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Étude de l'adsorption physique par spectroscopie infrarouge

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Étude de l’adsorption physique par spectroscopie infrarouge

A. Savary, S. Robin

To cite this version:

A. Savary, S. Robin. Étude de l’adsorption physique par spectroscopie infrarouge. Journal de

Physique, 1964, 25 (6), pp.719-724. �10.1051/jphys:01964002506071900�. �jpa-00205859�

(2)

719.

EXPOSE ET MISE AU POINT BIBLIOGRAPHIQUE

ÉTUDE DE L’ADSORPTION PHYSIQUE PAR SPECTROSCOPIE INFRAROUGE Par A. SAVARY et S. ROBIN,

Laboratoire de Spectroscopie, Faculté des Sciences de Rennes.

Résumé.

2014

Lors de l’adsorption, phénomène par lequel des molécules d’une phase fluide sont

fixées par la surface d’un solide, il se produit des perturbations à la fois dans les molécules de l’adsorbant et de l’adsorbé. Ces perturbations peuvent être étudiées par des méthodes thermodyna- miques, mais les renseignements ainsi obtenus sont incomplets. La spectroscopie infrarouge per- met de suivre les perturbations, qui apparaissent dans les spectres de l’adsorbant et de l’adsorbé. Les

spectres d’adsorbants du type SiO2 révèlent, par exemple, la présence de groupes hydroxyles à

leur surface, même après les traitements thermiques les plus poussés ; lors de l’adsorption phy- sique, des ponts d’hydrogène apparaissent entre ces groupes et les molécules adsorbées.

Les spectres des gaz, physiquement adsorbés, présentent parfois des bandes normalement interdites, dues à des modifications dans la symétrie des molécules adsorbées entraînant une per- turbation des règles de sélection. Les degrés de liberté de rotation de ces molécules sont égale-

ment modifiés.

La spectroscopie infrarouge permet d’obtenir de nombreux renseignements sur la nature des forces de liaison et des centres d’adsorption physique ; cependant jusqu’ici les essais d’interpréta-

tions sont encore très limités.

Abstract.

2014

By adsorption in which molecules of a fluid phase are trapped on the surface of

a solid, both adsorbant and adsorbed molecules suffer perturbations. These perturbations may be studied by thermodynamical methods but the information obtained by this way is incom-

plete. Infrared spectroscopy allows one to observe the perturbations which appear in the spectra

of both adsorbant and adsorbed molecules. The spectra of adsorbants of SiO2 type, for instance,

show the presence of hydroxyl groups on their surface even after the most drastic thermal treat-

ment ; by physical adsorption, hydrogen bonds appear between these groups and the adsorbed molecules.

The spectra of physically adsorbed gases sometimes show normaly forbidden bands due to modifications in the symmetry of adsorbed molecules, involving a perturbation of the selection rules. The rotational degrees of freedom of these molecules are also modified.

Infrared spectroscopy gives numerous information on the nature of binding forces and phy-

sical adsorption centres ; however up to now, attempts at interpretation are still very limited.

JOURNAL DE PHYSIQUE 25, 1964,

Introduction.

-

Les techniques de la spectroscopie infrarouge permettent d’obtenir des renseignements

nombreux et precis concernant la nature et la struc- ture des molecules dans leur 6tat non perturb6 et sur

les perturbations auxquelles elles peuvent etre sou-

mises. C’est pourquoi 1’6tude de l’adsorption physique

ou chimique par spectroscopie infrarouge se d6veloppe

actuellement.

L’adsorption est un phenomene par lequel des mole-

cules d’une phase fluide sont fix6es par la surface d’un solide a son contact. Ce Dh6nom6ne est particuli6re-

ment marqu6 pour les solides de grande aire spécifique.

