alters des Taviglianaz-Sandsteins (ibid).

!2) (7). E. Renevier. Cristaux du flysch d'Aigremont (Bull·

Soc. vaud. Sc. nat. 1863).

(8). E. Renevier. Monographie des Hautes Alpes Vaudoi- ses (p. 442 et suiv. 1liateriaux de la carte geol. suisse. f()m•

li v.)

(9). Ph. de Laharpe. [Plantes terrestres dans le flysch du Val d'Illiez (Bull. Soc. Vaud. Sc. nat. 1863).

( iO). E. Renevier. Le grès de Taveyannaz (Bull. Soc. Vaud.

Sc. nat. 1877. Arch. Sc. ph. et nat. Genève f877).

(H). Waters. Quelques roches des Alpes vaudoises étu- diées au microscope (Bull. Soc. Vaud. Sc. nat. 1880).

( l2). Baltzer. Le grès de Taviglianaz (Arch. des Sc. ph. et nat. Genève, nov. 1882).

(13). C. Schmidt. Uber den Sogenannten Taviglianaz :Sandstein (Neu. Jarb. fur Mineral. II. 1888.)

(14). Termier. Sur l'existence de tufs éruptifs à La Clu~az:

(Haute-Savoie) (Compt. rend. Ac. des Sc. Paris). r

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6 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

PREMIÈRE PlRTIE - ÉTUDE GÉOLOGIQUE

Nous avons étudié cette formation dans les trois régions qui suivent.

I. ENVIRONS DE TA VIGLIANAZ 1

M. Renevier, dans sa belle monographie des Hautes- Alpes vaudoises a montré que les grès de Taveyannaz étaient bien déYeloppés dans les cinq régions:

Du Creux de Champ. Les gt·ès de Taveyannaz forment presque tout Je fond de ce cirque, sauf le long du thalweg de la Grande-Eau, où sont des alluvions torrentielles et glaciaires.

Du Creux de Culand. Cirque moins grand que le pré-·

cédent, mais entièrement occupé par les mêmes forma- tions de tufs volcaniques.

Châtillon. Les grès de Taveyannaz reposent sur le ter- rain nummulitique dont les affleurements les entourent de trois côtés.

Taveyannaz. Les grès de Taveyannaz 2 forment l'arête rocheuse qui va du revers. sud de la vallée de Confin au sommet du Coin, de même que tonte la partie supérieure de la montagne de Taveyannaz. Dans le haut le grès moucheté domine, dans le bas, ce sont plutôt des grès bréchiformes. (Échantillons no D, no C, no X.)

Rochers du !!ent. Il y forme le sommet du Mont du Coin en y surmontant les deux replis du calcaire nummu- litique.

1 A consulter E. Renevier . .Monographie des Hautes-Alpes vau-·

doises (p. 442 et suiv.). Mat. de la Carte géol. suisse, 16m• livr.

2 Nous mettons entre parenthèses les numéros des échantillons décrits dans la monographie pétrographique. Le lecteur se rendra ainsi un compte exact de leur position sur le terrain et de leurs situations et rapports respectifs.

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RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. 7 IL REGION DE PLATÉ.

Nous subdiviserons en deux partie:> l'étude des grès de Taviglianaz dans ce massif. Dans la premièl'e partie nous étudierons leurs affleurements dans toute la région des bords dn lac de Gers et à Tête Pelouse.

Dans la seconde partie au contraire, nous étudierons ces formations sur le flanc du massif qui domine la val- lée de i' Arve, entre Saint-Sigismond, Al'aches et la Tête de Pré de Saix. Ces formations d'ailleurs se trouvent incomplètement marquées sur la feuille Annecy de la

carte géologique de la France.

Toute cette région du Platé forme un vasle plateau plus ou moins ondulé, comme le montrent les coupes de Maillard, qui se relève à l'ouest dans la crête de$ Fiz et à la Pointe du Colonney.

Le grès de Taveyannaz s'y trouve à différents niveaux et la chose ressort aussi bien de l'allure générale des af- fleurements, qui se trouvent tantôt sur les sommets, tan- tôt sur les flancs de la montagne, au-dessus du crétacé,.

que dans les coupes de détail que nous allons examiner ..

A. Région du Lac de Gers à Tête Pelouze.

Du lac de Gers on a une très bonne vue sur le profil de la chaîne des Grands-Vents. Celle-ci est presque entiè- rement formée d'un complexe de grès de Taveyannaz.

avec intercalations de schistes et nons avons alors la coupe suivante en montant du lac de Gers au sommet des Grands-Vents, de haut en bas :

Grès de Taveyannaz, 50 m. (Atteignant l'arête des Grand-Vents).

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8 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES Schistes du flysch, 80 m.

Grès de Taveyannaz, 70-80 m.

Schistes marneux du flysch, 60 m.

Grès de Taveyannaz, quelques mètres.

Schistes marneux et marno-gréseux, f 00 m.

Les grès de Taveyannaz affleurent sur les deux rives du petit lac de Gers, ainsi que dans la prairie située en amont. Leur aspect moucheté les fait reconnaître facile- ment.

Dans toul ce vallon, le flysch et les grès de Taveyannaz ont formé des éboulis, qui masquent leurs rapports, et qui ne sont pas recimentés.

En montant, on rencontre sur la pente, des schistes noirs, d'une épaisseur de 50 mètres, puis des bancs plus durs et au-dessus des grès de Taveyannaz qui sont incli- nés à 45 • sous la chaîne des Grands- Vents, et sur les- quels coule le torrent.

La coupe que fournit le lit du ruisseau montr·e les grès de Taveyannaz en bancs lités, de 2 à 6cm d'épais- seur; celle totale de la formation atteint i 0 à f 2m.

Au-dessus, l'on passe insensiblement à des grès du flysch et à des schistes plus ou moins argileux. Ces der- niers occupent tout le vallon appelé le Haut de Gers. Ces schistes renferment à la partie supérieure quelques bancs de conglomérats à petits éléments, r·ecimentés par un ciment de grès de Taveyannaz. Les schistes noirs ont environ 60m d'épaisseur. Ils sont surmontés d'un re- plat formé par quelques bancs compacts de grès de Ta-.

veyannaz. Ces grès sont très durs, à cassure presque phonolitique et faciles à confondre avec certains quartzi- tes du flysch. L'examen microscopique seul per·met de fixer la nature éruptive de ces variétés, essentiellement

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RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. 9 différentes du grès moucheté qui a toujours été pris comme type.

Ces alternances nous donnent le profil suivant.

En continuant à monter on trome un flysch bien caractérisé, avec noyaux de concentration.

