Analyse qualitative des syst` emes diff´ erentiels
Y. Privat
ENS Cachan, antenne de Bretagne
septembre 2012
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 1 / 50
Plan de l’expos´ e
1 Deux probl`emes mod`eles Le mod`ele proie-pr´edateur Le pendule invers´e
2 Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Stabilit´e des syst`emes
3 Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
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Un peu de bibliographie (non exhaustive)
Stabilit´e et Commande des Syst`emes Dynamiques. Cours et exercices corrig´es.
Fr´ed´eric Jean.
Coll. Les Cours, Les Presses de l’ENSTA, 200 pages, nov 2011
Analyse num´erique et ´equations diff´erentielles, Manuel pour le Second Cycle de Math´ematiques.
Jean-Pierre Demailly.
Presses Universitaires de Grenoble, 1e ´edition sept. 1991, 2e ´ed. sept.
1996, 3e ´ed. f´ev. 2006, 344 pages.
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Quelques mots clefs
syst`emes diff´erentiels mod`ele proie-pr´edateur th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz point d’´equilibre
stabilit´e / stabilit´e asymptotique fonction de Lyapunov
commande des syst`emes stabilisation, pendule invers´e
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Deux probl`emes mod`eles Le mod`ele proie-pr´edateur
Le mod` ele proie-pr´ edateur (I)
1er mod`ele de ce type introduit par le math´ematicien italien Vito Volterra au d´ebut des ann´ees 20.
But : expliquer le ph´enom`ene suivant, observ´e `a l’´epoque par le bureau de la pˆeche italienne de Trieste :
pendant la 1`ere guerre mondiale, p´eriode o`u la pˆeche ´etait tr`es r´eduite, la proportion de requins et autres pr´edateurs impropres `a la consommation qu’on attrapait ´etait nettement sup´erieure `a ce qu’elle ´etait avant-guerre, et
`
a ce qu’elle redevint ensuite.
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Deux probl`emes mod`eles Le mod`ele proie-pr´edateur
Le mod` ele proie-pr´ edateur (I)
1er mod`ele de ce type introduit par le math´ematicien italien Vito Volterra au d´ebut des ann´ees 20.
But : expliquer le ph´enom`ene suivant, observ´e `a l’´epoque par le bureau de la pˆeche italienne de Trieste :pendant la 1`ere guerre mondiale, p´eriode o`u la pˆeche ´etait tr`es r´eduite, la proportion de requins et autres pr´edateurs impropres `a la consommation qu’on attrapait ´etait nettement sup´erieure `a ce qu’elle ´etait avant-guerre, et
`
a ce qu’elle redevint ensuite.
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Deux probl`emes mod`eles Le mod`ele proie-pr´edateur
Le mod` ele proie-pr´ edateur (II)
Formalisation math´ematique
Le mod`ele de Volterra se veut tr`es simple.
x(t) :nombre de proies (i.e. poissons comestibles) y(t) : nombre de pr´edateurs (i.e. requins et autres)
Hypoth`eses du mod`ele
,→ La population des proies n’est limit´ee que par les pr´edateurs et croˆıt exponentiellement en leur absence
,→ La population des pr´edateurs est totalement d´ependante des proies et en leur absence, d´ecroˆıt exponentiellement
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Deux probl`emes mod`eles Le mod`ele proie-pr´edateur
Le mod` ele proie-pr´ edateur (II)
Formalisation math´ematique
Le mod`ele de Volterra se veut tr`es simple.
x(t) :nombre de proies (i.e. poissons comestibles) y(t) : nombre de pr´edateurs (i.e. requins et autres)
Hypoth`eses du mod`ele
,→ La population des proies n’est limit´ee que par les pr´edateurs et croˆıt exponentiellement en leur absence
,→ La population des pr´edateurs est totalement d´ependante des proies et en leur absence, d´ecroˆıt exponentiellement
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Deux probl`emes mod`eles Le mod`ele proie-pr´edateur
Le mod` ele proie-pr´ edateur (III)
Formalisation math´ematique
Cons´equences En l’absence d’interaction,
dx
dt(t) =ax(t) et dy
dt(t) =−cy(t) aveca>0 et c >0.
Chaque rencontre entre proie et pr´edateur est bonne pour le pr´edateur et mauvaise pour la proie. On supposele nombre de rencontres proportionnel au produit x(t)y(t).
Le mod`ele de Lotka-Volterra
x0(t) =ax(t)−bx(t)y(t) y0(t) =−cy(t) +fx(t)y(t) x(t0) =x0 ety(t0) =y0, avec a,b,c et f strictement positives et connues.
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Deux probl`emes mod`eles Le mod`ele proie-pr´edateur
Le mod` ele proie-pr´ edateur (III)
Formalisation math´ematique
Cons´equences En l’absence d’interaction,
dx
dt(t) =ax(t) et dy
dt(t) =−cy(t) aveca>0 et c >0.
Chaque rencontre entre proie et pr´edateur est bonne pour le pr´edateur et mauvaise pour la proie. On supposele nombre de rencontres proportionnel au produit x(t)y(t).
