38, rue de la Loi – 1040 Bruxelles Ambassade de France en Belgique
Service économique de Bruxelles
Les relations économiques entre la France et la Belgique
Résumé : avec un volume d’échange de biens s’élevant à 72,4 Md€, la France est le troisième fournisseur et le deuxième client de la Belgique. Le solde commercial bilatéral est structurellement déficitaire en raison des importations de gaz naturel transitant par la Belgique (6 Md€ en 2019). Néanmoins, ce déficit est en baisse tendancielle, ayant été divisé par 2,3 de 2011 à 2019. En outre, il est compensé par un excédent de 5 Md€ dans les échanges de services. La crise sanitaire a entraîné une érosion de 16,5% des échanges franco-belges sur les huit premiers mois de 2020 par rapport à la même période en 2019. De fait, les échanges de biens franco-belges sont principalement tournés vers l’industrie et l’énergie, secteurs particulièrement touchés par la crise. Malgré leur stagnation depuis cinq ans, les investissements croisés entre la France et la Belgique témoignent d’une forte attractivité réciproque : la Belgique constitue la 3e destination des investissements directs français à l’étranger et la France est la 2e destination des IDE belges.
Partenaire commercial privilégié de la Belgique, la France enregistre un déficit bilatéral structurel.
En 2019, d’après les douanes françaises, les échanges franco-belges s’élèvent à 72,4 Md€ (en baisse de 1,6%
par rapport à 2018), dont 34,2 Md€ d’exportations et 38,1 Md€ d’importations. Le solde commercial s’établit ainsi à -3,9 Md€ et constitue le 7e déficit bilatéral. Ce déficit est structurel en raison des importations françaises de gaz naturel transitant par la Belgique (6 Md€ en 2019). En excluant ces dernières, la France présente un excédent de 2,1 Md€ vis-à-vis de la Belgique, porté principalement par les véhicules automobiles (excédent sectoriel de 2,9 Md€) et les produits pharmaceutiques (+2,1 Md€).
D’après la DGDDI, sur la période de septembre 2019 à août 2020, la Belgique est le sixième partenaire commercial de la France (volume d’échange de 64,7 Md€), derrière l’Espagne (66,2 Md€) et devant le Royaume- Uni (45,6 Md€). D’après la Banque nationale de Belgique, la France constitue, en 2019, le 3e partenaire de la Belgique, derrière les Pays-Bas (90,3 Md€) et l’Allemagne (89,4 Md€) mais devant les Etats-Unis (36,8 Md€). Elle est ainsi le 3e fournisseur du royaume (part de marché de 11,2%, derrière les Pays-Bas - 20,4% - et l’Allemagne -14,2%) et son 2e client (13,7% des exportations belges, derrière l’Allemagne - 17,6% - et devant les Pays-Bas - 11,6%).
Le déficit commercial bilatéral tend à se résorber depuis 2010 et est compensé par l’excédent dans les services.
Le déficit commercial vis-à-vis de la Belgique poursuit une tendance baissière : il a été divisé par 2,3 entre 2011 (où il atteignait -9 Md€) et 2019. Entre 2018 et 2019, le solde s’est amélioré de 24,7%, progressant de 1,3 Md€, en raison d’une baisse des importations (-3,1%) conjuguée à une hausse des exportations (+0,11%).
L’excédent de la balance des services, qui s’établit, selon la Banque de France, à 5 Md€ en 2019, compense le déficit commercial avec la Belgique et équilibre ainsi la balance bilatérale des biens et des services, dont le solde s’élève à +1,1 Md€. Avec un volume d’échange de 31,5 Md€, dont 13,3 Md€ d’importations et 18,2 Md€
d’exportations, la France est le 2e partenaire de la Belgique pour le commerce de services, derrière les Pays- Bas et devant l’Allemagne. En outre, la France dispose de la deuxième part de marché dans les services (11,3% des importations belges), derrière les Pays-Bas (14,7%) et devant le Royaume-Uni (9,2%).
Le commerce franco-belge, principalement intra-branche, est marqué par la prépondérance des biens industriels.
Les secteurs ayant le plus de poids dans les échanges franco-belges sont les véhicules automobiles (8,7% du volume d’échange en 2019), le gaz naturel (8,3%), les préparations pharmaceutiques (6,1%) et les produits du raffinage de pétrole (5,6%). Les exportations sont principalement portées par les véhicules automobiles (13,3%
Partenaire commercial majeur de la Belgique, la France compense son déficit dans les échanges de biens par un excédent de la balance des services.