Il passe à des schistes noirs qui montent presque ju&- qu'à la hauteur du col de Platé; on en trouve deux beaux affleurements, immédiatement à dr·oite et à 1

oom

à gau- che du col.

La voûte surbaissée que forme le flysch a été érodée au passage même du col.

Les schistes du flysch se débitent toujours en plaquet- tes de quelques centimètres de long et de quelques milli- mètres d'épaisseur. Ils forment une série de bancs alter- nativement marneux et compacts, dont l'épaisseur varie de 10 à 25cm.

Les grès de Taveyannaz eux se délitent très différem-

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10 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

ment. Ils se brisent en gros blocs carrés et forment des pierriers analogues à ceux que présentent les schistes cristallins.

L'on voit à 200m du col de Platé les schistesdu flysch passer très nettement au grès de Taveyannaz. En mon- tant du col de Platé au sommet de Pointe Pelouze, l'on rencontre les mêmes g1·ès sur une grande épaisseur.

Ceux-ci se délitent parfois en prismes hexagonaux, dont un très bel exemple est montré par un contrefort de l'arête qui descend de Pointe Pelouze sur le désert de Platé.

Ils contiennent fréquemment des enclaves de schistes, identiques à celles que nous décrirons dans les grès de Taveyannaz d'Araches.

Le dernier contrefort de la Pointe Pelouze est en grès de Taveyannaz sm· lesquels repose un petit chapeau de schistes marneux du flysch, indiquant que l'érosion a dû enlever une grande épaissem· de flysch qui sur ce som- met également recouvrait les grès de Taveyannaz.

Tandis que les schistes marneux du flysch se succè- dent sur plusieurs dizaines et parfois SUl' plus de '} 00m d'épaisseur sans interruption, les bancs de grès de Ta- veyannaz n'ont jamais plus d'un à 2m d'épaisseur et le plus souvent beaucoup moins.

lis forment alors une série de bancs avec des alternan- ces continues et répétées de petits bancs marneux du flysch.

Ainsi sur les 60 derniers mètres de Pointe Pelouze, on peut compter de '120 à 150 bancs alternatifs de flysch et de grès de Taveyannaz. Les bancs de schistes du flysch ont une épais~eur qui varie de '1 cm à un demi-mètre, ceux des grès de Taveyannaz de wcm à 2 ou 3m (No 55).

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RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. 'il Comme on le voit les deux types, le type moucheté et le type compact al!ernent.

En descendant du sommet de Pointe Pelouze sur le désert de Platé on voit les grès de Taveyannaz en bancs epais de 6 à

sm,

et dont le manque d'alternance avec les schistes du flysch contraste avec ce qui se passe sur l'au- tre versant.

Le flanc S.-W. de Tête Pelouze montre très nette- ment qu'il y a passage fréquent et graduel des bancs de- grès de Taveyannaz, dans les bancs du flysch et vice versa.

Ceux-ci se terminent en lentilles qui passent des unes aux autres, latéralement, tantôt en se bifurquant, tantôt en finissant en pointe.

En revenant maintenant au lac de Gers et en descen- dant de l'arête des Grands-Vents sur le Haut de Get·s l'on a une coupe très instructive.

Elle montre encore nettement l'alternance évidente des grès de Taveyannaz à différents niveaux.

·Nous avons en descendant 50m de grès de Taveyan-

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12 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

naz, auxquels succèdent

som

de schistes noirs du flysch qui sont supportés par 70 à

som

de grès de Taveyan-

naz, lesquels reposent de nouveau sur des schistes mar- ,neux du flysch.

B. Région d'ArachP-s à la Tête de Pré de Saix.

De Tanninges à Saint-Sigismond on ne rencontre que les formations du flysch. L'on traverse ensuite l'anticli-

nal crétacé de Pointe de Chevrans, à cœur néocomien.

A la Frasse, l'on est déjà sur les calcaires nummulitiques du jambage sud-est.

Au passage du torrent, sur la rive droite duquel est bâti le hameau de l'Herruneur, l'on retrouve les grès de Taveyannaz qui occupent là encore un niveau inférieur.

Cette coupe, d'accès facile, reproduit encore les alter-

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RAPPORTS .AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. t3 nances répétées des bancs de schistes mameux du flysch et des bancs plus épais et plus résistants des grès de Taveyannaz.

Les dernières maisons du village de la Frasse sont bâties sur les grès de Taveyannaz (type grès moucheté) qui affleurent sur le bord du chemin. La culture empêche de savoir s'ils sont la suite de ceux du torrent.

Un peu au-dessus du village, deux petites carrières ont été ouvertes dans ce grès.

A La Chast, les mêmes grès, dont les bancs plongent sous les Aràches, contiennent de nombreux englobements de schistes noirs et de calcaires; ceux-ci sont tantôt an~

guleux, tantôt arrondis, leur grosseur varie de celle d'une noisette à celle de deux poings('i6 a et 16 b, coupe d'un de ces blocs de schistes noit·s.)

Là encore, les bancs ont une épaisseur de 'i m à 'lm '/,.

avec séparation de lits de schistes de

wcm.

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f 4 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

En montant de La Chast à Pernant, l'on rencontre d'abord des grès de Taveyannaz puis les schistes do flysch au-dessous de ces derniers; le passage se fait à l'entrée du bois.

De ce point jusqu'à Flaine et jusqu'aux Esserts au pied du désert de Platé l'on n'est plus que dans le crétacé.

C'est de l'autre côté dn désert de Platé que l'on re- trouve le grès de Taveyannaz à pte Pelouze comme nous l'avons décrit antérieurement.

Ill. RÉGION DU SYNCLINAL DU REPOSOIR.

Cette longue traînée s'étend depuis la Vallée de l'Arve, au nord, jusqu'à. celle de Faverges à Annecy, au sud. Elle forme un vaste synclinal compris entl'e la chaîne des Aravis d'une part et les crêtes du Bargy, des Vergys et de Cotagne d'autre part.

Nous partagerons ce synclinal en deux moitiés, l'une située au nord et l'autr·e au sud de la Vallée du Bouchet.

A. Région entre Cluses et le Col des Annes.

De Cluses à la Frasse, l'on marche sur les ter1·ains crétacés; de ce hameau jusqu'un peu après celui de Romme d'en bas l'on teaverse du ttwrain glaciaire.

C'est quelques cent mètres avant d'arriver sur le col, sur lequel est construit le hameau de Romme, que l'on voit commencer le synclinal éocène, qui débute presque immédiatement par des grès de Taveyannaz (type des grès mouchetés).

Immédiatement en descendant de Ro1pme sur le Repo- soir (Pralong.) l'on retrouve le glaciaire; le synclinal est d'ailleurs très resserré.

