HAL Id: jpa-00207399
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00207399
Submitted on 1 Jan 1973
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Effets isotopiques dans la formation de H- et D- par attachement dissociatif sur H2S, HDS, D2S et H2O,
HDO, D2O
M. Tronc, S. Goursaud, R. Azria, F. Fiquet-Fayard
To cite this version:
M. Tronc, S. Goursaud, R. Azria, F. Fiquet-Fayard. Effets isotopiques dans la formation de H- et D-
par attachement dissociatif sur H2S, HDS, D2S et H2O, HDO, D2O. Journal de Physique, 1973, 34
(5-6), pp.381-388. �10.1051/jphys:01973003405-6038100�. �jpa-00207399�
EFFETS ISOTOPIQUES DANS LA FORMATION DE H- ET D-
PAR ATTACHEMENT DISSOCIATIF
SUR H2S, HDS, D2S ET H2O, HDO, D2O
M.
TRONC(*),
S.GOURSAUD,
R. AZRIA et F.FIQUET-FAYARD
Laboratoire de Collisions
Electroniques (associé
auCNRS)
Université
Paris-Sud,
Centred’Orsay,
91405Orsay,
France(Reçu
le 1 er décembre1972)
Résumé. 2014 Nous avons mesuré les rapports des sections efficaces de formation des ions H- et D- au moyen d’un
spectromètre
de masse, au maximum dupic d’attachement,
dans H2S et seshomologues
deutérés à 5,35 eV, ainsi que dans H2O et seshomologues
deutérés à6,5
eV.Nous obtenons :
Ce
petit
effetisotopique
est dû à la faiblelargeur
moyenne d’autodétachement des états de l’ionnégatif
résonnant conduisant à H-.Nous mettons en évidence un nouvel effet
isotopique.
Cet effet est
interprété
en considérant la dissociation de l’ionnégatif
transitoire HDX- sur unesurface de
potentiel
àpoint
selle.Abstract. 2014 We measured the cross sections ratio for the H- and D- formation in H2S, in H2O and the
corresponding isotopes,
with a mass spectrometer.We obtained :
This
isotope
effect is a consequence of the small mean autoionizationwidth,
of thenegative
resonant ion state.
We observed a new isotope effect :
This effect is understood
by
the HDX-negative
ion dissociation on asaddle-point potential
surface.
Classification Physics Abstracts
13.31 1
1. Introduction. - La section efficace de formation d’un ion
négatif,
par attachement dissociatif àpartir
d’une molécule
diatomique
dans son niveau de vibra-tion
fondamental,
est donnéeapproximativement
par la théorie deBardsley [1]
et deO’Malley [2].
Cettesection efficace a été mise sous la forme d’un
produit
de deux facteurs :
où Oeap est la section efficace de formation de l’ion (*) Cet article constitue une partie de la thèse de Doctorat d’Etat de M. Tronc.
négatif
résonnant etexp( - p), appelé probabilité
desurvie, représente
laprobabilité qu’a
l’ionnégatif
transitoire d’atteindre le
point Re
d’intersection entre les courbes depotentiel
de la molécule dans son état fondamental et de l’ionnégatif.
La forme
explicite
del’éq. (1)
est :Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01973003405-6038100
382
où k est le nombre d’onde de l’électron incident k =
h-’(2 m,, E) 1/2
@Ro
distanced’équilibre
dans l’étatfondamental, RE
défini parYf(RE) = E, Yf - -
dVfldR
àRE, ro
est lalargeur partielle d’autodétachement
versle
fondamental,
ra
est lalargeur
totale d’autodétachementVt
=stiffness
de l’oscillateursupposé harmonique.
L’influence de la masse réduite des
fragments
sur QDAa été discutée par
Bardsley
et Mandl[3],
Christo-phorou [4]
et surtoutO’Malley [1].
A
partir
des formules(1)
et(2)
on voit que l’influence de la masse réduite sur la section efficace au maximum dupic
d’attachementprovient
del’exponentielle
etdu facteur
préexponentiel.
