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RETRAITÉSRETRAITÉS TT

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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SE FAIRE ENTENDRE

C ette année scolaire que l’on aurait pu croire placée sous le signe de l’attentisme de l’issue des élec- tions aura démenti ces pronostics. Il a certes fallu réagir aux provocations ministérielles, mais la volonté de se faire entendre est réelle.

Le SNES a adressé onze fiches et vingt et une questions aux candidats et à leurs partis. Il est indispensable que, dans le débat politique, la réflexion syndicale soit pré- sente, d’autant que la question de l’école y est fré- quemment évoquée.

Mais notre conviction est que l’intervention des per- sonnels demeure décisive. La mobilisation du second degré a porté sur le devant de la scène la situation sala- riale faite aux enseignants. La grève du 20 mars doit faire passer un message à l’actuel gouvernement comme à celui qui sortira des urnes : pour l’Éducation, il faut rompre avec une politique dévastatrice pour le second degré, et renforcer le budget de l’Éducation en le rame- nant à son niveau de 1995. Les personnels attendent des mesures pour leurs carrières et leurs services.

Le récent rapport du COR

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, les travaux qu’il continue de mener sur les dispositions familiales comme la réver- sion, montrent que la baisse des garanties collectives fait de nouveau émerger le spectre de la pauvreté des per- sonnes âgées, en premier lieu des femmes. Les retraités ont toutes les raisons de se mobiliser avec les actifs.

Le congrès de Marseille de la FSU a confirmé qu’ils estaient adhérents de leurs syndicats tout en se regrou- pant de façon visible et dynamique dans une section fédérale. Il reste à faire vivre ce mandat que le SNES a défendu. ■

FRÉDÉRIQUE ROLETcosecrétaire générale

CANDIDE

« Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les canons », ironise le Candide de Voltaire, fustigeant les puissants qui font fi du sort des plus humbles, les utilisent à leur profit dans le théâtre de la guerre.

D’états-majors en QG de campagne, de modestes petits soldats en fidèles lieute- nants, les grandes manœuvres battent leur plein.

Et dans ce grand brouhaha, amplifiées par les interpellations, délégations, manifes- tations, les voix des retraités peinent encore à se faire entendre. Elles sont 13 millions, les voix des plus de 60 ans, voix convoitées, voix qu’on n’a pas fini d’en- tendre, voix d’impatiences et d’exigences.

Celles des organisations de retraités du CNRPA, celles des organisations syndicales de retraités (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO), celles de la FGR-FP, celles des sections fédérales de retraités de la FSU qui seront dans les actions unitaires de la fin mars, celles encore du pôle des retraités de la fonction publique et des nombreuses asso- ciations qui traitent des problèmes de santé, d’hébergement des retraités et personnes âgées.

Les retraités ensemble exigent la revalori- sation des pensions, l’amélioration de leur pouvoir d’achat, la prise en charge par la Sécurité sociale de la perte d’autonomie, une autre politique du logement, le droit tout simplement de vivre à l’abri du besoin.

Le récent congrès de la FSU a rappelé ces revendications ; à nous de les porter et de convaincre : les actions unitaires des orga- nisations de retraités, fin mars, doivent y contribuer :

• des questions sont posées ;

• les réponses seront pesées ;

• et les votes ainsi déterminés.

Supplément à L’US n° 649 du 14 mars 2007

RETRAITÉS RETRAITÉS

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

C O N G R È S

Intense activité syndicale

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L’inextinguible sécheresse s’écoule. L’Homme

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est un étranger pour l’aurore.

Cependant, à la poursuite de la vie qui ne peut être encore imaginée.

Il y a des volontés qui frémissent.

Des murmures qui vont s’affronter.

Des enfants sains et saufs qui découvrent.

C’est le centième anniversaire de la naissance de René Char.

Extrait de « Fureur et Mystère »1948. Éditions Gallimard.

fait leur place à des retraités qui globalement étaient plus nombreux que dans les congrès précédents ; précisons également qu’un bataillon considérable de retraités marseillais était venu prêter main-forte pour l’organisation ! Une trentaine de retraités ont participé à une brève rencontre tenue pendant le congrès.

La revue Pour de février rend compte du congrès et en reproduit in extenso l’appel final qui se conclut avec l’invitation « à l’ensemble du mou- vement syndical sans exclusive à débattre et tra- vailler ensemble pour échanger les points de vue et construire des convergences et des actions communes ».

Citons des décisions touchant plus directement les retraités et qui avaient fait l’objet de nombreuses motions parvenues des congrès départementaux : la création de sections fédérales des retraités (article 19 des statuts), la prise en compte dans les motions de la perte d’autonomie, le rôle que la FSU doit jouer dans les différentes instances traitant de ces ques- tions, les CODERPA, CORERPA, CNRPA, la revalorisation des pensions, le retour au code des pensions, l’exigence forte d’un service public pour assurer l’égalité de traitement de tous les retraités et personnes âgées sur le territoire, et dont les mis- sions s’articuleraient autour de la mise en place de services collectifs et d’activités, permettant à tous de demeurer des citoyens à part entière quels que soient leurs revenus et leur lieu de vie.

Jean Meyronnenc, membre du bureau national de la FGR-FP, a participé deux jours aux travaux du congrès, congrès qui a entendu les interventions de Annick Coupé (Solidaires), Bernard Thibault (CGT), Jean Grosset (UNSA), Bruno Julliard (UNEF)...

Enfin, ovationnée par le congrès, Mariama Penda Diallo, syndicaliste guinéenne est venue dire la réalité violente de son pays, montrer la détermina- tion du syndicalisme guinéen, et la nécessité d’une solidarité internationale. ■

ANNIE CLAVEL

À peine conclus les travaux du congrès de la FSU à Marseille c’est l’assemblée générale des responsables académiques du SNES qui ouvrait les siens au Mans. Deux journées d’échanges dans la perspective du congrès du SNES de mars.

L’excellent accueil de nos camarades sarthois, l’aide précieuse du S4 présent au Mans, Anne Féray et Luc Muller, celle du secrétaire acadé- mique de l’académie de Nantes, Jacques Lacroix, nous ont facilité la tâche.

C’était la première AG qui se tenait en dehors du congrès national : décision rendue nécessaire par le fait que de plus en plus nombreux (en principe un par S3 au moins) des retraités sont délégués au congrès et ne peuvent donc se soustraire de leur délégation pour d’autres réunions.

Congrès de la FSU

La délégation nationale du SNES comptait trois délégués (Annie Clavel, Madeleine Lagane, Pierre Toussenel) ; celles des départements avaient parfois

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Merci à Jean Slawny qui a choisi de symboliser le printemps et sa renaissance par une série de clichés (fenêtres)

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

A P R È S L E C O N G R È S F S U

Faire vivre les sections fédérales des retraités

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TOUS DANS L’ACTION FIN MARS

L’ensemble des organisations syndicales de retraités, la FGR-FP et les sections fédérales de retraités FSU invitent les retraités à des initiatives diversifiées selon les départements.

Il s’agit de se faire entendre, et, dans la logique des actions unitaires précédentes, de rappeler une nouvelle fois nos exigences en matière de Pouvoir d’Achat, de revalorisation des retraites, de prise en charge de la perte d’autonomie par la Sécurité sociale, des questions d’hébergement, d’aide à domicile, de services publics et de santé.

Une conférence de presse nationale ponctuera ces initiatives le 26 mars.

Prendre contact avec les sections FSU locales et avec la FGR-FP.

tions près, seul(e)s les ancien(ne)s militant(e)s se syndiquent une fois à la retraite. C’est cette réalité qu’il faut changer si l’on veut créer un syndica- lisme de masse chez les retraité(e)s. Inutile d’argu- menter longuement sur sa nécessité. Utile par contre de confronter les expériences et les propositions pour engager cette construction.

