TS Les nombres complexes (1)
Chapitre d’algèbre.
I. Introduction 1°) Bref historique
Nombres impossibles nombres imaginaires (Descartes) nombres complexes.
2°) Ensembles de nombres
x70 2x70 x2 2 0 x2 1 0
L’équation x2 1 n’a pas de solution dans (x 1 ou x 1)
A chaque fois que l’on gagne quelque chose, on perd quelque chose (c’est souvent vrai dans d’autres contextes).
Par exemple, quand on passe de à , on perd la relation d’ordre.
3°) Problème
Construire un ensemble de nombres qui va contenir dans lequel l’équation x2 1 0 admette des solutions et prolonger les opérations connues dans à ce nouvel ensemble de nombres de telle manière qu’elles aient les mêmes règles de calcul que dans .
II. Ensemble des complexes 1°) Définition
Nous admettrons qu’il existe un ensemble noté qui vérifie les conditions précédentes.
Les éléments de cet ensemble sont appelés nombres complexes.
2°) Opérations
L’ensemble des nombres complexes est muni des opérations d’addition et de multiplication avec les mêmes propriétés que dans .
3°) Nombre i
Nous admettrons sans démonstration l’existence d’un « nombre imaginaire » noté i tel que i2 1. 4°) Comparaison des ensembles de nombres
III. Écriture algébrique des nombres complexes 1°) Propriété (admise sans démonstration)
Tout nombre complexe s’écrit de manière unique sous la forme zaib avec
a b ;
2.2°) Exemples
3 2i (a = 3 ; b = 2) 5 (a = 5 ; b = 0) 4i (a = 0 ; b = 4) 3 i 2 (a = 3 ; b = 2 ) 5 7i (a = 5 ; b = – 7) 3°) Vocabulaire
a + ib est la forme algébrique du nombre complexe z.
a est appelé la partie réelle de z ; on écrit Re
z a. b est appelé la partie imaginaire de z ; on écrit Im
z b.La partie imaginaire est b et non ib ; c’est un réel.
4°) Cas particuliers
Si b = 0 (c’est-à-dire Im (z) = 0), alors z = a ; z est un réel.
Si a = 0 (c’est-à-dire Re (z) = 0), alors z = ib ; z est un imaginaire pur.
Un imaginaire pur est un nombre qui s’écrit sous la forme ib où b est un réel.
L’ensemble des imaginaires purs est noté i.
N.B. 0 est le seul nombre complexe à la fois réel et imaginaire pur.
et i sont deux sous-ensembles de .
5°) Exemple
Re Im
3 5 i
z z
z
Re z 3
Im z 5
3 6°) Égalité de deux nombres complexes ; nullité
z = a + ib (
a b ;
2)z’= a’ + ib’ (
a' ; b'
2)'
zz '
' a a b b
(Deux nombres complexes sont égaux si et seulement si ils ont la même partie réelle et la même partie imaginaire.)
0
z 0
0 a b
(Un nombre complexe est nul si et seulement si sa partie réelle est nulle et sa partie imaginaire est nulle).
7°) Récapitulatif i
z a b (
a b ;
2) RezaImzb i2 1
z Im z0 i
z Re z0 (imaginaire pur)
IV. Interprétation géométrique (XIXe siècle Argand-Cauchy-Gauss) 1°) Définition
Le plan orienté est muni d’un repère orthonormé direct
O, ,u v
.M(x ; y) est un point quelconque du plan.
On appelle affixe de M le nombre complexe x + i y.
Le point M est appelé l’image du nombre complexe z = x + i y.
4 x
y
O
M
u v
z = x + i y est l’affixe de M.
2°) Notation M(z) ou M(x + iy)
On lit le « point M d’affixe z ».
3°) Exercice
Le plan orienté est muni d’un repère orthonormé direct
O, ,u v
.Placer :
le point A d’affixe zA= 5 + 3i.
le point B d’affixe zB= 2.
le point C d’affixe zC= 4i.