Le mod`ele de Lotka-Volterra
x0(t) =ax(t)−bx(t)y(t) y0(t) =−cy(t) +fx(t)y(t) x(t0) =x0 ety(t0) =y0, avec a,b,c etf strictement positives et connues.
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Deux probl`emes mod`eles Le mod`ele proie-pr´edateur
Le mod` ele proie-pr´ edateur (IV)
Analyse qualitative de ce syst`eme biologique
,→ Quelle est l’´evolution des populations, dex(t) ety(t) ? ,→ Existence d’un ´equilibre ?
,→ Vitesse de convergence vers l’´equilibre ?
,→ Pourquoi la pˆeche influence-t-elle le nombre de pr´edateurs ?
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Deux probl`emes mod`eles Le pendule invers´e
Le pendule invers´ e (I)
θ
b
m
ℓ
0
u
Stabilisation d’un pendule unidimensionnel autour de son
´
equilibre instable (balai dans un plan pos´e sur le
manche)
u est la commande (loi d’action sur le pendule) : d´eplacement du point de contact le long d’une droite.
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Deux probl`emes mod`eles Le pendule invers´e
Le pendule invers´ e (II)
Choix de la commandeu
u est l’acc´el´eration du point de contact entre le pendule et la droite.
Dynamique du pendule d2θ
dt2 = g
` sinθ− 1
`2u, o`uθ est l’angle entre le balai et la verticale.
,→ Si u= 0, θ¯= 0 est un ´equilibreinstable.
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Deux probl`emes mod`eles Le pendule invers´e
Le pendule invers´ e (II)
Choix de la commandeu
u est l’acc´el´eration du point de contact entre le pendule et la droite.
Dynamique du pendule d2θ
dt2 = g
` sinθ− 1
`2u, o`uθ est l’angle entre le balai et la verticale.
,→ Si u= 0, θ¯= 0 est un ´equilibreinstable.
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Deux probl`emes mod`eles Le pendule invers´e
Le pendule invers´ e (III)
Portrait de phase de l’´equation θ¨=ksinθ
L’´equilibre ¯θ= 0 est instable
,→ On se donne les moyens d’agir sur le syst`eme “pendule” `a l’aide d’une loi de commande u. Peut-on stabiliser ce syst`eme autour de sa position d’´equilibre ?
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Deux probl`emes mod`eles Le pendule invers´e
Le pendule invers´ e (III)
Portrait de phase de l’´equation θ¨=ksinθ
L’´equilibre ¯θ= 0 est instable
,→ On se donne les moyens d’agir sur le syst`eme “pendule” `a l’aide d’une loi de commande u. Peut-on stabiliser ce syst`eme autour de sa position d’´equilibre ?
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 11 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels
Outils d’analyse qualitative des syst` emes
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Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Th´ eorie de l’existence pour les syst` emes diff´ erentiels
Int´eressons-nous `a des syst`emes (autonomes) de la forme x0(t) =f(x(t)).
Dans cette formulation, les donn´ees sont un ensemble ouvert Ω⊂RN
une application continue f : Ω→RN.
Th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz (version simplifi´ee)
Supposons f de classe C1 sur Ω. Alors, pour tout pointx0∈Ω et tout t0 ∈R, il existe δ >0 tel que le probl`eme de Cauchy
x0(t) =f(x(t)) x(t0) =x0
poss`ede une unique solution d´efinie sur ]t0−δ,t0+δ[. ,→ se g´en´eralise `a des fonctions f localement lipschitziennes.
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Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Th´ eorie de l’existence pour les syst` emes diff´ erentiels
Int´eressons-nous `a des syst`emes (autonomes) de la forme x0(t) =f(x(t)).
Dans cette formulation, les donn´ees sont un ensemble ouvert Ω⊂RN
une application continue f : Ω→RN.
Th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz (version simplifi´ee)
Supposons f de classe C1 sur Ω. Alors, pour tout pointx0∈Ω et tout t0 ∈R, il existe δ >0 tel que le probl`eme de Cauchy
x0(t) =f(x(t)) x(t0) =x0
poss`ede une unique solution d´efinie sur ]t0−δ,t0+δ[.
,→ se g´en´eralise `a des fonctions f localement lipschitziennes.
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Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Quelques cons´ equences de ce th´ eor` eme
Supposons f de classe C1 sur Ω. Alors,
,→ Pour toute donn´ee initiale (t0,x0)∈R×Ω,il existe une unique solution maximale (I,x(·)).
,→ Dur´ee de vie, principe de majorationa priori Proposition
Soit x(·) :]t−,t+[→Ω, une solution maximale du syst`eme pr´ec´edent. Alors, si t+<+∞,x(t) sort de tout compact contenu dans Ω, c’est-`a-dire que pour tout compact K ⊂Ω, il existe un temps tK ∈]t−,t+[ tel que x(tK)∈/ K.
