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Les effets d'une prise en charge physiothérapeutique chez des patients souffrant de céphalées cervicogéniques

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Academic year: 2022

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LES EFFETS D’UNE PRISE EN CHARGE PHYSIOTHÉRAPEUTIQUE CHEZ DES PATIENTS SOUFFRANT DE CÉPHALÉES

CERVICOGÉNIQUES

ADRIENNE FAUSER

Étudiante Bachelor– Filière Physiothérapie ISABELLE KNUTTI

Étudiante Bachelor – Filière Physiothérapie

Directeur du travail : JEAN-PHILIPPE BASSIN

TRAVAIL DE BACHELOR DÉPOSÉ ET SOUTENU À LAUSANNE EN 2011 EN VUE DE L’OBTENTION D’UN BACHELOR OF SCIENCE HES-SO EN PHYSIOTHÉRAPIE

Haute école cantonale vaudoise de la santé Filière Physiothérapie

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RÉSUMÉ

Introduction : Les céphalées cervicogéniques sont des douleurs chroniques qui ont un impact important sur la vie des personnes atteintes. Le contexte de cette pathologie est controversé, en particulier au niveau des pathomécanismes et des critères diagnostiques.

Objectif : L’objectif de notre revue est d’identifier les effets d’une prise en charge physiothérapeutique chez des patients souffrant de céphalées cervicogéniques.

Méthodologie : Les recherches documentaires sont effectuées sur les bases de données Medline-Pubmed, The Cochrane Library, PEDro, CINAHL et PsycINFO-OvidSP au moyen de mots-clés et de descripteurs. Par la suite, la sélection est réalisée manuellement selon certains critères d’inclusion et d’exclusion.

Résultats : De nombreuses publications scientifiques existent sur cette thématique.

Cinq études quantitatives de qualité variable sont sélectionnées, dont une étude cohorte et quatre études randomisées contrôlées. Trois paramètres d’évaluation sont comparés;

il s’agit de la sévérité des douleurs, du handicap et de la consommation de médicaments. Les résultats démontrent que la prise en charge physiothérapeutique a des effets positifs.

Conclusion : La problématique des céphalées cervicogéniques est complexe. Ce travail permet d’éclaircir la situation sur le contexte de la pathologie et de démontrer l’intérêt d’une prise en charge physiothérapeutique. La physiothérapie permet de diminuer les douleurs et le handicap du patient ainsi que de réduire sa consommation de médicaments.

Mots-clés: Cervicogenic headache, Physiotherapy, Neck pain

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ABSTRACT

Introduction : Cervicogenic headache is a chronic pain causing significant disability.

There are considerable controversies about the context of this disease, especially the diagnostic criteria and the pathogenesis.

Objective: The aim of our study is to identify outcomes of physiotherapy treatments of patients with cervicogenic headache.

Methodology : Literature searches were conducted on Medline-Pubmed, Cochrane Library, PEDro, CINAHL and PsycINFO-OvidSP with keywords and descriptors.

Subsequently, the selection was done manually according to certain selection criteria.

Results : Many scientific publications exist about this subject. Five quantitative studies of variable quality were selected, including a cohort study and four randomized controlled trials. Three outcomes were compared: severity of headache, disability and medication intake. The results showed that physiotherapy has positive effects.

Conclusion : Cervicogenic headache is a complex topic. This study helps to clarify the context of the pathology and demonstrates the benefits of a physiotherapy treatment.

Physical therapy may reduce patient’s pain, disability and medication use.

Keywords : Cervicogenic headache, Physiotherapy, Neck pain

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AVERTISSEMENT

Les prises de position, la rédaction et les conclusions de ce travail n’engagent que la responsabilité de ses auteurs et en aucun cas celle de la Haute Ecole Cantonale Vaudoise de la Santé, du Jury ou du Directeur du Travail de Bachelor.

Nous attestons avoir réalisé seules le présent travail, sans avoir utilisé d’autres sources que celles indiquées dans la liste de références bibliographiques.

Le 28 juin 2011, Knutti Isabelle & Fauser Adrienne

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REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier tout particulièrement Monsieur Jean-Philippe Bassin, enseignant à la HECVSanté, pour son investissement dans l’élaboration de notre Travail de Bachelor, pour son regard critique et ses conseils constructifs.

Nous remercions également Madame Magali Serex, bibliothécaire au centre de documentation de la HECVSanté, qui a fait preuve d’une grande disponibilité en répondant à nos nombreuses questions.

Nous adressons nos remerciements à Mesdames Veronika Schoeb et Emmanuelle Opsommer, enseignantes à la HECVSanté, pour leur module de qualité ayant permis d’acquérir les bases théoriques nécessaires à la réalisation de ce travail.

Merci aussi aux autres enseignants ainsi qu’à nos collègues de classe pour leurs précieux conseils lors des différents séminaires.

Un grand merci à nos proches pour leur patience et leur soutien moral.

Isabelle & Adrienne

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TABLE DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION ... 1

2. PROBLÉMATIQUE ... 3

2.1 CADRE THÉORIQUE ... 3

2.1.1 La douleur ... 3

2.1.2 La douleur chronique ... 3

2.1.2.1 Le mécanisme de sensibilisation centrale ... 4

2.1.2.2 Les facteurs psychosociaux liés à la douleur chronique ... 5

2.1.2.3 La gestion des douleurs chroniques ... 6

2.1.3 La physiothérapie et les douleurs chroniques ... 6

2.1.4 Les céphalées ... 8

2.1.4.1 Les céphalées cervicogéniques... 8

2.2 SYNTHÈSE ... 17

2.3 OBJECTIF ... 18

2.4 QUESTION DE RECHERCHE ... 18

3. MÉTHODOLOGIE ... 19

3.1 DESIGN ... 19

3.2 STRATÉGIE DE RECHERCHE ... 19

3.3 CRITÈRES DINCLUSION ET DEXCLUSION ... 20

3.4 ÉTAPES DE LA RECHERCHE ... 20

3.5 EXTRACTION DES DONNÉES ... 21

4. RÉSULTATS ... 22

4.1 SÉLECTION DES ÉTUDES ET CARACTÉRISTIQUES ... 22

4.1.1 Qualité des études sélectionnées ... 28

4.2 PARAMÈTRES ÉTUDIÉS ... 29

4.3 OUTILS DE MESURE ... 30

4.3.1 Sévérité ... 30

4.3.1.1 Intensité ... 30

4.3.1.2 Durée ... 31

4.3.1.3 Fréquence ... 31

4.3.2 Handicap ... 32

4.3.3 Médication ... 32

4.4 RÉSULTATS DE NOTRE RECHERCHE ... 33

4.4.1 Sévérité ... 33

(8)

4.4.1.1 Intensité ... 33

4.4.1.2 Durée ... 34

4.4.1.3 Fréquence ... 35

4.4.2 Handicap ... 36

4.4.3 Médication ... 37

5. DISCUSSION ... 38

5.1 INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ... 38

5.1.1 Sévérité ... 39

5.1.1.1 Intensité ... 39

5.1.1.1 Durée ... 41

5.1.1.2 Fréquence ... 42

5.1.2 Handicap ... 43

5.1.3 Médication ... 44

5.2 CONFRONTATION À LA LITTÉRATURE ... 44

5.3 LIMITES ... 48

5.4 IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE ... 48

5.5 PISTES POUR DE FUTURES RECHERCHES ... 49

6. CONCLUSION ... 50

7. LISTE DE RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 51

8. ANNEXES ... 59

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1

1. INTRODUCTION

Dans les pays industrialisés, les céphalées sont un problème de santé publique qui engendre des coûts importants pour la société (Rasmussen, 2001). En effet, selon Bousser & Massiou (2004), 90% de la population se plaint au moins une fois de ce symptôme. L’Organisation mondiale de la Santé (2004) nous explique que la céphalée est à l’origine d’un tiers des consultations chez le neurologue. En ce qui concerne plus particulièrement la Suisse, les céphalées sont l’une des dix causes principales de consultations en médecine générale (Sommer-Bühler, Sztajzel, Le Floch-Rohr &

Stalder, 2000). D’après l’Office Fédéral de la Statistique (2010), 7.6% de la population suisse souffre de douleurs à la tête ou au visage. Une autre étude décrite par Friesen (2005) démontre que 15% des personnes vivant en Suisse et souffrant de douleurs chroniques localisent leurs douleurs au niveau de la tête.