5 3
A(5+3i)
B(2) C(4i)
axe des réels axe des imaginaires
O u v
4°) Vocabulaire
Le plan orienté rapporté à un repère orthonormé direct
O, ,u v
est appelé plan complexe. L’axe de repère
O,u
est appelé l’axe des réels. L’axe de repère
O,v
est appelé l’axe des imaginaires purs.purs
V. Calculs dans Cauchy (1789-1857) 1°) Principe
On peut effectuer les mêmes opérations que dans (addition, multiplication, division) avec les mêmes propriétés que dans (en particulier, tout nombre complexe non nul admet un inverse pour la multiplication).
On tiendra compte dans les calculs que i2 1. 2°) Exemples
Calculons (on pourra repasser les i en rouge dans chaque expression) :
1 3 2i 5 3i 8 i
z
22 3i 5i 15i 15
z
2
3 3 2i 5 3i 15 9i 10i 6i 15 i 6 1 21 i
z
2 24 3 2i 9 12i 4i 5 12i
z
5
1 z 3 2i
5
1 3 2i
3 2i 3 2i
z
5 2
3 2i z 9 4i
5
3 2i z 9 4
5
3 2i z 13
5
3 2
13 13i z
N.B. : Une écriture algébrique ne doit pas contenir de i au dénominateur.
On peut vérifier les résultats à l’aide de la calculatrice (modèle TI 82 Stats ou TI-83 Plus) ou d’un logiciel de calcul formel sur ordinateur.
3°) Quelques formules de calcul i
z a b (
a b ;
2).i
z'a'b' (
a' ; b'
2).Somme zz'
aa'
i
b b '
Produit zz'
aa'bb'
i
ab'a b'
Inverse
z0
1 1 2 i2 ia b
z a b a b
Identités remarquables
aib
2a2b22iab
aib
2a2b22iab
aib a
ib
a2b2 4°) Puissances de i Cyclicité d’ordre 4i01 i1i i2 1
3 2
i i i i 1 i
4 3
i i i i i 1
5 4
i i i i
6 5
i i i i i 1
7 6
i i i i
8 7
i i i i i 1
9 8
i i 1 i i
i
1 i
u v
O
i2009?
–1
–i
7 4
2009
1 502
2009 4 502
i i i
5022009 4
i i i
2009 502
i 1 i i2009i
Un résultat important :
1 i
i
VI. Calcul littéral ; équations dans
1°) Exemple 1
Résoudre dans l’équation 2z i iz1 (1).
(1) 2ziz i 1
2 i
z i 1 i 1
z 2 i
i 1 2 i
2 i 2 i
z
1 3i z 5
1 3i S 5
2°) Exemple 2
Factoriser z21 dans .
Astuce : 1 i2.
2 2 2
1 i
z z (Identité remarquable)
2 1 i i
z z z 3°) Exemple 3
Pour tout nombre complexe z x i y
x y ;
2
, on pose Zz22z3.Écrire Z sous forme algébrique en fonction de x et y.
8
2 2 3
Zz z
i
2 2
i
3Z x y xy
2 2 i 2 2 2i 3
Zx x yy x y
On regroupe les « i » et les « non i ».
2 2 2 3 i 2 2
Z x y x y x
On en déduit que
2 2
Re Zx y 2x3
Im Zy 2x2
4°) Exemple 4 (très important)
Pour tout nombre complexe z 2i, on pose 3 2i Z z
z
.
On pose z = x + iy, x et y étant deux réels tels que (x ; y) (0 ; 2).
Exprimer Re Z et Im Z en fonction de x et de y.
1ère étape : on écrit le numérateur et le dénominateur sous forme algébrique.
i 3
i 2i
x y
Z x y
3 i
i 2
x y
Z x y
(forme algébrique : expression de la forme a+ib)
2e étape : on multiplie le numérateur et le dénominateur par la quantité conjuguée du dénominateur.
3 i i 2
i 2 i 2
x y x y
Z
x y x y
3e étape : on effectue intelligemment les calculs au numérateur et au dénominateur.
