• Aucun résultat trouvé

Analyse des discours épilinguistiques portant sur la substitution de l’anglais au français dans l’enseignement supérieur en Algérie

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Analyse des discours épilinguistiques portant sur la substitution de l’anglais au français dans l’enseignement supérieur en Algérie"

Copied!
133
0
0

Texte intégral

(1)
(2)

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Mohamed Seddik Ben Yahia, Jijel

Faculté des lettres et des langues Département de lettres et de langue française

N° d’ordre : N° de série :

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master Spécialité : Sciences du langage

Thème

Réalisé par : Sous la direction de :

BIRAK Lina SISSAOUI Abdelaziz KHENNOUF Nadia Membres du jury : Président : BOUKROUH Rapporteur: SISSAOUI Examinateur : ABDELLAOUI

Année universitaire2019/2020

Analyse des discours épilinguistiques portant sur la substitution de l’anglais au français dans l’enseignement supérieur en Algérie : cas d’étudiants et d’enseignants de l’université de Mohammed Seddik Ben

(3)

Je dédie ce travail

A mes chers parents

A ma sœur unique IMENE et ses enfants OUMAIMA et AHMED

A mes trois frères : HOCINE, ALILOU, DIDINE

A ma meilleure amie et mon binôme LINA

A toutes mes amies les plus vraies

A tous mes enseignants

(4)

Dédicace

Je dédie ce modeste travail

A Mes parents

A mes deux frères NADJI et WASSIM

A ma petite sœur IMENE

Et enfin à mon binôme et ma meilleure amie NADIA

A tous mes enseignants

(5)

Par le biais de ce modeste travail,

Nous adressons nos sincères remerciements à notre directeur de recherche Dr

Abdelaziz SISSAOUI, qui nous a prêté aide et assistance, et nous a éclairci le

chemin à suivre à travers sa présence, ses orientations, et ses conseils qui ont

alimenté notre réflexion afin de réaliser ce travail.

Nous tenons également à remercier les membres de jury qui ont accepté

d’évaluer notre travail

Enfin nous exprimons toutes nos gratitudes aux étudiants et aux enseignants

qui ont répondu respectueusement et soigneusement à notre questionnaire.

(6)
(7)

Introduction générale ………12

I. Partie théorique Chapitre 1 : méthodologie de la recherche 1- Définition du sujet ……….17

2- Choix et motivation ………18

3- Problématique ………19

4- Hypothèses……….…….…20

5- Etat des lieux ……….……….…20

6- La présentation du terrain d’enquête ……….…………23

7- Le choix de la méthode d’investigation……….……….…24

8- La description du questionnaire……….…….……25

9- La présentation du questionnaire ……….………..…26

10- Le déroulement de l’enquête ……….……….……26

11- Les difficultés rencontrées ……….….…27

12- Conclusion partielle ……….………27

Chapitre 2 : concepts théoriques 1- La situation sociolinguistique de l’Algérie………29

2- Le statut des langues en présence en Algérie ………...30

2-1 L’arabe et ses variétés……….30

2-2 Le berbère ou le Tamazight……….……32

2-3 Le français………33

3-La politique linguistique et culturelle en Algérie (francisation et arabisation)…..…34

3-1 la francisation de l’Algérie durant la période coloniale………35

3-2 la politique d’arabisation………36

4

-

l’évolution de la politique linguistique et culturelle ( du monolinguisme au plurilinguisme) ………..….…38

4.1 Le conflit entre arabisant et francisant ……….……39

4.2 L’anglais dans le contexte sociolinguistique algérien ……….………40

(8)

5- le discours épi linguistique et les notions connexes ………..………42

5.1 Le discours épi linguistique………42

5.2 Les représentations linguistiques …………..………43

5.3 Les attitudes ………...44

Conclusion partielle II- Partie pratique : analyse des questionnaires Chapitre 1 : analyse du questionnaire destiné aux étudiants 1- Introduction………48

2- Analyse et interprétation des données ………...…48

2-1 L’analyse des variables………48

2-2 L’analyse du questionnaire………...53

3- Conclusion………..85

Chapitre 2 : analyse du questionnaire destiné aux enseignants 1- Introduction……….87

2- Analyse et interprétation des données ………..………...….87

2-1 L’analyse des variables ……….…...87

2-2 L’analyse du questionnaire ………..…91

3- Conclusion………...…….123

Conclusion générale………..124 Liste des références bibliographiques

Annexe Résumé

(9)
(10)

Tableau n°01 : les abréviations………48

Tableau n°02 : répartition des enquêtés selon le sexe ………49

Tableau n°03 : La répartition des enquêtés selon l’âge………..50

Tableau n° 04 : la répartition des enquêtés selon la filière……….51

Tableau n°05 : Répartition des étudiants selon la région de résidence………..52

Tableau n°06 : langues pratiquées pour la communication au sein de la famille…………..53

Tableau n°07 : les langues pratiquées pour communiquer à l’université………...55

Tableau n°08 : les langues pratiquées pour communiquer sur les réseaux sociaux……..…56

Tableau n°09 : la compétence communicative en langue française en expression orale et écrite………57

Tableau n° 10 : La compétence communicative en langue anglaise en expression orale et écrite………58

Tableau n°11 : les chaines de télévision que nos informateurs ont l’habitude de regarder…60 Tableau n° 12 : la répartition de nos informateurs selon leur intérêt envers la lecture..……61

Tableau n°13 : les langues utilisées par nos informateurs pour lire………..…62

Tableau n°14 : La répartition de nos informateurs en fonction de la langue de leurs recherches documentaires………63

Tableau n°15 : la répartition des enquêtés selon le niveau d’instruction des parents………65

Tableau n°17 : la répartition des enquêtés selon la langue d’instruction des parents ……..66

Tableau n°18 : la répartition de nos informateurs en fonction de la nécessité portée pour les langues étrangère ………..……….67

Tableau n°19 : les représentations de nos informateurs vis-à-vis de l’arabe classique…….68

Tableau n° 20 : les représentations de nos informateurs vis-à-vis de la langue française…..69

Tableau n°21 : les représentations de nos informateurs vis-à-vis de la langue anglaise…….70

Tableau n° 22 : les représentations de nos informateurs vis-à-vis de l’utilité de la langue….71 française Tableau n°23: les représentations de nos informateurs vis-à-vis de l’utilité de la langue anglaise……….73

(11)

Tableau n°25 : les représentations positives vis-à-vis la décision de l’ex ministre…………76

Tableau 26 : les représentations négatives vis-à-vis la décision de l’ex ministre…………..77

Tableau n°27 : l’utilité de remplacer l’anglais au français à l’université………...78

Tableau n°28 : Les représentations de nos informateurs sur ce qu’ils attendent dans le cas de la mise en application de la substitution de l’anglais au français………81

Tableau 29 : les représentations de nos informateurs concernant besoin de la réforme de la substitution de l’anglais au français………83

Tableau 30 : la langue étrangère la plus adaptée selon nos informateurs en enseignement supérieur………..………84

Chapitre 02 Tableau n°01 : les abréviations ………..87

Tableau n°02 : répartition des enquêtés selon le sexe ………87

Tableau n°2 : La répartition des enquêtés selon l’âge………88

Tableau n° 03 : la répartition des enquêtés selon la filière………..90

Tableau n°04 : Répartition des étudiants selon la région de résidence………91

Tableau n°05: langues pratiquées pour la communication au sein de la famille……...…….92