La prévalence des céphalées cervicogéniques (CGH1) varie énormément en fonction de la définition qu’on leur attribue (Haldeman & Dagenais, 2001). Une étude effectuée auprès de personnes de 20 à 59 ans donne une prévalence de 2.5% dans la population générale et de 17.8% chez des personnes ayant fréquemment des céphalées (Nilsson, 1995). Selon la revue de Haldeman & Dagenais (2001), 15-20% des personnes ayant des céphalées bénignes récurrentes, ainsi que 54.3% des personnes ayant eu un coup du lapin présentent des CGH. Celles-ci touchent préférentiellement les femmes (79.1%) ayant un âge moyen de 42.9 ans.

Les céphalées ont un impact important sur la vie des personnes touchées, notamment sur leur qualité de vie, sur leur vie professionnelle, ainsi que sur leur vie sociale et économique (Auray, 2006). Van Suijlekom, Lamé, Stomp-van den Berg, Kessles &

Weber (2003) ont évalué la qualité de vie de personnes souffrant de CGH. Celle-ci est diminuée de manière importante et est comparable à la qualité de vie de migraineux et de personnes ayant des céphalées de tension. Les auteurs expliquent également que les activités de la vie quotidienne telles que la marche, faire les courses ou le ménage sont difficiles à réaliser, notamment à cause des douleurs et des limitations physiques. En ce qui concerne la vie professionnelle, les céphalées sont responsables d’une grande perte d’heures de travail, ainsi que d’une diminution de la productivité (Organisation

1 CGH est une abréviation tirée du terme anglais « cervicogenic headache ». Celle-ci est employée dans la plupart des articles scientifiques sur le sujet

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mondiale de la Santé, 2004). D’un point de vue socio-économique, il en découle donc non seulement des coûts liés au traitement médical mais également des coûts associés à la diminution d’efficience au travail ou à l’absentéisme (Rasmussen, 2001). De plus, un grand nombre de personnes atteintes ne disposent pas du traitement adéquat. Souvent banalisées, voire négligées par manque d’information, les CGH sont épisodiques au début et deviennent chroniques avec le temps (Organisation mondiale de la Santé, 2004). Une étude réalisée en France montre que seul 21% des personnes souffrant de maux de tête consultent un médecin (Auray, 2006). D’autre part, les céphalées ne sont pas toujours diagnostiquées correctement du fait qu’il existe un grand débat concernant les critères diagnostiques. Ceci entrave également à la prise en charge adéquate. Ces différents obstacles engendrent des coûts importants pour la société qui pourraient cependant être minimisés si l’on consacrait plus de ressources au diagnostic et au traitement des maux de tête (Organisation mondiale de la Santé, 2004).

L’idée que l’origine des céphalées se situe au niveau du rachis cervical, et puisse donc être traitée par une action au niveau de la nuque, est particulièrement intéressante pour les physiothérapeutes. Depuis une vingtaine d’années, certains chercheurs ont commencé à s’intéresser sérieusement aux CGH. Il existe actuellement plusieurs organisations et groupes d’études qui se consacrent à cette pathologie, comme par exemple la Cervicogenic Headache International Study Group (CHISG) ou la World Cervicogenic Headache Society (WCHS) (Haldemann & Dagenais, 2001). Un grand nombre d’études a donc été publié au cours des vingt dernières années. Celles-ci s’intéressent notamment aux pathomécanismes, aux critères diagnostiques ainsi qu’aux divers traitements. Un manque de consensus est cependant encore évident concernant ces aspects.

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3

2. PROBLÉMATIQUE

Dans le cadre théorique, nous commençons par définir et expliquer les principaux concepts théoriques essentiels à aborder. Suite à une synthèse de la problématique, nous expliquons les objectifs de notre revue et présentons notre question de recherche.

2.1 C

ADRE THÉORIQUE

Nous développons, dans ce chapitre, les concepts essentiels à la compréhension de la problématique. Il s’agit des mécanismes et des particularités des douleurs aigües et chroniques, de la prise en charge physiothérapeutique, des céphalées et spécifiquement des CGH.

2.1.1 LA DOULEUR

Pour l’International Association for the Study of Pain (IASP) (2011), la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à un potentiel ou réel dommage tissulaire. La douleur est en tout temps subjective.

Le mécanisme de la douleur est complexe car il fait intervenir beaucoup de paramètres.

Lorsqu’un signal douloureux est perçu par les nocicepteurs périphériques, l’information est transmise à la moelle épinière par la corne dorsale. Les signaux nocicepteurs sont ensuite véhiculés jusqu’au cortex cérébral en passant par un grand nombre de structures, dont principalement le tronc cérébral, le thalamus, l’hypothalamus, le cervelet et les ganglions de la base. Le système limbique prend également part à la nociception. La perception de la douleur est en effet modulée par les émotions, l’attention et la mémoire.

De ce fait, l’expérience de la douleur peut varier d’un individu à l’autre et, par conséquent, la réponse à celle-ci également. Au niveau physiologique, la douleur peut engendrer des spasmes musculaires, des mouvements et des postures antalgiques qui peuvent eux-mêmes devenir la cause de douleurs et de dysfonctions. Il y a aussi un impact au niveau comportemental, où la réponse à la douleur et le traumatisme peuvent se traduire par de la colère, de la peur ou de l’évitement entre autres (O’Shacklock, 1999).

2.1.2 LA DOULEUR CHRONIQUE

La douleur est considérée comme aigüe lorsqu’elle dure moins de trois mois (Sluka, 2009). Dans ce cas, elle est le symptôme d’une atteinte organique ou

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physiopathologique identifiable. Elle prend donc essentiellement le rôle de signal d’alarme (Allaz, 2003). Lorsque les douleurs durent plus de trois à six mois ou qu’on ne détecte pas de lésion tissulaire, celles-ci sont considérées comme chroniques. Dès lors, pour certains auteurs, la douleur n’est plus un symptôme mais une pathologie en soi (Sluka, 2009). Ceci s’explique notamment par les mécanismes de sensibilisation centrale de la douleur mais est également en lien avec le contexte psychosocial du patient2 douloureux chronique.

2.1.2.1 Le mécanisme de sensibilisation centrale

La sensibilisation centrale survient lors de stimulations douloureuses prolongées. Des changements s’effectuent alors au niveau des différentes structures impliquées dans la nociception.

