C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
P AULETTE L IBERMANN
Remarques sur les systèmes différentiels
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 23, n
o1 (1982), p. 55-72
<
http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1982__23_1_55_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1982, tous droits réservés.
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REMARQUES SUR LES SYSTÈMES DIFFÉRENTIELS
par
Paulette LIBERMANN
CAHIERS DE TOPOLOGIE ET
GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE
Vol. XXIII -1
(1982)
3e COLLOQUE
SUR LESCA TÉGORIES DÉDIÉ À
CHARLES EHRESMANNAmiens,
Juillet 1980Beaucoup d’objets
en Géométrie Différentielle peuvent être consi- dérés comme dessystèmes
différentiels( G-structures,
connexions par ex-emple ),
cequi
montre que lessystèmes
différentiels ont leur intérêtmême quand
ils ne sont pascomplètement intégrables
ou formellementintégrables.
C’est ce
point
de vue que nousadoptons
dans cetravail, qui
estune introduction à l’étude des
systèmes
différentiels. Parexemple
nousmontrons
qu’une
forme de Pfaff m peut être considérée comme une connex-ion dont la courbure est la différentielle
dw.
Intuitivement lacourbure,
letenseur de structure
expriment
la «différence » entre leprolongement
holo-nome et le
prolongement
semi-holonome.Les notions
exposées
ici sontprincipalement dûes
à C. Ehresmann(jets
holonomes etsemi-holonomes, connexions, pseudo-groupes
deLie, groupoides différentiables, etc).
Notre
bibliographie, incomplète,
donne des références d’articles oùsont étudiés d’une manière
approfondie
lessujets
traités dans ce travailou relatifs à la
cohomologie
deSpencer;
ces articles contiennent eux-mê-mes une
bibliographie
détaillée.1. NOTATIONS.
Les variétés sont
supposées,
poursimplifier, paracompactes
et de classeC°° ,
lesapplications
de classeC°° .
Une surmersion
(« fibered manifold ») ( E, M, 7t)
est une submersionsurjective
rr:E ->M (c’est-à-dire
telle quel’application
u soit de rangégal
à la dimension deM );
les submersions sont caractérisées par l’exis-tence de sections locales. Si
( E, M, 17 )
et(E’, M’, n’)
sont deux surmer-sions,
la sous-variété deE X E’
descouples (z , z )
tels quen ( z) =
n (z’)
seradésignée
parE XM E
ou EX E’ (produit fibré ). On désigne-
ra par V
T E (fibre
tangentvertical)
l’ensemble des vecteurs tangents aux fibresEx = n1 (x)
de la surmersion( E, M 1, 7r ).
On
désignera
parJk (V, W)
l’ensemble desk-j ets
desapplica-
tions locales d’une variété
V
dans une variétéIf,
a etj6
étant les ap-plications
source et but.Si
(E, M, n)
est unesurmersion,
ondésignera
parJ k E
l’es-pace des
k-jets
des sections locales( Jk E C Jk(M, E)).
Laprojection
Jk E -> Jk -1
E définit une structure de fibréaffine ;
enparticulier
le fibréJ1 E - E
admet pour fibré vectoriel associé le fibré desmorphismes
liné-aires de
T M
dansV T E .
Si E = V X W, M = V, n =p1 : Vx W -> W, l’ensemble Jk(V,W)
s’identifie à
Jk E (toute
section de E étant legraphe
d’uneapplication
locale de V
dans W ).
2.
SYSTÈMES DIFFÉRENTIELS
ET PROLONGEMENTS HOLONOMES.Soient V et W
deux variétés. Unsystème différentiel d’ordre k
estpar définition une sous-variété
Sk
de la variété¡k (V, W).
Unesolution (locale)
d’un telsystème
est uneapplication f : U
CV - W (U
ouvert dev )
telle que pour tout x eU ,
lejet jx f appartienne à Sk ; l’application
i kf: U , Sk ( définie par j kf(x) = jx f )
est une section locale deSk
re-lativement à
l’application
source a:Sk V.
Lorsque V
etW
sont des espacesnumériques,
on retrouve lessystèmes d’équations
aux dérivéespartielles.
Le
système Sk
est ditcompl ètement intégrable
si pour toutX k E Sk
il existe une
solution f
deSk
satisfaisant la conditionjx f = Xk (où
x = a(Xk))
etjk f
est une section locale deSk
dontl’image
contientXk ;
donc :P ROPO SITION 1.
