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L'ethnologue face aux racismes : l'exemple tsigane

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L’ethnologue face aux racismes : l’exemple tsigane

Patrick Williams

To cite this version:

Patrick Williams. L’ethnologue face aux racismes : l’exemple tsigane. Ethnologie française, Presses

Universitaires de France, 1988, pp.173-176. �halshs-00089349�

(2)

L'ethnologue face aux racismes : l’exemple tsigane

**

Patrick Williams

*

Ayant fait depuis des siècles l'expérience de l'exclusion, les communautés

tsiganes ont appris à négocier leur relation avec les sociétés qu'elles

côtoient. Qu'il le veuille ou non, l’ethnologue, au moment de la publication

de son travail, trouble le modus vivendi qui s'est établi entre ces partenaires.

Des deux côtés, ce qui gêne et se trouve refusé est ce qui fait le propre de la

démarche ethnologique : la prise en compte et la restitution d'une totalité.

Celle-ci interdit en effet l'anonymat qui, dans les sociétés modernes, sert de

base aux stratégies mises en œuvre aussi bien par les minoritaires que par

les instances de la société majoritaire.

The ethnologist and racisms : the example of gipsies

Victims of exclusion for centuries, gipsy communities have learnt how to

negotiate their relations with the societies they are in contact with. Whether

it is his intention or not, the modus vivendi set up between these partners is

upset by the ethnologist when he cornes to publish his work. On both sides,

what is awkward and what is refused lies in the very nature ofthe

ethnologist's approach, that is to say the consideration and the restitution of

a totality. This totality denies anonymity which, in modem societies, serves

as a basis for the strategies used both by the minorities and by the power

structures of thé majority society.

**

Référence de publication : Ethnologie française, 1988/2 (Ethnologie et

racismes, ss la dir. Jacques Gutwirth et Jean-Claude Schmitt), pp. 173-176.

*

Laboratoire d’anthropologie urbaine, CNRS

williams@ivry.cnrs.fr

(3)

L'ethnologue face aux racismes

L'exemple

tsigane

Patrick Williams C N R S

Apparus en Europe occidentale au cours d u

xv

siècle les ancêtre des Tsiganes sont trè tô visé par de violentes mesures d'expulsion. Dè cette époque les pouvoirs publics bannissent en eux A la fois les à gueux à et les à estrangers È Et

mêm si, à partir d e la fin du x v u r siècle la perception en termes d e race ou d'ethnie s'énonc de plus en plus clairement et prend parfois le pas sur la perception en termes d'asocialité il semble bien qu'A leur propos, les deux registres n'aient jamais ét exclusifs l'un d e l'autre. La marginalità est perçu comme un caractèr atavique. Dans les taxinomies nazies, les Tsiganes figurent en deux endroits : avec les Juifs, comme à sang étrange

' E u r o p e à ˆ avec les à individus

21

l'hérédi char-

gée les criminels, les prostituée È comme à élÃ

ments asociaux à (Kenrick et Puxon 1974 : 7 0 , 7 5 ) . Cependant, malgrà les attitudes et les réglementa tions généralemen sinon systématiquement hos- tiles h leur présence voire 2I leur existence, les Tsiganes ont persisté ils sont lii aujourd'hui en-

core parmi nous. C'est donc un truisme d e rappe- ler qu'ils possèden une longue expérienc d e la situation minoritaire et il ne faut pas s'étonne d e découvrir en les fréquentant qu'ils disposent d'un éventai de stratégie pour négocier selon les attitudes qu'ils rencontrent, selon les objectifs qu'ils poursuivent, la relation avec les membres d e la sociét dominante.

Parmi les stratégies celles qui consistent

2I

jouer avec sa propre image semblent particulièremen bien maîtrisée Nombreuses sont les étude qui insistent sur cette aptitude : les Tsiganes savent ne jamais donner d'eux-même qu'une vision par- tielle ou se conformer & l'image que l'autre attend, ils sont passé maître dans le maniement dialecti- que d e la ressemblance et d e la différence Le milieu urbain, avec la possibilità d'anonymat et la panoplie des rôle sociaux qu'il offre apparaî propice un tel jeu. L'observation, dans la ban- lieue parisienne, montre que les Rorn Kalderash

par exemple, éviten le face à face à A découver à avec la sociét des Gadje, choisissant de se laisser diluer dans les catégories pertinentes ou non- pertinentes, q u e le souci administratif ou les pré

jugé communs définissen : à nomades È à mar-

ginaux È à gitans È à étranger È à minorità eth-

nique È à migrants È à quart-monde à etc. Par

contre, ils exhibent avec force leur singularità dans les occasions ou ils se retrouvent entre eux : fêtes cérémonie conflits

...

