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Propriétés de transport de l'antimoniure d'indium à densité de porteurs libres contrôlée par un niveau à relaxation de réseau

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00245185

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Submitted on 1 Jan 1984

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Propriétés de transport de l’antimoniure d’indium à densité de porteurs libres contrôlée par un niveau à

relaxation de réseau

A. Kadri, M. Baj, K. Zitouni, R.L. Aulombard, C. Bousquet, J.L. Robert, L.

Konczewicz

To cite this version:

A. Kadri, M. Baj, K. Zitouni, R.L. Aulombard, C. Bousquet, et al.. Propriétés de transport de l’antimoniure d’indium à densité de porteurs libres contrôlée par un niveau à relaxation de réseau.

Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1984, 19 (3), pp.215-221.

�10.1051/rphysap:01984001903021500�. �jpa-00245185�

(2)

Propriétés de transport de l’antimoniure d’indium à densité de porteurs libres

contrôlée par un niveau à relaxation de réseau

A. Kadri, M. Baj (*), K. Zitouni, R. L. Aulombard, C. Bousquet, J. L. Robert G.E.S.-U.S.T.L., place Eugène Bataillon, 34060 Montpellier Cedex, France

et L. Konczewicz

Centre de Recherches des Hautes Pressions, Académie des Sciences de Pologne, Varsovie, Pologne (Reçu le 25 juillet 1983, révisé le 4 novembre, accepté le 29 novembre 1983)

Résumé.

2014

Nous avons étudié les propriétés de transport (conductivité électrique et effet Hall) de l’antimoniure d’indium à faible densité de porteurs libres (1011 cm-3 n 1014 cm-3) dans le domaine de température 2 K-

95 K. Ces faibles densités de porteurs libres ont été obtenues par piégeage à T > 140 K et sous haute pression hydrostatique (P ~ 14 kbars) des électrons de la bande de conduction sur des états localisés fortement couplés au

réseau cristallin. A basse température (T 77 K), les électrons restent piégés sur ces états même lorsque la pression hydrostatique est enlevée. En utilisant ce « réservoir » d’électrons, il est possible de faire varier la densité de porteurs libres sur une large gamme dans un même échantillon. Lorsque la densité de porteurs libres est fortement réduite et à T 20 K, les résultats obtenus sur deux échantillons différents permettent d’observer le passage d’une con- ductivité métallique à une conductivité thermiquement activée. Ce passage est lié à l’apparition d’une énergie d’ionisation finie du niveau donneur hydrogénoïde. A T > 40 K, indépendamment de l’échantillon étudié, un

niveau d’impureté profond est actif.

Abstract.

2014

Electrical transport (electrical conductivity and Hall effect) studies have been performed on n-InSb

with very low free carrier concentrations (1011 cm-3 n 1014 cm-3) in the temperature range 2 K-95 K.

The low free carrier concentrations have been obtained at T > 140 K and under high hydrostatic pressure

(P ~ 14 kbar), by means of trapping of conduction band electrons on localized defect states strongly coupled to the

lattice. At low temperature (T 77 K) the trapped electrons remains bound even when the pressure is removed.

Then using lattice coupled defect states as a

«

tank » of electrons, it is possible to change the free electron concen-

tration in a wide range in the same sample. The results obtained on two different samples show that, at T 20 K and when the free electron concentration is strongly decreased, we observe a transition to activated conductivity

related to the rise in a finite ionization energy of the shallow donor level. Non regard to the studied sample, at

T > 40 K a deep impurity level becomes active.

Classification

Physics Abstracts

72.00

-

72.80E - 72.20

1. Introduction.

Dans n-InSb, le passage d’une conductivité métallique

à une conduction thermiquement activée à bas§e température est obtenu par différentes méthodes permettant de réduire le recouvrement des fonctions d’ondes électroniques des états d’impureté voisins.

Parmi ces méthodes, on distingue :

-

Celles qui provoquent un accroissement de la distance entre les centres d’impureté par la diminution du dopage [1] ou par l’introduction d’un taux élevé

d’accepteurs [2-4].

(*) Adresse permanente : Institut de Physique Expéri- mentale, Université de Varsovie, Varsovie, Pologne.

