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Cote de l'argent

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Academic year: 2022

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Vingt-quatrième Année. — N° 82 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes

Mercredi 13 Octobre 1909 Bureaux : R u e de l a S e r r e , 58

' )

MMDEMTIOMOfiMÈRE

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un an Six mois

Suisse. . . . Fr. 6.— Fr. 3.—

Union postale x> 12.— » 6.—

Les abonnements étrangers se paient d'avance,

Paraissant le Mercredi et le Samedi a la Ghaux ds-Fonûs On s'abonne a tous les bureaux de ppste.

ANNONGES

suisses 20ct., offres et demandes de place 10 et. la ligne, étrangères 25 centimes la ligne

Les annonces se paient d'avance

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l

Bureau des Annonces : HAASENSTEIN & VOGLER, 49, rue Leopold Robert, LA CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger

L'Union générale des ouvriers horlogers et la Chambre suisse de l'horlogerie Extrait de la Solidarité horlogère :

Fin (voir notre numéro du 2 octobre).

VIII. Le s a b o t a g e .

Quand nous parlâmes du travail à la journée comme moyen d'améliorer nos produits, il nous fut aisé de remarquer quelle of position cette idée

rencontrait chez les patrons.

Ge fut presque avec vivacité qu'il répondirent et cherchèrent à démontrer l'impossibilité du système.

A vrai dire, nous nous attendions bien à cîtte réponse, car la concurrence du régime capita- liste fait retomber fatalement tout le poids de la lutte sur l'ouvrier. Baisse de prix, élévation de la matière première ou des tarifs, concurrence de l'étranger ou concurrence intérieure, tout doit se payer sur le dos de l'ouvrier. Quand on ne peut affronter une baisse de salaire, il faut qu'il aug- mente sa production journalière. Le système du travail aux pièces permet de baisser artificielle- ment les prix.

Mais ce qui nous stupéfia c'est l'accusation de sabotage.

— Les expériences faites ont démontré la mau- vaise foi de l'ouvrier qui pratique le sabotage sur une large échelle.

Nous nous récriâmes en demandant des preu- ves ou du moins des explications.

— Certainement, nous dit-on, nous remar- quons que l'ouvrier à la journée finit par moins produire que lorsqu'il est aux pièces.

— Et, c'est ce que vous appelez le sabotage ?

— C'est ce que nous appelons le sabotage.

— Il fallait le dire. C'est évident, c'est naturel, c'est fatal que l'ouvrier à la journée produise moins. C'est justement ce qu'il faut désirer, qu'il produise moins, mais qu'il produise mieux !

Le sabotage ce n'est pas cela. C'est un moyen de lutte à la disposition de l'ouvrier qui, lorsqu'il veut vaincre le patron, sabote matières et machi- nes, c'est-à-dire les détériore volontairement pour empêcher la production.

Ce que vous appelez sabotage n'a aucun rap- port avec l'acte portant communément ce pom.

IX. L e p r i x de revient.

Mais, messieurs, fait observer non sans quel- que ironie M. Huguenin, le travail à la journée ou la diminution des heures de travail, c'est la solution simpliste des ouvriers.

Mais, voyons, que les ouvriers travaillent moins d'heures et reçoivent le même salaire et le prix de revient ne peut manquer de s'élever aussitôt. Or, élever notre prix de revient, c'est assurer notre infériorité dans la lutte contre l'é- tranger, c'est diminuer notre production, c'est aller au-devant du chômage, c'est perdre davan- tage que l'ouvrier ne croyait avoir gagné.

La logique de M. Huguenin est loin d'être im- peccable et il est même en contradiction avec ses collègues. Ceux-ci nous ont dit au commence- ment: Améliorons nos produits, l'étranger en a assez de la camelote, il aime mieux payer un peu plus et avoir une montre qui indique l'heure que payer moins et avoir un clou inutile.

Mais même sans cela le raisonnement de M.

Huguenin pèche.

Il est amplement prouvé que l'ouvrier travail- lant neuf heures au lieu de dix arrive à produire autant. Diminuer les heures de travail ne sem- ble pas devoir donc suffire pour influencer sen- siblement la production. D'autre part, placer l'ouvrier dans une condition de travail plus nor- male, c'est tendre à améliorer le produit.