Tableau n°06 : les langues pratiquées pour communiquer à l’université………..…….93

Tableau n°07 : les langues pratiquées pour communiquer sur les réseaux sociaux…………94

Tableau n°08 : la compétence communicative en langue française en expression orale et écrite ……….95

Tableau n° 09 : La compétence communicative en langue anglaise en expression orale et écrite………..97

Tableau n°10 : les chaines de télévision que nos informateurs ont l’habitude de regarder...98

Tableau n° 11 : la répartition de nos informateurs selon leur intérêt envers la lecture …....100

Tableau n°12 : les langues utilisées par nos informateurs pour lire……….101

Tableau n°13 : La répartition de nos informateurs en fonction de la langue de la recherche documentaire………..102

(12)

Tableau n°16 : la répartition de nos informateurs en fonction de la nécessité portée pour les langues étrangère………..……..105 Tableau n°17 : les représentations de nos informateurs vis-à-vis de l’arabe classique…….106 Tableau n° 18 : les représentations de nos informateurs vis-à-vis de la langue française….107 Tableau n°19 : les représentations de nos informateurs vis-à-vis de la langue anglaise…...108 Tableau n° 20 : les représentations de nos informateurs vis-à-vis de l’utilité de la langue française………...110

Tableau n°21: les représentations de nos informateurs vis-à-vis de l’utilité de la langue anglaise………111. Tableau n°22 : les représentations de nos informateurs concernant la décision de l’ex ministre……….113 Tableau n°23 : les représentations positives vis-à-vis la décision de l’ex ministre……….114 Tableau n°24 : les représentations négatives vis-à-vis la décision de l’ex ministre………115 Tableau n°25 : l’utilité de substituer l’anglais au français à l’université………..118 Tableau n°26 : Les représentations de nos informateurs sur ce qu’ils attendent dans le cas de la mise en application de la substitution de l’anglais au français………118

Tableau n° 27 : les représentations de nos informateurs concernant besoin de la réforme de la substitution de l’anglais au français……….121

Tableau n°28 : la langue étrangère la plus adaptée selon nos informateurs en enseignement supérieur………121

(13)
(14)

Figure n°02: répartition des enquêtés selon l’âge ...50

Figure n°03: Appartenance des enquêtés selon la filière...51

Figure n° 04:les langues pratiquées pour la communication au sein de la famille...54

Figure n° 05: la répartition de nos informateurs selon leur intérêt envers la lecture...61

Figure n° 06: la répartition du positionnement de nos informateurs vis-à-vis de la décision de l’ex ministre qui encourage la substitution de l’anglais au français...74

Figure n °07: La répartition des informateurs selon l’utilité du remplacement du français par l’anglais à l’université... 77

Figure n°08: Les justifications des étudiants concernant l’utilité du remplacement du français par l’anglais à l’université ...78

Figure n°09: les représentations négatives envers l’utilité de la substitutionde l’anglais au français...79

Chapitre n° 02 Figure n °1: la répartition des enquêtés selon la variable sexe...88

Figure n °2: la répartition des enquêtés selon l’âge...89

Figure n°3: appartenance des enquêtés selon la filière ...90

Figure n°4: la répartition de nos informateurs selon leur intérêt envers la lecture...100

Figure n°5: la répartition du positionnement de nos informateurs vis-à-vis de la décision de l’ex ministre qui encourage la substitution de l’anglais au français...112

Figure n°6: La répartition des informateurs selon l’utilité du remplacement du français par l’anglais à l’université...115

Figure n °7: Les justifications des étudiants concernant l’utilité du remplacement du français par l’anglais à l’université ...116

Figure n° 8: les représentations négatives envers l’utilité de la substitution de l’anglais au français...117

(15)

(16)

12

Introduction

La question de substitution de l’anglais au français est introduite à deux reprises dans le paysage sociolinguistique algérien. La première introduction de l’anglais en Algérie a eu lieu en 1993 en primaire, elle s’est réalisée à travers un choix laissé aux parents, selon lequel ils choisissent la langue étrangère la plus appropriée à leurs enfants. Il est à noter que cette expérience n’a pas atteint les résultats scolaires escomptés parce que la majorité des parents ont opté pour le français à des raisons socio historiques qui caractérisent le terrain sociolinguistique algérien.

La deuxième tentative de substitution de l’anglais au français a été proposée en 2019 par l’ex ministre de l’enseignement supérieur Tayeb Bouzid, qui avance que « le français ne

mène nulle part »1. Partant de cela, il avance sa volonté de supprimer le français de l’université en le substituant l’anglais notamment dans les filières scientifiques et techniques. Dans cette optique, il lance un appel aux universités dans lequel il préconise l’utilisation de l’anglais et de l’arabe dans les entêtes des documents administratifs. Cette décision s’est vue le jour juste quelques semaines après les manifestations successives, qui se sont attelées le 22 février sous le nom de Hirak

Cela a déclenché une polémique, qui a fait l’objet de multiples discussions aussi bien dans la presse écrite et orale que sur les réseaux sociaux. Les opinions ont été divergentes entre valorisantes et dévalorisantes.

Notre sujet de recherche se focalise sur l’activité épilinguistique. Il s’intitule Analyse

des discours épilinguistiques portant sur la substitution de l’anglais au français dans l’enseignement supérieur en Algérie : cas d’étudiants et d’enseignants de l’université de Mohammed Seddik Ben yahia de la faculté des lettres et des langues. Notre objet d’étude

s’inscrit essentiellement dans le domaine de l’analyse de discours mené selon une approche sociolinguistique, qui accorde une importance à l’élaboration et à l’étude des phénomènes épilinguistique, en tant que moyen qui sert à l’observation pertinente et efficace. Par ailleurs, il est important de préciser que les phénomènes épilinguistiques se manifestent à travers les différents discours épi linguistiques, les représentations, les attitudes et les préjugés que les interlocuteurs se font vis-à-vis les différentes variétés langagières. Par conséquent, il n’est pas

1

Disponible sur le site : https://www.algerie-eco.com/2019/07/08/pour-le-ministre-de-lenseignement-superieur-le-francais-ne-mene-nulle-part/

(17)

13 interdit de dire que le devenir de ces variétés langagières se situe au carrefour de ces différents phénomènes épilinguistiques.

Nous avons pu aborder ce sujet de recherche suite à des motivations scientifiques et heuristiques. En effet nous nous sommes inspirées de maintes lectures qui nous ont éclaircies le chemin à suivre.

Il est à rappeler que notre travail de recherche s’inscrit dans le cadre de la sociolinguistique, il s’appuie sur un questionnaire distribué auprès des étudiants et des enseignants de la faculté des lettres et langues de l’université Mohammed Saddik Ben Yahia. Notre échantillon est constitué de cinquante-et-un enquêtés dont trente d’entre eux sont des étudiants et vingt-et-un sont des enseignants.

Notre objectif de recherche est d’analyser et d’étudier les représentations linguistiques et les attitudes de nos informateurs à travers l’analyse de leur discours épilinguistique vis-à-vis la substitution de l’anglais au français.

Notre travail de recherche s’articule en deux parties : la première est théorique, et la deuxième est pratique. Les deux parties comportent plusieurs chapitres :

Nous avons divisé la première partie en deux chapitres. Le premier est consacré à la démarche méthodologique, dans laquelle nous avons défini notre sujet de recherche, et l’approche dans laquelle il s’inscrit, ainsi nous avons présenté la problématique, les hypothèses, les états de lieux et les objectifs de la recherche. Nous avons explicité aussi le terrain de recherche, l’univers et le corpus de l’enquête.