Contrairement à d’autres types de récepteurs, les nocicepteurs ont la capacité de modifier leur seuil d’excitabilité. Ceci survient lors d’une stimulation prolongée et provoque une réponse augmentée aux stimuli nociceptifs. Une sensibilité élevée peut mener à une activité spontanée et continue des récepteurs. Cette particularité des nocicepteurs est considérée comme l’élément déclencheur d’une sensibilisation des voies de la douleur pouvant devenir centrale (Gold & Gebhart, 2010).

Au niveau central, la corne dorsale de la moelle épinière devient hypersensible à cause des impulsions répétées reçues par les nocicepteurs périphériques. Il en résulte une augmentation de la réponse neurale post-synaptique dirigée vers les autres sites du système nerveux central, incriminés dans la douleur (Nijs & Van Houdenhove, 2009).

Dans le cas des douleurs aigües, il existe un mécanisme central permettant d’inhiber l’information douloureuse. En effet, le cerveau contrôle ses propres afférences sous l’action de neurones descendant du cortex à la corne dorsale. Ce phénomène est appelé

« endogenous analgesia », en français analgésie endogène. Lorsqu’il y a sensibilisation centrale de la douleur, le mécanisme d’analgésie endogène se voit diminué, l’inhibition de la douleur est donc moindre (O’Shacklock, 1999).

Si ces changements au niveau du système nerveux sont possibles, c’est grâce à la plasticité cérébrale. En effet, les connections synaptiques ne sont pas fixes, mais modifiables. Ceci permet d’engendrer des processus physiologiques normaux tels que la mémoire et l’apprentissage. Mais la plasticité mène aussi à des processus pathologiques caractérisés par une excitation excessive. C’est le cas pour la sensibilisation centrale de

2 Le terme masculin « patient » est employé dans notre travail pour désigner également le féminin

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la douleur mais aussi pour d’autres phénomènes tels que l’épilepsie et la neurodégénération (Woolf & Salter, 2006). La sensibilisation centrale comprend donc une addition de changements tant au niveau périphérique que central. Dans ce contexte- là, la douleur est entretenue et peut être provoquée par un stimulus normalement non douloureux et parfois même dans un territoire sain. Chaque afférence douloureuse provoque donc des changements au niveau du système nerveux central et, plus la stimulation douloureuse est prolongée, plus il y a de changements neurologiques (O’Shacklock, 1999). En considérant ces modifications physiologiques, il est incorrect de considérer la douleur chronique simplement comme une douleur aigüe persistante (Calvino, 2006).

2.1.2.2 Les facteurs psychosociaux liés à la douleur chronique

Dans le contexte des douleurs chroniques, il est important de considérer les facteurs psychosociaux et émotionnels car ils prennent part à la symptomatologie douloureuse (Allaz, 2003). L’un de ces facteurs est, par exemple, la catastrophisation qui est une tendance d’une personne à se focaliser sur la douleur en sous-évaluant sa capacité à la gérer. Cette attitude contribue à augmenter l’intensité de la douleur ainsi que la détresse émotionnelle liée à celle-ci (Sullivan et al., 2001). La peur et l’anxiété face à la douleur constituent l’un des facteurs de risque les plus importants (Vlaeyen & Linton, 2000).

Waddell (1998, cité par Keefe, Rumble, Scopio, Giordano & Perri, 2004) a regroupé ces facteurs de risque psychosociaux sous l’appellation de « drapeaux jaunes » (yellow flags). Ces derniers incluent justement la catastrophisation et la peur de la douleur mais également l’attitude passive face à la réhabilitation et la croyance que la douleur est nocive. Ensuite sont compris les changements de comportement tels que les troubles du sommeil, la diminution de participation aux activités de la vie quotidienne, les temps de repos disproportionnés et les plaintes d’extrêmes douleurs. La consommation élevée de substances nocives telles que l’alcool, les drogues et les médicaments en font également partie. Pour finir, l’impact du comportement de l’entourage avec une éventuelle surprotection de la part de la famille ou un manque de support social sont considérés comme facteurs prédisposant à la chronicité (Keefe et al., 2004). Ces drapeaux jaunes permettent aux professionnels de la santé de situer le patient dans son contexte douloureux et d’identifier ceux qui participent à l’exacerbation de la douleur.

Il existe néanmoins d’autres facteurs qui permettent au patient de diminuer sa douleur et d’en améliorer la gestion. L’auto-efficacité (self-efficacy) en fait, par exemple, partie. Il

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6

s’agit de la confiance d’une personne envers sa capacité à atteindre un but fixé. Dans le cas des douleurs chroniques, plus le niveau d’auto-efficacité est élevé, plus basse est l’intensité de la douleur et la détresse psychologique (Brekke, Hjortdahl & Kvien, 2003). Les stratégies d’adaptation à la douleur (pain coping strategies), la volonté de changer, et l’acceptation, entre autres, sont également des facteurs d’amélioration (Keefe et al., 2004).

2.1.2.3 La gestion des douleurs chroniques

Les douleurs aigües et chroniques diffèrent de par leurs mécanismes mais aussi dans la manière avec laquelle elles sont évaluées et traitées (Perrot, 2005). Dans le cas de douleurs aigües, le traitement tend à soigner la cause (Allaz, 2003) mais le praticien peut également employer des techniques antalgiques. Ce principe peut aussi s’utiliser pour les douleurs persistantes où une origine organique est identifiable (Allaz, 2003).

Les douleurs chroniques s’inscrivent, elles, plutôt dans une approche interdisciplinaire adaptée à chaque patient. C’est du moins ce que propose l’ouvrage de Main et Spanswick (2000). Selon les auteurs, le but d’une telle prise en charge est d’aider le patient à diminuer l’impact négatif de la douleur sur son quotidien en lui apprenant à l’autogérer. D’autres objectifs sont également d’améliorer le degré d’activité physique, de réduire la consommation de médicaments, de diminuer la dépendance au système de santé, de réduire le degré de dépression et d’anxiété, d’améliorer la confiance en soi et l’auto-efficacité, d’énoncer les peurs et les stratégies d’évitement face à la douleur et de retrouver un niveau d’activité utile et lucratif. Par conséquent, le patient doit être un participant actif et prenant pleinement part à son traitement (Sluka, 2009).

2.1.3 LA PHYSIOTHÉRAPIE ET LES DOULEURS CHRONIQUES

Comme énoncé précédemment, la prise en charge physiothérapeutique doit idéalement s’inscrire dans une approche interdisciplinaire. Selon Gifford, Thacker & Jones (2006), la physiothérapie devrait mettre l’emphase sur la responsabilisation et la participation du patient ainsi que sur l’amélioration de la capacité d’autogestion de la douleur. Les auteurs expliquent que le thérapeute doit éviter un traitement uniquement passif et centré sur la douleur. Ceux-ci préconisent une approche où le thérapeute aborde les facteurs biomédicaux, les barrières psychosociales à la guérison, les capacités et restrictions d’activités, les déficiences physiques, les aptitudes physiques et, pour finir, la douleur. Sachant cela, le physiothérapeute peut donc utiliser toutes les techniques relevant de ses compétences pour traiter les douleurs chroniques.