Ce qu'on semblait avoir légèrement perdu dans la production se retrouve dans la qualité.

Ce qui, d'autre part, arriverait à élever le prix de revient d'une manière sensible, c'est la sup- pression de l'inhumain travail aux pièces. Mais là encore l'augmentation du prix de revient coïn- ciderait avec une amélioration très sensible des produits.

L'élévation serait donc plus apparente que réelle et comme les patrons nous disaient que nous devions orienter nos efforts vers une pro- duction meilleure, nous arrivions dans leurs vues.

Alors leur résistance ne peut s'interpréter que d'une manière: il faudrait arrivera faire mieux, à améliorer nos produits, mais sans que le prix de revient s'élève. Ce qui revient à dire que l'ou- vrier devrait arriver à travailler mieux en pro- duisant autant et en se contentant du même sa- laire.

L'amélioration due aux moyens que nous pré- conisons nous inférioriserait-elle dans la lutte avec l'étranger?

Si oui, une fois de plus il est alors inutile de vouloir par des moyens extrêmes retenir l'ouvier chez nous et il faut le laisser aller s'établir là où l'industrie horlogère peut lui permettre des con- ditions de travail normales.

Si non, elles sont hautement à recommander et les patrons devraient être les premiers à les recommander.

X. R é s u l t a t s p r a t i q u e s .

Le temps fut insuffisant pour arriver à des conclusions. Cette première rencontre ne permit guère que de prendre contact et de tracer les premiers linéaments d'une tactique commune pour empêcher la transplantation de notre in- dustrie.

Une seconde réunion s'impose pour reprendre l'étude de ces différents points.

Deux mesures rencontrèrent cependant l'ap- probation de tous, mais on ne peut que leur at- tacher une importance relative.

La première, c'est de chercher à orienter les jeunes gens vers d'autres professions que l'hor-

logerie. Nous ne nous faisons pas d'illusions à ce sujet, toutes les professions étant encombrées.

Cependant, au point de vue national, on peut conseiller aux jeunes gens de regarder avec plus de considération certaines professions manuelles occupant surtout des étrangers et que l'horloger dédaignait jusqu'à cette heure: ébénisterie, char- pente, serrurerie, ferblanterie, peinture en bâti- ment, gypserie, maçonnerie, etc.

La seconde fut celle d'agir à l'égard de la li- vraison des pièces détachées en Russie. Il ne.

s'agit pas de montres terminées puis démontées et expédiées ainsi en Russie pour éviter les tarifs douaniers puisque le dernier démontage nous procure du travail, mais bien des parties déta- chées que certaines maisons envoient en Russie, à Varsovie entre autres, où des remonteurs indi- gènes s'occupent' à les terminer.

On le voit, c'est peu pour le moment. Gela nous laisse bien voir combien la situation de no- tre industrie est difficile et combien les intérêts des patrons et ouvriers sont difficiles ou impos- sibles à harmoniser, puisque, même pour défen- dre un intérêt commun : l'industrie qui les oc- cupe, on voit leur divergence de vue et d'intérêts particuliers mettre une entrave à une entente.

R é s u m o n s :

VIII. Sabotage. Il s'agissait de s'enten- dre sur la signification du t e r m e ; c'est fait Expliquons le sens dans lequel les patrons l'ont employé.

Admettons q u ' u n ouvrier payé aux piè- ces, réalise un salaire moyen de soixante francs par semaine. Il demande à être mis à la journée ; le patron y consent et fixe son salaire au môme taux de dix francs par jour.

Q u e se passe-t-il? La Solidarité horlo- gère n o u s le dit, et dans les termes sui- vants : « Gest évident, c'est naturel, c'est

«fatal que l ' o u v r i e r à la journée p r o -

« d u i s e m o i n s ; c'est justement ce qu'il faut

«désirer, qu'il produise moins, mais qu'il

« produise mieux. »

D'où il résulte qu'en vertu de cette re- commandation, l'ouvrier mis à la journée produira moins, beaucoup moins souvent, tout en étant payé le même salaire, et sans qu'il en résulte toujours une amélioration dans la qualité de son travail. C'est, a point de vue des fabricants, une forme sabotage.

