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TOUS EN GRÈVE LE 19 MARS L

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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É

LE POINT SUR 2

LA RÉFORME DES LYCÉES

LA FORMATION DES MAÎTRES

ENJEUX 3

COLLÈGE : SIGNAUX AU ROUGE

ACTION 4-5

PUBLIC-PRIVÉ,

DANS L’ACTION LE 19 MARS

MÉTIERS, CARRIÈRES 6

NOTATION ADMINISTRATIVE

SUR LE TERRAIN 7

ORGANISER LE REFUS COLLECTIF DES HEURES SUPPLÉMENTAIRES

MÉDIATEURS ÉDUCATIFS : ULTRA-PRÉCAIRES

SOMMAIRE

N° 678 25 FÉVRIER 2009

Alors que les inégalités sociales deviennent de plus en plus criantes, que la crise durable qui s’installe frappe durement salariés et retraités, le président de la République a choisi de répondre aux angoisses des Français et à la force des mobilisations par des mesures ponctuelles, très insuffisantes. Pourtant la question de l’emploi et des salaires, salaires dont la part dans la valeur ajoutée n’a cessé de baisser, aurait mérité un autre traitement.

La crise sociale qui touche les Antilles pourrait se généraliser, le chômage devient un fléau d’ampleur.

Or, ni le gouvernement ni le patronat ne prennent leurs responsabilités ; l’État au lieu d’agir pour le bien commun choisit de ne pas traiter sur le fond la question de la pré- carité des jeunes, des salaires, de l’emploi public, de l’investissement dans la formation.

Face à la mobilisation importante des étudiants et enseignants-chercheurs N. Sarkozy n’a eu que des propos méprisants, traduisant son ignorance de ce qu’est la recherche, son obsession de la performance et de l’évaluation. La mise en concurrence des uni- versités, la volonté de mettre au pas les enseignants-chercheurs, d’amputer la forma- tion professionnelle des futurs enseignants suscitent cependant de plus en plus de mobi- lisations, à la mesure de l’inquiétude générale.

Dans la fonction publique, même attitude provocatrice du secrétaire d’État, André Santini, qui nie le rôle de la fonction publique dans le traitement du chômage, conti- nue à considérer les fonctionnaires comme un coût insupportable au moment où la crise renforce la nécessité des services publics partout.

Quant à l’éducation, elle est toujours malmenée par un ministre qui

PAS SEULEMENT EXEMPLAIRE

L a grève générale construite et menée dans l’unité en Guadeloupe et en Martinique interroge l’ensemble du mouvement syndical. Parvenir, dans des contextes politiques complexes, au soutien aussi fort d’une population qui accepte avec calme et détermination les conséquences d’un blocage quasi-total de l’économie est d’une certaine façon exemplaire. Comme le sont aussi, hélas, l’entêtement du patronat local et le refus du gouvernement de répondre à la profondeur de la contestation et l’exigence de l’urgence.

Attitudes perçues comme du mépris, d’autant plus inadmissibles qu’un homme en a payé de sa vie les conséquences !

Cette lutte menée contre la vie chère, les inégalités sociales et pour l’emploi, met sur le devant de la scène les choix politiques

Suite page 4

opérés depuis deux ans et qui ont dégradé une situation déjà difficile : désengagement de l’État, cadeaux aux plus riches, mépris des populations les plus fragilisées, absence

d’investissement dans la fonction publique... À ce titre, l’objectif du SNES et de la FSU reste le développement d’un service public d’éducation, national dans ses missions et son organisation, qui permettent à ces départements de combler leur retard en terme d’offre de formation et d’accès aux qualifications, tout

en prenant en compte leurs spécificités. Avec la certitude que le service public est un levier du développement économique et de la lutte contre les inégalités territoriales et sociales.

Cela nous concerne tous et s’inscrit pleinement dans ce que nous portons depuis des mois et qui est au cœur de l’action du 19 mars dans la suite du 29 janvier.

Décidément ce mouvement ne doit pas rester simplement exemplaire ! ■ Roland Hubert, cosecrétaire général

©DR

Une détermination intacte

Plus de 50 000 personnes, essentiellement universitaires, chercheurs, personnels, étudiants, rejoints par des enseignants du premier et du second degrés, ont à nouveau défilé partout en France le 19 février, sur la base des revendications portées depuis janvier :

• retrait du projet de décret sur le statut des enseignants- chercheurs ;

• rétablissement des emplois supprimés au budget 2009 ;

• refus de la casse du CNRS et des organismes de

Vous trouverez avec ce numéro le second supplément consacré aux débats préparatoires au congrès national. Il contient des compléments, des contributions sur les quatre thèmes, un mode d’emploi des congrès académiques.

Le congrès académique est constitué de délégués d’établissement au côté des élus académiques.

Pour y participer, en connaître tous les éléments pratiques (date, lieu, déroulé, modalités de participation), consulter également les sites

EMPLOI - SALAIRES - SERVICES PUBLICS

TOUS EN GRÈVE LE 19 MARS

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR CONGRÈS DU SNES

P 01+04-05 23/02/09 17:06 Page 1

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De Rouen au Havre, les lycées

des quartiers populaires se mobilisent !

Cumulant les effets de la baisse démographique, d’une offre de formation peu attractive et de la fuite vers les établissements de centre ville, les lycées des quartiers populaires subissent une hémorragie d’élèves et de postes qui atteint aujourd’hui un point critique. À Rouen, les lycées de la rive gauche sont siphonnés alors que ceux de la rive droite sont pleins à craquer ! Les équipes laminées réagissent et se mobilisent, avec le soutien des élus et des parents : une semaine de grève et des centaines de signatures pour le lycée Schuman du Havre ; grève et manifestations pour le lycée de la Vallée du Cailly, mais aussi pour les lycées Sembat de Sotteville, Monet et Siegfried du Havre, etc.

Le rectorat, alerté lors des multiples audiences, sort la règle à calcul pour montrer à ces personnels qu’ils ne sont pas plus maltraités que d’autres et éconduit poliment les délégations : rien à distribuer, circulez ! Le SNES refuse qu’on laisse ainsi désespérer ces lycées et interpelle le recteur sur la gravité de la situation.

L E P I N T S U R

RÉFORME DES LYCÉES ET EXPÉRIMENTATIONS :

AU PAYS DU DOUBLE LANGAGE !

Lorsque Xavier Darcos a reçu le SNES, le 3 février, le ministre avait confirmé que Richard Des- coings avait mandat de remettre un texte d’orientation générale sur le lycée, sous forme de rapport d’étape, à la mi-mai. Le projet devant être finalisé en octobre pour, semble-t-il, une application à la rentrée 2010.

La mission de Richard Descoings

Le lendemain, Richard Descoings indiquait qu’il était chargé de définir ce qui avait besoin d’évo- luer au lycée, ce qui pouvait faire consensus. Sa réflexion devait intégrer l’ensemble du lycée, et

pas seulement la classe de Seconde de déter- mination, en prenant en compte à la fois le col- lège et le post-bac. Richard Descoings préci- sait qu’il souhaitait rencontrer l’ensemble des partenaires sociaux et également visiter une centaine de lycées généraux, technologiques et professionnels. Il affirmait être favorable à la diversification, chaque jeune ayant besoin de parcours spécifique pour réussir.

Les positions du SNES

Le SNES lui a rappelé que le lycée ne devait pas être pensé comme une simple propédeutique de l’Université, il a rappelé son attachement aux trois voies de formation, à l’organisation des voies en séries. Il a réaffirmé son opposition au lycée modulaire, à l’annualisation des services. Il a insisté pour le maintien du baccalauréat, pre- mier grade universitaire, dont la valeur ne doit pas dépendre de l’établissement de formation (voir dossier remis à Richard Descoings sur le site du SNES, rubrique « réforme du lycée »).

La réforme des lycées ne doit pas être un moyen de suppressions de postes ; dans un contexte budgétaire contraint, toute volonté de dimi-

nuer l’offre de formation serait vue à travers ce prisme et, légitimement, refusée par la profes- sion, les élèves et leurs parents.