Ces sections fédérales vont devoir aussi, là où ce n’est pas encore le cas, se faire reconnaître comme interlocutrices tant par leurs partenaires syndicaux que par les pouvoirs publics. Ce ne sera pas toujours facile surtout avec les seconds, raison de plus pour s’en occuper sans plus tarder.

Avec nos partenaires syndicaux, les sections fédé- rales ont désormais la même légitimité que leurs homologues des confédérations ou de l’UNSA.

Elles doivent revendiquer auprès des pouvoirs publics une prise en compte identique de leur repré- sentativité.

C’est un moyen essentiel d’acquérir une solide connaissance des problèmes et des structures, et de contribuer à renforcer une stratégie unitaire chez les retraité(e)s.

Chemin faisant, les règles de fonctionnement qu’il faudra éventuellement préciser dans le règlement intérieur se dégageront des pratiques mises en œuvre dans chaque département. ■

PIERRE TOUSSENEL

Le congrès a adopté la modification statutaire créant ces sections fédérales à une très large majorité.

Désormais dans chaque département tout(e) syndi- qué(e) retraité(e), fut-il(elle) seul(e) adhérent(e) retraité(e) de la section départementale de son syn- dicat, peut se retrouver avec ses collègues dans la section fédérale.

Pour les retraité(e)s dans cette situation c’est la possibilité de débattre, de faire connaître sa situation et celle des retraité(e)s de son secteur, de s’inscrire dans une approche globale.

Peu sensible pour les retraités du SNES, du SNUIPP ou du SNEP, cette modification peut redonner sens à la syndicalisation pour des milliers de retraité(e)s qui se sentaient isolé(e)s.

Pour tous les retraité(e)s des syndicats de la fédé- ration, cela va être l’occasion de faire le point sur la diversité des situations selon les secteurs, de prendre en charge les problèmes, de dégager les intérêts communs.

Les sections fédérales vont pouvoir confronter les approches et les pratiques des différents syndicats dans leur prise en charge des questions de la retraite et des retraité(e)s. Il y a beaucoup à apprendre dans cette confrontation et cela devrait aider à construire un véritable syndicalisme des retraité(e)s.

Car il faut se rendre à l’évidence. À de rares excep-

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE NATIONALE DES RETRAITÉS DU SNES - Le Mans 6 et 7 février 2007

Commission pouvoir d’achat, protection sociale, fiscalité

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Pouvoir d’achat

Dans le temps qui lui était imparti, la commission a principalement abordé cette question en com- mençant par un état des lieux.

Depuis la désindexation de la valeur du point d’indice par rapport à l’augmentation des prix (1983), accom- pagnée de l’augmentation des prélèvements obliga- toires (CSG, CRDS, Mutuelle), la perte de pouvoir d’achat sur les traitements et retraites nets est de l’ordre de 25 %. Les mesures de revalorisation de 1989 ont été annihilées pour ceux qui en avaient bénéficié ; pour tous les autres, la perte est « sèche ».

Beaucoup de collègues partent en retraite avec une carrière incomplète.

Ces deux réalités se traduisent par une amputation de la pension dès sa liquidation, au départ en retraite, amputation qui se répercute sur tout le temps de retraite. Elles fondent la solidarité entre les retraités et les actifs dans la bataille pour le pouvoir d’achat.

Les pensions sont ensuite indexées sur un indice des prix de plus en plus contestable et contesté, reflet infidèle de la « structure de consommation » des retraités de la fonction publique (même si les situa- tions individuelles sont très diverses). L’augmenta- tion des prix des petites dépenses les plus courantes a été favorisée par la mise en place de l’euro, les dépenses de santé augmentent, les cotisations, la CSG augmentent, et les remboursements diminuent.

Les retraités d’avant 1989, pour lesquels nous n’avons pas obtenu l’assimilation après la création de la hors-classe des certifiés, perçoivent des retraites

« indignes ». À l’avenir, de plus en plus de collègues n’auront pas les années d’assurance et les annuités pour une retraite complète à 60 ans et au-delà, si nous n’arrivons pas à renverser la logique de la loi Fillon et à empêcher de nouvelles régressions (on pense, par exemple, aux menaces sur les avantages familiaux : majorations, bonifications...).

Face à ce constat, des revendications sont réaffir- mées : rattrapage des 25 % de perte de pouvoir d’achat du point d’indice net, abrogation de la loi Fillon, restauration du code des pensions (la pen- sion comme salaire continué, péréquation et assimi- lation...), facilitation du « rachat » des années à temps partiel, de la validation des années de non-titulaire à temps incomplet, prise en compte de la situation des femmes...

La question du pouvoir d’achat a été mise en avant ces derniers mois, par les organisations syn- dicales mais aussi par les médias. Les actions et mobilisations sur ce terrain (avec ou malgré leurs insuffisances) ont quand même permis quelques avancées dans un contexte particulièrement difficile.

Protection sociale complémentaire La FSU et les autres organisations syndicales (à l’exception de la CGC) agissent pour obtenir de notre employeur une aide à la protection sociale complémentaire, actuellement indispensable. Elles œuvrent pour que cette aide soit attribuée aux mutuelles qui veulent garantir la solidarité, sur la base de critères exigeants qui écartent les assu- rances privées ou les « mutuelles de nantis ».

Fiscalité

Les retraités sont lourdement imposés sur le revenu, en particulier du fait que le seul abattement de 10 % appliqué à leurs pensions est limité par un plafond très bas. L’IRPP reste l’impôt le plus « juste » et il faudrait faire baisser la TVA, mais les retraités demandent le relèvement du plafond de cet abatte- ment de 10 %.

L’augmentation de la fiscalité locale (taxe d’habi- tation, taxe foncière...) peut peser lourd dans le budget de retraités propriétaires de leur logement et certains ont des difficultés pour faire face. La ques- tion de cette fiscalité qui tient très peu compte des revenus reste entièrement posée. ■

JEAN-CLAUDE LAMARCHE

SOUVENIRS ET... ACTUALITÉ

Notre grille de rémunération a été élaborée et discutée dans les années 1947- 1948 (quand je débutais).

Simultanément a été défini et évalué pour la première fois ce qui s’appelait alors le « minimum vital » et qui ressemblait – sans s’identifier – au SMIC...

Il lui était du reste inférieur.

Le salaire du fonctionnaire le moins payé à l’indice 100 (à l’époque) était les 120 % du minimum vital. Ensuite c’était une simple règle de trois : indice 200 deux fois, indice 300 trois fois, etc.

Prenez donc le SMIC actuel, ou même sa moitié ! et appliquez-lui la règle de calcul précédente avec votre indice... et comparez avec votre fiche de paie.

Mesurez ainsi la régression dont vous êtes victime.

Minima actuels : SMIC (brut mensuel 35 heures) 1 254,28 euros.

Pension minimale garantie mensuelle pour 25 ans de service : 927,37 euros.

Clément Guillet, retraité LTE Voiron

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

A S S E M B L É E N A T I O N A L E

Fin de législature

DIVIDENDES HISTORIQUES POUR LES ACTIONNAIRES DU CAC 40

Les 40 plus grosses sociétés françaises devraient verser 31,6 mil- liards de dividendes à leurs actionnaires en 2007. Une hausse de 23,5 %, plus rapide que celle de la Bourse ou des profits.