Influence
de la masse réduite sur lefacteur
desurvie. - Les courbes de
potentiel
étantidentiques
pour les deux
isotopes,
les atomes subissent les mêmesforces,
donc la vitesse deséparation
des noyaux estproportionnelle
àJl-1/2 et p
estproportionnel
àJl1/2.
.Les ions lourds se dissocient
plus
lentement que leslégers
etpeuvent
doncrééjecter
l’électronpendant
untemps plus long,
cequi
conduit à une section efficacede formation de l’ion
négatif fragment plus petite
pourl’isotope
lourd.Le deuxième terme de
l’exponentielle
entraîne unedépendance
de la formeexp(-
CteJl1/2).
Ce terme esten
général
nul pour le maximum dupic,
parce que cemaximum se
produit
pourR, L-- Ro (distance d’équi-
libre de la molécule dans son état
fondamental).
Ce terme
ne joue
un rôleimportant
que dans le casd’un seuil
vertical,
car dans ce cas le maximum necorrespond
pas àRE -- Ro.
Le
premier
terme del’exponentielle
entraîne une section efficace
plus grande
pourl’isotope
lourd.
Lorsque Ta
estpetit (ce qui
sera le cas pour les processusétudiés, voir § 3),
l’influence de ce terme est faible si bien que, engénéral,
seul le facteur de surviesera
responsable
de l’effet de masse dans lapartie
expo- nentielle.Le terme
préexponentiel
étantproportionnel
àJll/4,
@la section efficace
peut
se mettre sous la forme :Lorsque
p estgrand,
laprobabilité
de survie estpetite,
l’autodétachement estimportant
et les effetsisotopiques peuvent
donc être trèsgrands :
ce sont leseffets observés dans la formation de H- de
H2
à3,75
eV[5],
HS- deH,S
à2,2
eV[6], C2H-
deC2H2
à
2,55
eV[7]
et classés parSharp
et Dowell[8]
dans lacatégorie Large
direct.Lorsque Ta
et parconséquent
p sont trèspetits,
l’ex-ponentielle
est voisine de 1.On observe alors un effet du
type
small inversecomme dans la formation de H- de
CH4 [9], [10],
etla formation de Br- de
CnH2n+1Br (n
= 2 à6) [11].
Les effets
isotopiques
observés dansH20, D20 [12], HCI, HBr,
HI[13], NH3, ND3 [8]
sont dutype
small direct.Les méthodes de la chimie
quantique permettent
deprévoir,
au moinsqualitativement,
la forme descourbes de
potentiel V(R)
pour uneconfiguration électronique donnée,
mais l’évaluation même gros- sière de F est très difficile[14],
on nepeut
doncprévoir
les effets
isotopiques.
Ce travail est consacré à lamesure des effets
isotopiques qui, joints
à la valeurabsolue de la section
efficace,
nouspermettront
de déduire lalargeur
moyenne d’autodétachement.2. Processus de formation des ions H-. - La forme de la courbe d’ionisation dans
H2S (Fig. 1)
etles valeurs absolues de la section efficace de formation des ions H-
(tableau I)
ont été obtenues avec unappareil
à ionisation totale selon la méthode décrite dans[6].
L’échelled’énergie
est obtenue par retarde- ment du courant d’électrons.TABLEAU 1
Potentiel
d’apparition
des ions H- et sectionefficace
au maximum pourH2S (ce travail), H20 (références [12]
et[16]).
Les valeurs entreparenthèses
pour H- deH20
sont celles de laréfé-
rence
[31 ].
Pour lespotentiels d’apparition,
le zéro estpris
au seuil de la courbe de retardement desélectrons,
alors que pour lemaximum,
le zéro estpris
à la mi-hauteur de la courbe de retardementFIG. 1. - Courbe d’ionisation totale, pour la formation des ions négatifs dans H2S. La courbe en pointillé est une courbe théorique déterminée par la méthode de réflexion et normalisée
au maximum du pic avec la courbe expérimentale.
