C RELLE
Géométrie transcendante. Mémoire sur le parallélisme des lignes et surfaces courbes
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 12 (1821-1822), p. 1-35
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GÉOMÉTRIE TRANSCENDANTE.
Mémoire
surle parallèlisme des lignes
etsurfaces
courbes ;
Par M. CRELLE , docteur
enphilosophie , membre du
conseil supérieur des bâtimens de la Prusse.
ANNALES
DE MATHEMATIQUES
PURES ET APPLIQUÉES.
1.
SI,
par tous lespoints
d’uneligne
droite ou d’unplan ,
et d’unmême
côté,
on lui élève desperpendiculaires
de mêmelongueur,
le lieu des extrémités
supérieures
de cesperpendiculaires
sera tcomme l’on,
sait ,
une autreligne
droite ou un autreplan , paral-
lèle à la droite ou au
plan
donné.Si
pareillement,
par tous lespoints
d’une courbeplane
oud’une,
surface
courbe ,
on luiélève,
d’un mêmecôté ,
des normales deTom. XII
, n.°1, I.er juillet
1821. II2
PARALLELISME
DESLIGNES
même
longueur,
le lieugéométrique
des extrémitéssupérieures
de ces normales sera une autre courbe
plane
ou une autre surfacecourbe que, par
analogie ,
on sera conduit à considérer commeparallèle
à la courbe ou à la surfacedonnée ;
etl’analogie
con-duira
également à
considérer la relation deparallélisme
comme unedes
plus simples qui puisse
exister entredeux
courbes etdeux
surfaces
courbes, puisque
cette même relation est laplus simple
que l’on
puisse
concevoir entre deuxlignes
droites ou deuxplans.
Cependant
la théorie duparallélisme
deslignes
et surfaces courbesa été
jusqu’ici
peuapprofondie.
On connaît leséquations
différen-tielles
qui expriment
lerapport
mutuel des coordonnées d’uneligne courbe, parallèle
à une autre courbeproposée;
et l’onpeut
trouver,à l’aide de ces
équations , l’équation
de laparallèle même,
danstous les cas. On a fait aussi des
applications
de ceséquations gé-
nérales à
plusieurs courbes ;
mais la théoriegénérale
des courbesparallèles
dans unplan
et celle des surfacesparallèles ,
soit entreelles ,
soit à deslignes
à doublecourbure ,
théoriequi
doit em-brasser le contact ,
l’osculation ,
larectification,
le calcul desaires,
etc. , reste encore à
compléter.
Je viens de trouver
quelques
théorèmes relatifs à cettethéorie,
et
qui
m’ont paruremarquables
par leurélégance
et leurgénéralité
absolue. Je me propose de les
présenter
brièvementici ,
en aban-donnant au lecteur le soin des
développemens
ultérieurs.2.
Mais ,
avant d’entrer enmatière, qu’il
me soitpermis
deplacer
ici une
observation.
On
n’ignore
pas que c’est le calcul différentielordinaire ,
lecalcul aux
différences partielles ,
leursystème
designe
et l’artde les
appliquer à
lagéométrie , qui
servent de base aux recherchesde la nature de celles que
j’ai
en vue.Cependant , j’ai
la fermepersuasion
quel’application
de ce calcul à lagéométrie, d’après
ET DES
SURFACES COURBES.
3]a
considération
del’infini,
est malfondée,
et que lessignes adoptés
pour ce même calcul ne sont pas bien choisis. Non seulement
je partage
cesopinions
avec les illustresgéomètres qui
les ont dé-veloppées
d’une manière silutnineuse,
maisj’ai prouvé
en outre,dans mon Essai sur le calcul des
quantités variables (Vandenhoek
et
Ruprecht ; Göttingue, I8I3,
tom.I), qu’on
n’a pas le droit de choisir arbitrairement lessignes ultérieurs,
dèsqu’une
fois lessignes primordiaux
ont étéétablis ;
et , dans un autrepetit
Traitésur
l’application
du calcul des variables à lagéométrie
et à lamécanique, j’ai
montré que toutes lesapplications
du calcul sefont,
sans le moindre secours de l’idée desquantités infinies,
avecla même
rigueur
que les anciensexigeaient
dans lagéométrie,
et que
Lagrange
a mise dans sa théorie des contacts. Je suis encorerevenu sur cette matière dans le
premier
volume de mon Recucilde traités sur divers
sujets mathématiques qui
vaparaître.