-

Celles qui agissent sur le rayon de Bohr par

l’application d’une perturbation telle que le champ magnétique [5], auquel on peut associer la pression hydrostatique [6].

Dans des travaux précédents [7, 8], nous avons

envisagé une autre possibilité pour induire des effets similaires dans InSb : les propriétés d’un niveau

d’impureté fortement couplé au réseau permettent

d’obtenir et de contrôler de très faibles densités de porteurs libres dans un même échantillon.

Dans le présent travail, nous avons développé cette

étude jusqu’aux très basses températures (jusqu’à

2 K) dans des échantillons différents par leur taux de

compensation.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01984001903021500

(3)

216

2. Propriétés des défauts fortement couplés au réseau

dans InSb.

Les mesures d’effet Hall en fonction de la pression

ont montré l’existence dans n-InSb non dopé (ND 1014 cm-3) [9-11] de deux niveaux différents originaires d’un même défaut non identifié de densité totale _ 1014 cm- 3. L’un de ces niveaux, situé à la pression atmosphérique à 140 meV au-dessus du bas de la bande de conduction, est dû à des états fortements

couplés au réseau cristallin [11]. Ce couplage est responsable de la grande relaxation de réseau qui

accompagne le changement des états électroniques

de ces défauts. Ceci indique que, dans les processus de réexcitation et de recombinaison, les électrons libres et les électrons liés doivent franchir une grande barrière

de potentiel. Dmowski et collaborateurs [12] ont

montré que les transitions électroniques ne peuvent

se faire que par le sommet de cette barrière ; la pro- babilité de l’effet tunnel étant quasiment nulle.

Pour changer l’occupation électronique des états

de défauts à fort couplage de réseau (D.F.C.R.), il faut appliquer une pression hydrostatique suffisante à haute température (T > 140 K). Le coefficient de

pression du niveau D.F.C.R. est de - 20 meV/kbar [9]

par rapport à la bande centrée en K (0, 0, 0).

A p > 7 kbars ce niveau entre dans la bande interdite et, si la température est maintenue suffisamment élevée

( T > 140 K), il en résultera un piégeage des électrons de la bande de conduction. Si, toujours à pression élevée (P > 7 kbars), on refroidit l’échantillon à T 77 K, les très faibles taux d’émission et les faibles sections efficaces de capture des D.F.C.R. [12] per- mettent d’obtenir une occupation métastable hors

équilibre. En d’autres termes, du fait de la grande

barrière de potentiel, les électrons restent piégés sur les

D.F.C.R. même si la pression atmosphérique est

rétablie à T 77 K. Ainsi, on peut atteindre une densité de porteurs libres beaucoup plus faible que celle de l’échantillon initial.

A T ~ 100 K, la réexcitation des électrons piégés

sur les D.F.C.R. se produit selon une cinétique assez

lente caractérisée par une constante de temps de l’ordre de quelques minutes [10, 11]. Il est donc possible à

cette température d’augmenter d’une manière con-

trôlée la densité de porteurs libres. Pour obtenir une

nouvelle distribution métastable des électrons entre les D.F.C.R. et la bande de conduction, il suffit de refroidir l’échantillon à une température T 100 K

avant que l’équilibre ne soit atteint. On peut procéder

ainsi de suite et obtenir à chaque cycle une nouvelle

distribution des porteurs jusqu’à la réexcitation com-

plète des électrons initialement piégés sur les D.F.C.R.

On obtient alors un comportement correspondant

à celui d’un échantillon qui n’aurait pas été soumis

au traitement par haute pression hydrostatique pré-

cédemment évoqué. C’est-à-dire un échantillon dans

lequel les D.F.C.R. ne seraient pas intervenus.

Nous voyons ainsi que les propriétés des D.F.C.R.

nous permettent non seulement d’atteindre de très

faibles densités de porteurs libres, mais aussi de les faire varier sur une large gamme dans un même échantillon.

3. Expérience.

Dans ces expériences, nous avons utilisé deux échan- tillons de n-InSb non intentionnellement dopés et possédant des taux de compensation différents. Les

paramètres de ces échantillons mesurés à T

=

77 K et à pression atmosphérique sont reportés dans le

tableau I. Dans ce tableau, nous reportons aussi les paramètres de l’échantillon E17, utilisé précédem-

ment [7].

