G ERGONNE
Géométrie de situation. Note sur le nombre des conditions nécessaires pour que quatre droites appartiennent à une même surface du second ordre
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 19 (1828-1829), p. 241-245
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24I
GÉOMÉTRIE DE SITUATION.
Note sur le nombre des conditions nécessaires pour que quatre droites appartiennent à
unemême surface du second ordre ;
Par M. G E R G O N N E.
RECTIFICATION
D’UNTHÉORÈME.
A la
pag. 335 duprécédent volume ,
M. Bobillier adémontré
que, si deux tétraèdres sont l’un inscrit et l’autrecirconscrit à
une même
surface
du secondordre,
de telle sorte que les sommetsde l’inscrit soient les
points
de contact desfaces
ducirconscrit ;
lesfaces respectivement opposées,
dans les deux téttraèdres se cou-pent
suivantquatre
droitesqui appartiennent
à une mêmesurface
du second
ordre ; proposition
àlaquelle ,
ausurplus ,
M.Steiner
était aussi parvenu de son côté.
Faute d’avoir
remarqué qu’assujettir
une surface courbe à tou-cher un
plan
donné en unpoint donné,
c’était réellement l’assu-jettir
à troisconditions,
et non pas àdeux , je signalais
ce théo-rème comme
présentant quelque
chose deparadoxal.
Jesupposais
en
effet ,
deux tétraèdres inscrit et circonscrit l’un àl’autre,
d’unemanière tout à fait
arbitraire,
de manière à nepoint
satisfaire à la conditionénoncée ;
etje croyais qu’on pourrait toujours
conce-voir une infinité de surfaces du second ordre à la fois circonscri-
tes à l’un et inscrites à
l’autre ; attendu, disais-je,
que c’est les as-sujettir
à huit conditionsseulement ,
etqu’il
en fautneuf
pour déterminercomplètement
une surface du second ordre.Tom. XIX 33
242
RECTIFICATIONMM. Bobillier
et Chasles n’ont pas tarde de mefaire apercevoir
de mon
inadvertance ,
et dès lorsj’ai
vu clairement que deux té- traèdres étant inscrit et circonscrit l’un àl’autre , assujettir
une sur-face du second ordre à être à la fois circonscrite à l’un et inscrite à
l’autre ,
c’était réellementl’assujettir à
douzeconditions,
au lieude
neuf qui
sont nécessaires pourdéterminer
une tellesurface;
queconséquemment
leproblème
n’était résolublequ’autant
que lesdeux
tétraèdres étaient choisis d’unemanière convenable ,
etqu’il
n’étaitpas surprenant ,
d’après cela , qu’ils
dussent satisfaire à la condition énoncée dans le théorème de MM. Steiner et Bobillier.Mais
regardant,
mal à propos , cette condition commeunique
(
pag. 35 duprésent volume ); après
avoir d’abordreproché
authéorème de dire
trop, je
luireprochai
ensuite de ne direpoint
assez. Peu
après,
M Chaslesayant
démontré(
pag.67 )
que les droitesqui joignent
les sornmetsrespectivement opposés
dans lesdeux
tétraèdres , appartiennent
aussi à une mêmesurface
du se-cond ordre, j’ai
cru, dans ma faussepréoccupation , pouvoir signa-
ler ce nouveau théorème comme le
complément
quej’avais
désirépour
le premier.