On distingue deux types d’adsorption :

a) 1’adsorption physique, ou l’interaction entre le gaz et le solide met en jeu des forces de Van der Waals,

c’est-a-dire telles que l’individualit6 des especes en

interaction soit conserv6e. L’adsorption physique, peu

6nerg6tique, s’observe principalement aux basses temperatures, et aboutit a un 6quilibre reversible rapidement établi ;

b) l’adsorption chimique, ou chimisorption, ou la

liaison est assur6e par un 6change 6lectronique entre

les molecules adsorb6es et les molecules de la surface adsorbante. La chimisorption d6gage une energie plus

6lev6e (20 a 100 kc/mole). Dans beaucoup de cas, la

chimisorption est lente aux basses temperatures, et sa

vitesse croit, quand les temperatures augmentent.

Elle correspond a la saturation des « valences libres » de la surface du solide. Le processus essentiel implique

la formation d’un compose chimique entre I’adsorb6

et l’adsorbant.

Il existe un certain nombre de criteres permettant de

savoir si les molecules fix6es sur une surface le sont

physiquement ou chimiquement. Notons principale-

ment que :

- lors de 1’adsorption physique la chaleur mise en

jeu est du meme ordre de grandeur que celle de la

liquefaction des molecules adsorb6es, tandis que lors de la chimisorption la chaleur est voisine de celle de la réaction chimique correspondante ;

-1’adsorption physique, comme la condensation,

est un phenomene general, et survient avec n’importe quel systeme gaz-solide pourvu seulement que les conditions de temperature et de pression soient appro-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01964002506071900

(3)

720

priées. Par contre, la chimisorption n’a lieu que si le gaz est susceptible de former une liaison chimique avec

les atomes de la surface ;

-- une couche physiquement adsorbee peut facile-

ment etre enlev6e de la surface de l’adsorbant en

r6duisant la pression, tandis que dans le cas de la chi-

misorption il faut utiliser un chauffage a temperature

6lev6e et parfois meme un bombardement d’ions

positifs ;

- sous certaines conditions de temperature et de pression, on peut trouver des couches polymolecu-

laires de molecules physiquement adsorbees, tandis

que la chimisorption se limite toujours a une seule

couche.

Nous voyons done qu’il est essentiel de différencier

ces deux types d’adsorption, qui ont ete etudies par des m6thodes thermodynamiques bien etablies :

mesures d’isothermes, chaleurs d’adsorption, entro- pie.... Ces techniques, toutefois, ne donnent pas des

renseignements precis sur tous les phénomènes inter-

venant lors de 1’adsorption, qu’elle soit physique ou chimique, et plus particulierement elles n’indiquent

pas toujours la nature et la grandeur des forces de liaison apparaissant entre les molecules adsorb6es et adsorbantes. Par contre, les variations de frequences

observ6es dans les spectres des molecules adsorb6es

ou adsorbantes donnent des renseignements valables

sur les perturbations mol6culaires, dues aux forces superficielles lors de 1’adsorption physique, ou sur les

nouvelles especes chimiques form6es lors de la chimi-

sorption.

Pendant tres longtemps, les difficult6s exp6rimen-

tales ont ralenti considerablement la progression de

cette etude qui semble actuellement en pleine

expansion.

Nous recenserons principalement les articles se rap-

portant a l’adsorption physique, bien que souvent les memes auteurs aient 6tudi6 simultan6ment les deux types d’adsorption. De plus, malgr6 les criteres nom- breux, qui permettent de diff6rencier les deux types d’adsorption, il subsiste une certaine ambiguite dans

certains cas (adsorption de l’eau notamment).

L’étude de l’adsorption physique par spectroscopie infrarouge peut etre divisee en deux parties : d’une part les modifications produites dans le spectre de l’adsorbant et d’autre part celles survenant dans le spectre des molecules adsorb6es. Avant d’entrer dans le detail de ces mesures, nous donnerons une idee des conditions expérimentales qui doivent etre r6alis6es.

I. Conditions exp6rimentales.

-

Trois difficultés

expérimentales sont apparues des le d6but des etudes

d’adsorption physique par spectroscopie infrarouge.