IX. Le prix de revient. P r o d u i r e et être payé le memmuprix, P' qualité soit améliorée >r- - - ~

(2)

n'est pas donnée — constitue une augmen- tation du prix de revient sans compensa- tion ; c'est évident et sans qu'il soit besoin de le d é m o n t r e r autrement qu'en l'expri- mant.

Q u a n t à la diminution des heures de travail, on a p u dire, et avec raison, que l'ouvrier produirait autant en 10 heures qu'en o n z e ; parce qu'il est dès longtemps reconnu, qu'il est exccessif de travailler onze heures par j o u r à l'horlogerie. Peut- être certains ouvriers consciencieux et ha- biles, produiront-ils autant en neuf heures qu'en dix. Mais on ne peut pourtant pas, poussant le raisonnement à 3es limites ex- trêmes, affirmer q u ' o n produit autant en huit heures q u ' e n neuf heures ; autant en sept qu'en huit, et ainsi de suite, pour en arriver aux deux heures et quart de Sébas- tien F a u r e , qui constitueront la journée normale de travail, dans les futurs temps d'harmonie !

X. Résultats pratiques. Ils furent, en effet, ce qu'ils pouvaient être en u n e pre- mière rencontre. O n s'est taté le pouls, les patrons demeurant sur le terrain des réa- lités et des possibilités, les ouvriers sur celui de leurs revendications dès longtemps connues :

Diminution des heures de travail sans diminution des salaires.

Suppression d u travail aux pièces et gé-' néralisation du travail à la journée pour arriver à u n e diminution de la production et, par conséquent, à une atténuation d u chômage en temps de crise.

Encouragement aux jeunes gens, de se vouer à d'autres travaux qu'à ceux de l'horloger : vœu platonique s'il en fût, puisque les ouvriers disent eux-mêmes, que toutes les professions sont encom- brées ?

Voilà pour le principal.

Mais la réalisation des deux premiers points de ce programme, n'aurait-elle pas p o u r résultat de renchérir nos prix de revient; et, par conséquent, n o s prix de vente, n o u s mettant ainsi en infériorité contre la concurrence étrangère, qui, — les délégués ouvriers le proclament — n o u s est déjà dangereuse aujourd'hui?

Les patrons disent oui; les ouvriers disent non.

T o u t le débat est là.

Nous y r e v i e n d r o n s , dans l'un de nos prochains n u m é r o s .

Nos commentaires

La Solidarité horlogère reproduit les commentaires dont nous avons accompa- gné la reproduction de l'un de ses articles, dans notre n u m é r o du 2 octobre. Merci, cher confrère et veuillez continuer, si ce n'est pas trop vous demander.

Application du tarif américain Le Journal of Commerce dit que trois envois de m o n t r e s suisses ont été arrêtés à la douane parce que les pièces n'étaient pas marquées suivant les prescriptions de la loi.

C'est dire q u e les règlements sont rigou- reusement appliqués et q u e les fabricants doivent se mettre tout à fait en règle.

Le Code du travail

Sou»ge tit£e : «Le Coded'\travail», M. Henri Japy, in<fôolri<3ftè*, ' - > . o i i i i e . oui )Beauro'*.jC,a communiqué au

Petit Comtois, le résultat de ses réflexions sur les rapports du capital avec le travail, et les moyens à employer pour en assurer la constante eurythmie.

Entre autres bienfaits procurés par la création de ce «Gode du Travail», M. Henri Japy entre- voit aussi l'amélioration des rapports du travail avec « l'armée de demain ».

*

* *

Chaque jour des esprits éclairés et prévoyants publient des articles sur les questions du travail.

Tantôt on nous parle de la nécessité de l'arbi- trage pour régler les différends entre patron et ouvrier, tantôt on revient sur l'apprentissage, etc., etc.

Ce qu'il y a de certain, c'est que tout le monde souffre de ce malentendu, qui divise le pays en deux et qui devient de plus en plus menaçant.

Je veux parler des conflits du travail, qui jus- qu'ici obligent l'intervention de l'armée dans les grèves.