Mais déjà à 200m du village on aperçoit les grès de

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RAPPORTS AVEC LES l<'ORMATIONS DU FLYSCH. '15 Taveyannaz qui affleurent à nouveau au bord de la route, puis des marnes calcareo-schisteuses du flysch.

En continuant d'avancer on voit les grès de Taveyan- naz prendt·e un faciès beaucoup plus compact.

Dans le bois les gr·ès de Taveyannaz affleurent sans in- terruption, sous forme de gros blocs (Éch. 20, 20 a, 20 b, 20 c). Le faciès de quartzite vert très compact y est exceptionnel et beaucoup moins abondant que celui des grès mouchetés. Nous avons vu quelle importance ce fa- ciès particulier·, sporadique ici, prenait au haut de Gers et à pte Pelouze.

Au sortit· de la forêt l'on retrouve le flysch gréseux, avec quelques bancs très compacts, en saillie.

A partir de la lisière du bois, les grès de Taveyannaz cessent d'affleurer et sur la route, jusqu'à Pralong, on ne retrouve que les schistes si délitables du flysch.

Cette position des grès de Taveyannaz qui affleurent haut sur le flanc des Aravis, tout près du crétacé et la position du flysch dans Je fond de la vallée, semblent indi- quer que là encore, les grès de Taveyannaz se rencon- trent à la base de la formation.

En montant au Col du Grand-Bornand on rencontre successivement le glaciaire, puis Je flysch sous les aspects successifs de schistes, de grès et de conglomérats à élé- ments exotiques.

De là, par Saint-Jean-de-Sixt, jusqu'à la Clusaz, d'une part et jusqu'à Thônes d'autre part, l'on ne rencontre plus que les formations si monotones du flysch.

B. Région de la Montagne de Vaumessin.

En allant de Clusaz au hameau du Gotty, sur la route, à gauche peu avant d'arriver à une scierie, l'on retrouve

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16 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

les grès de Taveyannaz (32 a); quelques mètres plus loin, sous le pont situé en contre-bas de la scierie, les grès du flysch apparaissent à nouveau.

Du Gotty on peut monter à la route des Aravis et re- trouver les affleurements décrits par M. Termier '.

En revenant de la Clusaz sur Saint-Jean-de-Sixt, l'on retrouve, au sortir de la cluse formée par l'anticlinal cré- tacé, les grès de Taveyannaz qui en constituent le jam- bage nord-ouest. Là encore la position inférieure des grès de Taveyannaz est manifeste. L'on traverse ensuite une grande P-paisseur de schistes gréseux du flysch.

Plus loin, celui-ci passe à une série de bancs conglomé- riques comme le montre la coupe suivante :

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Les bancs de conglomérats passent graduellement aux bancs gréseux du flysch. Ils contiennent parfois des blocs pris aux calcaires sous-jacents; ces blocs sont de la gros- seur du poing et quelquefois de celle de la tête.

Les bancs de grès de flysch ont parfois un faciès qui rappelle étonamment celui de la molasse. Ils renferment souvent de très nombreux débris de plantes (n° 39). De Saint-Jean-de-Sixt jusqu'à Thônes on ne rencontre que du flysch.

1 P. Termier. Sur l'existence de tufs éruptifs à la Clusaz (Haute- Savoie). (Compt. 1·encl. A.cac1. des Sc. Paris).

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RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. { 7 De Thônes aux Clefs on suit d'abord une terrasse gla- ciaire, puis on entre directement dans les grès de Taveyan- naz ( 41 ). Ceux-ci de couleur verdâtre, présentent à l'œil nu un type intermédiaire entre ceux du flysch et des grès mouchetés.

En prenant le chemin qui conduit à Manigod on re- ~

trouve le flysch en face de l'église des Clefs, un peu plus loin il fait de nouveau place aux grès de Taveyannaz ( 43 c).

Ces grès se présentent en gros bancs, très épais et ne·

montrent plus les intercalations continuelles de marnes du flysch que nous avons signalées à Araches et à la montée de pte Pelouse. Il y a au contraire passage gra- duel et continu entre les deux formations gréseuses.

On retrouve encore les grès de Taveyannaz sur la route qui conduit des Clefs au hameau de Cropt ( 4 7 c ).

Enfin ils prennent une extension considérable dans toute la Montagne de Vaumessin. Mais dans toute cette région la végétation abondante masque les affleurements et il n'est pas possible d'étudier les rapports des grès de Ta- veyannaz et du flysch avec la même précision que nous avons apportée dans l'étude du massif de Platé.

RÉSUMÉ DE L'ÉTUDE GÉOLOGIQUE.

Si nous résumons brièvement les résultats auxquels nous a conduits l'étude sur le terrain, nous verrons que, pour la région considérée :

i 0 Le grès de Taveyannaz est une formation très ré- pandue dans le flysch; beaucoup plus qu'on ne l'admet- tait jusqu'ici et qu'elle n'est marquée généralement sur les cartes.

Nous en avons retrouvé des affleurements dans une série de localités où aucune carte ne les indique, près

2

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18 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

{l'Araches, entre Romme et le Reposoir, à la Clusaz où ils avaient été signalés par M. Termier, enfin en dessous de Mont-Durand; son extension est également très grande autour du village des Clefs.

2° Le niveau de cette formation ne paraît pas être bien défini dans le flysch. Il alterne souvent avec ce dernier.

Parfois il repose sur le calcaire nummulitique (Châ- tillon) et affleure souvent à la base de la formation (Lac de Gers, Araches, Romme, en dessous du Mont-Durand).

3° A côté du type général et classique du grès mou- cheté se trouvent une série de faciès qui peuvent avoir la plus grande analogie avec certains grès et surtout cer- tains quartzites du flysch et dont l'étude microscopique seule permet de reconnaître la nature réelle.

4° Le grès de Taveyannaz comporte des conglomérats à petits éléments, nettement roulés et comparables en cela aux conglomérats du flysch. Parfois ces éléments sont des blocs de calcaire, crétacé ou nummulitique, des étages sous-jacents. L'on avait ainsi des bombements plus ou moins accusés dans le chenal où se sont déposés les grès de Taviglianaz.

5° Ces grès de Taveyannaz sont caractérisés nettement dans leurs rapports avec le flysch avec lequel ils alternent en bancs continus, d'autres fois ils y passent latéralement d'une manière si insensible que la limite n'est plus possi- ble à placer.

