A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H ENRI D ULAC
Sur les points singuliers d’une équation différentielle
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 1 (1909), p. 329-379
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1909_3_1__329_0>
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SUR LES POINTS SINGULIERS
D’UNE ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE,
PAR HENRI DULAC,
Professeur à l’Université
d’Alger.
[1]
Introduction. - Leproblème qui
faitl’objet
de ce mémoire est le suivant.Étant
donnée uneéquation
.où,
endésignant
pary)
etYi(x, y)
despolynômes homogènes
et dedegré égal à l’indice, on a
reconnaître si le
point singulier
x = o, y = o est unpoint singulier algébrique,
c’est-à-dire chercher les conditions nécessaires et suffisantes que doivent vérifier les coeffi- cients de
l’équation (1)
pour que toutes les solutionsy(x)
del’équation
telles que l’on ait y = o, pour x = o, soientalgébroïdes
pour x = o. Si n estégal
à i, on sait que la solution de cettequestion
estimmédiate,
dans la presque totalité des cas,puisque l’intégrale générale
del’équation
est donnée par une relation de la formeDès que n est
supérieur
à i, la solution duproblème posé présente
diverses diffi- cultésprovenant
des circonstances suivantes : i° on ne connaît pas, engénéral,
comme pour n = 1, de relation donnant
l’intégrale générale
del’équation (i)
pour des valeurs de x et y voisines de o ; 2° ilpeut
exister des solutionsy(x)
telles que y : x ne tend vers aucune limite finie ouinfinie, lorsque
x et y tendent simultané- ment vers o.330
Pour traiter le
problème posé
et pour me rendrecompte
queje
nepouvais
lerésoudre à l’aide de certaines méthodes
plus simples
que celles quej’ai employées, j’ai
été amené àpréciser
l’étude de certainescatégories
de solutions del’équation
différentielle
(i)
et l’étude de certaines formes que l’onpeut
donnerparfois
à l’inté-grale générale
de cetteéquation.
Ces formesd’intégrales, déjà
introduites dans unmémoire
précédent,
sont les suivantes :. On a
posé 1
= y x : pet q
sont desentiers,
les nombres ai,et i
sont desconstantes, les c~i sont des fonctions de x
holomorphes
et nulles pour x = o ;A(x, y)
est une fonction de x et y
holomorphe
et nulle pour x = o, y = o;B~, Ba’
...sont des fractions rationnelles en t.
Par cette
étude, j’obtiens
des résultatsqui,
en dehors de l’utilitéqu’ils présentent
pour la résolution du
problème posé,
meparaissent présenter
un intérêtgénéral puisqu’ils complètent
l’étude de formesd’intégrales auxquelles,
ainsi queje
l’aimontré et ainsi que le montre encore ce
mémoire, correspondent,
dans levoisinage
de x = o, y = o, des
propriétés caractéristiques
des solutionsy(x)
del’équation
différentielle. Ces résultats
complètent donc,
ainsiqu’on
le verra, l’étude des solu- tions considérées. Je m’en suis tenu, dans cemémoire,
à l’étude des solutionsy(x)
pour
lesquelles
on a y = o pour x = o. Bien que ce soit là unpoint
de vue assezrestrictif,
les solutions enquestion
meparaissent
devoirjouer
un rôle assezimpor-
tant, et leur étude
présente
assez decomplexité
pourqu’on puisse
s’en occuperparticulièrement.
Voici
quelques
indications sommaires sur lesquestions
traitées dans lescinq parties
de ce mémoire.I. En
précisant
la forme deséquations
que l’on obtient dans la recherche des solutionsy(x) algébroïdes
et nulles pour x = o,je
mets enévidence,
dans certains cas, descatégories
de solutionsy(x)
del’équation (i) qui
sont nulles pour x = o,mais
présentent
pour x = o dessingularités
transcendantes diverses.II. J’étudie les
propriétés
pour x = o des fonctionsy(x)
vérifiant une relation dela forme
(3).
Il résulte de cette discussionqu’il
y aincompatibilité
entre cette formed’intégrale
et certaines dessingularités
que nous avons rencontrées dans I.III. J’examine diverses
questions
relatives à laforme (3) d’intégrale générale :
nombre q
des facteurs(y + qui figurent
dans(3),
choix de cesfacteurs,
conver-gence de
A(x, y),
cas où il nepeut
exister deuxintégrales
de cetteforme,
cas où il existe deuxintégrales
de cette forme.IV. J’ai fait voir que, dans un
grand
nombre de cas, s’il existe uneintégrale
de laforme
(4),
il existe uneintégrale
de la forme(3).