Mais,
par une lettre en date du 5 novembreI828, M.
le doc-teur Plucker me fait
observer,
avecbeaucoup
deraison ,
que ce dernier théorème n’estqu’une conséquence
inévitable dupremier qui ,
à son tour ,peut réciproquement
en êtredéduit,
de telle sorteque , si deux
tétraèdres,
inscrit et circonscrit l’un àl’autre,
sonttels que les droites suivant
lesquelles
secoupent
lesplans
de leursfaces respectivement opposées appartiennent
toutesquatre à
unemême
surface
du secondordre ,
les droitesqui joindront
leurs som-mets
respectivement opposés appartiendront
au ssi toutesquatre
à unemême
surface
du secondordre ,
etrèciproquement ;
attendu queces deux théorèmes sont
polaires réciproques
l’un del’autre;
et M.Bobillier m’a fait
postérieurement
la même remarque.MM. Plucker et Bobillier me font
observer,
en outre, que cha.cun de ces deux
théorèmes , pris isolément,
estcomplet ,
c’est-à-D’UN
THEORÈME. 243
dire , qu’il
ne dit nitrop
nitrop
peu ; attenduqu’assujettir
quatre droites àappartenir
à une même surface du secondordre,
c’estréellement les
assujettir à
trois conditions.En
effet,
onpeut ,
ù l’aide deséquations
de trois de ces droi- tes, trouverl’équation
de la surface du second ordrequ’elles
dé-terminent ;
et , si l’on suppose que leséquations
de 1-aquatrième
sont
il faudra que les valeurs
qu’elles
donnent pour x et y, substituées dansl’équation
de cettesurface,
conduisent à uneéquation qui
laisse z
indéterminé ; mais
cetteéquation
étant du seconddegré,
il faudra que le coefficient de z2 , celui de z et le terme sans z
soient
séparément nuls-,
cequi
donnera bien trois conditions dis- tinctes.Au
surplus,
comme suivant la maxime des écoles : Ab aclu ad posse valetconsecutio ,
la manière laplus
lumineuse de prouverqu’assujetir quatre
droites àappartenir
à une même surface du se-cond ordre c’est les
assujettir
à trois conditionsdistinctes,
c’est in-contestablement de
produire
ces trois conditions. Le calcul en se-rait assez
compliqué
si l’onsupposait
les axes des ordonnées si-tués d’une manière
quelconque ,
parrapport à
cesquatre droites ; mais,
en les choisissant d’une manièreconvenable,
onpeut
par-venir au but par un calcul
très-simple
ettrès-symétrique.
Soient,
eneffet , quatre
droitesindéfinies ,
que noussupposons
n’être
assujetties qu’à
la seule conditiond’appartenir à
une surfacedu second ordre. Prenons
l’origine
en unpoint quelconque
de l’uned’elles et- les axes
respectivement parallèles
aux trois autres ; cestrois dernières déterminent une certaine surface du second
ordre ,
et il
s’agit d’exprimer
que laquatrième
est tout entière dans cettesurface.
Ces
choses
ainsientendues,
considéronsl’équation
244 RECTIFICATION D’UN THEOREME.
elle n’est évidemment que du
second degré,
etexprime conséquem-
ment une surface du
second ordre ;
or, on y satisfait par cestrois
systèmes d’équations
lesquelles expriment
des droitesrespectivement parallèles aux trois
axes,
qu’on peut toujours
supposer être trois de nosdroites ;
d’oùil suit que
l’équation (i)
est celle de la surface du second ordredéterminée
par ces trois droites. En ladéveloppant,
elledevient
Présentement ,
laquatrième droite , passant par l’origine, doit
avoir des
équations
de la formed’où
l’on tirevaleurs
qui, substituées dans l’équation (3),
lachangent
encelle-ci,
QUADRATURE DES CONIQUES. 245
a6n donc que la droite
(4)
soit entièrementdans
la surface déter- minée par les trois droites(2) ,
il faut quel’équation (5)
laisse xabsolument
indéterminée ;
cequi exige qui’on
ait à la foistelles sont donc les trois
équations qui expriment
que lesquatre
droi-tes
(2)
et(4) appartiennent
à une même surface du second ordre.GÉOMÉTRIE DES COURBES.
Note
surla quadrature des sections coniques ;
Par M. BARY , professeur suppléant de physique
auCollége royal de Charlemagne, ancien élève de l’Ecole poly- technique.
ON peut parvenir
assezrapidement
à laquadrature des
troissections