F. V ALLÈS
Géométrie de surfaces courbes. Démonstration d’une propriété générale des lignes de contact des surfaces courbes avec
les surfaces coniques circonscrites
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 16 (1825-1826), p. 315-322
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GÉOMÉTRIE DES SURFACES COURBES.
Démonstration d’une propriété générale des lignes de
contact
des surfaces courbes
avecles surfcces coni-
ques circonscrites ;
Par M. F. VALLÈS, élève à l’Ecole royale polytechnique.
LIGNES DE CONTACT DES SURFACES
COMQUES.
DANS
tous les traitésanalitiques
des surfaces du secondordre ,
on
démontre
que laligne
de contact de ces sortes desurfaces
avec la
surface conique
circonscrite est une courbeplane ;
maiscette
proposition
n’estqu’un
casparticulier
d’uneproposition plus générale
que nous allonsdémontrer,
etqu’on peut
énoncer comme il suit :THÉORÈME.
Laligne
de contact d’unesurface
d’un ordrequelconque
avec lasurface conique circonscrite , appartient tou- jours à
unesurface
d’un ordreinférieur.
Démonstration. Soit une surface d’un ordre
quelconque
à la-quelle
on ait circonscrit une surfaceconique, ayant
son sommet situé où l’onvoudra,
parrapport à
cettepremière
surface. Soitpris
ce sommet pourorigine
descoordonnées , auxquelles
nous sup- posons d’ailleurs une directionquelconque.
Leséquations
de l’undes élémens de la surface
conique
seront de la formex=Mz , y=Nz ;
et, pour que cette droite ne
puisse
pas être unequelconque
des droi-tes menées par
l’origine,
il sera nécessairequ’il
existe entre M3I6 LIGNES DE CONTACT
et 2V une certaine relation que nous
représenterons
parl’équation
dans
laquelle
mettant pour M et N les valeurs données par les deuxéquations précédentes,
onobtiendra ,
pourl’équation géné-
- rale
des surfacesconiques
ayant leur sommet àl’origine
équation qui,
résolue par rapporta r
deviendradans
laquelle
fdésigne
une fonction tout-à-fait arbitraire.Les deux différentielles
partielles
de cetteéquation , prises
tour-autour
parrapport
à x et y, sontou p et 9
représentent,
àl’ordinaire,
les deux coe fficiens différen tiels partielsdz dx , dz dy .
En
multipliant
ces dernièreséquations
en croix etréduisant ,
oh
obtiendra ,
pourl’équation
différentiellepartielle générale
dessurfaces
coniques qui
ont leur sommet àl’origine
ou bien en
développant,
réduisant et divisant par z ,3I7
SURFACES CONIQUES.
Cela
posé,
supposons que la surface àlaquelle
cette surface co-nique
est circonscrite soit de l’ordre m , et soit sonéquation
ses deux
équations
différentiellespartielles
serontor , si l’on veut que la surface
conique
lui soitcirconscrite,
il fau- draqu’en
leurspoints
communs elles aient le mêmeplan tangent
et
qu’on
aitconséquemment
ce
qui changera
les deuxéquations
différentiellespartielles
encel-
les-ci
Eliminant donc p et q., entre les
équations (I)
et(3),
on ob-tiendra,
pour une deséquations
de laligne
de contact des deuxsurfaces
tandis que l’autre
équation
de cette mêmeUgne
seraévidemment
l’équation (2).
3I8 LIGNES DE CONTACT
Mais
quand
uneligne
est donnée dansl’espace
par leséquations
de deux
surfaces ,
dont elle estl’intersection,
elle est tout aussiLien donnée par l’intersection de l’une de ces surfaces avec une
autre dont
l’équation
serait une combinaisonquelconque
deséqua-
lions de ces deux-là. Tout se réduit’donc à prouver que, de la combinaison des deux
équations
on peut en déduire une
troisième
d’un ordre inférieur à l’ordre m.Pour cela
représentons généralement
parun
quelconque
des termes de l’ordre m del’équation V=o,
oc et03B2
pouvant avoir tontes les valeurspositives possibles, depuis
zérojusqu à 03B1+03B2=m.
Les dérivées successives dece
terme , par rap- port à x , y, z serontrespectivement
Pour savoir ce que ce terme
produira
dansl’équation (4),
il fau-dra
prendre
la somme desproduits
de ces trois dérivées par x ,y et z , ce
qui
donnerasimplement
c’est-à-dire ,
ce terme lui-mêmemultiplié simplement
par m.Quant
aux termes des ordres
inférieurs ,
contenus dansl’équation r=o
il est manifeste
qu’ils n’introduiront
que des termes d’ordre inférieur àm dans
l’équation (4) ,
de sorte que cetteéquation
contiendra tousles termes de l’ordre m de
l’équation V=o, multipliés simple-
ment par m.
CONIQUES. 3I9
Donc,
si de cetteéquation (4)
on retranche leproduit
par mde
F équation V=o
tous les termes de l’ordre mdisparaîtront
del’équation résultante qui
sera ainsi uneéquation d’un
ordre in-férieur à m ; mais ce sera aussi
l’équation l’une
surfacequi
con-tiendra la
ligne
de contact de la surfaceconique
avec la surfacede l’ordre m à
laquelle
elle estcirconscrite ;
donc il est vrai dedire ,
comme l’annonce lethéorème ,
que cetteligne
de contactappartient
à une surface d’un ordre inférieur à celui de la surface àlaquelle
la surfaceconique
se trouve circonscrite.Donc,
en par-ticulier,
cetteligne
de contact est une courbeplane,
si la surfaceconique
est circonscrite à une surface du second ordre.Cette
proposition.