Marqué par la prédominance des échanges de biens industriels et de ressources énergétiques, le commerce franco-belge a souffert du ralentissement industriel provoqué par la crise.
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des exportations en 2019, soit 4,6 Md€) et les préparations pharmaceutiques (9,5%, soit 3,3 Md€). Les premiers postes d’importation sont le gaz naturel (15,8%, soit 6 Md€), les produits du raffinage du pétrole (6,7%, soit 2,6 Md€) et les produits sidérurgiques de base et ferroalliages (6,4% soit 2,4 Md€). A l’exception des hydrocarbures, le commerce franco-belge est marqué par des échanges croisés de produits similaires importants : sept secteurs font ainsi partie des dix premiers postes d’importation et d’exportation (cf annexe).Le ralentissement industriel provoqué par la crise sanitaire s’est répercuté sur le commerce franco-belge et a accentué la baisse tendancielle du solde commercial bilatéral.
Selon la DGDDI, le volume d’échange entre la France et la Belgique a diminué de 16,5% en glissement annuel sur les huit premiers mois de 2020. Cette contraction s’explique principalement par la baisse des échanges de véhicules automobiles (baisse de 41% des exportations et de 18,5% des importations) et de ressources énergétiques (baisse de 48% des importations de gaz naturel et de 50,4% des exportations de produits du raffinage de pétrole).
La diminution substantielle du volume d’importation de gaz naturel (-2,2 Md€) sur les huit premiers mois de 2020 par rapport à la même période en 2019 explique la contraction plus marquée des importations par rapport à celle des exportations (-18,2% contre -14,7%). Par conséquent, le déficit commercial bilatéral sur la période considérée s’est résorbé de 43,5%, accentuant la tendance baissière enregistrée depuis 2011.
Troisième destination des IDE français, la Belgique compte des entreprises françaises actives principalement dans les services, l’énergie et l’industrie.
D’après la Banque de France, la Belgique constitue la 3e destination des IDE français avec un stock de 142 Md€ en 2019 (10,4% du montant total d’IDE français), derrière les Etats-Unis (217 Md€, 15,9%) et les Pays-Bas (181 Md€, 13,3%) et devant le Royaume-Uni (129 Md€, 9,5%). Ce stock a été multiplié par trois depuis 2000 mais enregistre une baisse tendancielle depuis 2016, où il était de 156,9 Md€. D’après l’Insee, 2 100 filiales françaises sont actives dans le royaume, réalisant un chiffre d’affaires de 73 Md€ et employant 151 500 salariés. Elles se concentrent dans trois secteurs : les services (Carrefour, Decathlon, Fnac, Thalys, l’armateur CGA-CGM, Orange), la production et la distribution d’énergie (Engie-Electrabel et ED Luminus) et l’industrie manufacturière (Total, Air Liquide, Sanofi, Alstom). Les flux d’IDE français en Belgique s’élèvent en 2019 à 745 M€, en baisse de 3,6 Md€ par rapport à 2018. Ils avaient atteint un point bas en 2017, avec un flux négatif de 18,3 Md€, le plus bas depuis 2000.
Le stock d’IDE par pays d’origine immédiate en provenance de Belgique stagne depuis 2011 et demeure très inférieur à celui des deux autres pays du Benelux.
D’après la Banque de France, la Belgique est le 7e investisseur étranger en France par pays d’origine immédiate en 2019, avec un stock de 54 Md€ (7% des IDE en France), devant l’Italie (3,4%) et derrière les Etats- Unis (7,5%). Ce montant a été multiplié par trois depuis 2000 mais demeure stable depuis 2011. La Belgique apparaît loin derrière les deux autres pays du Benelux, qui dominent le classement (les IDE luxembourgeois atteignant 152 Md€ soit 19,7% du total, et les IDE néerlandais 104 Md€, soit 13,4% du total). Par pays de l’investisseur ultime, le stock d’IDE en provenance de Belgique s’élève, en 2018, à 42 Md€ (6e stock, derrière le Luxembourg, à 71 Md€, et devant les Pays-Bas, à 30 Md€1). Selon la Banque nationale de Belgique, la France constitue la 2e destination des IDE belges, derrière les Pays-Bas et devant le Luxembourg, la Suisse et l’Allemagne.