Mais, dans le même temps, le ministre tente d’imposer des éléments du projet « Gaude- mar » sous forme d’expérimentation. Publi- quement, il propose aux établissements de mettre en place la « semaine d’orientation » prévue dans le projet. Plus sournoisement, le 20 janvier, il adresse une note aux recteurs leur demandant de mettre en œuvre une « consul- tation sur le lycée », occultant ce qui a été acté à l’automne.

Et le ministre demande également aux recteurs d’encourager les expérimentations « de cer- tains aspects de la réforme » et de recueillir les candidatures d’établissements prêts à s’engager dans cette voie.

Sur le terrain

Dans de nombreuses académies (Aix, Nice, Lille, Versailles, Lyon...), les chefs d’établissements proposent des réunions de concertation aux collègues. L’objectif est souvent de définir des éléments qui pourraient être expérimentés dans l’établissement.

De son côté, Richard Descoings en visite dans les lycées teste certaines propositions. À Reims, par exemple, il s’interroge sur la pertinence des voies et des séries, il oriente le débat, déclen- chant l’opposition des élèves et enseignants. À Grenoble, il propose de rencontrer l’ensemble des proviseurs avec quelques enseignants de deux lycées de l’académie, déséquilibrant ainsi complètement les échanges.

On le voit, tout cela ressemble trop à « vouloir faire entrer par la fenêtre ce qui est sorti par la porte ». Le SNES appelle les enseignants au refus de toute forme d’expérimentation de la réforme du lycée avortée et à continuer de porter les revendications du SNES pour un lycée démocratique (voir « Le point sur le lycée », supplément à L’USn° 677 du 2 février 2009). Il demande solennellement au ministre que le débat sur le lycée puisse

être mené dans la trans- parence, la quiétude et sans chausse-trappe : il faut repartir de ce qui a été acté sur la voie tech- nologique, le maintien des séries, du baccalau- réat et de la définition hebdomadaire des ser- vices des enseignants. Il en va de l’avenir des jeunes.

Thierry Reygades

« MASTÉRISATION » : UN PROJET INACCEPTABLE QUI DOIT

RADICALEMENT CHANGER !

La démocratisation – inachevée – de l’enseigne- ment secondaire a conduit à une élévation géné- rale du niveau des qualifications. Cette élévation est nécessaire au vu de l’évolution des connaissances et d’une société où les enjeux sont complexes.

Pour que nos élèves, futurs citoyens, puissent s’in- sérer dans cette société il faut élever le niveau de cul- ture et de qualification de l’ensemble de la Nation.

C’est pourquoi le SNES considère que les métiers de l’enseignement et de l’éducation sont des métiers de grande responsabilité sociale, exercés par des concepteurs capables de s’adapter à l’hétérogé- néité des classes. Il en résulte le besoin pour les enseignants de posséder une haute qualification tant disciplinaire que professionnelle.

Élever le niveau de recrutement : une nécessité

Compte tenu de l’évolution des connaissances, les enseignants devront continuer à se former tout au long de leur carrière pour dispenser un ensei- gnement de qualité. Or l’efficacité de la formation continue dépend en grande partie du niveau de formation initiale. Plus il est élevé, plus il sera facile de suivre les progrès des connaissances, tant disciplinaires que pédagogiques. Ce le sera d’autant plus si l’enseignant a bénéficié d’une initiation à la recherche au cours de son cursus universitaire, ce que permet normalement le master. C’est ce qui fonde, accompagné de l’exi- gence de revalorisation pour tous, la demande du SNES d’élever le niveau de recrutement des ensei- gnants et CPE au master.

Prendre en compte les besoins de formation professionnelle

Si la maîtrise des connaissances disciplinaires est une condition nécessaire pour enseigner, elle n’est pas suffisante et une formation profession- nelle s’impose. Celle-ci doit être progressive, arti- culée sur l’ensemble du cursus universitaire et en lien avec la discipline et la recherche. Ainsi les nouvelles maquettes de master devraient prendre en compte cette dimension et proposer des modules préprofessionnalisants qui, sans abaisser les exigences disciplinaires d’un master, permet- traient d’intégrer les spécificités de nos métiers aux cursus universitaires. Ensuite, il faut que l’année de stage suivant la réussite au concours soit une année pleine et entière de formation, organisée en alternance dans le cadre d’une structure s’ap- puyant sur l’expérience et le potentiel que consti- tuent les IUFM. Ce stage doit être la première étape d’une entrée progressive dans le métier qui s’étalerait sur les deux premières années après la titularisation, avec un temps de service pro- gressivement plus long, accompagné de com- pléments de formations.

Mettre en place des prérecrutements

Dans le même temps, il faut développer les bourses et les aides sociales afin que l’origine sociale des étudiants ne soit pas un handicap à leur poursuite d’études. La mise en place de pré- recrutements devra en outre garantir un vivier de candidats suffisamment important en contri- buant à la revalorisation des cursus menant aux métiers de l’enseignement et de l’éducation.

Ce n’est pas la voie qu’a décidé de suivre le gouvernement en proposant un projet dit de

« mastérisation » qui ne correspond pas aux attentes du SNES.

Un projet ministériel inacceptable

En faisant le choix d’affecter les stagiaires à temps plein dès leur admission au concours, il met en péril la formation initiale. Le stage de 108 heures prévu au cours du master doit être pris pour ce qu’il est : utiliser les étudiants en M2 comme moyen d’enseignement et économiser ainsi 3 300 emplois.

Qui peut croire qu’il s’agit de former les futurs enseignants et CPE dans ces conditions ? Ce pro- jet marque bien la volonté de transformer le métier par le biais de la formation initiale. En se contentant d’une formation par compagnonnage, il aban- donne l’idée d’un métier de concepteur où l’en- seignant réfléchit et construit ses pratiques.

Le projet doit radicalement changer dans sa conception et ses objectifs. Le ministre doit entendre les critiques et reporter à 2011 la mise en place des nouveaux concours et ouvrir immé- diatement de réelles discussions sur l’ensemble du sujet. C’est le sens de la pétition initiée par les syndicats de la FSU(1)et des actions menées par le SNES en direction des étudiants.

Emmanuel Mercier (1) SNES, SNEP, SNUEP, SNUIPP, SNESUP, SNUPDEN, SNPI. En ligne : http://petitions.fsu.fr

L’US fait le point, d’une part, sur la réforme des lycées et, d’autre part, sur la formation et le recrutement des maîtres : des dossiers au cœur des mobilisations actuelles, qui sont incontestablement

deux enjeux majeurs pour l’identité de nos métiers et l’avenir des jeunes.

Tous les compléments d’information sont disponibles dans la rubrique AGIR, sur www.snes.edu

©DR

Samedi 21 mars : assises du CRAP

C’est l’engagement de tous qui contribue à améliorer l’école. Aussi, chercheurs (Patrick Rayou, Anne Barrère,

Anne-Marie Chartier), syndicalistes (SE- UNSA, SGEN-CFDT, SNES, SNUIPP), hommes politiques (Jack Lang), journalistes, enseignants, militants de mouvements pédagogiques

(CRAP-Cahiers pédagogiques, ICEM- Pédagogie Freinet, GFEN, Ligue de l’Enseignement, OZP, FCPE) viendront débattre et échanger sur ce thème.

Samedi 21 mars 2009, lycée Balzac (Paris 17e). Renseignements et inscriptions : CRAP-Cahiers pédagogiques, 10, rue Chevreul, 75011 Paris. Tél. : 01 43 48 22 30.

Dijon : lycée en lutte

Le lycée Hippolyte-Fontaine de Dijon connaît une situation difficile : il subit une diminution des moyens en postes (suppression de huit postes, dix l’an passé), mais se voit imposer une augmentation du taux d’HSA ; les conditions d’enseignement seront donc dégradées : effectifs surchargés et regroupement anti-pédagogiques...

Le lycée est fortement mobilisé (boycott du CA, vote contre la DHG) et les collègues ont décidé d’une action collective : rétention des notes des élèves de Seconde et de Première pour le deuxième trimestre.

