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PREVALENCE DE LA SCHISTOSOMIASE A SCHISTOSOMA HAEMATOBIUM CHEZ LES HABITANTS DU VILLAGE D’AHOMEY DANS LA COMMUNE LACUSTRE DE SÔ-AVA.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

11ème Promotion

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI

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DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE

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Option : Analyses biomédicales

RAPPORT DE STAGE DE FIN DE FORMATION DU 1

er

CYCLE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE

THEME :

PREVALENCE DE LA SCHISTOSOMIASE A SCHISTOSOMA HAEMATOBIUM CHEZ LES HABITANTS DU VILLAGE D’AHOMEY DANS LA COMMUNE LACUSTRE DE SÔ-AVA.

Présenté et soutenu par : Théodora Cynthia Ablavi AMOUH

Membres Du Jury

:

Tuteur :

Dr. Gilles KINSICLOUNON Chef laboratoire à la Polyclinique LAB/CAMPUS

Superviseur :

Dr Pascal ATCHADE,PhD

Parasitologie - Mycologie

Physiopathologie – Médecine Tropicale Maître-Assistant/CAMES/EPAC/UAC Année Académique : 2017-2018

Président : Prof SENOU Maximin

Examinatrice : Dr MEDOATINSA Espérance Superviseur : Dr ATCHADE Pascal

(2)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH II REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)

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DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE HUMAINE (GBH)

**********

11ème PROMOTION DE LICENCE PROFESSIONNELLE

DIRECTEUR :

Professeur Guy Alain ALITONOU

DIRECTEUR ADJOINT : Dr François-Xavier FIFATIN

CHEF DE DEPARTEMENT : Dr Eugénie ANAGO

(3)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH III LISTES DES ENSEIGNANTS DU DEPARTEMENT DE GENIE DE BIOLOGIE

HUMAINE (GBH) Option : Analyses Biomédicales

N° Noms et Prénoms Matières enseignées 1 ABLEY Sylvestre Déontologie médicale 2 AGBANGLA Clément Génétique moléculaire

3 AGOSSOU Gilles Législation et droit du travail

4 AHOYO Théodora Angèle Microbiologie/ Santé Publique et Hygiène Hospitalière

5

AKAKPO B. Huguette

Education physique et sportive

6 AKOWANOU Christian Physique

7 AKPOVI D. Casimir Biologie cellulaire/ Physiologie humaine/

Biochimie clinique

8 ALITONOU Alain Guy Chimie générale/ Chimie organique

9 ANAGO Eugénie Biochimie structurale / Biochimie clinique 10 ANAGONOU Sylvère Education physique et sportive

11 ATCHADE Pascal Parasitologie / Mycologie/Entomologie 12 BANKOLE Honoré Bactériologie / Virologie

13 DESSOUASSI Noel Biophysique

14 DOSSEVI Lordson Techniques instrumentales

15 DOSSOU Cyriaque Techniques d’Expression et Méthodes de Communication

16 DOUGNON T. Victorien Microbiologie/ Méthodologie de la Recherche

17 HOUNNON Hyppolite Mathématiques 18 KOFFI Aristide Justin Anglais

19 KOUDANDE Marlène Hématologie générale

(4)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH IV

20 KOUNASSO Gabriel Informatique général

21 LOKOSSOU Gatien Immunologie générale/ Immuno-pathologie 22 LOZES Evelyne Immunologie générale/ Immuno-pathologie 23 MASLOKONON Vincent Histologie Générale

24 OGOUDIKPE Nicarette Informatique médicale 25 SECLONDE Hospice Transfusion sanguine

26 SEGBO Julien Biologie moléculaire/ Biochimie clinique 27 SENOU Maximin Histologie Générale/ Histologie Appliquée 28 SOEDE Casimir Anglais

29 TOHOYESSOU Zoé Soins infirmiers

30 TOPANOU Adolphe Hématologie/ Hémostase

31 YOVO K. S. Paulin Pharmacologie/ Toxicologie

(5)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH V A tous les scientifiques qui ne cessent d’œuvrer pour le bien-être des populations.

DEDICACE

(6)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH VI

A mon superviseur Dr Pascal S. ATCHADE, pour avoir guidé mes pas dans la réalisation de ce travail et aussi pour votre motivation, votre disponibilité et votre amabilité. Recevez toute ma profonde reconnaissance et mon admiration.

A mon tuteur de stage, Dr Gilles KINSICLOUNON, vos conseils pour la réalisation de ce travail n’ont pas été vains. Prière accepter ma profonde reconnaissance.

A tout le personnel du laboratoire de la polyclinique LAB/CAMPUS, notamment à Mme Angélique AGOSSADOU et Mme Nicole DJENONTIN, recevez mes sincères gratitudes pour l’ambiance de famille qui a régné durant mon séjour et vos multiples conseils.

A mon très cher père Nicolas AMOUH et à ma bien-aimée mère Cathérine GNONLONFOUN. Aucun mot ne saurait exprimer ma profonde gratitude et ma reconnaissance envers vous pour votre soutien et vos prières. Que Dieu vous prête une longue vie afin que vous puissiez jouir des fruits de vos semences.

A ma sœur Théolynda AMOUH pour son amour, ton soutien a été primordial pour la réalisation de ce travail, qu’il soit pour toi le fruit d’une motivation continue et d’une ambition de réussir.

Aux habitants d’AHOMEY, pour leur participation à cette étude. Merci de votre sollicitude.

A tous mes amis de la onzième promotion de Licence Professionnelle en Analyses biomédicales, en particulier Faridah ADOTANOU, Rosette ALODE, Fiacre BANKOLE, Cécile MARQUES, Mariette GANDAHO, nous vous remercions pour les moments partagés.

 A toutes les personnes de bonne volonté qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail.

REMERCIEMENTS

(7)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH VII Au Président du Jury

Je suis très comblée et je vous remercie beaucoup d’avoir accepté d’apporter vos amendements à ce travail. Vos remarques et suggestions seront prises en compte pour améliorer la qualité scientifique de ce travail.

Aux Honorables membres du Jury

C’est un insigne honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail. Vos remarques et suggestions seront prises en compte pour améliorer la qualité scientifique de ce rapport de stage.

Hommages respectueux

HOMMAGES

(8)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH VIII

RESUME

En Afrique et au Bénin en particulier, la bilharziose à Schistosoma haematobium est l’une des infestations parasitaires de l’Homme les plus répandues et négligées [1]. L’objectif principal de cette étude était de dénombrer le nombre de cas de la bilharziose à Schistosoma haematobium chez les habitants d’AHOMEY. Cette étude prospective et descriptive a été réalisée sur 171 habitants âgés de 4 à 55 ans générés au hasard après un questionnaire soumis à leur disposition de Juillet à Octobre 2018. A l’issue de l’étude, il a été révélé une prévalence de 48,54% de bilharziose à Schistosoma haematobium qui confirme les signes cliniques enregistrés. Parmi les enquêtés, les hommes sont plus exposés à cause de leurs professions (agriculteurs, pêcheurs). La rivière Sô et les marécages sont des sites d’infestation et les facteurs favorisant la transmission sont liés aux mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement du milieu. La situation dans laquelle les habitants de cette localité vivent est très préoccupante et interpelle les autorités à divers niveaux pour une meilleure prise en charge médicale des personnes infestées d’une part et pour des mesures préventives telles que la construction des latrines publiques, la réalisation des forages et la prophylaxie individuelle et collective d’autre part.

Mots clés : Prévalence, Schistosoma haematobium, Ahomey, Sô-Ava.