Sidonc, malgré
toutcela , je
me sers ici dessignes vulgaires
et des quan- titésinfinitésimales .
ce n’est de mapart
ni contradiction nidésaveu
tacite de mesprincipes ; mais ,
nepouvant présumer
que les divers traités queje
viens deciter,
touspubliés
enallemand,
soient fortconnus en
France,
enadoptant
ici les doctrinesqui
y sont ex-posées, je
n’aurais pu êtrecompris
de laplupart
deslecteurs ,
àmoins de faire
précéder
leprésent
mémoire d’une introductionqui
lui aurait fait excéder de
beaucoup
les bornes danslesquelles je
dois
m’efforcer
de le renfermer.Après
cette courteexplication, j’entre
en matière.Du parallélisme
descourbes
dans unplan.
3.
La
première recherche qui
doit nous occuper ici est celle d’une courbeparallèle
à une courbe donnéequi
en soit distante d’unequantité
donnée.4 PARALLÉLISME DES LIGNES
Soient x , y
les coordonnées de la courbedonnée,
t, ucelle ’
de la courbe
cherchée,
et k lalongueur
commune des normalesà la
première
terminées à la seconde. Soit(x’, y’)
unpoint
de lapremière courbe ;
et soit(t’, ul)
lepoint correspondant
de la se-conde ; l’équation
de la normale à lapremière courbe ,
aupoint particulier
que l’on considère sera, comme l’onsait ,
puis
donc que lepoint (t’, u’)
est sur cettenormale ,
et à une distance k de sonpoint
dedépart,
on doitavoir ,
à lafois ,
ou, en
supprimant
les accens, désormaisinutiles,
équations qui
résolvent leproblème.
Si ,
eneffet ,
on veut mcner à unecourbe,
donnée par uneéquation
en x et y, une courbeparallèle qui
en soit distante de laquantité k ;
de la différentielle del’équation donnée,
on tirera lavaleur
de dy dx
pour la substituer dansl’équation (i),
cequi
donneraune
première équation
finie entre x, y, t, u ;l’équation (2)
ensera une
seconde,
et laproposée
sera la troisième. Eliminant donc x, r entre ces troiséquations , l’équation
résultante en t et u seracelle de la courbe cherchée.
Pour
premier exemple ,
supposons que laligne donnée , à
ET DES SURFACES COURBES.
5laquelle
on veut mener uneparallèle a
ladistance k
soit unedroite
déterminée parl’équation
on en
tirera,
pardifférentiation,
substituant cette
valeur
dansl’équation (i),
elledeviendra
d’un autre
côté, l’équation
de la droite donnéepeut être
écriteainsi
De ces
deux dernières équations,
on tirevaleurs
qui ,
substituées dansl’équation (2), donnent, après
l’ex-traction de la racine
quarrée ,
pourl’équation
de laparallèle
cherchée à la droite
donnée ,
Cette
équation
estdouble ,
parcequ’en
effet à une droite donnée dans unplan ,
onpeut
mener deuxparallèles qui
en soient dis-tantes d’une
quantité
donnée.Donnons encore un
exemple ,
etsoit ,
laligne donnée ,
un cerclerapporté
à des coordonnées que , pourplus
desimplicité
nous6
PARALLELISME DES
LIGNESsupposerons recang
daires etayant
son centre al’origine;
soitl’équation
de ce cercleon en
tirera,
par différentiationau moyen de
quoi l’équation (i) deviendra
qui,
combinée avecl’équation (2),
donnerac’est-à-dire,
d’où
en substituant donc ces valeurs dans
l’équation
du cercledonnée
on obtient pour celle de la courbe cherchée
équation
d’un autrecercle , concentrique
aupremier,
etayant
un rayon
égal
ausien augmenté
oudiniinué
de lalongueur
donnée k.
ET
DES SURFACESCOURBES.
74.