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Besançon

Dans l’académie de Besançon, les suppressions de postes continuent, mais dorénavant le recteur s’attaque directement au tissu éducatif. Les lycées professionnels perdent à la rentrée prochaine 30 % de leur capacité d’accueil ; dans les lycées, le recteur commence à fermer brutalement des filières complètes pour les regrouper sur quelques établissements : ce sont les élèves qui maintenant devront traverser l’académie pour se former.

Dans les collèges, les augmentations d’effectifs attendus ne se traduisent par aucun moyen supplémentaire. Dans une petite académie comme la nôtre, ce sont pour l’heure plus d’une vingtaine d’établissements qui refusent la DGH, organisent des journées « mortes », des rassemblements, demandent des audiences...

Liste des établissements dans l’action : http://www.besancon.snes.edu

« Les peuples une fois habitués à des maîtres ne sont plus en état de s’en passer »

ROUSSEAU

E N J E U X

UN MAILLON DE PLUS EN PLUS SENSIBLE

Comme nous l’écrivions dans notre dossier

«Exercer en collège : un défi quotidien»(1), le cœur du métier est le même en collège et en lycée, mais se concentrent au collège toutes les diffi- cultés scolaires et sociales ; et aux probléma- tiques liées à l’entrée dans l’adolescence, s’ajoute la prise de conscience chez les élèves qu’une partie de leur destin se joue là.

Face à un échec scolaire qui concerne 10 à 15 % des élèves, à des jeunes pour qui l’École ne fait pas toujours sens, à des cas d’absentéisme par- fois très marqués, à des incivilités ou des phé- nomènes de violence, les personnels qui exer- cent en collège se sentent isolés et bien démunis d’autant que leurs conditions de travail se sont fortement dégradées, que les pressions pour prendre plus d’HS sont fortes et qu’on leur impose sans cesse de nouvelles tâches qui alour- dissent leur charge de travail (heures de vie de classe non rémunérées) ou dénaturent leurs métiers (note de vie scolaire, entretiens d’orien- tation par les PP en Troisième...).

Rien n’est prévu dans la formation des ensei- gnants pour mieux identifier ce qui fait obs- tacle aux apprentissages, notamment chez les élèves les plus éloignés de la culture scolaire. Et le travail quasi exclusif en classe entière aux

effectifs trop lourds, la réduction des horaires disciplinaires ne permettent pas de lever les implicites du monde de l’école, de faire des malentendus cognitifs un véritable objet de travail avec les élèves.

Autre difficulté majeure : tous les établisse- ments ne se « valent » pas. Or, l’assouplissement imposé de la carte scolaire renforce la polari- sation sociale des collèges ; là où se concen- trent toutes les difficultés, le temps est dévoré par la gestion des problèmes éducatifs aux dépens des apprentissages scolaires, « faire

classe » paraît si insurmontable que l’objectif de faire acquérir des savoirs exigeants peut passer au second plan. C’est vrai aussi dans certains col- lèges ruraux, où la misère culturelle est forte.

DES RÉFORMES QUI TOURNENT LE DOS À LA RÉUSSITE DE TOUS

On nous serine depuis 2005 que le socle com- mun et les PPRE vont régler une fois pour toutes la question de l’échec scolaire. Or, ils induisent une réorganisation en profondeur des parcours scolaires. Le tri social est encore peu visible mais des classes « socle » émergent déjà à côté des classes ordinaires, ou des enseignements

« socle » le matin dans certaines ZEP.

C’est en cela que le recentrage sur le socle est un leurre : au lieu de s’attaquer pour tous les élèves à ce qui fait obstacle aux apprentis- sages, on ne vise la réussite que pour les 50 % de diplômés du supérieur que la loi Fillon a fixé comme objectif. La suppression de presque tous les BEP, qui permettaient aux élèves d’acquérir un premier niveau de quali- fication, va concrétiser à la rentrée 2009 la pre- mière vague d’exclusion des élèves de Troi- sième les plus fragiles et augmenter les sorties sans qualification.

Engagés dans la préparation de la rentrée 2009, les collèges ont presque partout des effectifs sous-estimés par le recteur ou l’IA, ce qui permet de minimiser la baisse réelle du H/E. Soit ils per- dent encore des moyens, soit leur dotation est sans commune mesure avec le nombre d’élèves supplémentaires qu’ils devront accueillir ! Ce qui aboutit très souvent à constituer des classes ou groupes de LV de 30 élèves ou plus, suppri- mer les rares dédoublements en sciences ou technologie, ou multiplier les regroupements antipédagogiques en LV. Hors ZEP, les collèges

n’ont aucune marge de manœuvre pour aider les élèves en difficulté.

Comment, alors, permettre aux élèves qui ne partagent pas les implicites de la culture sco- laire de se confronter aux apprentissages et aux savoirs ?

LES DANGERS DE L’INDIVIDUALISATION ET DE L’ADAPTATION AU LOCAL

Les promoteurs du socle ne s’en soucient guère : ils visent à instaurer une école à plusieurs vitesses où chaque élève est rendu comptable de son destin. Là où ils sont mis en place, sans moyens ni formation spécifique des ensei- gnants, les PPRE enferment les élèves en grande difficulté dans des micro-tâches qui les éloi- gnent du sens des apprentissages scolaires : l’aide n’est plus pensée au sein de la classe mais externalisée vers des enseignants ou assistants d’éducation aux pratiques diverses qui n’ont pas les moyens de se concerter.

La même logique est à l’œuvre dans l’accom- pagnement éducatif où l’aide est renvoyée au hors temps scolaire. L’« aide aux devoirs et aux leçons » comprend des activités qui peuvent entrer en concurrence avec les enseignements que les DHG indigentes ne permettent pas d’as- surer dans de bonnes conditions. Il en est de même pour les pratiques artistiques et sportives.

Il convient donc de rester très vigilants pour empêcher toute dérive... d’autant que l’article 34 de la loi Fillon encourage l’expérimentation pédagogique tous azimuts. Laisser une marge d’autonomie aux établissements pour mieux répondre aux besoins spécifiques des élèves est une chose, mais les autoriser, dans un contexte de pénurie de moyens, à s’affranchir des règles nationales est totalement inacceptable.

Les menaces sont d’autant plus réelles que l’ar-

ticle 36 impose à tous les établissements de conclure avec l’autorité académique un contrat d’objectifs, assorti d’indicateurs chiffrés très précis, qui fait disparaître la norme au profit d’un pilotage local par objectifs (variables selon le « public » d’élèves, les moyens disponibles et les injonctions de la hiérarchie) avec obligation de résultats. Dans les collèges à recrutement populaire, « l’objectif cible » du socle risque d’entraîner une adaptation locale des pro- grammes ou des horaires, voire le sacrifice de certaines disciplines. Certains indicateurs (réduire de x % les taux de conseils de disci- pline, de punitions scolaires...) induisent déjà des consignes contestables de chefs d’établisse- ment, sans prise en compte des problèmes réels ! Après la mascarade de la note de vie sco- laire, et celle de la validation du B2i et du niveau A2 en LV à la session 2008 du brevet, on imagine aisément ce que l’évaluation des élèves par compétences donnera dans un tel contexte quand il faudra respecter tous les indicateurs imposés (% de réussite au brevet, par exemple).

UNE REMISE EN CAUSE DE NOS MÉTIERS

Feignant d’ignorer ce qui se pratique déjà dans les établissements, le ministre a vanté en sep- tembre dernier les vertus d’un « Code des règles de vie scolaire » qui allait rapidement nous per- mettre d’enseigner « dans un cadre serein », et ce malgré les suppressions massives de postes ! Il invente aujourd’hui les « médiateurs de réussite scolaire », non qualifiés, précaires et mal rému- nérés qui devraient par magie ramener dans les classes les élèves absentéistes. C’est à la fois nier les mécanismes sociaux et scolaires à l’œuvre dans l’échec et le décrochage, et les missions spécifiques des CPE, et des assistantes sociales ! Quant aux CO-Psy, tous les projets visent à leur retirer le titre de psychologue et à confier une partie de leurs missions aux enseignants ! On le voit bien, tous les signaux sont au rouge dans les collèges ! Il est plus qu’urgent d’im- poser, par la mobilisation, un véritable chan- gement de la politique éducative de ce gou-

vernement ! Monique Daune

(1) Voir L’US Magsupplément à L’USn° 671.

