Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/adlfi/30919 ISSN : 2114-0502
Éditeur
Ministère de la Culture Référence électronique
Sebastiaan Knippenberg, Marjorie Hervé, « Le Diamant – La Tête de Singe » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Espace Caraïbes, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 28 juillet 2021. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/30919
Ce document a été généré automatiquement le 28 juillet 2021.
© ministère de la Culture et de la Communication, CNRS
Le Diamant – La Tête de Singe
Sondage (2008)
Sebastiaan Knippenberg et Marjorie Hervé
NOTE DE L’ÉDITEUR
Organisme porteur de l’opération : Université de Leiden
1 Le site de La Tête de Singe (côte sud de la Martinique ; fig. 1) a été découvert en 1992 à l’occasion d’une opération de prospection-inventaire systématique de plusieurs communes du littoral martiniquais (Gros, Martin 1993). Dans leur rapport d’opération, ces derniers indiquent que les sondages mécaniques réalisés ont révélé un niveau archéologique amérindien extrêmement riche et bien préservé.
Cliché : S. Knippenberg (Association Ouacabou).
2 Lors d’une visite en Martinique, le Pr. Louis Allaire, de l’université du Manitoba, grand spécialiste de l’occupation amérindienne tardive des Petites Antilles, a eu l’occasion d’examiner le matériel provenant du site. Il a attribué une partie de ce matériel au style Cayo, style initialement identifié à Saint‑Vincent par E. Kirby et plus particulièrement étudié par L. Allaire et A. Boomert (Boomert 1986), puis plus récemment par des chercheurs de l’université de Leiden (Biggelaar, Boomert 2009 ; Boomert 2010). Le style Cayo correspond à la seule culture archéologique amérindienne contemporaine des premiers contacts avec les Européens identifiée à ce jour dans les Petites Antilles.
L’identification archéologique des populations caraïbes décrites par les chroniqueurs est un des enjeux majeurs de l’archéologie dans les Petites Antilles et ce depuis de nombreuses décennies. Cela passe par l’identification et la fouille de sites amérindiens de la période de contact entre populations précolombiennes et européennes.
3 En janvier 2008, une équipe composée de deux archéologues et de quatre bénévoles a entrepris une recherche prospective sur le site de la Tête de Singe. Deux types d’opérations ont été menés en parallèle : d’une part une opération de ramassage de surface, de l’autre l’ouverture et la fouille de trois sondages. Le principal enjeu de cette opération était de confirmer l’existence d’une occupation du site rattachable au style Cayo et surtout de vérifier le contexte stratigraphique de cette occupation.
4 Le site s’étend sur l’extrémité sud-ouest d’une des péninsules localisées entre Le Diamant et Trois-Rivières. Une inspection de la zone a montré que la surface sur laquelle du matériel est susceptible d’être mis au jour s’étend sur 200 m le long du littoral rocheux entre Grande Pointe et la petite plage de La Tête de Singe. Les trois sondages ont été implantés vers le milieu de la zone, cette partie du site étant considérée comme la partie potentiellement la plus riche en matériel archéologique.
5 La fouille a été conduite par unités stratigraphiques naturelles. Lorsque certaines d’entre elles avaient une épaisseur plus importante, elles ont été subdivisées en unités artificielles de 5 cm d’épaisseur. Le matériel a été prélevé par unités stratigraphiques et par quart de mètre carré au sein de chaque sondage. Un des sondages s’est rapidement révélé stérile et a été abandonné dès les premiers jours de fouilles (fig. 2). Les deux autres sondages ont révélé une couche archéologique superficielle riche en matériel.
Cette couche fait environ 30 à 40 cm d’épaisseur. Elle renfermait des restes de coquillage, quelques tessons de céramique et un peu de matériel lithique. Le corail a été très rare et les ossements d’animaux complètement absents. L’analyse du matériel céramique n’a pas permis de diagnostiquer de matériel de style Cayo. Par contre il a été identifié des tessons de style Saladoïde (peinture blanche sur rouge), Troumassoïde (larges lignes incisées) et Suazoïde (tessons scratchés). Cependant il est à noter que ce matériel s’est retrouvé mélangé dans cette couche superficielle. Cette perturbation semble être due à une activité agricole tardive qui perdure ou à des agents bio- perturbants.
Fig. 2 – Sondage 2
Cliché : S. Knippenberg (Association Ouacabou).
6 Un sondage a révélé une couche plus profonde, laquelle semble avoir subie moins de perturbations. La pauvreté en matériel de cette couche ne nous permet pas de dater précisément cette unité stratigraphique et le matériel qu’elle renfermait. Il semblerait tout de même qu’elle appartienne à la période Saladoïde. Le matériel ramassé en surface a été prélevé sur la totalité de la surface prospectée. Cette zone a été découpée en carrés de 20 m de côté. Il confirme les résultats obtenus lors des sondages.
7 Ainsi au regard de ces observations, nous pouvons dire que La Tête de Singe a été largement occupée depuis la période Saladoïde tardive jusqu’à la période Suazoïde.
certaines structures comme des fosses ou des trous de poteau témoins de l’occupation du lieu par des populations précolombiennes.
BIBLIOGRAPHIE
Biggelaar, D. van den, Boomert A. 2010 : Rescue Excavations at the Site of the Future Argyle International Airport, Southeast St. Vincent (June 2009), rapport de fouilles (Unpublished report), Leiden, Leiden University.
Boomert A. 1986 : The Cayo Complex of St. Vincent : Ethnohistorical and Archaeological Aspects of the Island Carib Problem, Antropológica, 6, p. 3-68.
Boomert A. 2010 : From Cayo to Kalinago : the archaeology of Carib Society in the Windward Islands, Paper presented at « Leiden in the Caribbean IV : from Prehistory to Ethnography in the Circum- Caribbean », March 30-April 1, Leiden.
Bullen R.P. 1970 : The Archaeology of Grenada, West Indies, and the Spread of Ceramic People in the Antilles, Proceedings of the Third International Congress for the Study of Pre-Columbian Cultures of the Lesser Antilles, St. George’s, Grenada, Grenada National Museum, p. 147-152.
Gros P., Martin J.-P. 1993 : Opération de prospection-inventaire de la Martinique (commune du Diamant), rapport de prospection et de sondages, Fort-de-France, SRA Martinique.
Pinchon R. 1952 : Introduction à l’Archéologie Martiniquaise, Journal de la Société des Américanistes, Nouvelle Série, 41, 2, p. 305-352, pl. XXVII-XXX, Paris.
Whitehead N L. (éd.) 1995 : Wolves From the Sea : Readings in the Anthropology of the Native Caribbean, Leiden, KITLV Press, The Netherlands, 176 p.
INDEX
nature https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtWWQS75V5Bc
chronologie https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrt9hLpUyQcym, https://ark.frantiq.fr/ark:/
26678/pcrtil5znJ6Z4o Année de l’opération : 2008
lieux https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtA9QOB3otnt, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
pcrtq9rmvQX6ie, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtasZ5N3aE3O, https://ark.frantiq.fr/ark:/
26678/pcrtFaZp1QYemG
sujets https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrt1DMOWvDF4j, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/
pcrtbfqVEeganP, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtwvFLgSQRs5, https://ark.frantiq.fr/ark:/
26678/pcrt7ySVpWQ2aW
AUTEURS
SEBASTIAAN KNIPPENBERG Université de Leiden (Pays-Bas) MARJORIE HERVÉ
Association Archéologies