On voit donc que le
parallélisme
des droites et celui des cerclessont
réciproques ;
c’est-à-dire que , si l’une de ces deuxlignes
estparallèle
à une autreligne
de mêmedénomination ,
celle-ci sera , al’inverse, parallèle
à lapremière ;
mais rien ne prouve , àpriori, qu’il
en doive être de même pour toutes lescourbes,
du moinsen
général ;
c’est-à-dire que nous ne savons pas encoresi ,
enélevant des normales
égales
d’un même côté par tous lespoints
d’une courbe donnée
quelconques ,
ces normales le seront aussi à la courbequi joindra
leursextrémités ,
ou , cequi
revient aumême,
si lestangentes
auxpoints correspondans
des deux courbesseront
parallèles.
Tout se réduit
évidemment
à comparer l’un à l’autre les deux coefficiens dif’erentielsqui
déterminent l’inclinaison de cestangentes
sur l’axe des x ; etce serait une chose
très-facile ,
si l’on avait leséquations
des deuxcourbes ;
mais on nepeut
les avoir que pour des casparticuliers ;
et, en se tenant dans les
généralités ,
onn’a ,
entre lespoints correspondans
des deuxcourbes,
que les seules relations(I, 2).
Voici comment on
peut
facilementparvenir
à éluder cette difficulté.(ruelle
que soit la courbedonnée,
par le seul fait de l’existence de cettecourbe, y
se trouve être une fonctionde x ; mais ,
par la relation constante entre lespoints correspondans
des deuxcourbes, t
et u sont , l’un etl’autre ,
fonctions de xet y ;
donc y, t, upeuvent
être considérés tous trois comme des fonctions de x.En différentiant sous ce
point
de vuel’équation (2) ,
ontrouve
8 PARALLÉLISME DES LIGNES
en éliminant t2013x entre celle-ci et
l’équation (1)
u-rdisparaîtra
de lui-même et il
viendra ,
en réduisantd’otk
donc le
parallélisme
estgénéralement réciproque
pour toutes lescourbes.
Au moyen de
l’équation (3),
leséquations (I,2) peuvent
être mises sous cette formeet elles ne différent alors de celles-là
qu’en
ceque t
et us’y
trouvent
respectivement changés
en x et y , etréciproquement;
on déterminera donc la
première
courbe au moyen de la seconde par un calcul toutpareil
à celuiqui
sert à déterminer la seconde à l’aide de lapremière.
5.
Occupons-nous présentement
de la relation entre les rayons de courbure despoints correspondans
des deux courbes. Mais cherchons d’abord la relation entre les coefficiens différentiels dusecond
ordre.Dans
ET DES SURFACES COURBES.
9Dans l’hypothèse actuelle ,
on a , en vertu del’équation (3),
mais,
en différentiantl’équation (1),
il vientnous avons
d’ailleurs
trouvé tout àl’heure
ce
qui
donnera ensubstituant
d’où
substituant cette valeur dans celle de
d2u dt2, elle deviendra
et
telle
est la relation cherchée.Tom.
XII.I0
PARALLÉLISME DES LIGNE 8
Cela posé,
enéliminant
t2013x entre leséquations (I,2),
on aen
conséqucnce
dequoi
lavaleur
ded2u dt2 devient
donc,
en vertu del’équation (3);
ou encore
mais,
enreprésentant
par r le rayon de courbure de la courbe dont les coordonnées sont x, y, et par p celui de la courbe dontles
coordonnées sont t et a, on aET
DESSURFACES COURTES.
IIdonc
finalementc’est-à-dire,
que ladifférence
desrayons de
courbure despoints correspondans
de deux courbesparallèles
est constante etégale
à la
longueur du segment
de la normale communeinterceptée
entreles deux
courbes ;
d’où il est facilede
conclure que lespoints correspondans
de deux courbesparallèles
ont le même centre decourbure.
6.
Les
propositions
établies dans les deux articlesprécédens auraient
pu, au
surplus,
être facilementdéduites
de la théorie connue des-développées. Lorsqu’en
effet une courbe estdonnée,
sadéveloppée
l’est
aussi ;
et, ensupposant
un filqui
ladéveloppe,
l’un despoints
de ce fil décrira la courbeproposée,
et la direction de ce même fil sera norrnale à cette courbe dans tout le mouvement.Que .
si l’on considère sur ce fil un second
point éloigné
dupremier
de la
quantité k,
il estclair,
suivant les- définitions que nous avons,adoptées,
que cepoint
décrira une courbeparallèle à
lapremière.