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Schatman, dans le Bonica’s Management of Pain (2010), décrit la place du physiothérapeute dans la prise en charge des douleurs chroniques au sein d’une équipe interdisciplinaire. Selon lui, le physiothérapeute a pour rôle d’évaluer le niveau fonctionnel du patient et de lui concevoir un programme spécifique. Les recommandations cliniques sont en faveur d’une prise en charge active, les exercices d’étirement et de renforcement étant les plus efficaces. En revanche, les interventions passives telles que les massages, la thérapie manuelle et les ultrasons sont déconseillées.

D’autre part, l’éducation du patient doit rester un objectif permanent afin de l’amener vers une autogestion de la douleur. Il s’agit notamment de modifier les croyances inadéquates et de changer les comportements mal adaptés face à la douleur (Schatman, 2010).

Nijs & Van Houdenhove (2009) décrivent, quant à eux, l’impact de la physiothérapie sur le mécanisme de la sensibilisation centrale en particulier. Les traitements myofasciaux infra-douloureux permettent de diminuer les restrictions et de restaurer le flux sanguin local. En effet, dans les cas de douleurs chroniques, les muscles deviennent souvent hypertoniques et douloureux. L’entrainement du contrôle moteur permet de redonner un feedback sensoriel approprié et de corriger une éventuelle instabilité, source d’influx douloureux continus. Toujours selon les mêmes auteurs, l’analgésie endogène est influencée par les comportements inappropriés qui sont entre autres la catastrophisation, l’évitement et l’hypervigilance. Le physiothérapeute, en changeant les croyances inadéquates du patient, pourrait améliorer l’action de ce processus central d’inhibition de la douleur. De plus, il semblerait que par l’exercice physique de basse à moyenne intensité sans douleur, la mauvaise perfusion musculaire, responsable d’influx nociceptifs, serait améliorée. Lorsqu’il reste des dysfonctions musculo-squelettiques locales, celles-ci envoient en continu des informations nociceptives. La thérapie manuelle pourrait, selon les auteurs, les corriger et ainsi diminuer la douleur.

Cependant, cet effet d’analgésie centrale ne serait présent qu’à court terme (Nijs et al., 2011). Cette approche thérapeutique ne serait donc pas la plus adéquate chez les patients chroniques.

Il est donc important de retenir que pour le traitement des douleurs chroniques, l’efficacité de la thérapie manuelle est controversée. D’une part en raison des effets physiologiques contestés et, d’autre part parce que la littérature et les connaissances actuelles mettent en avant l’importance d’une prise en charge active dans un objectif d’autogestion.

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8 2.1.4 LES CÉPHALÉES

Selon le dictionnaire médical Garnier & Delamare (2009), le terme « céphalée » se définit par un mal de tête violent et tenace. Il se distingue du mot « céphalalgie » qui est une « douleur de tête, quelle qu’en soit la nature » (p. 152). L’International Headache Society (IHS) définit la céphalée comme étant une douleur qui se situe en-dessus de la ligne orbito-méatale (Headache Classification Subcommitee of IHS, 2004).

Les céphalées peuvent avoir de nombreuses origines et peuvent se caractériser par une durée, une intensité et une répétitivité variables. Elles peuvent être de nature bénigne ou maligne. Jusqu’en 1988, la définition des différents types de céphalées n’était pas claire et il n’existait pas de consensus. Etant donné la quantité d’éléments pouvant engendrer ou influencer la survenue de céphalées, il était essentiel d’avoir des critères communs pour poser un diagnostic correct, dans le but de pouvoir proposer un traitement adéquat (Bigal & Lipton, 2006). Dès lors, l’IHS publie la première Classification des céphalées avec des critères diagnostiques bien précis. Les céphalées y sont séparées en deux grandes catégories : les céphalées primaires, c’est-à-dire sans cause connue, et les céphalées secondaires, associées à une autre pathologie (Bigal & Lipton, 2006). Cette classification a pour but non seulement d’améliorer la prise en charge des patients mais également d’obtenir un langage commun pour les études scientifiques. Elle permet notamment de grands progrès dans les recherches et est elle-même le sujet de plusieurs études de validité (Bousser & Massiou, 2004). En 2004, l’IHS publie la deuxième édition de la Classification Internationale des céphalées avec certaines modifications, comme par exemple la reconnaissance des CGH en tant que catégorie individuelle (Bogduk & Govind, 2009).

2.1.4.1 Les céphalées cervicogéniques

2.1.4.1.1 Mécanismes physiopathologiques

Les céphalées cervicogéniques sont des douleurs de tête référées de la colonne vertébrale cervicale. Ce phénomène s’explique par la convergence des afférences nociceptives des trois premières racines nerveuses cervicales vers le noyau spinal du nerf trijumeau (V). En effet, la nuque contient des nocicepteurs au niveau de plusieurs structures anatomiques, que ce soit les articulations, les ligaments, le périoste, les muscles, les artères, la dure-mère médullaire ou l’anneau fibreux des disques intervertébraux. L’influx nociceptif est véhiculé par les nerfs rachidiens. Les trois premières racines nerveuses convergent vers le noyau spinal du nerf trijumeau, qui

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s’étend jusqu’au niveau de C2 à C4 de la mo

ci reçoit également les influx provenant du nerf trijumeau par le tractus spinal du nerf trijumeau. L’influx nerveux est ensuite transmis au cortex en passant notamment par le tractus trigémino-thalamique (Bogdu

primaires provenant de régions différentes convergent vers un même neurone de deuxième ordre, l’activité nociceptive peut être perçue comme une douleur dans le territoire d’une autre afférence. Il peut

cérébral (Bogduk, 2001). Toutes les structures cervicales innervées par les racines nerveuses de C1 à C3 peuvent donc être à l’origine de

1 illustre les différentes structures impliquées dans ce m

Les CGH ne s’expliquent pas seulement par la convergence des afférences cervicales et trigéminales, car l’innervation sensitive de la tête ne provient p

trijumeau mais également de certains nerfs cervicaux. Bogduk (2001) explique que l’occiput et les régions plus antérieures

innervées par le nerf grand occipital (rameau postérieur de C2), le nerf petit occipi (rameau postérieur de C1) et le nerf grand auriculaire (branche antérieure de C3). En conséquence, comme illustré

antérieur de la tête ou dans les régions orbitales proviennent de convergences en nerf trijumeau et les afférences cervicales

l’occiput ou de la partie postérieure du crâne proviennent de convergences entre les différentes afférences cervicales.

9

s’étend jusqu’au niveau de C2 à C4 de la moelle épinière (Regli & Foletti, 2006). Ce reçoit également les influx provenant du nerf trijumeau par le tractus spinal du nerf trijumeau. L’influx nerveux est ensuite transmis au cortex en passant notamment par le thalamique (Bogduk & Govind, 2009). Lorsque des afférences primaires provenant de régions différentes convergent vers un même neurone de deuxième ordre, l’activité nociceptive peut être perçue comme une douleur dans le e autre afférence. Il peut y avoir une confusion au niveau du cortex cérébral (Bogduk, 2001). Toutes les structures cervicales innervées par les racines nerveuses de C1 à C3 peuvent donc être à l’origine de CGH (Bogduk, 2001). La figure

les différentes structures impliquées dans ce mécanisme.