Pour
quele système Sk
soitcomplètement intégrable,
il est nécessaire que la restriction à
Sk de l’application
source a soitune
submersion (et
par suite a( Sk )
est unesous-variété
ouverte deV ).
On supposera désormais cette condition réalisée et l’on se ramè-
nera au cas où a ( Sk ) = V.
En
posant,
comme dans1°,
E =VX W,
M= V,
11 =p1 ,
on estconduit à la définition suivante :
D ÉFINITION.
Unsystème
différentielRk d’ordre k,
pour une surmersion(E, M,n)
est une sous-variété deJ k E
telle que la restriction de la pro-j ection
source a àRk
soit une surmersion( Rk ->
M est une « sous-surmer-sion» de a:
Jk(E) -> M ).
Supposons Rk complètement intégrable ;
soitXk ( Rk
et soitf
unesolution de
Rk
telle quej k x f = Xk ;
pour tout r >0 ,
lejet jk x+r f
s’iden-tifiant au
jet jrx jkf ,
cejet jkx + r f appartient
àJr R k n J r+ k E ,
cequi
con-duit à définir le
prolongement d’ordre
r deRk
comme le sous-ensemblede
J k+rE.
Il est à remarquer que
Rk+ r
n’est pas nécessairement une sous- variété deJk +r E pour r >
0 .De l’étude
précédente,
on déduit: pour quele système Rk
soit com-plètement intégrable, il
est nécessaire que pour tout r>0, l’application Rk + r -> Rk
soitsurjective.
S’il
existe q
tel quel’application Rk+q -> Rk
soitsurjective,
lesystème Rk
est ditq-intégrable,
l’obstacle à laq-intégrabilité
étant letenseur
de
strcccture d’ordre q , dont nousparlerons
ultérieurement.Parmi les
systèmes différentiels,
ondistingue
lessystèmes
detype
fini
(ceux pourlesquels
il existe un entier r tel que leprolongement Rk+r
soit une sous-variété
de J k + r E
et queRk+r
soitdifféomorphe à Rk+r-1 ) ;
les
systèmes
que ne sont pas de type fini sont dits detype infini (par
ex-emple
lessystèmes correspondant
aux «groupes infinis » de E.Cartan).
Nous reviendrons au
paragraphe
6 sur lessystèmes
de type fini.Pour les
systèmes
de typeinfini,
M. Kuranishi[6]
et H. Gold-schmidt
[3a]
ont étendu au cas non linéaire la théorie deSpencer;
parexemple
dans[3 a],
on définit unsystème formellement intégrable
commeun
système Ffk
tel que pour tout r >0 ,
leprolongement Rk+ r
soit un sys-tème
différentiel,
cesystème
différentiel étant1-intégrable.
En utilisantla théorie de
Spencer,
on démontrequ’il
suffit d’étudier un nombre fini deprolongements
pour vérifier queRk
est formellementintégrable
ou non.Un
système complètement intégrable peut
ne pas être formellementintégrable (M. Janet
a donné desexemples
desystèmes
différentiels com-plètement intégrables
dont leprolongement
n’est pascomplètement
inté-grable) ;
d’autrepart
H.Lewy
a donné unexemple
desystème
formelle-ment
intégrable
sans solutions[4c].
Par contre, si les données sont ana-lytiques,
alors toutsystème
formellementintégrable
estcomplètement
in-tégrable.
3. PROLONGEMENTS HOLONOMES DES
FIBRÉS
PRINCIPAUX.Alors que le foncteur
J k ( k-jet
desection)
estadapté
aux fibrésvectoriels
(systèmes linéaires),
il n’en est pas de même pour les fibrésprincipaux
car siP - M
est une fibrationprincipale, Jk P
n’est pas engénéral
muni d’une structure de fibréprincipal.
Pour lesgroupoides
dif-férentiables,
il faut considérer seulement certainessections,
dites inver-sibles,
pour que leprolongement
soit ungroupoide.
J.
Pradines[ 11 b]
a défini et étudié un foncteurprolongement S applicable
à tous les cas.Si
M
est unevariété,
ondésigne
parTk(M) (resp. T * k M )
l’es-pace des
k-jets
deRP
dans M(resp.
deM
dansRP )
de source( re sp.
but) 0 .
Pour p =k
=1 ,
on retrouve le fibré tangent T M et le fibré co-tangent T
*M .