Il faut, tout d’abord, que la substance adsorbante soit-

transparente aux radiations infrarouges dans le

domaine d’etude.’ Il faut aussi que la substance adsor- bee soit pr6sente en quantite suffisante pour que 1’on

puisse observer son spectre, meme lorsqu’il se super- pose a celui de 1’adsorbant. Enfin beaucoup d’adsor-

bants se présentent sous forme de poudres ou de grains,

formes dispersant fortement les radiations, ce qui

diminue l’exactitude des mesures. Il faut done apporter

un soin tout particulier a la preparation des éehan-

tillons utilis6s.

Le verre de silice poreux, decrit pour la premiere fois

par Nordberg [1] en 1944, est un adsorbant commer-

cial r6pondant bien aux conditions 6none6es ci-dessus.

Il poss6de une tres grande surface sp6cifique (150 4

200 m2/g) et de bonnes propri6t6s optiques. Les pre- miers spectres infrarouges de molecules adsorb6es ont ete obtenus avec un verre analogue, par Yarovslavsky

et Terenin [2] en 1949. Par la suite, Sheppard et

Yates [3 a 8] ont repris 1’6tude de 1’adsorption avec un

verre similaire mais de forme tubulaire.

Le verre, habituellement utilise actuellement pour

ce genre d’6tude, est le verre poreux « Vycor » compose

de 96 % de SiO,, 3 % de B2 03 et 1 % d’All, 0,,. Sa

surface specifique est de 180 m2/g et le rayon des pores de 20 Å. Ce verre est utilise par certains auteurs sous forme de plaques et par d’autres en tubes. Il doit subir

une purification avant les etudes d’adsorption. En effet, laisse a 1’air libre, il adsorbe la vapeur d’eau et les matieres organiques de 1’atmosphere qui lui donnent d’ailleurs une coloration jaune tres caractéristique.

Il faut chauffer 1’6chantillon vers 450 °C pendant plu-

sieurs heures d’abord en atmosphere d’oxygène, puis

dans le vide. Les details de ces operations sont exposes,

par exemple, dans un article de Little et Mathieu [9].

De plus, Elmer, Chapman et Nordberg [10] ont 6tudi6

les changements qui apparaissent dans la longueur et

la transmission durant la déshydratation de ces verres

poreux.

Pour ces recherches par spectroscopie infrarouge, il

faut r6aliser une cellule permettant d’effectuer tous les traitements pr6liminaires et les mesures d’absorption,

sans mettre 1’echantillon en contact avec 1’atmosphere.

Différents types de cellules ont ete utilises (Kiselev [11],

Folman [12], Sheppard et Yates [4], Borello [59] ; quel l

que soit le modele employ6, il faut pouvoir chauffer 1’adsorbant, place dans le vide, vers 450 °C pour la

desorption et le refroidir 6 la temperature de 1’air liquide pour faire les mesures. Un des roblemes les

plus difficiles est celui de la fixation des f enetres de la

cellule qui, faites de mat6riaux transparents a l’infra-

rouge, doivent permettre ces variations de ternp6-

rature [13].

II. Etude du spectre de l’adsorbant.

-

Les mesures

infrarouges, portant sur le spectre de l’adsorbant,

fournissent des renseignements importants sur les per- turbations qui se produisent a la surface de cet adsor- bant. Ces perturbations seront d6tect6es facilement si l’adsorbant possede des groupes fonctionnels caracté-

ristiques. Ces derniers ne font d’ailleurs pas forcement

partie de la nature propre de cet adsorbant et pro- viennent souvent d’une chimisorption naturelle, ayant

lieu des que la surface adsorbante est mise au contact de 1’atmosphere.

Ainsi les spectres des surfaces de SiOz présentent des

bandes d’absorption a 7 325 cm-1 (Yarovslavsky [2]

et [14], Yarovslavsky et Karyakin [15], Terenin [16]

et [17]) et entre 3 850 et 3 500 cm-1 ( fig. 1) (Shep- pard [18,19], Folman et Yates [12] et MacDonald [20]).