Figure 1 : tirée de Bogduk & Govind, 2009

ne s’expliquent pas seulement par la convergence des afférences cervicales et trigéminales, car l’innervation sensitive de la tête ne provient pas uniquement du nerf mais également de certains nerfs cervicaux. Bogduk (2001) explique que l’occiput et les régions plus antérieures du crâne allant jusqu’à la suture coronale sont innervées par le nerf grand occipital (rameau postérieur de C2), le nerf petit occipi (rameau postérieur de C1) et le nerf grand auriculaire (branche antérieure de C3). En

comme illustré dans les figures 2 et 3, les céphalées

antérieur de la tête ou dans les régions orbitales proviennent de convergences en u et les afférences cervicales, et les céphalées ressenties au niveau de l’occiput ou de la partie postérieure du crâne proviennent de convergences entre les

fférentes afférences cervicales.

elle épinière (Regli & Foletti, 2006). Celui- reçoit également les influx provenant du nerf trijumeau par le tractus spinal du nerf trijumeau. L’influx nerveux est ensuite transmis au cortex en passant notamment par le 2009). Lorsque des afférences primaires provenant de régions différentes convergent vers un même neurone de deuxième ordre, l’activité nociceptive peut être perçue comme une douleur dans le confusion au niveau du cortex cérébral (Bogduk, 2001). Toutes les structures cervicales innervées par les racines (Bogduk, 2001). La figure

ne s’expliquent pas seulement par la convergence des afférences cervicales et as uniquement du nerf mais également de certains nerfs cervicaux. Bogduk (2001) explique que ne allant jusqu’à la suture coronale sont innervées par le nerf grand occipital (rameau postérieur de C2), le nerf petit occipital (rameau postérieur de C1) et le nerf grand auriculaire (branche antérieure de C3). En les céphalées perçues au niveau antérieur de la tête ou dans les régions orbitales proviennent de convergences entre le et les céphalées ressenties au niveau de l’occiput ou de la partie postérieure du crâne proviennent de convergences entre les

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Le nerf trijumeau est

mandibulaire et le nerf maxillaire (Loeser, 2001).

dessous.

Le nerf ophtalmique innerve les vaisseaux crâniens et la dure responsable du réflexe vasomot

crânien. Les neurofibres du nerf ophtalmique convergent au niv trigéminal du nerf trij

vasoactifs comme la substance p et le calcitonine

libérés, ce qui provoque une forte vasodilatation crânienne (inflammation n Ce processus explique les céphalées neuro

10

Figure 2: tirée de Olsen & Pawlina, 1999

Le nerf trijumeau est un nerf mixte qui se divise en trois: le nerf ophtalmique, le nerf mandibulaire et le nerf maxillaire (Loeser, 2001). Son territoire sensitif

Le nerf ophtalmique innerve les vaisseaux crâniens et la dure-mère. Celui

responsable du réflexe vasomoteur, c’est-à-dire du changement de flux vasculaire crânien. Les neurofibres du nerf ophtalmique convergent au niv

trigéminal du nerf trijumeau. Lors d’une stimulation de ce ganglion, des peptides vasoactifs comme la substance p et le calcitonine-gene related peptide (CGRP) sont libérés, ce qui provoque une forte vasodilatation crânienne (inflammation n

Ce processus explique les céphalées neuro-vasculaires primaires telles que les migraines Figure 3: tirée de Netter, 2004

nerf mixte qui se divise en trois: le nerf ophtalmique, le nerf Son territoire sensitif est illustré ci-

mère. Celui-ci est donc dire du changement de flux vasculaire crânien. Les neurofibres du nerf ophtalmique convergent au niveau du ganglion ce ganglion, des peptides gene related peptide (CGRP) sont libérés, ce qui provoque une forte vasodilatation crânienne (inflammation neurogène).

vasculaires primaires telles que les migraines

(19)

11

(Goadsby, 2006) mais peut également se retrouver dans les CGH, lorsque le noyau trigéminal a été stimulé par une afférence cervicale. Cependant, comme l’expliquent Martelletti & Van Suijlekom (2004), le rôle exact du système trigémino-vasculaire dans la pathophysiologie des CGH n’est pas encore très clair.

De plus, comme les CGH s’inscrivent dans un contexte de douleurs chroniques, d’autres phénomènes viennent s’ajouter aux mécanismes cités ci-dessus. Il s’agit notamment des mécanismes liés à la chronicité, comme la sensibilisation centrale de la douleur ou certains facteurs psycho-sociaux et environnementaux expliqués précédemment.

2.1.4.1.2 Développement des classifications

L’idée que la nuque puisse être la source de céphalées fait débat depuis plusieurs décennies déjà (Mariano da Silva Jr. & Bordini, 2006). En effet, le terme « céphalée cervicogénique » a été introduit en premier lieu par Sjaastad, Saunte, Hovdal, Breivik &

Groenbaek en 1983 (cité par Sjaastad & Fredriksen, 2000). Les auteurs émettent alors l’hypothèse que des maux de tête puissent avoir comme origine une dysfonction au niveau de certaines structures cervicales. Ils décrivent donc des critères diagnostiques, se basant essentiellement sur les symptômes plutôt que sur l’origine de la céphalée. Ces critères ne sont pas assez précis et non spécifiques aux maux de tête cervicogéniques.

Fredriksen, Hovdal & Sjaastad publient donc, en 1987, un autre article décrivant les critères diagnostiques des CGH, dans lequel ils affinent et définissent plus précisément les critères énoncés en 1983 par Sjaastad et al. (Haldeman & Dagenais, 2001). Ceux-ci sont ensuite repris et publiés en 1990 dans la classification du Cervicogenic Headache International Study Group (CHISG), groupe d’études organisé par Sjaastad lui-même.

Une deuxième édition de cette classification sera publiée en 1998 par Sjaastad, Fredriksen & Pfaffenrath (Hickey & Bajwa, 2009). Ces critères n’étant pas réellement spécifiques aux CGH, un grand débat débute à partir des années 1990 entre différents auteurs et organisations. Certains préfèrent les modifier, ce qui donne lieu à plusieurs classifications différentes. L’IASP, par exemple, reconnait les CGH comme entité à part entière en 1994. Les critères diagnostiques énoncés dans la classification de l’IASP s’inspirent de ceux décrits par Sjaastad, avec néanmoins quelques modifications (Hickey & Bajwa, 2009). Une autre classification publiée par le Quebec Headache Study Group a été publiée suite à celle de l’IASP en 1995. En ce qui concerne l’IHS, comme nous l’avons cité précédemment, elle ne reconnaît les CGH comme catégorie indépendante que dans la deuxième édition de la Classification des céphalées (Haldeman & Dagenais, 2001). Les critères diagnostiques diffèrent d’une classification

(20)

12

à l’autre, ce qui provoque une certaine confusion. La classification de la CHISG est sans doute celle qui est la plus utilisée pour les recherches, comme l’expliquent Haldeman &

Dagenais (2001). Fleming, Forsythe & Cook (2007) critiquent cependant le fait qu’un bloc anesthésique soit obligatoire dans cette classification afin de confirmer le diagnostic. En effet, selon les auteurs, bien que cette méthode soit la seule qui permette de prouver le lien entre les céphalées et les structures de la nuque, il n’est pas possible d’effectuer un bloc anesthésique à tous les patients supposés avoir des céphalées d’origine cervicale. Dans la deuxième édition de la Classification de l’IHS (Headache classification subcommittee of IHS, 2004), également utilisée préférentiellement pour les recherches, la confirmation du diagnostic par bloc anesthésique n’est pas obligatoire.