SECONDE PARTIE ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE

Nous avons vu que, sur le terrain, les grès de Taveyan- n.az comportaient un faciès conglomérique rare et un faciès grèsenx dominant. An point de vue microscopique

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RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. '19 cette distinction n'est plus possible et l'on peut toujours

a~similet· les grès de Taveyannaz à un conglomérat dont les individus peuvent devenir extrêmement petits, mais dont la plus grande partie reste néanmoins des individus pétrographiques distincts. Ce n'est que bien rarement que le grès de Taveyannaz est formé par des individus minéralogiques exclusifs. La description pétrographique que nous allons donner de cette roche sera donc la sui-

"Vante :

Nous décrirons d'abord les principaux types pétrogra- phiques contenus à l'état de galets ou de petits fragments dans la roche en question. Nous examinerons ensuite les divers minéraux qui entrent dans le grès, à l'état d'indi- vidus minéralogiques et en dernier lieu nous examinerons la manière dont ces divers éléments s'associent et les différents types qui résultent de cette association.

Enfin, nous passerons à la description monographique des échantillons étudiés.

Comme nous le verrons, la question des grès de Ta- veyannaz ne pouvant être séparée de celle du grès du flysch, nous serons amenés à décrire à leur place, les

types pétrographiques de cette formation.

l. LES ROCHES CONSTITUTIVES DU GRÈS DE TAVEYANNAZ.

En plusieurs localités, le grès de Taveyannaz est ma- nifestement un conglomérat. On y voit à l'œil nu de nombreux individus, fortement roulés, constitués par des roches diverses. En général, les plus gros mesurem par- fois 7 à

sem

de diamètre. Chez les types à grain fin, le microscope montre un certain nombre de galets beaucoup plus petits, à contours arrondis, d'autres fois sans forme

(21)

20 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

bien nette, l'empâtement et la pénétration des individus étant si intime qu'on ne leur distingue plus de limite dw séparation. Les plus petits de ces galets ont à peine 1 mm-

de diamètre.

Les roches qui les constituent peuvent rentrer· dans les- trois catégories stïivantes : 1 o Roches éruptives de la.

série moderne, à deux temps, d'un type neutre ou basi- que. 2° Roches éruptives et cristallines anciennes, du·

type franchement acide et granitoïde, exceptionnellement du type basique grenu. 3° Roches détritiques et sédi-- mentaires.

A. Roches éruptives modernes.

Andésites, celles-ci présentent des variétés très nom-- breuses dont nous allons décrire les plus importantes.

Type 1. Les deux temps sont marqués. La première consolidation est représentée par nne hornblende de grande taille, brune, à inclusions vitreuses, zonaire ..

Augite, incolore, plus rare, de même dimension. Felds- paths de taille inférieme à celle dfls pyroxènes et des am- phiboles, appartenant à la variété des labrador- andésine ..

Le second temps est constitué par des microlites fili-·

formes d'andésines, et par de la magnétite jointe à un minéral chloriteux abondant, qui résulte probablement de la décomposition d'un minéral ferro-magnésien, peut- être d'un pyroxène.

Type II. Au premiel' temps on a les minéraux sui-- vants : mica noil', hornblende zonée et andésine à struc- tUl'e concentrique. Le deuxième temps est constitué par une pâte en partie amorphe, des rares grains de magnétite et des microlithes feldspathiques.

Type III. Au premier temps, magnétite cubique, augite

(22)

RAPPORTS A n:c LES FORMATlONS DU FLYSCH. 2'!

incolore, labr·ador prédominant, chlorite secondaire. Au :Second temps, micro lites feldspathiques d' andésine, rare- 'ment maclés selon l'albite.

Type IV. La première consolidation est représentée

;par du labrador et de l'augite; le second temps est formé par des microlites filiformes d'augite et d'andésine; on trouve un second type pareil dans lequel une hornblende

verte, très abondante, remplace totalement l'augite.

Type V. C'est une andésite amphibolique; cette roche

·est très riche en hornblende de première consolidation et ,en magnétite; elle est pauvre en feldspath.

Type VI. La première consolidation est exclusivement représentée par de la hornblende verte avec inclusions

·d'apatite. Le second temps ne montre que quelques mi-

·Crolites feldspathiques très fins nageant dans une pâte .amorphe.

Labradorites. Ces roches sont beaucoup moins répan- -dues que les andésites et ne présentent pas un si grand nombre de variétés.

Type I. Ce type est le plus commun et le plus carac- téristique; nous l'avons ret!'Ouvé presque partout.

La première consolidation montre un peu d'augite, 'beaucoup de labrador et de magnétite; quelques plages de chlorite résultant pi'Obablement d'une hornblende pré-

·existante.

Le second temps est représenté par quelques microli- tes de labrador, une infinité de grains de magnétite qui donnent à la roche un aspect noir caractéristique; un peu -de matière vitreuse.

Type II. Les deux temps de la roche sont mal accusés

·et la pr·emière consolidation passe insensiblement à la seconde. Augite rare, labrador, magnétite ; delessite ré-

(23)

22 ., LE GRÊS DE TAVEYANNAZ .~T SES

sultant probablement de la décomposition d'une .amphi- bole; le second temps montre des microlites de labrador et d'augite brunàtt·e, de la magnétite et de la matière vitreuse.

Comme on le voit, les types d'andésites et de labrado- rites sont extrêmement variés. Ces différences provien- nent surtout de la nature et de la répartition des miné- raux ferro-magnésiens (pyroxènes et amphiboles). Au contraire, les feldspaths appartiennent tous aux deux ty- pes, relativement très voisins, du labrador et de l'andé- sine.

A côté de ces types principaux et caractéristiques, on trouve une infinité de variétés inter·médiaires qui s'en éloignent par· la grandem et le nombre des microlites, ainsi que par la répa!'tition respective des divel's éléments de la premièr·e consolidation.

Presque toutes ces roches montrent une belle struc- ture flnidale. Il est à remarquer que les roches à olivine font complètement défaut et que, dans aucune des roches étudiées, il n'y a de quattz libre, ni d'orthose. Comme nous retrouverons, dans les éléments minéralogiques du grès, la plupart des éléments de ces roches en compagnie- de qnartz roulé, on peut déjà affirmer que ce ne sont pas de roches éruptives d'épanchement et q:1artzifères que, proviennent ces gl'ains de quartz. Les fragments tl'achy- tiques font aussi défaut.

B. Roches éruptives anciennes.

Les galets de ces roches sont beaucoup moins abon- dants que ceux des précédentes pour deux raisons : Par- ce que ce sont les éléments basiques qui dominent dans.

le grès de Taveyannaz et parce que la gl'ande dimension

(24)

RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. 23 des éléments du granit empêche cette roche de donner des plages complètes quand les galets sont petits.

