HAL Id: jpa-00233320
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Théorie de la capture sélective des neutrons lents par
certains noyaux
Francis Perrin, Walter M. Elsasser
To cite this version:
Francis Perrin, Walter M. Elsasser. Théorie de la capture sélective des neutrons lents par certains
noyaux. J. Phys. Radium, 1935, 6 (5), pp.194-202. �10.1051/jphysrad:0193500605019400�.
�jpa-00233320�
THÉORIE
DE LA CAPTURESÉLECTIVE
DES NEUTRONS LENTS PAR CERTAINS NOYAUXPar FRANCIS PETRIN et WALTER M. ELSASSER.
(Institut
Henri Poincaré,Paris.)
Sommaire. - Ce travail met en évidence un mécanisme de résonance pouvant rendre compte des
valeurs très grandes des sections efficaces de capture des neutrons lents observées pour quelques éléments par Fermi (plus de mille fois la section nucléaire), sans supposer d’action à distance entre les neutrons et
les noyaux (1).
Pour une interaction limitée au domaine nucléaire, les états stationnaires possibles du neutron sont
en nombre fini, et il peut arriver que l’un d’eux corresponde à une énergie de liaison nulle (niveau
d’énergie « superficiel »). Les grandes sections efficaces pour la capture d’un neutron, avec émission d’un
photon y, se présenteront s’il existe dans le noyau un niveau neutronique libre de type P énergétiquement
profond, sur lequel se fera la capture, et un niveau superficiel de type S déterminant la résonance. Le calcul complet est fait dans l’hypothèse schématique d’un potentiel d’interaction constant 03B50 limité
à une sphère de rayon r0. Il donne des sections efficaces 03C3c négligeables sauf pour les neutrons d’énergie 03C9
très petite, pour lesquels on a aproximativement
avec $$ 03C10=203C0h-1~203BC
03B50 r0 et 03B50 ~ r0-2.5.10-24 MVe (l’énergie de liaison étant de l’ordre de 03B50/2). Laréso-nance se produit pour cos 03C10 = 0; si elle est seulement approchée, la section efficace de capture sera grande
pour les neutrons très lents, et proportionnelle à l’inverse de la vitesse.
La résonance qui détermine les grandes sections efficaces lient au comportement de l’onde neutronique
incidente dans la région du noyau ; elle peut donc jouer aussi pour une capture du neutron associée à
l’émission d’une particule matérielle mais alors l’existence d’un niveau P profond n’est plus nécessaire. Enfin l’étude d’un potentiel quelconque à décroissance rapide, montre l’existence généiale des
phéno-mènes de résonance analysés ici dans le cas schématique du « trou » de potentiel.
La formation d’éléments radioactifs
négatogènes, par
l’action des neutrons sur lamatière,
seproduit
selondeux
types
principaux
de réactionsnucléaires,
suivant que lacapture
du neutron incident est ou nonaccompa-gnée
de la réémission immédiate d’uneparticule
maté-rielle(réaction
de substitution oud’addition).
Le deuxième mécanisme
(capture simple)
que nousétudierons
principalement
ici,
est t mis en évidence parl’isotopie
de l’élément radioactif formé et de l’élémentirradié;
il doit êtreaccompagné
de l’émission d’unrayonnement
ycorrespondant
àl’énergie
de fixation des neutronsaugmentée
del’énergie
cinétique qui disparait
lors de lacapture.
Les sections efficaces des noyaux pour une tellecapture
simple
des neutrons émis direc-tement par les sourcesusuelles,
sont de l’ordre de 10-25cm’,
c’est-à-dire peu inférieures aux sections des domaines nucléaires déterminés par ladispersion
anor-(i) L’ne note contenant les résultats principaux de ce travail adéjà été publiée :
Il’. PERRI-N et V’. ELSASSER C. Sc., 4 février 1935, 200, p. 450.
male ou l’émission des
particules a
(~).