Le deuxième chapitre concerne les notions théoriques qui ont un lien avec notre sujet de recherche, dans lequel nous avons évoqué la politique linguistique et culturelle de l’Algérie et son évolution. Nous avons défini aussi la notion de discours épi linguistiques et les notions connexes.

Quant à la deuxième partie de ce modeste travail, elle est d’emblée pratique, elle est composée de deux chapitres dans lesquels nous avons analysé notre questionnaire, constitué de quinze questions avec une grille de renseignement des variables sociales sur nos informateurs.

(18)

14 Le premier chapitre est spécifiquement réservé à l’analyse du questionnaire destiné aux étudiants des trois départements : département de lettres et de langue française, département de lettres et de langue anglaise, département de lettres et de langue arabe de la faculté des lettres et des langues à l’université de Mohammed Saddik Benyahia. Le deuxième chapitre est réservé à l’analyse du questionnaire destiné aux enseignants de la même faculté.

Enfin nous avons clôturé le présent travail avec une conclusion générale qui résume les résultats obtenus.

(19)
(20)

Chapitre 1

(21)

17

Introduction partielle

Notre sujet de recherche intitulé s’intitule Analyse des discours épilinguistiques portant sur la substitution de l’anglais au français dans l’enseignement supérieur en Algérie : cas d’étudiants et d’enseignants de l’université de Mohammed Seddik Ben yahia de la faculté des lettres et des langues

.

Dans ce chapitre nous allons présenter la démarche méthodologique de notre travail. Nous commençons par la définition de l’objet de recherche, puis nous présentons nos objectifs de recherche ainsi que le choix et les motivations qui nous ont encouragés à nous lancer dans une telle optique.

1. Définition du sujet

La proposition prise par l’ex ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Tayeb BOUZID quant à la substitution de l’anglais au français a fait couler beaucoup d’encre et suscité des réactions plus au moins virulentes entre opposants et partisans d’autant plus que cette prise de décision s’inscrit dans un contexte sociopolitique très particulier. C’est dans cette perspective de recherche que nous nous attelons à une analyse de discours épilinguistique des enseignants et des étudiants à l’université de Jijel mohamed saddik benyahia . Notre objet d’étude s’inscrit essentiellement dans le domaine de l’analyse de discours mené selon une approche sociolinguistique. Cette dernière, attribue à la langue un caractère social, et a pour tâche de retisser les liens entre les traits linguistiques et ceux de la société : «la sociolinguistique se fixe comme tâche de faire apparaître dans la mesure du

possible la covariance des phénomènes linguistiques et sociaux et, éventuellement d’établir une relation de cause à effet »( DUBOIS J. & al,1994 :435).

Notre intérêt est d’analyser et de mettre en lumière le discours épilinguistique des enseignants et des étudiants universitaires en ciblant leurs représentations, sentiments et attitudes qui cristallisent leurs positionnements vis-à-vis des langues mises en concurrence en général et vis-à-vis la substitution de l’anglais au français à l’université, plus particulièrement. Pour y parvenir, nous optons pour un questionnaire mené auprès des étudiants et des enseignants à l’université de Jijel, nous avons opté pour la faculté des lettres et des langues.

2. Choix et motivations

Le choix de notre sujet de recherche n’est pas aléatoire, nous nous sommes inspirées de plusieurs lectures grâce auxquelles nous avons pu aborder notre recherche. Par ailleurs, les

(22)

18 motivations principales qui nous ont incitées à faire ce sujet de recherche sont scientifiques et heuristiques.

D’une part, l’ex ministre Tayeb Bouzid avance que « le français ne mène nulle part »1 . Partant de cela il annonce sa volonté à plusieurs reprises de remplacer le français par l’anglais dans l’enseignement supérieur. Dans cette optique, il donne l’ordre aux universités dans lequel il préconise l’utilisation de l’anglais et de l’arabe dans les entêtes des documents administratifs.

« Dans le cadre de la politique d’encouragement et de renforcement de l’usage de la langue anglaise et pour une meilleure visibilité des activités éducatives et scientifiques dans le secteur de l’enseignement supérieur, je vous exhorte d’utiliser les langues arabe et anglais dans les en-têtes des documents administratifs et officiels ». ( BOUZID tayeb , 2019 )

D’autre part la curiosité de découvrir les opinions, les jugements, les représentations vis-à-vis des deux langues étrangères (anglais et français) vis-à-vis de la substitution afin de cerner le degré d’acceptabilité de cette proposition dans la communauté universitaire (étudiants et enseignants) en termes d’application.

3. La problématique

L’Algérie est un terrain où s’enchevêtrent maintes variétés linguistiques, héritées par le biais de différentes invasions successives. Parmi les périodes cruciales qui ont contribué à la reconfiguration du paysage sociolinguistique de l’Algérie : d’une part celle de l’époque coloniale où le pays fut soumis à une francisation, et, au cours de laquelle le français était la seule langue nationale et officielle. D’autre part celle de l’époque post-coloniale au cours de laquelle la langue arabe fut décrétée langue nationale et officielle. Le processus d’arabisation enclenchée par les dirigeants de la nouvelle Algérie avait pour souci majeur la récupération de l’identité algérienne longtemps bafouée par le colonisateur.

Il est à noter que la langue arabe ne fut pas généralisée à tous les domaines, certaines institutions étatiques telles que l’université, raison pour laquelle cette politique n’a pas atteint les finalités politiques escomptées. De manière corolaire, la politique linguistique adoptée au lendemain de l’indépendance n’était pas sans incidence sur le conflit linguistique en Algérie à

1

https://www.elwatan.com/edition/actualite/le-ministre-de-lenseignement-superieur-tayeb-bouzid-le-francais-ne-peut-vous-menez-nulle-part-08-07-2019

(23)

19 savoir le clivage entre les francisants et les arabisants qui persiste jusqu’à l’heure actuelle. Par ailleurs, et malgré la mise en place d’une stratégie d’arabisation progressive, le français demeure une langue prépondérante chez la majorité de locuteurs algériens à cause de son historicité et son enracinement dans le parler algérien. Au niveau de l’enseignement et de la recherche scientifique, l’arabisation a touché la quasi-totalité des spécialités à l’exception de certaines branches à titre d’exemple : la médecine, la pharmacie, la chirurgie dentaire, vétérinaire…etc. Quant à l’enseignement fondamental, la réforme éducative accorde une place non négligeable à l’anglais, enseigné à partir de la première année moyenne. Sachant que cette langue fut déjà introduite en 1993 pour le cycle primaire proposée comme expérience mais son introduction anticipée et hâtive n’a pas abouti aux résultats scolaires attendus par des raisons d’ordre socio historiques et culturelles, façonnées par le français comme l’enquête de CNEAP2

l’a témoignée, le français demeure : « première langue

étrangère dans la société, les entreprises et dans les institutions… ».

Au niveau international, il est semble pertinent de dire que le français a atteint ses limites face à l’anglais dans le sens où il n’obéit plus aux besoins scientifiques et que même les chercheurs francophones doivent traduire leurs recherches en anglais afin qu’ils puissent divulguer leurs recherches.

En Algérie Récemment, l’ex ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Tayeb Bouzid a lancé un sondage d’opinions dans lequel il estime la substitution de l’anglais au français dans l’enseignement supérieur. L’Ex ministre Tayeb Bouzid exprime sa volonté en déclarant que le français « ne mène nulle part » et qu’il est nécessaire de le remplacer par une langue de science et de technologie comme l’anglais. Cela a déclenché une polémique, qui a fait l’objet de multiples discussions aussi bien dans la presse écrite et orale que sur les réseaux sociaux. Les opinions ont été divergentes entre autres valorisantes et dévalorisantes. Ainsi Maintes questions ont été posées parmi les quelles celles qui portent sur l’avenir des langues étrangères, le fait de passer du français à l’anglais est-il utile pour enseignement supérieur ?