La plupart des situations d e contact apparaissent codifiées mettant en pré sence des individus dans leur rôl (contact avec un client éventuel avec un représentan d e l'adminis- tration, avec un voisin...). Ainsi, dans un jeu social compartimenté ou i l est possible d'adapter son

comportement A chaque situation parce que

celle-ci est connue d'avance, les membres d e la minorità à stigmatisé à peuvent-ils trouver une libertà d e maneuvre, voire un certain confort.

L'ethnologue entre dans ce jeu. Tant que dure son enquête il ne le trouble guère Il intervient comme n'importe quel éléme d e la sociét domi- nante qui veut pénétr dans une communautà tsigane. Il est d'abord pris pour un travailleur social - on craint aussi parfois qu'il ne soit un

policier - - et i l éprouv tout d e mêm quelques

difficulté pour répondr A la question qui ne cesse d e lui êtr posé : est-il mandatà par sa sociét et quel est a u juste le contenu d e ce mandat ? Et, bien que cette question révè le sentiment qu'ont les

Rorn d'êtr toujours regardés si quelqu'un voit en cette périod vaciller ses habitudes et ses certitu- des, c'est plutô l'observateur. Plus que l'enquêt ethnographique, c'est la publication d e ses résul tats qui fait réagi les partenaires. Faut-il y voir le signe que ce n'est qu'avec la publication que le travail de l'ethnologue prend sa véritabl dimen- sion et révè sa singularità ?

Afin d e mieux comprendre l'effet que produit cette publication, parmi les Tsiganes et parmi les non-Tsiganes, il est nécessair d e rappeler quel- ques généralità Le propre d e la démarch ethno- logique est d'envisager son objet comme une tota- lité d e rechercher, derrièr l'apparente diversità des phénomène une cohérenc et d e la mettre en évidence Ajoutons que pour celui qui aborde une communautà particulièr au sein de la sociét industrielle, il importe de montrer que c'est bien dans ce monde-ci, celui que nous pratiquons

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174 Patrick Williams

quotidiennement, que se déploi

la

différenc qu'il découvre

Du côt des Tsiganes

Voilii en circulation une image d'eux-même qu'ils ne contrôlen pas, et différent des stéréot pes communs avec lesquels ils ont appris ii négo cier. Alors que toutes leurs stratégie s'appliquent ii ne jamais donner d'eux-même qu'une vision fragmentaire ou voilée ils sont désormai présent sur la scèn publique dans leur totalità et sans voiles. Pour une fois leur différenc n'est pas montré comme un exotisme ou une survivance mais comme le produit d'une facultà et d'une volontà qui s'exercent dans les circonstances les plus concrète et les mieux partagée d e la vie contemporaine. Mêm s'ils estiment que le tableau peint par l'ethnologue ne présent pas leur vérità ils n'oublient pas tout le temps qu'il a passà en leur compagnie et la familiarità qui s'est tissé au fil des jours. Cette fidélit est comme la garantie d e la réalit d u danger que représent l'œuvr livré au public. Il est, bien sûr alors possible d e rappeler qu'il existe déj d e nombreux ouvrages traitant d e la vie des Tsiganes - certains écrit par

des ethnologues - et que pour autant la relation

avec les sociétà environnantes n'en a pas ét bouleversée Elle reste gouverné par les préjugà beaucoup plus que par n'importe quel savoir véritable Mais, outre qu'on aurait peut-êtr tort aujourd'hui d e minimiser l'impact du travail des ethnologues - les medias le relaient volontiers, les

pouvoirs publics s'y intéressen

...