Laprobabilité
decapture
d’un neutronqui
traverse un noyau doit doncêtre assez
grande,
cequi
est difficileiicomprendre,
car,d’après
la théorie de l’émission durayonnement
y par lesparticules
nucléairesmassives,
la durée de latra-versée d’un noyau, par un neutron
projeté
par unetransmutation,
semble devoir être trèspetite
parrap-port
à la durée moyenne relative à l’émission d’unpho-ton,
même s’ilreprésente
uneénergie
d’une dizaine demégavolts
électron.D’autre
part, lorsque
intervient le mécanisme decapture
simple
des neutrons, avec formation d’unélément radioactif
isotope
du corpsirradié,
on constateque
l’interposition
d’une substancehydrogénée (eau,
paraffine)
dans lerayonnement
incidentaugmente
beaucoup
l’activitéproduite (effet Fermi).
Cet effetremarquable
ne semblepouvoir
résulter que d’ungrand
ralentissement d’unepartie
des neutrons inci-dents par des chocs sur desprotons
de la substance(2) FERMI, AMALDI, D’AGOSTtXO, RaSETTI, SEGRÉ. PTOC. Roy. SOc., A,
1934, 146, p. 483.
195
hydrogénée;
un neutronperdant
en moyenne la moitiéde son
énergie cinétique
lors d’un choc siir unproton,
il suffit d’une
vingtaine
dechocs,
si sonénergie
estini-tialement de l’ordre d’un
mégavoltélectron,
pourqu’elle
soit devenuecomparable
àl’énergie d’agitation
thermi-que desprotons
rencontrés. Les neutronslents,
ainsi obtenus etdécelés,
sont absorbés defaçon
trèsdiffé-rente,
et sans aucune variationrégulière
en fonction du nombreatomique,
par les divers éléments.Certains,
comme leplomb
ou le carbone, sont poureux presque tout à fait o
transparents
», tandis qued’autres,
les absorbent fortement sous uneépaisseur
très
faible,
en donnant ou non naissance à des corpsradioactifs. Pour certains éléments
(tels
le bore et lecadmium)
la section efficace des noyaux pour lacapture
des neutrons lents atteint des valeurs de l’ordre deem2 et même de IO-g°
cm2,
soit de mille à dix mille fois la section des domainesnucléaires ;
ceséléments ne
présentent
d’ailleurs aucuneabsorption
exceptionnelle
pour les neutronsrapides.
L’absorption
considérable des neutrons lentsapparaît
ainsi commesélective,
et déterminée par un caractèreparticulier
destructure des noyaux absorbants.
Les succès
déjà
obtenus parl’application
de laméca-nique
ondnlatoire auxpartiçules
nucléairesmassives,
malgré
notreignorance
de leurs loisd’interaction,
incitent à tenterd’expliquer
cesphénomènes
nouveauxen les rattachant à des
propriétés générales
desys-tèmes
quantifiés simples
schématisant les noyaux. Il est utile pour cela de considérer, en mêmetemps
que lephénomène
decapture
cl’un neutron avec émis-sion d’unphoton,
lephénomène
inversed’arrache-ment
photoélectrique
d’un neutron à un noyau par unrayonnement
y,phénomène
découvert par Chadwickdans le cas du
deutohydrogène
et observédepuis
aussi pour leglucinium.
Le
principe général
de microréversibilité destrans-formations
quantiques
détermine lerapport
dessec-tions
efficaces c;,
et j,
relatives aux deuxphénomènes
inverses decapture
d’un neutron de vitesse u par unnoyau
Ae
pour former un noyauA,
avec émission d unphoton
fiv,
et d’arrachementphotoélectrique
d’unneu-tron au noyau
A,
i par unrayonnement y
defréquence
v. Pour étudier ces mécanismes on
peut
se borner àcon-sidérer le mouvement relatif du neutron par
rapport
aunoyau
Ao
de masse:llo,
à condition deremplacer
lamasse vraie III du neutron par la masse réduite
L’équation
de conservation del’énergie
s’écrit ainsiou
E étant
l’énergie
de liaison du neutron sur le noyauA o,
et w
l’énergie cinétique dissipée
lors de lacapture.
L’égale
probabilité
des mécanismes exactement inversess’exprime
en dénombrant les étatsquantiques
corres-pondant
à unpetit
intervalled’énergie,
et l’on trouve(’)
en tenant
compte
duspin 1/:2
du neutron et des deux étatspossibles
depolarisation
d’unphoton
jo
et j,
étant lesspins
des noyauxAu
etAi.