La générosité des entreprises à l’égard de leurs actionnaires devrait se confirmer encore cette année. Après plusieurs années fastes, la masse des dividendes distribués par les entreprises qui composent l’indice CAC 40 devrait atteindre

31,6 milliards d’euros en 2007, selon les estimations de Markit Group, en progression de 23,5 % par rapport à 2006.

Une croissance qui se révèle plus rapide que celle du CAC 40 ou même que celle des profits. Cette tendance à soigner ses actionnaires, qui obéit notamment à des objectifs de fidéli- sation, ne semble pas près de s’infléchir.

Le Monde, 20/02/07

Tandis que le Sénat maintien un rythme de croisière, l’Assemblée nationale vient de clore ses travaux après avoir adopté quelques textes impor- tants : parmi ceux-ci, la loi relative au droit oppo- sable au logement, y étaient rattachées différentes mesures d’ordre social... affichage politique de der- nière minute !

La première mesure concerne le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile instauré par la loi de finances rectificative pour 2006. Dépu- tés et sénateurs ont apporté des modifications à l’accès très restrictif à ce dispositif. Désormais le cré- dit d’impôt est accordé pour toutes les activités de services à la personne quel que soit l’organisme distributeur (y compris le gré à gré) et quel que soit le mode de paiement ; l’obligation d’activité pro- fessionnelle du bénéficiaire n’est pas totale : les demandeurs d’emploi y ont droit sous certaines conditions, mais retraités et handicapés en restent exclus. Pourquoi cette discrimination ? Des députés interrogés le 8 mars répondent qu’ils reviendraient à d’autres de compléter ce dispositif en incluant retraités et handicapés, et en trouvant une solution à l’avance de trésorerie.

Autre mesure en liaison directe avec le coût exorbitant

de l’hébergement en établissement Les travaux de reconstruction et de rénovations d’établissements médico-sociaux pour personnes âgées dépendantes et personnes handicapées à but non lucratifs et éligibles aux prêts locatifs sociaux se voient accorder un taux de TVA réduit (5,5 % au lieu de 19,6 %), ainsi qu’une exonération de taxe foncière pendant 15 ans – les baisses doivent se répercuter sur le prix d’hébergement .

En revanche deux dossiers, correspondant à des engagements personnels du ministre Xavier Bertrand envers une partie du corps médical particulière- ment sensible, restent en suspens.

Le secteur optionnel permettrait à des spécialistes – dont les chirurgiens – de pratiquer de « manière encadrée » des dépassements d’honoraires pour une partie de leur activité. Rappelons que le Conseil constitutionnel avait invalidé un amendement du ministre inscrit dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2007 ; ne s’avouant pas battu, Xavier Bertrand avait réintroduit ce même amen- dement dans une autre loi adoptée le 11 janvier. Le ministre est donc autorisé à créer ce secteur si les négociations entre les syndicats représentatifs de médecin et l’assurance-maladie n’aboutissent pas.

Une nouvelle séance de négociations est prévue le 8 mars. Quelle en sera l’issue ? De toute façon, les patients paieront !

Autre dossier dans l’impasse, le Dossier médical personnel (DMP) qui devrait être généralisé en 2007. Le litige porte sur deux points : l’intégration d’un dossier pharmaceutique au DMP pour limiter les interactions médicamenteuses mais surtout c’est l’identifiant permettant l’ouverture et la tenue du dossier qui faisait problème. La CNIL vient de pro- poser un numéro de Sécu, le ministre devrait suivre.

Retard et coûts supplémentaires, la généralisation est attendue à l’horizon 2008/2009.

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

Et encore le bras de fer entre l’assurance-mala- die et les syndicats de médecins à propos de la revalorisation de la visite chez le généraliste. Lors de la dernière négociation du 7 mars, les médecins ont rejeté les propositions de l’assurance-maladie : 22 euros au 1/08/2007, 23 euros courant 2008, ils préparent une action nationale.

Faut-il désespérer ? Certaines déci- sions se réalisent

La consultation de prévention gratuite pour les per- sonnes âgées de 70 ans et plus afin de prévenir les pathologies liées au vieillissement est mise en place en mars dans 3 départements pilotes (Bas-Rhin,

Finistère, Val de Marne) pour les personnes nées en 1936-37. Avant la visite chez un médecin spécia- lement formé, il faudra tenter de répondre à un questionnaire de 6 pages pas toujours simple à com- prendre. La généralisation est pourtant prévue pour juillet.

La circulaire relative à la campagne budgétaire des établissements de santé garantit la poursuite des plans de santé publique dont le plan « solidarité grand âge » (formation d’équipes gériatriques, soins de suite et de réadaptation en aval de l’hospitalisation).

Peut-on parler d’un bilan positif ? ■

JACQUELINE PASQUIER

8 mars 2007 A S S E M B L É E G É N É R A L E , F I N D E L É G I S L A T U R E

(suite)

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Antidépresseurs, corticoïdes, anaboli- sants, tranquillisants, produits minceur miracles, gélules « antivieillissement » à base de DHEA, comprimés « anti-perte de cheveux », vasodilata- teurs pour booster sa sexualité. La liste est longue des médicaments – nécessitant ou non une ordon- nance – désormais disponibles à la vente sur Inter- net. « On est un peu affolés » reconnaît-on à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

Démunie, faute de coopération internationale suf- fisante, pour contrer ces réseaux de vente en ligne, l’Agence met en garde les internautes et leur recom- mande de « se méfier de tous les sites qui vendent des médicaments ».

L’impossible certification des sites La loi d’août 2004 réformant l’assurance-maladie a chargé la Haute Autorité de Santé (HAS) d’« établir une procédure de certification des sites informa- tiques dédiés à la santé ». Une tâche quasi impos- sible de par sa lourdeur, son coût et ses consé- quences en terme de responsabilité. Quelle serait la responsabilité de la HAS dans une note interne que Le Monde s’est procurée. « Depuis quand un média doit-il avoir une autorisation gouvernementale ? » fustige Laurent Alexandre, à la tête de Doctis- simo.fr.

À défaut d’une certification, la HAS s’oriente vers un partenariat avec le label HON (Health on the Net) – déjà existant mais peu connu du grand public – afin d’inciter les concepteurs de sites à respecter certaines bonnes pratiques. ■

S A N T É

La vente de médicaments sur le Web inquiète les autorités

LA DETTE DE L’ÉTAT À LA SÉCURITÉ SOCIALE SERAIT DE 6,2 MILLIARDS

D’EUROS À LA FIN 2006

Selon la Commission des comptes de la Sécu- rité sociale, la situation financière du régime général s’est légèrement améliorée au troisième trimestre 2006 grâce à une progression de 4 % en un an des recettes de cotisations sociales. Les dépenses de soins de ville ont augmenté de 2,5 % et celles des établissements hospitaliers de 2,4 % alors que le montant des pensions de retraite versées s’est accru de 6 %.

À la fin 2006, la dette de l’État au régime géné- ral devrait atteindre 6,2 milliards d’euros soit une augmentation de 900 millions d’euros en un an, en raison d’une augmentation des exo- nérations de charges.

Le Monde, 02/07

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

Lors d’une conférence organisée par le journal Les Échos, le ministre Philippe Bas, s’ap- puyant en partie sur le rapport Gisserot qui devrait être rendu public dans les prochains jours, a confirmé sa conception de la prise en charge de la dépendance.