Il faut que ce conflit cesse, c'est notre devoir de patriote de nous y appliquer.

Cette intervention de l'armée a fait naître l'es- prit antimilitariste, qui se débat, il est vrai, jus- qu'ici dans le vide, car dans la plupart des gar- nisons on n'en a jamais vu la trace, et on ne le connaît que par des articles de journaux qui en parlent tout comme d'un autre méfait isolé?

Si la France ne considérait pas ces sans Patrie comme des enfants égarés, elle leur aurait déjà refusé droit de cité.

Comme solution à ce malentendu, nos grands champions démagogues ne voient de salut que dans le collectivisme, avec la suppresion de l'ar- mée, et par suite de la Patrie.

Autrement dit, ils veulent nationaliser le tra- vail, au besoin, l'internationaliser.

N'est-ce pas là le retour aux siècles passés, alors que la Monarchie régnait en maître sur les corporations ouvrières, leur extorquant souvent le plus clair de leurs profits?

Et si ces belles corporations, gloires de l'indus- trie française, ont été fauchées par la Révolution, c'est qu'elles avaient été littéralement pourries par l'Etat devenu l'infâme exploiteur.

Il est probable que nos grands champions ac- tuels du collectivisme auraient été les ministres de nos grands rois, s'ils avaient vécu en ce temps- là, ce qui prouve que si les siècles passent, les utopies survivent parfois.

* •

Si la Révolution a supprimé les corporations, c'est-à-dire les lois du travail, rien de complet et de définitif n'a été élaboré depuis.

La loi de 1884 donnant à l'ouvrier le droit de grève, l'a, pour ainsi dire, jeté dans la vie, com- me un aéroplane abandonné dans l'espace sans pilote; car la loi s'est arrêtée là, comme un mo- teur en panne.

Pourquoi cela? par le fait bien simple qu'on a oublié jusqu'ici d'élaborer le Code du travail.

Le Code civil a, depuis longtemps, fait cesser les luttes, souvent sanglantes, qui éclataient à la mo.indre contestation d'un champ, d'un héritage.

Grâce au Gode civil, les pouvoirs publics pé- nètrent sans conteste jusque dans le sanctuaire de la famille, réglant la conduite du père envers ses enfants, lui enlevant même le droit de tester.

Le Gode civil a donc, dans un intérêt général substitué les pouvoirs publics aux droits cepen- dant les plus imprescriptibles de l'homme dans la famille.

Ne doit-il pas en être de même pour le travail et le Gode du travail, ne doit-il pas permettre aux pouvoirs publics de pénétrer dans l'atelier pour y assurer le bon ordre, par ses loi, et non plus seulement pour y faire contrôler les dangers d'accident, ou la salubrité, comme c'est le cas actuel !

Nous avons constitué un Ministère du travail, nous attendons de lui le Code du travail.

*

* *

Autrefois, le travail avait ses lois, ses princi- pes. On publiait dernièrement un contrat de tra- vail passé par l'aïeul fondateur de la Maison Japy.

Contrat en bonne forme, établi en 1777, très libé- ral, puisqu'il mettait les deux contractants sur un pied d'égalité parfaite, et où il était stipulé qu'en cas de contestation, le différend sera tran- ché par trois arbitres de la corporation, et la sanction comportait la garantie hypothécaire de tous les biens de l'un et de l'autre contractant.

Aujourd'hui, ni ouvriers, ni patrons ne veu- lent d'arbitrage, et jamais, dans la loi, il n'a été question de sanction.

Pourquoi cela, par le fait bien simple qu'on a oublié jusqu'ici d'élaborer le Code du travail.

Comment s'étonner dés lors que la grève soit le seul, l'unique moyen auquel l'ouvrier ait re- cours?

Si le patron ne veut pas l'entendre, l'ouvrier va se jeter dans le syndicat. Non dans celui du travail, qui lui fournirait tous les moyens de se débattre loyalement avec son patron ; mais dans un syndicat de circonstance, dans celui de révolte, qui l'épie et qui le précipite dans tous les excès et dans les horreurs des privations.

C'est alors que l'ouvrier descend dans la rue, qu'il y crie sa détresse.