Commed’après
la relation(2)
on a- hdv
il reste
Nous utiliserons cette formule pour calculer la
sec-tion efficace relative à la
capture
d’unneutron,
endéduisant a~ de la théorie
qnantique générale
de l’effetphotoélectrique.
Pour unsystème
petit
parrapport
àla
longueur
d’onde A de la lumièreexcitatrice,
cette théorie donneétant l’élément de matrice de la
composante
311z
-du moment
électrique
31i dusystème
departicules
parrapport
à son centred’inertie,
suivant la direction duchamp électrique
de l’ondeincidente,
pour la transitionentre l’état initial des
particules
liées et l’état final dedissociation,
normalisé pour unereprésentation
enfonetion
del’énergie
duspectre continu
dont il fait par-tie. Pour un neutron à une distance ]" du noyauAD de
-charge
Ze,
le moment a comme valeurOn aura donc
Il fau t noter
cependant
que ces formules ne sontvalables que si elles donnent pour l’effet
photoélec-trique
un rayon efficacepetit
parrapport
à la lon-gueurd’onde ;,,
diviséepar 21t,
c’est-à-dire siThéorie du deuton de Bethe et Peierls. - Ces
auteurs
(’)
ont réussi à calculercomplètement
àpartir
des formulesprécédentes,
les sections efficaces c,et (Je
dans le cas de ladéconiposition
ou de la formation dudeuton ((
H T
H+
Il-
h y,
en admettantque
l’in-(’) Cf. BETHE et PEIERLS. Proc.
Roy.
Soc., A, 1935, 148, p. 446.teraction entre un
proton
et un neutron est trèsin-tense,
mais limitée à unerégion
trèspetite
(potentiel
de 1 ordre de 108 ei pour une distance inférieure à ~U-1~cm).
Cettehy pothèse,
justifiée
parl’explication
qu’elle
permet
de lagrande
différence desénergies
de liaison du deuton et de l’hélion(1),
impose
l’existence d’un seul état stationnairepossible
pour lesystème
proton
neutron, étatcorrespondant
à un moment de circulation nul(l
~0,
étatS).
L’élément de matriceet par suite est alors déterminé en fonction de
l’énergie
deliaisun,
qui
correspond
par ailleurs auseuil de la dissociation
photoélectrique.
La valeur obtenue ainsi pour la section efficace Cg est à peuprès
en accord avec la détermination
expérimentale
de Chadwick.La section efficace ~~, pour le
phénomène
inverse decapture
d’un neutron par unproton,
déduite de ce cal-cul à l’aide de la formule(3)
atteint un maximum deseulement 2.10-29 cm2 pour des neutrons incidents
ayant
uneénergie
d’environ 4.106 eV et tend vers zéroquand l’énergie
des neutrons tend elle-même verszéro. Ce résultat
explique
bien l’absenced’absorption
vraie des neutronsrapides
ou lents parl’hydrogène,
mais ne
permet
pas decomprendre
l’existence dans d’autres cas, de sections efficaces decapture
trèsgrandes
pour des npul rons lents.Liaison d’un neutron sur un
noyau quelconque.
- Nous
ignorons
les lois d’action entre les neutrons etles noyaux
atomiques ; cependant
laplupart
des faits observéssuggèrent
que leur interaction devientrapi-dement
négligeable
hors du domaine nucléaire déter-miné parl’apparition
d’éCSl1’ts à la loi deCoulomb pour
lesparticules x
(rayon
de l’ordre dequelque
4 0- ’ ~Îcm)
Seules lesgrandes
sections decapture
observées par Fermipourraientfaire
supposer une interactions’éten-dant à une dïslance
beaucoup plus
grande,
mais nous nous proposons de montrcrqu’on
peut
en rendrecompte
sans faireune tellehypothèse,
l’ourplus
desim-plicité.négligeant
lacomplexité
desnoyaux,nousadmet-trons
icique l’interaclion,
limitée audomainenucléaire,
résulte d’un
potentiel
ordinaire entre deuxparticules ;
il est vraisemblable que l’essentiel dea résultats quenous obtiendrons ainsi reste au moins
qualitative-ment vrai pour d’autres
types
d’interaction(énergie
d’échange).