Les échantillons de forme parallélépipédiques ont

été mécaniquement polis puis soumis à une attaque chimique dans une solution de CP4-A. Les contacts

électriques ont été alors réalisés par soudure en uti- lisant des billes d’indium dopé au tellure à 1 %.

On a procédé ensuite, une nouvelle fois, à l’attaque chimique dans la solution de CP4-A.

Le traitement « haute pression hydrostatique et température » a été alors effectué de la manière suivante :

L’échantillon est disposé sur son support dans une cellule haute pression en cuivre-béryllium. Dans cette cellule, la pression hydrostatique peut monter jusqu’à

15 kbars à l’aide d’un compresseur à gaz hélium.

L’échantillon sous haute pression hydrostatique (p > 13 kbars) est ensuite refroidi à 77 K. Puis tout en

diminuant très lentement la température vers 4,2 K, la pression est graduellement enlevée.

Les mesures du coefficient de Hall et de la résistivité

électrique ont été réalisées à l’aide d’une méthode standard en courant continu. Le champ magnétique, disponible dans la gamme (100-6 000) G, a permis des

mesures d’effet Hall jusqu’à des valeurs d’induction

magnétique assez faibles. Ceci permet d’éviter les effets de gel magnétique à basse température. Pour

s’affranchir de l’ionisation par impact des donneurs lors des mesures, le champ électrique dans le spécimen

a été constamment maintenu à une valeur beaucoup plus faible que E critique - 100 mV cm-1 [13].

L’ohmicité des mesures a toujours été testée.

Les températures inférieures à 4,2 K ont été obtenues

par pompage au-dessus du bain de He4. Dans ce

domaine, la température a été déterminée simul- tanément par la mesure de la pression de vapeur de He4 et à l’aide d’une résistance de carbone étalonnée.

Tableau I.

-

Valeurs de (ND - NA), K

=

NAIND,

p et pH mesurés à la pression atmosphérique et à

T

=

77 K.

[Values of (ND - NA), K

=

NA/ND, p and IÀH at

atmospheric pressure and T

=

77 K.]

(4)

Les valeurs de la température au-dessus de 4,2 K ont été mesurées au moyen de la résistance de carbone ainsi que d’un thermocouple en cuivre-constantan.

Toutes ces mesures ont été réalisées en l’absence de

champ magnétique.

4. Résultats expérimentaux.

Après avoir achevé le traitement par haute pression hydrostatique tel qu’il a été décrit précédemment et lorsque la pression atmosphérique a été rétablie à T

=

4,2 K, la résistivité électrique croît considé-

rablement et peut même atteindre des valeurs diffi- cilement mesurables.

Dans le présent travail, nous nous limiterons au

domaine où la résistivité électrique et l’effet Hall étaient parfaitement mesurables.

Pour chacun des échantillons E18 et E20, nous reportons, sur les figures 1 et 3 respectivement, un

réseau de courbes expérimentales donnant la variation de la résistivité électrique p en fonction de l’inverse de la température dans le domaine 2 K-95 K. Sur les

figures 2 et 4, nous représentons la variation corres-

pondante de la concentration de Hall nu déduite du coefficient de Hall mesuré à faible champ. Les résultats précédemment obtenus [7] pour l’échantillon E17 entre 4,2 K et 95 K sont montrés sur les figures 5 et 6.

Sur chacune des figures 1, 2, 3, 4, 5 et 6, chaque

courbe notée (a), (b), (c) et (d) correspond à une

distribution métastable différente des électrons entre

Fig. 1.

-

Variation de la résistivité électrique en fonction de l’inverse de la température pour l’échantillon E18.

[Variation of the electrical resistivity versus reciprocal temperature for the sample E18.]

REVUE DE PHYSIQUE

APPLIQUÉE.

- T.

19,

3,

MARS

1984

Fig. 2.

-

Variation de la concentration de Hall nH = 1/RH e

en fonction de l’inverse de la température pour l’échantillon E18.

[Hall concentration nH

=

1/RH e versus reciprocal tempe-

rature for the sample E18.]

Fig. 3.

-

Variation de la résistivité électrique en fonction

de l’inverse de la température pour l’échantillon E20.

