HAL Id: jpa-00207292
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00207292
Submitted on 1 Jan 1972
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Attachement électronique dissociatif sur C2H2 et C2D2
R. Azria, F. Fiquet-Fayard
To cite this version:
R. Azria, F. Fiquet-Fayard. Attachement électronique dissociatif sur C2H2 et C2D2. Journal de
Physique, 1972, 33 (7), pp.663-667. �10.1051/jphys:01972003307066300�. �jpa-00207292�
ATTACHEMENT ÉLECTRONIQUE DISSOCIATIF SUR C2H2 ET C2D2
R. AZRIA et F. FIQUET-FAYARD
Laboratoire de Collisions Electroniques (Associé au CNRS)
Université Paris-Sud, Centre d’Orsay, 91-Orsay (France) (Reçu le 11 février 1972, révisé le 9 mars 1972)
Résumé.
2014Quatre pics d’ions négatifs sont observés en fonction de l’énergie des électrons inci-
dents, dans l’étude de l’attachement dissociatif par impact électronique sur C2H2 et C2D2, avec un appareil à ionisation totale.
Le premier pic est attribué aux ions C2 H-(C2D-), le deuxième aux ions H- (D-), C-2 et C2H- (C2D-) enfin les deux derniers pics sont dus aux ions C-2.
Nous avons déterminé la valeur absolue des sections efficaces et la forme des courbes d’ionisation ;
le seuil de formation des ions C2H- est 2,3 ± 0,1 eV ; la section efficace augmente brusquement après le seuil et atteint au maximum la valeur (2,2 ± 0,3) 10-20 cm2.
Un important effet isotopique est observé pour le pic C2H- (C2D-) et un léger effet pour les
pics C-2. Des évaluations d’énergie cinétique nous ont permis de prévoir l’état des fragments produits dans l’attachement dissociatif.
Abstract.
2014Four negative ion peaks are observed as a function of energy for the dissociative attachment of electrons in the gases C2H2 and C2D2 by means of a total ionization chamber. The first peak is due to C2H- (C2D-) ions, the second to the H- (D-), C-2 and C2H-(C2D-) ions and the two last peaks are of the type C-2. We have measured the absolute cross sections and determined the ionization efficiency curves ; the onset of the ionization curve for C2H- is 2.3 ± 0.1 eV ; this
curve exhibits the shape characteristic of a vertical onset process and the cross section at the maxi-
mum is (2.2 ± 0.3) 10-20 cm2. A large isotope effect is observed for the peak C2H- (C2D-) and a
small one for the peaks C-2. The possible states of the fragments have been determined by kinetic
energy considerations.
Classification Physics abstracts :
13-31
I. Introduction.
-Cette étude fait suite à l’étude de l’attachement dissociatif sur H2S [1 ] ; le processus
H2S + e --> HS- + H avait été particulièrement étu-
dié, avec un appareil à ionisation totale d’une part
et un spectromètre de masse d’autre part. Les résultats
sur la forme de la section efficace et sa valeur au
maximum, joints à la mesure de l’effet isotopique,
avaient été comparés à la théorie semi-classique d’O’Malley [2]. La conclusion de cette étude était que cette théorie, employée avec succès pour l’étude de 02 par O’Malley, ne suffisait pas pour rendre compte des résultats expérimentaux sur H2S. D’une façon générale, cette théorie n’est pas applicable, dans
sa forme actuelle, aux états électroniques de l’ion négatif dont la surface de potentiel présente un mini-
mum peu profond dans la région de Franck-Condon ; c’est précisément le cas des premiers états électro- niques de H2 , H20-, H2S- et, comme nous allons le voir dans cet article, de CZH2 .
Des études par spectrométrie de masse des ions négatifs de l’acétylène ont été publiées par R. Locht [3]
et von Trepka [4].
Les sections efficaces absolues et les effets isoto-
piques n’ont pas été mesurés antérieurement.
II. Technique expérimentale. - L’appareil à ioni-
sation totale utilisé est formé d’un canon à électrons et d’une chambre de collision (Fig. 1).
FIG. 1.
-Schéma du tube à ionisation totale. « Nous indiquons ci-dessous, approximativement, les potentiels appliqués aux
différentes plaques de la chambre de collisions dans une expé- rience où l’on collecte les ions positifs produits par des électrons de 75 eV »
Le canon à électrons et le système de détection ont été décrits dans la référence [ 1 ].
La chambre de collisions est constituée par deux
plaques parallèles en molybdène. La distance entre les
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003307066300
664
plaques est de 6 mm. Chaque plaque est divisée en
trois parties : une plaque centrale collectrice (23 mm
de long) et deux plaques de garde.
Pour être sûr de collecter tous les ions sur la plaque P1, on augmente le champ électrique entre les plaques Pi et P2 jusqu’au moment où le courant d’ions atteint
un palier.
La figure 2 représente la variation du courant d’ions
négatifs avec le champ électrique pour deux valeurs de
FIG. 2.