J’étudie les cas où ilpeut
ne pas en être ainsi. Je suis conduit, pourgénéraliser
le résultatobtenu,
à introduire une formed’intégrale
intermédiaire entre(3)
et(4).
V. Je forme dans tous les cas des conditions nécessaires pour que x = o, y = o
soit un
point singulier algébrique
del’équation (i).
Je montre que, dans une caté-gorie
très étendue de cas, les conditions trouvées sont suffisantes pour que x = o, y = o soit unpoint algébrique (~).
Les restrictions que nous sommesobligés
de fairedans cette démonstration n’ont rien
d’étonnant;
cardéjà,
dans le cas de n = I, on estobligé
de faire des restrictionsanalogues
pour démontrerrigoureusement
la réci-proque en
question.
’[2]
Notations. - Il meparaît
utiled’indiquer,
afin d’éviter desrépétitions
fasti-dieuses,
certaines notations que, sauf aviscontraire, j’emploierai
dans ce mémoire.Je renverrai à ce
paragraphe 2, lorsqu’il
pourra y avoir doute dansl’emploi
desnotations :
i°
Ai(x, y), X,(.y, y), y),
ou unemajuscule quelconque
affectée d’un indice etprécédant
lesigne (x, y), désignera
unpolynome homogène
en x et y dont ledegré
est
égal
à l’indice i. Afin dedisposer
desymboles plus
nombreuxpermettant
d’éta- blir une concordance entre différentesnotations, j’emploierai
avec le même sensA (x, y),
... ,A’(x, y),
....2°
A(x, y),
ou toute autremajuscule
sans indiceprécédant
lesigne (x, y),
dési-gnera une fonction de x et y
holomorphe
et nulle pour x = o, y = o.A(x, y), A’(x, y),
... auront la mêmesignification.
3° Je
désignerai
par p, ~, 0 ou oi, des fonctions de la seule variable x,holomorphes
et nulles pour x = o. Les seules lettres p,~.~, ~
et 0, affectées ou nond’indice,
auront cettesignification.
L’indice i servira àdistinguer
différentes fonc- tions les unes des autres sans avoir aucune autresignification.
4" ° Je
poserai
(1)
On trouvera incidemment desexemples simples
depoints singuliers qui dégénèrent
ensingularités algébriques
dans deuximportants
travaux de M. P. BOUTROUX paruspendant
larédaction de mon mémoire : Leçons sur
les fonctions définies
par leséquations différentielles
du
premier
ordre; -Équations différentielles
etfonctions multiformes. [Rendiconti
delCircolo matematico di
Palermo,
t.XXIX.]
A~, A2, A3,
... , étant des fractions rationnelles en t. Au lieu de la lettreA, j’emploierai également
avec la mêmesignification
unemajuscule quelconque.
’ ’
5° Si
l’équation (1)
admet uneintégrale générale
de la forme(3),
nous dironsqu’elle
admet uneintégrale f x,
y. Cetteintégrale peut
évidemment se mettre encoresous la forme ’
en
posant
6"
Si,
enposant y - tx, l’équation (I)
admet uneintégrale générale
de laforme
(4),
ounous
dirons que l’on a uneintégrale
. Cetteintégrale peut
se mettre sous laforme
en
posant
7°
Sil’équation (i)
admet uneintégrale Lx, t,
c’est-à-dire de la forme(~),
nousverrons que les seules valeurs
de t qui puissent
être despôles
des fractionsAt’ A~, Ag,
...sont les valeurs
t = - a1, t = - a~,
... , ,t = - ap.
Si aucune des fractions ration- nellesA~, A~, A3,
... n’admett = -= a3
commepôle, j ayant
l’une des valeurs, 1, 2,... , p, nous dirons que nous avons une
intégrale RW régulière
pour t = -aj.
Onaura une
intégrale régulière
pour toutes les valeurs de t, siA,, A2, A3,
... sont despolynomes
en t..