Cons´equence :si toutes les valeurs d’une solution maximalex(·) sont contenues dans un compact inclus dans Ω, alorsx(·) est d´efinie sur R. Exemple :c’est le cas sif :RN→RN v´erifie pour toutx∈RN,
kf(x)k ≤αkxk+β, avecα,β≥0.
,→Application du lemme de Gronwall.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 14 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Quelques cons´ equences de ce th´ eor` eme
Supposons f de classe C1 sur Ω. Alors,
,→ Pour toute donn´ee initiale (t0,x0)∈R×Ω,il existe une unique solution maximale (I,x(·)).
,→ Dur´ee de vie, principe de majorationa priori Proposition
Soit x(·) :]t−,t+[→Ω, une solution maximale du syst`eme pr´ec´edent.
Alors, si t+<+∞,x(t) sort de tout compact contenu dans Ω, c’est-`a-dire que pour tout compact K ⊂Ω, il existe un temps tK ∈]t−,t+[ tel que x(tK)∈/ K.
Cons´equence :si toutes les valeurs d’une solution maximalex(·) sont contenues dans un compact inclus dans Ω, alorsx(·) est d´efinie sur R. Exemple :c’est le cas sif :RN→RN v´erifie pour toutx∈RN,
kf(x)k ≤αkxk+β, avecα,β≥0.
,→Application du lemme de Gronwall.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 14 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Application au mod` ele proie-pr´ edateur (Lotka-Volterra)
Probl`eme :
x(t) y(t)
0
=g(x(t),y(t)) avec g(x,y) =
(a−by)x (fx−c)y
.
existence d’une solution maximale pour le probl`eme de Cauchy associ´e.
cette solution est globale. Observations Trajectoires compactes⇒ existence globale
Six0ety0>0, alors,x(t), y(t)>0 pour toutt ∈R? Solutions p´eriodiques ?
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 15 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Application au mod` ele proie-pr´ edateur (Lotka-Volterra)
Probl`eme :
x(t) y(t)
0
=g(x(t),y(t)) avec g(x,y) =
(a−by)x (fx−c)y
. existence d’une solution maximale pour le probl`eme de Cauchy associ´e.
cette solution est globale. Observations Trajectoires compactes⇒ existence globale
Six0ety0>0, alors,x(t), y(t)>0 pour toutt ∈R? Solutions p´eriodiques ?
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 15 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Application au mod` ele proie-pr´ edateur (Lotka-Volterra)
Probl`eme :
x(t) y(t)
0
=g(x(t),y(t)) avec g(x,y) =
(a−by)x (fx−c)y
. existence d’une solution maximale pour le probl`eme de Cauchy associ´e.
cette solution est globale.
Observations Trajectoires compactes⇒ existence globale
Six0 ety0>0, alors,x(t), y(t)>0 pour toutt ∈R? Solutions p´eriodiques ?
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 15 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Flot du champ de vecteur f
D´efinition du flot
Soit x ∈Ω. On d´esigne par φ(·,x) la solution du syst`eme ∂
∂tφ(t,x) =f(φ(t,x)) φ(0,x) =x,
pour tout t ∈Ix (intervalle de d´efinition de la solution maximale).
Exemples et propri´et´es
Si f(x) =Ax, avecA∈ Mn(R), alorsφ(t,x) =etAx Si x(·) est solution du probl`eme de Cauchy associ´e, alors
x(t) =φt−t0(x(t0)),
pour tous t0 et t dans l’intervalle de d´efinition de x(·)
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 16 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Orbites
Propri´et´es de groupe du flot.
On note φt =φ(t,·). Pour tous t,s ∈R, ,→ φt◦φs =φt+s
,→ φ−t◦φt = id, i.e. (φt)−1=φ−t
,→ φ0= id
Orbite d’un point x0∈Ω
C’est l’ensemble Ox0 = {φ(t,x0), t ∈ Ix0} autrement dit, c’est la courbe trac´ee dans RN par la solution maximale du probl`eme de Cauchy passant par x0 en t= 0.
Cons´equence du th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz Deux orbites distinctes ne peuvent pas se croiser (six ∈ Ox0, Ox =Ox0)
Lotka-Volterra : Six0 et y0 >0, alors, x(t),y(t)>0 pour tout t ∈R
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 17 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Orbites
Propri´et´es de groupe du flot.
On note φt =φ(t,·). Pour tous t,s ∈R, ,→ φt◦φs =φt+s
,→ φ−t◦φt = id, i.e. (φt)−1=φ−t
,→ φ0= id
Orbite d’un point x0∈Ω
C’est l’ensemble Ox0 = {φ(t,x0), t ∈ Ix0} autrement dit, c’est la courbe trac´ee dans RN par la solution maximale du probl`eme de Cauchy passant par x0 en t= 0.
Cons´equence du th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz Deux orbites distinctes ne peuvent pas se croiser (six ∈ Ox0, Ox =Ox0)
Lotka-Volterra : Six0 et y0 >0, alors,x(t),y(t)>0 pour tout t ∈R
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 17 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Portrait de phase
Portrait de phase du champ de vecteursf C’est la partition de Ω en orbites.