Nous devons d abord
rappeler
qu’un
potentiel
d’at-traction tendantrapidement
t vers zéroquand
ladis-tance
augmente
conduit à un schéma de niveauxéner-gétiques
tout à fait différent de celuiqui
résulte d’unpotentiel
coulombien attractif. L’étudecomplète
a puêtre faite dans le cas
simple
d’unpotentiel sphérique
constant limité
brusquement
(voir l’appendice)
et,
du moins pour les niveauxS,
dans le cas d’unpotentiel
décroissantexponentiellement
(1).
Les résultats sontanalogues
dans ces deux cas et sont sans douteva-(1) E. ’YIGl’iER. Phys. Neu., 1933, 43, 252.
(2) liasse et QIOHR. Pï-uc. Huy. Soc., A, 1934, 141, 43~ et 1935, 148, 206.
lables pour tout
potentiel
décroissant suffisamment vite.Dans un tel
potentiel,
le nombre des états station-naires discrets estfini;
ilpeut
même n’en exister au-cun si laprofondeur
du « trou o depotentiel,
ou sonétendue,
sont insuffisantes. C’est ainsi que, comme nous l’avonsdit,
il n’existeprobablement
qu’un
telniveau,
detype S,
pour les deutons. Pour une inter-action moins étroitement tlimitée,
il pourra existerquelques états,
certainscorrespondant
à un momentde circulation non nul
(1
=1,
étatsP,...).
Or,
on voit facilement que la section efficace relative à lacapture
d’un neutron par unproton
tend vers zéroavec
l’énergie
du neutronincident,
parce que lacap-ture se fait sur un niveau
~S,
et que l’émission dupho-ton,
qui
exige
une variation d’une unité du momentcinétique
d’orbite(AI
~1), ne
peut
par suite sepro-duire que si le neutron incident a, par
rapport
aupro-ton, un moment unité ce
qui
implique
qu’il
passe à une distance d’autant
plus grande
qu’il
vaplus
lentement.
Au contraire, si la
capture
seproduit
sur unni-veau
P,
le neutron pourra avoir un momentcinétique
initial nul par
rapport
au noyau. Nous devrons doncfaire le calcul de la section
efficace
dans un tel cas.D’autre
part,
dans larégion
d’interaction,
lagrandeur
des fonctions d’onde normalisées duspectre
continu varie trèsrapidement
en fonction del’énergie
duneu-tron. Ces
variations,
d’allurepériodique, représentent
une sorte deprolongement
duspectre
discontinu fini à travers lespectre continu;
les maximapeuvent
être considérés comme des états stationnaires virtuels dusystème;
ils existent pour lesétats s,
mais sontplus
aigus lorsque
le momentcinétique
n’est pas nul(états
p,cl, ... )
à cause de la « barrière » depotentiel qui
cor-respond
à la forcecentrifuge
Les alternances d’intensité des fonctions d’onde du
spectre
continu dans l’intérieur du noyau ont pourconséquence
des variationsanalogues
des éléments de matrice zoFqui
déterminent les sections efficaces d’émissionphotoélectrique
ou decapture
des neutrons. Nous verrons que pour les neutrons libres de faibleénergie,
ces sections sont considérablement accrues sileur
énergie correspond
à un niveau virtuel. Lephé-nomène de résonance
qui
joue
dans ce cas estanalogue
à celui
qui
seprésente
pour iapénétration
desparti-cules à travers une barrière de
potentiel.
Afin d’obtenir clairement l’ordre de
grandeur
deces
phénomènes,
nous commencerons par étudier le casschématique
d’unpotentiel
limité constant pourlequel
les calculs sontsimples.
Nous montreronsen-suite comment on
peut
généraliser
les résultats obte-nus au cas d’unpotentiel
quelconque
à décroissancerapide.