L’énergie cinétique emportée
par un ion H-produit
par attachement dissociatif sur une molécule
H2S
est :où
Ve
estl’énergie
de l’électronincident,
D(H-HS)
estl’énergie
de dissociation de la liai-son
H-HS,
A.E est l’affinité
électronique
deH,
E* est
l’énergie
d’excitation desfragments
HS.Si
l’énergie
d’excitation desfragments
E* est indé-pendante
deYe, l’énergie
de l’électron incident etl’énergie
des ions H- sont reliées par une relationlinéaire ;
ceci est enparticulier
vrai pour E* = 0.Les déterminations
d’énergie cinétique
des ions H-ont été faites en mesurant le
potentiel
retardateurmaximum,
entregrille
etcollecteur,
que les ionspeuvent
franchir(Fig. 2) ;
pour les ionsH-,
c’est uneFIG. 2. - Courbe de retardement des ions H- de H2S à 5,35 eV.
bonne
approximation
car lalargeur
à mi-hauteur de la distributionénergétique
due au mouvement ther-mique
des molécules cibles[15]
est faible :Chantry [15]
a montré que, dans laplupart
des cas,la distribution de
l’énergie cinétique
desfragments
esttrès
étalée ;
latechnique
que nous utilisons ne nouspermet
pas d’atteindre cettedistribution,
mais seule- ment la valeur maximum del’énergie cinétique.
Les
points représentant l’énergie cinétique
desions H- en fonction de
l’énergie
desélectrons,
dans leFIG. 3. - Energie cinétique des ions H- de H2S fonction de l’énergie des électrons. Les cercles sur les pics H- indiquent les
valeurs de Ve pour lesquelles les mesures d’énergie cinétique ont
été faites. La pente de la droite est voisine de 1 en accord avec la
FIG. 4. - Courbes de potentiel pour les états H2S- conduisant à H- + HS le long de la coordonnée dissociative R(H-HS).
La courbe de l’état inférieur est la courbe calculée § 4, la courbe de l’état supérieur, en pointillés, est déterminée simplement par
l’énergie au max du 2e pic d’attachement d’ion H- et la limite de dissociation. Les
ra(R) sont
tracées pour l’m = 0,12 avec384
domaine
d’énergie
des deux ions H- deH,S, s’alignent
sur une droite
unique,
cequi indique
que lesfragments produits
par attachement dissociatif surH,S
sont lesmêmes à distance infinie
(Fig. 3).
Ce résultat estidentique
à celui obtenu par Schulz dansH20 [16].
Cette droite
s’extrapole
pour uneénergie cinétique
nulle à
3,2 ± 0,1 eV ;
lacomparaison
avec la valeurthéorique
deD(H-HS) -
A .E(H) permet
de conclure que E* =0 ;
lesfragments
HS sontdonc,
pour une fractionimportante,
formés dans leur étatfondamental.
Les courbes montrent d’autre
part
que lesfrag-
ments H- sont formés avec de
l’énergie cinétique
auseuil,
cequi permet
de conclure que les courbes depotentiel
deH2S-,
conduisant à cesions,
sontrépulsives.
En accord avec les résultats de
Claydon, Segal, Taylor,
sur l’eau[17]
onpeut
doncprévoir
deuxcourbes de
potentiel
deH2S-
situées au-dessus de la limite dedissociation, répulsives
dans larégion
deFranck-Condon de
H2S
dans son état fondamental et corrélées àH-(’S)
+HS(2n) (Fig. 4).
3. Effets
isotopiques.
- 3.1 DISPOSITIF EXPÉRI-MENTAL. - Nous avons mesuré les
rapports
des sec- tions efficaces pour les processus :(les
u sont les sections efficaces par liaison et non parmolécule),
à l’aide d’unspectromètre
de masse décritdans
[6].
La chambred’ionisation,
lesplaques
ducanon à
électrons,
et lesplaques
d’extraction des ions sont enmolybdène.