- la réactio

des Rom A l'égar d e ce qu'ils considèren comme un imprudent dévoilemen n'en resterait pas moins effective. Ce sentiment d e crainte envers l'ouvrage qui se propose d e présente leur différenc dans sa pleine dimension montre qu'il y a chez eux la conscience qu'au-del2 des attitudes d e rejet tradi- tionnelles et familières pourrait-on dire, un ra- cisme véritabl peut exister. A propos des Tsiga- nes, ce serait une grave naïvet d e croire que remplacer les vieux préjugà sur l ' à asocialità congénital à par la prise en compte de à l'identitÃ

ethnique È comme on remplacerait l'erreur par la vérità mettra fin aux attitudes discriminatoires et ouvrira une èr d e coexistence harmonieuse. A travers l'observation des situations concrètes his- toriques ou contemporaines, on peut se demander si, pour eux, la plus inconfortable n'est pas celle oc1 les instances dominantes prennent en compte leur existence en tant qu'entità spécifique Elles

s'appliquent alors k organiser leur à insertion n,

qui équivau A une normalisation, ou, par exemple avec l'instauration d'un statut, ii les assigner dans leur différence Se voyant à reconnus È le jeu a u coup par coup n'est plus possible; ils ont perdu la maîtris d e la relation en perdant la possibilità d e jouer avec leur identité

Il n'est que d e se reporter aux e u v r e s d e Gobineau pour se rappeler que le discours raciste exalte la différence Plus peut-êtr que pour qui- conque, le à peuple tsigane )), en tant qu'entitÃ

séparà - entità A sépares on sait ii quelles fins -

a existà pour les Nazis; certains d e leurs idéolo gues voulaient pouvoir fixer les critère immuables de l'authenticità tsigane. C'est d o n c bien un projet non-raciste que celui de l'ethnologue qui, tout en révéla la différence en montre la proximità et insiste sur les échanges les points d e passage, les interférence entre à eux à et à nous È Mais c'est préciséme cela qui apparaî dangereux ii ceux dont nous parlons : manifester le caractèr actuel et proche d e la singularità ethnique, son dyna- misme, sa créatività affirmer que dans leur parti- cularité ceux que nous avons côtoyà ne sont pas enfermé mais qu'ils savent aussi bien, 6 leur manièr ou comme nous tous, se servir d u monde tel qu'il est.

Du côt non-Tsigane

Nous nous intéresson ii ceux qui, par leur intervention ou du seul fait d e leur existence, influent sur la relation Tsiganes - non- Tsiganes,

c'est-&-dire aux institutions d e la sociét domi- nante et ii leurs agents. Les différente attitudes que nous évoqueron révèle toutes une certaine idé d e la place de l'ethnologue dans la cité

Certains, aprè en avoir pris connaissance, choi- sissent d'ignorer un travail qui montre comment ceux qu'ils appellent des à familles en détress È des à handicapé sociaux È savent gouverner leur vie. à Nous ne leur sommes pas indispensables à : voilii une révélati qui peut êtr catastrophique. L'action des instances spécialisé - l'interven-

tion en milieu tsigane -. pour se poursuivre a besoin de conserver ses repère et ses critères elle écart alors celui qui rend manifeste l'impropriét des catégorie qui la justifient. L'ethnologue est invità A rester dans son domaine qui est - on le sait - la différence 11 est intéressan de constater

que ce sont souvent les même qui souhaitent le cantonner dans l'étud d e l'exotique et du tradi-

(5)

Du côt des Tsiganes 175

tionnel et lui reprochent d e n'apporter aucune solution a u à problèm tsigane È Une telle appré

ciation se répan facilement, elle illustre une attitude commune à propos des Tsiganes : ceux que nous côtoyon ne sont jamais les à vrais È Ce qui s'énonc souvent ainsi : l'ethnologue décri une situation idéal ou révolue il opèr une re- construction intellectuelle, ceux qu'il peint ne sont pas ceux dont nous nous occupons, inadaptés marginaux, déviant

...