Si p - n
= dimM ,
lesous-ensemble Hk(M)
deTkn
formé desjets
inversibles
(c’est-à-dire
desjets
dedifféomorphismes locaux)
estl’espace
des
k -repères (pour k = 1 ,
on al’espace H (M)
desrepères
au sens usu-e1); Hk (M )
est unLn-fibré principal ( où Ln
est le groupe desk-jets
in-versibles de R" dans
R"
de source et but0 ).
De mêmeH*k(M) (es-
pace des
co-repères).
Pour toute surmersion
(E, M, n),
dont la baseM
est de dimensionn , on définit la sous-variété
J k nE
deTk n E, image réciproque
deHk(M)
par la
projection Tk 11: Tk nf E -> Tkn M ;
enparticulier
siE = M
et 11 =idM
ona :
J k n M
=Hk(M J.
On démontre[ad]
PROPOSITION 2. La variété
J knE
estdifféomorphe
auproduit fibré
P ROPOSITION 3.
Si (P, M, n)
est unefibration principale, de
groupestructural G, alors (Jkn P, M, Tkrr)
est unefibration principale de
groupestnictural Tn ( G)X Ln .
Ceci
justifie
l’ introduction du foncteurJkn .
On démontre
également
le théorème suivant :THÉORÈME
1(L emme de Schwarz
pourles variétés). Il
existe undifféo- morphisme canonique
échangeant les projections de de plus,
pour une
submersion (E, M, 7r ) .
on a:en
particulier
pour p = k =
1,
on retrouvel’involution canonique
sur TT M.
Ce théorème se démontre en utilisant des
«jets partiels »
de RxRP
dans M et, au moyen de cartes
locales,
enappliquant
le Lemme de Schwarz pour les espacesnumériques.
Pour toute fibration
principale (P, M , TT ),
de groupe structuralG,
le fibré tangent s’identifie au
produit
fibré(T P/ G) xM P
où le fibré vec-toriel
T P/G , de base M ,
estl’espace
des vecteurs tangents àP mod.
les translations à droite de
G (c’est l’espace
des«déplacements
infini-tésimaux» de
P
au sens de C. Ehresmann[2 c] ).
Plus
généralement
une surmersion(E, M, TT)
admet un «parallélisme f ibré » (cf. [8f])
s’il existe un fibré vectorielT red E,
de baseM ,
tel queT E
soitisomorphe
àT red E xM E ; le
fibréTred E
estappelé
fibré tan-gent «réduit». On démontre
alors,
en utilisant laProposition
2 et le Thé-orème 1:
THÉORÈME
2.Si
une surmersion(E, M, n) admet
unparallélisme fibré,
de fibré tangent réduit Tred E, alors la
surmersion(Jkn E, M, Jkn n) admet
un
parallélisme fibré,
defibré tangent réduit J q T,.ed E,
c’est-à-dire
T Jkn E
estdifféomorphe
àCO ROLL AIR E.
Si (P, M, n)
est unefibration principale, alors
pourla
fibration principale (Jkn P, M, rkTT) on
al’isomorpltisme
defibrés
vecto-riels
debase M :
(où Gk , isomorphe
àT k n (G)x L k
est le groupe structuralde Jk n
P -M ) ;
en
particulier,
on al’isomorphisme (cf. [8 b] ):
Si l’on se donne un sous-fibré
principal
dufibré JkP on
obtient unsystème
différentiel d’ordrek .
Le corollaire du Théorème 2 permet de lui associer un sous-fibré vectoriel deJ k (TP / G),
d’où unsystème
différen-tiel
appelé
lelinéarisé de Rk,
voir[4 bl, [8 bl, [9], [13].
En
particulier
uneG-structure d’ordre
k ouG-sous-fibré principal
HG de Hk(M) ( G
étant un groupe deLie,
sous-groupe deLk )
est unsystème
différentiel d’ordrek
dont le linéarisé est un sous-fibré vectoriel deJk (TM) ;
l’ensemble des solutions de cesystème
linéaire estappelé pseudogroupe
infinitésimal[2d], [8b]:
ce sont deschamps
de vecteurslocaux
engendrant
des groupes locaux dedifféomorphismes
laissant inva- riante laG-structure.
