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Yvonne Schach-Duc

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Academic year: 2022

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IN S E C T E S

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n ° 1 5 6 - 2 0 1 0 ( 1 )

Le 22 octobre dernier, disparaissait Yvonne Schach-Duc, illustratrice scientifi que, ingénieur au Centre national de la recherche scientifi que, peintre, graveur, naturaliste et protectrice de la faune sauvage. Elle vivait sa retraite en Touraine, au bord de la Loire.

C’est en 1998, au salon des artistes naturalistes du Muséum national d’histoire naturelle, que j’ai découvert son prodigieux travail. Ma cigale y côtoyait cet extraterrestre souriant, une tête de ranatre (ci-contre) agrandie cent fois.

Ses portraits d’insectes n’étaient qu’un des aspects de son talent, ce qu’elle appelait

« ses vacances ». Venue au dessin scientifi que par vocation, elle avait d’abord travaillé pour les éditions Masson avant d’entrer au CNRS.

En marge de sa carrière d’illustratrice, Yvonne réalisa plusieurs timbres- poste : sa « Cigale rouge » en septembre 1977 et, en 1982-1983, une série de dix timbres-taxe représentant des Coléoptères.

Elle s’initia à cette occasion aux techniques de gravure au burin, puis à la lithographie. Fidèle à ses idées en matière de protection de l’environnement, elle me disait avoir choisi des espèces communes afi n de ne pas susciter la convoitise des collectionneurs envers des espèces rares. Artiste complète, elle réalise pour l’hôtel de la Monnaie des médailles dont le charançon Brachycerus barbarus.

Peintures à l’huile et tapisseries enrichissent encore l’éventail des techniques de l’artiste qui exposa, entre autres, au Salon des indépendants et au Salon de la mer.

En avril 1992, ses œuvres remarquables sont réunies dans un bel ouvrage publié par les éditions Nathan sous le titre La nature est fantastique. Yvonne Schach-Duc y retrace son parcours, émaillé d’anecdotes cocasses, comme la réalisation d’une mante imaginaire qui plongea dans l’embarras un éminent spécialiste du genre(et dont le manque d’humour, hélas, le brouillera avec l’auteur de cette facétie…). L’ouvrage est aujourd’hui épuisé et pratiquement introuvable1 !

En 2007, je pus enfi n rencontrer Yvonne, qui accepta une exposition commune2 à La Maison du patrimoine

de Saint-Marc-La-Lande (79). J’étais touché et, bien sûr, fl atté qu’elle accepte mon invitation. Elle vint au vernissage munie de sa loupe binoculaire, pour initier les visiteurs à l’observation de spécimens. C’était là un autre trait de cette artiste : le désir de transmettre son savoir tout comme ses techniques3. Je crois qu’on ne pouvait la croiser, ne serait-ce que dix minutes, sans en apprendre quelque chose. Depuis, nous nous téléphonions de

temps à autre, et c’était une heure ou deux, parfois plus, d’une très riche conversation, pour moi comme la lecture d’un livre d’histoires naturelles. Les marges de mon dessin en cours se couvraient de notes, de

références, d’adresses, etc.

Elle me parlait de son autre passion, le soin aux chauves- souris blessées, qui provenaient

de toutes les régions. Elle notait ses observations, les poids, la quantité de vers de farine absorbée, les biberons aux nourrissons, l’évolution

des guérisons.

En parlant de la période de sa vie où se posait le choix d’une profession, elle disait : « J’avais deux amours, le dessin et les sciences naturelles, avec une prédilection pour les insectes » et jusqu’à ses derniers jours, fi dèle à ses passions, elle nous a enrichis de ses découvertes et de ses créations. Elle prend place dans mon panthéon, auprès des très grands peintres contemporains d’insectes que furent Paul A. Robert, Walter Linsenmaier et Bernard Durin, mais aussi Albert Dürer dont elle disait dans sa jeunesse avec l’enthousiasme de ses 15 ans : « s’il avait pu atteindre une telle perfection, pourquoi pas moi ? »

H OMMAGE

Yvonne Schach-Duc

Par Jean-Louis Verdier

Sa réédition serait sans doute bien accueillie. À nous et 1.

vous, lecteur, d’en convaincre l’éditeur !

Y participait également le photographe naturaliste Marc 2.

Le Flohic.

Dans

3. Insectes, elle avait publié un article décrivant sa technique d’observation et d’exécution à la plume sur carte à gratter [« Dessin scientifi que adapté à l’entomo- logie », Insectes n°81, 1991, bientôt en ligne à www.inra.

fr/opie-insectes.i-sommai.htm

1933-2009

Ci-contre, de haut en bas : Dorcadion fuliginator (Cérambycidé), Am- pedus cinnabarinus (Élatéridé), Scarites laevigatus (Carabidé), Tri- chius gallicus (Scarabéidé), Apoderus coryli (Curculionidé), Leptura cordigera (Cérambycidé), Paederus littoralis (Staphylinidé), Adalia alpina (Coccinellidé), Trichodes alvearius (Cléridé) et Pyrochroa coc- cinea (Pyrochroïdé).

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