COLLÈGE : SIGNAUX AU ROUGE

Éclipsée cette année par la réforme du lycée et la « mastérisation »,

la question du collège est loin d’être réglée par la loi Fillon et celles qui l’ont suivie, bien au contraire.

ZEP

Loin de répondre aux enjeux, la fausse relance des ZEP en 2006 a renoncé à donner aux enseignants les moyens d’offrir des perspectives ambitieuses aux élèves de milieu populaire ; la logique territoriale est circonscrite à une poignée d’établissements, où les exigences seraient moindres, pour privilégier la notion d’individus et autoriser les plus « méritants » à rejoindre les élites. Pour la plupart des élèves, l’ambition se réduit au mieux à l’acquisition du socle commun, présenté comme seul « objectif cible ».

Les « réseaux ambition réussite » font ainsi l’objet d’une forte déréglementation

(organisation des enseignements, multiplication des intervenants pour une même discipline, personnels soumis à des injonctions hiérarchiques fortes et démobilisés par la dénaturation de leurs métiers) ; les « réseaux de réussite scolaire » doivent, eux, progressivement perdre leur classement, et les moyens

supplémentaires que celui-ci justifiait !

Livret de compétences

L’expérimentation du livret de compétences l’an dernier a mis en évidence les problèmes que pose l’évaluation de microcompétences.

L’entrée en vigueur de ce livret, impossible à la rentrée 2008, semble programmée à la rentrée prochaine tout comme l’évaluation, sans compensation possible, de tous les piliers du socle à la session 2010 ! L’évaluation de « l’histoire des arts » (qui risque de décentrer l’éducation musicale, les arts plastiques et l’histoire vers l’enseignement du patrimoine, en lien avec le socle commun), est également programmée à cette date.

©DR

BILLET D ’ HUMEUR

André Santini vient encore une fois de reprendre l’antienne selon laquelle

« la fonction publique n’est pas faite pour résorber le chômage ».

Il est scandaleux de voir l’État en tant qu’employeur esquiver ses res- ponsabilités en matière de lutte contre le chômage alors même qu’il développe le recours aux emplois précaires pour faire face aux besoins.

Il est aussi lamentable que le gouvernement continue à considérer la fonc- tion publique d’abord comme un coût insupportable en oubliant qu’elle est un investissement, au moment même où la crise renforce la nécessité de services publics présents partout et d’investissements d’ampleur en matière d’éducation, de formation, de recherche, de santé...

Décidément, face à la gravité de la situation et à la force des attentes de la population, le gouvernement préfère s’accrocher à ses dogmes plutôt que de répondre aux besoins du pays. Anne Féray Lundi 16 février, professeurs, étudiants et personnalités se sont livrés à un

exercice peu commun : une séance de lecture en plein air, devant le Panthéon, pour protester contre les réformes des universités. Et le livre n’était pas sans symbole : La Princesse de Clèves. En déplacement à Lyon en février 2006, le futur président de la République s’était étonné que ce roman soit au programme du concours d’attaché d’administration : « Je ne sais pas

©Clément Martin

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RÉACTIONS SYNDICALES

Lille

L’académie de Lille subit de nouveau 376 suppressions de postes. Et alors que les remplacements ne sont plus assurés, ou difficilement, il faudra retirer en plus

de 100 à 200 postes de TZR. Les lycées, et surtout les lycées technologiques, sont les principales victimes : plus de 300 postes disparaissent pour 90 lycées, une dizaine perdant au moins 9 postes.

Malgré la reprise démographique, les collèges sont également touchés, soit en raison de la suppression de la carte scolaire, soit parce que les créations sont loin de correspondre aux besoins (il faut 45 élèves en plus dans le Pas- de-Calais et 85 dans le Nord pour créer un poste, alors qu’il en suffit de 9 en moins pour en supprimer un !). Partout la mobilisation se met en place avec le soutien des parents et des élus : occupations nocturnes, rassemblements, grèves locales, boycotts des CA et grève académique le 16 février.

Le mois de mars sera chaud dans le Nord !

60% La politique économique du gouvernement est jugée « mauvaise » par 60 % des

Français, selon une étude BVA pour BPI-Les Echos- France Info.

57% de

Français estiment que les mesures prises par Nicolas Sarkozy pour lutter contre la crise

« ne vont pas dans le bon sens », contre 38 % jugeant au contraire qu’elles « vont dans le bon sens » selon la même étude.

Académie de Strasbourg :

les lycées alsaciens dans l’action

Les lycées de l’académie sont durement touchés par la politique budgétaire et les réactions ne se font pas attendre : au lycée Schuré de Barr (67), les enseignants ont fait grève à 95 % et ils ont manifesté, avec élèves et parents, pour

protester contre la fermeture de l’option STG.

Ailleurs, les CA votent des motions (lycée Marie-Curie de Strasbourg) pour dénoncer la fermeture de deux divisions ; à Bischeim (67), au lycée Marc-Bloch, une entrevue est prévue avec le recteur pour contester la suppression de trois classes ; le lycée de Bouxwiller (67) interpelle les élus pour alerter contre la perte d’heures d’enseignement en LV, ainsi que le lycée Scwendi d’Ingersheim (68) à qui l’on supprime la seule Seconde GT du lycée...

Diversité dans les types d’action, mais un même objectif : refuser les suppressions.

P O U R L’ E M P LO I , L E S S A L A I R E S , L E S S E R V I C E S P U B L I C S

P R I V É - P U B L I C : D A N S L’ AC T I O N L E 1 9 M A R S

refuse de discuter sur le fond des réformes néces- saires, maintient son discours sur le fait que les suppressions d’emplois n’auront aucun effet sur la qualité de l’enseignement ; privilégie l’embauche de personnels précaires.

Des actions se poursuivent dans les académies et les établissements pen- dant la période des congés par zones ; avec les parents, les personnels font le constat de la dégradation des condi- tions de la rentrée 2009 et font parve- nir de nombreuses motions de protes- tation.

Le 18 février, le Président a gardé la même ligne, privilégiant une relance par l’investissement, la poursuite de réformes contestées. Pour tous, sala- riés du public comme du privé, les mesures annoncées ne font pas le compte. Elles montrent cependant que la mobilisation commence à payer. Il est nécessaire d’accentuer la pression et de répondre massivement présents le 19 mars. ■ Frédérique Rolet

Après le succès de la mobilisation du 29 janvier, les déclarations très décevantes du président de la République le 5 février ont conduit les organisations syndicales à décider d’une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 19 mars prochain.

Le 18 février Nicolas Sarkozy annonçait une nouvelle série de mesures destinées aux Français touchés par la crise, chiffrées à 2,6 milliards d’euros, à l’issue d’un sommet social bouleversé par la dégradation de la situation en Guadeloupe. Ces annonces ont

été jugées insuffisantes par les syndicats avec notamment l’absence de mesures sur les salaires et le refus de revenir sur les suppressions d’emploi public. La journée d’action prévue le 19 mars reste plus que jamais d’actualité.

A

près l’allocution télévisée de N. Sarkozy du 5 février, les organisations syndicales se sont réunies le 9 février. Aucune des huit organisations(1)n’a considéré que l’interven- tion du Président pouvait constituer une réponse à la hauteur de la mobilisation du 29 janvier.

AU PLAN INTERPROFESSIONNEL

La FSU a souligné le fait que les pistes avan- cées n’auraient aucun effet immédiat, que sur les dossiers urgents de l’augmentation du SMIC, des postes de fonctionnaires, le gouvernement opposait un refus tandis que le patronat, lui, esquivait les questions rele- vant de sa responsabilité, sauf à jouer la pro- vocation en demandant un assouplissement accru des règles de licenciement ! Elle a consi- déré que ces non-réponses aux attentes sociales devaient conduire les organisations syndicales à exercer de nouvelles pressions dans le cadre unitaire des huit.