ABSTRACT

In Africa and Benin in particular, Schistosoma haematobium bilharzia is the second most common parasitic disease after malaria. The main objective of this study was to count the number of cases of Schistosoma haematobium schistosomiasis among the inhabitants of AHOMEY. This prospective and descriptive study was carried out on 171 inhabitants aged 4 to 55 years randomly generated after a questionnaire submitted to them from July to October 2018. At the end of the study, it was revealed a prevalence of 48,54% Schistosoma haematobium schistosomiasis confirming the clinical signs recorded. Among the respondents, men are more exposed because of their professions (farmers, fishermen). The Sô River and wetlands are infestation sites and the factors favoring transmission are related to poor hygiene and environmental sanitation. The situation in which the inhabitants of this locality live is very worrying and calls on the authorities at various levels for better medical care of infested persons on the one hand and for preventive measures such as the construction of public latrines, the realization of drilling and individual and collective prophylaxis on the other hand.

Key words: Prevalence, Schistosoma haematobium, AHOMEY, So-Ava.

(9)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH IX Pages

Figure 1 : Couple de schistosomes adultes………... 5

Figure 2 : Œuf de S. haematobium ………... 5

Figure 3 : Mollusque hôte intermédiaire de S. haematobium ………... 6

Figure 4 : Schéma annoté d’une cercaire ………. 7

Figure 5 : Schéma d’un miracidium…..……….... 8

Figure 6 : Cycle de développement de S. haematobium ……….………... 9

Figure 7 : Dermatite cercarienne chez un patient japonais………..………... 11

Figure 8 : Carte géographique de la commune de Sô-Ava ……….…………... 22

Figure 9 : Répartition des enquêtés selon le sexe ……….…………... 27

Figure 10 : Aspect macroscopique des urines analysées……….……… 29

Figure 11 : Prévalence de la Schistosomiase à Schistosoma haematobium suivant le sexe……… 31

Figure 12 : Prévalence de la Schistosomiase à Schistosoma haematobium suivant l’âge……… 31

Figure 13 : Prévalence de la Schistosomiase à Schistosoma haematobium suivant la profession……… 32

Figure 14 : Relation entre les signes cliniques et la présence des œufs de la Schistosomiase à S. haematobium……….. 32

Figure 15 : Relation entre l’aspect macroscopiques des urines et l’infestation à S. haematobium……….…... 33

Figure 16 : Prévalence suivant l’eau utilisée par les enquêtés pour la douche et la consommation………... 34

LISTE DES FIGURES

(10)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH X

Pages

Tableau I : Répartition des enquêtés selon l’âge……….. 27

Tableau II : Répartition suivant la profession……….….. 28

Tableau III : Répartition suivant les signes cliniques……….. 28

Tableau IV : Répartition suivant l’examen macroscopique des urines……… 29

Tableau V : Répartition suivant l’eau de consommation des enquêtés……….. 30

Tableau VI : Prévalence de la Schistosomiase à S. haematobium…………...……… 30

LISTE DES TABLEAUX

(11)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH XI CD4 : Cluster de Différenciation 4

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey Calavi IgM : Immunoglobine M

IgG : Immunoglobine G

IITA : International Institute for Tropical Agriculture mg/kg : milligramme par kilogramme

ml : Millilitre

NaCl : Chlorure de sodium ORL : Oto-Rhino-Laryngologie pH : Potentiel hydrogène S. haematobium : Schistosoma haematobium S. mansoni : Schistosoma mansoni S. intercalatum : Schistosoma intercalatum S. japonicum : Schistosoma japonicum S. mekongi : Schistosoma mekongi

SIDA : Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise Spp : signifie espèces au pluriel

T CD4 : lymphocytes T auxilliaires

VIH-1 : un type antigénique du Virus de l’Immunodéficience Humaine

°C : degré celsius

% : Pourcentage

µL : Microlitre

LISTE DES ABREVIATIONS

(12)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH XII

INTRODUCTION ...1

PARTIE I: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ...3

1. DEFINITION ...4

2. AGENT PATHOGENE ...4

3. HÔTE INTERMEDIAIRE ...6

4. CYCLE PARASITAIRE ...6

5. FACTEURS FAVORISANT L’EPIDEMIOLOGIE ...10

6. MANIFESTATIONS CLINIQUES ...11

7. PHASES DE COMPLICATIONS ...13

8. DIAGNOSTIC ...14

PARTIE II: CADRE, MATERIEL ET METHODE D’ETUDE ...19

1. CADRE ...20

2. MATERIEL ...23

3. METHODE D’ETUDE ...25

PARTIE III: RESULTATS ET DISCUSSION ...27

1. RESULTATS ...28

2. DISCUSSION ...37

CONCLUSION ...39

SUGGESTIONS ...40

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...41

ANNEXE ...46

TABLE DES MATIERES ...47

SOMMAIRE

(13)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 1 INTRODUCTION

La Schistosomiase encore appelée bilharziose est l’une des infestations parasitaires de l’Homme les plus répandues dans le monde. Elle constitue une maladie parasitaire négligée [1],

et est reconnue comme l'une des principales maladies transmissibles avec impacts socio-économiques majeurs dans les pays en développement. Seul le paludisme la précède par

ordre d’importance sur le plan des répercussions sanitaires et socio-économiques majeures. La bilharziose est due à des trématodes, vers plats non segmentés vivant à l’état larvaire dans un mollusque d’eau douce et à l’état adulte dans le système circulatoire veineux de l’Homme.

Elle sévit dans environ 76 pays situés en Afrique, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient et au Sud du continent asiatique [2]. Le nombre de personnes exposées est estimé à 600 millions dont plus de 200 millions sont infestées et près de 280 000 personnes décèdent chaque année des complications de la bilharziose [2, 3,4]. Les populations à risque sont beaucoup plus les écoliers, les enfants, les femmes enceintes, les pêcheurs, les agriculteurs qui utilisent la technique de l’irrigation et les éleveurs [5].

Il existe seize espèces de schistosomes dont 5 sont connues pour infecter l’Homme [6]. Il s’agit de Schistosoma haematobium, Schistosoma intercalatum, Schistosoma mansoni, Schistosoma japonicum et Schistosoma mekongi. Seules les 3 premières espèces sont rencontrées

en Afrique : S. intercalatum et S. mansoni responsables de la bilharziose intestinale ; S. haematobium responsable de la bilharziose uro-génitale.

La bilharziose uro-génitale qui est une maladie parasitaire eau-dépendante sévit dans les régions intertropicales où il manque des adductions d’eau potable [7]. Elle est présente dans 53 pays d’Afrique, et on estime à 70 millions le nombre de personnes souffrant actuellement de la maladie chez lesquelles la présence de sang dans les urines témoigne d’une atteinte de la vessie ou du système urinaire [8].

Au Bénin, les études épidémiologiques encore parcellaires révèlent la présence de deux espèces [9] de schistosomes : l’espèce S. haematobium (forme vésicale) largement distribuée et dont les fréquences d’infestation peuvent varier de 4% à 100% et l'espèce S. mansoni (forme intestinale) retrouvée de manière focalisée avec des prévalences pouvant atteindre 60 % [9,10].

La présente étude a pour objectif de déterminer la prévalence de la schistosomiase à Schistosoma haematobium chez les habitants d’AHOMEY dans la commune de Sô- Ava, une zone lacustre du sud Bénin.

