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CORRIG´E DU TRAVAIL ECRIT D’ALG`EBRE LIN´EAIRE du 13 novembre 2009
Exercice 1
a) Soit V unF-espace vectoriel. Un sous-ensembleB deV est une famille g´en´eratrice si span(B) =V o`u
span(B) = ( n
X
i=1
αivin∈N, αi∈F, vi∈B,∀i= 1, . . . , n )
.
De plusBest une famille libre si tout sous-ensemble fini deBest libre. Rappelons encore qu’une liste finie de vecteurs (v1, . . . , vn) est libre si pour toutα1, . . . , αn ∈Ftels que Xn
i=1
αivi= 0, cela implique queα1=· · ·=αn= 0.
Une base deV est une famille libre et g´en´eratrice deV.
b) Comme U est un sous-espace vectoriel de V qui est de dimension finie, alors U est
´egalement de dimension finie (par un corollaire du th´eor`eme de la borne). Par cons´equent, il admet une base (u1, . . . , um). Par le th´eor`eme du ballon, il existew1, . . . , wn∈W tels que (u1, . . . , um, w1, . . . , wn) est une base deV. Posons alorsW= span((w1, . . . , wn)) et montrons queV =U⊕W.
V´erifions que V =U+W. On sait queU+W ⊆V. Montrons l’autre inclusion. Soit v∈V, alors il existeα1, . . . , αm, β1, . . . , βn∈Ftels que
v=Xm
i=1
αiui+Xn
j=1
βjwj∈U+W.
V´erifions ensuite queU∩W={0}. Soitv∈U∩W. Alors il existeα1. . . , αm∈Ftels que v=
Xm i=1
αiui, et il existeβ1, . . . , βm∈Ftels quev= Xn j=1
βjwj. Donc
0 =v−v=Xm
i=1
αiui−Xn
j=1
βjwj
ce qui implique queαi= 0 =βjpour toutiet toutj, car la liste (u1, . . . , um, w1, . . . , wn) est libre. Par cons´equent,V =U⊕W.
c) Remarquons tout d’abord que les ´el´ementsϕ(ei) appartiennent `aWpour touti= 1, . . . , n.
Montrons que la liste (ϕ(e1), . . . , ϕ(en)) est libre. Soitα1, . . . , αn∈Ftels queXn
i=1
αiϕ(ei) =
0. Alors par lin´earit´e deϕ, nous obtenonsϕ Xn i=1
αiei
!
= 0, donc Xn i=1
αiei= 0 vu queϕ
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est injective. Comme (e1, . . . , en) est une base deV, cela implique queα1=· · ·=αn= 0.
Montrons ensuite que cette liste est g´en´eratrice. Soitw∈W. Commeϕest surjective, il existev∈Vtel queϕ(v) =w. Comme (e1, . . . , en) est une base deV, il existeα1, . . . , αn∈ Ftels quev=
Xn i=1
αiei. Commeϕest lin´eaire, on a doncw= Xn i=1
αiϕ(ei).
Par cons´equent (ϕ(e1), . . . , ϕ(en)) est bien une base deW.
d) CommeUest un sous-espace deV et queV est de dimension finie,U est ´egalement de dimension finie et il existe (u1, . . . , un) une base deU. Supposons qu’il existev∈V tel quev /∈U. Alors la liste (u1, . . . , un, v) est libre : en effet, s’il existe une combinaison lin´eaire de ces vecteurs qui vaut z´ero, alors soit le coefficient devest nul mais alors vu l’ind´ependance lin´eaire de (u1, . . . , un) tous les coefficients sont nuls ; soit ce coefficient est non nul, et cela impliquev∈span((u1, . . . , un)) =Uce qui est une contradiction. Donc dim(V)≥n+ 1> n = dim(U) ce qui contredit l’hypoth`ese. Donc tout vecteur deV appartient `aU, et ainsiU=V.
Exercice 2
a) Tout d’abordU6=∅car 0 = (3·0,2·0,4·0 + 3·0)∈U.
Soitv= (3y,2x,4x+ 5y) etv0= (3y0,2x0,4x0+ 5y0) deux ´el´ements deU, et soitα∈R.
Alors
v+v0=(3y,2x,4x+ 5y) + (3y0,2x0,4x0+ 5y0) = (3y+ 3y0,2x+ 2x0,4x+ 5y+ 4x0+ 5y0) = (3(y+y0),2(x+x0),4(x+x0) + 5(y+y0))∈U
etαv=α(3y,2x,4x+ 5y) = (3αy,2αx,4αx+ 5αy)∈U. DoncU est bien un sous-espace vectoriel deR3.
b) On remarque que
U={x(0,2,4) +y(3,0,5)|x, y∈R}= spanR((0,2,4),(3,0,5)).