8° Nous pouvons, en divisant au besoin les deux membres de
l’équation (1)
parune constante, supposer que l’on a
Les droites x = o, y
s’appelleront tangentes
dupoint singulier
x = o,y = o. La droite y + ai x = o sera une
tangente simple
si l’on a ri = i . Elle sera unetangente multiple
si l’on9° J’appellerai
solution une fonctiony(x)
vérifiantl’équation (I).
Ce mot solutionremplacera
à la fois les motscaractéristique
etintégrale
quej’avais employés
pourdésigner
une fonction vérifiantl’équation (I).
Le motcaractéristique
serapportait
au .cas où x tend vers o suivant un chemin déterminé et le mot
intégrale
au cas où xtend vers o d’une
façon quelconque.
Je réserverai ici le motd’intégrale
pourdésiguer
une relation telle que
(3)
ou(7)
fournissantl’intégrale générale
de( I)
dans le voisi-nage de x = o, y = o..
J’aurai,
dans lasuite,
à renvoyerparfois
à certains de mes mémoiresprécédents;
je
le ferai enemployant
les abréviationsindiquées
ci-dessous : :A. U. G.
Intégrales
d’uneéquation différentielle. [Annales
de l’Université de Gre-noble,
t. XVII(lg05), pp. I-52.]
B. D. Détermination et
inlég-ration
d’une certaine classed’équations différentielles.
[Bulletin
des Sciencesmathématiques,
a°série,
t. XXXII(1908),
i~partie,
pp.230-262.]
J. E. P. Recherchés sur les
points singuliers
deséquations différentielles. [Thèse,
Paris
(lg03),
et Journal del’École polytechnique,
2esérie, ge cahier (Igo4),
pp.1-126.]
J. M. Sur les
points dicritiques. [Journal
deMathématiques
pures etappliquées,
6e
série,
t.II,
vol. 61(Igo6),
pp.38I-4o3.]
R. C. M. P.
Intégrales passant
par unpoint singulier. [Rendiconti
del Circolo Matematico diPalermo,
t. XXVII(lg09),
pp.33~-3~3.]
I. - SOLUTIONS DE
L’ÉQUATION (1).
[3]
Solutionsholomorphes.
-Rappelons,
en lesgroupant
d’une manière com-mode pour notre
étude,
les résultats obtenus dans la recherche des solutionsy(x)
del’équation ( I ) qui
sontalgébroïdes
et nulles pourx = o (a).
Nous savons
qu’il
existe un entier m1 tel que si l’on pose x toutes les solu- tionsy(x) algébroïdes
et nulles pour x = o deviennent des solutions holomor-phes
et nulles pour x! = o. Nous aurons donctoujours
le droit de supposer et nous supposerons engénéral
dans lasuite,
poursimplifier,
que toutes les solutionsalgé-
broïdes
passant
par x = o, y = o sontholomorphes
pour x = o.’
Il nous sera
également parfois
commode de supposer que x = o n’est pas une courbeintégrale
del’équation ( I)
ou encore quey)
+xX n(x, y)
ne contient(2)
On pourra consulter, à cesujet,
un mémoire de M. AUTONNE(Journal
del’École poly-
technique, ~$g~)
et les deux mémoires J. E. P. et A. U. G. quej’ai cités ~
2.pas x en facteur. Nous pourrons
toujours
fairequ’il
en soit ainsi eneffectuant,
s’il ya
lieu,
unchangement
de variable de la formeNous savons
(voir
J. E.P.,
p.89,
et A. U. G., p.i4) qu’au
moyen d’unchange-
ment de variable
’
(9)
, y =~ (x)
+ ,où m est un entier et où
Q(x)
est soit unpolynome
nul pour x = o, soit une fonction de xholomorphe
et nulle pourx = o (3),
toute solutiony(x) passant
par x = o, y = o est fournie par une solutionz(x) holomorphe
pour x = o, vérifiant uneéqua-
tion
ayant
l’une des formessuivantes,
ou adésigne
une constantequi
n’est pasnulle, s
un entierplus grand
que i, et oùf(z), F(x, z), G(x, z)
sont des fonctionssoit
de z ~seul,
soit de x et de y,holomorphes
pour x = o, z = o(ces
fonctions peu- vent ne pas être nulles pour x = o,z = o) :
Dans cette dernière
équation,
P etQ
sont despolynômes
en z,Q(z) peut
êtreidentiquement nul,
mais il nepeut
en être ainsi deP(z).