[Variation of the electrical resistivity versus reciprocal temperature for the sample E20.]

15

(5)

218

Fig. 4.

-

Variation de la concentration de Hall nH

=

1/RH e

en fonction de l’inverse de la température pour l’échantillon E20.

[Hall concentration nH

=

1/RH e versus reciprocal tempera-

ture for the sample E20.]

Fig. 5.

-

Variation de la résistivité électrique en fonction

de l’inverse de la température pour l’échantillon E17.

[Variation of the electrical resistivity versus reciprocal temperature for the sample E 17.]

Fig. 6.

-

Variation de la concentration de Hall nH

=

1/RH e

en fonction de l’inverse de la température pour l’échantillon E17.

[Hall concentration nH

=

1/RH e versus reciprocal tempe-

rature for the sample E17.]

la bande de conduction et les D.F.C.R. Les lettres latines (a), (b), (c) et (d) correspondent dans cet ordre

à un nombre de plus en plus faible d’électrons piégés

sur les D.F.C.R. La courbe (e) correspond à la situation où les D.F.C.R. n’interviennent plus. Cette situation est équivalente à celle d’un échantillon qui aurait été

refroidi à la pression atmosphérique.

Le passage d’une courbe à une autre est obtenu

grâce au lent processus de réexcitation à T ~ 100 K des électrons piégés. Il est à noter que du fait de l’existence de la barrière de potentiel qui sépare les

états des D.F.C.R. des états de la bande de conduction,

les différentes courbes sont entièrement reproductibles

tant que T 77 K, car au-dessus de cette température

la relaxation quoique très lente devient effective.

Les résultats présentés sur les figures 1, 2, 3, 4, 5 et 6

montrent que le comportement dépend pour un échantillon donné du nombre d’électrons piégés sur les

D.F.C.R. A densité de porteurs piégés comparable,

les échantillons E 17 et El 8, qui ont des caractéristiques

sensiblement voisines (voir Tableau I), présentent

sur les courbes (b), (d) et (e) des figures 1 et 2 d’une

part et 5 et 6 d’autre part, des variations pratiquement identiques. Par contre, l’échantillon E20, caractérisé par une forte compensation, présente à très faible

densité de porteurs libres un comportement différent

(Figs. 3a et 3b).

(6)

Dans tous les cas, lorsqu’un nombre important

d’électrons est piégé sur les D.F.C.R., on observe (Figs. 1, 3, 5) un accroissement considérable de la résistivité à basse température et l’apparition d’une

nette activation thermique avec deux régions dis-

tinctes : une forte activation dans le domaine 95 K- 30 K, suivie d’une activation plus faible à plus basse température. Ceci correspond pour nH (Figs. 2, 4, 6)

à une forte décroissance dans l’intervalle 95 K-40 K, suivie d’un plateau de saturation entre 40 K et 15 K

puis d’une nette mais plus faible décroissance. Ce caractère thermiquement activé de p et de nH s’estompe graduellement lorsque le nombre d’électrons piégés

sur les D.F.C.R. diminue.

5. Analyse des résultats expérimentaux.

La courbe (i) reportée sur les figures 2,4 et 6 correspond

à la variation de la densité de porteurs intrinsèques

définie par :

où Nc et Nv sont respectivement les densités équi-

valentes d’états dans la bande de conduction et dans la bande de valence et Eg est la largeur de la bande interdite.

Il apparaît clairement d’après les figures 2, 4 et 6

que le rôle joué par le comportement intrinsèque est négligeable dans tout le domaine de température

considéré (2 K-95 K).

Les résultats obtenus ici suggèrent une similitude

avec ceux observés sur différents échantillons dans

lesquels un taux élevé de compensation a été introduit

[2-4,14].

Comme il a été montré dans notre travail précédent [7], la variation de p et de nH entre 95 K et 40 K est due

à la déionisation d’un niveau donneur profond. Ce

niveau donneur a été également observé dans des échantillons fortement compensés [2-4]. Selon cer-

taines hypothèses [15, 16], ce niveau serait dû à un

complexe formé par des lacunes ou des interstitiels d’indium et des atomes d’oxygène. Des études sous pression [17] ont montré que le coefficient de pression

de ce niveau est proche de celui du minimum L de la bande de conduction.