les catégorie familière et efficaces - catégorie impérialiste - sont re-

trouvées

Il semble que ces instances ne puissent envisa- ger le travail ethnologique que par rapport aux buts qu'elles poursuivent. Si elles le refusent, c'est, pour dire familièrement que sa prise en compte leur complique trop la vie; i l montre en effet combien leurs méthode sont inappropriées leurs moyens grossiers et leurs objectifs égoïste Si elles l'acceptent, c'est en pensant qu'il leur permettra d'obtenir des résultats Il est des prises en considé ration qui équivalen à une mise à l'écar : l'ethno- logue devient un expert décoratif un alibi. Il est saluà en mêm temps que la à reconnaissance à de

la à culture tsigane à est exaltée mais aucun

compte n'est tenu d e cette culture dans les politi- ques mises en à • u v r e Cependant i l arrive que les pouvoirs publics demandent à l'ethnologue, ou Ã

d'autres spécialiste des sciences humaines, d'êtr un expert effectif; ils attendent d e lui, candide- ment ou cyniquement, qu'il les aide à saisir cette population insaisissable. Deux cas de figure se présenten : le travail scientifique précè la de- mande des instances intéressée celles-ci sélec tionnent alors tel ou tel aspect qui leur semble pouvoir favoriser leur action (par exemple l'étud des stratégie économique ou des modes d'éduca tion); ces instances, par le biais d e contrats ou de programmes, commandent ce travail et invitent le chercheur à exercer son investigation sur tel aspect particulier (par exemple les pratiques d e station- nement ou les problème d e santé) Dans aucun des cas, il n'est question de s'intéresse à ce qui singularise notre perspective : la mise en évidenc des rapports qui existent entre les statégie écono miques, les modes d'éducation les pratiques de stationnement, les problemes d e santé et d e cela avec l'organisation d e l'espace, les relations entre les vivants et les morts, la conception de l'hygiène le statut de la parole, etc.

Si l'attention porté aux étude des ethnologues peut amener les institutions à changer leur dis- cours - on entend aujourd'hui beaucoup parler

d e à spécificit È de à respect d e la dimension

propre Ã

-,

parfois à modifier leurs stragégie

- à titre d'exemple voici ce qu'écri un responsa-

ble d u Ministèr d e 1'Education Nationale aprè une rencontre entre à décideur È à praticiens à i . e . enseignants) et chercheurs : à L'idé c'est de

situer le problèm d e s enfants nomades-tsiganes si possible sous cet éclairag d'une situation socio- culturelleparticulièreplut6 que de la laisser sous l'éti quette d'une inadaptation, d'un handicap qui nous paraissait le ramener trop à des aspects psycho- physiologiques' È il n'y a jamais - c'est e n tout cas ce qu'on observe pour le domaine que je connais - remise en cause des objectifs qui res- tent le contrôl et la normalisation.

Il est caractéristiqu qu'aussi bien du côt à mi-

norità à que du côt à majorità È ce qui trouble et gên c'est ce qui fait le propre d e la démarch ethnologique : la prise en compte et la restitution d'une totalité

Les Tsiganes ne manifestent dans la relation avec les autres, que des fragments d e leur identité

i l leur arrive mêm de l'occulter complktement; ces stratégie leur permettent d e se rendre maîtr d e la relation. Les pouvoirs non-tsiganes ne pren- nent en considératio que tel ou tel aspect d e la vie des Tsiganes (et partant, sélectionnen tel fragment du travail des ethnologues) afin d e garantir o u d'augmenter l'efficacità d e leur action, c'est-à -dir d e mieux gouverner la vie de la minorité Chacun cherche à manipuler l'autre d e faço

A

atteindre les objectifs qu'il s'est fixé Mais ces objectifs sont antinomiques : la perpétuatio d'une singularità et 'autonomie pour les uns, la normalisation et l'in- tégratio pour les autres. S'il n'y a ni blocage ni affrontement, c'est que les deux partenaires choi- sissent d'agir sous couvert d'anonymat et que leurs stratégie s'appliquent à des niveaux différents celles des Tsiganes lors du contact inter-individuel,

A

travers l'échang de paroles, celles des non- Tsiganes au niveau collectif, i travers des textes d e lois et des réglements Tout comme le à chineur È lors d e la transaction commerciale, ne met pas en avant sa qualità ethnique, les textes officiels ne visent pas explicitement les Tsiganes ou les noma- des mais se présenten comme des réglementation général d e l'urbanisme ou du comnlerce "Lié geois 1981 : 49). Les conflits surgissent lorsque l'anonymat n'est plus possible : les Tsiganes appa- raissent en groupe, les lois s'appliquent d e manièr sélective La ségrégati est révélà L'exemple aujourd'hui le plus visible en France est celui des terrains d e stationnement institutionnalisés aussi bien d'ailleurs ceux oii l'on invite les Sans-Domi- cite-Fixe à séjourner les à aires d'accueil pour

Gens du Voyage È que ceux oà on leur interdit d'entrer (les terrains de camping).