Ces analyses furent largement partagées par l’ensemble des organisations, le débat faisant également avancer l’idée que le ren- dez-vous fixé le 18 février aux partenaires sociaux devait être lu comme le fruit du rap- port de force créé et considéré dans toute son importance.

À partir de là, deux positions sont apparues, une majorité d’organisations plaidant pour sortir de la réunion avec une nouvelle date d’action, la CFDT, la CFTC et l’UNSA étant plu- tôt favorables à annoncer une décision immé-

diatement après le 18 février mais se décla- rant prêts à se ranger à l’avis majoritaire. Après une courte discussion sur la modalité de l’ac- tion (journée en semaine ou journée de mani- festations un week-end), la date du jeudi 19 mars a émergé, compte tenu du calendrier scolaire et du temps nécessaire à une nou- velle mobilisation d’ampleur ; la période inter- médiaire devant s’accompagner du dévelop- pement d’actions sectorielles ou locales.

DANS L’ÉDUCATION ET LA FONCTION PUBLIQUE

Les réunions successives des fédérations de fonctionnaires et des fédérations de l’éduca- tion tenues le 12 février ont confirmé les ana- lyses faites par les confédérations sur l’écart entre les propos tenus par le président de la République et les exigences portées par la mobi- lisation du 29 janvier.

Le discours récurrent sur le « poids » des fonc- tionnaires, le déni de l’utilité de la fonction publique dans la cohésion sociale, le maintien des suppressions de postes notamment dans l’éducation, celui des reformes contestées, le refus de considérer la question des salaires des fonctionnaires constituent autant de raisons fortes de poursuivre et amplifier l’action. C’est pourquoi des appels spécifiques ont émané des fédérations de la fonction publique comme de l’éducation, appelant à poursuivre les actions engagées et à assurer pleinement la réussite de la journée du 19 mars 2009.

Frédérique Rolet (1) CGT, CFDT, FO, FSU, UNSA, Solidaires, CGC et CFTC.

Des mesures globalement insuffisantes malgré quelques avancées : tel est le senti- ment général exprimé le 18 février 2009 par les organisations syndicales . Tous dénon- cent le refus du patronat lors du sommet social de débattre de la répartition des profits dans les entreprises. CGT, CFDT, FO, FSU, UNSA, Solidaires, CGC et CFTC ont d’ores et déjà prévu de se rencontrer lundi 23 février pour tirer les enseignements du « sommet social» et appellent à une large mobilisation lors de la journée d’action prévue le 19 mars prochain.

MESURES GOUVERNEMENTALES : LOIN DU COMPTE

L

e président de la République s’est exprimé le 5 février puis le 18 février à l’issue d’un sommet social réuni sous la pression du rapport de force créé le 29 janvier. Y étaient conviées la CGT, la CFDT, FO, la CGC et la CFTC. Coté fonction publique, Éric Woerth recevra les fédérations de fonctionnaires dans le cadre de réunions bilatérales. Pour la FSU, le rendez-vous est prévu vendredi prochain.

5 FÉVRIER : LE REFUS DE RÉPONDRE AUX EXIGENCES DU MOUVEMENT SOCIAL

Lors de sa longue intervention télévisée du 5 février, Nicolas Sarkozy a écarté tout changement de poli- tique en matière d’emploi public, caricaturant la réa- lité, en affirmant par exemple que l’emploi public nui- sait à l’emploi privé. Il a exclu implicitement les fonctionnaires de toute perspective de progression de leur pouvoir d’achat. S’agissant des enseignants, il n’a laissé entrevoir pour 2010 qu’une revalorisation des débuts de carrière. L’annonce de la suppression en 2010 de la taxe professionnelle (8 milliards d’euros d’exonération pour les entreprises), qui contribue pour plus du tiers au financement des collectivités territoriales, a été faite sans que soit avancée de solu- tion de rechange, laissant craindre que ce finance- ment ne soit renvoyé sur l’impôt local. Tous les syn- dicats ont considéré qu’avec cette allocution les principales attentes et revendications portées par le mouvement social restaient sans réponse.

FIN DE NON-RECEVOIR SUR L’EMPLOI PUBLIC CONFIRMÉE LE 18 FÉVRIER

Nicolas Sarkozy confirmait, le 18, le refus de revenir sur les suppressions d’emplois de fonctionnaires. Il réaffirmait également que les réformes « doivent continuer » citant à ce sujet l’hôpital, le lycée, l’Uni- versité et la recherche. À l’adresse des fonction- naires, le chef de l’État « n’oublie pas bien sûr ceux [...] qui exercent un métier qui est devenu plus dif- ficile et qui, s’ils ne sont pas menacés par le chômage, ont des conditions de travail qui se sont dégradées au cours des dernières années, [et] des rémunéra- tions souvent trop basses ». Il pointe en particulier la fonction publique hospitalière et les enseignants.

Mais se garde bien d’être plus précis sur une éven- tuelle revalorisation pour tous.

PAS D’AUGMENTATION DU SMIC NI DE REMISE EN CAUSE DU « PAQUET FISCAL »

Le 18 comme le 5, le Président a répondu par la négative à l’exigence d’augmentation du SMIC et de négociations sur les salaires. Seront supprimés les deux acomptes de l’impôt sur le revenu au titre de 2008 pour les foyers fiscaux dans la première tranche d’imposition, ce qui concernerait 3 à 4 millions de foyers sur 19 millions de foyers payant l’impôt, pour un gain moyen de 200 euros selon le chef de l’État.

Cette mesure, qui affaiblit le seul impôt un tant soit peu redistributif du système fiscal français, écarte de fait les 17 millions de foyers non imposables. Elle représente 1 milliard d’euros de recettes en moins

pour l’État (sur les 60 milliards que rapporte cet impôt).

Ce chiffre est à mettre au regard des 13 à 14 milliards de manque à gagner chaque année pour l’État avec le paquet fiscal (bouclier fiscal, défiscalisation des heures supplémentaires, impôt sur la fortune et baisse des droits de succession) qui n’est pas remis en cause.

Une prime de 150 euros sera versée à trois millions de familles percevant l’allocation de rentrée scolaire, et des

«bons d’achat de services à la personne», d’une valeur de 200 euros, à des personnes à faibles revenus.

2,6 MILLIARDS D’EUROS POUR L’EMPLOI ET LA FORMATION

N. Sarkozy a annoncé la création d’un fonds d’inves- tissement social doté de 2,5 à 3 milliards d’euros qui

«permettra de coordonner les efforts en matière d’em- ploi et de formation professionnelle», et de « consoli- der différentes sources de financements, qu’elles vien- nent de l’État (pour 50 %) ou des partenaires sociaux ».

Ce fonds piloté par une cellule de veille, associant les différentes parties, État et partenaires, sera utilisé pour:

– le recours à l’activité partielle (indemnisation, for- mation) ; il s’agit notamment de porter l’indemni- sation à 75 % du salaire brut ;

– le versement d’une prime forfaitaire de 500 euros pour l’année à venir en faveur des travailleurs pré- caires n’ayant pas acquis suffisamment de droits à l’assurance chômage pour être indemnisés ; – le renforcement de l’accompagnement des salariés licenciés économiques, la formation des deman- deurs d’emploi et le maintien de leur indemnisa- tion lorsque les chômeurs suivent des formations longues ; les aides aux créateurs d’entreprise ; le ren- forcement des dispositifs d’alternance (notamment contrat de professionnalisation), les programmes de formation pour les jeunes sortis sans qualification du système scolaire...

Le président de la République a été contraint d’ou- vrir le débat sur le nécessaire partage des richesses, au grand dam de la présidente du MEDEF. Il faudra pousser les feux pour que cette annonce ne tombe pas aux oubliettes.