D’après
la manière dont leséquations (10),
et(12)
sont obtenues, nousn’avons à considérer que les solutions
z(x)
de ceséquations qui
sont nulles pour x=o.Pour
l’équation (13),
nous devons considérer toutes les solutions pourlesquelles
zprend
pour x = o une valeur finie zo. Achaque
valeur zo, choisie arbitrairement,correspond
une solutionz(x)
telle quez(o) = zo (4).
Il estévident,
eneffet, qu’à
unevaleur zo n’annulant pas simultanément
P(z)
etQ(z) correspond
une solutionz(x)
etune seule : le théorème de
Cauchy
est en effetapplicable.
Cettesolution,
si l’on fai- sait lechangement
de variable z = zo + xz1 serait obtenue au moyen d’uneéquation
en zs et x
qui
a la forme(10),
mais cettefaçon
d’obtenir ces solutions n’entraînerait que descomplications
inutiles et nousobligerait
enparticulier
à considérer un nombre infinid’équations (10),
au lieu d’un nombre finid’équations (10)
et(i3).
Nous
n’emploierons
donc pas cettefaçon
d’obtenir les solutionsqui correspondent
à(3)
On peuttoujours prendre
pouro(r)
unpolynôme
dedegré
inférieur à m + 1, mais ilnous sera utile de considérer le cas où contient un nombre fini ou infini de termes de
degré supérieur
à m.(4)
C’est parce que nous supposons que toutes les solutionsalgébroïdes
et nulles pour .c == o sont des solutionsholomorphes
pour x = o que nous n’avons pas à considérer le cas où zo est infini. Pour la mêmeraison,
iln’y
a pas de valeur zo annulantP(z)
sans annulerQ(z).
des valeurs ordinaires de zo. Au
contraire,
pour rechercher les solutionsz(x) prenant
pour x = o une valeur
singuliére zo qui
annule à la foisP(z)
etQ(z),
nous poseronsz = za + y~ et nous
opérerons
comme dans la recherche des solutionsy(x)
del’équa-
tion
(1).
Nous serons conduits à faire un certain nombre dechangements
de variable de la formeoù
03C8(x)
est unpolynome
dedegré
auplus égal
à in , tel que03C8(o)
= zo. Les solutionsholomorphes z(x)
telles quez(o)
= zo seront fournies par les solutionsholomorphes d’équations
en z1 et xqui
seront de l’une des formes(10), ( 11 ), (12)
ou(13).
Nous pourrons, par
suite,
dansl’équation (13)
d’où nouspartons,
ou dans leséqua-
tions de la forme
(13)
que nous rencontrons dans la recherche des solutions relatives à une valeursingulière
zo, ne pas considérer les solutions relatives à des valeurs sin-gulières
zo. Ces solutionspeuvent toujours
être obtenues à l’aide d’un nombre finid’équations
de la forme(io), (I I)
ou(12).
Les solutions
y(x)
fournies par les solutionsz(x)
d’uneéquation (13) peuvent avec avantage
être considérées comme obtenues de lafaçon
suivante. Au lieu duchangement
de variable(g) qui
fournitl’équation (i3),
faisons lechangement
devariable
Aux solutions
z(x), prenant
pour x = o une valeurfinie, correspondent
des solu- .tions nulles pour x = o de la nouvelle
équation
en z1 et x. Cetteéquation
seratelle
qu’à
une valeurarbitraire za corresponde
une solution pourlaquelle z1
I a?tend vers zo
lorsque
x tend vers o. Cetteéquation
sera donc uneéquation
àpoint dicritique,
c’est-à-dire de la forme’
où nous n’écrivons que les termes de moindre de
degré
et oùAr désigne
unpolynome homogène
dedegré
r en x et z~. Lechangement
de variable(i4)
ne sedistinguant
que par les notations du
changement
de variable(g),
nous pouvons dire que les solu- tionsy(x) holomorphes
et nullespour
x = o del’équation ( i )
sont, au moyen dechangements
de variable de la forme(g),
fournies par les solutionsz(x) holomorphes
et nulles pour x == 0 d’un certain nombre
d’équations
de la forme(10), (11), (12)
ou
(i5).