Il existe trois types d’orbites : des points, i.e. Ox0 ={x0} des courbes ferm´ees(orbites p´eriodiques) et il existex dans l’orbite et T >0 tels que φ(t+T,x) =φ(t,x) pour tout t∈R.
des courbes ouvertes (aucun point double, i.e. pour tout x dans l’orbite,
t 6=s ⇒φ(t,x)6=φ(s,x)).
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 18 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Portrait de phase
Portrait de phase du champ de vecteursf C’est la partition de Ω en orbites.
Il existe trois types d’orbites : des points, i.e. Ox0 ={x0} des courbes ferm´ees(orbites p´eriodiques) et il existex dans l’orbite et T >0 tels que φ(t+T,x) =φ(t,x) pour tout t∈R.
des courbes ouvertes (aucun point double, i.e. pour tout x dans l’orbite,
t 6=s ⇒φ(t,x)6=φ(s,x)).
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 18 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
Retour au syst` eme proie-pr´ edateur de Lotka-Volterra
Remarquons que pour tout t∈Ix0, fx(t)−c
x(t) x0(t) +by(t)−a
y(t) y0(t) = 0.
On d´efinit la fonction V par
V(x,y) = (fx−clogx) + (by−alogy)
Propri´et´e
La fonctionV est constante le long des solutions du syst`eme proie-pr´edateur, i.e. pour toutt dans l’intervalle maximal,
V(x(t),y(t)) =V(x(0),y(0)).
,→ Les lignes de niveau de V sont compactes, donc (x(·),y(·)) est d´efinie surR.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 19 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
P´ eriodicit´ e des solutions du syst` eme proie-pr´ edateur
Le temps de visite d’une r´egion est fini. Soit (x(0),y(0)) ∈ A, z = (x,y) la solution maximale as- soci´ee. On pose J = [0, τ[, avec τ = sup{t, z(t)∈A}.
Lemme. τ <+∞.
Preuve : dansA,x0(·) ety0(·) po- sitives, donc x(·) croissant et y(·) d´ecroissant. Pourt ∈J,
y0(t)
y(t) =fx(t)−c ≥fx(0)−c >0.
D’o`u y(0)e(fx(0)−c)t ≤ y(t) < ab, et τ est fini.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 20 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
P´ eriodicit´ e des solutions du syst` eme proie-pr´ edateur
z(·) est d´efinie sur Rdonc z(τ) existe et v´erifie y(τ) = ab.
z(·) entre dans la r´egionB au bout d’un tempsτ fini.
Un raisonnement semblable prouve quez(·) sort deB et entre dans C au bout d’un temps fini, puis sort de deC et entre dans D au bout d’un temps fini, etc.
La solution z(·) est contenue dans {V(x,y) =V(z(0))}.
⇒ La solution z(·) a un point double.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 20 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Existence et cons´equences
P´ eriodicit´ e des solutions du syst` eme proie-pr´ edateur
Fait g´en´eral
z(·) solution d’un syst`eme auto- nome pr´esente un point double, i.e.
∃t1<t2 |z(t1) =z(t2).
Alorszp´eriodique de p´eriodeT di- visant t2−t1.
Preuve :en effet,
z(t) = φt−t1(z(t1))
= φt−t1(z(t2))
= φt+t2−t1(z(0))
= z(t+t2−t1).
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 20 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Sur la stabilit´ e des syst` emes diff´ erentiels
Cadre :on consid`ere le syst`eme autonome x0(t) =f(x(t)), avec f : Ω⊂RN →RN de classe C1.
Equilibre, stabilit´´ e
x0∈Ω est un ´equilibre si f(x0) = 0.
un ´equilibre x0 est stable si
∀ε >0,∃δ >0, kx−x0k< δ et t>0⇒ kφt(x)−x0k< ε.
un ´equilibrex0 est asymptotiquement stable s’il est stable et s’il existe un voisinageV de x0 tel que
∀x ∈ V, lim
t→+∞φt(x) =x0.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 21 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Exemple du cas lin´ eaire : x
0(t) = Ax (t), avec A ∈ M
N( R )
0 est un ´equilibre, de mˆeme que tout ´el´ement de kerA.
Toute solution du syst`eme ci-dessus s’´ecrit x(t) = X
1≤i≤q
etαi X
0≤k≤mi
tk(cos(βit)ai,k+ sin(βit)bi,k),
o`uαi =<e(λi),βi ==m(λi), λi est une v.p. de A,q le nombre de v.p.
distinctes de A,mi l’ordre de nilpotence du bloc de Jordan associ´e `a λi, ai,k et bi,k des r´eels.
Proposition
L’origine est stable (resp. a.s.) ssi toutes les v.p. de A sont de partie r´eelle n´egative (resp. strictement n´egative).
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 22 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Illustration du cas lin´ eaire 2 × 2, avec A diagonale dans R
Casλ1>0,λ2 <0 Casλ1 <0,λ2 <0
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Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Sur la stabilit´ e des syst` emes non lin´ eaires
1`erem´ethode : technique de lin´earisation
Cadre :on consid`ere le syst`eme autonome x0(t) =f(x(t)),
avec f : Ω⊂RN →RN de classe C1. Soitx0, un ´equilibre.