Notre objet de recherche s’appuie sur la question suivante :

Comment le discours épilinguistique de nos enquêtés reflète-il le degré d’acceptabilité de l’usage de l’anglais comme première langue étrangère à la place du français dans le contexte sociolinguistique algérien ?

(24)

20 Cette question donne lieu à d’autres sous questions

- Est-ce que la valeur utilitaire de l’anglais est perceptible plus que celle du français à travers les représentations de nos informateurs?

- Quelles sont les attitudes des enseignants et des étudiants universitaires vis- à- vis cette décision ?

4. Les hypothèses

Afin de répondre à ce questionnement, nous avons émis les hypothèses suivantes, qui font l’objet de confirmation ou d’infirmation tout au long de l’élaboration dans notre travail de recherche

- Les représentations de nos informateurs envers les deux langues étrangères mises en concurrence seraient en relation avec les rapports affectifs qu’ils entretiennent avec celles-ci dont la valeur utilitaire ferait partie.

- Les attitudes des enseignants et des étudiants envers cette décision seraient en relation avec leurs pratiques effectives.

5. Les états d’art

Tout au long de la réalisation de ce modeste travail, nous nous sommes guidées par maintes lectures : des thèses, des ouvrages et des articles. Ces lectures ont été largement bénéfiques, dans le sens où elles nous ont bel et bien servi à limiter notre objet de recherche.

Tout d’abord, nous avons commencé par la compréhension et l’appréhension du concept épi linguistique qui englobe à la fois toutes les notions qui ont un rapport avec la langue à savoir le discours sur les langues ( discours épi linguistique), les représentations, les attitudes, …etc, étant donné que le discours épi linguistique constitue l’axe fondamental de notre travail de recherche.

Il existe de nombreux travaux sur les phénomènes épilinguistiques , parmi lesquels nous citons ceux de William Labov ( sociolinguistique, 1976), qui fut le premier à avoir mis en évidence ces phénomènes. Pour lui, au sein d’une communauté, les sujets parlants se dotent de certaines normes subjectives élaborées et partagées par les membres de la société. De ce fait, il est nécessaire de rajouter que ces normes subjectives se manifestent comme un jugement de valorisation ou de stigmatisation lors des pratiques effectives des locuteurs et en

(25)

21 fonction de la classe sociale à laquelle ils appartiennent. En parlant des classes sociales, Labov a établi une distinction évidente dans laquelle le mot prestige est perçu de deux points de vue différents, le prestige patent et le prestige latent. Le premier est celui qui est accepté au niveau de la société, il représente la classe sociale dominante, tandis que le deuxième est sous jacent, il représente la classe sociale dominée.

Par ailleurs, Labov a mené trois enquêtes à travers lesquelles, il a essayé d’établir la corrélation entre les traits linguistiques et les traits sociaux. Labov au cours de ces trois enquêtes a cherché d’expliquer les variables linguistiques et les pratiques effectives différentes des locuteurs par les variables sociales. L’objectif de Labov est « de savoir si ces réalisations différentes soit explicables par des variables sociales soit, à l’inverse, permettant de structurer le groupe social » ( Calvet : 1996, 98 )

Parmi les trois enquêtes effectuées par Labov, nous ne citons que la première enquête, que nous jugeons utile pour notre analyse.

L’élément linguistique qui a attiré l’attention de Labov lors de sa première enquête sur l’île de Marth’s vineyard est la centralisation des deux semi-voyelles / aw / et / ay/ par les locuteurs de cette île. Chez les Viney ardais, labov a remarqué que le /a/ de ces diphtongues a été soumis à deux manières de prononciation tout à fait différentes. Pour cela il pose la problmatique suivante : « pourquoi Marth’s vineyard a-t-elle tourné le dos à l’histoire de la

langue anglaise ? » (Calvet 1996, 98).

En analysant les attitudes des locuteurs dans leur environnement social. Labov a constaté que les personnes qui ont tendance à centraliser les diphtongues étudiées, vivent dans cette île et veulent rester dans cette dernière. Tandis que ceux qui adoptent une autre prononciation (une prononciation continentale), habitent dans cette île mais ils estiment la quitter pour des raisons d’ordre socio-économiques.

Le deuxième travail consulté est un mémoire réalisé en vue de l’obtention du diplôme de Magister en linguistique et en didactique. Il a été présenté par ALIK Amel sous la direction de Yacine DERRADJI à l’université de Mentouri à Constantine. Il s’intitule les

représentations du français et de l’anglais des apprenants de troisième année du secondaire.

L’intérêt de ce travail de recherche est de mettre en lumière les représentations des apprenants vis-à-vis des deux langues étrangères tout en essayant de mettre en corrélation ces représentations avec les pratiques langagières des apprenants. Cette étude se veut également

(26)

22 une mise en valeur de l’histoire des représentations universelles de l’anglais et du français, et la conflictualité qui les oppose afin de faciliter l’étude le leur ancrage sociétal en Algérie. L’enquête de ce travail a été réalisée auprès des élèves de la troisième année secondaire au lycée Kherrata dans la wilaya de Bejaïa. La chercheuse avance que le choix de ce public se justifie par le fait que dans cette étape scolaire, l’apprenant se capitalise d’un éventail de représentations vis-à-vis de l’anglais et du français. Une hypothèse émise par laquelle elle suppose l’existence d’une corrélation entre les représentations que se font ces élèves par rapport à ces deux langues et le choix de la langue qu’ils voudraient étudier à l’université.

En effectuant cette recherche, il est nécessaire de noter que pour les étudiants de troisième année du secondaire, les deux langues étrangères sont primordiales, ils présentent en aucun cas des représentations de conflictualité envers ces deux langues étrangères, et ils estiment avoir un niveau meilleur en langue française qu’en langue anglaise.

La chercheuse est arrivée à la conclusion suivante : les étudiants se font une image positive plus que négative à l’égard de ces deux langues étrangères. En plus, en analysant le discours épi linguistique de ces étudiants, elle a constaté qu’ils préfèrent le français mais ils choisissent l’anglais. Cela se justifie par les rapports affectifs qu’ils entretiennent avec la langue étrangère en question, et qui se cristallisent à travers la notion d’utilité, de facilité, et de prestige dans un contexte donné.

L’étudiante précise que l’ensemble des représentations positives faites par les locuteurs vis-à-vis d’une telle langue est due à son usage. Autrement dit la langue étrangère qui jouit d’une valorisation chez les locuteurs est celle qui répond beaucoup plus à leurs besoins.

Le troisième travail consulté est un article qui s’intitule Langue et identité. La place du

français et de l’anglais dans le conflit sociolinguistique algérien : représentations d’enseignants de français du sud algérien. Il a été rédigé par Affaf baala-Boudebia, et publié

dans la revue Synergies Royaume-Uni et Irlande n°5 en 2012.

L’auteure de cet article a évoqué que l’Algérie depuis son indépendance a cherché d’instaurer sa propre identité, marginalisée par le colonisateur durant toute la période coloniale. Ce dernier durant la période coloniale a mis en place une politique de monolinguisme où la francisation est appelée par Calvet la glottophagie3.