Or,
onvoit, I.° que
les normales seront communes aux deuxcourbes ;
2.°qu’elles
auront en leurspoints correspondans
le mêmecentre de
courbure ;
3.° quepar conséquent
leurs rayons de cour- bure en ces mêmespoints
différeront constamment de laquantité- k ;
mais ilpouvait
n’êtrepas
sans intérêt de montrer commentl’analise conduit à tous ces
résultats ,
sans rienemprunter
de lathéorie
desdéveloppées..
I2
PARALLÉLISME DES LIGNES
7.Passons à la considération des
longueurs
des arcscorrespondant
des deux
courbes. Soient s
un arcquelconque
de lapremière,
et fi l’arc
correspondant
de laseconde ;
nous aurons6t nous aurions
pareillement
si nous considérions u comme fonction
de t, variable indépen- dante ; mais ,
en considérant t et u comme fonctionsde x ,
elnous
rappelant
en outre de la relation(3),
ilfaudra
écrireor, nous venons de trouver tout-à-1
heure
donc,
ensubstituant ,
mais
ET
DES SURFACES COURBES.
I3donc
finalementEn intégrant
cetteéquation,
il viendradans
cetteintégrale, dy dx
estl’angle que
faitla tangente
à lacourbe avec l’axe
des x;
de sortequ’en désignant par
l’arcqui
le mesure, et
dont
lerayon
,estégal à l’unité,
on auraSi donc on
désigne par et 03B2
les valeurs de,qui répondent -
aux deux
extrémités
deFarc que
l’onconsidère
enparticulier ,1
on aura pour
l’intégrale, prise
entre ceslimites,
C’est l’expression
de l’arc d’uneparallèle à
unecou-rbe donnée,
si la
longueur
del’arc, correspondant
de cettedernière,
est s ,et si k est la distance entre l’une et
l’autre.
Dans cette
formule,
03B1201303B2,qui
est la différence desangles
queforment avec l’axe des x les
tangentes
aux deux extrémités del’arc,
est en mêmetemps
la différence desangles
que formentles
I4 PARALLÉLISME DES LIGNES
normales à ces mêmes extrémités avec la même
droite ;
t’est doncl’angle
queforment
entre elles ces deuxnormales ;
d"où il suit quek(03B1201303B2)
est lalongueur
de L’arc de cerclequi, ayant k
pour rayon.mesurerait
l’angle
de ces normales ; on a donc cetélégant théorème :
La
différence des longueurs
de deux arcs de courbesparallèles, compris
entre les deux mêmes normales estégale
à lalongueur
d’un arc de cercle
compris entre
ces mêmesnormales,
décrit de leurpoint
de concours comme centre avec un rayonégal
ai ladistance constante entre les deux
courbes.
Si l’une des courbes éta-it
fermée, à
la manière desellipses,
Vautre le serait
également ;
et , si l’on voulait les considérer danstoute leur
étendue , l’angle
des normales extrêmes seraitalors égal
à
quatre angles droits ;
donc ladifférence
deslongueurs
de dauxcourbes
parallèles fermées
estégale à
lacirconfèrence
d’un cerclequi
aurait pour rayon la distance constante entre les deux courbes.Donc,
enparticulier ,
la différence des circonférences dedeux
cercles
concentriques
est une autre circonférencequi
aurait pour rayon la différence des leurs.C’est,
eneffet,
cequi se’ vérifie facilement , puisqu’on désignant
par r et r’ les rayons des deuxcercles,
on a203C0r-203C9r’=203C9(r-r’).
II est, ausurplus,
Facile devoir
qu’il
en serait de même pour des arcs des deux cercles com-pris
entre les mêmes rayons ;c’est-à-dire,
que leur différence serait l’arc du troisième cerclecompris
entre ces rayons.En considérant donc les deux
courbes
commeengendrées
par leurdéveloppée
commune, ceci pourra servir àdémontrer ,
sanscalcul ,
le théorème ci-dessus. Onvolt y
eneffet ,
que Jes deuxpoints
décrivans du fildéveloppant
tracent , àchaque instant,
depetits
arcs de cercles semblables etconcentriques
dont la différenceest un troisième arc semblable et
concentrique,
ayant pour rayonfà
différence desleurs ;
d’où il suit que la différence entre lasomme des uns et celle des autres ;
c’est-à-dire ,
la différence entreles arcs
correspondans
des deuxcourbes,
doit êtretelle
que l’an-nonce
le théorème.