Section efficace de
capture
pour unpotentiel
(1) Nous désignons toujours par S, P, D,... les termes
apparte-nant au spectre discontinu et par s, p, d.... les termes du spectre
197
limité constant. - Soit -
c. la valeur constante du
potentiel
d’interaction U pour une distance r inférieureà la distance ro au delà de
laquelle
cepotentiel
est nul. Par suite de lasymétrie
sphérique
les fonctions d’onde sont de la formeE§’"
représentant
les fonctions deLegendre
normalisées. Les fonctions radialesfnt (r)
relatives aupotentiel
constant limité sont bien connues; nous
rappelonsleurs
expressions
enappendice.
La valeur d’un élément de matrice relatif à la coordonnée â s’obtient très facilement dans le cas que
nous considérons à
partir
de la relationquantique
qui
donne de suiteL’élément de matrice relatif à cos 6 est nul sauf si
rit -
yrt’,
1 = l’ ±1 ;
il a alors pour valeur(en
appe-lant 1 le
plus petit
des deux nombresquantiques
azimu-taux)
Quant à
l’intégrale,
U étantpartout
constant sauf auvoisinage
de r = ro où l’on aelle a pour
valeurEn
désignant
par v lafréquence
qui correspond
à la transitionenvisagée,
on a doncCapture
des neutrons sur un niveau P. -Nousappliquerons
d’abord cette formule pourcalculer,
àpartir
des relations(3)
et(6),
la section efficace decap-ture sur un niveau
discret
P d’un neutronprovenant
d’une onde libre s. En
remplaçant
les fonctions
f
corres-pondantes
par leursexpressions
[appendice,
formules(15), (18)
et(19), (21), (22)]
et enposant
on trouve
(~)
Rappelons
que o est laprofondeur
du trou depoten-tiel, i
l’énergie
de liaison du neutron sur le niveau Pconsidéré
(déterminée
en fonction de êo et de ro par legraphique
donné dansl’appendice),
et wl’énergie
ciné-tique
disponible
du neutron incident.La formule
(12) indique
que la section efficace decapture
doitprésenter, quand
croitl’énergie
desneu-trons incidents
(et
par suitep),
alternativement des minimums nuls et des maximums deplus
enplus
petits.
Mais elledonne,
sauf si o est trèspetit
parrapport
à Eo, des valeurs absolues trèsfaibles,
del’or-dre de 10-~~
cm2,
qui
rendraientpratiquement
inobser-vable lephénomène
correspondant.
Lapremière
diffi-cultésignalée
au début de cet article. relativement à laprobabilité
decapture
simple
des neutronsrapides,
subsiste donc.Quand
l’énergie w
tend vers zéro la section efficace donnée par la formule(12)
augmente
indéfinimentcomme l’inverse de la vitesse des ueutrons incidents. Mais même pour des neutrons
n’ayant
quel’énergie
d’agitation thermique
ordinaire,
la valeur de (je n’estencore en
général
que de l’ordre de 10-~lI cm’.Cependant
s’il se trouve que pour des neutrons lents cos p soitnul,
le dénominateur du dernier facteur del’expression (12)
se réduira à c~, au lieu d’être de l’or-dre degrandeur
de Eo. La section efficace decapture
sera donc très
augmentée.
Le dénominateurqui
inter-vient ici
provient
de la normalisation de l’oncle s duspectre
continu dans l’intérieur du trou depotentiel,
etla condition cos p - 0 est celle
qui
détermine lesniveaux s virtuels. La
grande augmentation
de (je
est donc due a unphénomène
de résonance seproduisant
quand
un de ces niveaux virtuels coïncide avecl’éner-gie
des neutrons incidents. Notamment si l’on ac’est-à-dire s’il existe un état S
correspondant
à uneénergie
de liaison nulle duneutron,
la résonance seproduira
pour les neutrons infiniment lents. La sectionaugmentera
alors comme l’inverse du cube de la vitesse des neutrons incidents(~).
Numériquement,
ontroue dans ce cas
(en
tenantcompte
du fait que le(’) Cf F. PERRIN, V. M. ELSASSER. Loc. cil., p. 194.
B.2
(2) La section efficace (ac)ps ne peut pas être supérieure
àA 4 -r.’