Philippe Bas a réaffirmé son souhait de mise en place d’une « couverture complémentaire solidaire du risque dépendance », comportant un « panier de services ». Il prétend ainsi achever de construire la

« cinquième branche de notre protection sociale », tout en précisant qu’il ne s’agissait pas de créer une nouvelle caisse de Sécurité sociale, mais de partir de la CNSA. Ce dispositif s’ajoute aux autres mesures annoncées comme l’augmentation de la contribution des retraités (hausse de la CSG, exten- sion de la contribution de solidarité) qui vont dans le même sens. La FSU, qui vient de réaffirmer dans son congrès sa volonté de voir la perte d’autonomie et le handicap pris en charge dans le cadre de la Sécurité sociale, exprime son total désaccord avec ces propositions qui, si elles étaient confirmées,

amèneraient au démantèlement des solidarités, notamment intergénérationnelles. Le ministre annonce également un redéploiement possible des ressources en provenance de l’État, ou une réforme de la fiscalité locale qu’il ne précise pas et qui porte le risque d’inégalités de prise en charge.

Pour la FSU, le financement du handicap et de la dépendance doit faire l’objet d’un débat public associant les organisations syndicales, les associations de retraités et de personnes handicapées, afin de trouver les solutions qui respectent les principes de solidarité et garan- tissent des ressources suffisantes.

F S U

Dépendance : annonces inquiétantes

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C O T I S A T I O N S P A T R O N A L E S 2 0 0 5

21,1 milliards d’euros d’exonérations de cotisations patronales en 2005

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Les exonérations de cotisations patro- nales ont poursuivi leur augmentation en 2005, atteignant 21,1 milliards d’euros, selon des chiffres diffusés vendredi par l’Agence centrale des orga- nismes de Sécurité sociale (Acoss) qui fédère les Urssaf.

La hausse est de 47 % sur un an (après + 3 % en 2004, + 0,8 % en 2003, + 6,5 % en 2002). Les allégements destinés à favoriser la création d’em- plois et les 35 heures sont les principaux respon- sables de cette nouvelle accélération. Depuis 1994, la loi oblige l’État à compenser le manque à gagner qui résulte de ces dispositions pour la Sécurité Sociale, mais la part compensée sur les deniers publics n’atteint que 19 milliards d’euros en 2005, soit 90,1 % du montant des exonérations, selon l’Acoss. Les exonérations consenties aux employeurs ont représenté 8,9 % du total des coti- sations dues aux Urssaf (une proportion qui s’est sta- bilisée depuis 2001). L’Acoss note enfin une forte augmentation des exonérations accordées pour favo- riser l’emploi dans certaines zones géographiques (+ 11 %, à 1,1 milliard d’euros, après + 10,1 % en 2004), de même que l’emploi à domicile (+ 11,2 %, à 1,2 milliard d’euros). ■

Les Échos, 05/02/07

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

L’INSEE PROPOSE LE CALCUL

D’UN « INDICE PERSONNALISÉ » DES PRIX DE CHAQUE FOYER

Alors que l’évolution du pouvoir d’achat est l’un des sujets de polémique de la campagne présidentielle, l’Insee propose, depuis mardi 27 février, sur son site Internet, un « calculateur personnalisé de la hausse des prix ». La méthode de simulation intègre les charges et principaux postes de dépenses de chaque famille (logement, alimentation, essence, santé...), qui varient selon l’âge des personnes et la composition des ménages, la catégorie socioprofessionnelle et le lieu de résidence.

« Le consommateur moyen n’existe pas », souligne l’Insee, qui mesure l’évolution de l’inflation à partir d’une liste de « 1 000 familles de produits ». Cet indice moyen est critiqué par des responsables politiques, les syndicats et les associations de consommateurs, qui considèrent que le taux déclaré de la hausse des prix – 1,6 % sur un an – ne correspond pas à la réalité. Mis en place en Allemagne et en Grande-Bretagne, le nouvel outil, qui, selon l’Insee, n’aura qu’une « valeur indicative » devrait faciliter les comparaisons.

Le ministre de l’Économie et des Finances a annoncé son intention de mettre en place la rete- nue à la source pour l’impôt sur le revenu dès le 1

er

janvier 2009 faisant, dans le même temps, miroiter l’idée d’une « année blanche pour les revenus 2008 ». Cette proposition n’est pas nou- velle, depuis le début des années 1980 les gou- vernements de droite comme de gauche l’ont envi- sagée, puis repoussée, ce débat se confondant très souvent avec celui de la fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu (IR). L’argument avancé est que beaucoup de pays occidentaux le font (États- Unis, Japon, en Europe, etc.).

Des mesures « techniques »...

• Le recouvrement de l’impôt : l’entreprise (ou les caisses de retraite) reverserait au Trésor les sommes prélevées tous les mois sur les salaires et pensions.

Avec ce système on paierait ses impôts au fur et à mesure de la perception des revenus. En 2008 on paierait les impôts sur le revenu 2007 et en 2009 les impôts sur les revenus 2009, il n’y aurait « pas de discontinuité » dans le paiement de l’impôt, « l’an- née blanche 2008 » est un mensonge !

• Le mode de calcul : il ne devrait pas changer et donc prendre en compte le quotient familial, les revenus salariaux du foyer, les autres revenus et tous les éléments donnant droit à des déductions ; ces éléments permettraient de calculer pour chaque membre du foyer fiscal un taux d’imposition moyen communiqué à l’entreprise (ou à la caisse de retraite).

La déclaration d’impôt serait maintenue : la

généralisation de la déclaration préremplie des revenus en 2006 est le « prélude » au prélève- ment à la source ; en 2010, on déclarera les reve- nus 2009, le fisc calculera le solde à verser (ou le trop perçu) mais avec le prélèvement à la source, l’essentiel de l’impôt aura été payé.

... mais pas anodines

L’inégalité de traitement : facile à mettre en place pour les salaires et pensions elle ne pourra s’appliquer, tant les difficultés sont grandes, aux revenus des professions libérales et des indépen- dants ; c’est donc remettre en cause le principe de l’égalité républicaine face à l’impôt.

• Le problème de la confidentialité : ce système implique que l’employeur soit informé du taux d’imposition de chacun de ses salariés, donc impli- citement des autres revenus du foyer fiscal, en particulier le salaire du conjoint.

• Le problème de la place de l’État : la collecte de l’impôt jusque-là confiée aux services de l’État, dans le cadre de ses missions régaliennes, serait transférée aux entreprises, les employeurs devenant percepteurs avec le risque des mêmes dérives, pour ne pas dire les fraudes, observées en matière de TVA. Mais argument choc du ministère on pourrait ainsi réduire encore les effectifs de la fonction publique : 1 500 emplois au Trésor public seraient menacés.

Le patronat souligne déjà qu’il « faudra penser à la compensation financière, les entreprises étant amenées à faire le travail de l’État », où seront les économies budgétaires ?

> I M P Ô T S U R L E R E V E N U

Que cache l’annonce de la retenue à la source de l’IR ?

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AII

Des craintes sérieuses

La retenue à la source pousse a une simplifica- tion de l’IR ; le risque est grand de voir s’atté- nuer encore, voire disparaître, la progressivité de l’IR ainsi que le principe du quotient familial, les exemples des pays qui l’appliquent sont éclai- rants, et le rapprochement avec la CSG, que certains souhaitent, inquiétant.

Enfin, la retenue à la source instaure une dis- tanciation supplémentaire entre le citoyen et l’impôt, c’est le vieux rêve de « l’impôt indo- lore » qui pourrait permettre de faire évoluer le poids et le contenu des prélèvements sur les ménages.

Cette réforme donnée pour être technique, moderne, est bien loin d’être anodine.

Alors Méfiance. ■

JACKY BRENGOU

nelles annuelles du bénéficiaire de la pension de réversion ne doivent pas être supérieures à 2 080 fois le Smic horaire brut au moment de la demande de pension. Si les ressources sont supérieures, la pension de réversion est réduite du montant du dépassement.

