• Aucun résultat trouvé

I-Généralités I.1-Définitions Unoutillocal:lesdéveloppementslimités

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "I-Généralités I.1-Définitions Unoutillocal:lesdéveloppementslimités"

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2020-2021 1

Un outil local : les développements limités

On observe avec Geogebra que lorsque n grandit la courbe de la fonction polynomiale Pn(x) = 1 +x+ x2!2 +x3!2 +. . .+xn!n est très proche de la courbe de exp.

Nous allons voir comment approximer localement une fonction par une fonction polynomiale, ce qui nous fournira un outil très efficace de calculs de limites, ou d’équivalents...

Dans tout le chapitreIdésigne un intervalle non vide et non réduit à un point etIl’intervalle I auquel on ajouté éventuellement ses bornes (on dit que I est l’adhérence de I).

I - Généralités

I.1 - Définitions

Définition 1 (Voisinage de a) Si a est un réel, on appelle voisinage de a, toute partie de R qui contient un intervalle ouvert centré en a, i.e. un intervalle du type ]ar, a+r[ avec r > 0. Si a est infini, on appelle voisinage de + (resp. −∞) toute partie de R qui contient un intervalle de la forme ]c,+[ (resp. ]− ∞, c[).

Soit f :I R et a I ∪ {±∞}. Une propriété concernant la fonction f est dite vraie au voisinage de a si elle est vraie sur l’intersection de I et d’un voisinage de a.

Définition 2 Soit f et g deux fonctions réelles définies sur I et a I∪ {±∞}. On dit que f est négligeable devant g au voisinage de a, sig ne s’annule pas au voisinage dea et limaf

g = 0.

On note alors f =

xao(g) ou f =o(g). Cela revient à dire qu’il existe une fonction ε telle que au voisinage de a :

f(x) =g(x)ε(x) et lim

xaε(x) = 0.

Exemples :

• limxaf(x) = 0 ⇐⇒ f(x) =xao(1)

• Au voisinage de +, x2 =o(x3) mais au voisinage de 0, x3 =o(x2).

• les limites de croissances comparées limx+ lnx

x = 0 et limx+xex = 0, s’interprètent ainsi comme lnx =

x+o(x) et x =

x+o(ex)

• Sif(x) =g(x) +o(g(x)), alorsf(x)g(x).

Si f est une fonction dérivable en a, alors au voisinage de a, on a f(x) = f(a) + (xa)f(a) +o(xa).

Cela consiste à approximerf au voisinage dea, par la fonction affinex7→f(a)+(xa)f(a).

Nous allons généraliser ce concept en essayant d’écrire localement une fonction comme un polynôme plus un terme d’erreur «négligeable».

(2)

©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2020-2021 2 Définition 3 Soit f :I R et x0 I. On dit que f admet un développement limité à l’ordre n N (en abrégé DLn) en x0 s’il existe des réels a0, . . . , an tels que au voisinage de x0 :

f(x) = Xn

k=0

ak(xx0)k+o((xx0)n).

Le polynôme P =Pnk=0ak(Xx0)k est appelé partie régulière du DLn. Exemples : () DL en 0 de x7→ 1

1x etx7→ 1 1 +x2

I.2 - Propriétés

Proposition 4 (Unicité des coefficients et troncature) Soitf une fonction qui admet un DLn en x0. Alors

1. la partie régulière du DLn est unique.

2. f admet aussi un DLp pour tout entier p 6 n. De plus, la partie régulière du DLp est obtenue en ne gardant que les termes de degré inférieur ou égal à p de la partie régulière du DLn.

La réciproque est fausse, la fonction serpent x7→x2sin1

x admet un DL1 en 0 mais pas de DL2 en 0.

Proposition 5 La partie régulière d’un DL en 0 d’une fonction paire (resp. impaire) ne com- porte que des puissances paires (resp. impaires).

Proposition 6 (Lien entre DL et équivalent) (⋆) Sif(x) =

n

X

k=p

ak(xx0)k+o((xx0)n) avec ap 6= 0, alors

f(x)xx

0

ap(xx0)p.

II - Développements limités usuels en 0

Nous allons établir et retenir les DL des fonctions usuelles au voisinage de 0. Ce sera notre voisinage favori, on pourra s’y ramener en «changeant de variable» : six est au voisinage de a, alors h=xa est au voisinage de 0.

Exemple : DL2 en 1 dex7→ 1+x1 .

II.1 - On peut intégrer les DL

Proposition 7 (Intégration des DL) : Soit f :I R une fonction dérivable et x0 I. Si f admet un DLn enx0 avec f(x) = Pnk=0ak(xx0)k+o((xx0)n), alors f admet unDLn+1 en x0 avec

f(x)f(x0) =

n

X

k=0

ak

k+ 1(xx0)k+1+o(xx0)n+1.

(3)

©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2020-2021 3 Ce résultat que nous démontrerons plus tard exprime que l’on peut intégrer unDL, attention toutefois à ne pas oublier la constante d’intégration représentée par f(x0) (on rappelle que f(x)f(x0) =Rxx0f(t) dt).

Application : on en déduit les DL en 0 de(⋆) ln(1 +x) et arctanx.