Néanmoins, des résultats d’analyses en laboratoire ou des examens cliniques ou radiologiques doivent quand même prouver que la source de la douleur se situe au niveau de la nuque. Une autre différence fondamentale entre ces deux classifications concerne les céphalées post-traumatiques. Dans la classification de la CHISG (Sjaastad et al., 1998), un traumatisme au niveau de la nuque peut être à l’origine des CGH.

L’IHS, quant-à-elle, classe ce type de céphalée dans la catégorie des céphalées attribuées à un traumatisme de la tête ou de la nuque (Headache classification subcommittee of IHS, 2004). Les critères diagnostiques de la CHISG et de l’IHS se trouvent en annexe de notre revue [annexes I-III].

2.1.4.1.3 Signes et symptômes

Le Bonica’s management of pain définit les CGH comme étant des douleurs unilatérales de la tête ou de la face qui peuvent être déclenchées par des mouvements de nuque ou des positions contraignantes, maintenues de façon prolongée. Les douleurs peuvent se projeter dans la région rétro-orbitale, temporale ou frontale de la tête ou du visage, zones dans lesquelles la douleur peut être maximale. La douleur peut également se ressentir du côté controlatéral mais de manière plus discrète. Il doit donc y avoir une prédominance unilatérale. Les céphalées s’accompagnent d’une diminution de la mobilité du rachis cervical, de douleurs de nuque, d’épaule ou du bras homolatéral, ne suivant pas de trajet radiculaire. Le patient peut avoir des nausées, des vomissements, de la photophobie, des vertiges, la vision trouble, des larmoiements ou des injections conjonctivales. Les douleurs sont profondes, non-pulsatiles et surviennent sous forme d’ « attaques » d’une durée variant entre quelques heures et plusieurs jours (Hickey &

Bajwa, 2009). Les céphalées apparaissent au début de manière épisodique puis deviennent chroniques (Sjaastad, et al., 1998). Selon Dowson et al. (2004) les céphalées

(21)

13

sont définies comme étant chroniques lorsqu’elles apparaissent plus de quinze fois par mois.

Les symptômes des CGH ressemblent parfois étroitement à ceux d’autres céphalées, telles que les migraines ou les céphalées d’origine tensionnelle, d’où une grande difficulté à énoncer un diagnostic précis (Haldeman & Dagenais, 2001).

2.1.4.1.4 Diagnostic différentiel

Malgré une origine cervicale reconnue, le diagnostic de CGH reste encore difficile à établir. Les symptômes sont souvent communs à d’autres types de céphalées, notamment aux céphalées primaires telles que les hémi-crania continua, les neuralgies occipitales, les migraines sans aura ou les céphalées de tension. Ces deux derniers types sont les plus répandus et également les plus difficiles à distinguer des CGH (Martelletti

& Van Suijlekom, 2004). Nous allons donc expliquer certaines de leurs caractéristiques.

Les migraines

La prévalence des migraines est estimée entre 3% et 35% dans la population générale (Rasmussen, 2001). Cette maladie est placée par l’OMS au 19ème rang mondial des causes d’années de vie en incapacité (Organisation mondiale de la Santé, 2004). En comparaison avec des maux de tête d’origine cervicale, les migraines sont décrites par le Wall and Melzack’s Textbook of Pain comme étant des céphalées chroniques primaires d’origine neuro-vasculaire. Elles se caractérisent par des « attaques » de douleurs épisodiques en hémi-crâne, parfois pulsatiles. L’OMS trouve même le chiffre de 3000 « crises » quotidiennes de migraines par million de personnes dans la population générale (Organisation mondiale de la Santé, 2004). Ces attaques s’accompagnent parfois de divers symptômes neurologiques tels que les vomissements, la photophobie ou la phonophobie (Goadsby, 2006). Les migraines peuvent également être accompagnées de phénomènes sensoriels nommés auras. Il peut s’agir de phénomènes visuels, sensitifs ou moteurs. Ceux-ci durent entre 5 et 60 minutes puis disparaissent complètement (Bigal & Lipton, 2006). Les migraines sont souvent banalisées dans la population. En général, les patients se soignent eux-mêmes à l’aide de médicaments et prennent, pour la plupart, toujours les mêmes produits (Auray, 2006). Cependant, comme pour les CGH, les migraines tendent vers la chronicité si elles ne sont traitées correctement.

(22)

14 Les céphalées de tension

Les céphalées de tension ont une étiologie encore incertaine. L’on est cependant sûr de l’implication du système musculaire et notamment des tissus myofaciaux de la région cervicale et péri-crâniale. Le stress et certains facteurs psychogènes auraient également leur rôle dans ce type de céphalées. Les douleurs varient énormément en temps et en intensité. Elles se localisent souvent de manière bilatérale et ne sont pas pulsatiles. La symptomatologie n’étant pas non plus spécifique, ces céphalées peuvent facilement être confondues avec les CGH (Schoenen, 2006).

2.1.4.1.5 Traitement des céphalées cervicogéniques

Plusieurs types de traitement sont proposés pour les CGH. Ils peuvent se dissocier en trois grands groupes, soit la médication, les traitements anesthésiques et invasifs ou les autres thérapies conservatrices comme par exemple la physiothérapie (Bogduk &

Govind, 2009).

La médication

Les personnes souffrant de céphalées prennent très souvent de simples analgésiques tels que du paracétamol ou des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS). Selon Martelletti & Van Suijlekom (2004), les recherches montrent que ces médicaments n’ont qu’un effet transitoire sur les douleurs, bien qu’aucune étude n’ait été réalisée spécifiquement chez des patients avec CGH.

Les opiacés ne sont pas conseillés, n’ayant qu’un effet minime sur la douleur (Martelletti & Van Suijlekom, 2004).

L’ergotamine est un médicament très utilisé chez les personnes souffrant de migraines.

Celui-ci est totalement inefficace pour les CGH (Martelletti & Van Suijlekom, 2004).

Les triptans sont des médicaments qui agissent sur certains récepteurs du système trigéminal et sont également recommandés pour les migraines. Aucune étude n’a encore prouvé leur efficacité sur les CGH (Martelletti& Van Suijlekom, 2004).

L’infliximab, un médicament agissant contre le tumor necrosis factor (TNF)-alpha, a récemment été testé chez six patients souffrant de CGH (Martelletti, 2002, cité par Martelletti & Van Suijlekom, 2004). Ce traitement a provoqué une diminution rapide des douleurs de tête et une diminution de la consommation d’autres médicaments.

Cependant, aucune étude n’a relevé l’efficacité de ce médicament à long terme mais il

(23)

15

pourrait éventuellement constituer un traitement contre les CGH (Martelletti & Van Suijlekom, 2004).

Le traitement pharmacologique des CGH inclut surtout des traitements préventifs ou palliatifs utilisés pour d’autres types de céphalées telles que les migraines. Un manque d’études persiste encore spécifiquement sur les CGH, bien que certains médicaments semblent avoir un effet sur les douleurs. Malgré tout, les effets néfastes des médicaments ne sont pas négligeables et nécessitent que le médecin s’y attarde avant de les prescrire (Biondi, 2005). La consommation régulière et excessive de médicaments est à l’origine de « céphalées par surconsommation de médicaments » qui fait partie des céphalées chroniques quotidiennes. Celles-ci affectent jusqu’à 5% de la population selon l’OMS et peuvent parfois même apparaitre à la suite de prises préventives de médicaments (Organisation mondiale de la Santé, 2004).