2. Les régimes complémentaires obligatoires (AGIRC, ARRCO, IRCANTEC)

– au bénéfice du conjoint survivant ou ex-conjoint non remarié ;

– la pension de réversion est de 60 % ;

– il n’y a pas de condition de ressources ni de durée du mariage ;

– mais une condition d’âge minimal 60 ans pour le régime des cadres et 55 ans pour celui des autres salariés.

3. Le régime des fonctionnaires et les régimes spéciaux

– au bénéfice du conjoint ou de l’ex-conjoint (le remariage ou le concubinage suspend le versement de la pension). En cas de conjoints multiples, la pension est partagée au prorata des années de mariage ; – la pension est égale à 50 % de la pension que la personne décédée percevait ou aurait pu percevoir ; – à condition que le mariage ait duré au moins quatre ans (sans condition de durée si un enfant est né de l’union, deux ans si le décès survient pendant l’activité) ; – il n’y a ni condition d’âge, ni condition de ressources.

Quel que soit le régime, la pension de réversion doit être demandée par le conjoint survivant, auprès de la Trésorerie générale pour les fonctionnaires, auprès des caisses de retraite pour les autres.

Après le décès d’un assuré social, tous les régimes de retraite reversent une partie des avantages acquis par la personne décédée au conjoint survivant – ou aux ex-conjoints – sous forme d’une rente, la pension de réversion, mais les règles d’attribution et le taux de celle-ci varient beaucoup selon les régimes.

Le gouvernement a été contraint par l’unanimité des réactions syndicales à suspendre l’application des décrets du 24-08-2004 pris en application de la loi Fillon, qui réduisait le droit à pension de réversion du régime général. La tentative pour « harmoniser » et réduire ce droit peut ressurgir lors du rendez-vous de 2008 prévu par la loi Fillon. Est-ce dans cette optique que le service des études juridiques du Sénat a été conduit à s’interroger sur les dispositions étrangères ?

La situation actuelle en France 1. Le régime général ou régime de base : – au bénéfice du conjoint survivant ou ex-conjoint sans autre condition (ni de durée du mariage, ni de non-remariage). Si l’assuré décédé s’est remarié, la pension sera partagée au prorata des années de mariage. Les partenaires liés par un Pacs ou les per- sonnes vivant en concubinage ne sont pas concernés ; – la pension de réversion est égale à 54 % de la pen- sion de base que la personne décédée percevait ou aurait pu percevoir ;

– la condition d’âge du conjoint survivant est pro- gressivement supprimée, 52 ans en 2007, 51 en 2009, totalement supprimée à partir du 01/01/2011 ;

– la condition de ressources : les ressources person-

T T

LA FRAUDE FISCALE ET SOCIALE : ENTRE 29 ET 40 MILLIARDS D’EUROS

Selon le rapport annuel du Conseil des prélèvements obligatoires révélé par Les Échos, les deux tiers de la fraude sont imputables aux impôts, TVA en tête.

Internationalisation

Les travaux menés cette année par le Conseil des prélèvements obligatoires per- mettent surtout, précisent Les Échos, de mettre au jour de nouvelles tendances concernant les entreprises : au-delà des secteurs dans lesquels le travail au noir est une pratique courante (agriculture, bâtiment et travaux publics, hôtels-cafés- restaurants, spectacle), le rapport souligne le développement de la fausse sous-trai- tance et de la sous-déclaration d’activité dans le petit commerce, le déménagement, le transport routier et les services (nettoyage, sécurité gardiennage, assistance informatique). Les fraudes s’internationalisent, ajoute l’institution.

Les auteurs du rapport insistent sur l’ampleur de la fraude à la TVA – entre 7,3 et 12,4 milliards d’euros détournés chaque année – et notent sa fréquence dans les secteurs de l’électronique, de la téléphonie et du textile. En 2005, 112 entreprises ont dû rembourser à ce titre 239 millions d’euros et verser 481 millions de pénali-

tés au fisc. Le Monde, 20/02/07

RÉVERSION

Les pensions de réversion

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

Que retenir du rapport du Sénat sur les mécanismes de réversion en vigueur dans d’autres pays européens ? Les pays choisis (Allemagne, Danemark, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède) ont des sys- tèmes de retraite marqués par des conceptions dif- férentes de la protection sociale et où les taux d’ac- tivité professionnelle des femmes sont contrastés.

Cependant l’étude des systèmes étrangers fait appa- raître la diversité des règles appliquées par les dif- férents régimes de retraite au sein d’un même pays.

Elle fait surtout apparaître une tendance générale à limiter le nombre des bénéficiaires de la pension de réversion du régime général. Certains pays ont supprimé la pension de réversion servie par le régime général (Danemark, Pays-Bas). Tous, sauf l’Espagne,

ont introduit des conditions de ressources. Enfin en Suède depuis 1990 et en Allemagne depuis 2002, la pension de réversion est remplacée par une presta- tion temporaire.

En ce qui concerne les régimes complémentaires : en Allemagne, en Espagne, en Italie les régimes complémentaires octroient, en général, une pension viagère ; par contre, en Europe du Nord la prestation de réversion ne revêt pas un caractère viager, au Danemark il s’agit d’un capital, en Suède d’une pres- tation temporaire.

Au-delà des différences entre les pays européens, ces quelques éléments montrent que la tendance a réduire le droit à pension de réversion est présent dans tous les pays et qu’il faut rester vigilants. ■

JACKY BRENGOU

L E S P E N S I O N S D E R É V E R S I O N

(suite)

L’ÉVOLUTION DES RETRAITES VERSÉES ENTRE 2000 ET 2004

Dans la plupart des régimes de retraite, les revalorisations des pensions sont fixées en fonction de l’évolution des prix hors tabac.

À ces revalorisations générales, s’ajoutent dans certains régimes d’éventuelles mesures catégorielles. Entre 2000 et 2004, ces rééva- luations ont assuré une quasi-stabilité des avantages de droit direct : + 0,2 % en euros constants (hors tabac) au cours de la période.

Cependant, la pension de droit direct perçue en moyenne par l’ensemble des retraités a augmenté beaucoup plus rapidement au cours de la même période : + 4,9 % en euros constants (hors tabac).

Cette plus forte progression est attribuable au phénomène de renouvellement de la population : les nouveaux retraités perçoivent des avantages plus élevés que ceux qui sont décédés. Cet effet est beaucoup plus important pour les femmes, l’amélioration des carrières et des rémunérations entre anciennes et nouvelles générations étant plus marquée pour celles-ci que pour les hommes.

Carine Burricand et Alexandre Deloffre Ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, ministère de la Santé et des Solidarités Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)

Nous publions ci-dessous un bref article destiné à renseigner les camarades – surtout des retraité(e)s récent(e)s – qui nous interpellent de plus en plus fréquemment. Chacun comprendra bien que ce n’est pas une invitation à poursuivre l’activité ; c’est plutôt une nouvelle occasion de dénoncer la loi Fillon et aussi de jouer notre rôle de syndicat : nous battre pour une autre loi, le retour au code des pensions et aussi renseigner les camarades en difficulté.

Les règles de cumul retraite-emploi ont été assouplies pour les personnes qui font liquider leur pension depuis le 1

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jan- vier 2004.

Il est possible de cumuler une pension de retraite avec des revenus issus d’une nouvelle activité, mais les conditions sont strictes et dif- férentes selon le régime de retraite.