Pour le comportement à basse température ( T 30 K), les résultats obtenus sur tous nos échan- tillons permettent de faire un certain nombre de remarques :

1. Lorsque la densité de porteurs libres est fortement réduite (Figs. 2a et 4a), les valeurs de l’énergie d’acti-

vation à basse température sont beaucoup plus faibles

que celles reportées dans les références [3, 4, 14].

Dans ces travaux, la condition de fort dopage ND aH3 > 1 (où aH* est le rayon de Bohr effectif et ND

est la densité de centres donneurs) et la condition de très forte compensation K

=

N AI ND -+ 1 sont toutes les deux satisfaites ; la forte activation observée (de

l’ordre d’une dizaine de meV) est alors attribuée aux

fluctuations de potentiel à grand rayon d’action [18].

Nos échantillons sont par contre faiblement dopés (ND 1014 cm-3). De plus, le taux de compensation

des échantillons E17 et E18 est faible et reste modéré pour l’échantillon E20. Ceci est confirmé par les valeurs de la mobilité à 77 K (voir Tableau I). Les

effets du désordre y sont donc négligeables.

2. L’écrantage des fluctuations de potentiel par les porteurs libres jouant un rôle essentiel dans les effets du désordre, une forte diminution de la densité de ces

porteurs se traduirait par un accroissement consi- dérable de l’énergie d’activation [18]. Contrairement à ceci, les figures 2, 4 et 6 montrent que l’énergie

d’activation à basse température (T 30 K) ne varie

que faiblement d’une courbe à l’autre lorsque la

densité de porteurs libres diminue dans un échantillon donné. De plus cette énergie tend à saturer aux plus

faibles densités de porteurs libres (voir Figs. 2a, 2b

et 4a, 4b).

3. Lorsque le nombre d’électrons piégés sur les

D.F.C.R. augmente, le plateau de saturation qui apparaît entre 40 K et 20 K se déplace vers des valeurs de plus en plus faibles de nH (Figs. 2, 4, 6). Ceci montre

que la conduction à basse température est gouvernée

par un nombre de donneurs ND de plus en plus petit.

Ce résultat est en accord avec les travaux cités en

références [9-12], qui ont montré que dans n-InSb les états D.F.C.R. et les états purement électroniques

sont deux configurations possibles pour une même impureté.

Dans n-InSb, la densité critique NC à laquelle se produit la transition métal-non métal (T.M.N.M.)

au sens de Mott, qui est définie par le critère

N 1/3 a* - 0,26 [19], est de l’ordre de 6 x l013 cm - 3.

Nos échantillons sont donc au départ (avant le pié-

geage des électrons) à la limite de la transition de Mott.

Après le fort piégeage des électrons sur les D.F.C.R.,

la densité de donneurs ND devient beaucoup plus

faible que NC, ce qui correspond à l’apparition d’une

conductivité thermiquement activée (Figs. 1, 2, 3, 4, 5

et 6).

Partant de ces considérations et pour expliquer nos

résultats expérimentaux, nous avons envisagé le

modèle présenté sur la figure 7. Dans ce modèle,

nous tenons compte des contributions suivantes :

a) Le niveau donneur hydrogénoïde b) Le niveau d’impureté profond c) Les accepteurs toujours ionisés.

Les effets du désordre sont introduits sous forme de queue de densité d’états de la bande de conduction

avec T comme paramètre. Il a été aussi envisagé l’élargissement du niveau donneur hydrogénoïde avec

un paramètre d’élargissement T’.

L’équation de neutralité s’écrit :

(7)

220

Fig. 7.

-

Forme de la densité d’états N(E) de la bande de

conduction et des niveaux d’impuretés utilisée dans nos

calculs (l’échelle est arbitraire).

[Density of states N(E) of the conduction band and impurity

levels used in our calculations (scale is arbitrary).]

où N. est la densité totale de donneurs profonds N. est la densité totale de donneurs hydrogénoïdes NA est la densité d’accepteurs

nf est la densité de porteurs libres

ni est la densité de porteurs localisés dans la queue de densité d’état

ng est la densité de donneurs hydrogénoïdes occupés

nd est la densité de donneurs profonds occupés.