Traitements anesthésiques et invasifs

La chirurgie est réservée à quelques exceptions, notamment aux patients qui ne répondent à aucun traitement conservateur. Cette technique est donc appliquée en dernier recours. Il peut s’agir d’arthrodèse cervicale, de libération chirurgicale du nerf grand occipital ou de neurolyse par radiofréquence par exemple. L’issue est positive dans la plupart des cas, bien que l’efficacité soit dépendante de la technique employée (Mariono da Silva Jr. & Bordini, 2006). Les blocs anesthésiques ou les injections de corticostéroïdes peuvent également provoquer un soulagement partiel ou complet des douleurs (Mariano da Silva Jr. & Bordini, 2006). Le traitement à base de toxines botuliques est efficace pour les céphalées de tension et les migraines. De rares études ont également mis en évidence leur efficacité chez des personnes souffrant de CGH, notamment sur la fréquence et l’intensité des céphalées, ainsi que sur la consommation de médicaments (Martelletti & Van Suijlekom, 2004).

Physiothérapie et autres thérapies conservatrices

Les thérapies conservatrices englobent la thérapie manuelle, le TENS, la thermo- cryothérapie, les massages, les thérapies cognitivo-comportementales (Pöllmann, Keidel

& Pfaffenrath, 1997) mais aussi les exercices actifs et l’enseignement au patient (Biondi, 2000). Ces différentes modalités thérapeutiques sont des outils de traitement que possède le physiothérapeute. En effet, celui-ci peut, d’une part, agir directement à l’origine des douleurs sur les différentes structures anatomiques de la région cervicale et, d’autre part, user de ses compétences pour éduquer le patient face au phénomène de

(24)

16

douleur chronique, en lui enseignant par exemple la gestion de la douleur ou l’ergonomie.

La thérapie manuelle est très utilisée pour les CGH et de nombreuses études ont évalué sont efficacité. Cette approche est surtout utilisée dans la période aigüe (Biondi, 2005).

Cependant, une étude a mis en évidence le fait que la thérapie manuelle pouvait être bénéfique également chez les patients chroniques (Jull & Stanton, 2004). Des recommandations cliniques ont évalué l’efficacité des manipulations et mobilisations chez des patients ayant des douleurs de nuques et/ou des céphalées avec origine cervicale. La thérapie manuelle est recommandée en complément à un programme d’exercices. D’autre part, les auteurs recommandent une prise en charge multimodale. Il est en effet bénéfique d’ajouter d’autres modalités de traitement à la thérapie manuelle et aux exercices, que ça soit des traitements de TENS, des ultrasons, des massages, de la relaxation ou d’autres agents physiques (Gross et al., 2002). Malgré tout, la thérapie manuelle n’est pas sans risque et certains auteurs ont rapporté des complications liées, par exemple, à l’artère vertébrobasilaire ou à des compressions spinales (Pöllmanm et al., 1997). Biondi (2000) explique aussi que les douleurs ont souvent tendance à augmenter juste après un traitement manuel. La thérapie devrait donc être d’intensité progressive, combinée à d’autres modalités de traitement et effectuée par un praticien expérimenté (Biondi, 2000).

La posture est également un point important à évaluer chez les patients ayant des céphalées. En effet, celle-ci a des conséquences sur la musculature cervicale ainsi que sur l’alignement vertébral. Watson & Trott (1993, cités par Hanten, Olsen, Lindsay, Lounsberry & Stewart, 2005) ont démontré que les personnes ayant souvent des céphalées ont également une posture avec la tête en protraction. Bien qu’il n’ait pas été démontré que la posture était la cause primaire des céphalées, le physiothérapeute doit s’y intéresser et si nécessaire entreprendre un enseignement postural. Certaines études qui intègrent des exercices de correction posturale dans le traitement physiothérapeutique en complément à d’autres techniques de traitement obtiennent des résultats positifs (Hanten et al., 2005).

D’autre part, le traitement des CGH doit également englober l’aspect psychologique du patient. Biondi (2005) explique que plus les céphalées durent et plus les autres traitements ont échoué, plus il est important d’avoir une prise en charge multimodale avec intégration de thérapies cognitivo-comportementales, de relaxation, de biofeedback

(25)

17

ou de psychothérapie. En effet, l’aspect psychologique et éducationnel prend une grande part dans les douleurs chroniques, comme nous l’avons vu précédemment. Le succès de la prise en charge des CGH devrait donc reposer sur une approche multimodale et interdisciplinaire.

2.2 S

YNTHÈSE

Comme les céphalées cervicogéniques s’inscrivent dans le contexte des douleurs chroniques, il nous semble plus pertinent, pour notre Travail de Bachelor, d’évaluer les effets d’une prise en charge physiothérapeutique de manière large, c'est-à-dire sans différencier les divers traitements. En effet, comme nous l’avons énoncé précédemment, les recommandations pour le traitement des douleurs chroniques vont plutôt dans le sens d’une prise en charge globale, interdisciplinaire et centrée sur le patient. Celle-ci doit privilégier un traitement actif plutôt que passif et responsabiliser le patient en fixant des objectifs basés sur la participation et sur les tâches fonctionnelles. L’éducation au patient doit prendre une part importante dans la prise en charge physiothérapeutique. Il s’agit de l’informer sur les différentes notions de biomécanique concernant sa pathologie et de modifier des croyances ayant une influence négative sur l’évolution. Il est également nécessaire de lui enseigner l’ergonomie et du lui apprendre à gérer la douleur (Gifford et al., 2006). Le traitement est basé sur le raisonnement clinique et combine plusieurs modalités en fonction des besoins propres à chaque patient. En rassemblant tous ces éléments concernant la prise en charge d’une douleur chronique, nous constatons qu’un seul type de traitement ne serait pas adéquat. C’est pourquoi nous pensons qu’il est approprié, pour notre revue, d’inclure toutes les études dont la prise en charge relève des compétences du physiothérapeute, sans se limiter à une seule technique de traitement.

Comme nous l’avons expliqué auparavant, les céphalées sont responsables d’un énorme coût pour la société. Celles-ci engendrent non seulement des coûts pour le système de santé mais sont également responsables d’une diminution de la productivité et de la présence au travail. Pour le patient, il en résulte une réduction considérable de la qualité de vie ainsi que des activités de la vie quotidienne et de la vie sociale (Auray, 2006).

Dans notre revue, nous avons donc décidé de nous intéresser aux effets que peut avoir la physiothérapie sur la douleur (durée, intensité, fréquence), la consommation de médicaments et le handicap.

(26)

18

2.3 O

BJECTIF

Plusieurs études ont déjà mis en avant les effets de certaines techniques de traitement sur des patients souffrant de CGH. Cependant, comme ces dernières s’inscrivent dans un contexte chronique et que la prise en charge se doit d’être individualisée, il nous semble pertinent de mettre l’emphase sur les effets obtenus plutôt que sur la technique de traitement utilisée. L’objectif de notre revue est donc de mettre en évidence la portée de la physiothérapie sur les CGH.

2.4 Q

UESTION DE RECHERCHE

Quels sont les effets d’une prise en charge physiothérapeutique chez des patients souffrant de céphalées cervicogéniques ?

(27)

19

3. MÉTHODOLOGIE

Dans ce chapitre, nous définissons le design de notre étude. Nous décrivons ensuite notre stratégie de recherche et nous présentons les critères d’inclusion et d’exclusion que nous avons choisi. Pour terminer, nous expliquons les étapes de notre recherche documentaire ainsi que le procédé d’extraction des données des articles sélectionnés.