ET DES SURFACES COURBES, I5
On
peut
encoreobserver, d’après
cequi précède, que si,
entrenos deux courbes
parallèles,
on en décrit une troisièmequi passe
par les milieux desportions
de normalesinterceptées
entreclles ,
cette courbe que , pour
cela,
nous nommerons la courbe auxcentres, sera nécessairement
parallèle
à l’une et àl’autre;
en outre,sa
longueur
sera moyennearithmétique
entre lesleurs, puisque
lesdifférences de cette
longueur,
avec celles des deux autrescourbs,
seront deux arcs de cercles
égaux. Ainsi,
lalongueur
de la courbeaux centres, entre les normales
qui
terminent deux arcs de courbesparallèles, est égale
à la demi-somme de ces arcs.8.
Occupons-nous présentement
de la mesure de la surface com-prise
entre les arcscorrespondans
de deux courbesparallèles
et lesnormales à leurs
extrémités,
surface que nousdésignerons par S.
Considérons l’élément de cette surface
compris
entre deux nor-males infiniment
voisines;
cet élément est la différence entre deuxsecteurs circulaires
concentriques ayant
ds et d pour bases etdont
lesrayons respectifs
sont r et ; d’où il suitqu’on
doitavoir
ou
plutôt
mais,
ensupposant r,
nous avons trouvésubstituant donc et
réduisant,
on auraI6 PARALLÉLISME DES LIGNES
mais
en
substituant donc,
nous auronsce
qui donne,
enintégrant,
@n
faisant, comme ci-dessus,
Arc(Tang.= dy dx )=, il viendra
Si,
deplus,
ondésigne
par 03B1 et 03B2 les valeurs de aux extrémités del’arc s,
on aura, entre ceslimites,
or, il est aisé de voir
que I 2k2(03B1201303B2) exprime
l’aire du secteur circulairequi, ayant
son centre aupoint
de concours des normalesextrême ,
et étantcompris
entre cesnormales ,
aurait pour rayon la distance constante entre ks deuxcourbes ,
tandisque lis
ex-prime
ET DES
SURFACES COURBES.
I7prime
l’aire d’unrectangle qui, ayant
pouf base la courbeextérieure,
aurait pour hautcur cette même
distance
constante on a donc cethéorème :
L’aire du
trapèze mixtiligne compris
entre les arcs correspon- dans de deux courbesparallèles
et les normales à leurs extrémitésest
égale
à l’aire d’unrectangle qui, ayant
pour base l’arc ex-térieur,
aurait pour hauteur la distance constante entre les deuxcourbes
moins l’aire d’un secteur circulairequi, ayant
son centreau
point
de concours des normalesextrêmes,
et étantcompris
entre ces
normales,
aurait son rayonégal
à cette même distanceconstante.
Ayant
trouvé ci-dessusil en résulte
ce
qui donne,
ensubstituant
etréduisant,
c’est-à-dire,
L’aire du
trapèze mixtiligne compris
entre les arcs corres-pondans
de deux courbesparallèles
et les normales à leurs ex-trémités est
égale
à l’aire d’unrectangle qui, ayant
pour base l’arcintérieur ,
aurait pour hauteur la distance constante entreles deux
courbes, plus
l’aire d’un secteur circulairequi, ayant
son’ centre au
point
de concours des normalesextrêmes ,
et étantcompris
entre cesnormales ,
aurait son rayonégal
à cette mêmedistance constante.
En
prenant
la demi-somme de ces deuxexpressions
deS
il vient
Tom. XII. 3
I8
PARALLÉLISME DES LIGNES
mais I 2(s+03C3)
est lalongueur
de la courbe aux centres ; doucaussi
L’aire du
trapèze mixtiligne compris
entre les arcs correspon-dans
dt deux courbesparallèles
et les normales à, leurs extré-mités,
estégale à
l’aire durectangle qui, ayant
pour base lalongueur
de l’arc de la courbe aux centrescornpris
entre les mêmesnormales, aurait pour hauteur la distance constante entre les deux courbes extrêmes.