Un
champ magnétique
de 200 Galigne
le faisceau d’électrons de 10 à 40nA,
émis par un filament detungstène.
Les ions sont extraits par unsystème repousseur-extractrice.
Lespressions
de gaz sontcomprises
entre10-4
et10-5
Torr dans la chambre.Les mesures sont faites à
partir
deH2S
pur(Mathe- son),
deD2S (Merck)
enrichi sur de l’eau lourde etd’un
mélange.
Laprésence
d’eau n’est pasgênante
carles sections efficaces de formation des ions H- dans
H2S
etH20
sont du même ordre degrandeur
aumaximum et décalées en
énergie
de1,25
V.Les concentrations dans le
mélange,
notées[H2S]., [HDS]m, [D2S]rn,
sont mesurées par l’intensité des ionsparents
à10,5 eV ;
cetteénergie
est choisie en dessousdu
potentiel d’apparition
des ionsDS+,
à14,3 eV, qui
dans lespectre
de massepourraient
se superposeraux ions
H2S+.
Les corrections faites pour les iso-topes
33 et 34 du soufre sont4,4 %
et0,8 %
de532,
Pour
l’eau,
nous avons utilisé de l’eau puredégazée,
de l’eau lourde à
99,7 %,
et unmélange 50/50
deH20, D20
enéquilibre
avec HDO. Les concentrations ont été mesurées par l’intensité des ionsfragments
à15 eV.
3.2
DISCRIMINATION,
CONDITION D’EXTRACTION. - Les ions H- et D-possèdent
unegrande énergie
ciné-tique ([16] et § 2) ;
pour éviter les discriminations dans la source[18],
nous avons d’unepart
extrait les ions trèsprès
du faisceau d’électrons et d’autrepart
travaillé avec un
champ repousseur-extractrice
de12
V/cm
pourlequel
la courbeI(H-)
=f (Vr présente
unplateau (Fig. 5).
FIG. 5. - Intensité des ions HS- ne possédant pas d’énergie cinétique et des ions H- possédant 2,1 V d’énergie, en fonction du champ extracteur dans le spectromètre de masse. Rapport H-/D- d’un mélange à l’équilibre en fonction de l’extraction.
Nous avons aussi effectué des mesures d’effets iso-
topiques
à différentes valeurs duchamp
d’extraction desions,
de 2 à 15V/cm,
et étudié lerapport H-/D-
d’un
mélange
àl’équilibre
en fonction de l’extrac- tion(Fig. 5).
Les mesures sont insensibles aux variations du
champ
extracteur dans le domaine étudié.Une autre source de discrimination réside dans le
multiplicateur
d’électrons(17 étages, dynode
enCu-Be) qui
détecte les ionsaprès l’analyse
en masse.La littérature est riche sur le
gain
desmultiplicateurs
mais les résultats ne concordent pas. Pour Rutherford et Turner
[19] qui
travaillent sur les ions0-, 0’;,
>03 , NO , N02
legain
est à peuprès proportionnel
à
M-112 ; Inghram [20]
trouve que le rendement en électrons de lapremière dynode
d’unmultiplicateur
est insensible à la masse de l’ion
négatif,
de même queGoodings [21]
pourqui
iln’y
a pas de discrimination pour les ionsCO 2 -, C2H-, 0’;.
Mahadevan[22]
observe que le rendement en électrons secondaires d’une surface propre de
molybdène
lors de la collision d’ionspositifs
etnégatifs (H+, H- ; 0 +, 0 - ; Hi,
01", Oî)
estproportionnel
à la masse de l’ion incidentau-dessus d’un certain seuil de vitesse.
Ces différences dans le rendement de la
première dynode
sont dues à la nature du métal cible et son état desurface,
mais aussi au mécanismeprépondérant
dans l’émission des électrons :
éjection cinétique
d’électrons du
métal,
ou détachement de l’électronsupplémentaire
lors du choc.Lorsque
la fonction de travail du métal cible estsupérieure
à l’affinité élec-tronique
de l’ionprojectile (dans
le cas des ionsnégatifs),
le détachement de l’électronsupplémentaire joue
un rôleimportant (Massey [23]). L’importance
de ce détachement
qui
ne varie pas avecl’énergie cinétique
del’ion,
semble accrue parl’adsorption d’impuretés
sur le métal[22].
