Cadre et objectifs du travail.
Contribution à l’optimisation du séchage en lit fluidisé.
I.1
Partie I.
Cadre et objectifs du travail.
I.1. Cadre du travail.
Le point de départ de ce travail est l’étude du séchage par fluidisation de levures sélectionnées comme levures antagonistes pour leurs effets protecteurs des pommes et des poires vis-à-vis de maladies post-récolte telle que la pourriture grise qui est causée par un champignon, Botrytis Cinerea. Ces souches de levures proviennent de recherches effectuées par l’unité de Phytopathologie des Facultés Agronomiques de Gembloux. Ces biopesticides, produits par fermentation en bioréacteur, doivent être conditionnés. Ils sont donc séchés de manière à limiter leur dégradation et à faciliter leur transport et leur application ultérieure par l’arboriculteur.
Comparativement au séchage par lyophilisation, première technique de séchage utilisée dans le cadre de ce travail [Bioval, 1999-2002], la méthode de séchage par fluidisation s’est rapidement imposée, notamment par sa facilité de mise en œuvre, ses faibles coûts d’équipement et de fonctionnement, mais également en raison des premiers résultats encourageants quant à la viabilité des micro-organismes
1.
L’intérêt de l’étude du séchage par fluidisation des levures dépasse le cadre restreint du séchage des deux souches de levures sélectionnées comme biopesticides. En effet, de nos jours les levures intéressent la plupart des grands secteurs de l’activité économique : chimie, pharmacie, alimentation, agriculture et environnement. L’engouement pour ces micro- organismes est dû à leur capacité de produire, en quantité importante, des métabolites et des enzymes d’un grand intérêt industriel. L’ensemble de ces activités engendre un chiffre d’affaire considérable.
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Terme dépourvu de définition scientifique stricte, regroupe de nombreuses espèces disparates au plan
taxonomique, dont le seul facteur commun tient à la petitesse de leur taille.
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I.2
La levure de boulangerie, par sa facilité d’approvisionnement, son faible coût et la similitude de son comportement pendant le séchage par rapport aux souches identifiées comme biopesticides, a vite été révélée comme matériel de base pour ce travail. Cependant, bien que la production industrielle de ces levures sèches soit déjà d’actualité, la qualité du produit fini (viabilité, activité) n’est pas constante, elle peut varier d’une production à l’autre.
La production mondiale la plus importante de micro-organismes concerne d’ailleurs la levure de boulangerie. Au cours de la dernière décennie, sa production a atteint 2,5 millions de tonnes par an dans le monde [Loïez ,2003]. Elle génère un chiffre d’affaire annuel de 800 millions d’euros uniquement dans l’Union Européenne . Une grande partie de la production de levures de boulangerie se présente sous forme de pâte (levure pressée à 70% d’humidité), ce qui engendre d’énormes coûts de stockage et de transport en camions réfrigérants (nécessité de garder la pâte à une température de 4 à 7°C) ainsi qu’une durée de conservation limitée à 5 semaines avec les mêmes contraintes de température. Par contre, la levure sèche peut être stockée et transportée à température ambiante et conservée de 6 mois à 2 ans [Loïez ,2003]. Le séchage systématique de la levure de boulangerie permettrait donc de réduire les coûts de stockage et de transport et d’en augmenter la durée de conservation.
Malheureusement, l’activité fermentaire de la levure séchée par fluidisation varie d’une production à l’autre. Ce manque de reproductibilité conduit l’utilisation encore courante de la levure pressée dont l’activité fermentaire varie peu d’une production à l’autre. Une étude approfondie du mécanisme de séchage et des conditions favorisant l’obtention d’une matière sèche vivante et active s’impose donc. En effet, l’identification du ou des paramètres de séchage nuisant à la viabilité
2des levures permettra d’éviter d’imposer à la levure des conditions de séchage qui conduisent inévitablement à une perte de viabilité.
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Le lien entre viabilité et activité fermentaire sera explicité au cours de ce travail.
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I.3
I.2. Objectifs du travail.
Les objectifs de ce travail s’articulent autour de trois axes :
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l’obtention d’une levure sèche dont l’activité fermentaire est assurée,
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la détermination du ou des types d’eau présents dans les grains de levures hydratés,
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