Une G-structure
d’ordre k
est diteintégrable
si elle définit un sys-tème différentiel
complètement intégrable,
c’est-à-dire si pour tout z fHG ,
il existe un
difféomorphisme f
dont la source est unvoisinage
de0
dansRn,
le but est contenudans M ,
tel que(T u
étant la translation deRn:
v - v - u).
Si G estintégrable
son linéa-risé est
complètement intégrable,
laréciproque
n’étant pas nécessairement vraie(voir paragraphe 7 ).
4. PROLONGEMENTS DES
GROUPOIDES DIFFÉRENTIABLES.
Comme l’a fait remarquer C.
Ehresmann,
l’étude desfibrés princi-
paux est intimement liée à celle des
groupoides
différentiables.DÉFINITION.
Ungroupoide différentiable (D
est une variété différentiable munie d’une structure degroupoide
telle que:1)
La base M(c’est-à-dire
l’ensemble des unitésde (D )
est une sous-variété
de 4J ;
2)
Lesapplications a : 4J - M, B: O -
M(qui
à tout8 e O
associentson unité à droite
a(0)
et son unité àgauche B(8))
sont différentiableset sont des
surmersions ;
3)
La loi decomposition (O ,O’ ) -> (O O’) qui
est définie sur le pro- duit fibré des surmersions aet f3 (donc
sur une sous-variété de (Dx O)
estdifférentiable ;
4) L’application O -> cp -1
est undifféomorphisme
de 4Y sur lui-même.On a la notion de
sous-groupoïde-variété.
E X EMP L ES. 1° Un groupe de Lie
(une
seuleunité).
20 Pour toute surmersion
( E , M , n) ,
leproduit
fibréExM E
est munid’une structure de
groupoïde
différentiable non transitif.30 Si a =
B,
O est une somme de groupes ; notamment lesfibrés
ve c-toriels
sont desgroupoides
différentiables.40 Un
groupoide
deLie
est ungroupoide
différentiable tel quel’ap- plication a x B : O -> M X M
soit une surmersion. Ungroupoide
de Lie estdonc transitif. On démontre
[2f], [8d] qu’il
est localement trivial.Si (D est un
groupoide
deLie,
debase M ,
on montre que pour toutx0 E M, l’ensemble (D., = a-1 (xo)
est un fibréprincipal,
de groupe struc- turalGx = (a x B )-1 (xo, xo),
deprojection (3 .
Inversement si
(P, M, n)
est une fibrationprincipale,
de groupeG ,
alorsl’espace quotient Px P )lp (où
p est la relationd’équivalence
définie par
(z’g, z g)- ( z’, z )
pour tout g6G )
est muni d’une structurede
groupoide
de Lie(appelé groupoide
associé àHe )
dont l’ensemble des unités s’identifie àM ;
c’est legroupoide
desisomorphismes
de fibre surfibre
[2b], [8d] ;
legroupoide
associé àOx = a-1 (xo)
est 4$lui-même.
Par
exemple
siP
=Hk( M) (espace
desk-repères ),
legroupoide
associé est l’ensemble
nk(M)
desk-jets
inversibles de M dansM.
Une section
locale inversible
d’ungroupoide différentiable (D (non
nécessairement deLie)
est une section locale s pour laprojection
a telleque 8
o s soit undifféomorphisme
local de la baseM .
L’ensemble
0
des sections inversibles de (D constitue unpseudo-
groupe pour la loi de
composition
su ivante :(s, s’)-> s",
où s" est la section x->s’(Bs(x))s(x).
On définit ainsi le
prolongement O k C Jk O ; Ok
est l’ensembledes
k-j ets
des sections inversibles. On vérifie quecDk
est ungroupoide.
Par
exemple IIk(M)
est leprolongement
def1°(M ) = M x M.
Si P est un fibré
principal et (D
songroupoide associé,
il y a cor-respondance biunivoque
entreautomorphismes
locaux de ce fibréprincipal
et sections locales inversibles
de 0 ;
on en déduit[8d]
que(Dk
est legroupoide
associé à5§f/ P ,
cequi justifie
encore l’introduction du fonc-teur
5f .
Si
T
est unpseudogroupe
dedifféomorphismes
locaux d’une variétéM ,
l’ensembleJk (T)
desk-jets
de cesdifféomorphismes
locaux est unsous-groupoide
(non nécessairementdifférentiable)
deIIk(M ).
