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[Compte rendu de :] L'identité de l'Europe

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Academic year: 2022

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[Compte rendu de :] L'identité de l'Europe

JEHAN, Aude

JEHAN, Aude. [Compte rendu de :] L'identité de l'Europe.

EU-topias

, 2011, vol. 1-2, p. 139-140

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:133530

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CALEIDOSCOPIO:

L’identité de l’Europe

part, cela reviendrait à ôter tout contenu à l’idée d’Europe : « Parler de son identité serait une illusion rétrospective ou le masque d’un colonialisme culturel plus pernicieux que celui du passé ». Enfin, estiment les auteurs, si l’Eu- rope n’ose plus se réclamer de sa culture en abdiquant son origine et son destin, elle se dissoudra sans voir qu’elle se prive tout simplement de sa présence au monde : « A trop sacrifier à un esprit critique qui faisait, avec son origina- lité, sa légitimité, l’Europe est victime de ses propres dé- mons ? Après avoir cru être tout, et pour cela se détestant elle-même, elle croit maintenant n’être rien ? Une illusion nouvelle, il est vrai, peut chasser une illusion passée : elle n’en demeure pas moins étrangère à la vérité ».

Les différents textes, composant huit chapitres, mêlent vision politique, aspect historique et questionnement sur le rôle de la religion, en s’interrogeant à la fois sur « les racines chrétiennes de l’Europe » (Philippe Nemo) que sur l’Islam, « au cœur d’une crise identitaire européenne ? » dans un très beau texte appelant à la tolérance (Mezri Had- dad).

Gérard-François Dumont et Alain Besançon s’interrogent sur les limites géographiques de l’Europe et ses frontiè- res. Le premier s’intéresse à la notion de continent et sur sa spécificité péninsulaire: « L’Europe apparaît comme un ensemble péninsulaire et insulaire situé sur la façade orientale tempérée de l’océan Atlantique Nord, ensem- ble dont la partie péninsulaire constitue l’extrémité occi- dentale du continent eurasiatique. Une telle définition de l’Europe formulée par l’océan et non au continent permet d’insister sur l’importance de l’influence climatique exer- cée par celui-là sur l’ensemble des régions européennes ».

Le second s’attache à une perspective plus historico-cul- turelle.

Joana Nowicki évoque l’identité de l’Europe cadette, re- groupant « un maximum de diversité sur un minimum d’espace, ce qui est l’inverse de la logique des empires » et attestant ainsi d’une « européanité différente », parado- xalement sans doute plus affirmée et « plus sereine ».

André Reszler, quant à lui, entreprend une « esquisse his- torique de l’identité européenne », évoquant l’influence des grecque, romaine, celtique, germanique et slave sans oublier « le christianisme qui leur a servi de creuset ».

L’identité de l’Europe. Chantal Delsol et J- François Mattéi (sous la direction de), Paris, PUF, Collection «Intervention philosophi- que», 2010, 192 pp.

Cet ouvrage collectif, sous la direction de Chantal Delsol, professeur de philosophie à l’Université Paris-Est, mem- bre de l’Institut, auteur d’ouvrages de philosophie, d’es- sais et de romans et de Jean-François Mattéi est membre de l’Institut, professeur émérite de l’Université de Nice- Sophia Antipolis, et professeur de philosophie politique à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence, offre une pléiade de définitions sur l’identité européenne.

« Les auteurs, tous spécialistes des questions historiques, politiques et culturelles », comme l’explique Chantal Delsol dans son introduction, « ont voulu contribuer à un recentrage philosophique de l’idée de l’Europe », estimant que l’Eu- rope ne peut se résumer dans son projet universel. Nier son identité, pour quelque raison que ce soit (peur de la notion même d’identité ou séquelles de la seconde guerre mondia- le) serait une grave erreur, à la fois puérile et naïve. D’autre

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L’identité de l’Europe

Jacques Dewitte nous entraîne dans son questionnement :

« quel est l’état actuel de l’Europe, d’un point de vue mo- ral et spirituel ? » Et nous rappelle que sa principale carac- téristique à travers les siècles est sa capacité « à inverser la perspective ethnocentrique, à comprendre du point de vue des autres, en allant parfois jusqu’à l’adopter, et une dispo- sition à se voir du dehors avec les yeux des autres ».

Enfin, J-F Mattéi évoque enfin la négation de l’identité européenne. « A trop sacrifier à un esprit critique qui fai-

sait, avec son originalité, sa légitimité, l’Europe est vic- time des se propres démons. Après avoir cru être tout, (…) elle croit maintenant n’être rien. Une illusion nouvelle, il est vrai, peut chasser une illusion passée : elle n’en de- meure pas moins étrangère à la vérité ».

Aude Jehan SAIS-JHU/EHESS/UniGe

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