Développement à 4 facteurs
22
3 2 i 3 2
2
x x y y x y yx
Z
x y
aib
a' i ' b
aa'bb'
i
ab'a b'
Identité remarquable :
aib a
ib
a2b2
2 2
2 2
3 2 i 2 3 6
2
x y x y x y
Z
x y
2 2
2 2
3 2
Re
2
x y x y
Z
x y
22
2 3 6
Im
2
x y
Z
x y
VII. Conjugué d’un nombre complexe 1°) Définition
Le conjugué d’un nombre complexe z = a + ib avec
a b ;
2 est le nombre complexe z a ib. 2°) Image dans le plan complexea b
u v
O
O
M 'S x M
3°) Propriété immédiate : conjugué d’un conjugué
z zz 4°) Exemples
3 i 3 i 5i 5i 77
5°) Conjugué d’une somme
Propriété
z z, '
2 zz' z z'
Le conjugué d’une somme est égal à la somme des conjugués.
Démonstration (ROC) i
z a b (
a b ;
2).i
z'a'b' (
a' ; b'
2)
' ' i '
zz aa b b
' ' i '
zz a a b b
' i ' i '
zz ab ab
–b
M z
M ' z
' '
zz z z
6°) Conjugué d’un produit
Propriété
z z, '
2 zz' z z'
Le conjugué d’un produit est égal au produit des conjugués.
Démonstration (ROC) i
za b (
a b ;
2).i
z'a' b' (
a' ; b'
2)
' ' ' i ' '
zz aabb aba b
' ' ' i ' '
zz aabb aba b
' i ' i '
z z a b ab
' ' ' i ' '
z z aabb aba b
' '
zz z z
Généralisation
Le conjugué d’un produit d’un nombre quelconque de facteurs est égal au produit des conjugués.
7°) Conjugué d’une puissance
Propriété z
n * zn
zn Démonstration (ROC)
facteurs n ...
n
z z z z
On applique le résultat sur le produit.
n ...
z z z z
n ...
z z z z
nzn z
11 8°) Conjugué d’un inverse
Propriété z *
1 1
z z
Démonstration (ROC)
1 1
zz
1 1
1
z z
z z
1 1
z z
z0 donc z0
1 1
z z
9°) Conjugué d’un quotient
Propriété
z z, '
*
' '
z z
z z
Démonstration (ROC) 1
' '
z z z z
1
' '
z z
z z
1
' '
z z
z z
1
' '
z z
z z
' '
z z
z z
12 10°) Expressions des parties réelle et imaginaire d’un nombre complexe à l’aide du conjugué
Propriété
z
Re 2
Im 2i
z z z
z z z
Démonstration (ROC)
On pose : z a ib (
a b ;
2).z a ib 2
z z a donc 2 z z
a
2i z z b donc
2i z z
b
11°) Caractérisation des réels et des imaginaires purs à l’aide du conjugué
Propriété
z zz i
z z z
Démonstration (ROC)
z Im z = 0 0
2i zz
z z 0 zz
i
z Re z = 0 0
2 zz
z z 0 z z
Utilisation
On se sert de cette propriété pour démontrer qu’un nombre complexe est réel ou imaginaire pur (voir exercices).
VIII. Équations du second degré dans
1°) Exemple : nombres complexes de carré donné
(Cas particulier) Résoudre dans l’équation z2 9 (1).
(1) z2 9 0 z2
3i20
z3i
z3i
0 z3i ou z 3i (Cas général) Résoudre dans l’équation z2a (a réel fixé).
1er cas : a0 2e cas : a0 3e cas : a0
;
S a a S
0 S
i a; i a
N.B. : a 0
2°) Démonstration dans le cas général a, b, c sont trois réels tels que a 0.
Résoudre dans l’équation az2bz c 0 (E).
(E) 2 b c 0
a z z
a a
: a (a 0)
2 b c 0
z z
a a
2 2
2 2 0
b c b
z a a a
2 2
2
4 0
2 4
b b ac
z a a
On pose : b24ac. (E)
2
2 0
2 4
z b
a a
2
2 4 2
z b
a a
1er cas : 0
(E) 2 2
z b
a a
ou
2 2
z b
a a
2
z b a
ou
2 z b
a
2e cas : 0 (E)
2
2 0 z b
a
0
2 z b
a
2 z b
a 3e cas : 0
(E)
i
2 2
z b
a a
ou i
2 2
z b
a a
i 2 z b
a
ou
i 2 z b
a
15 3°) Règle
2 0
az bz c
a b c, ,
3, a02 4
b ac
1er cas : 0 L’équation admet 2 racines réelles distinctes : 1 2 z b
a
et 2 2 z b
a
.