,→ Le principe :l’´etude des valeurs propres de la matrice jacobienne Df(x0) permet g´en´eralement de caract´eriser la stabilit´e d’un ´equilibre.
Un premier th´eor`eme
1 Si toutes les valeurs propres de Df(x0) sont de partie r´eelle strictement n´egative, alors x0 est un ´equilibre a.s.
2 Si x0 est un ´equilibre stable, alors toutes les v.p. de Df(x0) sont de partie r´eelle n´egative ou nulle.
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Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
1
`erem´ ethode : technique de lin´ earisation
Un exemple o`u les v.p. deDf(x0) sont de partie r´eelle nulle : x0=
x2−x1(x12+x22)
−x1−x2(x12+x22)
et x0 =
x2+x1(x12+x22)
−x1+x2(x12+x22)
Unique ´equilibre : 0 Lin´earis´es ´egaux :
0 1
−1 0
, v.p. =±i
0 est a.s. pour le 1er syst`eme et non stable pour le 2`eme
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Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
1
`erem´ ethode : technique de lin´ earisation
Equilibre hyperbolique´
Un ´equilibre x0 est dit hyperbolique si toutes les v.p. de Df(x0) ont une partie r´eelle non nulle.
Th´eor`eme d’Hartman-Grobmann
Soit x0, un ´equilibre hyperbolique. Soit φLt :y7→etDf(x0)y, le flot du lin´earis´e en x0. Alors, il existe un hom´eomorphisme h:Vx0 → V0 o`u Vx0 et V0 sont des voisinages dex0 et 0 dans RN, tel que
φLt(h(x)) =h(φt(x)), partout o`u ces expressions ont un sens.
,→ les portraits de phase du syst`eme et de son lin´earis´e autour d’un
´
equilibre hyperbolique sont topologiquement ´equivalents. Les orbites stables et instables enx0 sont les images par h−1 des orbites stables et instables en 0 du lin´earis´e.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 26 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Application au syst` eme proie-pr´ edateur : technique de lin´ earisation
Rappel : g(x,y) =
(a−by)x (fx−c)y
, champ de vecteur d´efini par l’´equation de Volterra
2 ´equilibres :0 et ¯z = (cf,ab) Dg(0) =
a 0 0 −c
, v.p.={a,−c},a>0 dont 0 est instable Dg(¯z) =
0 −b¯x fy¯ 0
, v.p.∈iR. On ne peut rien conclure Graphiquement, ¯z semble stable, mais pas a.s
Conclusion :approche limit´ee, mais ais´ee `a mettre en œuvre. On ne peut pas l’utiliser pour exhiber un ´equilibre stable, mais pas a.s
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 27 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Application au syst` eme proie-pr´ edateur : technique de lin´ earisation
Rappel : g(x,y) =
(a−by)x (fx−c)y
, champ de vecteur d´efini par l’´equation de Volterra
2 ´equilibres :0 et ¯z = (cf,ab) Dg(0) =
a 0 0 −c
, v.p.={a,−c},a>0 dont 0 est instable Dg(¯z) =
0 −b¯x fy¯ 0
, v.p.∈iR. On ne peut rien conclure Graphiquement, ¯z semble stable, mais pas a.s
Conclusion :approche limit´ee, mais ais´ee `a mettre en œuvre. On ne peut pas l’utiliser pour exhiber un ´equilibre stable, mais pas a.s
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 27 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
2
`emem´ ethode : fonctions de Lyapunov
Le principe : supposons quef(x) soit de la formef(x) =−∇V(x), avec V ∈ C2(Ω,RN) et soitx0 t.q. ∇V(x0) = 0.
Si x(·) est solution dex0(t)) =f(x(t)), alors d
dt[V(x(t))] =−k∇V(x(t))k2
pour tout t dans l’intervalle de d´efinition de x(·). Ainsi,t 7→V(x(t)) est soit constante et dans ce cas x(t)≡x0 est point critique
soit strictement d´ecroissante (V tend `a se rapprocher d’un min local) De plus,
Six0n’est pas un min local deV, alorsx0n’est pas stable Six0est un min local strict, alorsx0 est un ´equilibre stable.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 28 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
2
`emem´ ethode : fonctions de Lyapunov
Fonctions de Lyapunov
Soitx0, un ´equilibre dex0 =f(x),Vx0 ⊂Ω, un voisinage dex0 etL:Vx0 → R, continue. On dit queL est une fonction de Lyapunov enx0 si
1 x0 est un minimiseur strict deL surVx0
2 pour tout x∈ Vx0, la fonctiont7→L(φt(x)) est d´ecroissante.
Si de plus, pour x 6= x0, la fonction t 7→ L(φt(x)) est strictement d´ecroissante, on sait queL est une fonction de Lyapunov stricte enx0. Le r´esultat clef de stabilit´e est le suivant :
Th´eor`eme
Si l’´equation diff´erentiellex0 =f(x) admet une fonction de Lyapunov en un ´equilibrex0, alorsx0 est un ´equilibre stable. Si de plus la fonction de Lyapunov est stricte, alors x0 est a.s.