(14)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 2 De manière spécifique, il s’agit de :

 identifier les signes cliniques de schistosomiase chez les habitants d’AHOMEY ;

 s’informer de l’eau de consommation utilisée par chaque habitant;

 rechercher dans les échantillons d’urines des habitants, les œufs de S. haematobium ; Dans ce document, nous avons présenté dans un premier temps une synthèse bibliographique basée sur la schistosomiase uro-génitale. Dans un second temps, le cadre, le matériel et les méthodes d’étude, ensuite les résultats de cette étude suivis d’une discussion et enfin une conclusion et des suggestions.

(15)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 3

PARTIE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

(16)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 4 DEFINITION

La bilharziose ou schistosomiase est une maladie parasitaire due à des trématodes, vers plats, à sexes séparés, hématophages, vivant au stade adulte dans le système circulatoire des mammifères et évoluant au stade larvaire chez un mollusque d’eau douce. Cinq espèces sont

pathogènes pour l’Homme dont Schistosoma haematobium responsable de la bilharziose uro-génitale [11].

AGENT PATHOGENE

Schistosoma haematobium, agent de la bilharziose uro-génitale, est un ver plat parasite, appartenant au règne Animal, au sous règne des Métazoaires, à l’embranchement des Plathelminthes (« vers plats ») [12], à la classe des Trématodes [13], à la sous-classe des Digènes, à l’ordre des Strigeatoidea, au sous-ordre des Strigeata, à la famille des Schistosomatidae et au genre Schistosoma.

Les parasites

Les adultes mâles (Figure 1) mesurent environ 12 mm de long sur 0,8 à 1 mm de large.

Leur corps est recouvert de petits tubercules tégumentaires, probablement à fonction sensorielle.

Ils sont cylindriques au niveau de leurs tiers antérieurs. Le reste de leurs corps est aplati et les bords latéraux se replient pour délimiter le canal gynécophore où se loge la femelle. Les femelles (Figure 1), de diamètre inférieur à 250 μm, mesurent environ 2 cm de long et possèdent une forme cylindrique et filiforme. Elles présentent aussi de petits tubercules à l’extrémité postérieure de leurs corps, et apparaissent brunes lorsqu’elles sont gorgées de sang. La femelle reste toujours placée dans le canal gynécophore du mâle et ne le quitte qu’au moment de la ponte. Il existe dans les deux sexes une ventouse orale située à l'extrémité antérieure du corps et une ventouse ventrale épineuse qui leur permet de s’adhérer aux parois des vaisseaux. La ventouse orale s'ouvre dans l'œsophage et joue le rôle de suceur.

Les organes génitaux mâles et femelles sont situés face à face et permettent ainsi une copulation quasi permanente [11].

(17)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 5 Figure 1 : Couple de schistosomes adultes mâle et femelle. Source : Banas et Collomb, 2007

Les œufs

Les œufs de S. haematobium (Figure 2) sont ovalaires et mesurent 115 à 170 μm de long sur 40 à 70 μm de large. La coque de l'œuf est lisse, épaisse, transparente et percée de nombreux pores. Elle entoure un embryon cilié et mobile : le miracidium. Les œufs portent à l’un des pôles, un éperon caractéristique. Ils sont pondus par paquets dans la sous-muqueuse vésicale et sont éliminés avec les urines. La ponte journalière de chaque femelle est d'environ 300 œufs [11].

Figure 2 : Œuf de Schistosoma haematobium

Source : http://www.memobio.fr/html/para/pa_fi_shi.html.

(18)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 6 HÔTE INTERMEDIAIRE

L’hôte intermédiaire spécifique de S. haematobium est un mollusque pulmoné aquatique du genre Bulinus (Figure 3). Les bulins sont des mollusques à coquille globuleuse, à ouverture senestre c’est-à-dire que l’enroulement des spires part vers la gauche à partir du sommet sans

opercule. Les principaux hôtes intermédiaires sont Bulinus truncatus, Bulinus globusus, Bulinus africanus.

Les habitations de ces mollusques se trouvent toujours dans les eaux peu profondes, stagnantes ou faiblement courantes, riches en matières organiques et comportant une végétation aquatique qui sert de support et de nourriture aux mollusques. La température de l’eau doit être comprise entre 25°C et 30°C ; par contre le pH et la salinité peuvent varier dans de larges proportions ; les mollusques préfèrent les eaux ombragées, ils vivent en générale à 20 ou 30 cm de profondeur sur les tiges des plantes, les feuilles mortes ou dans la boue du fond. Certaines espèces de bulins, très résistantes à la sécheresse, peuvent vivre dans des marres temporaires et être transportées à grande distance par les boues séchées, les sabots d’animaux, les oiseaux [11].

Figure 3: Mollusque hôte intermédiaire de Schistosoma haematobium. Source : Peters et Pasvol, 2004.

CYCLE PARASITAIRE

Le cycle parasitaire des schistosomes est complexe et identique pour chaque espèce. Seuls changent les hôtes intermédiaires et les mollusques.

Le cycle parasitaire de Schistosoma haematobium comporte deux hôtes : un hôte définitif (l’Homme) chez qui se déroule la phase sexuée et un hôte intermédiaire (un mollusque) chez qui s’effectue la phase asexuée du parasite [14].

(19)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 7 Phase sexuée chez l’hôte définitif : l’Homme parasité.

L’infestation de l'Homme s'effectue lors des bains dans des eaux douces contaminées par des mollusques infestés. La cercaire (Figure 4) est attirée par un chimiotactisme puissant lié aux sécrétions cutanées et se fixe sur l’épiderme grâce à sa ventouse antérieure munie d’épines.

Figure 4: Schéma annoté d’une cercaire. Source : Dorsey et al., 2002

Le passage transcutané des cercaires se fait en quelques secondes dans la peau humide et semble plus rapide lors d’une exposition au soleil. Seule la tête s’enfonce tandis que la queue reste à la surface. La pénétration est assurée par l’action combinée des mouvements de la cercaire et des secrétions des glandes céphaliques. Cette pénétration est complète en 10 minutes environ.

Elles deviennent des schistosomules et atteignent le derme, puis la lumière d’un vaisseau lymphatique ou d’une veinule. La larve est entrainée par la circulation lymphatique jusqu’à la grande circulation. Elle gagne le cœur droit par la voie lymphatico-sanguine, puis les artérioles pulmonaires en quatre jours environ. Un nombre important de parasites restent bloqués au niveau du derme ou des artérioles et un très faible nombre atteint la circulation. Ces derniers atteignent les veinules portes intra-hépatiques. La maturité sexuelle des schistosomules est

effective uniquement pour ceux qui atteignent le plexus veineux du système porte intra-hépatique, les autres resteront immatures [15]. La phase migratoire totale dure entre 10 à

21 jours [11].

Au sein du plexus veineux porte intra-hépatique, les schistosomules vont se nourrir de sang, grossir et se différencier en mâles et femelles pour s’accoupler. La femelle s’engage alors dans le canal gynécophore du mâle et il y a fécondation. Les couples ainsi formés entreprennent une migration active par voie rétrograde dans le système porte en direction de leur site

(20)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 8 d’élection. La femelle quitte alors le mâle et s’engage dans les fines ramifications veineuses de la paroi vésicale ou intestinale afin de déposer ses œufs dans la sous-muqueuse.

Les schistosomes du groupe S. haematobium atteignent les plexus veineux périvésicaux tout en colonisant au passage les plexus périrectaux.

Les femelles fécondées pondent entre 50 à 3000 œufs par jour en fonction des espèces et cela durant toute la durée de vie du parasite chez l’Homme soit entre 2 et 18 années [13]. Ces œufs pondus au niveau de la sous-muqueuse ont trois destinées :

 Soit ils traversent la paroi vasculaire puis la muqueuse intestinale ou vésicale et aboutissent dans la lumière des organes creux (intestin ou vessie) et sont éliminés dans le milieu extérieur par les excrétas.