Ces deux bandes constituent le premier harmoniqiie

et la frequence fondamentale des groupes hydroxyles,

groupes qui sont fix6s tres fortement a la surface de

Si02 par des liaisons chimiques ou meme peuvent etre

situ6s dans la masse du verre [9]. Ces fortes bandes d’absorption subsistent meme apres les traitements

thermiques les plus pouss6s.

(4)

721

FIG. 1. - (SHEPPARD [18]) : A) Verre brut. B) Verre

d6sorb6. C) Verre avec adsorb6.

De nombreux travaux [21 a 28] ont complete cette etude, montrant que les groupes hydroxyles existent

sur les surfaces a base de SiO2 en nombres diff6rents et dans des 6tats diff6rents, suivant le type du verre et les

traitements preliminaires auxquels il est soumis.

Les groupes hydroxyles presents sur ces surfaces sont d’ailleurs’ de deux types. Nous avons d’une part

les groupes hydroxyles libres (schema I d’apres Shep- pard [19]), c’est-a-dire les groupes OH lies seulement

aux molecules Si02 et les hydroxyles lies entre eux par des ponts d’hydrog6ne (schema II, d’apres Shep- pard [19], III et IV d’apr6s Kiselev [11]). Cette dualite

est observable dans le spectre. En effet, comme on le

sait depuis longtemps par ailleurs, la bande d’absorp-

tion des groupes OH est double et asymetrique. Ces

SCHÉMA I, II, III, IV.

groupes superficiels forment un type de centres d’adsorption, tandis que les atomes de silice ou ceux

d’oxyg6ne en constituent un deuxieme type [59].

L’étude des spectres des groupes OH a permis d’expliquer de nombreux mecamsmes d’adsorption.

Ainsi leur role lors de 1’adsorption de 1’eau a ete 6tudi6

par Benesi et Jones [29], Kiselev et Lygin [11, 30, 31],

Frohnsdorff et Kington [22, 32, 33], Folman [34 à 36] et Sidorov [37]. Ces auteurs ont montre que ces roupes OH sont les principaux centres d’adsorption

pour 1’eau, car il y a formation de ponts d’hydrogene

entre les OH lies et les atomes d’oxygene des rnolé- cules d’eau absorbées. Cette formation de ponts d’hydrogene est d6celable par le fait qu’elle s’accom-

pagne toujours d’un 61argissement et d’un déplacement

de la bande d’absorption des OH (Huggins et Pimen-

tel [38]).

Des ponts d’hydrogene entre l’adsorbant et 1’adsorbe ont egalement ete mis en evidence, lors de 1’adsorp-

tion de l’ammoniac (Folman [12] et Sheppard [39]).

Dans ce cas, il y a d’ailleurs deux possibilités de ponts

d’hydrogene ainsi que le montrent les schemas V et V I

(le premier type semble etre le plus frequent).

Cette mise en evidence de ponts d’hydrogene fut

d’ailleurs l’objet de plusieurs articles par Naito [40 à 44], Filimonov [45, 46], Frohnsdorff [32], Terenin [47],

et Davidov [48].

SCHEMA V, VI.

L’étude de la bande a 3 749 cm-1 des groupes OH

peut fournir un autre renseignement tres important.

En effet, l’intensit6 de cette bande mesure Ie nombre de groupes OH, qui n’ont pas r6agi avec les molecules de gaz adsorb6es. La disparition de cette bande indique

done que tous les OH sont lies au moins a une molecule adsorbee. Si les groupes OH se trouvent uniformement

repartis sur la surface de SiO2, la disparition de la

bande peut done indiquer la formation d’une couche monomoléculaire complete..