On voit sans
peine
que si on considèrel’équation (13)
etl’équation (15) qui
secorrespondent
par lechangement
de variable z~ = zx, on aP(z)
-Ar( 1, z) ;
on voitégalement
que les valeurssingulières z0
annulant à la foisP(z)
etQ(z) correspondent
à ce que
j’ai appelé (voir
J. M., p.386)
directionssingulières
z1 - zox = o dupoint dicritique
del’équation (i5).
Tandis que nous considéreronstoujours
les solu-tions
zi(x) tangentes
aux directions nonsingulières
comme fournies directement parl’équation (~5),
sans avoir recours pour les obtenir à deséquations
de la forme(10), (11)
ou(12),
nous supposerons,d’après
ce que nous avons ditplus haut,
que les solutionstangentes
à une directionsingulière
sont fournies par l’intermédiaire d’uneéquation (10), (II)
ou(12).
L’équation (10) admet,
si a n’est pas un entierpositif,
une solutionz(x)
et uneseule
holomorphe
et nulle pour x = o. Si a est un entierpositif (5), l’équation (10)
admet zéro ou une infinité de solutions
holomorphes.
Onsait,
eneffet,
que le cas oùa est un entier se ramène au cas où a est
égal
à i et que, parsuite,
unchangement
de
variable,
convenablementchoisi,
de la forme(o)
conduit à obtenir les solutionsholomorphes y(x)
fournies parl’équation (10),
au moyen d’uneéquation
de la formeoù les termes de moindre
degré
de laparenthèse
sont seuls écrits. Si b estnul,
il y aune infinité de solutions
holomorphes
fournies par cetteéquation (16), qui
est alorsune
équation
àpoint dicritique,
c’est-à-dire de la forme(15)
avecAr(x, y)=i.
Sib n’est pas
nul, l’équation (16)
n’a pas de solutionsholomorphes. Puisque
les solu-tions
holomorphes
fournies par(10),
dans le cas où a est un entierpositif, peuvent (lorsqu’elles existent)
être obtenues au moyen d’uneéquation
de la forme(15),
nousréserverons
l’équation (10)
pour le cas où a n’est pas un entierpositif. D’après
la noteprécédente,
ce n’est pas nonplus
un nombre fractionnairepositif.
En
résumé,
deschangements
de variable de la forme(g)
fourniront toutes les solutions de(1) holomorphes
et nulles pour x==o au moyen des solutionsz(x)
holo-morphes
et nulles pour x = o d’un certain nombred’équations
de l’une des for-mes
(10), (11), (12)
ou(~5).
Dans(10), a
n’est pas un nombre rationnelpositif.
De
plus,
certainschangements
de variable(g) peuvent
donner deséquations
de laforme
(16)
où b n’est pas nul.Les
équations
de la forme(10), (II), (12)
et(15)
que nousemployons
sont ennombre fini. A
chaque
solutionholomorphe y(x)
de(i) correspond
avec nos conven-tions une seule
équation
de l’un desquatre types indiqués.
A uneéquation (10), (II)
ou
(12) correspond
auplus (6)
une solutionholomorphe y(x).
A uneéquation (15) correspondent
une infinité de solutionsholomorphes
formant ce que nousappelle-
rons un
faisceau
de solutionsholomorphes.
(5) Si,
comme nous l’avonsdit,
on suppose que toutes les solutionsalgébroïdes
etnulles pour x = o sont
holomorphes
pour x = o, iln’y
a pas à considérer le cas où a est unnombre fractionnaire, car il y aurait
toujours
dans ce cas une infinité de solutionsalgébroïdes,
mais non
holomorphes.
(6)
On sait quel’équation ( I I ~,
commel’équation (10),
admettoujours
une solutionz(x) holomorphe,
nulle pour x = o.L’équation (12)
n’admet pas engénéral
de solutionholomorphe
et nulle pour x = o, bien
qu’il
existe undéveloppement z
=~(x)
vérifiant formellementl’équa-
tion
(12).