II.2 - Cas des fonctions de classe Cn

Lorsque la fonction est de classeCn, c’est-à-dire dérivablen-fois et que sa dérivéen-ième est continue, nous serons assuré de l’existence d’un DLn grâce au théorème fondamental suivant : Théorème 8 (Formule de Taylor-Young) : Soit f : I R une fonction de classe Cn et aI. Alors f admet un DLn en a donné par :

f(x) = Xn

k=0

f(k)(a)

k! (xa)k+o((xa)n.

On obtient ainsi la plupart des développements limités usuels en a. Pour les retenir, il est utile de regarder la parité et l’alternance de signe dans la partie régulière :

ex, chx, shx, cosx, sinx, (1 +x)α, ()

1 +x, 1

1 +x . Exercice :

• établir de deux façons différentes leDL3 en 2 de ln.

(⋆) déterminer le DL5 en 0 de arccos.

La réciproque du théorème de Taylor-Young est fausse : la fonction serpent x 7→ x3sin1 admet un DL2 en 0 mais n’est pas deux fois-dérivable en 0. x

Nous avons toutefois les résultats suivants pour l’ordre 0 et 1.

Proposition 9 (Lien entre DL et régularité) Soit f :I R et a I. Alors :

f admet un DL0 en a ssi f est continue en a, et dans ce cas f(x) =f(a) +o(1).

f admet un DL1 en a ssi f est dérivable en a, et dans ce cas f(x) = f(a) +f(a)(x a) +o(xa).

Exemples :

• La fonctionx7→ x12 n’admet pas deDLen 0 car admet une limite infinie en 0. La fonction racine carrée admet un DL0 en 0 mais n’admet pas de DL1 car elle n’est pas dérivable en 0.

• La fonctionx7→ ln(1+x)x se prolonge en une fonction dérivable en 0.

(4)

©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2020-2021 4

III - Opérations sur les DL

Un des inconvénients des équivalents était que l’on ne pouvait pas en général les ajouter ou les composer. Pour les DL, nous n’aurons plus ce souci. Voici quelques points à retenir :

• Somme : si f et g admettent unDLn, alors f+g admet un DLn.

• Produit : si f etg admettent un DLn, alorsf×g admet unDLn. Pour obtenir sa partie régulière, on multiplie les parties principales de f etg en ne gardant que les monômes de degré 6n.

Remarque : parfois pour obtenir unDLndef g, on peut utiliser des DLdef oug d’ordre inférieur à n. Par exemple pour le DL4 en 0 de x 7→sin(x2) ln(1 +x), il suffit d’un DL3 de sin(x2) et d’un DL2 de ln(1 +x).

• Composition : comprendre par exemple pourquoi on obtient sans calcul leDL5(0) suivant : sin(x2) = x2+o(x5).

• Quotient : dans la pratique, on utilise le DL de 1

1x et on est ramené à un produit de DL.

Attention, pour le DLn de fg, parfois il ne suffit pas d’avoir un DLn de f et de g. En effet, par exemple si le terme de plus bas degré de la partie principale de f est de 2, notre quotient se simplifie parx2, et on aura besoin de DLn+2 pourf et g. Par exemple, entraînez vous au DL5 en 0 de tan .

IV - Applications des DL

• Calcul de limites, recherche d’équivalents

• Étude locale d’une fonction : prolongement, dérivabilité, position de la tangente par rap- port à la courbe (à ce sujet on rappelle que si f(x)g(x) au voisinage dex0, alors f(x) etg(x) sont de même signe au voisinage de x0).

• Étude des branches infinies, recherche d’asymptotes obliques et position. Exemple () x 7→ qxx31 admet en + une asymptote oblique d’équation y = x+ 12 et sa courbe est au-dessus de l’asymptote.

Conseils:

• Les développements limités usuels sont à connaître par coeur et à savoir retrouver rapi- dement (c’est un «par coeur intelligent»).

• Vérifiez que vous êtes bien au voisinage de 0 si vous utilisez unDL usuel en 0.

• Avant de se lancer dans les calculs, essayez de prévoir les termes qui vont vraiment inter- venir et donc l’ordre des DL.

• Entraînez-vous !

Références

Documents relatifs

Théorème : L’accroissement d’une fonction affine est proportionnel à l’accroissement de sa variable : pour tous réels distincts et on a. Remarques :  Le nombre

Définition Une équation différentielle du premier ordre est une équation liant une fonction in- connue y , dérivable sur un intervalle I , et sa dérivée y 0.. Une solution

Traçons maintenant la courbe représentant graphiquement cette fonction A pour x variant de 0 à 10. Nous remarquons que les points ne sont pas alignés. Nous avons

1 IER CAS : ELLE EST DIFFERENTE DE 0, LA LIMITE EST INFINIE; ETUDIER LE SIGNE DU DENOMINATEUR. 2 IEME CAS : SI ELLE EST EGALE A 0, FACTORISER LE NUMERATEUR ET LE DENOMINATEUR PUIS

Il existe de nombreuses situations en sciences expérimentales et en sciences économiques dans lesquelles des phénomènes peuvent être modélisés par des équations du type y' = k y,

D'après le corollaire du théorème des valeurs intermédiaire pour tout y de [0, 4] l'équation x 2 = y, où l'inconnue est x, a une solution unique dans

On retient qu’on ne peut pas conclure directement dans les cas des formes indéterminées, du

(Cette notation est une notation de calculatrice qui n’est pas utilisée à l’écrit en dépit d’une similitude manifeste avec la notation d’une bijection réciproque). Sur