Conclusion :approche en g´en´eral tr`es efficace, mais il n’est pas toujours ais´e d’exhiber une fonction de Lyapunov
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 29 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
2
`emem´ ethode : fonctions de Lyapunov
Fonctions de Lyapunov
Soitx0, un ´equilibre dex0 =f(x),Vx0 ⊂Ω, un voisinage dex0 etL:Vx0 → R, continue. On dit queL est une fonction de Lyapunov enx0 si
1 x0 est un minimiseur strict deL surVx0
2 pour tout x∈ Vx0, la fonctiont7→L(φt(x)) est d´ecroissante.
Si de plus, pour x 6= x0, la fonction t 7→ L(φt(x)) est strictement d´ecroissante, on sait queL est une fonction de Lyapunov stricte enx0. Le r´esultat clef de stabilit´e est le suivant :
Th´eor`eme
Si l’´equation diff´erentiellex0 =f(x) admet une fonction de Lyapunov en un ´equilibrex0, alorsx0 est un ´equilibre stable. Si de plus la fonction de Lyapunov est stricte, alors x0 est a.s.
Conclusion :approche en g´en´eral tr`es efficace, mais il n’est pas toujours ais´e d’exhiber une fonction de Lyapunov
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 29 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
2
`emem´ ethode : fonctions de Lyapunov
Bassins d’attraction
Bassin d’attraction
Pour un ´equilibre a.s.x0, on appelle bassin d’attraction l’ensemble desx ∈Ω tels que
φt(x)−−−−→
t→+∞ x0.
Par d´efinition, le bassin d’attraction dex0 contient un voisinage dex0. Supposons qu’il existeL:RN →R, une fonction de Lyapunov stricte enx0 telle que
kxk→+∞lim L(x) = +∞.
Alors, le bassin d’attraction dex0 est RN tout entier. On parle alors d’´equilibre globalement a.s.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 30 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Application au syst` eme proie-pr´ edateur : fonctions de Lyapunov
Rappel : g(x,y) =
(a−by)x (fx−c)y
, champ de vecteur d´efini par l’´equation de Volterra
Equilibre 0´ instable (lin´earisation)
Equilibre ¯´ z. On a vu que la fonction V d´efinie par V(x,y) = (fx−clogx) + (by−alogy)
est constante le long des solutions. Posons L(x,y) =V(x,y)−V(¯z).
Alors,L(¯z) = 0 et L(x,y)>0 pour tout (x,y)6= ¯z.
On en d´eduit queLest une fonction de Lyapunov (non stricte) en ¯z. L’´equilibre ¯z est donc stable, mais pas a.s.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 31 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
On cherche ici `a analyser le ph´enom`ene de la vague solitaire ou soliton.
Mod´elisation : on consid`ere un long canal unidimensionnel et on d´esigne par y, le profil de la surface d’eau qui est une fonction du tempst et de la position x le long du canal.
On note :
h, la hauteur de l’eau au repos g, la constante de gravitation
σ >0, une constante d´ependant deh,g et de la tension superficielle y satisfait l’´equation aux d´eriv´ees partielles
∂y
∂t =− rg
h
∂
∂x
hy+ 3 4y2+σ
2
∂2
∂x2
, dite de Korteweg-de Vries (KdV)
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 32 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Soliton : c’est une solution de (KdV) telle que
y(t,x) =z(x−vt),v ´etant une constante (la vitesse de la vague) Posons s =x−vt.
z(·) et toutes ses d´eriv´ees tendent vers 0 quands → ±∞. (surface d’eau au repos loin du soliton)
,→ Existence d’un soliton ?
,→ S’il existe, orbite et amplitude du soliton ?
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 33 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Supposons qu’il existe un soliton z(·). Remarquons que
∂y
∂t =−vz0(s) et ∂y
∂x =z0(s).
On obtient ais´ement (int´egrant (KdV) et utilisant les conditions aux limites) que z satisfait l’e.d.o. suivante
σz00(s) =bz(s)− 3 2z2(s) , avec b= 2vq
h g −2h.
Champ de vecteur associ´e : f(x) =
x2 bx1−32x12
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 34 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Existence pour le probl`eme de Cauchy : le th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz garantit l’existence (locale) de solutions maximales
Conditions d’existence d’un soliton : pour un soliton z(·), la solution (z(·),z0(·)) de x0 =f(x) tend vers 0 quands → ±∞. Pour qu’un soliton existe, il faut donc qu’il existe une solution de x0=f(x) qui tend vers 0 en
±∞.