Comme nous n’avons pas pu mesurer le
gain
dumultiplicateur
pour les ionsnégatifs,
à cause de lafaible intensité du courant
d’ions,
nous avons seule-ment mesuré le
rapport H-/D-
d’unmélange
àl’équi-
libre pour des
énergies
de ions variant de 1 500 à 4 000 V. Cerapport
est constant de 2 000 à 4 000 V(Fig. 6).
FIG. 6. - Rapport H-/D- d’un mélange H2S, HDS, D2S, en fonction de l’énergie des ions.
Le
rapport
que nous obtenons pourest en bon accord avec la valeur obtenue par swarm- beam
technique [12] (voir § IV),
méthode pourlaquelle
iln’y
a pas dediscrimination ;
ceciindique
queles discriminations avec la masse de l’ion
négatif
sontfaibles dans notre
appareil.
3.3 MESURE DE
Q2161 ; (J 3j(J 1; (J4j(J 1.
- Nousmesurons alternativement les intensités des ions
(H-)m
et(D-)m
dans unmélange,
et l’intensité des ions(H-)
dansH2S
pur, dans des conditions iden-tiques
de courantélectronique
et d’extraction des ions.Nous
opérons
soit avec desmélanges
àl’équilibre,
c’est-à-dire dont les concentrations n’évoluent
prati- quement
pas en fonction dutemps,
soit avec desmélanges
horsd’équilibre.
Les lentes fluctuations aucours du
temps,
aussi bien du courantélectronique
que de l’efficacité de
l’extraction,
sont éliminées enfaisant des séries de mesures alternées
H2X, mélanges,
encadrées par des mesures de concentration. Lesmesures
d’intensité
des courants d’ionsnégatifs
sontfaites au maximum du
pic
d’attachement :La
pression
totale dans la chambre est déterminée par l’intensité des ionspositifs,
mesurée à 40eV,
quenous notons
(H2X+)m, (HDX’)., (D2X+)m, (H2X+).
On a ainsi :
où a est une constante s’il
n’y
a pas discrimination.On obtient directement
62161
parcomparaison
entreun
mélange
lourd etH2S
pur :et une relation entre
(J 4j(J 1
et(J 3j(J 1 :
En
opérant
avec deuxmélanges
de concentrations différentes on obtientU4jUl
etU3jul.
4.
Résultats, interprétation.
- 4.1 COMPARAISONDES SECTIONS EFFICACES POUR LA MOLÉCULE LÉGÈRE
ET LA MOLÉCULE TOTALEMENT DEUTÉRÉE. - Les effets
U I/U4
mesurés(tableau II) peuvent
être classés dans lacatégorie
smalldirect,
les valeurs étant du même ordre degrandeur
que pour les effetsdéjà
mesurés danset
H20
où lerapport H-/D-
estidentique
aurapport
des sections efficaces mesurées par swarm-beamtechnique
par R. N.Compton : 6(H-)/Q(D-)
=1,32.
TABLEAU II
Effets isotopiques
Compton
etChristophorou [12]
ontexpliqué
ceteffet sans faire intervenir
l’autodétachement ;
ils ont386
supposé
que le processus d’attachement était induit parl’opérateur énergie cinétique responsable
ducouplage
entre mouvement
électronique
et nucléaire[24], [25], [26],
et ils aboutissent ainsi à unrapport
de sections efficaces(Jlj(J4 = (IlDjIlH) 1/4.
L’existence de résonances dans la diffusion d’électrons par les atomes où les noyauxpeuvent
être considérés commefixes, indique
que le
couplage
entre mouvementélectronique
etnucléaire ne
joue
pas ungrand
rôle dans la formationd’ions
négatifs temporaires [27].