Les résultats des calculs avec les valeurs des diffé- rents paramètres sont donnés dans le tableau II et

reportés en trait plein sur les figures 2, 4 et 6.

Ces résultats montrent :

1. Que l’on ne peut obtenir un bon accord que si la densité d’accepteurs n’excède pas une valeur de l’ordre de 1 x 1013 cm- 3 pour l’échantillon E18 et 5 x 1013

pour l’échantillon E20. Ces valeurs de la compensation

sont cohérentes avec celles obtenues par E. Litwin- Staszewska et co-auteurs [20] qui ont étudié la variation de la mobilité avec la pression hydrostatique à

T = 77 K.

2. Le désordre seul ne peut pas expliquer nos

résultats. Pour tous les échantillons l’accord n’est satisfaisant que si le paramètre de désordre r est inférieur à 0,5 meV.

Dans tout le domaine de température (2 K : 95 K),

le comportement est alors expliqué par l’action de deux niveaux d’impureté : les variations entre 40 K et 95 K sont dues à un niveau d’impureté profond de

densité totale Nd

=

(1 x 1013 : 3 x 1013) cm - 3 et

situé à une énergie Ed

=

(50 : 60) meV au-dessous

du bas de la bande de conduction.

Pour les températures inférieures à 20 K, on doit tenir compte d’un niveau donneur hydrogénoïde élargi. La position de ce niveau ainsi que son élargis-

Tableau Il.

-

Valeurs des divers paramètres utilisés

dans le calcul.

[Values of the parameters used in the calculations.]

sement dépendent pour un échantillon donné de la densité de porteurs libres dans le système. L’élargis-

sement du niveau hydrogénoïde, qui est plus important

dans l’échantillon compensé, est négligeable aux plus

faibles densités de porteurs libres et augmente avec

cette densité.

Pour les plus faibles densités de porteurs libres, l’énergie d’activation Es tend vers une valeur autour

de 0,7 meV. Cette valeur est proche de l’énergie

d’ionisation théorique du donneur hydrogénoïde dans

n-InSb [21].

Lorsque la densité de porteurs libres augmente

l’énergie Es diminue jusqu’à ce que le niveau hydro- génoïde devienne résonant dans la bande de conduc- tion.

Cette évolution de l’énergie d’activation du niveau donneur hydrogénoïde en fonction de la densité de porteurs libres dans le système met en évidence une

transition métal-non métal (T.M.N.M.). L’influence

négligeable du désordre montre que la transition est du type de Mott [19].

La nécessité de considérer l’existence du niveau donneur résonnant (Es > 0) avec une densité d’états

élargie au moment de la transition montre que la T.M.N.M. n’est pas abrupte. Ghazali et al. [22, 23]

ont envisagé une T.M.N.M. entièrement due aux

corrélations électroniques et ont montré qu’autour

de la concentration critique, il y a coexistence dans la bande de conduction entre les états libres et les états localisés de la bande d’impureté.

Les courbes calculées d’après les paramètres du

tableau II et qui sont reportées en trait plein sur les figures 2, 4 et 6 montrent un désaccord à basse tempé-

rature lorsque la densité de porteurs libres est très faible. Dans cette région, les très faibles valeurs de la mobilité permettent d’envisager l’apparition d’un

processus de conduction par hopping.

5. Conclusion.

Les résultats de ce travail confirment le rôle essentiel

joué dans InSb par le niveau d’impureté fortement couplé au réseau. Celui-ci permet de contrôler et de faire varier la densité de porteurs libres dans une

gamme de très faibles valeurs (1011 cm- 3 n

(8)

1014 CM-3 ). Dans le domaine de basse température

T 20 K, l’évolution en fonction de la densité de porteurs libres de l’énergie d’activation associée au

donneur hydrogénoïde a permis d’observer dans un

même échantillon une transition métal-non métal.

L’influence négligeable du désordre montre que cette

transition est du type de Mott. Ce résultat est en

parfait accord avec l’étude que nous avons effectuée

sous fort champ magnétique sur des échantillons du même type [6, 24]. Dans le domaine de température

T > 40 K, le rôle joué par un niveau donneur profond

est mis en évidence dans tous les échantillons étudiés.

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