 Soit ils sont emportés par le courant veineux et vont dans les veinules portes intra-hépatiques, dans les poumons ou dans d’autres organes et y induisent la formation de

granulomes [11].

 Soit un grand nombre d’entre eux vont rester bloqués dans les tuniques tissulaires où ils vivent environ 25 jours [11] et induire une réaction à corps étranger qui provoque la formation d’un granulome bilharzien.

Phase asexuée chez l’hôte intermédiaire : les mollusques d’eau douce.

Les œufs arrivent en eau douce avec les urines. Si ces œufs y trouvent les conditions adéquates (température comprise entre 25°C et 30°C, ensoleillement, pH neutre etc.), ils éclosent et libèrent une petite larve ciliée nageuse : le miracidium (Figure 5).

Figure 5 : A. Miracidium nageant dans l’eau. B. Miracidium au microscope électronique à balayage (MEB). C. Morphologie d’un miracidium. Source : Pan, 1980.

(21)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 9 Le miracidium présente des glandes apicales de pénétration, un système nerveux (ganglions cérébroides), des protonéphridies, des cellules germinales et quelque fois des taches oculaires [16].

Cependant, la rencontre avec le mollusque hôte intermédiaire spécifique est facilitée par un mécanisme de chimiotactisme grâce au mucus secrété par le mollusque. Le miracidium dispose ensuite de 48 heures au maximum pour se fixer sur un gastéropode spécifique et y pénétrer par mécanisme actif et enzymatique [17]. S’il le trouve, il pénètre à travers les téguments et abandonne son revêtement cilié. Dans le mollusque hôte intermédiaire spécifique, il se multiplie par polyembryonie. Il s’organise en sporocyste qui donnera naissance à des centaines de sporocystes fils qui vont coloniser l’hépatopancréas du mollusque. Ces sporocystes fils donneront naissance à des centaines de fucocercaires (Figure 4). Ainsi un seul miracidium peut donner naissance à des milliers de cercaires qui émergeront du mollusque aux heures chaudes de la journée, en général entre 10 et 16 heures en pays tropical, pendant plusieurs semaines. Celles-

ci s’échapperont du mollusque pour passer dans l'eau avant de pénétrer chez l'hôte définitif.

Les cercaires peuvent vivre en eau libre pendant 24 à 36 heures au maximum. La durée totale du cycle chez le mollusque est d'un mois.

Figure 6: Cycle parasitaire des schistosomes. Source : CDC, 2010

(22)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 10 Le bon déroulement du cycle parasitaire du genre Schistosoma sp. nécessite plusieurs conditions, notamment :

 La présence d’un individu parasité déféquant ou urinant dans l’eau ou son voisinage immédiat.

 La présence dans le milieu aquatique des mollusques hôtes intermédiaires.

 La fréquentation de ces eaux par les hôtes définitifs (bains, travaux, lessives,…) en particulier aux heures chaudes de la journée quand la transmission est maximale.

FACTEURS FAVORISANT L’EPIDEMIOLOGIE

La schistosomiase se contracte par l’immersion totale, ou partielle, du corps dans une eau contenant des cercaires de schistosomes. Divers facteurs sont également susceptibles de favoriser l’infestation.

L’âge : Les enfants et les adolescents se baignant à toute heure du jour et ne connaissant aucune contrainte dans leurs ébats aquatiques comme dans la satisfaction de leurs besoins, demeurent les plus infectés par la parasitose [18].

La profession : les cultivateurs, les pêcheurs en eau douce, les riziculteurs, les ouvriers d’entretien des canaux d'irrigations sont plus susceptibles de contracter l’infestation.

La religion : l’obligation religieuse des ablutions journalières dans les pays musulmans.

Facteurs géoclimatiques et malacologiques : Cette pathologie est majoritairement retrouvée dans les zones tropicales et intertropicales à des températures permettant le développement du cycle parasitaire [12].

Dans la plupart des cas, la distribution ainsi que l’abondance des hôtes intermédiaires conditionnent la répartition géographique des schistosomes [19].

Facteurs socioculturels : Les habitudes culturelles de certaines populations favorisent la contamination puisqu’elles considèrent qu’il est préférable d’excréter loin des habitations et utiliser l’eau des marres pour une bonne hygiène [20]. La non-scolarisation est également un facteur social qui contribue à l’entretien de la bilharziose. En effet, les jeunes enfants non scolarisés ne sont pas recensés convenablement et donc ne sont pas traités contre la parasitose [20]. Dans les zones d’endémie, les schistosomoses se posent donc comme un problème de santé publique intimement lié à un problème socioéconomique.

(23)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 11

La mise en valeur des ressources hydrauliques : les barrages, canaux d’irrigation permanents qui ont pour but d’étendre l’agriculture à de nouvelles terres, favorisent la présence des mollusques hôtes intermédiaires. En effet, dans le cas d’un ouvrage hydraulique, la submersion de zones boisées provoque le développement de matières organiques et ainsi le développement de nouvelles plantes qui constituent autant de supports et de nourriture favorisant l’entretien et la propagation des colonies de gastéropodes dans le réservoir [21].

MANIFESTATIONS CLINIQUES

Les manifestations cliniques évoluent en plusieurs phases. Les symptômes sont communs au début à toutes les formes de bilharziose et diffèrent ensuite, à la phase d’état. [22]

Phase de contamination ou d’infestation

Les premiers symptômes correspondent à la pénétration transcutanée des furcocercaires après un bain en eau douce infestée. Elle se traduit cliniquement par une dermatite allergique appelée « dermatite des nageurs » ou « dermatite cercarienne » (Figure 7) causée par la réaction aux enzymes secrétées par des cercaires ; celle-ci survenant 15 à 30 minutes après le bain infestant.

Figure 7 : Dermatite cercarienne chez un patient japonais. Source : Peter et Pasvol, 2004.

La dermatite cercarienne débute par un prurit localisé au niveau de la zone de la peau traversée par le parasite, suivi d’un érythème, de papules. Bien qu’elles puissent affecter toutes les parties du corps, les lésions se localisent surtout au niveau des membres inférieurs et des mains qui ont été immergées dans l’eau infestée. Ces réactions peuvent rester prurigineuses pendant plusieurs jours (10 à 15 jours) et disparaitre en laissant une tâche pigmentée. Ces réactions sont surtout décrites lors de primo-infection, car les symptômes s’atténuent lors des

(24)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 12 infestations suivantes jusqu’à passer totalement inaperçues chez les sujets vivant en zone d’endémie [12].

Phase d’invasion

Cette phase correspond à la migration des schistosomules à l’intérieur de l’organisme et

leur maturation en vers adultes survenant après une période variable de 2 à 10 semaines.

Cette migration des schistosomules va provoquer des réactions immunes allergiques de l’hôte, responsables de divers symptômes tels que : urticaire, œdème, arthralgies, myalgies, toux sèche, dyspnée, diarrhées, douleurs abdominales, céphalées. Les manifestations cliniques liées à ces réactions immunoallergiques sont d’intensité variable dont la fièvre supérieure à 39°C.

L’examen clinique retrouve parfois une hépatomégalie, une splénomégalie ou des adénopathies, sans valeur d’orientation. Chez certains patients infestés, on peut également retrouver une altération de l’état général marqué par une asthénie et un amaigrissement important. La durée totale de ces manifestations est en moyenne de 1 à 3 semaines, excédant rarement 3 mois.

Phase d’état ou de focalisation viscérale.

Elle survient à la fin du cycle, soit environ deux mois après la contamination.