Le
petit
effetisotopique
observés’explique
par lacompétition
entre dissociation et autodétachement(voir introduction).
Onpeut,
comme l’a fait G. J. Schulz pourH2 [5]
faire une évaluationgrossière
de lalargeur
moyenne d’autodétachement à
partir
de l’effet isoto-pique,
en donnant autemps
de dissociation r, la valeur de10-14
s. Si l’on suppose en effet que dans lapartie exponentielle
de la formule(1),
seul le facteurde survie
joue
un rôleimportant,
onpeut
écrire àpartir
de la formule(2) :
d’où l’on
peut
calculer p, et en déduire une valeur moyenne pourra : F.
=phIT, (tableau III).
On cons-tate que
Ta largeur
moyenne d’autodétachement est de l’ordre de1/10
d’eV cequi
contraste avec lalargeur
moyenne de presque 1 eV attribuée par Schulz à l’état
2Eû
deH2
conduisant à H- + H et le très gros effetisotopique qu’il
a mesuré à3,75
eV[5].
Pour améliorer ce calcul nous avons estimé
plus précisément
letemps
is en calculant la durée dutrajet
de l’ion
H2X-,
sur la courbe depotentiel Vf(R)
del’état
final,
deRo
àRc :
après
avoir déterminéRc, point
d’intersection deVf(R),
avecVi(R),
courbe depotentiel
de l’état initial fondamental.On a choisi pour
Vi(R)
une courbe de Morse :où
De
=Do
+hvl2 ; Do
estl’énergie
de dissociation de la liaison H-XH.R est la distance
internucléaire, Ro
la distance àl’équilibre.
où hv est la moyenne des modes normaux de vibra- tion
d’élongation
de la liaison HX-H.Pour la
partie
réelle de la courbe depotentiel
del’état
répulsif
nous avonspris
une courbe dutype :
où
A.E(H)
est l’affinitéélectronique
de H =0,754
eV.Les constantes B et C sont déterminées en
imposant
àla courbe de passer
pour R
=Ro
parYf(R)
=Emax
du
pic
+hvl2
avec unepente égale
aurapport
entre lalargeur
à mi-hauteur dupic
d’attachement et lalargeur
à mi-hauteur de lagaussienne
de l’état fonda-mental
(méthode
de laréflexion).
Les valeurs des différents
paramètres qui
déter-minent
V;(R)
etVf(R)
sont données dans le tableau III ainsi queles
valeurs deRe et
de Tg àpartir duquel on a
déterminé
l’a ajusté.
On obtient des valeurs defa
comprises
entre0,1
et0,2
eV pourH2S, H20, NH3.
La très
petite
valeur obtenue dans le cas deCH4 (où
l’on observe un effetisotopique inverse)
est enaccord avec la théorie
(voir introduction).
La valeurde 1 eV pour le
pic
H- deH2
entre 8 et 12 eV est enbon accord avec celle obtenue par
Bardsley [27]
etChen
[28].
Dans le cas de
H2S
nous avons d’autrepart
effectuéun calcul
plus rigoureux
basé sur le modèledéveloppé
par
Bardsley [1]
pour une moléculediatomique
etqui conduit,
pour la section efficace d’attachement disso- ciatif àl’expression :
2
2
2u(E) = 2 n2 r. 1 CE 1 v >12 kel (3)
TABLEAU 111
Résultats
comparés
pour laformation
d’ions H- par attachementdissociatif
dans
quelques
moléculesoù (,
est la fonction d’onde vibrationnelle de la cible(oscillateur harmonique
dans l’état v =0).