4
A étant
la longueur
d’onde des nentrons incidents; l’expressionde (I7,)p, donnée ici croissant comme .B3 finirait par dépasser
cette limite, mais alors la condition (î) ne serait plus satisfaite et et les formules utilisées ne seraient pas valables.
nombre
atomique
Z est de l’ordre de la moitié dunom-bre de
masse)
que l’on a environavec
(pour
lepremier
caspossible
derésonance)
En
prenant
ro = ~ , ~0-13 cm on aura Eo = 20MVe,
et l’on
obtient,
pour la résonance exacte et des neutronsayant
l’énergie
d’agitation thermique,
une sectioneffi-cace de
capture
de l’ordre de 10-18 cm2.Si la résonance n’est
qu’approchée,
’on aura, enposant
cos Eo =r,,
et pour les valeurs de w
petites
parrapport
à142
=0La section efficace sera donc
proportionnelle,
pourles neutrons
lents,
à l’inverse de leur vitesse.Une résonance
approchée
avec -Ide
l’ordre de uncen-tième suffit pour donner une section efficace
de capture
de l’ordre desplus grandes
observées, si l’on admet que les neutrons ralentis par les substanceshydrogénées
ont une
énergie
de l’ordre del’énergie
thermique,
et cela ensupposant
toujours
une interaction limitée àune distance inférieure à 5.10"~ cm.
Capture
des neutrons sur un niveau - Pourqu’un
neutronpuisse
êtrecapturé
sur un niveau 8 ilfaut
qu’il
provienne
d’une onde libre p. Les formules(3),
(6), (10)
et les formules(11),
(14), (23),
(25),
(26)
del’appendice
donnent dans ce casCette formule donne en
général
des valseurs trèspetites
pour an et tendant vers 0quand
w tend verszéro.
Cependant quand w
estpetit
(neutrons lents)
il seproduit
unphénomène
de résonancerendant c;,
grand
si un état
virtuel p
se trouve avoir uneénergie
égale
àw, ce
qui
correspond
à la conditioneo sin p
-4- w p
cos p = 0.(18)
On a alors
approximativement
Mais cette résonance est très
aiguë;
elle ne s’étend que sur un intervalled’énergie
de l’ordre deet il est très peu
probable
qu’un
niveau virtuel existe pour une valeur suffisammentpetite
de w pour quedevienne observable.
Capture
d’un neutron avecprojection
d’une
particule
matériell;. - Nous avons vu que lephéno-mène de résonance
qui
détermine lesgrandes
sections efficaces pour lacapture
simple
des neutrons lentsprovient
du facteur d’intensité de l’onde incidente dans l’intérieur du noyau. La résonance doit donc aussi dé-terminer degrandes
sections efficaces si lacapture
du neutron lent estaccompagnée
de l’émission d’uneparti-cule matérielle
(proton,
ouhélion) au
lieu d’unphoton.
Iln’y
a d’ailleursplus
derègle
de sélection dans ce cas, et l’existence d’un niveau P libre ne sera pas nécessaire.Mais il faudra que la réaction
dégage
suffisammentd’énergie
pour que la barrière depotentiel n’empêche
pas l’émission de la
particule chargée ;
c’est donc sansdoute pour les éléments de
petit
nombreatomique qu’il
peut
y avoir dans ce cas degrandes
sections efficaces.Or Chadwick a
justement
montré que les deuxélé-ments
légers
fortement absorbants pour les neutronslents,
le bore etlithium,
émettent,
lors de lacapture,
desparticules
matérielles.Pour une
capture
avec émission matérielle onpeut
admettre,
que par suite du fortcouplage
entre lesparticules
nucléaires et leneutron,
la section efficace decapture
aura comme ordre degrandeur
leproduit
de la section efficace maximumcorrespondant
à l’onde s de ladécomposition
en ondessphériques
de l’ondeplane
incidente,
c’est-à-dire(1)
multipliée
par l’Intensité relative de l’onde s dans l’in-térieur uu trou depotentiel,
c’est-à-dire parOn obtient ainsi
Si la
particule
émise avait à franchir une barrière depotentiel
il faudraitmulplier
cetteexpression
par le coef-ficient detransparence
correspondant.