3

(1974) Dérivé du préfixe glotto- (« langue ») et le suffixe -phagie (« manger ») Ce terme assez explicite, une langue en

(27)

23 Partant de ce fait, les autorités gouvernementales en place de l’Algérie postcoloniale adoptent une politique de monolinguisme où l’arabisation de tous les domaines est nécessaire afin de récupérer l’un des traits fondamentaux de l’identité algérienne. A ce sujet , il est nécessaire de dire que l’arabe ne fut pas généralisé à tous les secteurs dans le sens où le pouvoir en place de cette époque ne l’a appliquée qu’ au niveau de l’éducation et de la vie culturelle et idéologique, mais l’économie et la science fonctionnaient encore en langue française , ce qui a conduit à un clivage linguistique qui s’avère conflictuel et prolixe , opposant à la fois les élites arabisantes aux élites francisantes. Ces deux dernières s’affrontent et s’argumentent tout en visant une amélioration statutaire. Dourari (2003 : 9) pense que : « cet affrontement linguistique n’est que la face apparente d’une autre lutte menée par

les élites et ayant comme objectif la sauvegarde ou l’amélioration de leur statut dans l’administration et le contrôle du pouvoir ».

Le but de cette recherche est de mettre en évidence le positionnement des enseignants soufis concernant la place qu’occupe les deux langues étrangères (français et anglais) dans la conflictualité de la scène sociolinguistique algérienne.

Le souf est une région qui se situe au sud de l’Algérie, elle représente le terrain d’étude d’une recherche doctorale, qui s’intitule : la crise de l’enseignement-apprentissage du

français dans le primaire dans le Souf : analyse du contexte, des représentations et perspectives. Cette recherche doctorale se situe à mi-chemin entre la sociolinguistique et la

didactique. parce qu’elle vise d’une part à mettre en corrélation le paysage sociolinguistique de la région nommée « le souf » et d’autre part à essayer de maintenir son influence sur cette région. Sachant que les apprenants de cette dernière sont connus par leur manque d’intérêt pour l’apprentissage de la langue française, et ce qui justifie bel et bien le choix de ce corpus par la chercheuse.

Les enseignants de souf présentent une multitude d’opinions vis-à-vis des langues en question, mais la majorité d’entre eux préconise l’utilisation de l’anglais.

6. La présentation du terrain d’enquête

L’université est l’espace dans lequel plusieurs catégories sociales se rassemblent pour assurer la promotion du savoir et de la recherche scientifique. Ce lieu jouit d’une diversité linguistique dans la mesure où il constitue le carrefour de maintes interactions linguistiques entre plusieurs sujets. Ce terrain de recherche nous permet à réaliser notre enquête en nous

analyse les rapports entre le discours linguistique et le discours colonial sur les langues : la langue du colonisé est dénigrée, infériorisée, alors que celle du colonisateur est valorisée.

(28)

24 permettant de récolter des données qui pourraient nous aider à atteindre notre objectif de recherche et de répondre aussi à notre problématique.

Notre recherche a pour objectif d’analyser le discours épilinguistique des enseignants et des étudiants sur la question de substitution de l’anglais au français. Afin d’effectuer cette recherche, nous optons pour une enquête sociolinguistique qui aura lieu à l’université de Jijel : Mohammed Saddik Ben Yahia précisément dans la faculté des lettres et langues. Le choix de cette dernière se justifie par le fait qu’elle constitue un champ d’investigation pertinent et d’une curiosité aux questions qui se posent sur les langues.

7. L’univers de l’enquête

Les participants auxquels nous allons recourir sont des étudiants de la première année inscrits du Master et celui des enseignants. Ces derniers sont regroupés en trois catégories à savoir la filière : le département d’arabe, le département du français et le département d’anglais. Le choix de ce groupe social se justifie par la curiosité intellectuelle et linguistique qui le caractérise ainsi que la conscience linguistique dont il jouit.

A travers cette diversité d’enquêtés, nous allons réaliser une étude synchronique et comparée. Notre échantillon se compose de cinquante-et-un interrogés, divisé entre vingt-et-un enseignants et trente étudiants de la faculté des lettres et langues.

8. Le choix de la méthode d’investigation

Les méthodes d’investigations sont des techniques de recherche fondamentales permettant l’état d’avancement d’une recherche. Elles sont instrumentalisées dans une enquête afin d’obtenir des réponses à des problématiques particulières.

Pour mener notre recherche, nous avons choisi le questionnaire comme approche et méthode d’investigation. Cette technique est une démarche claire et précise qui a pour but de nous fournir à l’aide des donnés récoltées et présentées par la techniques des graphiques et des tableaux récapitulatifs le discours épi linguistiques sur la question de substitution de l’anglais au français.

Le questionnaire nous semble nécessaire à effectuer notre enquête parce qu’il permet d’accéder à un nombre important d’informateurs. En revanche il n’est pas interdit de dire que le questionnaire possède un inconvénient pour la simple raison, il se peut qu’il conduit

(29)

25 l’enquêté au risque de limitation d’expression parce qu’il fait appel à l’écrit et à la réflexion. Pour échapper à cet inconvénient, nous proposons des questions ouvertes dans le volet qui concerne les représentations vis-à-vis de la substitution de l’anglais au français.

9. La description du questionnaire

Les informateurs avec lesquels nous allons mené notre analyse est d’une hétérogénéité caractérisée par le sexe, la filière, l’âge et le statut.

Notre questionnaire est divisé en deux parties. Une partie a pour objectif de saisir les représentations vis-à-vis des deux langues étrangères mises en concurrence (anglais et français) et à traves celles-ci nous essayons de cerner le discours épi linguistique sur la question de substitution de l’anglais au français. Une autre partie concerne les variables externes (le sexe, l’âge, la filière et le lieu de résidence) qui peuvent déterminer puis justifier le positionnement de nos enquêtés.

Le questionnaire que nous avons établi est divisé en plusieurs types de questions à savoir : des questions fermées, des questions semi-ouvertes, et des questions ouvertes. Premièrement les questions fermées sont limitées par un choix de réponses proposées, deuxièmement les questions semi-ouvertes sont orientées et elles exigent à l’enquêté de justifier sa réponse, et enfin les questions ouvertes ont pour but de laisser aux enquêtés le choix de répondre librement.

Le questionnaire est écrit en langue française et nous l’avons traduit en langue arabe et en langue anglaise afin d’assurer une meilleure compréhension à nos questions. Le questionnaire des étudiants, il a été distribué en mois de juillet à travers le réseau social « facebook » auprès des groupes de chaque département, nous avons précisé à nos informateurs que notre questionnaire est d’une utilité scientifique ainsi qu’il est anonyme. Aussi il est à signaler qu’en fonction des trente questionnaires que nous avons distribués (dix dans chaque département) nous avons récupéré le même nombre. Quant au questionnaire destiné aux enseignants, il a été distribué à l’aide de notre encadrant qui l’a envoyé à ses collègues via Internet.

En analysant les données récoltées de questionnaire, nous pouvons trouver des réponses à notre problématique de recherche ainsi de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses.

(30)

26

10. La présentation du questionnaire

Le questionnaire que nous avons effectué est composé de quinze questions, ces dernières viennent juste après une grille de renseignement qui sert à identifier nos informateurs en fonction des variables externes telles que : l’âge, le sexe, la filière et le lieu de résidence.

Les questions que nous avons établies se répartissent selon l’objectif suivant :

- A travers la première, la deuxième, et la cinquième question nous visons à découvrir le profil linguistique de nos enquêtés.