S. haematobium atteint le système génito-urinaire et le symptôme principal est l’hématurie. Cette hématurie étant considérée comme « physiologique » par les Africains, n’est pas signalée spontanément. Elle doit être recherchée par l’interrogatoire systématique des patients sur ce point. Quand elle est microscopique, elle est découverte par un examen systématique des urines [12].

Les symptômes d’accompagnement (pollakiurie, brûlures mictionnelles, coliques néphrétiques) sont plus rares. C’est une hématurie d’origine vésicale puisque l’on retrouve des formations granulomateuses, papillomateuses, des nodules sur la paroi vésicale qui peuvent évoluer en fibrose avec calcification de cette dernière. L’examen clinique est peu contributif et la cystoscopie permet à ce stade d’évaluer l’étendue des lésions et de confirmer le diagnostic en réalisant des biopsies.

Des manifestations génitales sont parfois constatées :

 chez l’homme : pathologies des vésicules séminales, de la prostate et d’autres organes.

 chez la femme : lésions génitales, saignements du vagin, douleurs pendant les rapports sexuelles, des nodules dans la vulve.

La maladie peut avoir des conséquences irréversibles à long terme comme la stérilité.

(25)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 13 PHASES DE COMPLICATIONS

Cette phase correspond à la rétention des œufs dans les tissus qui entraine une réaction inflammatoire aboutissant à la formation du granulome bilharzien.

Les complications apparaissent tardivement et tout le système urinaire peut être atteint. Au nombre de ces complications, on peut citer: fistule urétrale, sténose et dilatations urétrales, lithiase vésicale, glomérulonéphrite [23]. La complication majeure de la bilharziose uro-génitale est le cancer de la vessie, surtout sur la paroi postérieure, qui présente un aspect plus souvent nodulaire.

On peut retrouver également les associations suivantes :

Bilharzioses et cancers : La bilharziose génitale à S. haematobium est suspectée d’être un facteur de risque des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Elle pourrait induire seule la dysplasie cervicale. Des études longitudinales à grandes échelles sont nécessaires pour affirmer ces hypothèses [24].

Bilharzioses et infections bactériennes associées : Des interactions entre des

schistosomes et des bactéries du type Salmonella spp. ont été décrites le plus souvent avec S. haematobium et S. mansoni mais sont possibles avec toutes les espèces de schistosomes [25].

Les bactéries sont retrouvées dans les téguments ou dans le tractus intestinal des vers adultes et y sont fixées par l’intermédiaire de leurs pili [26]. Les schistosomes infectés sont donc de véritables réservoirs d’infection. Ces infections concomitantes sont caractérisées par des fièvres prolongées, des hépatosplénomégalies significatives ainsi que des cultures sanguines positives à salmonelles persistantes [27]. Elles sont responsables d’infections bactériennes récidivantes dont la guérison ne peut être obtenue sans le traitement spécifique de la bilharziose associée.

Il a été montré que Escherichia coli est également responsable d’infection concomitante

avec des schistosomes causant d’importantes complications dans l’atteinte rénale due à S. haematobium [27].

Bilharzioses génitales et fertilité : Plusieurs études ont permis d’incriminer la bilharziose génitale dans la stérilité [28]. La bilharziose génitale entraîne une inflammation chronique au niveau tubaire et ovarien à l’origine d’altérations de la fonction tubaire et d’adhérences pelviennes. Chez l’homme, elle peut être à l’origine d’azoospermie excrétoire et même sécrétoire.

Bilharzioses et VIH/Sida: Les lésions génitales dues à S. haematobium dans la bilharziose urogénitale constituent un facteur de risque d’infection au VIH, en particulier chez la femme [29].

(26)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 14 En effet, plus de trois femmes sur quatre infectées par S. haematobium ont des lésions génitales telles que des ulcérations de la vulve, du vagin ou du col de l’utérus [30]. Ces lésions augmentent le risque de transmission du VIH-1 et le traitement de référence par Praziquantel ne permettrait pas la réversibilité de ces lésions, ce qui rend d’autant plus importante la prévention de la bilharziose dans les zones d’endémie où le VIH-1 sévit également.

Chez l’homme, l’infection à S. haematobium augmenterait également le risque de transmission du VIH-1. Le sperme des hommes infectés par une bilharziose urinaire d’intensité modérée ou forte, contient un nombre important de cellules T CD4 ainsi que des cytokines qui sont associées à une augmentation de la réplication du virus. Le traitement par Praziquantel semble diminuer ces taux de CD4 et de cytokines malgré la persistance des lésions génitales.

Contrairement à la femme, le traitement chez l’homme permettrait donc de réduire sensiblement le risque de transmission du VIH-1 [30]. La bilharziose faciliterait l’évolution de l’infection par le Virus de l’ImmunoDéficience humaine (VIH) vers le stade SIDA.

Bilharziose et Virus de l’hépatite B : Il semblerait que, selon des rapports de cliniciens en région de forte endémie telles que l’Egypte et la Chine, la durée moyenne de l’hépatite aiguë chez les personnes infectées par des schistosomes serait cinq fois plus élevée et que le risque de maladie chronique du foie serait également plus important [31]. De plus, la présence de schistosome chez un individu diminuerait la réponse au vaccin de l’hépatite B. Les données cliniques ont toutes affirmé ces constatations mais les études réalisées sur les

populations ne les ont pas confirmé, ceci étant sûrement dû à la très haute prévalence de l’hépatite B dans la population générale de ces pays [27].

DIAGNOSTIC

Le diagnostic repose tout d’abord sur des éléments d’orientation :

Epidémiologiques : la bilharziose à S.haematobium devra être suspectée chez un patient vivant ou revenant d’une zone d’endémie bilharzienne et l’interrogatoire devra rechercher la notion d’une possible contamination : bain dans un marigot, dans un lac d’eau douce, … [32].

Cliniques : il n’existe pas de signes cliniques propres à la bilharziose à S. haematobium. Mais il faut penser aussi à la bilharziose uro-génitale devant :

 Une leucorrhée résistant aux traitements habituels anti-infectueux ou anti-mycosiques ;

 des douleurs pelviennes chroniques avec ou sans troubles du cycle menstruel ;

(27)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 15

 des lésions cervicales et/ou vaginales à type :

 de tapis sableux : cet aspect du col semblant être caractéristique d’une seule maladie : la bilharziose génitale à S. haematobium [33].

 de leucoplasie

 de nodules

 d’ulcération ou de bourgeon

 une tumeur vulvaire ou ovarienne

Biologiques : l’hyperéosinophilie n’est pas spécifique mais peut être évocatrice en association avec les données cliniques et épidémiologiques.

Les méthodes du diagnostic seront différentes au cours du cycle des schistosomes.

Diagnostic parasitologique indirect

Pendant la phase d’invasion et de croissance, la bilharziose uro-génitale est rarement diagnostiquée car elle est souvent asymptomatique (il n’y a pas encore d’élimination d’œufs). Le diagnostic est alors indirect.

8.1.1. Hyperéosinophilie sanguine

L’hyperéosinophilie n’est pas spécifique mais peut être évocatrice en association avec les données cliniques et épidémiologiques. En fonction des espèces, son intensité va varier de façon importante : les taux sont plus élevés pour S. mansoni et S. japonicum que pour S. haematobium [34].

L’hyperéosinophilie :

 est maximale en phase de primo-invasion, et varie en fonction de l’intensité de l’infection et la susceptibilité individuelle de l’hôte à cette dernière.

 peut dépasser 50% du total des leucocytes quelques semaines après la dermatite cercarienne, lors de la phase larvaire du parasite.

 diminue progressivement sans atteindre des valeurs normales pendant la phase adulte du parasite.

