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4. RÉSULTATS

4.3 O UTILS DE MESURE

Nous décrivons dans ce chapitre les outils de mesures utilisés par les différents articles en fonction des différentes catégories que nous avons établies.

4.3.1 SÉVÉRITÉ

Headache Questionnaire

Hall et al. (2007) utilisent le Headache Questionnaire afin de déterminer un index de sévérité des céphalées. La sévérité comprend l’intensité, la fréquence et la durée. Ces trois paramètres sont combinés à part égale pour indiquer un index de sévérité (Niere &

Robinson, 1997). Le questionnaire donne lieu à un score entre zéro et 100, 100 correspondant au degré de sévérité maximum. Cet outil de mesure a été démontré comme étant fiable. Pour évaluer l’efficacité de la prise en charge physiothérapeutique de manière optimale, Niere & Robinson (1997) recommandent cependant de combiner cet outil de mesure à un questionnaire d’auto-évaluation de l’efficacité du traitement.

4.3.1.1 Intensité

EVA (Echelle Visuelle Analogique)

Cet outil de mesure est employé par Jull et al. (2002) pour mesurer l’intensité de la douleur. Cette échelle consiste en un segment tracé mesurant 10cm. Une extrémité mentionne généralement « pas de douleur », alors que l’autre « douleur maximale imaginable ». Le patient doit marquer où se situe sa douleur entre les deux extrémités.

Le score est ensuite mesuré entre zéro et 10, à l’aide d’une règle millimétrée, le zéro correspondant à « pas de douleur ». Cette échelle permet donc un bon niveau de nuance, donc une bonne sensibilité.

C’est un outil fiable et sensible. Sa variabilité a été mesurée à 20%. Ceci est justifié par le fait que l’expérience de la douleur peut varier malgré un stimulus identique. Par conséquent, une réduction de la douleur est significative dès 33% d’amélioration pour certains auteurs, voir même dès 50% pour d’autres (Williamson, 2005).

Numeric Pain Rating Scale (NPRS)

La NPRS, utilisée par Fleming et al. (2007), est un outil permettant de mesurer l’intensité des douleurs. Le patient doit coter sa douleur sur une échelle allant de 0 à 10, zéro correspondant à une absence de douleur et 10 aux pires douleurs imaginables. Le score est un résultat sur 11 points. Cette échelle a été validée pour plusieurs populations de patients, notamment pour des patients souffrant de douleurs rachidiennes ou de

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douleurs musculo-squelettiques chroniques. Pour ces personnes, une diminution minimale de deux points sur la NPRS est nécessaire pour être significative. Cet outil de mesure n’a pas encore été validé spécifiquement chez des personnes souffrant de CGH ou de dysfonctions cervicales (Flemming et al. 2007).

Modified Von Korff Scales (MVK scales)

Ce questionnaire est utilisé dans les études de Haas et al. (2004) et Haas et al. (2010). Il donne lieu à deux scores, l’un sur l’intensité de la douleur (MVK pain scale), l’autre sur le handicap (MVK disability scale). La douleur est évaluée avec trois items où le patient doit évaluer entre zéro et dix l’intensité de sa douleur actuelle, la douleur la plus forte durant les quatre dernières semaines et la moyenne de l’intensité durant les quatre dernières semaines. Ces trois scores sont ensuite additionnés, divisés par trois et multipliés par 10. Cela donne lieu à un score allant de zéro à cent. Plus la douleur est sévère, plus le score est élevé. Il en est de même pour le handicap où le patient évalue l’impact sur les activités de la vie quotidienne (AVQ), l’impact sur la vie sociale et familiale, ainsi que l’impact sur la capacité de travail. Le zéro correspond alors à « pas d’impact » et le dix à « incapable d’en faire une seule » pour les AVQ et « impact extrême » pour les deux autres items.

Cet outil de mesure a été démontré comme fiable, valide et sensible pour la mesure de la douleur et du handicap sur une population avec des rachialgies. Pour les patients, il est possible de répondre par écrit ou par téléphone, cette dernière méthode étant également validée. Une différence de 20 à 25% des résultats avant et après l’intervention est considérée par les auteurs comme cliniquement significative. La forme originale de l’échelle de Von Korff permet de la transposer à tout type de douleurs chroniques (Underwood, Barnett & Vickers, 1999). Haas et al. (2004) et Haas et al. (2010) l’ont adapté pour les céphalées et les cervicalgies.

4.3.1.2 Durée

Dans leur étude, Jull et al. (2002) quantifient la durée des céphalées en calculant la moyenne du nombre d’heures de céphalée par jour pendant la semaine précédente.

4.3.1.3 Fréquence

Jull et al. (2002) calculent la fréquence en jours de céphalées par semaine. Fleming et al. (2007) font de même et multiplient le résultat par quatre. Ils obtiennent ainsi un maximum de 28 jours de céphalées pour quatre semaines. Haas et al. (2004) et Haas et al. (2010) comptent le nombre de céphalées durant les quatre dernières semaines.

32 4.3.2 HANDICAP

Therapeutic Associates Outcomes System (TAOS)

Le TAOS, employé par Fleming et al. (2007), appelé maintenant CareConnection Outcomes System, est un programme qui récolte des informations concernant le handicap aux Etats-Unis. Les résultats obtenus par plusieurs cliniciens sont récoltés dans une base de données dans le but d’effectuer de plus amples recherches. Cette échelle évalue le handicap perçu par le patient. Elle est divisée en plusieurs catégories de questions relatives aux AVQ. Le patient doit répondre à 10 questions cotées de 0 à 5 points. Le résultat est multiplié par deux afin d’avoir un score sur 100 points. 0%

représente un grand handicap et 100% aucun handicap. Le TAOS contient trois questions en lien avec le rachis cervical et les céphalées : la lecture, la concentration et la fréquence et intensité des céphalées. Cet outil de mesure n’a été validé pour aucune population spécifique (Flemming et al., 2007).

MVK scales

Ce sont Haas et al. (2004) et Haas et al. (2010) qui emploient cet outil de mesure pour déterminer le degré de handicap. Il est détaillé ci-dessus dans la catégorie intensité.

4.3.3 MÉDICATION

Haas et al. (2010) comptent le nombre de prises de médicaments en vente libre durant les quatre dernières semaines.

ATC/DDD System

Jull et al. (2002) utilisent le système ATC/DDC permettant de mesurer des doses de médicaments dans le but d’effectuer des recherches sur la médication. Des chercheurs norvégiens ont développé une classification sur les médicaments : l’Anatomical Therapeutic Chemical (ATC) Classification. Pour mesurer la consommation de médicaments, il était important non seulement d’avoir une classification mais également d’avoir un système de doses. La Defined Daily Dose (DDD) a donc été développée.

Chaque médicament peut être converti en une dose équivalente selon la classification de l’ATC. L’OMS a reconnu ce système de dose et a décidé de le mondialiser pour avoir un standard international pour les études sur l’utilisation de médicaments. Un guide de recommandations a été publié pour optimiser l’utilisation de ce système (WHO Collaborating Centre for Drug Statistics Methodology, 2011).

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