Technique de lin´earisation Points d’´equilibre : 0 et ¯x= (2b3 ,0)
Df(0) =
0 1 b 0
, v.p. ={±ip
|b|} sib ≤0 et{±p
|b|}sinon Df(¯x) =
0 1
−b 0
, v.p. ={±p
|b|}sib ≤0 et{±ip
|b|}sinon
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 35 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Existence pour le probl`eme de Cauchy : le th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz garantit l’existence (locale) de solutions maximales
Conditions d’existence d’un soliton : pour un soliton z(·), la solution (z(·),z0(·)) de x0 =f(x) tend vers 0 quands → ±∞. Pour qu’un soliton existe, il faut donc qu’il existe une solution de x0=f(x) qui tend vers 0 en
±∞.
Technique de lin´earisation Points d’´equilibre :0 et ¯x= (2b3 ,0)
Df(0) =
0 1 b 0
, v.p. ={±ip
|b|} sib ≤0 et{±p
|b|}sinon Df(¯x) =
0 1
−b 0
, v.p. ={±p
|b|} sib ≤0 et{±ip
|b|}sinon
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 35 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Cons´equence de ce calcul :pour b >0, 0 est un ´equilibre non stable et on ne peut pas conclure pour ¯x qui n’est pas hyperbolique. Inversement, pour b <0, ¯x n’est pas stable et 0 n’est pas hyperbolique.
Portrait de phase du lin´earis´e 2 solutions tendent vers 0 en +∞
2 solutions tendent vers 0 en
−∞
⇒ 2 solitonsau plus pour l’´equation (KdV)
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 36 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Que conclure pour l’existence de solitons ? quandb >0, 0 est un ´equilibre hyperbolique. D’apr`es le th´eor`eme d’Hartman-Grobmann, le portrait de phase de x0 = f(x) est topologiquement ´equivalent `a celui de l’´equation lin´earis´ee.
Portrait de phase du lin´earis´e 2 solutions tendent vers 0 en +∞
2 solutions tendent vers 0 en
−∞
⇒ 2 solitonsau plus pour l’´equation (KdV)
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 36 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Stabilit´e par fonction de Lyapunov
On chercheL telle quef(x)[∇L(x)]>= 0 pour tout x dans un voisinage donn´e de 0, i.e.
x2 ∂L
∂x1(x) + (bx1−3 2x12)∂L
∂x2 = 0.
On choisit (par exemple)
L(x) = x12
2 (x1−b) +x22 2
On sait queL(x(·)) est constante, et compte tenu des conditions aux limites, cette constante est nulle. L’orbite de x(·) (si elle existe) est
{x ∈R2, L(x) = 0}.
Remarque : quandb<0, 0 est un point isol´e de cette courbe de niveau et la seule solution tendant vers 0 en ±∞est la solution triviale
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 37 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Stabilit´e par fonction de Lyapunov
une solution x(·) associ´ee `a un soliton doit ˆetre contenue dans la boucle de droite donc d´efinie surR. . . A= (b,0) = point
d’intersection de la courbe avec l’axe des abscisses.
f(A) = (0,−b/2) ; on en d´eduit que la semi-orbite x([0,+∞[) est dans la partie de la courbe o`u x2 <0.
Dans cette partie, x1(·) d´ecroissante et minor´ee donc converge.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 38 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Stabilit´e par fonction de Lyapunov
Conclusion Lemme
Soit f ∈ C1(RN,RN) etx(·) solution de x0 =f(x) d´efinie sur [0,+∞[
ayant une limite x∞∈Ω en +∞. Alors x∞ est un point d’´equilibre.
x(·) a donc une limite quandt →+∞
mˆeme raisonnement quandt → −∞
On en d´eduit quex1(·) =z(·) est un soliton, d’amplitude maximale obtenue pourx2 = 0, soitb
On a montr´e
Pour tout vitesse de propagation v telle queb >0, soit v >√
gh, il existe un soliton dont l’amplitude maximale estb = 2
v
qh g −h
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 39 / 50
Analyse qualitative des syst`emes diff´erentiels Stabilit´e des syst`emes
Un autre exemple : les solitons
Stabilit´e par fonction de Lyapunov
Conclusion Lemme
Soit f ∈ C1(RN,RN) etx(·) solution de x0 =f(x) d´efinie sur [0,+∞[
ayant une limite x∞∈Ω en +∞. Alors x∞ est un point d’´equilibre.
x(·) a donc une limite quandt →+∞
mˆeme raisonnement quandt → −∞
On en d´eduit quex1(·) =z(·) est un soliton, d’amplitude maximale obtenue pourx2 = 0, soitb
On a montr´e
Pour tout vitesse de propagation v telle queb >0, soit v >√
gh, il existe un soliton dont l’amplitude maximale estb = 2
v
qh g −h
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 39 / 50
Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
Syst` emes command´ es
Soit τ > 0. On perturbe le syst`eme x0(t) = Ax(t) `a l’aide d’une fonction continue par morceaux u : [0, τ] → Rm appel´ee commande ce qui nous am`ene `a consid´erer le syst`eme
x0(t) =Ax(t) +Bu(t), t ∈[0, τ] o`uA∈ Mn(R) etB ∈ Mn,m(R)
,→ Comment trouver une commandeu permettant de stabiliser asymptotiquement le syst`emex0 =Ax?