Voir, ausujet
de cettequestion,
un intéressant travail de M. RÉMOUNDOS.[Bulletin
dela Société
mathématique
de France, t. XXXVI, p.185.j
.[4~
Diversescatégories de
solutions. -J’appellerai
solution d’ordreimaginaire
vune solution
y(x)
telle que, v étant un nombrecomplexe (v
= ce +ip),
le quo- tienty
xv tende vers une limite ni nulle ni infinielorsque x
et y tendent simulta- nément vers o. Cessolutions,
considérées enparticulier
par M.Horn (7) , jouissent
de
propriétés spéciales,
en raisondesquelles
il meparaît
utile de lesdistinguer
trèsexplicitement
des solutions d’ordre réel v, pourlesquelles
v étantréel,
y xv tendvers une
limite, qui
n’est ni nulle ni infinie. En dehors de ces deuxcatégories
desolutions et en dehors des solutions telles que pour une valeur de v le quo- tient
y
xv ne tende vers aucune limitelorsque
x et y tendent verso,
onpeut
distin-guer, comme
je
l’aidéjà
fait(J.
E.P.,
p.77),
lesquatre catégories
suivantes desolutions : .
~° Solutions telles que si
grand
quesoit
le nombre réel v, lequotient y ;
xv .1 1
tende vers o
lorsque
x et y tendent vers o. Parexemple, y = ex
,lorsque
l’ar-gument
de x restecompris entre -
et3".
Ces solutions sont les solutions d’ordrég
2
2infini.
2° Solutions telles que si
petit
que soit v, lequotient y
xv croisse indéfiniment.Par
exemple :
y =(log x)-1.
Ces solutions sont les solutions d’ordre nul.3° Solutions
telles
que m étant un nombre fixeréel, y
xv tende vers o avec x sil’on a v
fl
m, et croisse indéfiniment si l’on a v > m. Parexemple x)r’.
J’ai
appelé
ces solutions «intégrales
d’ordre excédant /?~ )). Il meparaît préférable
de les
appeler
solutions d’ordre m + o.4° Solutions telles que y : xv tende vers o avec x si l’on a v m, et croisse indéfi- niment si l’on a v
~
m. Parexemple :
yx1n log
x. Au lieud’appeler
cessolutions,
comme
je
l’avaisfait,
«intégrales
d’ordredéficient, je
lesappellerai
solutionsd’ordre m - o.
Les solutions d’ordre
imaginaire
fourniraient facilement desexemples
de solu-tions
présentant
lessingularités précédentes,
à condition de faire tendre x vers osuivant un chemin
convenable,
tournantindéfiniment
autour de x = o. Il y auraavantage
à considérer àpart
les solutions d’ordreimaginaire
et àn’appliquer
lesdénominations de solutions d’ordre nul,
infini,
m + o, m - o,qu’aux
solutionsqui, présentant
lespropriétés indiquées,
ne sont pas d’ordreimaginaire.
Considérons une solution d’ordre
imaginaire «
+i ~
et supposons que x tendevers o sans tourner indéfiniment autour de x = o. Pour que y tende vers o avec x, il faut que oc soit
positif.
S’il en est ainsi et si nousdésignons
par p un nombrepositif,
une solution d’ordre
possède
lespropriétés
suivantesqui
s’établissent sans.
’ ’(7)
Journal deCrelle,
t. p. 50.peine :
10 y ; Xil- tend vers o avec x si l’on a ~ ce ; 2° y ; reste fini sans tendre versune limite si l’on a p = rJw; 3° y : xtl- croît indéfiniment si l’on a u > u. Ces
propriétés distinguent
les solutions d’ordreimaginaire
de certaines solutions d’ordre nul ouinfini,
m + o ou m - o, que nous rencontrerons, et pourlesquelles
y tend vers ’olorsque
x tend vers o sans tourner indéfiniment autour de x = o. Eneffet,
la pro-priété
10distingue
les solutions d’ordreimaginaire
des solutions d’ordre nul; lapropriété
2° lesdistingue
des solutions d’ordre m + o ou m - o ; lapropriété
3° lesdistingue
des solutions d’ordre infini.Supposons
maintenant que x tende vers o sans que nous sachions s’il tourne indé- finiment ou non autour de x = o. Posonsy = zx’’,
r étantréel, positif
ounul,
entierou
fractionnaire,
et considérons les solutionsy(x)
d’ordreimaginaire auxquelles correspond
une fonctionz(x)
tendant vers o avec x. Si nous considérons maintenantx comme fonction de z, la fonction
x(z)
ainsi définie seraégalement
d’ordreimagi-
naire par
rapport
à z. Ce que nous avons ditprécédemment
montre alors que si ztend vers o, sans tourner indéfiniment autour de z = o, cette solution
x(z)
d’ordreimaginaire
nepeut posséder
aucune despropriétés qui
servent de définition auxsolutions
x(z)
d’ordrenul, infini, m
+ o et m - o. Cette remarque, comme laprécé-
dente,
nous servira àdistinguer
d’avec solutions d’ordreimaginaire
certaines solu- tions d’ordrenul, infini,
m + o, in - o, pourlesquelles
z tendra vers o sans tournerindéfiniment autour de z = o.