Inversementun
groupoide différentiable O, sous-groupoide
denk (M ) ,
est unsystème
différentiel d’ordrek
dont les solutions constituent unpseudogroupe
dedifféomorphismes
locaux surM ,
mais O ne coincide pas avec legroupoide
Jk (T)
s’il n’est pascomplètement intégrable.
Un
pseudo groupe de Lie
d’ordrek
sur une variété M est par défi-nition un
pseudogroupe
T dedifféomorphismes
tel que:a) I-’
estcomplet
d’ordrek ,
c’est-à-direI-’
est l’ensemble des solu- tions deJ k(h) .
b) Jk(T)
est unsous-groupoide différentiable
deIIk(M).
Un
pseudogroupe
de Lie est detype fini
s’il est défini par unsystème
detype fini;
dans le cas contraire il est detype infini («groupes
infinis» d’E.Cartan
).
EXEMP L ES. lD Le
pseudogroupe r
desautomorphismes
locauxanalytiques
complexes
deCn (qu’on
peut identifier àR2n )
est unpseudogroupe
de Lied’ordre
1; chaque automorphisme
local vérifie les conditions deCauchy- Riemann’
cepseudogroupe
est de type infini.20 Le
sous-pseudogroupe r’
cT
constitué desapplications
affinesest de type
fini;
il est d’ordre 2 .Remarquons
queJ1(T) =J1(T’).
30
Lepseudogroupe
des isométries locales d’un espace euclidienest de type fini.
40 Le
pseudogroupe
desdifféomorphismes
locaux deRn
de détermi-nant
1,
et lepseudogroupe
desdifféomorphismes
locaux deR2n
laissant invariante la 2-formesont des
pseudogroupes
de Lie de type fini.Nous
désignerons
parpseudogroupe de Lie transitif
unpseudogrou-
pe
T
tel que pour tout s >0, JS (T)
soit ungroupoide de Lie (exemples 1, 2, 3, 4).
Une
équation
deLie
nonlinéaire
d’ordrek
peut être définie comme la donnée d’ungroupoide
deLie, sous-groupoide
deII k (M) (habituelle-
ment on
désigne
sous ce nom un sous-fibréprincipal
deHk (M) ).
Les
automorphismes
locaux d’uneG-structure (difféomorphismes
locaux dont le
k-jet
laisse invariantHG )
sont les solutions dugroupoid
de
Lie O
associé àHG.
Si cesystème (D
estcomplètement intégrable
le
pseudogroupe T
des solutions est unpseudogroupe
de Lie transitif etla
G-structure
est dite transitive etlocalement homogène (pour
toutcouple ( z , z ’)
d’éléments deHe,
il existe undifféomorphisme
local transformantz en
z’).
Si laG-structure
estintégrable
au sens duparagraphe 3,
alorsle
grouporde 0
estintégrable
mais laréciproque
n’est pastoujours vraie ;
par
exemple
la structure presquecomplexe
sur lasphère S6
définie parles octaves de
Cayley
n’est pasintégrable;
par contre cette structure esthomogène: S6
s’identife àl’espace G2/SU3 (G2
groupesimple excep-
tionnel à 14
paramètres ) ( cf. [8 a] ).
5.
DÉPLACEMENTS INFINITÉSIMAUX,
Nous avons vu les
«déplacements
infinitésimaux» d’un fibréprin- cipal P -> M (c’est
le fibréTP/G ).
Pour tout
groupoide différentiable,
undéplacement infinitésimal
estun vecteur tangent à V
qui
est a-vertical et dontl’origine
est une unitéde 4) ;
en notantdepl O
l’ensemble desdéplacements
infinitésimaux deO,
on aoù i est
l’injection canonique M 4
4Y et 7T laprojection
sur 4Y du fibrétangent a-vertical
va T O .
L’ensembledepl O
est un fibré vectoriel de base M .Dans le cas d’un espace
homogène P/ G ( P
groupe deLie, G
sous-groupe
fermé,
on retrouve lesdéplacements
infinitésimaux de la mé- thode durepère
mobile.P ROP O SITION 4
[8e]. Si (D
estle groupoïde
associé à unfi bré principal P , il
existe unisomorphisme canonique
defibrés vectoriels
entredepl
(Det
TP/G ( espace
des vecteurstangents
à Pmodulo les translations
àdroite
deG).
Cette
proposition explique
laterminologie employée
et on posera:depl P = TP/G.
COROLLAIRE.
Si
P et P’ sont desfibrés principaux ayant même
grou-poide associé,
alorsdepl
P =depl P’.