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176 Patrick Williams

Cette crise qui, ici et l i , éclat ponctuellement, les travaux d'ethnologie en sont porteurs d e manièr essentielle. En restituant la totalità (et la totalità c'est la relation Tsiganes-Gadjé) nous mettons i jour les stratégie et nous interdisons 'anonymat. Par exemple, nous montrons que le Rom Kalderash qui bavarde d e faço anodine avec un chef d'atelier, exprimant les soucis typiques d'un petit artisan, est en fait en train d'illustrer une stratégi propre i son groupe; nous montrons que les pancartes neutres à Stationnement interdit aux

remorques non-attelée È plantée i l'entré d'une commune, signifient en réalit une interdiction d e séjou pour les nomades. Il ne faut pas s'étonne des réticence des uns et des autres.

La tentation, pour l'ethnologue, est alors d e se dire que ses travaux ne peuvent s'inscrire dans le jeu entre minorità ethnique et sociét dominante, puisqu'ils en sont la révélatio Il lui suffit de savoir qu'ils dénoncen les faux-semblants sur lesquels le modus vivendi s'est établ et permettent ainsi d e comprendre avec quelle brusquerie le feu raciste peut se déclarer Selon une telle analyse, la seule faço d'intervenir dans la sphèr d e l'effica- cità pratique serait d'ajouter une autre activité d'un ordre diffèrent i la spéculation Qu'il choi- sisse d'êtr militant, soutenant la revendication minoritaire, ou gestionnaire, contribuant A la maîtris des institutions, l'ethnologue franchit le mêm pas : il ne se contente plus d e montrer

Notes

comment sont les choses mais il agit afin qu'elles soient comme i l pense qu'elles devraient être Mais les réaction des partenaires ne nous invitent-elles pas i considére que la spéculation dè qu'elle prend un caractèr public, devient un acte effi- cace ? C'est alors dans l'exercice mêm d e cette actività qu'il convient d e crée les conditions d e vigilance i l'égar d u racisme et de toute oppres- sion. Il semble bien que l'ethnologie en tant que discipline ne soit d'aucun secours si elle n'intègr une dimension éthique Nous abordons l i une question qui dépass largement le propos d e ce travail mais, je me risquerai i conclure par quel- ques considération d'ordre éthique

A partir d u moment oà l'ethnologue prend conscience que son discours trouble le jeu, com- ment pourrait-il continuer A l'énonce d'un lieu qui serait la neutralité la tranquillité le dogme ?

Comment refuserait-il d'êtr i son tour troublà par les appréciation des partenaires ? C e n'est qu'en acceptant de se heurter aux réaction des autres que les caractères les implications et les effets possibles d e chaque position, d e chaque discours apparaîtron avec netteté Bien entendu, en deve- nant un lieu d e permanente remise en question, la pratique ethnologique récus d'avance toute légi timation et l'ethnologue s'interdit d e tenir jamais un rôl d'expert.

Ces qt!~'lipii"i ré/li~xiot~. sur la pmtiqlie de 1. La scolarisation des entiinis tsiganes et l'et1111oIogie dans une c o ~ ~ t t ~ ~ t i t ' t a u t i

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a 611; nomi~des, Journée nationilles d'étiidcs et pi,tit encore cjtre victime d'i~tti/udes I ~ I I C ; , S ~ ~ ~ . S Ecole Norinale (l'institutei~rs, Dijon, filit p l u s pi1rtic•ili4reme1 n'ft'ri~t'iw [ru- 17-18-19 mars 1980, Centre de Recherches vail que j'ai effect111; parmi 1o.s ~ s i g a t t i ~ R o m '1-siganes, Università de Pans V, Paris 1980. Kalilerash "le lu hiinliruc Est lit' l'utis (1). Cità par Alain Cotonnec (1984, 4 : 58-62). Williams 1982, 1984, 1985).

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