-Variation du courant d’ions négatifs en fonction du
champ extracteur.
l’énergie des électrons incidents 2,55 et 7,45 eV. Le comportement différent est lié à la différence d’énergie cinétique des ions : nous verrons plus loin que les ions formés à 7,45 eV possèdent plus d’énergie cinétique et
sont donc plus difficiles à collecter.
Pour mesurer l’énergie cinétique maximum des ions, la direction du champ électrique est inversée. Les ions
doivent alors surmonter une barrière de potentiel et
seuls les ions formés avec suffisamment d’énergie cinétique atteindront la plaque collectrice. La variation du courant d’ions en fonction du champ retardateur constitue la courbe de retardement de l’ion.
Le collecteur des électrons incidents comprend deux parties : la première (CE1) capte les ions positifs pro- duits entre la sortie de la chambre et le collecteur ; la deuxième (CE) collecte les électrons.
L’étude des énergies cinétiques et des effets isoto-
piques a été faite sans utiliser la méthode RPD, à
cause de la faible intensité du courant d’ions négatifs.
Cependant le seuil de formation de CZH- a été déter-
miné par la méthode RPD.
Les expériences ont été faites avec différentes valeurs du courant électronique (50 à 300 nA). La pression
résiduelle après étuvage était de l’ordre de 10-8 torr, les pressions de gaz utilisées variant de 10-4 à 10-3 torr.
Au cours de la détermination de la section efficace absolue d’ionisation positive totale, la pression du gaz
a été mesurée à l’aide d’un micromanomètre à mem-
brane type « Atlas », les pressions de gaz utilisées
variant de 10-3 à 6 x 10-3 torr.
L’acétylène a été fourni par « Mathesson C" » ; la pureté est supérieure à 99,6 %.
L’acétylène deutéré a été fourni par « Merk, Sharp et Dhome » ; la pureté à la mise en ampoule
est de 99 % minimum.
III. Résultats.
-A. ECHELLE D’ÉNERGIE. POTENTIEL D’APPARITION DE L’ION C2H . - La figure 3 représente
la section efficace totale de formation d’ions négatifs
Energie des électrons (eV)
FIG. 3.
-Formation d’ions négatifs par attachement dissociatif dans C2H2.
dans C2H2. Cette courbe a été obtenue sans utiliser
la méthode RPD. L’identification des ions a été faite
en spectrométrie de masse par M. Tronc au labora- toire [5], par R. Locht [3] et par von Trepka [4].
Pour mesurer avec précision le potentiel d’appari-
tion de l’ion C2H-, nous avons utilisé la méthode RPD ; l’échelle d’énergie a été obtenue à partir de la
courbe de retardement du faisceau d’électrons (Fig. 4).
FIG. 4.
-Obtention de l’échelle d’énergie à partir de la courbe de retardement des électrons. « Le seuil de formation des ions
négatifs est déterminé en prenant pour zéro l’entrée des électrons c’est-à-dire le point
-0,35 eV ce qui nous donne la valeur
1,95 + 0,35
=2,3 eV. »
On obtient ainsi un potentiel d’apparition de 2,3 + 0,1 eV, et on constate que la section efficace croît très rapidement au-dessus du seuil ; on voit sur la figure 4 que la courbe de section efficace croît presque aussi vite que la courbe de retardement des électrons : ceci indique qu’il s’agit d’un processus à seuil vertical
(vertical onset). Dans ces conditions on s’attend à ce
que le potentiel d’apparition de C2H- soit exactement égal à D(H-C2H)-AE(C2H). En utilisant les valeurs
D(H-C2H)
=4,9 ± 0,4 eV [6] et AE(C2H)
=2,7 eV [7j,
on obtient un très bon accord avec la valeur expé
rimentale du seuil [17].
Remarquons que le potentiel d’apparition que nous
avons mesuré est nettement plus petit que les valeurs obtenues par Locht [3] et par von Trepka [4] (tableau I).
Les courbes de retardement des ions H- et C2H-
sont présentées sur la figure 5 ; par suite du rapport de
masse défavorable entre C2H- et le fragment associé H,
l’énergie cinétique de C2H- est trop faible pour être
mesurée.
Potentiel d’apparition de l’ion C2H- par le mécanisme
FIG. 5.
-Courbes de retardement des ions H- (Ee
=7,45 eV)
B. SECTIONS EFFICACES TOTALES DE FORMATION DES IONS NÉGATIFS DANS CZH2. - Pour chaque pic la
valeur de la section efficace est obtenue en mesurant le rapport entre le courant total d’ions négatifs, et
le courant total d’ions positifs I+ à 75 eV (tableau II).
Ces rapports sont constants et indépendants de la pression comme on peut le voir sur la figure 6 ; cette
FIG. 6.
-Courant total d’ions C2H- (Ee
=2,55 eV) en fonc-
tion du courant d’ions positifs à 75 eV. « Chaque point corres- pond à un courant électronique de 100 nA et à une pression de
gaz différente. »
figure représente le courant d’ions C2H- au maximum
en fonction du courant d’ions positifs à 75 eV, pour diverses valeurs de la pression, le courant électronique
étant de 100 nA.
’
’