L’hyperéosinophilie reste modérée aux alentours de 10% durant la phase d’état et peut rester inexistante lors des infections chroniques. En zone d’endémie, les variations sont de plus en plus faibles au fur à mesure des infestations successives. Le taux d’éosinophiles montre un pic passager dans les semaines qui suivent un traitement.

(28)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 16 L’hyperéosinophilie est contemporaine des manifestations d’hypersensibilité et la rattacher à une infection bilharzienne est parfois délicat dans le sens où les patients sont souvent polyparasités et que ses valeurs ne sont pas nécessairement élevées. Elle constitue donc un élément important du dépistage des schistosomoses mais son absence ne peut éliminer une infection parasitaire.

8.1.2. Méthodes immunologiques

Le diagnostic peut également être immunologique, basé sur la présence dans le sérum d’anticorps dirigés contre les protéines du parasite ou d’antigènes de schistosome circulant dans le sang, l’urine ou la salive. Ils procurent souvent une orientation diagnostique de bonne valeur aboutissant parfois à la décision thérapeutique malgré l’absence de preuve parasitologique directe. Il s’effectue par des réactions quantitatives d’immunofluorescence indirecte (IFI), d’hémagglutination indirecte (IHA), par la technique ELISA ou encore par des techniques nécessitant des souches vivantes (précipitations circumovulaires ou péricercariennes, la réaction de précipitation de Vogel-Minning et la réaction d’immunofluorescence indirecte), l’électrosynérèse, l’immunoblot et les techniques de biologie moléculaire [35]. Ces tests reposent sur la détection d'anticorps de type IgM ou IgG (technique ELISA, immunofluorescence) dirigés contre les antigènes de vers adultes ou d’œufs et ne peuvent être correctement utilisés qu’en associant si possible plusieurs techniques utilisant des antigènes différents. Les antigènes utilisés peuvent être soit des antigènes figurés (éléments vivants ou morts du cycle parasitaire) soit des antigènes solubles (fractions ou extraits antigéniques).

Diagnostic direct en phase d’état

Pendant la phase de maturation, le diagnostic est parasitologique. Les techniques de diagnostic sont directes. Il est réalisable 6 à 8 semaines après l’infestation par les furcocercaires, lorsque le ver est arrivé à maturité et que les œufs ont commencé à migrer. Elles permettent la mise en évidence des œufs à éperon terminal qui apporte la preuve indiscutable de la bilharziose uro-génitale. Le diagnostic consiste à rechercher les œufs dans les urines ou dans les muqueuses rectale et vésicale.

8.2.1. Recherche des œufs dans les urines

Dans les urines, il s’agit uniquement des œufs de S. haematobium. Deux techniques sont utilisées :

La technique de centrifugation : elle consiste à examiner le culot de sédimentation

des urines de 24 heures après avoir éliminé les substances chimiques gênant la lecture

(29)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 17 (les phosphates et le sang essentiellement). Ces urines de 24 heures doivent être recueillies, si possible, après un effort physique pré-mictionnel (marche à pied, montée d’un escalier, gymnastique pelvienne, sautillement etc.) ce qui améliore la sensibilité de l’examen. En cas d’impossibilité de recueillir les urines de 24 heures, les œufs peuvent être recherchés dans les dernières gouttes d’urines et de préférence sur miction complète matinale (entre 10 heures et 14 heures). Ces urines seront décantées pendant 24 heures et après avoir rejeté le surnageant, elles seront centrifugées à 1500 tours/ minute pendant 3 à 4 minutes. Le culot de centrifugation sera examiné en totalité [36].

La technique de filtration sur membrane : c’est une technique sensible et fidèle qui permet une évaluation quantitative (nombre d’œufs par litre d’urine) de la parasitose [37].

8.2.2. Biopsies rectales et vésicales

La biopsie rectale même dans le cadre d’une bilharziose uro-génitale, est aussi performante que la biopsie vésicale mais moins traumatisante donc privilégiée. Les biopsies sont pratiquées lorsque les examens d’urines et de selles sont négatifs. Le prélèvement de la muqueuse est réalisé par endoscopie, de préférence au niveau d’une lésion (granulome, ulcération) ou bien à la face antérieure du rectum. Les fragments sont écrasés entre lame et lamelle et montés dans de la gomme au chloral pour son grand pouvoir éclaircissant puis sont examinés au microscope. C’est la forme des œufs et la position de l’éperon qui donneront le diagnostic. L’identification sur colorations standards anatomopathologiques est parfois malaisée, ainsi la coloration de Ziehl peut permettre de différencier l’espèce en cause. En effet, les œufs de S. mansoni, S. intercalatum, S. japonicum et S. mekongi sont acido-alcoolo-résistants (la coupe d’œuf est colorée en rouge) tandis que ceux de S. haematobium ne le sont pas. D’autres prélèvements peuvent être entrepris pour retrouver des œufs de schistosomes notamment au niveau de la vessie, du foie ou des organes génitaux.

8.2.3. Interprétation des résultats

Si la présence des œufs dans un prélèvement biologique (urine, biopsie) affirme le diagnostic de la bilharziose, leur absence n'exclut pas l'existence d'une bilharziose évolutive, d’où l’intérêt d’interpréter les résultats du diagnostic parasitologique, parce que la ponte ne débute qu'après plusieurs semaines, et les œufs ne sont retrouvés que dans 60 à 70 % des cas avec des variations individuelles importantes. Dans ce cas, les diagnostics cliniques, et épidémiologiques associés aux diagnostics sérologiques prennent ainsi toute leur valeur.

(30)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 18 Examens complémentaires

Des examens complémentaires seront nécessaires pour évaluer l’extension des lésions. On peut distinguer :

La cystoscopie : elle permet l’examen visuel de la vessie et du canal urinaire. Les images sont pathognomoniques et différentes suivant la phase évolutive.

La radiographie de l’abdomen sans préparation met en évidence des calcifications vésicales et urétérales dans un tiers des cas. La vessie peut être entièrement calcifiée donnant l’image classique de la « vessie en porcelaine » sur un cliché en réplétion.

L’échotomographie : elle permet de repérer les papillomes vésicaux ou les dilatations calicielles au niveau des reins.

L’urographie intraveineuse (UIV) est indispensable pour évaluer le retentissement rénal. L’échotomographie permet de repérer les papillomes vésicaux ou les dilatations calicielles au niveau des reins [38].

Il existe une bonne corrélation entre l’échotomographie (non invasive), l’urographie intraveineuse et la cystoscopie. Elles permettent d’apprécier le degré des stases, les rétrécissements et dilatations des uretères, l’hydronéphrose uni ou bilatérale, les calcifications vésicales et urétérales [39].

(31)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 19

PARTIE II : CADRE, MATERIEL ET

METHODES

(32)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 20 CADRE

Cadre institutionnel

Notre formation a eu lieu à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) anciennement appelée Collège Polytechnique Universitaire (CPU). Cette institution comprend le secteur industriel et le secteur biologique au sein duquel se trouve le département de Génie de Biologie Humaine (GBH) où nous avons étudié jusqu’en année de Licence Professionnelle.

Cadre de travail

Au bout des trois années de formation théorique et pratique à l’EPAC, la polyclinique LAB/ CAMPUS nous a accueillie pour notre stage de fin de formation.

1.2.1. Situation géographique

La polyclinique LAB/CAMPUS est située en face du grand portail du campus universitaire d’Abomey-Calavi, à 1km du carrefour IITA dans la commune d’Abomey-Calavi, département de l’Atlantique.