Au final, des mesures, prises sous la pression du mouvement social, mais limitées, ciblées sur quelques situations difficiles ou sur les ménages modestes, mais aucune décision d’ampleur qui per- mette une relance de l’économie.

Claudie Martens

ANTILLES : MOUVEMENT POPULAIRE

GUADELOUPE: 5

e

semaine

Le mouvement social s’est amplifié jusqu’à avoir une audience nationale. Le SNES, avec la FSU, et au-delà de différences sur les revendications éducatives et pour l’emploi, a adhéré et s’est impliqué dans ce mou- vement caractérisé par le calme des manifestants et de la population: les revendications portant sur la hausse des salaires, la diminution de la précarité, la baisse des prix, la priorité à l’éducation et la formation doivent obtenir des réponses positives et immé- diates. Serions-nous l’avant-garde d’un mouvement d’ampleur nationale? Très rapidement dépassés par les évènements, les politiques locaux font des pro- positions pour éviter d’être sujets à la vindicte popu- laire. Lundi 16 février des barrages sont érigés, les gen- darmes changent de ton: 5 blessés avec quelques jours d’ITT et 40 arrestations. Mardi dans la nuit un membre du LKP est tué aux abords d’un barrage. La situation devient encore plus explosive.

Refusant toute tentative de répression et toute vio- lence, le SNES a mis en garde les pouvoirs publics contre la tentation du pourrissement et les a appelés à mesurer l’ampleur de la mobilisation. Après le som- met social du 18 février et la rencontre de Sarkozy avec les parlementaires guadeloupéens, le calme est revenu et les négociations ont repris en fin de semaine.

Le gouvernement devrait maintenant travailler à mettre en œuvre des propositions à la hauteur des attentes de nos concitoyens. Il est vraiment urgent d’agir!

Ulysse Creantor, secrétaire académique SNES, le 20 février

MARTINIQUE: 20 000 personnes dans les rues de Fort-de-France

Samedi 21 février 2009, 17ejour de grève générale.

Pénurie de tout, files d’attente partout dès lors qu’une station ou un magasin est ouvert.

Pour le SNES, une politique ambitieuse en matière d’éducation contribuera à sortir l’île de son marasme économique et social. Ainsi il faudrait, par exemple, raser et reconstruire tous les établissements devenus dangereux après le séisme ou par leur vétusté, et la seule prise en compte de nos difficultés structurelles et économiques serait génératrice d’emplois et de hausse du niveau de réussite des élèves.

Commençons par refuser ces 109 suppressions de postes dictées de Paris : les résultats d’ensemble de l’académie nécessitent au contraire une aide massive pour remettre en selle notre pays au lieu d’aligner nos ratios sur ceux de l’Hexagone. Nous entendons enga- ger la lutte sur ces points clés :

– aucune suppression de poste ; – aucune privatisation des services ;

– concours réservés et 3evoie pour les non-titulaires ; –plus de personnels de surveillance, d’administration, et d’encadrement dans les EPLE ;

– refus des heures supplémentaires.

Au cœur des difficultés socio-économiques que connaît la Martinique, nous devons relever le défi d’une éducation de qualité malgré le contexte ultra- libéral qui pousse les collectivités et l’État à se désen- gager. Puisse cette révolution populaire remettre les pendules à l’heure citoyenne !

Yvon Joseph-Henri,secrétaire académique SNES, le 20 février Préparé et mené, dans les deux cas, par un large collectif, le mouvement social contre la vie chère et pour l’emploi qui se développe depuis plus d’un mois dans les Antilles est exemplaire dans son déroulement, ses revendications... et le refus gouvernemental d’en mesurer la profondeur. Des mobilisations sans défaillance, malgré les difficultés quotidiennes liées aux blocages, témoignent d’une assise populaire.

O

bstinément et constamment le SNES alerte les pouvoirs publics sur la nécessité de revaloriser les métiers de l’éducation. À l’oc- casion de la campagne des élections prési- dentielles, nous avons porté le dossier ; lors de son accession à la présidence, Nicolas Sarkozy en a fait un engagement.

Depuis, mises à part des mesures ponctuelles et ciblées comme la prime d’entrée dans le métier, le dossier n’a pas avancé. Or, l’immense majorité des personnels de l’éducation jugent leur profession dévalorisée, consta- tent une baisse de leur pouvoir d’achat et un décrochage par rapport à d’autres professions à niveau de qualification équivalent.

L’élévation du niveau de recrutement des enseignants, tant pour des raisons de maîtrise des composantes du métier que de revalorisation, est une revendication du SNES. Les conditions dans lesquelles le ministère de l’Éducation nationale entend conduire aujourd’hui le processus de mas- térisation sont inacceptables et le SNES demande le maintien pour 2010 des concours actuels et le temps de concertation nécessaire à une réforme pesant bien toute la complexité de la question. Cependant, cela n’exonère pas le ministre de donner enfin le signal que s’ouvre le dossier de la revalorisation pour l’ensemble des corps. Celle-ci doit permettre une

amélioration substantielle des conditions de rémunération et de service de tous les personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation du second degré. Pour cela, il s’agit de discuter rapidement d’une démarche enclenchant une dynamique et s’inscrivant dans le cadre d’une pro- grammation, avec des mesures immédiates. Le SNES a fermement rappelé à Xavier Darcos les promesses faites et a obtenu quelques premières réponses. Le ministère de l’Éducation nationale a proposé un calendrier et une démarche pour enfin introduire les discussions sur la revalorisation, en ciblant quelques grandes thématiques : les débuts de carrière, les évolutions du métier (formations, missions, seconde carrière, diversification des conditions d’exercice du métier, notamment par l’accompagnement des néo-titulaires), les différentes étapes et les fins de carrières.

Dans la continuité des actions déjà menées, plus la mobilisation et les pres- sions seront fortes, plus nous parviendrons à faire reculer les contraintes budgétaires et imposer un plan de revalorisation qui concerne bien toutes nos professions, qui permette des mesures de rattrapage en matière de rémunération et de carrière, une amélioration de nos condi- tions de travail, une reconnaissance des tâches effectuées. C’est en s’ap- puyant sur ces exigences de la profession que le SNES entend entrer dans les discussions que devrait conduire prochainement le ministère de

l’Éducation nationale. ■ F. R.

DU NOUVEAU ?

Plus d’un trentaine d’enseignants, soutenus par les parents et le maire de Barr, ont passé la nuit dans leur lycée pour protester contre la suppression de l’option gestion.

Plus d’un trentaine d’enseignants, soutenus par les parents et le maire de Barr, ont passé la nuit dans leur lycée pour protester contre la suppression de l’option gestion.

www.snes.edu

Disponible sur le site :

L’appel interprofessionnel

L’appel des fédérations de fonctionnaires

L’appel des fédérations de l’éducation

©AFP / Miguel Medina

19 MARS DANS L’UNITÉ !

29 janvier 2,5 millions ! Suite de la page 1

« Au bout du petit matin bourgeonnant d’anses frêles les Antilles qui ont faim [...]

« ... et dans cette ville inerte, cette foule à côté de son cri de faim, de misère, de révolte, de haine, cette foule si étrangement bavarde et muette. »

Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, p. 9. Présence Africaine. Poésie.

DR DR ©AFP / Miguel Medina

Gérard Aschieri

Les mesures annoncées «sont loin de ce qui est nécessaire pour faire face à la crise. Les jeunes qui n’ont travaillé que deux mois toucheront une prime mais cela ne fait pas une politique pour la jeunesse ». « Aucune mesure annoncée n’engage le patronat, on ne leur demande rien, il n’y a que des déclarations de principe, ren- voyées à on ne sait quand et qui restent extrê- mement vagues. »

Bernard Thibault

Au total, le montant des mesures annoncées «avoisine les 2,6 milliards d’euros ». Or, si on ramène cette somme « aux 8 milliards d’exonération de la taxe professionnelle, la balle n’est toujours pas à notre avantage »... « il va falloir pousser plus fort pour obtenir des mesures qui prennent en compte les besoins des salariés ».