- La troisième et la quatrième question nous aide savoir l’influence culturelle de nos informateurs

- Nous avons fait recours à la sixième et la septième question afin de cerner l’influence du milieu familial (le niveau et la langue d’instruction des parents) de nos enquêtés. - La huitième et la dixième question servent à vérifier si nos informateurs présenteraient

un rapport affectif (utilité) envers les deux langues étrangères.

- Dans la neuvième question, nous avons demandé à nos informateurs de décrire les trois langues suivantes : l’arabe classique, le français et l’anglais pour faire ressortir les représentations de nos informateurs envers ces langues

- A l’aide des questions (11) (12) (13) (14) (15), nous voulons mettre en lumière les représentations et les attitudes de nos informateurs vis-à-vis la substitution de l’anglais au français à travers l’analyse de leur discours épilinguistique.

11. Le déroulement de l’enquête

Nous avons effectué L’enquête destinée aux étudiants sur le réseau social facebook au mois de juillet vu que les circonstances n’ont pas permis de l’effectuer à l’université comme c’était prévu. Nous avons cherché le groupe facebook représentant chaque département, par la suite nous avons contacté l’administrateur de chaque groupe afin d’avoir accès à ce dernier pour publier notre questionnaire. Quant au questionnaire des enseignants, il a été administré par notre encadrant qui l’a effectué via e mail en l’envoyant à ses collègues puis il nous l’a transmis pour l’analyser. Enfin, notre échantillon se compose de cinquante-et-un dont trente parmi eux sont des étudiants et vingt-et-un sont des enseignants.

(31)

27 Le modeste travail que nous présentons est le fruit de maints efforts et de sérieuses recherches. Par ailleurs la recherche que nous avons élaborée a été un peu entravée par les circonstances dont tout le monde est témoin, celles de la pandémie du Covid-19, donc nous avons vécu une période de stresse et d’anxiété qui nous a influencé sur le plan psychologique autant que sur le plan productif. Nous avons été confinées pendant trois mois ce qui nous a mis à l’écart de la documentation bibliographique et nous a empêché d’avoir des séances d’encadrement à l’université. Il est à rajouter que les universités ont été fermées ce qui nous a un peu freinées au niveau de la distribution des questionnaires. Ainsi Nous avons eu une difficulté au niveau de la récupération des questionnaires vu que nos informateurs ont mis beaucoup du temps afin de répondre aux questions.

Enfin, nous pouvons dire que grâce aux motivations que nous portons pour notre travail de recherche et les encouragements de notre directeur de recherche nous avons pu surmonter les entraves rencontrées.

Conclusion partielle

Dans ce chapitre, nous avons détaillé la démarche que nous avons suivie dans la réalisation de notre étude. Ensuite nous avons présenté l’objectif de notre recherche, la problématique de la recherche, et les hypothèses. Enfin nous avons exposé l’outil, les conditions et les différentes modalités de collecte de données.

(32)

Chapitre 2

(33)

29

Introduction partielle

Dans le présent chapitre nous avons fait recours à des concepts théoriques ayant une relation avec notre sujet de recherche. Nous allons exposer un aperçu sur la situation sociolinguistique algérienne, les statuts des langues en présence et la politique linguistique et culturelle de l’Algérie coloniale et post coloniale.

1

. La situation sociolinguistique de l’Algérie

L’Algérie est un pays connu par sa richesse langagière, qui fait du terrain sociolinguistique algérien un champ d’investigation pertinent qui pourrait intéresser de nombreux chercheurs en sciences du langage. Il semble pertinent de dire que cette mosaïque linguistique et culturelle de l’environnement algérien fut le résultat de nombreux évènements historiques parmi lesquels nous pouvons citer les belligérances successives : phénicienne, carthaginoise, romaine, byzantine, arabe, turque, espagnole, française.

Par ailleurs, parmi les périodes cruciales dans la configuration de l’environnement sociolinguistique algérien sont : d’un côté la civilisation arabe, qui fut un vecteur de l’islamisation et de l’arabisation de l’Algérie, et de l’autre côté la colonisation française prolixe qui s’échelonna sur 132 ans, accompagnatrice d’une francisation et d’une acculturation massive. Cette politique de monolinguisme qui fait du français la seule langue parlée dans l’espace algérien, fut mise en lumière par les autorités gouvernementales à l’aube de l’indépendance mais tout en optant pour la promotion de la langue arabe, qui représente l’un des traits fondamentaux de l’identité algérienne. Afaf Baala Boudebia ( 2012 : 165,175 ) confirme que : « L’histoire sociolinguistique de l’Algérie depuis 1830 jusqu’à nos jours peut se

résumer en deux phases : la francisation et puis l’arabisation ».

En revanche, il est admis à dire que malgré les efforts fournis en termes d’arabisation, le français demeure omniprésent dans les pratiques langagières des algériens, car il jouit du statut de la première langue étrangère, même si ce statut reste jusqu’à nos jours ambigu. Selon D. Caubet ( 1998 , 122) : « le français en tant que langue de l’ancien colonisateur a un

statut ambigu ; d’une part, il attire le mépris officiel (il est officiellement considéré comme une langue étrangère au même titre que l’anglais), mais d’autre part, il est synonyme de réussite et d’accès à la culture et au modernisme ».

Ainsi le tamazight et ses variétés ( kabyle chaouit , chleuh, mozabit, le targui..), fut proclamé comme langue nationale en 2002 et une langue officielle en 2016. Rajoutant à celles-ci,

(34)

30 l’anglais qui constitue la deuxième langue étrangère, apprise principalement dès la première année du cycle moyen.

2. Le statut des langues en présence en Algérie

2.1 L’arabe et ses variétés

L’arabe classique forme une partie intégrante de la famille des langues chamito-sémitique tout à fait comme l’hébreu, l’araméen, l’akkadien et l’amorite… . Il tire ses origines exactement du moyen Orient, puis il s’est propulsé Grâce à l’Islam dans d’ autres zones géographiques telles que les pays de Maghreb.

Il est admis à dire que l’arabe à travers sa variété dit « classique » ou « fusha » constitue le noyau de la communauté algérienne. Il est un trait constitutif de l’identité nationale tout comme l’islam et l’amazighité.

Il est à noter aussi que l’arabe est la langue du coran et le vecteur de l’islamisation ce qui lui accorde le privilège de langue sacrée au sein de la société. Autrement dit « L'articulation de la religion sur la langue arabe classique confère à cette dernière une dimension de sacralité … ». (Queffélec et al., 2002 p. 33).

En revanche, en termes d’usage l’arabe classique a subi une dévalorisation et un recul durant l’époque coloniale. Durant cette dernière les autorités coloniales ont promulgué une politique de monolinguisme en encourageant la diffusion de la langue française au détriment des autres variétés linguistiques en présence.

Il est à rajouter que cette variété linguistique à caractère littéral est la langue nationale et officielle de l’Algérie, elle est absente quasiment des usages de la vie quotidienne des locuteurs algériens et elle s’apprend essentiellement à travers l’école dés la première année du cycle primaire.

Concernant la variété arabe, nommée « standard », « médium », « moderne », elle représente la langue internationalisée et adaptée à l’évolution des sciences. Rajoutant à cela, l’arabe « standard » est une langue qui se caractérise par la création lexicale des emprunts à partir des autres langues étrangères telles que l’anglais et le français.