étantindépendante
de la distance du sommet de la surfaceconique
à la surface àlaquelle
elle se trouve cir-conscrite,
elle aura lieuégalement lorsque
ce sommet en sera In.finiment distant. Notre
théorème
conduit donc à ce corollaire.Corollaire. La
ligne
de contact- d’une surface d’un ordrequel-
conque avec une surface
cylindrique qui
lui est circonscrite appar- tienttoujours
à une surface d’un ordre inférieur.Par des ralsonnemens et des calculs
analogues
on démontrerale théorème suivant :
THÉORÈME.
Lespoints
de contact d’une courbeplane
d’unordre
quelconque
apec toutes lestangentes qui peuvent
lui être me-nées d’un même
point quelconque
de sonplan ,
sont tous situés surune courbe d’un ordre
inférieur
au sien.Démonstration. Soit
pris
lepoint
d’oir sont issues toutes lestangentes
pourorigine
descoordonnées, auxquelles
nous suppose-tons d’ailleurs une direction
quelconque,
et soit alorsl’équation
de la courbe dont ils’agit ,
que nous supposons de l’or- dre m. Toutedroite.
menée parl’origine
aura uneéquation
de laforme
320 LIGNES DE CONTACT
mais en différentiant
l’équation
de la courbe dont ils’agit ,
onobtient
Afin donc que la droite menée par
l’origine
lui soittangente,
il faudraqu’on
aitce
qui donnera
éliminant donc 111 entre les
équations (2)
et(3) ,
onobtiendra,
pour
l’équation
d’une courbequi
contiendra tous lespoints
de con-tact .
Cette
équation ,
combinée avecl’équation (I),
donnera lespoints
de contact dont il
s’agit.
Mais, quand
despoints
sont donnés sur unplan, par l’intersec-
tion de deux
courbes,
ils sont tout aussi bien donnés par 1 in- tersection de l’une d’elles avec une autre dontl’équation
serait unecombinaison
quelconque
deséquations
de ces deux-là. Tout se ré-duit donc à prouver que , de la combinaison des deux
équations
DES
CONIQUES.
on en peut déduire une troisième d’un ordre inférieur à tn.
Or,
scitreprésenté généralement
parnn
quelconque
des termes de l’or Ire m del’équation V=o , 03B1
pouvant
avoir toutes les valeurspositives possibles ,
de zéro à m ; les dérivées de ceterme,
par rapport à x et y serontrespective-
ment
En
prenant
la somme de leursproduits par x
et y, le résultatsera ce que ce terme aura
fourni,
dans la formation del’équa-
tion
(4) ;
et , comme il est manifeste que les termes des ordresinférieurs ,
contenus dansl’équation V=o,
n’introduiront que destermes d’ordre inférieur à m , dans
l’équation (4) ;
il s’ensuit quecette
équation (4)
contiendra exactement tous les termes de l’ord-re7M de
l’équation V=o , multipliés simplement
par m.Donc, si,
de cetteéquation (4),
on retranche m foisl’équation
V=o,
tous les termes de l’ordre l’ndisparaîtront
del’équation
ré-sultante , qui
seraconséquemment
d’un ordre inférieur à m ; maisce sera
l’équation
d’une courbequi
contiendra tous lespoints
decontact;
donc,
comme l’annonce lethéorème,
cespoints
de contactsont sur une courbe d’un ordre inférieur à celui de la
proposée.
Le théorème ne devant pas cesser d’avoir lieu
lorsque
lepoint
d’où les
tangentes
sont issues se trouve infiniment distant de la courbeproposée,
il en résulte le corollaire suivant :Corollaire. Les
points
de contact d’une courbeplane ,
d’un or-dre
quelconque
avec toutes sestangentes parallèle
à une droitefixe ,
To m. XYI
4.2
322 PROJECTION
située d’une manière
quelconque
sur souplan , appartiennent
tou-jours à une autre courbe d’un -ordre intérieur au sien.
GÉOMÉTRIE PURE.
Usages de la projection stéréograhique
engéométrie;
Par M. G. DANDELIN,
M. GERGONNE.
officier du génie, Professeur à Liège,
membre
del’Académie royale
dessciences
deBruxelles.
( Extrait ; par M. GERGONNE.)
S1 , ayant tracé,
sur unehémisphère , une 11 gure quelconque, on
fait de cette
figure
uneperspective
telle que leplan
du tableausoit le
plan
dugrand
cerclequi
terminel’hémisphère
et que l’0153il soit situé à celui des deuxpôles
de cegrand
cerclequi
setrouve
situé dans
l’hémisphère opposée ;
cetteperspective
sera ce que l’onappelle
laprojection stérdographique
de lafigure originale.
Il
paraît
que , dès le temps dePtolémée ,
on connaissaitdéjà
lesdeux
principales propriétés
de cette sorte deprojection , lesquelles
consistent I.° en ce que les
projections
des cercles sont elles-mêmes descercles ;
2.0 en ce que lesprojections
de deux cerclesqui
secoupent
se coupentprécisément
sous le mêmeangle
que ces cercles eux-mêmes.On trouve dans le XI.e volume du
présent
recueil( pag. I53) ,
une démonstration
analitique
de ces deuxpropositions ;
mais cettedémonstration est un peu