Ce n'est plus cet homme, ce père de famille qui, hier encore rentrant chez lui, tendait ses bras fatigués à sa femme, à ses enfants, pour y puiser la joie et la force de recommencer le tra- vail.

C'est la bête fauve qui brise tout devant elle sans avoir pourquoi.

* *

C'est donc dans la confection du Code du tra- vail que réside la réconciliation de la Nation.

C'est là qu'on verra la fin de l'antagonisme qui règne parfois entre le travail en désordre, et l'ar- mée, qui représente non seulement la force, mais qui représentera toujours la raison.

Sans entrer dans le détail, disons seulement que le Code du travail devra s'inspirer d'un sentiment d'égalité parfaite entre les délenteurs du Capital et ceux du Travail.

L'ouvrier doit se sentir libre toujours drapé dans sa dignité de citoyen d'une grande nation ; mais il doit comprendre que cela ne doit nuire en rien à la discipline d'atelier, ni à son activité et son savoir qui s'imposent croissants.

H. JAPY, (de Beaucourt),

Industriel et ancien président de la Chambre de commerce de Besançon.

Boîtes poinçonnées

Le grand tableau que nous d o n n o n s en troisième page, des poinçonnements effec- tués pendant le 3m e trimestre de chacune des années 1908 et 1909, est intéressant à consulter.

Il établit que dans le 3m e trimestre de 1909 on a poinçonné en plus que dans la même période de 1908, en tout 92810 boi- tes, soit 20734 boites en or et 72076 boîtes en argent.

Cette constatation est réjouissante.

A propos de surproduction

Le Démocrate, reproduisant notre article intitulé «Opinions diverses sur la crise» rappelle que M. le conseiller d'Etat Gobât a dit, parlant de la crise horlogère, que le mal résidait dans la surproduction. La Fédération horlogère n'est pas de cet avis, dit le Démocrate.

Rien n'est moins exact. Nous avons simple- ment précisé l'opinion de l'honorable conseiller d'Etat bernois, en constatant qu'en effet, l'on produisait trop dans les périodes de crises, mais en ajoutant, ce qui est exact, que quand les affaires battent leur plein, nos fabricants n'arri- vent pas à livrer ce qui leur est demandé.

Fabrique de chronomètres de Hambourg Le Journal du Jura annonce la création d'une fabrique de chronomètres à Hambourg, sous la direction de M. Dencker, qui serait venu en Suisse chercher des ouvriers. C'est un vieux nouveau, car c'est en 1906 que M. Dencker a fondé sa fabrique de chronomètres et qu'il vint en Suisse. Nous avons eu à différentes reprises ces dernières années, l'occasion de nous occuper de cette affaire.

Exposition jurassienne Moutier On nous écrit :

L'exposition qui s'est ouverte à Moutier le 24 septembre dernier et qui sera close le 12 courant, est fort intéressante dans son ensemble et mérite d'être visitée par ceux qui en auront encore le temps.

Malgré que l'industrie horlogère n'y occupe que très peu de place — par suite de la crise si intense qui sévit chez nous depuis deux ans —

(3)

LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE 513

le groupe qui lui est consacré, est loin d'être sans valeur.

11 suffit, pour le prouver, de dire que nous y trouvons, comme fabrique de montres, la Socié- té des fabricants d'horlogerie de Tramelan, la Tavannes Wacht C", la Société d'horloge- rie de Montier, et comme branches annexes:

MM. Holy frères, fabrique de boîtes à St-Imier, Erismanh-Schinz, fabrique de raquettes à Neu- ville, Gottfried Mäder, fabrique de cadrans à Moutier, G. Huguenin - Perret, fabrique de joyaux à Tramelan, Hiigli &fils, atelier de po- lissage à Madretsch, Ed. Mathey &Jlls, lami- nage d'acier à Neuville, et P. H. Wyss, id. à Gourrendlin.

La mécanique horlogére est excellemment re- présentée par MM. A. Bechler & Cie, et la Fa- brique de machines (anciennement Junker), toutes deux à Moutier. La halle où sont instal- lées l'une vis à vis de l'autre ces deux maisons, est une des principales attractions, d'autant plus qu'on y rencontre en même temps les petits mo- teurs électriques exposés par les usines de Hag- neck et celles de Wangen.