III. gtude du spectre de la mol6cule adsorb6e.

-

3.1. COMPARAISON DU SPECTRE D’UN GAZ PHYSIQUE-

MENT ADSORBE AVEC SON SPECTRE DANS LES ETATS

GAZEUX ET LIQUIDE. - Sidorov [49, 50] a, le premier, compare les spectres obtenus pour diverses quantités

de molecules adsorb6es avec les spectres de ces mole-

cules dans les 6tats gazeux et liquide. Cette compa- raison lui a permis de mettre en evidence, dans le cas de

divers composes aromatiques, l’interaction entre les molecules adsorb6es et l’adsorbant.

Sheppard et Yates [4 a 8] ont pouss6 plus loin cette comparaison,lors de 1’6tude de 1’adsorption du methane,

de 1’ethylene, de l’acétylène et de l’hydrogène. Ils

ont obtenu une s6rie de spectres différents, suivant la quantité de gaz adsorb6. Ainsi la figure 2a repr6sente

le pourcentage d’absorption en fonction des frequences

pour des recouvrements 0

=

0,01 ; 0,07 ; 0,30. 2b reproduit la meme courbe dans le cas de 1’ethylene

pour 0

=

0,2 et 1,5 ; 2c et 2d pour l’acétylène et I’hydrog6ne avec 0

=

0,2. Les memes auteurs ont

egalement dress6 un tableau comparatif des fréquences

de ces molecules dans les 6tats gazeux, liquide et

adsorbe (tableau I).

Les deductions faites a partir de ce tableau sont les

suivantes :

1) Les fréquences, dans 1’etat adsorb6, sont habituel-

lement inf6rieures, ou au plus 6gales, aux fréquences de

1’etat liquide. On en deduit done que les effets de per- turbations de l’adsorbant sont sup6rieurs a ceux des

molecules environnantes dans le liquide.

2) Le faible deplacement (environ 2 %) des fr6-

quences du gaz par rapport a celles de la phase adsor-

bee indique qu’il n’y a pas de changement chimique

dans la molecule adsorbee. Ceci peut d’ailleurs servir

de critere pour distinguer Fadsprption physique de

1’adsorption chimique.

(5)

722

TABLEAU I

* Fréquences apparaissant seulement dans le spectre Raman dans les conditions normales.

H’iG. 2.

-

Note : L’interruption dans le spectre au voisi-

nage de 2 350 cm-1 est caus6e par la bande d’absorp-

tion de CO2 atmosphérique.

3.2. PERTURBATION DES RKGLES DE SÉLECTION DUES AUX FORCES DE SURFACE.

-

Sur le tableau precedent,

on peut noter egalement 1’apparition de fréquences

inactives dans 1’infrarouge dans 1’etat gazeux- non

perturb6. C’est le cas pour les fréquences vl du methane

et v1 de l’hydrogene. D’autres auteurs ont aussi mis

en evidence des fréquences inactives : Yates et

Sheppard [51], Yates et Lucchesi [52], Karagounis et

Peter [53], Little [54].

Prenons le cas du methane. Les regles de selection, d’après lesquelles la frequence vl de ce gaz est inactive,

sont bas6es sur la sym6trie t6tra6drique de la molecule.

Comme cette frequence Vl apparait par adsorption,

ces regles de selection sont perturbées. Ceci peut s’interpr6ter en tenant compte des forces de liaison

qui unissent la molecule adsorbee a la surface adsor- bante. En effet, la molecule reposant sur le verre de

silice par exemple, n’est li6e avec cette surface que par une de ses parties. Ceci a pour consequence de perturber la symétrie de la molecule, et d’invalider les

regles de selection. La nouvelle bande qui apparait alors, est donc une consequence directe de l’interaction entre les molecules adsorb6es et adsorbantes.

D’ailleurs chaque fois que la sym6trie d’une mole-

(ule est perturbee de quelque fagon que ce soit il en

r6sulte une perturbation des regles de selection. Ainsi par exemple la frequence vz

=

1 530 cm-1 du methane,

inactive dans l’infrarouge dans l’état non pei-turb6, apparait si l’on comprime fortement cette molecule (55).