On a cependant pu reconnaître :

1° Des plages de granit, constituées par du quartz à extinctions onduleuses, moulant nettement des feldspaths et du mica. Dans la plupart des cas, e'est surtout du quartz en plages que l'on rencontre; il est compréhensi- ble que le mica soit plus rare. On trouve aussi des plages formées par du quartz granitoïde et granu!itique, tel qu'on le !'eneontre dans certaines roches alpines (Proto- gine).

Des pegmatites. Les galets en sont très rares et nous ne les avom. trouvés que dans deux ou trois coupes; ils sont formés par une association graphique de quartz et de feldspath.

Parmi les roches cristallines, on trouve quelques pla- ges de micaschistes, rares également, à quartz moiré et à mica par·allèle. Dans une coupe, nous avons trouvé un fragment d'amphibolite formé par une association de hornblende brune, avec inclusions de magnétite avec de l'apatite et de t'orthose.

C. Roches détritiques et sédimentaires.

La principale roche qu'on rencontre à l'état de gro&

galets est une roche verdâtre, d'aspect gréseux.

C'est elle qui forme les plus gf'os cailloux. C'est un mélange de petits grains, de quartz, de magnétite et de feldspath rare, noyés dans une masse argilo-ehloriteuse prépondérante.

2o Grès formés par des grains arrondis de quartz et de calcite associés à de la chlorite.

3° Des grains de calcite, formés par une série d'indi--

(25)

24 LE GRÈS DE TA VEYANNAZ ET SES

vidus orientés différemment, qui sont, selon toute proba- bilité, des grains de calcaire.

D. Individus minéralogiques.

Les individus minéralogiques qui entrent à l'état isolé dans la constitution du grès proprement dit résultent exclusivement des roches que nous venons d'étudier.

Nous en examinerons rapidement les caractères.

Ces minéraux sont :

La magnétite, \'augite, la hor·nblende, le mica noir, le mica blanc, le labrador, l'andésine, l'oligoclase, l'or- those, le microcline, le quartz, la calcite et la chlorite.

La magnétite. Elle se p1·ésente en grains informes, par- fois cependant avec les sections de l'octaèdre.

L' augite, forme de grands cristaux, en général, inco- lores, souvent détruits et dont il ne reste que des débris ; elle présente les formes m (i iû) h' (100) g' (010) b'/a {i H). Les clivages m (HO) y sont nets; les mâcles h' [toO) assez fréquentes, sous forme de deux gros indivi- dus, d'autres fois soudorme d'une série de lamelles hémi- tropes. L'augite présente souvent une structure 'lonaire.

Sur la surface g' (010) ng s'éteint généralement de 40 à 44 o de la trace du clivage. La biréfringence ng -np

=

0,022; la bissectrice aiguë est np, l'angle des axes est normal ; certains cristaux dépassent i mm. de longueur.

La hornblende est assez variable; on trouve d'abord un type vert, qui présente les faces m (HO) g' (OW) p (OOi) et b'/2 (11 i); elle est souvent à structure zonée avec des couronnes périphériques d'inclusions. Les ex- tinctions deng se fonlt entre '16° et 20° de l'allongement.

(26)

RAPPORTS AVEC LES FORl\IATIONS DU FLYSCH. 25 La bissectrice aiguë est np; l'angle des axes plutôt faible.

La dimension est parfois égale à celle de l'augite, la biré- fringence plutôt inférieure; quelques cristaux renferment des inclusions d'apatite et de magnétite. Le polychroïsme est sensible, nm verdâtre, ng jaunâtre. ·

D'autres fois la hornblende n'a pas de contours nets ; elle est brune, à clivage tl'ès prononcé, polychroïque dan:;

les tons bruns.

Le mica noir: Cet élément est toujours ral'e; il se pré- sente en général en paillettes avec polychroïsme ordi- nail'e ng brun ng jaunâtre.

Le mica blanc forme quelques débris isolés; ii peut être assez abondant dans les val'iétés qui passent au flysch, mais il a toujoul's nettement les car·actères de3 micas blancs des roches cristallines et éruptive~ acides an- ciennes.

Il n'est pas rare de le rencontrer en filaments froissés tel qu'on le trouve dans certains micaschistes, tandis que le grès envii·onnant n'indique aucun phénomène de compression.

Les feldspaths y sont extrêmement variés et appartien- nent à trois groupes distincts :

1 o Les plagioclases basiques. Ceux-ci proviennent à n'en pas douter des roches éruptives que nous avons signalées plus haut. Les extinctions, dam la zone de symétrie, ainsi que celles sul' la face g' (01 0) montl'ent que l'on a en général des variétés allant du labrador à l'andésine; on ne rencontl'e jamais de type plus basique, mais quelques rares types plus acides.

Les mêmes feldspaths se teouvent parfoïs pêle-mêle, à.

l'état de microlites; les uns plus gros sont màclés selon la loi de l'albite, les autres filiformes s'éteignent en long,

(27)

26 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET sgs

ont un allongement négatif et correspondent à l'andésine~

les feldspaths se décomposent quelquefois profondément en donnant naissance à de la calcite et à des masses ar- gileuse:; indéterminables; jamais ils ne donnent des pail- lettes de sér·icite.

2° Groupe des plagioclases acides. Ceux-ci sont repré- sentés par des minéraux qui, sans doute possible, sont

d'ancien~ éléments de roches granitoïdes. Les extinctions dans la zone de symétrie correspondent à l'oligoclase.

De plus, ils renferment dans leur intérieur les nom- breuses paillettes de séricite, caractéristiques des felds- paths granitoïdes.

3° Feldspaths potassiques. Ces derniers sont à n'en pas douter, exclusivement des éléments du granit. On y rencontre principalement des plages d'orthose, à struc- ture microperthitique puis, plus rare il est vrai, mais souvent fort beau, du microcline.

Ces feldspaths ne se trouvent pas dans toutes les va- riétés, mais seulement dans les types tl'ansitoires entre le flysch et le grès de Taveyannaz.

Le quartz peut être un élément très abondant. Il ne manque en tout cas jamais et se présente en grains arrondis, à extinctions onduleuse:;. N'eut-on aucune preu- ve de son origine détritique, l'œil le plus inexpérimenté le distinguerait du quartz d'une roche d'épanchement.

Le fait qu'on le trouve dans des plages granitiques, as- sociés au quartz et au mica, et le fait que les variétés de grès qui en sont riches renferment toujours beaucoup de microcline et d' oligoclase en établissent sans conteste l'origine.

La chlorite est un élément très abondant dans~ le grès de Taveyannaz. On la rencontre, tantôt en nids ou en

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RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. 27 rosettes ver·dàtres, la variété se rattache à la delessite, tantôt en plages informes ou en canaux calés entre les divers éléments. Elle provient selon toute vraisemblance de la décomposition des éléments ferro-magnésiens notam- ment de la hornblende et de l'augite.