Cette formulegrossière
donne une section efficace de l’ordre de lasec-tion nucléaire
’1t ro2,
sauf si la condition de résonancecos p = 0 est satisfaite. Pour une résonance
approchée
(cos
p =r)
on aura pour les neutrons lents une section199
efficace
grande
et sensiblementindépendante
de leur vitesseCette section sera de l’ordre de 10-~1 cm’
si q
est d’en-viron un centième. Il sepeut
que par hasard une tellecondition soit satisfaite pour les deux éléments
légers
bore et lithium
(voir
note p.202).
Existence du
phénomène
de résonance pour unpotentiel
limitéquelconque. -
Nous suppose-rons seulement une décroissance assezrapide
dupo-tentiel
d’interaction,
fonctiontoujours
de la distanceseule,
pourqu’on puisse
le considérer comme nulen dehors d’une
sphère S
de rayon ro.A l’intérieur de la
sphère 1, l’équation
d’onde radiale n’admetqu’une
solutionf
(r) régulière
à,l’origine,
déter-minée à un facteurprès.
A l’extérieur de lasphère Yy
lepotentiel
étantnul,
on aet si l’on normalise la fonction pour un
spectre
enénergie,
on aural’intérieur de la
sphère 1
nous poseronsde
façon
àpouvoir
normaliser dans ce domaine lafonction d’onde comme dans le cas d’un
spectre
dis-continu par la conditionL’intérêt d’introduire le facteur 11 est le suivant : Dans les formules de
probabilité
de transition entre un état duspectre
discontinu et un état duspectre
continuapparait
en facteur le carré de l’élément de matrice durayon vecteur calculé pour des fonctions d’onde du
spectre
continu normalisées parrapport
à unélé-men t différentiel de
représentation.
Les fonctions d’onde des états discrets étantpratiquement
nulles à l’exté-rieur deI,
ce facteur seraégal
àiX2
1
Ru~ I 9 ~ RUE
étant un élément de matricequasi
discret,
calculé àpartir
de la fonction~,
ayant
le même ordre de gran-deur que les éléments de matrice relatifs à des transi-tions entre deux états duspectre discontinu,
et pou-vant par suite être estiméindépendamment
de l’étude duspectre
continu. Lesphénomènes
de résonanceap-paraitront
entièrement dans les variations du facteur .~’ que nous allons évalue.Les conditions de continuité à la surface de la
sphère
donnentPour
abréger
nous omettrons d’écrire dans la suiteles
arguments kro
ou ro des fonctions. Unetransfor-mation
simple
deséquations précédentes
donneLe déterminant de ce
système
linéaire en a et b estet l’on obtient
En
portant
ces valeurs dans la condition denormalisa-tion
(22)
on trouveLorsque
1 estnul,
cequi
est le cas leplus
impor-tant,
cette formule se réduit àQuand
krn estpetit,
lafonction ~
sera sensiblementindépendante
de ~ si lepotentiel
U devientrapidement
grand,
en valeurabsolue,
quand
/’ décroit en dessousde
L’expression
de A~ montre alors l’existence de maxima de résonance trèsprononcés,
déterminés parla condition
rot.!;’
_ -»
Cette condition aux limitesest satisfaite pour une série de valeurs propres de
l’énergie;
il y aura résonance si l’une de ces valeursest presque nulle. On
peut
remarquerl’analogie
de la formule avec une formule dedispersion.
Lorsque
1 est différent de zéro il seproduira
aussiun
phénomène
de résonancepour-
petit
si la pre-mièreparenthèse
entre crochets dans la formule(25)
s’annule :On a alors a = 0 et la
première équation (23)
donnel~ étant t
petit
cetteexpression
estproportionnelle
à k-2[-1 ;
elle est donc d’un ordre degrandeur
d’autantplus grand
que 1 estplus grand,
mais la bande de résonance devenantbeaucoup
plus
étroite,
l’effet total de résonance devient deplus
enplus négligeable.
Appendice.
Particule mobile dans un
potentiel sphérique
constant limité. - Pour
un
potentiel
d’interactiondéfini par
l’équation
différentielle relative à lapartie
radiale de la fonction d’onde est1 étant le nombre
quantique
azimutal,
et la constante aayant
suivant les cas les valeurs suivantes : Pour laparticule
liée(énergie
négative E’ _ --
~).