François Chérèque

« Les annonces d’aujourd’hui montrent que les syndicats ont obtenu un début d’inflexion de sa politique. » La CFDT se félicite de « la création du fonds d’in- vestissement social et des aides financières aux familles modestes », mais regrette que ces

mesures « ne soient pas à la hauteur de la situa- tion que vivent les salariés ». « L’action syndicale commence à payer, ce qui nous engage à main- tenir nos propositions et à maintenir la pres- sion sur le gouvernement et le patronat. »

Jean-Claude Mailly

« Il y a quelques éléments qui bougent, sur le chômage partiel ou sur la formation professionnelle » mais FO dénonce une « fin de non-recevoir sur les salaires ».

Alain Olive

« On est dans l’ensemble déçu, le sentiment est très mitigé », même si « je me réjouis de la création d’un fonds de for- mation et d’une bonne nouvelle sur l’indemni- sation du chômage partiel ».

Les propositions de Nicolas Sar- kozy ne répondent pas aux

«urgences sociales» et le sommet social aura « accouché d’une souris ». « L’indem- nisation du chômage partiel, qui passerait à 75 % du salaire brut, reste très insuffisante : la grande majorité des salariés concernés continueront à perdre 200 à 300 euros par mois sur des salaires au Smic ou juste au-dessus. »

(5)

Pouvoir d’achat

La crise se traduit sur l’évolution des prix. L’indice INSEE a connu en 2008 une évolution atypique, passant par un pic en juin puis connaissant une décroissance.

La traduction globale chiffrée est marquée par un décalage important entre l’évolution des prix en niveau de décembre 2007 à décembre 2008 (+ 1 %) et celle qui est mesurée en moyenne (+ 2,8 %).

La décroissance pourrait se poursuivre au début de l’année 2009, amplifiée par les soldes du mois de janvier.

Le gouvernement avance l’idée que les mesures salariales pour 2009, + 0,5 % en juillet et + 0,3 % en octobre, conduiraient à une augmentation du pouvoir d’achat des fonctionnaires.

C’est passer un peu vite sur les pertes des dernières années, nier les sommets atteints en juin 2008 auxquels les ménages ont bien été confrontés, et négliger l’effet d’une augmentation du pouvoir d’achat des salariés et des retraités pour agir contre la crise.

La FSU exige des négociations salariales immédiates.

« Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres »

DIDEROT

ORIENTATION

NOUVELLES ATTAQUES ?

A

près la publication du rapport du COE prévoyant, entre autres, de donner une formation en psy- chologie aux enseignants tout en supprimant la qualification de psychologue aux CO-Psy, les grandes manœuvres reprennent du côté interministériel. Le délégué interministériel à l’orientation annonce la sor- tie d’une circulaire interministérielle concernant l’orientation tout au long de la vie début mars. Celle- ci devrait comporter des recommandations pour coordonner les différentes structures (EN, missions locales, pôle emploi), établir une « traçabilité des décrocheurs » et désenclaver l’orientation. Com- ment ? Deux scénarios pourraient être envisagés : soit la nomination de « conseillers des métiers » char- gés de l’information sur les métiers, les débouchés et les filières; soit la transformation du recrutement et du statut des actuels CO-Psy. Le DIO n’a pas caché que cette deuxième proposition avait sa préférence.

Peu importe que les lycéens demandent davantage d’entretiens avec les CO-Psy et critiquent la mise en place de la plateforme téléphonique. Peu importe que les travaux de recherche montrent les liens entre projets d’avenir, développement de la personnalité et aspirations scolaires. Ce gouvernement s’enferre dans des réformes technocratiques qui ne répon- dent pas aux besoins de la jeunesse. Va-t-on décou- vrir cette circulaire au BOcomme tant d’autres? Que vont devenir les CIO quand le DIO ne cesse de van- ter les mérites des cités des métiers? Les CO-Psy et les directeurs de CIO en ont assez du contournement des organisations syndicales. Ils ne se laisseront pas réduire à l’impuissance par cette casse organisée du métier et du service. Assez de réformes à marche forcée, il faut ouvrir d’urgence des négociations!

Catherine Remermier

NOTATION ADMINISTRATIVE 2009

CPGE MOUVEMENT SPÉCIFIQUE

L

es groupes de travail du mouvement spécifique CPGE se sont tenus les 3 et 4 février derniers, il y a eu 3671 demandes et environ 380 postes vacants.

Un premier projet de mouvement a été présenté aux organisations syndicales par l’inspection géné- rale. Le SNES a souligné que cette réunion se tenait beaucoup trop tôt, aboutissant ainsi à des projets incomplets, qu’il faudra préciser lors de la commission paritaire du 10 mars. Nous avons évoqué tous les pro- blèmes liés au dépôt de la candidature sur I-Prof et l’imprécision de SIAM sur les postes déclarés vacants.

Dans ce contexte, le CV et la lettre de motivation sont très importants, on peut en particulier y for- muler des vœux sur les types de classes souhaités, mais l’IG émet un avis défavorable lorsque les dossiers sont incomplets. Nous avons envoyé par courriel personnalisé les premiers résultats officieux à tous les syndiqués et à tous les collègues qui nous avaient adressé une fiche syndicale, cette fiche nous ayant per- mis de défendre leur dossier en séance. Des infor- mations générales, des éléments statistiques, les cri- tères de l’inspection générale par discipline sont actualisés régulièrement sur le site du SNES, rubrique mutations. Jean-Hervé Cohen, Alain Rouy, Muriel Dujardin, Gérard Gorson, Sylvain Guillaume Commissaires paritaires CPGE du SNES

La notation administrative est arrêtée chaque année scolaire par le recteur, sur proposition du chef d’établissement, sauf pour les chaires supérieures qui dépendent du ministre.

M É T I E R S , C A R R I È R E S

D

ans la plupart des académies, la campagne de notation administrative se met en place dans les établissements. Le chef d’établissement doit éta- blir une proposition de note en cohérence avec son appréciation générale qui la fonde et sa façon d’éva- luer les trois « pavés » (ponctualité/assiduité; acti- vité/efficacité; autorité/rayonnement). Pour les cer- tifiés et les agrégés, il s’agit d’une note chiffrée sur 40, d’une note sur 100 pour les AE, sur 20 pour les PEGC et les CPE. Cette proposition doit s’inscrire sauf exception dans une grille de notation qui dépend de l’échelon et de la catégorie (voir le mémento de S1 sur le site du SNES : www.snes.eduou le supplé- ment « carrières » à L’USn° 676 du 22 décembre 2008 et, pour les agrégés, le tableau des moyennes péréquées 2008. Il est utile de se reporter aussi aux circulaires rectorales annuelles de notation).

Tous les personnels sont notés, y compris ceux qui n’auront exercé que pendant une courte période (congé de longue maladie, de maternité, congé parental débutant après la rentrée scolaire).

Dans son appréciation comme dans sa notation, le chef d’établissement ne doit en aucun cas tenir compte des opinions, activités syndicales, activités dans le cadre d’un mandat électif ni des absences pour congés (maladie, maternité...). L’état de santé ne peut non plus être invoqué. La notation admi- nistrative vise à apprécier « la manière de servir ».

Il est nécessaire de rappeler que le chef d’établis- sement n’a en aucune façon à porter appréciation sur la pratique pédagogique de l’enseignant, qu’il ne peut sanctionner dans leur notation les CPE qui refusent de sortir de leurs missions (intégration forcée dans « l’équipe administrative ») ou de la réglementation (référentiels de compétences, entretiens d’évaluation...).

La notation administrative des TZR est de la res- ponsabilité du chef d’établissement de rattache- ment. Cependant, il doit impérativement prendre

contact avec le (ou les) chef(s) d’établissement dans lesquels les remplacements sont effectués. On ne saurait tolérer que l’exercice comme TZR se tra- duise par des retards de notation sous prétexte de méconnaissance de la « manière de servir » de la part du notateur.