La calcite, très répandue, forme des gr·ains ou des pla- ges irrégulières.

DtVERS TYPES PÉTROGRAPHIQUES DU GRÈS DE TAVEYANNAZ

La manière dont ces éléments s'associent dans le grès de Taveyannaz est assez différente.

Nous avons une sér·ie de faciès, eompr·enant :

Type I. Un type conglomérique, a éléments roulés, dans lequel on rencontre les individus minémtogiques que nous venons d'étudier, à l'état de galets relativement gros réunis pat· un ciment gr·éseux fol'mé par les mêmes éléments minéralogiqueg,

Type II. Dans ce faciès on ne rencontre pas de galets assez gro~ pour que la l'Oche à l'œil nu paraisse un con- glomérat, mais où le micr·oscope montre cependant qu'un grand nombre des grains qui constituent le grès sont encore des individns distincts; c'est le type le plus ré- pandu; c'est lui qui correspond au faciès macroscopique bien connu des grès mouchetés. Le micl'Oscope montl'e les divers éléments pressés directement les uns contre les autt'es; l'union est parf,>is si intime qu'on ne distingue plus bien le contour primitif du petit galet.

Entre les éléments on trouve alors, soit des matières argileuses, soit de la chlorite, ou de la calcite.

Chez le type du grès de Taveyannaz le plus net, ce

(29)

28 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

sont principalement les feldspaths basiques, l'augite et la hornblende qui pl'édominent, Joints à des galets de roches éruptives basiques ou des fragments de roche détritique chloriteuse que nous avons décrite antérieurement.

Le quartz bien que constant y est plutôt rare. Excep- tionnellement, dans ce faciès, on trouve des types où les éléments constituants ne sont formés que par des miné- ranx isolés.

Type III. Celui-ci nous est fourni pa,r un grand nom- bre de grès de Taveyannaz, vert foncé, qui rappellent les -quartzites du flysch, par leur aspect extrêmement compact -et leur grande dureté.

Au micl'Oscope la structure est identique à la précé- dente, dans ses traits généraux. On y rencontre les mê- mes éléments, mais le quartz, les feldspaths, et les plages :granitiques y deviennent très abondants. La roche ren-

fel'me alors plus ou moins de mica et passablement de -calcite. On trouve dans ce cas toute une série de formes transitoires qui passe][lt au flysch. L'augite et la horn- blende deviennent de plus en plus rares, les feldspaths augmentent et. le quartz, l'orthose, etles feldspaths acides, :Se développent largement.

Type IV. Enfin dans le type des gr·ès du flysch on a de la muscovite, rare ou abondante; il en est de même pour l'orthose et, pour les plagioclases. Ces derniers sont sou-

vent remplacés par des amas kaolinisés.

Le quartz est l'élément de beaucoup prépondérant. Il

~xclut presque tous les autres dans certaines variétés. Le ciment est formé par de la calcite.

Entre les deux derniers types que nous venons d'étu- dier, on trouve une série de formes de passage, produites par une proportion plus ou moins forte d'augite et de hornblende dans le type IV.

(30)

RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. 29

MONOGRAPHIE DES ÉCHANTILLONS ÉTUDIÉS

1. RÉGION DE TAVEYANNAZ

Les échantillons étudiés proviennent tous de la loca- lité classique et nous ont été remis par M. Bieler, assis- tant à Lausanne.

Coupe A.

Grès à éléments grossiers, renfermant des galets et des cristaux isolés ; parmi les galets on obset·ve quelques fragments d'andésite à pâte verdâtre chloritisée à struc- tnre variée; ces fragments sont d'ailleurs analogues à ceux qui sont déCI'its plus loin et dont le meilleur état de conservation permet une étude plus complète. Ils sont associés à de g1·os cl'istaux d'augite, souvent avec une·

couronne périphérique d'inclusions, à de la hornblende et des plagioclases divers. Beaucoup d'orthose, cl'oligo- clase et de quartz, montrant à l'évidence que ces roches renferment en grande quantité des arènes granitique~ ; on trouve par places des plages granitiques complètes, dans lesquelles l' oligoclase est moulé par l'orthose, et ce dernier par le qual'tZ ; beaucoup de chlorite d'un jaune verdâtre faisant ciment entre ces divers éléments, et enfin, par places, quelques gros grains de calcite.

Coupe B.

Grès de Taveyannaz. Cet échantillon est très décom- posé; il comporte quelques galets d'andésite à première consolidation exclusivement feldspathique, de nombreux.

grains d'augite et de hornblende, peu de quartz et beau-

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30 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

coup de feldspaths dans un état de décomposition très avancé, criblés d'amas argileux, et aussi de lamelles de ehlorite. Quelques grains de calcite.

Coupe C.

Ce gres a petits éléments roulés est essentiellement feldspathique. On y ti'Ouve très peu d'augite, pas de horn- blende, de la magnétite et beaucoup de feldspaths, soit en grands cristaux, soit en microlites qu'on peut rapporter à l'oligoclase ou à l'andésine, peu de quartz, quelques la- melles de mica blanc, des matières chloriteuses ou argi- leuses faisant ciment. Parmi les galets associés aux mi- néraux, quelques plages d'andésine dont la première consolidation, exclusivement feldspathique, comprend des grands cristaux d'andésine, tandis que la seconde renferme une pâte à structure fluidale composée de mi-

<:rolites de même nature; le tout est associé à de la ma- tière vitreuse.

II. RÉGION DE PLATÉ ET DU LAC DE GERS.

Coupe No 48a. Haut dtt lac de Gers.

Cette roche renferme, à l'état de petits galets, les indi- Yidus suivants :

'Î) Une labmdorite feldspathique. La première consoli- dation comprend de l'augite rare, en grands cristaux, du labrador abondant, à macles de l'albite dont les extinctions maxima entre deux lamelles pour la zone perpendiculaire à g' sont de 60 o. Magnétite, chio rite en amas résultant de b. décomposition d'un élément ferro-magnésien. Deuxième

(32)

RAPPORTS AVEC LES FORMATIONS DU FLYSCH. 31 tonsolidation : microliles de labrador joints à de nom- breux grains de magnétite et un peu de matière vitreuse.

L'abondance de la magnétite du second temps rend cene roche caractéristique.

2) Andésite à mica et hornblende.