Tous ces résultats
peuvent,
atlsurplus,
être obtenus sans lemoindre calcul. Eu considérant le
trapèze
élémentairecompris
entredeux normales infiniment
voisines,
on voit que son aire est laparallèle
à ses deux baseségalement
distante de l’une et deFeutre,
c’est-à-dire l’arc -de ’la courbe aux centres
intercepté, n1ulttplié
par sa
hauteur, c’est-à-dire,
par la distance constante entre les deux courbesextrêmes; prenant
donc la somme de tous les pro- duits de cette sorte , à cause du second facteurqui
est constant,on tombera sur notre dernier
théorème,
d’où il sera facile ensuitede déduire les deux
qui
leprécédent.
Dans le cas de deux courbes
parallèles
entièrementfermées,
comme seraient deux
ellipses , l’angle
des normales extrêmes étantégal
à deuxangles droits,
on voit quel’espace compris
entre ellesa pour mesure le
rectangle qui, ayant
pour base la courbe en-veloppante,
aurait pour hauteur la distance entre les deuxcourbes,
moins le cercle
qui
aurait cette même distance pour rayon ; ou bien lerectangle qui, ayant
pour base la courbeenveloppée
etmême hauteur que le
premier, augmente
de ce même cercle.Du
parallélisme
dessurfaces
courbes.9’
Pour suivre la môme marche que nous avons observée dans la théorie des couibes
planes parallèles,
voyons, enpremier lieu
ET DES
SURFACES COURBES.
I9comment nous déteiminerons une surface
parallèle
à une surface donnéequi
en soit distante d’unequantité
donnée. Soient x, y, z les coordonnées de- la surfacedonnée, t,
u, v celles de la surfacecherchée ,
et k lalongueur
commune des normales à lapremière
terminées à -la seconde. Soit
(xl, 03B3’, zl)
unpoint
de lapremière courbe;
et soit(t’, u’, v’)
lepoint correspondant
de laseconde ;
les,
équations
de la normale à lapremière courbe,
aupoint
par-ticulier
que l’on corsidère seront,: comme l’onsait ,
puis
donc que le’point (tl, u’, v’)
doit êtresur
cettenormale,
età une
distance k
de- sonpoint
dedépart,
on, doit,avoir
àla fois,
ou, en
supprimant
les. accens,désormais inutiles,
équations qui
résolvent leproblème.
20
PARALLÉLISME DES LIGNES
Si,
eneffet,
une surface estdonnée ,
par uneéquation en x,
r ’ z; en
différentiant
successivement cetteéquation, par rapport
. aux deux variables
indépendantes x et y ,
on en tirera les dateurs dedz dx et dz dy qui pourront
étre substituées dans leséquations (I, 2);
joignant
leséquations
résultantes àl’équation (3)
et àl’équation
de la surface
proposée,
on aura en tout quatreéquations ,
entrelesquelles éliminant x, y, z, l’équation résultante,
ent, u, v,
sera celle de la surface demandée.
Pour premier exemple, supposons
que la surface àlaquelle
onveut mener une surface
parallèle
à la distance k soit unplan
donné par
l’équation
on en
tirera,
pardifférentiation,
au
moyen
dequoi
leséquations (I, 2) deviendront
mais
l’équation
duplan
donnepeut
être mise sous cette formede celle-ci et des deux
qui
laprécède,
on tireET DES STURFACES COURBES.
2Isubstituant donc, dans l’équation (3) ,
onobtiendra pour l’é qua-
tion de la surface
parallèle cherchée
équation commune
à deuxplans, comme on pouvait bien s’y
attendre.
Soit encore la surface donnée une
sphère, rapportée
à descoordonnées
rectangulaires,
etayant
son centre àl’origine;
sonéquation
serad’où
au.
moyen
dequoi
leéquations (I, 2) deviennent
et
donnent,
en lescombinant
avecl’équation (3),
c’est-à-dire,
d’où
22
PARALLÉLISME DES LIGNES
en substituant
donc ces valeurs dens, l’équation
dela sphère
donnée,
onobtient ,
pourcelle
de la surfacecherchée
équation d’une autre sphère, concentrique à la première, et ayant
un
rayon égal
au-sien, augmenté
ou diminué de. lalongueur
k.I0
Le.
parallélisme
est donc-réciproque,
pour lesplans,
et lessphères,
et nous sommes
naturellement conduits à
chercher s’il en, est de même pour toutes, les. surfaces,. Observonsauparavant qu’en. vertu
des.