Ancien salarié du secteur privé

Après cessation d’activité et liquidation de la retraite, on peut reprendre une activité salariée après un délai de 6 mois si c’est chez le dernier employeur – immédiatement chez un autre employeur – cette possibilité est soumise au respect d’un plafond de cumul = les nouveaux revenus doivent être inférieurs au dernier

salaire d’activité, en cas de dépassement le paiement de la retraite est suspendu tant que la limite de cumul est dépassée (dernier salaire 3 000 € , retraite mensuelle 2 200 € , les nouveaux revenus d’activité ne doivent pas être supérieurs à 800 € ).

La reprise d’une activité non salariée est autorisée immédiate- ment et les revenus peuvent être cumulés sans aucune restriction avec la retraite.

Ancien fonctionnaire

Les retraités de la fonction publique peuvent cumuler leur pen- sion avec des revenus tirés d’une autre activité. Les règles dif- fèrent selon que la reprise s’effectue dans le secteur privé ou public.

La reprise chez un employeur privé n’est soumise à aucune condition, le cumul pension nouveaux revenus est total.

La reprise chez un employeur public (État, collectivités territoriales, hospitalière, certains organismes ou assimilés à des établissements publics administratifs) est très encadrée :

– il ne peut s’agir que d’emploi d’auxiliaire, contractuel ou vacataire ;

– les nouveaux revenus doivent être inférieurs à une certaine somme calculée par année civile (pension annuelle / 3 + mini- mum garanti des pensions / 2).

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

Le jeudi 30 novembre 2006, la treizième édition des Rencontres Parlementaires sur la Lon- gévité s’est tenue sur le thème « Longévité et inno- vation technologique ». Les débats ont été organi- sés autour de deux tables rondes :

• Seniors et nouvelles technologies : pour un vieillis- sement actif.

• Les nouvelles technologies au service du « mieux vivre ».

Cette rencontre a été organisée par le docteur Denis Jacquat, député UMP de Moselle, et sous la direc- tion scientifique du professeur Françoise Forette, directrice de l’International Longevity Center France, directrice de la Fondation nationale de gérontologie et coprésidente de l’Alliance pour la santé et l’avenir.

On trouvera ci-dessous, synthétisées, les principales idées développées lors de ce colloque.

Réduire la fracture numérique

On constate que la France connaît un net retard dans l’utilisation d’Internet par les seniors.

Les possesseurs d’ordinateur personnel de plus de cinquante ans, sont 31,5 % pour les Français, 41,5 % pour les Allemands, 58,1 % pour les Néerlandais. En ce qui concerne le téléphone mobile, alors que 80 % des foyers français en sont équipés, le pourcentage tombe à 43 % dans la tranche d’âge de 60 à 70 ans, et à 22 % pour les plus de 70 ans. Le pourcentage des ordinateurs à domicile varie de 21 % – pour les plus de 60 ans – à 9 % – pour les plus de 70 ans. De plus, les inégalités d’équipement témoignent d’une véritable « fracture numérique » entre diplômés et non-diplômés, et selon les revenus. Il est donc néces- saire de promouvoir une égalité d’accès à l’Inter- net, en s’efforçant de garantir que les pressions éco- nomiques et culturelles ne la compromettent pas.

Maintenir le lien intergénérationnel, de nouvelles techniques

Les intervenants de la première table ronde insistent sur la progression de la mise en place du haut débit sur le territoire et aussi sur la baisse des prix des nou- velles technologies. Ils soulignent le caractère posi- tif de la politique développée envers les personnes âgées pour rompre leur isolement par le dévelop- pement de techniques d’utilisation simplifiées. Des écrans plus larges, des logiciels plus simples, des claviers plus adaptés, ainsi que des téléphones mobiles plus faciles sont autant de moyens pour

améliorer la vie, en permettant de maintenir des liens différents avec l’administration ou avec les loi- sirs auxquels on peut ajouter les jeux à vertus thé- rapeutiques dont on peut constater le développement.

Internet est un outil qui permet de maintenir le lien intergénérationnel, notamment dans la communica- tion privilégiée qui s’établit par le biais de la webcam, et aussi d’une autre manière par la création de blogs.

Dans le cadre de la politique européenne des ini- tiatives ont été prises notamment au sein de la com- mission « les personnes âgées et la société de l’in- formation ». Trois domaines ont été définis dans cette approche de la vie des personnes âgées : au tra- vail, à la maison, dans la société. Des actions sont promues, d’une part, pour la sensibilisation de tous, au téléphone mobile, à l’ordinateur, et d’autre part pour l’assistance afin de combattre la peur de la nouveauté et de la complexité, le manque de confiance en soi, la peur de l’échec de l’apprentis- sage qui caractérisent, selon les statistiques, plus particulièrement les plus de soixante-dix ans.

Vieillir au domicile : adapter l’habitat Les intervenants de la deuxième table ronde, partent du constat que la part des personnes âgées dans la population augmente et que la durée de vie s’allonge.

En conséquence, ils posent la question suivante : quelles solutions les nouvelles technologies peuvent- elles apporter face au double enjeu de l’accrois- sement de la durée de vie et de la volonté de rester à domicile ? Dans la réponse qu’elle peut apporter, la manipulation de l’outil technologique doit conser- ver cependant un sens humaniste.

Le développement de la veille médico-sociale passe par la mise en place du médaillon téléphonique, ou de la visiophonie sur la télévision, avec un modem qui permet la liaison image avec des professionnels.

Un projet d’aides techniques permet à la famille et aux professionnels impliqués de surveiller et mesu- rer l’activité d’une personne en perte d’autonomie.

La téléalarme, le surmatelas actimétrique, le bracelet

« vivago », sont des outils dont l’efficacité est déjà démontrée mais qui restent à vulgariser.

Vieillir à domicile, pour les personnes âgées comme pour le malade chronique, exige d’adapter l’habitat, par des capteurs et des systèmes « intelligents », qui permettent d’assurer un niveau de soins égal à celui de l’hôpital, qui ne soit ni invasif, ni intrusif. L’adap- tation de l’environnement doit être réalisée par la mise en œuvre de matériaux « intelligents », capables

> C O L L O Q U E

Longévité et innovation technologique

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

A I L L E U R S

À la recherche du bonheur

de communiquer des données : par exemple, le textile peut fournir des renseignements concernant la respi- ration, le cœur, la tension, l’activité (posture, marche et transfert directionnel de chute). Évidemment, une évaluation au plan éthique des technologies doit être effectuée, quant à l’impact des techniques, sur le res- pect de la dignité et de la vie privée. La sécurité hors de l’hôpital, et la qualité des soins à fournir, entraîne une implication du sujet qui nécessite d’être mesurée avec la plus grande attention.

Conserver le lien social : la technique et l’humain

En conclusion, l’une des intervenantes faisait remar- quer que cette journée avait pour but d’alimenter une

« boîte à idées » destinée à nourrir des projets poli- tiques. L’organisateur de cette treizième rencontre précisait : « au-delà du numérique, les nouvelles technologies ont permis la mise en place de nom- breux outils permettant aux personnes âgées de bénéficier d’un confort de vie important tout en res- tant à leur domicile ; les technologies médicales à domicile offrent déjà de nombreuses possibilités... il convient de les développer et de les rendre acces- sibles... il faut mettre en place des environnements conçus pour les seniors. Pour conserver le lien social et faciliter la communication intergénérationnelle, il est essentiel que nous donnions à nos aînés la pos- sibilité de participer à la révolution en marche ».

Cette journée fut intéressante par les perspectives que donne l’innovation technologique appliquée au mieux être des individus, à leur relation perma- nente avec une structure d’écoute et de conseils.

Cependant, pour nous, syndicalistes, la question du coût – et donc de sa prise en charge pour que cha- cun puisse en bénéficier – est à résoudre.