Première consolidation : Mica noir rare, ng brun, np presque incolore. Hornblende de grande taille à stmcture zonaire et maclée fréquemment selon h' ('100), poly-

·Chroïsme ng vert pâle, '!!P verdàtr·e. Extinction deng sur g' à 23° de h'g'. Le centre du minéral est souvent plus po-

lychroïque que les bords. Andésine basique à profil montrant les faces p (00'1 et a 1/ , (201). Extinctions symétriques maxima à 39° entre deux lamelles de l'albite. Structure zonaire sur la face perpendiculaire à ng; le plan de:;

axes s'éteint entre 6 et

wo

pour les différ·entes zones concentriques.

Deuxième consolidation : P:He en partie amorphe avec grains de magnétite et quelques micro lites d'andésine.

3) Andéstte à augite.

Premier temps : Magnétite à formes octaédriques. Au- gîte incolore en cristaux rares. Labrador prédominant,

de grande taille, à macles de l'albite et Carlsbad, puis plages de chlorite remplaçan tévidemment un minéral de la première consolidation.

Deuxième temps : Pâte microlitique à structure fluida!e formée par des microlites excessivement fins d'andésine, avec quelques grains de magnétite et de la matière vi- treuse,

4) Labradorite augitique.

Les deux temps sont mai accusés; les grands cristaux de feldspath passent graduellement aux microlites tou- jours de grande taille. Premier temps : Labrador abon-

(33)

32 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

dant, grands cristaux d'augite, magnétite en grains.

La roche est cr·iblée de rosettes et de sphérohthes de de- lessite ; avec ng ver·t pâle, np vert jaunâtre. La seconde consolidation comprend de grands rnicrolites de labra- dor, de jolis pr·ismes d'augite, des grains de magnétite et de la matière vitreuse.

Les galets de ces diverses roches sont réunis par de la calcite qui oblitère les espaces vides.

Coupe No 65, sons la Pointe-Pelouze.

Parmi les galets, on trouve :

1) Une andésite à hornblende dont le premier temps comporte seulement de beaux cristaux terminés de horn- blende verte avec inelusions d'apatite. Le second temps est représenté par une masse amorphe avec quelques fins miceolites feldspathiques décomposés et des plages de calcite.

2) Une andésite identique, semblable à celle de la Coupe 48, N° L

Les individus minéralogiques associés à ces fragments sont abondants. Ce sont des cristaux, et même parfois des mîcrolites épais d'andésite et de labrador, de l'augite, de la hornblende, pui.s du quartz assez abondant et quei- ques lamelles de mica blanc. Comme éléments secon- daires, des amas de nature argileuse et de la calcite. A signaler quelques belles plages intactes de quartz gra- nnlitique.

Coupe No 58. Arête de Pointe-Pelouze.

Ce type passe au flysch. Au microscope, peu de galets

d'andé~:ite en général indéterminables comme galets;

(34)

RAPPORTS AVEC LES FORliATIONS DU FLYSCH. 33 quelques plages granitiques assez fraîches. A l'état d'indi- vidus, on trouve de l'augite, de la hornblende assez mal conservée, puis des labrador très décomposés; le mica blanc en lamelles est commun. Quelques belles plages d'orthose et de microline et beaucoup de quartz. Entre les éléments précédents, on trouve des amas de matières argileuses feldspathiques à l'origine, mais décomposées;

par places des lamelles de seri cite indiquanl l'existence d'un oligoclase altéré. Calcite assez abondante.

Coupe No 61. Colonnes prismatiques dans l'arête de Pointe- Pelouze.

Ce grès passe nettement au flysch. Au microscope, il se montre composé d'individus minéralogiques isolés;

les galets y manquent complètement. Très peu d' augite en petits débris, la hornblende est très ra1·e; elle manque parfois complètement. Quelques paillettes de mica blanc.

L'élément feldspathique, mal conservé du reste, est abon- dant; on reconnaît de l'andésine et de l'oligoclase. Quel- ques belles plages d'orthose à filaments et de microcline.

Quartz en grains arrondis, nomb1·eux.

Ces divers éléments sont réunis directement par de la chlorite très abondante dans cet échantillon. Comme élé- ments secondaires, caicite en grains et magnétite.

Coupe No 62.

C'est un bon type de grès de Taveyarmaz. Au micros- cope, les individus pétrographiques sont rares et complè- tement décomposés. On y rencontre de grands cristaux

3

(35)

34 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

d'a.ugite, de la homhlende verte abondante, ng vert pàie, np grisâtre, des pajllettes de mica blanc, rares égale- ment. Parmi les feldspaths, on trouve du labrador et de l' oligoclase, puis du quartz assez abondant. La chlorite eimente ces divers éléments et les réunit. On trouve également des matières argileuses et de la magnétite.

III. RÉGION n'ARACHES ET DE LA TÈTE DE PRÉ DE SAIX.

Coupe No 6. Quartzite du flysch.

Au microscope, quelques rares lamelles de mica blanc;

feldspaths acides rares également en partie tt·ansformés en amas kaolinisés. Le quartz est l'élément presque exclusif, en gros grains fort roulés. Ces dernie1·s sont réunis par un ciment de calcite peu abondant.

Coupe No 8.

Là encore, les individus pétrographiques sont rares et se bornent à quelques petits fragments d'andésite en très mauvais état de conservation. Peu de cristaux d'augite et de hornblende. Quelques lamelles de mica blanc; or- those plagioclase, puis quartz. Beaucoup de cblorite et de calcite.

Coupe No 12 (Araches).

Grès feldspathique passant au flyscb. Au microscope, magnétite abondante, augite incolore en cristaux volu- mineux souvent maclés suivant h' (WO). Hornblende plus rare en grands cristaux, ng vert brunàtr·e et np jau-

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RAfPORTS AVEC LES FORMATiONS DU FLYSCH. 35 nâtt·e. Andésine abondante, quelques grains roulés d'or- those; peu de quartz. Comme éléments secondaires, de la calcite, de la matière argileuse et dela chlorite.

Coupe No 14b. Pont d'Araches.

Grès passant au flysch. Magnétite abondante, augite et hornblende en débris; quelques filaments de mica blanc;

plagioclase altéré abondant, quartz, calcite.

Coupe No 16a. 0La Chast, près Araches.

C'est un type mixte, avec galets et individus minéra- logiques.

A l'intérieur quelques grains d'apatite et de magnétite.

Magnétite abondante à l'état libre. Andésine prédomi- nante renfermant parfois des inclusions d'amphibole et magnétite, Le qua1'tz présente quelques belles plages.

Coupe 16 b (même localité).

Cette coupe a été faite dans un bloc noir assez volumi- neux, englobé dans le grès. C'est une roche d'un type très commun dans les facies conglomériques du grès de Taveyannaz.