[5]
Solutions nonholomorphes.
- Il nous sera nécessaire de bienpréciser
ce quenous savons sur les solutions nulles pour x = o, mais non
holomorphes
deséqua-
tions
(IO), (II), (12)
et(I5).
Soit d’abord
l’équation (10) :
où a n’est pas nul et n’est pas un nombre rationnel
positif.
Deux cas se
présentent
si l’on considère les solutions de(10)
pourlesquelles
z tend vers o avec x.
1° Cette
équation
n’admet pas de solution nulle pour x = o en dehors de la solu- tionholomorphe.
Nous dirons que celle-ci est une solution isolée.2° Cette
équation admet,
en dehors de la solutionholomorphe,
d’autres solutions nulles pour x = o. Nous dirons quel’équation (10)
fournit unfaisceau
de solutions.On est
toujours
dans le cas 2° si a n’est pasnégatif ;
enparticulier,
si a estimagi-
naire, il y a une infinité de solutions
z(x)
d’ordreimaginaire
a. Si a estnégatif,
onest dans le cas 1°, si
l’intégrale générale
del’équation (10) peut
se mettre sous laforme
(voir
§ 2,i °) :
le
développement
entre crochets étantconvergent
pourIxj
et suffisammentpetits.
Si a étant
négatif, l’intégrale générale peut
se mettre sous la forme(17),
mais si ledéveloppement
entre crochets estdivergent,
sipetits
quesoient 1 x et
ilparaît probable qu’on
est dans le cas 1°; maisje
n’ai pas de raisonsrigoureuses
pour écarter le cas 2°. Si a étantnégatif, l’intégrale générale
de(10)
nepeut
se mettre sous la forme(17),
on est dans le cas 2°.(Pour
cettediscussion,
voir J. E.P.,
p.20.)
Considérons
l’équation (11) :
Cette
équation
admet une infinité de solutionsz(x)
d’ordre nul. Ce résultatpeut
se conclure de l’étude de
l’équation (II)
quej’ai
faite ailleurs(J.
E.P.,
p.59),
et lamanière la
plus simple
de le démontrer meparaît
être de poseren
supposant
r > s. Nous obtenonsl’équation :
Si z tend vers o dans son
plan,
en restant dans un secteur tel que lapartie
réellede azi-s soit
positive,
on sait(voir,
parexemple,
J. E.P.,
p.65)
que l’on a une infi- nité de solutionsu(z)
pourlesquelles
u tend vers o avec z. Cette circonstance se pro- duisant sigrand
que soit l’entier r, ces solutionsu(z)
sont d’ordreinfini ;
il leurcorrespond
des solutionsz(x)
d’ordre nul pourlesquelles l’argument
de z ne croîtpas indéfiniment
($).
, Considérons
l’équation (12) :
’
cette
équation
a une infinité de solutions nonholomorphes,
pourlesquelles z
tendvers o
lorsque x
tend vers o, de telle manière que lapartie
réelle de axi-s resteposi-
tive. En
général,
ces solutions sont d’ordrefini ;
elles nepeuvent
être d’ordre infini(voir
J. E. P., p.y8)
que sil’équation (12)
admet la solution z = o. Plusgénérale-
ment, considérons le cas
pourtant exceptionnel
oùl’équation (12)
admet une solu-tion z =
holomorphe
et nulle pour x = o. Si nous faisons lechangement
devariable
nous obtenons
l’équation
(8)
Nous aurions pu encore montrerqu’à chaque
valeur de la constante ccorrespond
unesolution
z(x)
donnée par ,où v est une fonction de x
qui
tend vers i ,lorsque
x tend vers o. Ce résultat se déduit facile- ment du résultat énoncé note(g).