3.1 D

ESIGN

Le design de notre travail est une revue de la littérature de type quantitatif.

3.2 S

TRATÉGIE DE RECHERCHE

Nos recherches ont été effectuées de janvier 2010 à décembre 2010. Les cinq bases de données sur lesquelles nous avons décidé de mener nos recherches sont Medline- Pubmed, The Cochrane Library, PEDro, CINAHL et PsycINFO-OvidSP. De cette façon, nous obtenons des articles ayant trait à la fois aux sciences biomédicales mais également aux sciences humaines et sociales. Nous avons jugé cela important étant donné que notre sujet concerne les douleurs chroniques et que, comme énoncé dans le cadre théorique, les aspects psycho-sociaux revêtent une grande importance.

Par la suite, nous avons déterminé les mots-clés et descripteurs correspondant à notre problématique. Nous les avons regroupés en deux catégories de recherche, soit la population (personnes souffrant de CGH) et l’intervention (prise en charge physiothérapeutique). Nous les avons ensuite combinés avec les opérateurs booléens

« AND » et « OR ». Pour Medline-Pubmed et CINAHL, nous avons adapté les descripteurs en fonction de leur thésaurus respectif et nous avons reporté les équations de recherche dans un tableau pour chaque base de données. Ces tableaux, contenant également les mots-clés et les descripteurs, sont consultables en annexe [annexe IV].

Pour PsycINFO et The Cochrane Library, nous avons choisi de n’utiliser que les mots- clés « cervicogenic headache ». L’équation complète était trop restrictive et ne nous permettait pas d’obtenir les résultats correspondant à notre question. Pour la base de données PEDro, dont l’outil de recherche diffère, nous avons utilisé la formule

« headache AND cervic* ».

Dans les bases de données PsycINFO.OvidSP, Medline-Pubmed et CINAHL, nous avons pu intégrer une limite de recherche concernant la date de publication des études (à

(28)

20

partir de janvier 2010). Dans Medline-Pubmed nous avons également intégrer une limitation aux langues anglaise, française et allemande.

3.3 C

RITÈRES D

INCLUSION ET D

EXCLUSION

Afin de ne pas omettre d’études importantes, nous avons préféré effectuer une recherche large et sélectionner les articles manuellement. Pour pouvoir être sélectionnés, les articles devaient être publiés entre janvier 2001 et décembre 2010 en français, allemand ou anglais. Nous avons déterminé des critères d’inclusion et d’exclusion pour chaque étape de notre sélection. Le tableau 1 présente les critères généraux impératifs à la sélection finale des articles. Les critères de sélection respectifs par titre, résumé et texte intégral des articles sont détaillés en annexe de notre travail [annexes V-VII].

Tableau 1:Critères généraux de sélection

Critères d’inclusion Critères d’exclusion Population Personnes avec diagnostic de

céphalées cervicogéniques

Enfants, adolescents, patients ayant un cancer, sportifs Intervention Tout traitement faisant partie

des compétences du physiothérapeute

Traitement physiothérapeutique combiné à un traitement invasif

Résultats Mesure de l’intensité, de la fréquence, de la durée des céphalées ou mesure de la médication ou du handicap

3.4 É

TAPES DE LA RECHERCHE

Voici les différentes étapes de notre recherche documentaire :

1) Recherche dans les cinq bases de données selon les équations de recherches décrites dans le paragraphe 3.2

2) Sélection des articles selon leur titre en fonction des critères d’inclusion et d’exclusion détaillés en annexe [annexe V]

3) Retranscription des références des articles sélectionnés par titre dans un tableau Excel

4) Élimination des redondances

(29)

21

5) Sélection des articles selon leur résumé en fonction des critères d’inclusion et d’exclusion détaillés en annexe [annexe VI]

6) Sélection des articles selon leur texte intégral en fonction des critères d’inclusion et d’exclusion détaillés en annexe [annexe VII]

7) Recherche de références dans la bibliographie des textes intégraux sélectionnés 8) Élimination des revues systématiques et des études de cas ou études de séries de

cas. Ces études ne sont pas sélectionnées pour notre revue de la littérature mais certaines alimenterons notre discussion.

3.5 E

XTRACTION DES DONNÉES

Pour chaque étude sélectionnée, nous mettons en évidence le design, la population étudiée, la classification des CGH employée, l’intervention, les outils de mesure et les paramètres évalués. Ces informations sont reportées dans le tableau 2. Nous analysons ensuite la qualité de nos articles à l’aide de la grille CASP (Critical Apraisal Skills Programme). Celle-ci existe en plusieurs versions, en fonction du design de l’étude à analyser. Comme nous avons sélectionné des études de designs différents, nous avons jugé cette grille appropriée à notre analyse qualitative. Nous avons donc utilisé la grille CASP pour RCTs (Randomised Controlled Trials) (Public Health Resource Unit, 2006) et celle pour études cohortes (Critical Appraisal Skills Programme (CASP), 2004). La grille CASP pour RCTs comporte dix items à évaluer et celle pour études cohortes douze items. Ceux-ci sont présentés sous forme de questions courtes complétées de sous-questions plus détaillées. Nous avons choisi cette grille car elle nous était déjà connue, elle est simple et rapide à utiliser, facilement compréhensible et s’adapte à plusieurs designs d’études. Les deux grilles citées ci-dessus se trouvent en annexe de notre travail [annexes VIII-IX]. L’extraction des données ainsi que l’analyse qualitative ont été réalisées individuellement par chacune d’entre nous. Nous avons ensuite comparé nos résultats afin de minimiser le risque d’erreur et de nous mettre d’accord sur d’éventuelles discordances.

(30)

4. RÉSULTATS

Dans ce chapitre, nous présentons les caractéristiq

les paramètres que nous avons choisi d’étudier, nous d employés dans les études

sévérité des douleurs, la

4.1 S

ÉLECTION DES ÉTUDES Les résultats pour chaque étape

figure 4. Cinq études ont été sélectionnées pour notre revue. Le tableau 2 décrit leur principales caractéristiques.

Recherche dans les références des articles

sélectionnés par texte intégral :

0 article

22

RÉSULTATS

Dans ce chapitre, nous exposons chaque étape de la sélection des articles.

les caractéristiques générales des études sélectionnées les paramètres que nous avons choisi d’étudier, nous décrivons

dans les études. Nous terminons par retranscrire les résultats en lien avec la sévérité des douleurs, la médication et le handicap chez les patients souffrant de

ÉLECTION DES ÉTUDES ET CARACTÉRISTIQUES

Les résultats pour chaque étape de la recherche documentaire sont présentés

4. Cinq études ont été sélectionnées pour notre revue. Le tableau 2 décrit leur principales caractéristiques.

Figure 4 : Résultats de la recherche documentaire

103 articles exclus

151

Recherche dans les références des articles

sélectionnés par texte

95 articles exclus

11 articles exclus

s articles. Ensuite, nous sélectionnées. Après avoir énoncé écrivons les outils de mesure . Nous terminons par retranscrire les résultats en lien avec la médication et le handicap chez les patients souffrant de CGH.

ET CARACTÉRISTIQUES

sont présentés dans la 4. Cinq études ont été sélectionnées pour notre revue. Le tableau 2 décrit leurs

103 articles exclus

151 articles exclus

95 articles exclus

11 articles exclus

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