La grosse horlogerie compte elle aussi un par- licipant, savoir la fabrique d'horloges monu- mentales A. G. Baer, à Sûmiswald, dont les produits paraissent très soignés.

La littérature horlogére fait bonne figure.

Nous avons vu, par exemple, le Journal suisse d'horlogerie, le doyen, si apprécié de nos orga- nes techniques suisses, et les publications bien connues de l'éditeur E. Magron, à Berne, (Ar- chives de l'horlogerie, Agenda de l'horloger, et les bonnes feuilles du premier volume du Traité d'horlogerie Grossmann).

Les horlogers détaillants sont au nombre de deux: MM. E. Dubois el C. Meister, à Moutier.

Le premier expose entre autres les montres Zé- nith ainsi qu'un joli choix de bijouterie; le second présente surtout les horloges de la fabrique d'Angenstein.

S'il y a lieu, nous reviendrons sur l'Exposition de Moutier dans un prochain article, lorsque nous connaîtrons exactement les récompenses

qui vont être décernées. X.

Termes officiels et marques de fabriques Le Déparlement fédéral de Justice et Police vient de prendre un arrêté qui peut présenter quelque intérêt pour nos commerçants.

Le bureau fédéral de la propriété intellectuelle avait inscrit au registre des marques de fabrique, le 15 février 1909, une nouvelle raison sociale désignant une maison établie dans une localité de notre canton sous le vocable: «Fabrique municipal».

L'autorité communal demanda la radiation de cette inscription, estimant que la marque de fa- brique dont il s'agit était de nature à induire le public en erreur et à faire croire que les produits qui en étaient munis provenaient d'une fabrique officielle. La fabrique objectait que le mot « mu-

nicipal», au masculin, constituait une désigna- tion purement fantaisiste.

Le Département fédéral a ordonné la radiation de la marque, envisageant qu'elle était en effet de nature à induire le public en erreur, et par conséquent «contraire aux bonnes moeurs».

Annulation de brevet

Dans les centres horlogers chacun sait que la fabrique d'horlogerie Judith & Cie, à Madretsch, a demandé une deuxième fois par voie judiciaire l'annulation du brevet suisse 27,306 O. Grosver- nier & W . Voland (actuellement à Genève) « nou- veau système de coq de montre». Il est porté à la connaissance des intéressés que la maison Ju- dith & G'e a été déboutée définitivement par ju- gement rendu le 2 septembre 1909 par la Gour d'appel et de cassation du canton de Berne. Les plaignants ont en outre à supporter tous les frais comme lors du jugement du 21 mai 1907.

{Communiqué).

Une statistique de fonctionnaires La plupart des pays, à mesure qu'ils atteignent un certain degré de civilisation, souffrent da ce mal public qu'on appelle la bureaucratie et qui consiste dans l'accroissement indéfini des fonc- tionnaires d'après une tendance constante des administrations publiques à suppléer à la qualité par le nombre.

Le public n'est pas seul à souffrir de ce mal, mais le bénéficiaire des faveurs du pouvoir lui- même, en ce que le salaire d'un travail mal dé- terminé ou inutile est forcément médiocre.

Ce serait donc l'intérêt bien entendu de ce der- nier de protester contre l'extension de la bureau- cratie pour obtenir en échange d'un surcroit de travail et de responsabilité causé par la réduc- tion du personnel, l'amélioration de son traite- ment pour le présent et pour l'avenir. La cause si légitime de la pension de retraites assurée à tout fonctionnaire gagnerait certainement du ter- rain si l'intéressé lui-même plaçait la question

sur ce terrain. ...,;

Mais aujourd'hui nous laissons ce sujet pour résumer la statistique du fonctionnaire français, que publie, dans l'Economiste français, M. A.

de Foville.