Nous sommes donc ramenés au cas où
l’équation
admet la solution Z = o enfaisant dans
l’équation (i),
au lieu duchangement
de variable(9),
lechangement
devariable ’
L’équation (18)
admet une infinité de solutions d’ordre infini. Si nous posons, eneffet,
Z =uxr,
nous obtenonsl’équation
les termes non écrits étant nuls pour x = o, u = o.
Quelque grand
que soit l’entier r, on a des solutionsu(x) qui
tendent vers o,lorsque
x tend vers o de telle manière que lapartie
réelle de axt-s restepositive.
Nous avons ainsi des solutionsZ(x)
d’ordreinfini (9). L’argument
de x restantfini,
ces solutions ne sauraient être d’ordre ima-ginaire.
Puisque
lechangement
de variable estidentique
aux notationsprès
au chan-gement (9),
nous pouvons dire quesi,
dans la recherche des solutionsholomorphes
de
(1),
on rencontre uneéquation (12)
admettant une solutionholomorphe z(x),
ilexiste un
changement
de variable de la forme(g)
tel quel’équation
en z et x obtenupar ce
changement
admette des solutions d’ordre infini.Si nous considérons enfin
l’équation (16) :
où b n’est pas
nul,
cetteéquation
admet uneintégrale générale
de la forme(voir
§ 2,°) :
Cette
équation (16)
admet donc une infinité de solutionsz(x)
d’ordre i - o.[6]
Autres solutions nonholomorphes.
- Dans la recherche des° solutions holo-morphes
de(i),
avantd’employer
leschangements
de variable tel que(g) qui
con-duisent aux
équations (10), ( I I ), ( I ~ )
et( 15),
on passe par l’intermédiaire dechange-
ments de variable de même
forme,
maisqui
conduisent à deséquations
en z et x dela forme suivante :
(9)
Ce résultat se conclutégalement
de la formeanalytique
quej’ai
donnée(J.
E. P., p.66)
pour les solutions de
(18).
On aoù b est une constante déterminée par les coefficients de
(18)
et oû v est une fonction de xqui,
lorsque
x tend vers o, tend vers une limite c ; c est une constante arbitraire.où les a et les b sont des constantes, F et G des fonctions de x et z
holomorphes
pour x = z = o. Les
coefficients bi peuvent
être tous nulssimultanément,
mais lescoefficients ai
ne sont pas alors tous nuls. Onobtient,
dans ce cas, uneéquation
dela forme
(13).
Lescoefficients ai peuvent
être tous nuls etles bi
ne sont pas alors tous nuls.L’équation
neprésente
dans ce cas aucuneparticularité
àsignaler.
Ces casétant mis à
part,
nous pouvons supposer que ao,ap, bo, br
ne sont pas nuls. En.
général,
nous aurons :’
Il
n’y
a pas lieu d’insister sur ce casgénéral,
mais il y a lieu designaler
les deuxcas
particuliers
suivants : . i° Ona:~° On a : 1
J’ai démontré
(J.
E. P., p.80;
A. U. G., p.15)
que, dans lepremier
cas,l’équa-
tion
(20)
admet une infinité de solutionsz(x)
d’ordre nul. Il nous sera utile d’établir cettepropriété
enprécisant
dansquelles
conditions sont obtenues ces solutions.Puisque
nous avons q ~> ~ + i, posons q = s + h + 1. Si nous faisons le chan-gement
de variable x =tzs+h+’!+r’, l’équation (20)
devient :Les termes non écrits sont tous nuls pour z = o. Si z varie à l’intérieur d’un secteur tel que la
partie
réelle debozh ;
ao soitpositive,
il y a une infinité de solutions pourlesquelles t
tend vers o avec z. Ceciayant
lieu sigrand
que soit l’entierr’,
il ya une infinité de solutions
x(z)
d’ordre infini.L’équation (20)
admetdonc,
si l’on aq > s + 1 une
infinité de
solutionsz(x)
d’ordre nul et pourlesquelles l’argument
de zreste
fini lorsque
x tend vers o.Pour nous rendre exactement
compte
de laparticularité qui
seprésente lorsque
l’on
a q + r C s ~ p + ~, faisons,
au lieu duchangement
de variable(g),
le chan-gement
nous obtenons
l’équation
en n’écrivant que les termes de
degré
minimum 1. Si nous faisons ensuite le chan-gement
de variable z1= xz, nous devons obtenirl’équation (20).
L’identificationnous donne :