équations (I,
2,3) et de l’équation
dela.
surfacedonnée,
quatre. queleonques des six variables
tu,
v, x,
y, z:peuvent
être,
considérées
comme fonctions. des. deux autres. Dans. tout cequi
va. suivre, nous considérerons
t,u, v, z comme fonctions
dex et y
qui
seront ainsi les. deux variables.indépendantes.
Cela,
posé , en différentiant successivement l’équation (3)
parrapport
à. x et y , on trouve.:en
mettant, dans ces. équations,
pourt2013x, u2013y les valeurs
don-nées
par
lesépations, (I,2)
etréduisant, il viendra
23
ET DES SURFACES COURBES.
En posant
ecs
équations
deviennent d’abordon a
d’un
autre côtéc’est-à-dire,
d’où
valeurs qui, comparées
à cellesci-dessus, s’accordent
àdonner
c’est-à-dire,
Of , ces
coefficiens fixent ïa direction
desplaps tangens aux points
24 PARALLELISME DES LIGNES
correspondans
des deuxsurfaces ;
cesplans
sont doncparallèles;
la normale à
I’vn- d’eux
est donc aussi normalea l’autre ;
on adonc
ce théorème général:
Si les normales à une
surface courbe, terminées
à une autresurface courbe,
sont de mêmelongueur,
elles serontégalement
normales à
celle-ci; de sorte que
lesnormales
à cettedernière terminèes à
lapremière,
seront aussi de mêmelongueur, et que ,les
deuxsurfaces
serontexactement et réciproquement parallèles.
II.
L’aire
d’une surface courbe étant, pour
cettesurface,
cequ’est,
pour une
ligne courbe ,
lalongueur
de cetteligne ;
et le volumecompris
entre deux surfaces courbesparallèles
et!a surface formée
p,.ir une,
su!te de, normales
communesa,
1,’une et à l’autreétant,
dans l’espace, ce qu’est, sur un plan, la
surfacecomprise
entredeux courbes
parallèles
et deuxquelconques
de leursnormales,
on devrait s’attendre à rencontrer ici des théorèmes
analogues
àceux que
nous avons
trouvéspar rapport
aux courbesplanes
pa-rallèles ; c’est-à-dire qu’on serait fondé a soupçonner que
la diffé-rence des aires des
portions correspondantes
de deuxpareilles
sur-faces ne
dépend uniquement
,que deleur
distance constante et de la naturede
lasurface formée
par lesnormales
communes à leurscontours
et "que l’espace compris
entre elleset
cette même sur-face ne
dépend également
que de l’intervallequi
lessépare
et de-l’aire de là
portion correspondante de
tasurface
des centres ; maisil est facile de
s’assurer-
que cetteanalogie
n’existe pas.Si ,
eneffet,
elleexistait , elle’
devrait encoreavoir
lieu pour des casparticuliers,
etconséquemment
pour deuxsphères concentriques,
Or ,
soient r,r+k
les rayons de ces deuxsphères ;
leurs sur-faces seront
403C9r2
et403C9(r+k)2
dont ladifférence 403C9k(2r+k)2
n’estpoint indépendante
du rayon r. Leurs volumes sont4 303C9r3 et 4 3 03C9(r+k)3
dont la différence est 4 303C9k(3r3+3kr+k2). Or,
endesignant
par s la surfaceET DES
SURFACES COURBES.
25surface des centres dont le rayon est r-t-
la ,
on auras=403C9(r+ I 2k)2.
En chassant r de
l’expression ci-dessus,
au moyen de cetteéqua- tion,
elledevient,
toutes réductionsfaites,
ce
qui
montre quel’espace compris
entre deuxsphères concentriques
n’est pas sottement
égal
auproduit
de la surface des centres par la distance entre les deuxsphères
maisà ce produit augmente
du
double
duvolume
d’unesphère qui
aurait cette distance pourdiamètre.
I2.
Si l’on
désigne par S
l’aire d’uneportion quelconque
de la sur-face dont les coordonnées sont x, y, z, et
par 03A3
l’aire de laportion correspondante
de celle dont lescoordonnées
sont t, u, v, on aura, comme l’onsait,
donc,
en vertu des relations(4) ;
mais,
enconsidérant t, u, v, z
comme fonctions de x, y, on auraor, dans la même
hypothèse ,
Tom. XII.