De meme, les fréquences normalement inactives dans

l’infrarouge, de molecules diatomiques sym6triques (O2, Hz, N2 ...), ont ete mises en evidence sous haute

pression [56 et 57]. On notera cependant que Shep- pard et Yates, en particulier, n’ont pas decele de chan- gement dans la forme de la bande d’absorption lorsque

la quantite de gaz adsorb6 augmente, alors que pour les effets de pression, la forme de la bande d’absorption

induite peut varier considérablement avec la pression.

3.3. DEGRES DE LIBERTÉ DE ROTATION DE LA MOLÉ-

CULE ADSORBEE.

-

Sheppard et Yates ont egalement essaye de deduire des formes des bandes des rensei-

gnements sur les degr6s de libert6 de rotation des molecules.

La structure de rotation d’une molecule ne peut etre

observee que lorsque la molecule peut tourner libre-

ment. Si la rotation est g6n6e, soit par une augmenta-

tion de pression, soit par adsorption, les raies de rota- tion vont disparaitre (fig. 3).

Trois possibilités qui, en principe, peuvent 6tre distingu6es spectroscopiquement, sont concevables.

a) Tout d’abord on peut supposer que la molecule adsorbee n’a plus aucune rotation. C’est le cas ou la

molecule se trouve tres fortement adsorbee et ne pos- s6de plus que des oscillations de torsion. Dans ce cas l’iiatensit6 est concentr6e dans un simple pic et la

forme de la bande reste identique a une courbe de

Lorentz.

(6)

Fic. 3. - a) methane adsorbe ; b) methane gazeux.

b) La rotation n’a plus lieu autour des trois axes

comme habituellement, mais autour d’un seul, proba-

blement celui qui est perpendiculaire a la surface.

Dans ce cas les niveaux d’6nergie de rotation sont donn6s par la formule :

c) La molecule poss6de toujours trois degr6s de

libert6 de rotation auquel cas les niveaux d’6nergie

sont donn6s par la formule classique :

Les resultats exp6rimentaux et les calculs montrent que le troisieme cas peut etre exclu. Il reste cependant

une indétermination entre le 1 er et le 2e cas comme le montre la figure 4. Cet essai de mise en evidence des

degr6s de libert6 de rotation est donc encore incomplet.

3.4. MESURES D’INTENSITE.

-

Yoshino [58] a 6tudi6

les variations d’inteiisit6 qui apparaissent dans les spectres des molecules adsorb6es. Il en a deduit des

renseignements concernant les interactions mais sur- tout il a montre que, dans le cas du 1-2 dichloréthane,

la proportion relative des formes cis et trans de ce

corps est, dans 1’etat adsorb6, différente de celle qui

existe dans 1’etat liquide ou en solution.

Conclusion.

-

En conclusion, nous pouvons dire que l’utilisation de la snectroscopie infrarouge peut appor- ter de precieux renseignements concernant d’une part,

la nature des forces de liaison et, d’autre part, la

nature des centres d’absorption. On peut effectuer, par spectroscopie infrarouge, des mesures dans le cas

des faibles recouvrements de surface par les molecules

adsorb6es, mesures difficiles avec les techniques ther- modynamiques. Cependant on notera que, du point de

vue theorique, les essais d’interprétation sont, jusqu’a present, tres limites. De plus on n’a pas encore pu trouver un lien entre les chaleurs d’adsorption et les

observations spectroscopiques. 11 en est de meme pour le calcul des fonctions thermodynamiques (seul Kise-

lev [30] et [31] a fait un essai de calcul d’entropie). 11

sera egalement n6cessaire d’6tendre la region spectralc

des mesures, les travaux actuels se limitant au proche infrarouge (longueurs d’onde inf6rieures a 3u), mis à part ceux qui ont ete effectu6s par spectroscopie

hertzienne mais qui sortent du cadre de cette revue.

Manuscrit regu le 28 novembre 1963.

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Références

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