C’est le cas notamment de deux sous-fibrés
principaux P
et P’d’un même fibré
principal
se déduisant l’un de l’autre par la translationZ -> z S .
L’espace depl 4$
est unalgébroide de Lie
au sens deJ.
Pradines:le faisceau des sections de
depl 4J
est un faisceaud’algèbres
de Lie etle
morphisme surjectif
de fibrés vectoriels r:depl O -> T M
induit un mor-phisme d’algèbres
deLie;
deplus
le noyau de r est un fibré enalgèbres
de Lie.
J.
Pradines[11 a]
a démontré le théorème de Lie pour lesgroupoi-
des différentiables: tout
algébroîde de Lie
estisomorphe à l’algébroide d’un groupoi’de a-simplement
connexe(c’est-à-dire tel
quea-1 (x)
estsimple-
m ent connexe pour tout x E
M ).
La notion
d’algébroiae
de Lie permet de formuler le théorème dé- montré par A.Rodrigues [13]: Si (P, M, 77 )
est unfibré principal de base
connexe,
alors
pour toutsous-algébroide E’ de depl P , il
existe un sous-fibré principal
conrtexe P’(connexe
en tant que sous-variétéde P ) tel
quedeplP’ = E’;
tout autresous-fi bré principal
connexe P "tel
quedepl P" =
E’ se
déduit de
P’ par z , z s .En termes de
groupoides,
ce théorème de A.Rodrigues
devient:THÉORÈME
3.Soit O
ungroupoide de Lie de
baseconnexe M ;
si E’ estun
sous-algébroïde de Lie de depl O, alors
il existe unsous-groupoïde
a-conn exe
un ique
O’tel
quedepl
O’ =E’ .
Ce
théorème,
notamment,justifie
l’introduction desgroupoides
deLie dans l’étude des fibrés
principaux.
L’introduction du foncteur
dep l
permet de linéariser leséquations
de Lie non linéaires : si O est un
sous-groupoide
deHk(M) ,
alorsdepl (D
est un sous-fibré de
depl (IIk (M))
c’est-à-dire en utilisant le Théorème 2 et laProposition 4, depl O
est un sous-fibré vectoriel deJ k(TM) ;
siO
estcomplètement intégrable
ou formellementintégrable,
il en est demême de
depl O;
laréciproque
n’est vraie que moyennant des conditions derégularité (voir paragraphe 7).
6. PROLONGEMENTS SEMI-HOLONOMES. APPLICATION AUX
SYSTÈMES DIFF’E
RENTIELS DE TYPE FINI.En
plus
desjets
usuels(que
l’onappelle holonomes),
C. Ehresmanna introduit les
jets
non holonomes etsemi-holonomes ;
ces derniers s’ob-tiennent en oubliant la condition de
symétrie
de Schwarz. Lesprolonge-
ments semi-holonomes successifs d’un
système
différentiel(qui
contien-nent les
prolongements
holonomes demême ordre)
sont dessous-variétés;
nous verrons, dans les
systèmes
de typefini,
quel’intégrabilité
estéqui-
valente à la coïncidence des
prolongements
holonomes et semi-holonomes.Soit
(E, M, 17)
unesurmersion ; Il Il E
estappelé prolongement
non holonome de
E ;
paritération,
on obtient lesprolongements
non holo-nomes de tous ordres.
On définit le
prolongement semi-holonome - E
CIl J1 E
de lamanière suivante : une section locale s :
U C M -> ,J1 E
sera diteadcaptée
enx E U
sis(x) = j1x (B. s ), où B
estl’application but J1E -> E ;
lejet j1x
ssera dit
semi-holonorrae ; Ï2 E
est l’ensemble de cesjets semi-holonomes;
c’est encore le noyau de la double flèche
(cf. Pradines):
Remarquons
que si s s’ écritil f,
alors la sectionjl f
estadaptée
entout
point
eton a un
2-j et
holonome.Par
récurrence,
on définitÏk E
comme noyau de la double flècheOn définit de même les foncteurs
Tkn, Jkn, Tr kn,
ainsi que les fi- brésprincipaux Hk(M), H rk(M)
et lesprolongements
semi-holonomesOk
desgroupoides différentiables ;
siRk
est un fibrévectoriel,
il en estde même de ses
prolongements
semi-holonomes.Remarques identiques
pour lesprolongements
semi-holonomes des sous-fibrésprincipaux
deHk(M) et
des
sous-groupoides
deIIk (M).