Pour la
particule
libre(énergie positive
E =tH)
Nous poserons de
plus
La fonction
f,
qui
doit être bornée et continue ainsi que sa dérivée pour r ‘ 1’0,s’exprime simplement
dans les différents cas :
Pour la
particule
liée,
on aIl’l
+ ~
étant la fonction de Hankel depremière espèce
d’ordre 1
+
,
etJ 1
la fonction de Bessel de même 22
ordre. Les conditîons de continuité ne sont
compatibles
dans ce cas que si est suffisamment
grand,
etseu-lement pour certaines valeurs en nombre fini de
l’énergie
de liaison E(spectre
discontinufini).
Elles déterminent alors lerapport
des constantes A etA’
qu’on
achève de déterminer par la condition de nor-malisationPour la
particule
libre,
on aLes conditions de continuité
peuvent
dans ce cas être satisfaitesquelle
que soitl’énergie w (spectre continu);
elles déterminent lesrapport
ai : a’ et a~ : a’. Lanor-malisation des fonctions
f relatives
à cespectre
continureprésenté
en fonction de k s’obtient par la conditionqui donne
On en en déduit la normalisation pour la
représenta-tion du
spectre
continu en fonction del’énergie
endivi-sant la fonction
f
obtenue par la racine carrée de la dérivée de w parrapport
à k cequi
donneEtats stationnaires discrets S. - Pour la
parti-cule liée dans un état S
(1 =
0),
on a201
Les conditions de continuité s’écrivent
d’où,
enposant .
Fig.L
Ces relations
permettent
une déterminationgraphique
simple
del’énergie
Es. Iln’y
a pas d’état stationnairepossible
sik~
1"0 est inférieur àz/
~2,
il y en a un siko
~°,~ estcompris
entre7/2
et3x/?,
et n siko
1’0 estcompris
entre(2?i
-1)~/2
et(2n
+
l)-x/2.
Lafigure
1 donne les valeurs de rs en fonction delto
î-0 pour lespremiers
étal s ~~~.
La normalisation des fonctions
fs
donne en tenantcompte
des relations(12),
Etats stationnaires discrets P. - Pour la
parti-cule liée dans un état
P (1
=11 ),
on aLes conditions de continuité s’écrivent
d’où,
enKr,,,
relations
qui
permettent
encore une déterminationgra-phique simple
desénergies
Iln’y
a pas d’état sta-tionnaire P siko
ro est inférieur à 7,1 il y en a un sikoî-0
est entre 7: et
2 ,
et n siko
î-0 est entre iin et(n
+
1)r.
Les valeurs de Eo sont données en fonc-tion deko
ro sur lafigure
1,
pour lespremiers
niveaux P. La normalisation des fonctionsfp
donne en tenantcompte
des relations(17),
Spectre
continus. - L’onde stationnaire Liemo-ment nul
(1 - 0)
relative à une valseurpositive
w del’énergie
peut
êtrereprésentée
en introduisant undé-phasage Os :
déterminent le
déphasage
i~,
que nous n’avons pasbe-soin de
connaître,
et lerapport
La normalisation pour un
spectre
enénergie
se déduit de la relationgénérale (10),
qui
donneet l’on obtient l’aide de la relation
(21).
Spectre
continu p. - Pour 1 ~1,
on a, en intro-duisant encore undéphasage
pour l’ondeextérieure,
Les conditions de continuité
déterminent le
déphasage
8p,
et lerapport
La normalisation pour un
spectre
enénergie
donne iciet la relation
(27)
donne alors2
Note
ajoutée
surépreuves. -
L’évalualion faitepage 198 pour la
capture
d’un neutron avec émission d’une autreparticule
est incorrecte. Dans ce cas l’ondeneutronique pénétrant
dans le noyaudisparaît
parabsorption.
La section efficace maximum ~~2 : ix doit donc être réduite seulement par la réflexionpartielle
sur la surface du noyau. On trouveainsi,
pour les neutronslents,
une section efficace de l’ordre1 , ,
de
,
cequi explique
lesgrandes
sectionsn
observées pour le lithium et le bore sans
phénomène
de résonance