La question reste posée du lien – réel, humain – avec les familles ou l’environnement immédiat, ce qui est souhaité par les personnes âgées. ■

ROBERT JACQUIN

Professeur agrégé de lettres clas- siques, ancienne secrétaire départementale de la FSU 67, Hélène Elophe a quitté Strasbourg – une ville épatante, comme elle dit – où elle a habité et travaillé plus de 26 ans, pour vivre sa retraite à Nébian, un village de l’Hérault peuplé d’un millier d’habitants... Installée depuis deux ans dans la mai- son familiale, elle a organisé sa retraite avec son conjoint, ancien cheminot lorrain.

Tu n’as pas eu peur des ruptures ! C’est volontaire cet exil ?

Rupture avec le milieu professionnel, le métier que j’aimais, oui, sans douleur, avec la volonté de réorien- ter ma vie. Nous avons ensemble, avec mon mari, choisi de venir à Nébian où nous avons restauré la mai- son que nous occupions pendant les vacances. C’est une maison vigneronne, à l’abri des remparts de la maison forte des templiers. Il y a peu de commerces dans le village, un boulanger et un bureau de tabac où

je trouve les journaux. Le bureau de poste est ouvert 2 heures le matin du mardi au samedi. Ce sont des commerçants ambulants qui nous approvisionnent.

Encore faut-il que je sois allée à Clermont-l’Hérault retirer de l’argent ! Nous sommes sensibles à la bagarre pour conserver les services publics de proxi- mité ! Pour les personnes âgées existe un service de partage des repas, des aides à domicile. Peu de vie sociale les premiers mois de notre présence ici, puis peu à peu les connaissances se sont faites, les amitiés liées. Ce n’est donc pas du tout un exil.

Que peut faire une citadine arrivant dans un village ?

Passionnée d’histoire, j’avais fait quelques études d’archéologie et ici je me suis intéressée à la généa- logie ; je fais des recherches et en particulier je fais des relevés exhaustifs de l’état civil du

XIXe

dans des villages où cela n’a pas été fait. Je consulte des registres paroissiaux, etc.

COLLOQUE

(suite)

... la prise en charge des personnes dépen- dantes ressemble à un nouveau continent éco- nomique, qui émerge et se structure en même temps. Il s’agit là d’une économie complexe où se côtoient des opérateurs variés – collectivités publiques, assureurs, banquiers, associations, mutuelles... Lors de la deuxième conférence annuelle Dépendance du quotidien Les Échos, les pouvoirs publics ont défini le cadre où la solidarité s’exercera conjointement à l’activité commerciale des prestataires des services.

Ceux-ci se positionnent. Des créneaux se créent.

Des zones de concurrence se balisent. Le pro- fessionnalisme du marketing et des RH vien- nent épauler les élans de la compassion. Les 85 + sont un million aujourd’hui, ils seront 2,5 mil- lions en 2025. Près de 400 000 recrutements seront nécessaires pour répondre à leur demande. Reste à la solvabiliser. Senior.com

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

Je m’intéresse à ma propre famille dispersée dans cette région et ailleurs, je découvre des inconnus, des erreurs de transmission orale, je rectifie certaines légendes familiales… C’est passionnant de trou- ver ses racines, de reconstruire la vie des gens, de recréer la vie de certaines familles, de se livrer à de vrais jeux de piste !

C’est du travail de patience, solitaire ? Je vais plus loin que ma seule famille, je participe aux travaux d’une association de généalogie cler- montoise dont je suis devenue secrétaire : il y a des rencontres, beaucoup d’enrichissements mutuels ; c’est une activité utile qui convient à mon rythme de retraitée. Je n’éprouve pas le besoin d’être tou- jours occupée : je sais profiter de ma maison de village où je suis bien, avec son architecture ancienne, sa cuve à vin installée dans ce que l’on appelle ici le « magasin », sorte d’entrepôt.

J’ai connu aussi une jeune femme du village qui fait du patchwork et je m’y suis mise également...

Strasbourg, les cinémas, le Théâtre National, c’est du passé bien révolu ? Je ne suis pas enchaînée à Nébian : nous nous dépla- çons à Montpellier, à Sète pour le théâtre, l’opéra, les concerts. Je me balade dans la garrigue. Pour le physique je me réserve un grand plaisir : aller à Lunel où je m’occupe de Zardas, un cheval espagnol que je monte régulièrement. Je fais surtout du dres- sage avec lui, je lui apprends à se déplacer de façon

harmonieuse pour que, même monté, il soit souple, énergique, en équilibre.

Peu à peu tu te découvres hédoniste, à la recherche du bonheur, à l’abri du besoin !

Pour le moment, nous sommes encore jeunes, 64 ans, nous avons avec nos deux retraites, une vie saine, sans dépenses excessives à la campagne.

Comme de nombreux retraités j’aide mes enfants, l’un travaille à temps partiel, l’autre est en recherche d’emploi et habite avec nous, prêt à aller n’importe où en France pour travailler dans la fonction publique territoriale où il souhaite valoriser son concours.

Tu t’es éloignée de l’activité syndi- cale ?

En arrivant ici j’en attendais beaucoup : le militan- tisme m’a toujours aidée, il a toujours mis de la cohérence dans ma vie. À la retraite, il y a peu de réunions ou de rencontres syndicales, j’ai relancé plusieurs fois pour avoir ma nouvelle carte ; je ne manque pas les réunions, les repas avec les col- lègues : c’est utile pour moi. Il y a de l’énergie, une volonté de faire des choses. La création de la structure FSU–Retraités nous permettra sans doute de nous retrouver, de mieux nous connaître.

J’essaie de ne pas en faire trop, la retraite c’est quand même le calme, l’activité, la liberté ! ■

Propos recueillis par ANNIE CLAVEL

C A I S S E D ’ É P A R G N E

Solidarités familiales : les limites

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Organisé par la fondation Caisse d’Épargne pour la Solidarité, un colloque a réuni fin 2006 un certain nombre de spécialistes. Il a été précédé d’une enquête sur les solidarités familiales.

Pas de remise en cause des solidarités, ni de dis- tension de liens, relations davantage consenties : tels sont les enseignements de l’enquête. À voir...

Déclarations d’intention des familles

• Elle peuvent sembler sujettes à interrogations : 65 % des Français se déclarent prêts à héberger, s’il le fallait, leur parent dépendant ; 9 millions de per- sonnes, au cours des 12 derniers mois, ont accom- pagné une personne dépendante pour ses sorties, soit 20 % de la population en âge de le faire. 86 % des Français, sous une forme ou une autre, ont reçu une aide de leurs proches, aide marquée de la réciprocité

puisque 92 % disent l’avoir pratiquée, hommes et femmes confondus, dans des rôles différents.

• En direction des 18-24 ans (et parfois des 25-40), le lien financier existe : 32 % disent avoir reçu de l’argent de leurs ascendants, 24 % des sexagénaires confirment donner de l’argent à leurs proches...

La solidarité familiale, en tout cas dans les intentions semble réelle : message généreux, plein d’espoir qui pourrait laisser croire que les familles sont bien les piliers, notamment économiques, de l’aide aux personnes âgées.

Point de vue très nuancé par d’autres intervenants

• C’est de la génération des baby-boomers que pro- viennent actuellement les transferts : la récipro- cité n’est plus garantie compte tenu des difficultés

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RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT T

rencontrées par les plus jeunes face à l’avenir.

86 % des Français pensent que les parents doivent aider leurs enfants, 55 % estiment que la charge revient... aux grands-parents !