En comparant « l’arabe classique » à « l’arabe standard », il s’avère que la première est figée, tandis que la deuxième est contextualisée avec un vocabulaire modernisé. L’arabe

(35)

31 standard fait l’objet d’usage par les locuteurs dans les administrations, la presse ( écrite et orale ) et la justice. Elle est la langue par laquelle s’effectue l’enseignement de plusieurs domaines tel que l’éducation civique, la technologie l’histoire-géographique.

Quant à l’arabe algérien, nommé aussi « arabe dialectal », « derja », « langue véhiculaire » par plusieurs chercheurs, en effet ces appellations sont bien évidement le résultat de la divergence d’opinions de ces chercheurs concernant la définition de la langue en question. Certains chercheurs, comme celui le cas de Farouk BOUHADIBA, préfèrent le mot « arabe algérien » sous prétexte qu’il est lié linguistiquement ( lexique et morphologie) à l’arabe classique. En revanche, cette dénomination est quasiment rejetée par Kamel DAOUD , car pour lui le lien unissant l’arabe à l’algérien est réductible à quelques mots empruntés , une relation tout à fait identique avec d’autres langues comme l’espagnol, turque, français…

Pour d’autres chercheurs, l’arabe algérien est considéré comme une langue indépendante voire autonome, dotée d’un système linguistique (grammaire, phonétique, syntaxe, morphologie) sauf que ce système linguistique « arabe algérien » n’est pas encore standardisé (latent), et que la différence entre l’arabe algérien et l’arabe classique est dans le fait que le premier est réservé à l’oral (sauf quelques écrits journalistiques et quelques faits théâtraux) et le second est écrit. Pour d’autres, notamment les arabophones l’arabe dit « dialectal » est une dégénération de l’arabe classique, un sous-système métissé qui ne peux remplir ni la fonction de l’enseignement ni celle de la recherche scientifique.

Il est nécessaire de signaler qu’en Algérie la langue la plus dominante en fonction des locuteurs est l’arabe algérien parce qu’elle constitue la première langue de socialisation de la majorité de la population. Ainsi cette variété linguistique sert principalement à la communication quotidienne et constitue un moyen linguistique par lequel le locuteur algérien exprime ses sentiments, son affectivité, et son humeur.

Enfin l’arabe algérien est connu par sa diversité interrégionale sachant que cette diversité ne présente en aucun cas un obstacle au niveau de la compréhension. Yacine DERRADJI précise « la diversité existe mais elle n’entraine aucune difficulté dans la

compréhension et la communication lorsque les locuteurs de divers régions marquées linguistiquement se rencontrent » ( Derradji : 2002,121).

(36)

32

2.2 Le berbère ou le Tamazight

Le tamazight avec ses différentes variétés (le kabyle, le chaoui, le touareg…) est l’une des langues les plus anciennes sur le territoire algérien. Il tire son origine de l’époque de l’antique. Cette langue est parlée par les berbères.

Le Tamazight est la langue première de socialisation d’une certaine catégorie de la population algérienne. Les berbérophones représentent presque le tiers (27%) de cette population, ils ont pu garder la présence de leur langue dans le paysage linguistique algérien malgré l’histoire mouvementée du pays, qui fut façonnée par des invasions successives. Durant l’époque coloniale, le tamazight et sa culture furent utilisé comme moyen afin que le clivage linguistique soit créé au sein de la société algérienne. Dans cette optique, l’envahisseur a encouragé la promotion de cette langue au moment où il optait à tout prix pour la substitution du français à la langue arabe.

Au lendemain de l’indépendance, Le berbère, avec les autres variétés parlées en Algérie ont été extrêmement mis en marge dans l’environnement linguistique algérien avec la préconisation de la politique d’arabisation qui cherchait à unifier le peuple à travers la promotion unique et progressive de la langue arabe. Pour cela les berbérophones n’ont pas cessé de réclamer la valorisation et la reconnaissance de leur langue car elle est le vecteur principal de leur origine, identité et culture. Le véritable mouvement qui représente la revendication des berbérophones fut créé en 1980 sous le nom du « printemps berbère », ils exprimaient leurs colères et leurs rejets vis-à-vis les autorités gouvernementales par le biais des manifestations successives, des grèves générales, et des boycotts scolaires.

Ce n’est qu’en 2002 et après de nombreuses revendications faites par les berbérophones, que cette langue a pu atteindre le statut de langue nationale. En revanche, ce statut a été approximativement symbolique parce qu’il n’a pas apporté de nouveau à la situation des berbérophones dans la mesure où il n’y a eu aucune procédure qui encourage la promotion et l’enseignement de cette langue. En 2016, le Tamazight est reconnu comme étant langue nationale et officielle dans la constitution. Cette proclamation est considérée comme un pas en avant pour les berbérophones dont le projet de sa généralisation serait de plus en plus nécessaire.

(37)

33

2.3 Le français

La langue française en Algérie fut imposée au peuple algérien dès le début de l’occupation, qui date de 1830 jusqu’à 1962. Le pouvoir en place de cette époque a promulgué une politique linguistique de francisation pour s’enraciner et maintenir l’effondrement des référents identitaires des algériens dont la langue et la culture sont les principaux constituants. Cette politique de monolinguisme fut fortement accompagnée d’une acculturation ségrégationniste afin que le colonialisme assure le prolongement de son existence.

De ce fait, la langue française finit par s’incruster dans le terrain sociolinguistique algérien et elle devient la seule langue nationale et officielle du pays. Cela a conduit l’arabe classique inéluctablement à un recul dans le sens où son usage se limite à la lecture du coran et à la prière en cédant à la langue française le terrain vide pour se propulser et d’être le moyen par lequel fonctionnent toutes les institutions.

En 1962, et après avoir passé plus d’un siècle de révolution, l’Algérie a pu récupérer son indépendance. L’envahisseur français a laissé des séquelles qui décèlent un héritage linguistique considérablement reconnu à travers les instituions fonctionnant en français. En effet la nécessité de dénuer les traces (linguistiques, culturelles ) laissées par le colonisateur n’est qu’un début vers la construction d’une nouvelle Algérie indépendante.

Le pouvoir post-colonial a promulgué une politique d’arabisation ayant pour objectif, la restauration de la position prestigieuse qu’occupait l’arabe classique dans l’époque précoloniale et la réduction des champs d’utilisation de la langue française qui fut largement ancrée dans le paysage linguistique algérien.

Par ailleurs, il est nécessaire de dire que la démocratisation de cette politique d’arabisation a participé à la reconfiguration du paysage sociolinguistique algérien notamment le changement statutaire qu’a connu la langue française. A ce sujet ZABOOT explique que : « la langue française a connu un changement d’ordre statutaire et de ce fait, elle a quelque peu

perdu terrain dans certains secteurs où elle était employée seule, à l’exclusion des autres langues présentes dans le pays, y compris la langue arabe, dans sa variété codifiée » ( ZABOOT : 1989,

91).

.Le français devient la première langue étrangère, enseigné dés la troisième année primaire. Certes il y a eu ce changement de statut mais il est important de dire que le français

(38)

34 demeure omniprésent dans les pratiques langagières. Il est à noter que malgré l’encouragement et la promotion de l’arabisation, la langue française voit encore le jour dans le contexte linguistique algérien et demeure omniprésente dans les pratiques effectives des locuteurs.