Comme (0,2,4)6=α(3,0,5) pour toutα∈R, ces deux vecteurs sont lin´eairement ind´epen- dants, donc la liste ((0,2,4),(3,0,5)) est une base deU(on peut utiliser ce crit`ere car il y a deux vecteurs).
c) La dimension deUest ´egale au nombre d’´el´ements d’une de ses bases. Donc dimR(U) = 2.
d) Un tel sous-espace W doit ˆetre de dimension 1, car 3 = dim(R3) = dim(U⊕W) = dim(U) + dim(W) = 2 + dim(W). On peut choisir par exempleW = span((1,0,0)). En effet, on aU∩W ={0}, car siv∈U∩W, alorsv=λ(1,0,0) etv= (3y,2x,4x+ 5y), ce qui implique quex=y=λ= 0, doncv= 0. Comme la liste ((0,2,4),(3,0,5),(1,0,0)) est libre, c’est donc une base deR3. Ainsi
R3= spanR((0,2,4),(3,0,5),(1,0,0))
= spanR((0,2,4),(3,0,5)) + spanR((1,0,0)) =U+W
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Nous avons donc bien queR3=U⊕W.
Exercice 3 a) Soitp(X) =
X4 i=0
aiXietq(X) = X4 i=0
biXi∈P4(F) et soitα∈F. Alors
T(p(X) +αq(X)) =
= 12(a4+αb4)X2+ 6(a3+αb3)X+ 2(a2+αb2)−2(a0+αb0)
= 12a4X2+ 6a3X+ 2a2−2a0+α(12b4X2+ 6b3X+ 2b2−2b0)
=T(p(X)) +αT(q(X)) donc l’applicationT est lin´eaire.
b) On a Ker(T) ={p(X)∈P4(F)|p00(X)−2p(0) = 0}. Donc sip(X) = X4 i=0
aiXi∈Ker(T), alors 12a4X2+ 6a3X+ 2a2−2a0 = 0, donca4 =a3 = 0 eta2 =a0. Donc Ker(T) = span((X, X2+ 1)). Comme ces deux vecteurs sont lin´eairement ind´ependants, (X, X2+ 1) est une base de Ker(T) qui est donc de dimension 2.
c) Vu le th´eor`eme du rang, on a Rang(T) = dim(V)−dim(Ker(T)) = 5−2 = 3, vu que dim(P4) = 5 car il poss`ede la base (1, X, X2, X3, X4).
d) Comme Ker(T)6= 0, car Ker(T) est de dimension 2, l’applicationTn’est pas injective.
e) Comme Rang(T) = 3 = dim(P2(F)), on en d´eduit que Im(T) =P2(F) en utilisant l’exer- cice 1, d). Donc l’applicationTest surjective.
Exercice 4
a) Non. En effet,Cposs`ede un nombre infini d’´el´ements. SiV ={0}, alorsV ne poss`ede qu’un ´el´ement. SiV est unC-espace vectoriel non nul et siα6=βpour desα, β∈C, alors il existev∈V, non nul, et doncαv6=βvcar sinon (α−β)v= 0 ce qui n’est pas possible carv6= 0 etα−β6= 0. Par cons´equent, tous les ´el´ementsλvpourλ∈Csont diff´erents.
Donc toutC-espace vectoriel non nul poss`ede une infinit´e d’´el´ements.
b) Non. Consid´erons les applicationsf etgdeV d´efinies parf(x) =xetg(x) =−xpour toutx∈R. On v´erifie quef etgsont des applications bijectives, doncf, g∈U, mais (f+g)(x) =x−x= 0 pour toutx∈R, doncf+gn’est pas bijective, ainsif+g /∈U.
On peut ´egalement v´erifier cela en remarquant que la fonction nulle n’appartient pas `aU, doncUne peut pas ˆetre un sous-espace vectoriel.
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c) SiA= a b
c d
∈U, alors a c
b d
= ¯a ¯b
¯ c d¯
, donca= ¯a,b= ¯cetd= ¯d. Par cons´equenta, d∈Retb= ¯c. Posonsv1=
1 0 0 0
,v2=
0 0 0 1
,v3=
0 1 1 0
et v4=
0 i
−i 0
et montrons que (v1, v2, v3, v4) est une base deU.
C’est une liste g´en´eratrice. En effet, siA= a b
c d
∈U, alorsa, d∈Ret sib=x+iy pourx, y∈R, alorsc=x−iy. Par cons´equent, on aA=av1+dv2+xv3+yv4. Donc U= spanR((v1, v2, v3, v4)).
Montrons ensuite que c’est une liste libre. Soita, b, c, d∈Rtels queav1+bv2+cv3+dv4= 0, alors
a c+di c−di b
= 0 0
0 0
, et par cons´equent,a=b=c=d= 0.
Donc (v1, v2, v3, v4) est une base deU, ainsi dim(U) = 4.
d) Sin < m, alors par le th´eor`eme du rang, on a Rang(T) = dim(V)−dim(Ker(T))≤n <
m= dim(W) doncϕne peut pas ˆetre surjective.
Sin > m, alors par le th´eor`eme du rang, on a dim(Ker(T)) = dim(V)−Rang(T)≥ n−m >0 doncϕne peut pas ˆetre injective.
Par cons´equent, pour queϕsoit bijective, il faut quen=m. Ce n’est pas une condition suffisante car l’application nulle deFndansFnn’est pas bijective.