26 PARALLÉLISME DES LIGNES
d’où
ce
qui donnera,
ensubstituant,
Cette équation
différentielle contientimplicitement l’expression
cher-chëe de
-d en S,
x, y. Onpourra
larésoudre
dans des casparticuliers.
13.
Ayant
trouvé lesexpressions des
élémensen x , y , on aura aussi celle de l’élément du volume
compris
entreles deux surfaces
parallèles ;
-car cet élémentpeut
être considérécomme une
pyramide tronquée,
dont nos deux surfaces élémen- taires sont les deux basesparallèles
et dont la hauteur est k. Ilserait
intéressantd’appliquer ces formules
auxsurfaces développables.
ET
DES SURFACES COURBES. 27 Du parallèlisme
des courbes à doublecourbure.
14.
Si.
l’onapplique
aux courbes à double courbure ladefinition
que nous avons donnée tant deslignes parallèles ,
dans unplan ,
que des surfaces
parallèles ,
dansFespace ,
on verra aisémentqu’il n’y
apas
seulement ici une ou deuxlignes parallèles
etégale-
ment distantes d’une
ligne donnée ;
mais que cesparallèles
sont ennombre infini et
forment ,
par leurensemble,
une sorte detuyau
ou de
cylindre courbe ,
dont la.ligne
à- double courbure donnéepeut
être considérée comme l’axe.On
peut
remarquer, eneffet ,
que, par lepoint d’e
contact dechaque tangente
à. une courbe à doublecourbure
onpeut
luimener une- infinité de
perpendiculaires,
toutescomprises
dans leplan
normal à cepoint ,
etqu’en prenant
toutes cesperpendicu-
laires d’une même
longueur k,
leursextrémités appartiendront
àune circonférence
ayant
lepoint
de contact pour centre et cettelongueur
pour rayon ; et ifrépondra
unpareil
cercle àchacun
des
points
de la courbe donnée. Puis donc que laparallèle
à cettecourbe n’est
assujettie qu’à
passer par les extrémités d’une suite de normales d’unelongueur constante k ;
il est visiblequ’ici
lenombre des-
parallèles
serainfini,
etqu’elles
seront toutes tracéessur le
tuyau
ou sur la surface annulaire dont il vient d’être ques-tion,
et dont toutes les sections, normales à. son axe sont des- cercleségaux,
mais nonparallèles.
I5.
Si,
par> latangente
en l’un despoints
d’unecourbe
à doublecourbure ,
on conduit unplan arbitraire,
et par lepoint
de contactune. normale
perpendiculaires
à ceplan, prolongée jusqu’à
la rencontre28
PARALLÉLISME DES LIGNES
de la surface
parallèle ;
leplan tangent
à cettesurface,
par l’ex- trémité de la normale seraparallèle
auplan
arbitraire.Imaginons,
eneffet,
une seconde surfaceparallèle
à la mêmecourbe,
et parconséquent concentrique
a lapremière ;
il est clairque ces deux surfaces seront
parallèles ,
que lespoints
où ellesseront
percées
par la normale dont ils’agit
en seront despoints correspondans ,
etqu’ainsi
leursplans tangens
en cespoints
serontparallèles.
Supposons
que, la seconde surface étant intérieure à lapremière,
son rayon diminue sans cesse ; les deux
plans tangens
ne cesserontpoint
d’êtreparallèles ;
or , il est clair que ,lorsque
ce rayon sera devenunul ,
la seconde surface se trouvant réduite à la courbedonnée,
sonplan tangent
se confondra avec notreplan arbitraire
auquel conséquemment
l’autre doit êtreparallèle.
16.
Voyons présentement
de"quelle manière
, une- coùrbe à doublecourbure étant
donnée ,
on pourra trouver une surfacequi ,
luiétant
parallèle ,
en soit distante d’unequantité
donnée.Soient x, y , z les coordonnées de la courbe il double cour-
bure,
que noussupposons
donnée par deuxéquations
entre cestrois variables. Soient t, u, v les coordonnées de la surface cher-
chée,
et soit enfin k la distance constante àlaquelle
cette surfacedoit se trouver de la courbe