Pour conclure, le paysage linguistique algérien est caractérisé par une hétérogénéité qui décèle une coexistence de plusieurs variétés langagières. L’arabe algérien est utilisé par la majorité des algériens sachant qu’il ne jouit pas d’un statut officiel. Quant à l’arabe classique, il est la langue nationale et officielle du pays, il est réservé à l’usage formel ( les écoles publiques, la presse écrites et orale ). Le français de sa part constitue la première langue étrangère, il est dominant dans plusieurs domaines tels que les domaines scientifiques et techniques. Il est utilisé par les intellectuels et certaines écoles privés. Alors que Le tamazight est utilisé par les berbérophones. Rabah sebaa (2002 ) dit à ce sujet :

« Ceux qui connaissent l'Algérie savent qu'il existe dans cette société

une configuration linguistique quadridimensionnelle, se composant fondamentalement de L'arabe algérien, la langue de la majorité, de l'arabe classique ou conventionnel, pour l'usage de l'officialité, de la langue française pour l'enseignement scientifique, le savoir et la rationalité et de la langue amazighe, plus communément connue sous l'appellation de langue berbère »1

3.La politique linguistique et culturelle en Algérie (francisation et

arabisation)

L’arabisation et la francisation sont deux politiques linguistiques successives qui ont participé inéluctablement à la reconfiguration du paysage sociolinguistique algérien. Elles sont différentes linguistiquement et diachroniquement mais ils ont fait témoin du même objectif celui du monolinguisme, qui vise principalement la promotion d’une seule langue au détriment des autres langues à des raisons d’ordre historiques, politiques et culturelles.

Pour aborder la politique d’arabisation dans le paysage linguistique algérien, il est nécessaire de passer d’abord par la politique de francisation, imposée par le colonialisme français pendant l’époque coloniale et qui n’a pas laissé l’Algérie indifférente même après plusieurs années d’indépendance.

1

(39)

35

3.1 la francisation de l’Algérie durant la période coloniale.

La première procédure prise par le colonisateur pour substituer la langue française à la langue arabe est l’introduction du français dans les établissements scolaires comme langue d’enseignement.

De ce fait la langue arabe subissait une période de marginalisation par le système colonial. Elle fut exclue de tous les domaines, à l’exception de quelques écoles coraniques qui continuaient à l’enseigner en prenant en compte principalement la religion. Ace sujet Anne Sophie Cordel ( 2014 : 186) : « La langue arabe était exclue de tous les domaines de la société coloniale et ne persistait qu'au sein de la communauté musulmane par le biais des écoles coraniques qui délivraient un enseignement traditionnel dans lequel la religion occupait une place important ».

En effet La tentative de substitution du français à l’arabe dans le système éducatif n’a pas eu de véritables résultats sous prétexte que le français ne fut pas supplanté définitivement à l’arabe, et que ce dernier trouvait dans l’islam un appui fort pour lutter contre la politique assimilationniste. En effet L’Islam est : « la seule structure culturelle susceptible de faire poids

face à l'Occident chrétien, il est le seul à même de représenter l'anti-Occident » (Grandguillaume, 1986).

En revanche, il est à noter que la scolarisation française des établissements algériens a conduit à l’émergence d’une division sociétale à travers la création de deux couches sociales bel et bien différentes : la première est celle qui a adopté la langue et la culture française sous prétexte que celles-ci furent perçues comme moyen de supériorité et de réussite sociale, tandis que la deuxième, représente la couche dominée, pauvre et marginalisée par le colonisateur. Anne Sophie Cordel ( 2014 : 186 ) confirme en disant : « la politique éducative française en Algérie accentua les inégalités sociale entre francophones et arabophones »

Par ailleurs, ce qui a contribué réellement à la généralisation du français dans l’environnement linguistique algérien revient à des raisons d’ordre historiques et économiques : le contact des indigènes avec les soldats français lors des deux guerres mondiales, et l’exile massif de plusieurs algériens vers la France pour besoin de la main d’œuvre. Partant de cela le français a eu des attitudes plus ou moins positives chez une catégorie des locuteurs algériens. Pour eux, il véhicule de la modernité et assure la réussite socioprofessionnelle. En revanche cela ne l’empêche pas d’avoir des attitudes négatives liées à la politique assimilationniste et ségrégationniste du colonialisme français.

(40)

36 Une politique linguistique est soumise à quelques éléments sociolinguistiques dans le sens où elle est nourrie par des attitudes et des représentations sociales partagées et élaborées par la société.

La langue arabe dans le paysage sociolinguistique algérien est liée à l’identité musulmane : langue à travers laquelle se fait la prière et se lit le coran, cela lui confère chez les locuteurs algériens des représentations sacralisantes.

Soucieuse de récupérer ses repères identitaires, culturels et linguistiques, l’Algérie postcoloniale a opté pour une politique de monolinguisme qui se veut comme ultime objectif de généraliser l’arabe classique comme langue nationale et officielle afin d’assurer l’unification linguistique et culturelle du pays. Vu que la multiplicité linguistique à l’époque fut considérée comme une sorte de clivage menaçant à la fois l’identité et l’union de la nation algérienne.

Par ailleurs le choix de la généralisation de la langue arabe après l’Independence, fut un symbole d’union et de cohésion, parce qu’il se réfère à des enjeux d’ordre historiques qui remontent jusqu’à l’époque coloniale où l’arabe et l’islam furent des moyens par lesquels le peuple algérien a lutté et a résisté contre la politique coloniale assimilationniste grâce à ses leaders ( EL emir Abdelkader, Boumama, MOkrani ...).

La politique linguistique et culturelle du gouvernement post-colonial met en place des textes législatifs dans lesquels l’appartenance de l’Algérie à l’identité arabo-musulmane fut bel et bien encouragée. La politique linguistique d’arabisation fut débutée par le président Ben Bella le lendemain de l’indépendance (1962-1965), mais elle fut concrétisée et administrée avec l’avènement du président Houari Boumediene. Ce dernier a décrété des lois afin que l’usage seul et unique de l’arabe soit généralisé dans tout le territoire algérien, tout en commençant par la justice en 1966, puis, il ya eu l’obligation de la connaissance de l’arabe par les fonctionnaires en 1968.

La plupart des lois promulguées durant les années soixante et les années soixante –dix visent en particulier le système éducatif pour former une génération en langue arabe. En 1968, les autorités gouvernementales ont fait en sorte que plusieurs instituts de formation et écoles scolaires soient quasiment arabisés. Par la suite, l’arabe fut préconisé obligatoirement comme langue d’enseignement au primaire et au secondaire. En 1980 l’enseignement supérieur ne fut arabisé qu’au niveau des filières de sciences sociales, juridiques, et

Références

Documents relatifs

Martine : et même on voyait ça dans les/ quand on parle du cours les normes là alors nous à cette époque-là on faisait on a fait toute sorte de petites enquêtes aussi avec

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des

Par contre, dans le manuel de la 2 ème année secondaire, intitulé « Recueil de textes et techniques d’expression », paru en 1984-1985, on préconise une entrée par le thème

Dans la typologie de Perelman, les exemples et les illustrations sont des arguments de type empirique, qui font apparaître entre les choses des liaisons insoupçonnées et

Par conséquent, ils ne sont pas Hanoïens malgré leur statut hanoïen sur le plan administratif : « Ils (les habitants des régions élargies) ne sont certainement pas

Si ces locuteurs appartiennent à un groupe social apprécié (socialement bien classé), les jeunes jugent positivement leur langue. Si par contre ils font partie d’un

Nous remarquons sur la graphique 1 que le taux de « non réponse » est assez faible, il n’est que de 0,40 % chez les hommes et 0,80 % chez les femmes. Quant à la langue hassanya,

« moi j‟étais toujours musicien/ j‟ai fais une formation de musique/ chanteur de la musique/ cette chance de culture donc j‟étais dès le début intellectuel