’E
est la solutionrégulière
del’équation
radialereprésentant
lephénomène
d’attachementdissociatif,
normalisée en flux entrantégal
àIlh.
où
vE(R)
caractérise lecouplage électronique
entre lessystèmes
e + AB et AB-,Le
potentiel complexe
de l’état résonnant AB- estoù
Vf(R)
a la forme utilisée dans le calcul de T. et lapartie imaginaire
la formeparamétrique utilisée
parO’Malley [29] :
Etant donné que nous n’avons aucune indication
sur la forme de la courbe
T(R),
nous avonsessayé
deuxvaleurs extrêmes
pour fl : 0,5
et 2. Pourchaque
valeurde
fi
onpeut ajuster rm, T o
etVf(R)
afin dereproduire
les résultats
expérimentaux
de section efficace absolue et d’effetisotopique.
Les valeurs desparamètres
sontportées
dans le tableau IV. Les formes deF.(R)
etde
Vf (R)
sontportées
sur lafigure
4.TABLEAU IV
Valeurs des
paramètres
permettant dereproduire
lesrésultats
expérimentaux d’effets isotopiques
et de sec-tions
efficaces
absolues àpartir
de laformule (1)
On constate que la forme de la courbe
F.(R)
n’aque peu d’influence sur la valeur de la
largeur
d’auto-détachement au
point Ro : F.(R)
=0,12
ou0,18 eV ;
il n’est donc paspossible
de déterminer la forme exacte de cette courbe.Les valeurs de
Fo
sontplus
faibles que les valeursTm
=Ta(Ro).
Le résultat n’est passurprenant
carFo
est la
largeur
d’autodétachement dans la voie d’entréecependant
queTm
est la somme deslargeurs
d’auto-détachement dans les diverses voies de sortie ouvertes ;
ces voies de sortie
comprennent,
outre la voied’entrée,
les voies de sortie vers certains états excités de
H,S.
On observe un bon accord entre
F.(R,)
=0,12
eVobtenu par ce calcul et la valeur calculée
précédem-
ment pour
F. (Ta
moyen entreRo et Re) = 0,14
eV. Cebon accord est dû à la contribution
importante
deF.(R)
auvoisinage
deRo
dans le facteur de surviepour des courbes
Yf(R)
entièrementrépulsives.
Lescalculs
simplifiés permettent
donc de rendrecompte
des résultatsexpérimentaux
d’effetisotopique
entreune molécule
légère
et une molécule deutérée dans lecas de courbes
répulsives
et pour deslargeurs
d’auto-détachement faibles.
4.2 EFFET INTRAMOLÉCULAIRE. MOLÉCULE HDX. - Les molécules HDX nous ont
permis
de mettre enévidence un nouvel effet
isotopique,
nonprévisible
par la formule
(2).
En
effet,
si les liaisons H-X et D-X étaient indé-pendantes
et que la molécule HDX soit traitée comme unediatomique, UlIU3
devrait êtreégal
àUllOr4 puisque 112j 113 111j 114’
or nous trouvons les valeurs :2,45 (H2S), 3,55 (H20).
Il n’est donc pas
possible d’interpréter
ces effetssur u en considérant HDX comme une molécule
diatomique.
Il fautenvisager
la dissociation de HDX-sur une surface de
potentiel répulsive
à deux vallées(D-
+ HX et H- +DX) ;
c’est cequ’a
fait F.Fiquet- Fayard [30]
en étudiant l’évolution d’unpaquet d’ondes, représentatif
de(HDX-),
sur une surfacede
potentiel répulsive
àpoint selle,
et en calculant enfonction du
temps,
la fraction dupaquet qui
se trouvedans la vallée conduisant aux
fragments
H- +DX ;
des résultats
identiques
sont obtenus en résolvantl’équation
deSchrôdinger
stationnaire contenant un termequi
tientcompte
de la transitionélectronique depuis
l’état fondamental. Pour desparamètres
desurfaces
plausibles,
l’effetisotopique
estcompris
entre 1 et 4 ce
qui
est en accord avec les résultatsexpérimentaux.
Toutefois il n’est paspossible,
parcomparaison
des valeursexpérimentales
et des valeursthéoriques,
de déterminer lesparamètres
de la surface depotentiel répulsive
des ions HDX-.5. Conclusion. - Les deux molécules
étudiées, H20, H2S,
conduisent à la formation d’ionsH-, possédant
del’énergie cinétique,
dans le domainede 5 à 7 eV
d’énergie.