La notation a une influence décisive sur la car- rière puisqu’elle fonde le rythme d’avancement de chacun (grand choix, choix, ancienneté). L’écart de rémunération est considérable entre deux carrières, l’une parcourue au grand choix et l’autre à l’an- cienneté. Chacun doit donc veiller attentivement à cette opération et ne pas négliger d’utiliser toutes les voies de recours possibles.

CONTESTER SA NOTE

Il ne faut pas hésiter à contester une note ou une appréciation. Comme motifs de contestation, on peut citer l’incohérence entre une appréciation satisfaisante et une notation faible ou qui stagne (voir les grilles de référence), notamment après un changement d’échelon ou un changement de corps. Il ne faut pas hésiter non plus à demander la révision des appréciations contestables, y com- pris les pavésmais c’est toujours la note chiffrée qui doit être contestée.

•Dès communication de la proposition, il faut essayer de résoudre les difficultés par le dialogue avec le chef d’établissement. L’efficacité est d’autant plus garantie que la prise en charge de ces questions est collective. Il est possible de se faire accompagner par un représentant de la section locale du SNES.

Si le désaccord persiste, il ne faut pas hésiter à contester sa notation auprès du recteur. La contes- tation argumentée s’effectue par la voie hiérarchique.

Toutes les contestations sont soumises à la CAPA avant décision du recteur : contacter la section aca- démique du SNES pour se faire conseiller et, en tout état de cause, lui faire parvenir le double de la contes- tation accompagné de tous les éléments nécessaires pour suivi par les élu(e)s SNES en CAPA. C’est l’étude exhaustive des dossiers mais aussi la connaissance de la réalité concrète de chaque établissement (notam- ment par les informations que donnent les sections locales du SNES) qui permettront aux élu(e)s de défendre efficacement les collègues.

Fabrice Giovanazzi, Nicole Sergent N.B. :La signature de la feuille de notation ne signifie pas qu’on en accepte le contenu mais seulement qu’on en a pris connaissance.

C’est en fait une garantie de transparence. De la même façon, tout document complémentaire transmis au recteur par le chef d’établissement pour éclairer sa proposition doit être porté à la connaissance du collègue concerné.

Notation pédagogique des agrégés : attention !

Le ministère a modifié de manière brutale et unilatérale les arrêtés annuels de notation en cours de transmission dans les académies. La date d’inspection ne figure plus et la note pédagogique est donc réputée avoir été réexaminée ! Le ministère se prémunit ainsi contre les recours contentieux et les condamnations qu’il subit. Au détour d’une formule qui semble anodine et reprend les termes du statut, tous les retards d’inspection sont donc balayés d’un trait de plumemais les notes sont, sauf exception, pourtant bien restées les mêmes ! Le ministère a cependant oublié un élément majeur du statut. En l’absence d’un rapport récent d’inspection, on recherchera donc vainement la communication de l’appréciation pédagogique portée par le collège des inspecteurs généraux et des éléments qui la fondent. L’article 9 du statut stipule pourtant :« cette note est arrêtée compte tenu d’une appréciation pédagogique portant sur la valeur de l’action éducative et de

l’enseignement donnés. L’appréciation pédagogique est communiquée immédiatement au professeur ».

Nous invitons donc les collègues à s’adresser sans délai au ministre (DGRH) pour contester cette notation effectuée sans communication de l’appréciation pédagogique (cf.www.snes.edu).

Il en va de la carrière de chacun ! Nicole Sergent

Commentaire du tableau : ces moyennes sont celles constatées après péréquation nationale et donnent l’état réel des notations et de l’utilisation de la grille pour l’année scolaire dernière.

2008 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Aix 34,32 34,70 35,38 36,61 37,95 38,93 39,49 39,84 39,95 39,98

Amiens 34,40 34,76 35,45 36,72 37,90 38,87 39,48 39,87 39,95 39,97 Besançon 34,46 34,76 35,73 36,75 38,08 39,11 39,68 39,90 39,97 39,99 Bordeaux 34,29 34,65 35,60 36,85 37,94 38,91 39,52 39,84 39,97 39,98

Caen 34,28 35,16 35,33 36,99 38,16 39 39,45 39,84 39,96 39,98

Clermont-Ferrand 34,11 34,57 35,42 36,89 38,10 38,93 39,68 39,85 39,99 39,99

Corse 35 34 36,86 38,83 39,84 40 40 40 40

Créteil 34,42 34,79 35,52 36,76 38,02 38,99 39,58 39,87 39,98 39,99 Dijon 34,24 34,85 35,64 36,85 38,03 38,98 39,51 39,85 39,95 39,91 Grenoble 34,23 34,86 35,74 36,95 37,99 38,90 39,59 39,87 39,97 39,99 Guadeloupe 35 34,68 35,62 36,78 37,94 38,99 39,52 39,81 39,92 39,97

Guyane 34,50 35,30 36,61 37,58 38,88 39,61 39,70 39,99 39,99

Lille 33,97 34,36 35,50 36,95 38,21 38,94 39,46 39,83 39,93 39,99

Limoges 35 35,17 35,87 37,11 38,12 39,13 39,59 39,83 39,94 39,98

Lyon 34,26 34,74 35,49 36,96 38,11 38,92 39,55 39,87 39,96 39,99

Martinique 34,97 35,07 36,53 38,21 38,83 39,49 39,84 39,96 39,98

Mayotte 35,75 36,70 37,95 39,04 39,56 39,84 39,96 39,95

Montpellier 34,57 34,66 35,67 36,92 38,08 38,99 39,60 39,85 39,96 39,99 Nancy-Metz 34,23 34,48 35,15 36,46 37,76 38,87 39,52 39,87 39,91 39,98

Nantes 34,31 34,72 35,45 37,04 38,10 38,97 39,67 39,98 39,99

Nice 34,55 35,01 35,72 36,88 38,11 39,12 39,65 39,89 39,95 39,99

Nouvelle-Calédonie 35 34,50 35,94 36,88 38,25 39,10 39,55 39,93 39,95 40 Orléans-Tours 34,47 34,94 35,81 36,94 38,27 39,12 39,66 39,90 39,98 39,99 Paris 34,12 34,55 34,99 36,68 37,91 38,88 39,39 39,82 39,94 39,98 Poitiers 34,50 35,10 35,77 36,90 38,11 39,12 39,70 39,93 39,96 39,99 Reims 34,37 34,73 35,45 36,82 38,16 38,94 39,58 39,87 39,97 39,99 Rennes 34,39 34,70 35,63 36,94 38,23 39,14 39,76 39,95 39,97 39,99

Réunion 34,40 35,64 36,67 37,99 38,90 39,40 39,75 39,97 39,99

Rouen 34,37 34,63 35,55 36,71 37,90 38,97 39,70 39,91 39,98 39,99 Strasbourg 34,37 34,27 35,42 36,67 38,01 39,14 39,68 39,85 39,97 39,98 Toulouse 34,43 34,77 35,62 36,78 38,06 38,95 39,62 39,89 39,97 39,99 Versailles 34,40 34,74 35,56 36,76 37,92 38,98 39,58 39,85 39,96 39,98 Moyenne nationale 34,33 34,73 35,51 36,80 38,03 38,98 39,58 39,86 39,96 39,98

Agrégés : moyennes académiques et nationales par échelon en 2008

Quel avenir pour les TZR dans l’académie de Dijon ?

Les conditions d’exercice des TZR sont encore dégradées par les décisions récentes du rectorat. Ainsi vient-il de décider d’élargir les zones de remplacement au niveau départemental pour toutes les disciplines.

Cela lui permet de récupérer 99 postes, grande vertu ! Pour mieux détourner les personnels du syndicat, il a aussi décidé de supprimer les groupes de travail d’affectation des TZR.

Ces dernières mesures ont ravivé notre colère et ont rassemblé les différents acteurs de l’École.

Depuis janvier, deux rassemblements ont eu lieu en plus de la grève du 29, des motions demandant l’annulation du projet sont votées dans les établissements, la PEEP s’est adressée au recteur affirmant sa désapprobation.

Le SNES a été reçu par deux fois au rectorat qui campe

sur ses positions. Nous aussi, la lutte continue ! ©D

R

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