EXEMPLES. 10
Connexions:
Si
(E, M, 7t)
est unesurmersion,
une connexion d’ordre 1 est un relèvementC: E -+ JI E. Les
connexions sontdonc des systèmes di f fé-
rentiels de type fini;
ce relèvementC
définit sur E unchamp
d’élémentsde contact, transverse aux fibres
11 -1( x).
Ce relèvement seprolonge
en unrelèvement il C : J1 E -> J1 ,ÎI E
etl’application composée
e st à valeurs dans
J2 E . Pour
queC
soitintégrable, il faut
etil suffit d’après le théorème de Fro ben ius que j 1 C . C
soit àvaleurs dans J2 E :
en effet en utilisant des cartes
locales,
on se ramène à la situation d’uneéquations
«aux différentielles totales » et le théorème de Frobenius est uneréciproque
du lemme de Schwarz. En utilisant le fait queJ2 E -> J1 E
soitune fibration
affine,
on fait la différence entre un élément de(j1 C. C )( E )
et d’un élément de
J 2
E et l’onantisymétrise:
on obtient ainsi lacourbure
de la
connexion,
obstacle àl’intégrabilité.
On définit de même des connexions d’ordre
supérieur
par un relève-ment
Ck : J k -1 E -> J k E ;
on a encore unsystème
de type fini et l’on définit lacourbure,
obstacle àl’intégrabilité.
20
Forme s de Pfaff:
Soit
w : M , T *M
une forme dePfaff;
pardéfinition,
pour toutx E
M,
il existe une fonctionnumérique
1 a section w : M ->
T *M
cJ1 (M , R)
e st doncadaptée
en tout x , et le jjet
j1 x w appartient
àT*2(M) (espace
des2-jets
semi-holonomesde M
dans R ou covitesses d’ordre 2semi-holonomes);
pour que lejet j1xw
appar-tienne en tout
point
àT *2(M),
il fautque w = j1 f,
c’est-à-dire quew = df.
Par
exemple
si w est définie dans un ouvertU,
au moyen de coor- donnéeslocales, par w = nZ a. d xi, j 1xw est défini par
données
locales,
par wt
1ai d xi,
x est défini parpour que le
2-jet
soit holonome en toutpoint,
il faut et il suffit(si U
estsimplement connexe)
queCeci se rattache à
l’exemple 1 ;
en effet si l’on considère le fibrévectoriel trivial
E o
=Mx R ,
on a :Toute forme
w : M -> T*M
définit la connexionC: Eo -> J1 Eo
telle quedont la courbure est
d w.
Cette étude se résume dans la
proposition
suivante :PROPOSITION
5.ll
existe unisomorphisme canonique de fibrés vectoriels:
J1 (T *M ) -> T * 2 ( M) ;
touteforme de Pfaff
(J)définit
une connexiondo nt la courbure s’identi fie
à ladi f férentiell e dw.
3°
Stru cture de fi°bré principal
surJI H(M) :
PROPOSITION 6
[15a]. Il
existe undifféomorphisme canonique
deJI H(M) sur H2(M).
Pour démontrer la
proposition,
on considère des sections locales deH (M)
et l’on montrequ’elles
définissent desapplications adaptées
deRn
dans
H(M)
dont onprend
le1-jet.
La structure de fibré
principal
surH2(M)
induit une structure defibré
principal
surJ1 H(M) ;
une connexionprincipale
surH (M)
est doncun relèvement
H(M ) - JI H(M) qui
est unmorphisme
de fibrésprincipaux ;
les connexions
qui
induisent des relèvements deH(M)
dansH2(M)
sont sy-métriques,
l’obstacle à lasymétrie
étant la torsion.Pour k
quelconque,
on démontre queHk+1 (M)
estdifféomorphe
àJk H(M ).
Le Théorème 2 s’étend auxprolongements
semi-holonomes.Si l’on revient aux
systèmes
différentiels de typefini,
d’ordre >1 ,
d’après
la définition duParagraphe 2,
on peut se ramener à unsystème Rq
tel que
Rq
soitdifféomorphe
àRq-1 (en
considérant au besoin unprolon-
gement du
système
initialRk ).