Cette roche verdâtre en coupe mince est de nature dé- tritique, formée par des grains de magnétite et de quartz qui nagent dans une masse principale essentiellement

~hloriteuse et verdâtre.

(37)

36 LE GRÉS DE TAVEYANNAZ ET SES

IV. RËGWN DE RoMME AU REPOSOIR

Coupe No 19 a

Quelques galets d'andésite de types va1·iés, à pâte chlo- riteuse, assez abondants dans cette roche, quelques débris d'augite en grands èristaux, puis de la hornblende et de magnétite. Andésine et labrador, très décomposés et presque indéterminables, quartz assez abondant, quelques paillettes de mica blanc, beaucoup de matières argileuses et de chlorite.

Coupe n.O

go.

Entre NatJ,cy et le Reposoir'.

Type essentiellement conglomérique. Parmi les galets.

on trouve:

-1) Une roche curieuse dont le premier temps est exclusivement compo~é de hornblende chloritisée excep- tionnellement abondante. Deuxième consolidation indé~

terminable.

2) Des andésites et labradorites de types connus divers,- parmi lesquels il faut citer un type avec feldspath de la première consolidation, remarquablement basique. La.

deuxième consolidation comprend des microlithes trapus et carrés de labrador joints à des microlithes allongés d'augite, décomposés et donnant naissance à de la chio- rite qui forme la masse principale de la roche.

A mentionner aussi une superbe andésite dont la.

pl'emière consolidation compl'end de grands et superbes cristaux de hornblende verte; de l'andésite et de la ma- gnétite. La seconde est représentée par une pâte excessi- vement fine, chargée de chlorite, dans laquelle l'élément feldspathique n'est plus déterminable.

(38)

RAPPORTS AVEC LES FORi\lATIONS DU FJ,YSCH. 37 3) Une plage d'amphibolite. Beaucoup de magnétite en grains irréguliers. Amphibole sans contour· net, essentiel- lement différente d'aspect des variétés éruptives; ng bru- nàtl·e, np jaunâtre. Dans l'amphibole, inclusions d'apa- tite, puis de magnétite.

Sphène abondant il-régulier, toujours dans le voisinage de la magnétite. Les cristaux d'amphibole sont réunis par -des cristaux altérés d'orthose.

4) Une plage de micaschiste for·mée par· la réunion d'un quar·tz moiré à des paillettes de mica blanc et des tout petits grains de magnétite.

Dans le ciment gréseux beaucoup d'augite, de horn- blende verte; des plagioclases basiques à côté d'oligoclase,g séricitisés, beaucoup de quartz à extinctions onduleuses;

calcite et chlorite secondaii·es.

Coupe No 20a. Entre Rormne et le Reposoir.

Gr·ès ou conglomérat à petits éléments. Les galets les plus fréquents qui peuvent avoir la grosseur d'une noi- sette sont constitués par une andésite typique qui pré-

·sente les caractères suivants:

La premiè1·e consolidation montre de la magnétite en gros grains, de la homblende de grande taille à structure zonaire à forme basaltique. Màcles h1 fréquentes, bisec- trice aiguë np angle 2V 70° envii'On, ng brun, np grisâtre, ng- np= 0,023. Sur g1

=

(O.W) ng s'éteint à '18°.

Cette hornblende renferme des inclusions vitreuses péri- phériques formant couronne et des inclusions de ma- .gnétite.

Augite incolore, en cristaux généralement plus petits .

• 4ndésine prédommante, les grands cristaux de cet élé- ,ment sont de beaucoup plus petite taille que ceux. de

(39)

38 LE GRÈS DE TAVEYANNAZ ET SES

la hornblende ou de \'augite. Mâcles de l'albite et du pé- ricline; de Carlsbad plus rare. Les extinctions entre deux.

lamelles donnent un maximum de 38°.

La deuxième consolidation comprend des microlithes feldspathiques filifor·mes (0,04 m. de longueur) qui s'étei- gnent en long et qui sont de l'andésine; puis des grains de magnétite, le tout nage dans un élément chloriteux très abondant, qui donne à la deuxième consolidation·

une eouleur verdâtre très caractér·istique; cet élément ré- sulte sans doute de microlithes d'un minéral ferro-magné-·

sien, complètement décomposé; à en juger par· l'abon- danœ de cette chlorite les micr·olithes d'élément noir de- vaient être nombreux dans cette roche.

Les divers galets d'andésite sont mêlés à quelques pla- ges de quartz, parfois même de pegmatite à des cristaux d'aogite, de hornblende et de magnétite .. le tout réuni par·

nn ciment chloriteux.

Coupe N~ 20 b de mbne provenance.

C'est un grès à éléments mixtes. On y tr·ouve les types.

pétrographiques suivants:

1) Andésite avee première consolidation à labrador et à grands cr·istaux d'augite; deuxième consolidation avec microlithes filiformes andésine, magnétite et substance vitreuse.

2) Andésite semblable à la précédente mais dans laquelle une belle amphibole verte remplace l'augite.

3) Andésite identique à celle du no 20a. Ces individus sont mêlés aux minéraux ordinaires; les feldspaths pla~·

gioclases y sont accompagnés d'orthose; le quartz est abondant, les lamelles de miea blanc point rares.

(40)

RAPPORTS AVEC LES FORMATlONS DU FLYSCH. 39

Coupe N° 20 c de même provenance.

Cet échantillon est très semblable au précédent.

A côté des types d'andésites décrits, on en rencontre un nouveau, caractérisé par sa hornblende de première consolidation qui est de très grande taille, avec nombreu- ses màcles h' répétées. Cette hornblende s'associe à un plagioclase indéterminable, Microlithes d'andésine courts associés à de la chlorite et de la matièt'e amorphe, jolie structure fluidale. Le fond gréseux de la t'oche est iden- tique à celui du N° 20 b.

Coupe N° 21 entre Nancy et le Reposoir.

Grès de Taveyannaz, au microscope on y trouve quel- ques grands ct'istaux d'augite, peu de hornblende, de la magnétite, de l'andésine, puis de l'orthose et du quartz, le tout associé à quelques galets d'andésite; plusieurs avec une jolie structure fluidale. On trouve également quelques lamelles de mica blanc et deux ou trois grains de sphène, beaucoup de chlorite entre ces divers élé- ments, et quelques grains de calcite secondail·e.

RÉGION DE THONES AUX CLEFS 1

(Montagne de Vaumessin) Coupe N° 32 a, au Gotty.

Cette roche renferme de nombreux galets par·rni lesquels nous avons:

1 M. Ternier, loc. cit. [n" 14, liste bibliogr.] a décrit des types de tufs éruptifs de cette région.

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