1.2.2. Présentation de la polyclinique LAB/Campus

C’est un centre hospitalier privé créé en 1997 et ayant pour directeur Dr Gilles E. KINSICLOUNON. Cette polyclinique est composée de deux (02) blocs : un bloc

administratif et un bloc technique.

Le bloc administratif comporte :

 Une direction ;

 Un secrétariat qui s’occupe des courriers ainsi que des résultats d’analyse demandées ;

 Une comptabilité qui perçoit les recettes des prestations ;

 Une caisse ;

 Un bureau pour le médecin traitant.

Le bloc technique qui comporte les services suivants :

 Un service de médecine générale ;

 Un service de gynécologie ;

 Un service de pédiatrie ;

 Un service de cardiologie ;

 Un service d’ORL ;

 Un service d’échographie ;

 Une pharmacie ;

 Un laboratoire d’analyses biomédicales dans lequel nous avons effectué notre stage.

(33)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 21 1.2.3. Présentation du laboratoire de la polyclinique LAB/Campus

Le laboratoire de la polyclinique LAB/CAMPUS est situé au premier étage en longeant le couloir à droite. A l’entrée du laboratoire, se trouve en premier lieu le bureau des techniciens où se fait la saisie des résultats des analyses demandées.

On y retrouve les appareils et matériels utilisés pour la réalisation des examens de laboratoire tels que : spectrophotomètre, centrifugeuse, microscope, réfrigérateur, micropipettes, automate d’hématologie, automates de biochimie, automates de sérologie, bec bunsen, poupinel, étuve ainsi que les réactifs.

C’est un laboratoire pluridisciplinaire composé des cinq (05) sections :

Section d’Immuno-Hématologie

Dans cette section, les examens suivants sont réalisés : NFS (Numération Formule Sanguine), le comptage des Plaquettes et des Réticulocytes, la VS (Vitesse de Sédimentation), l’électrophorèse de l’hémoglobine, Gs-Rh (Groupage sanguin-facteur Rhésus).

Section de Bactériologie

Dans cette section, les examens de routine suivants y sont réalisés : ECBU (Examen CytoBactériologique des Urines), le Spermogramme, la Spermoculture, le Prélèvement vaginal, le Prélèvement vaginal + ATB (Anitibiogramme).

Section de Biochimie

Dans cette section, on réalise le dosage de la Glycémie à jeun, des Triglycérides, l’Ionogramme (Na+, Cl-, K+), la Calcémie, la Magnésémie, les Cholestérols, le dosage des Transaminases, la Créatininémie, l’Urémie, l’Uricémie, la Bilirubine, ɣGT (Dosage du gamma Glutamyl Transférase).

Section de Sérologie

Dans cette section sont réalisés les examens à savoir : SDW (Séro Diagnostic de Widal et de Félix), TPHA (Diagnostic de la Syphilis), la Sérologie de la toxoplasmose, le Sérodiagnostic de

la rubéole, AgHbs (Test pour l’hépatite B), HVC (Test pour l’Hépatite Viral C ), ASLO (Recherche de l’Antigène Streptolysine O), TBG (Test Biologique de Grossesse), CRP (Proteine C Reactive), HIV (Virus de l’Immunodeficience Humaine), PSA (Antigène

Spécifique de la Prostate).

Section de Parasitologie

Les examens suivants y sont effectués : AKOP (Amibes Kystes Œufs Parasites), la recherche d’œufs de schistosomes, GE-DP (Goutte Epaisse- Densité Parasitaire).

C’est dans cette section que nous avons effectué nos manipulations.

(34)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 22 Cadre d’étude

Comprise entre 6°24’ et 6°38’ latitude nord et 2°27’ et 2°30’ longitude est, la commune lacustre de Sô-Ava, est située au sud-est du Bénin et dans le département de l’Atlantique. Elle occupe une partie de la basse vallée du fleuve Ouémé et de la rivière Sô à laquelle elle doit son nom. Cette commune est à une trentaine de kilomètres de la ville de Cotonou (capitale économique du Bénin). Elle est limitée au nord-est par les communes d’Adjohoun et de Dangbo, au nord-ouest par la commune de Zè, au sud par le lac Nokoué et la commune de Cotonou, au sud-est par les communes de Sèmè-Kpodji et des Aguégués, et à l’ouest par la commune d’Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie d’environ 218 km², dont 160 km2 pour le lac Nokoué avec ses 12.000 pêcheurs. Elle compte une population de 90.070 habitants [40] et est administrée par un conseil communal dirigé par le Maire. Elle est subdivisée en 42 villages répartis en sept (7) Arrondissements (Sô-Ava centre, Ganvié I, Ganvié II, Ahomey-Lokpo, Dékanmey, Vêkky, et Houédo -Aguékon). Les habitants d’AHOMEY qui, autrefois, étaient seulement des paysans sont devenus paysans-pêcheurs, et enfin exclusivement pêcheurs. Chaque foyer possède une ou plusieurs pirogues. C’est le moyen de transport de tous les instants, pour le pêcheur et pour son ou (ses) épouse (s) car, la polygamie est encore assez courante dans le milieu

« Toffin ».

La Figure 8 ci-dessous présente la carte géographique de Sô-Ava.

(35)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 23 Figure 8 : Carte géographique de la commune de SO-AVA.

MATERIEL

Population d’étude

Notre étude a porté sur 171 habitants du village d’AHOMEY dans la commune lacustre de Sô-Ava.

Critères d’inclusion

Il s’agit des habitants du village d’AHOMEY ayant accepté participer à cette étude.

(36)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 24

Critères d’exclusion

Sont exclus de l’étude toute personne n’habitant pas à AHOMEY ou s’étant opposée à cette étude.

Fiche d’enquête

Il s’agit d’un questionnaire établi (Annexe) et présenté aux habitants d’AHOMEY ayant donné leur accord pour participer à l’étude afin de recueillir toutes les informations les concernant suivant les questions de la fiche d’enquête.

Echantillonnage

Il est constitué de 171 échantillons d’urines prélevés dans des pots stériles appropriés ou pots d’ECBU chez les habitants du village d’AHOMEY.

Matériel du laboratoire

Il est constitué de consommables, d’équipements et de réactifs de laboratoires.

2.4.1. Consommables

 Lames et lamelles

 Pipettes Pasteur

 Gants à usage unique

 Papier hygiénique

 Tubes coniques de 10mL

 Portoir

 Marqueurs permanents

 Micropipettes

 Cônes

2.4.2. Equipements

 Microscope optique OLYMPUS

 Centrifugeuse de marque 80-2 Electronic Centrifuge

 Conteneur pour déchets contaminés 2.4.3. Réactifs

Constitués essentiellement de :

 Bandelettes urinaires de marque CYPRESS

 Alcool à 95°

(37)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 25 METHODES D’ETUDE

Type et durée d’étude

Nous avons opté pour une étude prospective de type transversale, effectuée chez les habitants d’AHOMEY sur une période de trois (03) mois allant du 16 Juillet au 16 Octobre 2018.

Collecte des données

Les informations relatives à l’âge, à la profession, aux sources d’approvisionnement en eau de consommation, aux signes cliniques de l’infestation, à la gestion de l’environnement et aux autres facteurs environnementaux favorisant la transmission ont été recueillies chez chaque habitant à travers un questionnaire et inscrites sur une fiche d’enquête avant le recueil des urines.

Collecte des urines

La collecte des prélèvements d’urines s’est faite systématiquement le même jour entre 11h et 16h car c’est le moment où les urines sont plus riches en œufs de schistosomes notamment dans les dernières gouttes.