,→ Plus g´en´eralement, comment trouver une commandeu permettant d’amener le syst`emex0=Ax d’un ´etat x0 ∈RN en t= 0 `a un ´etat x1∈RN ent=τ?
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 40 / 50
Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
Quelques exemples de syst` emes command´ es
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 41 / 50
Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
Commandabilit´ e des syst` emes lin´ eaires
Syst`eme commandable en temps τ
On dit que le syst`eme x0 = Ax +Bu est commandable en temps τ si A(τ,x0) =RN, o`u A(τ,x0) = ensemble des ´etats accessibles en temps τ
A(τ,x0) = {x(τ), ∃u∈CM([0, τ],Rm), x solution de x0 =Ax+Bu et x(0) =x0}
Le r´esultat principal est le th´eor`eme suivant. Crit`ere de commandabilit´e de Kalman
Le syst`emex0 =Ax +Bu est commandable en tempsτ si, et seulement si la matrice de commandabilit´e
C = [B AB · · · An−1B]∈ Mn,nm(R) est de rang maximal.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 42 / 50
Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
Commandabilit´ e des syst` emes lin´ eaires
Syst`eme commandable en temps τ
On dit que le syst`eme x0 = Ax +Bu est commandable en temps τ si A(τ,x0) =RN, o`u A(τ,x0) = ensemble des ´etats accessibles en temps τ
A(τ,x0) = {x(τ), ∃u∈CM([0, τ],Rm), x solution de x0 =Ax+Bu et x(0) =x0}
Le r´esultat principal est le th´eor`eme suivant.
Crit`ere de commandabilit´e de Kalman
Le syst`emex0 =Ax +Bu est commandable en temps τ si, et seulement si la matrice de commandabilit´e
C = [B AB · · · An−1B]∈ Mn,nm(R) est de rang maximal.
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 42 / 50
Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
Preuve du crit` ere de commandabilit´ e de Kalman
On ´ecrit
x(t) =etAx0+ Z t
0
e(t−s)ABu(s)ds et donc A(τ,x0) =eτAx0+A(τ,0).
Thm de Cayley-Hamilton⇒ pour tout i ≥0,Ai est combinaison lin´eaire de I, . . .,An−1. On en d´eduit queA(τ,x0)⊂ R(A,B), o`u
R(A,B) = Vect
AiBz,i ∈ {0,· · ·,n−1},z ∈Rm En r´ealit´e, on a
Lemme
A(τ,0) =R(A,B)
,→ Si on d´emontre l’inclusion r´eciproque, on aura prouv´e le th´eor`eme
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 43 / 50
Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
Preuve du crit` ere de commandabilit´ e de Kalman (suite et fin)
On montre en r´ealit´e que [A(τ,0)]⊥⊂[R(A,B)]⊥
Soit w ∈Rn appartenant `a l’orthogonal de A(τ,0). Alors,
∀s ∈[0, τ],
e(τ−s)AB>
w = 0.
,→ on utilise la commandeu(t) =B> e(τ−s)A>
w On en d´eduit successivement que
∀i ∈ {1,· · ·,n−1}, AiB>
w = 0, puis queA(τ,0) =R(A,B)
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 44 / 50
Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
L’exemple du pendule invers´ e
Probl`eme :
θ(t) θ0(t)
0
=f
θ(t) θ0(t)
,u
=
θ0(t)
g
` sinθ(t)−`12u(t)
θ
b
m
ℓ
0
u
´Equilibre :θ¯= 0, u¯= 0 Dxf(0,0) =
0 1
g
` 0
v.p.= ±q
g
` donc ´equilibre in- stable
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 45 / 50
Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
Stabilisation par retour d’´ etat
L’exemple du pendule invers´e
,→ On choisit la commande u(t) =Kx(t), avecx(t) =
θ(t) θ0(t)
et K = (k1 k2)
,→ On obtient le syst`eme boucl´e
x0(t) =f(x(t),Kx(t))
Question : comment choisir K = (k1 k2) pour que ce syst`eme soit stabilisable ?
,→ Lin´earisation : δx0(t) = (A+BK)δx(t), avecA=Dxf(0,0) et B =Duf(0,0), soit
A+BK =
0 1
g
` −k`12 −k`22
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 46 / 50
Une br`eve introduction `a la commande de syst`emes Commandabilit´e, observabilit´e - cas lin´eaire
Stabilisation par retour d’´ etat
L’exemple du pendule invers´e
,→ On choisit la commande u(t) =Kx(t), avecx(t) =
θ(t) θ0(t)
et K = (k1 k2)
,→ On obtient le syst`eme boucl´e
x0(t) =f(x(t),Kx(t))
Question : comment choisir K = (k1 k2) pour que ce syst`eme soit stabilisable ?
,→ Lin´earisation : δx0(t) = (A+BK)δx(t), avecA=Dxf(0,0) et B =Duf(0,0), soit
A+BK =
0 1
g
` −k`12 −k`22
Y. Privat (ENS Cachan) Syst`emes diff´erentiels septembre 2012 46 / 50