2e cas : 0 L’équation admet 1 racine réelle double : 0 2 z b
a. 3e cas : 0 L’équation admet 2 racines complexes conjuguées : 1 i
2 z b
a
et 2 i
2 z b
a
.
4°) Exercice
Résoudre dans l’équation z2 z 1 0.
Considérons le polynôme z2 z 1. Recensement des coefficients :
1
a ; b1 ; c1 Calcul du discriminant
2 4
b ac
12 4 1 1 3
On a : 0 donc le polynôme admet 2 racines complexes distinctes conjuguées :
1
i 2 z b
a
1
1 i 3 z 2
2
i 2 z b
a
2
1 i 3 z 2
1 i 3 1 i 3
2 ; 2
S
5°) Factorisation d’un polynôme du second degré
2f z az bzc
a b c, ,
3, a0 On note z1 et z2 les racines distinctes ou confondues. z f z
a z
z1
zz2
16 6°) Somme et produit des racines
1 2
z z b
a 1 2 c
z z a
IX. Premières applications géométriques des nombres complexes 1°) Remarque préliminaire
Dans tout le paragraphe, on se place dans le plan complexe muni d’un repère orthonormé direct
O, ,u v
.2°) Définition de l’affixe d’un vecteur
A tout vecteur w
de coordonnées cartésiennes (x ; y) on fait correspondre son affixe i zw x y.
;
w x y
wx uy v
3°) Propriété 1 : égalité de 2 vecteurs w
et w'
sont deux vecteurs quelconques.
' ww
zwzw'
4°) Propriété 2 : affixe d’un vecteur défini par deux points
Énoncé
AA z et B
zB sont deux points quelconques de P.Le vecteur AB
a pour affixe zBzA.
B A
zABz z
Démonstration
B A
AB
B A
AB
AB x x x
y y y
AB AB i AB
zx y
B A
B A
AB i
z x x y y
B B
A A
AB i i
z x y x y
B A
zABz z
5°) Propriété 3 : règles de calcul sur les affixes
w z
et w z'
' sont deux vecteurs quelconques.
Le vecteur w w '
a pour affixe zz'. Le vecteur w
a pour affixe z.
' '
w w w w
z z z
w w
z z
6°) Propriété 4 : affixe du milieu d’un segment
Énoncé
AA z et B
zB sont deux points quelconques de P.Le milieu M du segment [AB] a pour affixe M A B 2
z z
z
.
Démonstration
M milieu de [AB] MA MB 0 zAzMzBzM0 zAzB2zM0 M A B
2 z z
z
7°) Propriété 5 : affixe d’un barycentre
Énoncé
AA z et B
zB sont deux points quelconques de P.a et b sont deux réels tels que a b 0.
Le barycentre G des points pondérés (A ; a) et (B ; b) a pour affixe G azA bzB
z a b
.
Démonstration
G barycentre des points pondérés (A ; a) et (B ; b) aGAbGB 0
a z
AzG
b z
BzG
0 azAazGbzBbzG0 azAbzB
a b z
G G azA bzB
z a b
Généralisation
- Pour trois points
G : (A ; a), (B ; b), (C ; c)
a b c 0
A B C
G
az bz cz
z a b c
- Pour n points
G :
A ;1 a1
, A ;2 a2
, ... , A ;
n an
(1
0
i n i i
a
)A 1 G
1 i n
i i i
i n i i
a z z
a
X. Applications du plan complexe 1°) Définition
Une application du plan complexe est une « fonction » de P (ou d’une partie de P) dans lui-même qui à tout point M (z) associe un point M’(z’).
Lorsque f est une bijection, on dit que f est une transformation du plan complexe.
2°) Exemples f : P P
M(z) | M’(z’) avec z'z2
Images de A(3) et B(1+i) ?
2 2A ' A 3 9
z z donc A’(9)
2
2B ' B 1 i 2i
z z donc B’(2i)
3°) Vocabulaire
M’ est appelé l’image de M par f. On écrit f (M) = M’.
L’expression de z’ en fonction de z est appelée l’« expression complexe » de f.
Les antécédents d’un point A par f sont les points qui ont pour image A par f.