Lepetit
effetisotopique mesuré,
lié à une faible valeur de la
largeur
moyenne d’auto- détachementpermet
de déduire la courbe depotentiel répulsive
lelong
de la coordonnée dissociativeH-XH,
de la molécule considérée comme
diatomique,
dans larégion
de Franck-Condon.L’effet intramoléculaire observé sur les molécules HDX n’est pas dû à
l’autodétachement,
mais estcaractéristique
de la dissociation sur une surface àpoint
selle.388
Bibliographie
[1] BARDSLEY, J. N., J.Phys.
B 1(1968)
349.[2] O’MALLEY,
T. F.,Phys.
Rev. 150(1966)
14.[3]
BARDSLEY, J. N. et MANDL, F., « Resonant scatteringof
electronsby
Molecules ».Reports
on Progress inPhysic,
31, 471(Pedersen 1968).
[4]
CHRISTOPHOROU, L. G., Atomic and Molecular RadiationPhysics. (J. Wiley
andSons)
1971.[5] SCHULZ, G. J., ASUNDI, R. K.,
Phys.
Rev. 158(1966)
25.
[6]
FIQUET-FAYARD, F., ZIESEL, J. P.,AZRIA,
R.,TRONC,
M. and CHIARI, J., J. Chem.
Phys.
56(1972)
2540.[7]
TRONC, M., àparaître.
[8]
SHARP, T. E., DOWELL, J. T., J. Chem.Phys.
50(1969)
3024.
[9]
SHARP, T. E., DOWELL, J. T., J. Chem.Phys.
46(1967)
1530.
[10]
O’MALLEY, T. F., J. Chem.Phys.
47(1967)
5457.[11]
CHRISTODOULIDES,A., CHRISTOPHOROU,
L.G.,
J.Chem.
Phys.
54(1971)
4691.[12] COMPTON,
R. N., CHRISTOPHOROU, L.G., Phys.
Rev. 154
(1967)
110.[13]
CHRISTOPHOROU, L.G.,
COMPTON, R. N.DICKSON,
H. W., J. Chem.
Phys.
48(1968)
1949.[14] KRAUSS,
M., MIES, F. H.,Phys.
Rev. A 1(1970)
1592.[15] CHANTRY,
P. J., SCHULZ, G.J., Phys.
Rev. Lett.12
(1964)
449.[16]
SCHULZ, G. J., J. Chem.Phys.
33(1960)
1661.[17] CLAYDON,
C. R., SEGAL, G.A.,
TAYLOR, H.S.,
J.Chem.
Phys.
54(1971)
3799.[18] BERRY,
C. E.,Phys.
Rev. 78(1950)
597.[19] RUTHERFORD,
J.A.,
TURNER, B. R., J.of Geoph.
Res.72
(1967)
3795.[20] INGHRAM,
M. G., HAYDEN, R. J.,HESS,
D.C.,
Nat.Bur. Std
(US)
Cir.J22261, (1953).
[21] GOODINGS,
J. N., JONES, J. H., PARKES, P.A.,
Int.J.
of
MassSpectr.
9(1972)
417.[22]
MAHADEVAN, P., MAGNUSON, G. D.,Phys.
Rev. A140
(1965)
1407.[23]
MASSEY, H. S. W.,Negative
Ions(Cambridge
Univer-sity Press)
1950.[24] CHEN,
J. C. Y.,Phys.
Rev. 148(1966)
66.[25] CHEN,
J. C. Y.,Phys.
Rev. 129(1963)
202.[26] STANTON,
R. E., J. Chem.Phys.
32(1960)
1348.[27] BARDSLEY,
J.N., HERZENBERG, A.,
MANDL,F.,
Proc.
Phys.
Soc. B. 89(1966)
321.[28] CHEN,
J. C. Y., PEACHER, J. L.,Phys.
Rev. 167(1968)
30.