De chaque habitant, un seul échantillon d’urine a été recueilli dans un pot d’ECBU hermétiquement fermé. Au préalable, il a été demandé à chaque habitant concerné par l’étude d’effectuer juste avant la miction un léger effort physique comme par exemple 20 flexions rapides, ou lui demander de courir 100 mètres, ou de monter et descendre plusieurs fois un escalier. Ces exercices ont pour effet d’augmenter l’élimination des œufs. Les échantillons d’urines sont ensuite conservés au frais avant d’être acheminés au laboratoire pour des examens macroscopiques et microscopiques.

Examen des urines

Chaque prélèvement d’urine a été analysé avec des techniques de diagnostic direct. Il s’agit de rechercher des œufs de Schistosoma haematobium dans le culot de centrifugation des urines. En effet, chaque échantillon d’urines passe d’abord par l’examen macroscopique qui permet d’apprécier la nature du prélèvement avant l’examen microscopique à l’état frais.

3.4.1. Examen macroscopique

C’est la première étape incontournable de tout examen parasitologique. Il a été relevé sur chaque échantillon d’urine :

 L’aspect

la couleur : rouge, jaune-foncée, jaune-citrin, jaune-trouble.

 la présence d’éléments non parasitaires (ou éléments surajoutés) : dans les urines peuvent se retrouver anormalement du sang, de la glaire, du mucus.

(38)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 26 Cette étape est complétée par la recherche des paramètres urinaires grâce à des bandelettes réactives de marque CYPRESS. Ainsi il est recherché la présence ou non des hématies et des leucocytes.

3.4.2. Examen microscopique

L’examen microscopique est basé sur la recherche des œufs de S.haematobium dans les urines grâce à l’état frais. Les urines doivent être centrifugées afin d’obtenir un culot avant d’être examinées au microscope à l’objectif X10 puis à l’objectif X40 entre lame et lamelle.

Technique de centrifugation et de l’état frais

 Se laver les mains et porter les gants.

 Numéroter le tube à centrifuger en se servant du numéro du flacon d’urine.

 Mélanger délicatement l’urine.

 Remplir jusqu’au ¾ le tube à centrifuger.

 Centrifuger l’urine pendant 5 minutes, à vitesse réduite.

 Après centrifugation, rejeter le surnageant en retournant rapidement le tube.

 Mélanger le culot de façon homogène en l’aspirant et en refoulant avec un compte- goutte capillaire.

 Pipeter 1 goutte du culot sur la lame propre à l’aide de la micropipette et recouvrir avec une lamelle sans laisser paraitre de bulles d’air.

 Noter le numéro de l’échantillon sur la lame

 Examiner aussitôt au microscope à l’objectif x10 puis à l’objectif X40.

Traitement des données

L’ensemble des données ont été saisies et analysées grâce au logiciel Microsoft office Excel 2013 suivi d’un contrôle d’élimination de toutes les incohérences afin de valider la saisie.

(39)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 27

PARTIE III : RESULTATS ET

DISCUSSION

(40)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 28 RESULTATS

Nous avons travaillé sur 171 échantillons d’urines recueillis chez les enquêtés. Nous sommes parvenus aux résultats suivants :

La répartition des enquêtés suivant le sexe est présenté par la figure suivante :

Figure 9: Répartition des enquêtés suivant le sexe.

De l’analyse de la figure 9, il ressort que 104/171 soit 60,82% des enquêtés sont de sexe masculin et 67/171 soit 39,18% des enquêtés sont de sexe féminin.

Le tableau I ci-dessous présente la répartition des enquêtés suivant l’âge.

Tableau I: Répartition des enquêtés suivant l’âge.

Tranche d’âge/ (ans) Effectif Pourcentage (%)

[4-15ans [ 63 36,84

[15-26ans [ 46 26,90

[26-37ans [ 24 14,04

[37-46ans [ 21 12,28

≤ 55ans 17 9,94

Total 171 100

39,18%

60,82%

Femme Homme

(41)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 29 Les habitants de 4 à 55ans générés au hasard ont été recrutés. De l’analyse du tableau I,

les 171 enquêtés sont répartis comme suit : 36,84% appartiennent à la tranche d’âge des [4 à 15 ans [, 26,90% appartiennent à la tranche d’âge des [15 à 30 ans [, 14,04% appartiennent

à la tranche d’âge des [26 à 37 ans [, 12,28% appartiennent à la tranche d’âge des [37 à 46 ans [, et 9,94% appartiennent à celle des ≤55 ans. Le groupe d’âge qui prédomine est

celui de [4 à 15 ans [soit 36,84%.

Le tableau II ci-dessous présente la répartition des enquêtés suivant la profession.

Tableau II : Répartition suivant la profession

Profession des enquêtés Nombre de sujets Pourcentage

Agriculteur 48 28,07%

Pêcheur 25 14,62%

Commerçant (e) 22 12,87%

Ecolier (e) 59 34,50%

Autres 17 9,94%

Total 171 100%

De l’analyse du tableau II, il ressort que 28,07% de nos enquêtés sont des agriculteurs, 14,62% sont des pêcheurs, 12,87% des commerçant(e)s, 34,50% des écoliers et 9,94% exerçant d’autres professions.

Le tableau III ci-dessous présente la répartition des enquêtés les signes cliniques des enquêtés.

(42)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 30 Tableau III : Répartition suivant les signes cliniques des enquêtés.

Signes cliniques enregistrés

selon les plaintes des enquêtés Nombre de sujets Pourcentage

Hématurie 59 34,50%

Douleur abdominale 56 32,75%

Dysurie 67 39,18%

Brûlure à la miction 63 36,84%

Lors de l’enquête épidémiologique, les signes cliniques les plus signalés par les sujets sont

la dysurie soit 39,18%, la brûlure à la miction soit 36,84% et l’hématurie (présence de sang dans les urines) soit 34,50%. Tandis que la douleur abdominale est le

symptôme le moins signalé, soit 32,75%.

La figure 10 ci-dessous indique l’aspect macroscopique des urines analysées.

Figure 10: Aspect macroscopique des urines analysées.

Nous avons à gauche des urines claires, au milieu des urines troubles et à droite des urines hématiques.

Le tableau IV ci-dessous renseigne sur la répartition suivant l’examen macroscopique des urines.

(43)

Présenté et soutenu par Théodora C. A. AMOUH 31 Tableau IV : Répartition suivant l’examen macroscopique des urines.

Aspects macroscopique des urines Nombre de sujets Pourcentage

Clair 60 35,09%

Trouble 61 35,67%

Hématique 50 29,24%

Total 171 100%

De l’analyse du tableau IV, l’examen macroscopique montre que les urines d’aspect trouble soit 35,67% sont plus nombreux, que les urines d’aspect clair soit 35,09% et hématique soit 29,24%. Mais si l’on considère l’aspect clair comme normal et les aspects trouble et hématique comme anormaux, on constate que ces derniers sont plus nombreux soit 64,91%.

Le tableau V ci-dessous oriente sur la répartition suivant l’eau de consommation des enquêtés.

Tableau V : Répartition suivant l’eau de consommation des enquêtés.

Eau utilisée Nombre de sujets Pourcentage

Eau de fleuve ou de marécages 113 66,08%

Eau potable ou de puits ou de pluie 58 33,92%

Total 171 100%

L’analyse de ce tableau révèle que 66,08% des sujets utilisent l’eau de fleuve ou de marécages pour la consommation et autres tandis que 33,92% des sujets utilisent l’eau potable ou de puits ou de pluie.

Le tableau VI ci-dessous renseigne sur la prévalence de la Schistosomiase à S. haematobium.

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