D’après Business France, en 2019, 2 000 entreprises présentes en France sont contrôlées par un investisseur belge (dont Delhaize, Econocom, Solvay) et emploient plus de 130 000 personnes. Les filiales belges en France sont actives principalement dans les activités immobilières (31,7% des IDE par origine immédiate), l’industrie manufacturière (26,6%) et les activités financières et d’assurance (13,9%). Les flux d’IDE en provenance de Belgique s’élèvent à 1,4 Md€ en 2019, en hausse de 0,9 Md€ par rapport à 2018. Ils avaient été négatifs en 2017 (- 0,7 Md€). En 2019, 74 projets d’IDE belges en France ont permis la création ou le maintien de 1 058 emplois.
1Les montants des IDE luxembourgeois et néerlandais par pays de l’investisseur ultime sont bien inférieurs à ceux par pays d’origine immédiate car ces deux pays sont des pays hosts, accueillant de nombreuses holdings par lesquelles transitent d’importants volumes de capitaux.
Les investissements directs français en Belgique, plus de trois fois supérieurs aux investissements belges en France, témoignent de l’importante présence entrepreneuriale française.
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Auteur : Service économique de Bruxelles Adresse : Ambassade de France 38, rue de la Loi - 1040 Bruxelles www.tresor.economie.gouv.fr Version du 24 novembre 2020
4 Annexe 1
Evolution des échanges de biens France-Belgique en 2018 et en 2019 (en M€, hors matériel militaire)
2018 2019
Variation annuelle - en M€
- en % Exportations françaises en Belgique 34 210 34 247 + 37
+0,11%
Importations françaises depuis la Belgique 39 353 38 120 - 1 233 -3,13%
Volume des échanges France-Belgique 73 563 72 367 - 1196 -1,63%
Solde commercial de la France -5 143 -3 873 + 1270
-24,69% (baisse du déficit)
Solde commercial hors hydrocarbures + 2 356 + 2 135 - 221 M€
-9,38%
Source : DGDDI ; calculs : SE de Bruxelles
Annexe 2
Source : DGDDI ; calculs et graphique : SE de Bruxelles
-8 963
-7 367 -6 985
-9 031 -6 518
-4 333 -4 298
-5 143
-3 873
-2 514
-10 000 -9 000 -8 000 -7 000 -6 000 -5 000 -4 000 -3 000 -2 000 -1 000 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
12 derniers
mois
Evolution du solde commercial France-Belgique
(en M€)
5 Annexe 3
Secteurs les plus représentés dans les échanges de biens France-Belgique en 2019 (en M€, hors matériel militaire)
Exportations Importations Volume d'échange
Part dans le volume d'échange total
(en %)
1. Véhicules automobiles 4 570 1 716 6 286 8,69
2. Gaz naturel, liquéfié ou
gazeux 0 6 008 6 008 8,30
3. Préparations
pharmaceutiques 3 255 1 185 4 440 6,14
4. Produits du raffinage du
pétrole 1 519 2 551 4 070 5,62
5. Produits sidérurgiques de
base et ferroalliages 1 128 2 440 3 568 4,93
6. Matières plastiques sous
formes primaires 683 1 431 2 114 2,92
7. Autres produits chimiques
organiques de base 745 1 120 1 865 2,58
8. Autres produits chimiques
n.c.a. 773 913 1 686 2,33
9. Produits laitiers et fromages 719 668 1 387 1,92
10. Autres parties et accessoires
pour véhicules automobiles 540 632 1 172 1,62
Source : DGDDI ; calculs : SE de Bruxelles
6 Annexe 4
Source : Banque de France ; graphique : SE de Bruxelles
45 232
65 566 63 614
39 417 33 309
37 293 58 719
74 803 94 685
117 223 117 674
127 796
136 154
148 787152 491 152 812
156 953 141 902
140 826 141 960
0 20 000 40 000 60 000 80 000 100 000 120 000 140 000 160 000 180 000
Evolution du stock d'IDE français en Belgique
(en M€)
7 Annexe 5
Source : Banque de France ; graphique : SE de Bruxelles
18 846 26 316
24 436 26 553
21 014 25 058
28 625 39 057
36 507 49 659
40 568 52 782
51 664
47 66149 980 53 401
59 440
50 554
50 95753 706
0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000