Et d'abord qu'est-ce qu'un fonctionnaire ? Le projet de loi sur le statut et le droit d'asso- ciation des fonctionnaires le définit ainsi : « tous ceux qui, en qualité de délégué de l'autorité pu- blique, d'employé d'agent ou sous-agent, occu- pent dans un service public de l'Etat un emploi permanent, rémunéré par un traitement ou par l'allocation de remises..., sont exceptés les fonc- tionnaires civils relevant des juridictions spécia- les instituées pour les armées de terre et de mer».

Rectifications faites, voici le nombre des fonc- tionnaires pour les trois dernières années.

En 1907 Etat . . . 608,511 Départements et

Communes . . 262,078 1908 640,883

1909 643,889 272,309 271,002 Total 870,589 913,192 914,891 Les pompiers ne figurent dans ce tableau que pour 1907 et 1908 et ont été retranchés du chif- fre de celte année. Si l'on ajoute à ce total déjà imposant 55,000 employés de chemin de fer de l'Etat (l'Ouest compris) on est bien près de ce million de fonctionnaires dont parle couramment la presse.

Un million de fonctionnaires sur 40 millions d'habitants.

Brevets d'invention

(Communication de l'Office général des Brevets d'invention, A. Mathey-Doret, ingén.-conseil, La Chaux-de-Fonds).

France.

N° 400763. — Horloge électrique à mouvement de sonnerie. — F . Schneider.

N° 10630/388619. — 2e Cert. d'add. — Montre- boussole. — C. A. H. Vincent.

Allemagne.

N° 214432. — Dispositif de commande électrique à courant continu pour pendules, horloges éleetriquesindépendantesetautres mouvements indépendants analogues. — Akt. L. M. Erics- son & Co., Stockholm (Suéde).

N° 214433. — Dispositif de commande électrique pour pendules. — Akt. L. M. Ericsson & Co., Stockholm (Suède).

Angleterre.

N° 9229/1909. — Horloge électrique signal. — W. T. Giles, Clifton, Bristol.

Etats-Unis d'Amérique.

N° 93381. — Dispositif d'ajustement du pendule dans les horloges.—William B.Miller, Louis- ville, O.

N° 933556. — Pièce d'horlogerie solaire. — Hans Hansen, Oakland, Cal.

N° 933696. — Montre à répétition. — Thomas A.

Connolly et Joseph B. Connolly, Washington, D. C.

Cote de l'argent

du 12 Octobre tgog

Argent fin en grenailles . . . fr. 93.— lekilo.

Argent fin laminé fr. 2.— par kilo de plus.

Change sur Paris . . . fr. 100.07 '/»

Tableau comparatif

des poinçonnements effectués et des essais faits par les bureaux de contrôle des ouvrages d'or et d'argent p e n d a n t l e 3° t r i m e s t r e d e c h a c u n e d e s a n n é e s 1 0 0 8 e t 10OÖ.

Bureaux

1. Bienne . . . . 2. Chaux-de-Fds.

3. Delémont. . . 4. Fleurier . . . 5. Genève . . . . 6. Granges (Solaire)- 7. Locle

8. Neuchâtel . . 9. Noirmont . . 10. P o r r e n t r u y . . 1 1 . St-Imier . . . 12. Schaffhouse . 13. Tramelan . .

Total P l u s 1909 Moins 1909 Objets vérifiés en do

Berne, le 7 octi

Bottes de montres poinçonnées Bottes d'or

1908

Pièces

10.605 115.123

878 3.140 605 21.579

3.176

2.673

157.779

uane à l'ii

>bre 1909 1909

Pièces

11.226 124.488

1.302 3.017 2.442 27.522

5.345

3.171

178.513

20.734 D porta tio

')Y

Boites d'argent 1908

Pièces

62.744 5.278 13.716 16.262 37.327 65.487 22.157 2.611 71.056 42.197 37.460 10.229 119.091 505.615

n Montres

compris 8*,81 1 1909

Pièces

58.376 8.749 14.775 24.723 55.353 79.387 28.146 18.051 65.771 53.401 35.060 11.820 124.079 577.691 72.076 ir et argent

8 boîtes de m

Total des boîtes

1908 1909

Pièces

73.349 120.401 13.716 17.140 40.467 66.092 43.736 2.611 74.232 42.197 40.133 10.229 119.091 663.394

126.113

mires or et ar o/o

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