Dans ce cas, pour que
Rq
soitintégrable,
il faut et il suffitqu’il
soit
1-intégrable (c’est-à-dire l’application Rq+1 -> Rq
estsurjective );
Rq
est en effet défini localement par unsystème d’équations
aux dérivéespartielles
deMayer-Lie (les
dérivéesd’ordre q
sont fonctions des déri-vées d’ordre
inférieur)
et le théorème de Frobenius assure l’existence des0
solutions;
la théorie dessystèmes
formellementintégrables
est inutiledans ce cas.
On peut, en partant de
Jq E ,
définir leprolongement sesgui -holo-
nome
,lq +1 E
de E comme le noyau de la double flècheon en déduit le
prolongement sesqui-holonome Rq+1 =q+1 EnJ Rq
etl’on démontre que si
Rq
estdifféomorphe
àRq-1 ,
alorsRq+1
est difféo-morphe
àRq .
Les résultatsprécédents
se résument dans le théorème sui-vant
[2d], [8e] :
THÉORÈME
4.Pour qu’un système différentiel Rq
tel queRq
soitdifféo-
morphe
à saprojection Rq-1
soitcomplètement intégrable,
ilfaut
et ilsuffit
que sonprolongement holonome Rq+1
coincide avec sonprolonge-
ment
sesquiholonome Rq +1.
Pour q = 2 ,
leprolongement R2
s’identifie auprolongement R2
et l’on retrouve
l’exemple
1 notamment.7. SUR
L’INTÉGRABILITÉ
DES G-STRUCTURES ET DESGROUPOIDES
DIFFÉRE
NTIABLES.Pour
simplifier l’exposé,
la G-structure serasupposée
dupremier ordre,
c’est-à-direHG
est un sous-fibré deH (M).
On définit le
prolongement
semi-holonomeHqG+1
deHe
commele sous-fibré
principal
deHq +1 (M), image
de,Jq HG
parl’isomorphisme
Jq H (M) -> Hq+1 (M) ;
leprolongement
holonome est, pardéfinition,
Ht +1 = HqG +1n Hq+1 (M) ;
ce n’ est pas nécessairement un fibréprincipal;
par contre si la G-structure est
q-intégrable,
c’est-à-dire sil’application
HqG +1 -> HG
estsurjective,
on démontre[8d], [8e] qu’alors HG+1
est unfibré
principal.
L’obstacle à laq-intégrabilité
est le tenseurde
structured’ordre q ;
à l’ordre 1 cette notion a été introduite par C. Ehresmann[2 a]
et D. Bernard
[1].
Pour l’ordresupérieur,
voir notamment[4a], [7], [8d], [10], [16].
Lepoint
de vue de C. Ehresmann est lesuivant: ,
uneG-struc-
ture
correspond
à une sectionglobale s
du fibréH(M)/G (de
fibres iso-morphes
àG L (n, R)/G ) ;
lejet jis
définit une sectionglobale
deH2 (M )/ G2 (où G2
est le groupe structural deil2 );
pour que la struc-ture soit
1-intégrable,
la section doit vérifier unsystème
différentiel dupremier ordre;
cepoint
de vue a étédéveloppé
à l’ordresupérieur
par P.Molino
[10] (équations admissibles).
On définit de même le tenseur de structure pour les
groupoides
deLie, sous-groupoides
deII(M ) ; si (D
est legroupoide
associé à une G-structure
HG ,
la «nullité» du tenseur de structure de $ entraîne que celui deHG
est à valeur constante, non nécessairement nulle(on
retrouve lesrésultats du
Paragraphe 3).
Si le
groupoide O, sous-groupoide
deII (M) ,
est formellement in-tégrable,
il en est de même de son linéarisé. Inversement on a[8d] : THÉORÈME
5.Soit (D
ungroupoide
deLie, sous-groupoide de II (M), Ri le sous-fibré vectoriel de Il T (M), isomorphe
àdepl 0 ;
siles
con-ditions
suivantes sontsatis faites:
10 O
est a-connexe,20
le prolongement R2 - 12
T(M ) n R2 de RI
est unsous-fibré
vec-toriel
de12
T(M )
et deR2 ,
30
l’application R2 -> RI
estsurjective,
alors le groupoïde O
est1-intégrable (c’est-à-dire l’application
est
surjective).
La démonstration utilise les méthodes de
A. Rodrigues pourdémon-
trer le
Théorème
3(on
utiliseégalement
le théorèmelui-même).
On démontre par récurrence que si
dépl 4Y
estq-intégrable,
il enest de
même de 0.
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