Si une majorité est prête à aider les plus âgés, 41 % (seulement ! NDLR) souhaite que la perte d’auto- nomie soit prise en charge par les pouvoirs publics : c’est en tout cas le point de vue de Pierre Rosan- vallon, professeur au Collège de France, présent à ce colloque, qui estime que « c’est la fonction de l’État-providence que de gérer les risques inhérents aux différentes étapes de la vie que sont le vieillis- sement et l’enfance ».

Quel est l’intérêt de ce colloque ?

• Montrer que malgré leur bonne volonté les familles ne pourront faire face au vieillissement de leurs ascendants ? Laisser entendre que, pourtant ce serait à eux de le faire ? Souligner le rôle contributif des plus de soixante ans ? Tout cela peut être ; il serait temps – et Pierre Rosanvallon y invite – de sortir du ques-

tionnement pour inventer les réponses permettant de vieillir dans des conditions économiques et sani- taires convenables, en partageant du temps et de l’ar- gent pour ceux qui en ont, avec ceux que l’on aime.

• C’est une autre politique dont ont besoin les retraités et personnes âgés qui doivent trouver des réponses à leurs préoccupations dans le service public.

Ce n’est pas l’orientation actuelle de ce gouverne- ment qui – s’appuyant sur le désir légitime des plus anciens de rester à leur domicile, sur le manque de places d’hébergement et les tarifs pratiqués – élabore des dispositifs d’aide complexes, onéreux, pas tou- jours professionnels, qui ne permettent pas une réelle prise en charge.

Formation, droit au répit, qui sont des propositions issues de la Conférence de la famille, seront sans doute appréciés par les 300 000 actuels « aidants naturels » mais cela ne fait pas une politique ! ■

ANNIE CLAVEL

Le bénévolat en Alsace

Le troisième forum régional, organisé l’an dernier par le « Groupe Intérêt Public Alsace gérontologie », les CODERPA d’Alsace et le centre hospitalier de Mul- house, avait pour thème : « Bénévolat et personnes âgées ». La journée fut riche en informations et en échanges.

Le professeur Francis Kuntzmann (président du GIP Alsace gérontologie-formation) a dégagé quelques lignes directrices :

• le caractère intergénérationnel du bénévolat ;

• la nécessité de référents institutionnels en vue d’une bonne complémentarité des interventions,

particulièrement dans les établissements accueillant des personnes âgées ;

• le libre choix de son activité par chaque bénévole et la possibilité d’une formation complémentaire en rapport avec la fonction qu’il exerce ;

l’importance des retraités dans le bénévolat : l’intérêt des collectivités publiques et des orga- nismes sociaux pour les actions bénévoles menées par les retraités.

Et, en guise de conclusion, il a souligné : une retraite solidaire est préférable à une retraite solitaire. Les actions de solidarité profitent à ceux qui en bénéfi- cient et apportent satisfaction et sentiment d’utilité

VITALE 2 : UN NOUVEL OUTIL ?

• Deuxième édition de la nouvelle carte Vitale qui contiendra de nouveaux renseignements : les coor- données du médecin traitant, de la personne à prévenir en cas d’urgence, la mention sur l’infor- mation concernant les dons d’organes.

• Elle sera plus sécurisée pour éviter les fraudes, comportera la photo de l’assuré.

• Les premières cartes seront délivrées en Bre- tagne dès la mi-mars. En 2010 le renouvellement devrait être assuré.

Coût de l’opération : 117 millions d’euros, somme à laquelle viendra s’ajouter le montant du DMP estimé à ce jour à une fourchette de 1,2 - 1,5 mil- liards d’euros (dont 65 % pris en charge par le GIP-DMP, le reste par l’assurance-maladie). A.C.

S O L I D A R I T É S F A M I L I A L E S : L E S L I M I T E S

(suite)

> B É N É V O L A T

Quel avenir pour le bénévolat des retraités ?

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TÉ ÉS S R RE ET TR RA AIIT TÉ ÉS S R RE ET T

SE SOUVENIR POUR CONSTRUIRE L’AVENIR

des pensions et de pérennisation de la situation économique des futurs retraités. On ne peut que constater les contradictions permanentes entre la volonté affichée de diminuer le chômage chez les jeunes et en même temps de prolonger le temps de travail des seniors (voir spot télévisé : j’ai 62 ans et je cours le marathon aussi vite que vous, pourquoi ne pourrais-je pas travailler avec vous ?).

Les facilités données aux retraités de cumuler travail et pension permettront aux gouvernants d’augmenter les contraintes d’obtention d’une retraite décente.

Dorénavant le bénévole pourra recevoir des services en échange de son engagement. En quelque sorte il sera « rémunéré » pour payer un salarié à domicile.

S’il est tout à fait normal qu’un bénévole soit rem- boursé de ses frais, est-on dans le véritable esprit du bénévolat s’il reçoit une sorte de salaire sous forme de chèques CESU préfinancés ? Ne se dirige-t-on pas vers une institutionnalisation du bénévolat ? Toutes ces mesures restent de toute façon profon- dément inégalitaires. Tous les jeunes seniors n’arri- vent pas à la retraite dans les mêmes conditions de vie, de santé et de vitalité. Tous ne peuvent pas s’in- vestir dans un bénévolat et le bénévolat ne peut pas résoudre tous les problèmes liés à l’âge.

Pour préserver la dignité aux personnes âgées il faut obtenir :

• la revalorisation des pensions et retraites du secteur public et privé ;

• l’accès aux soins de qualité pour tous ;

• la prise en charge de la perte d’autonomie, médi- calement et humainement par des équipes géria- triques, et financièrement par la Sécurité sociale.

Le bénévolat est utile, voire indispensable mais ne doit en aucun cas remplacer un service public de qualité que ce soit auprès de jeunes ou des personnes âgées.

FRANÇOISE GROSMANN C’est le titre d’un ouvrage, fruit de dix années de travail dans les établissements scolaires du 20earrondissement de Paris, à la mémoire des enfants du quartier, morts en déportation, parce que nés juifs.

On trouvera dans ce livre les témoignages de res- capés de la déportation, de résistants, d’enfants cachés, témoignages qui ont été des moments essentiels du travail de mémoire engagé dans les classes en coopération avec les enseignants.

• Ouvrage à commander au « comité école de la rue de Tlemcen », 61, rue des Amandiers, 75020 Paris.

à ceux qui les font. Ces engagements personnels ou collectifs des retraités se justifient d’autant plus que la durée de la retraite devient de plus en plus longue...

En 2007, un projet gouvernemental Philippe Bas a annoncé le 20 février le lancement du

« Passeport pour une retraite active » pour encou- rager les jeunes retraités à s’investir dans la vie de la cité. Ce passeport est un document de 16 pages ayant pour objectif de fournir des informations sur la retraite, les possibilités de cumul emploi/retraite, les services à la personne et le bénévolat. Les retrai- tés qui auront une activité bénévole pourront bénéficier d’un compte épargne service (CESU préfinancé) et utiliser ces chèques pour rémuné- rer un salarié à domicile ou des services effectués par un prestataire agréé par l’État au titre des services à la personne.

Il est précisé dans le document quelques types d’activités bénévoles :

• de soutien scolaire, de loisir et de plein air, de tutorat dans la recherche d’un emploi ;

• de réconfort d’une présence amicale à travers les réseaux de solidarité locaux à domicile ou à l’hôpi- tal auprès des aînés ;

• d’engagement solidaire des exclus (associations à vocation humanitaire ou sociale) ;

• d’engagement de défense de la planète...

Espérons que la pratique permettra à chacun de plei- nement s’engager dans le bénévolat de son choix.

Quelques éléments d’analyse

Si nous pouvons nous réjouir de voir reconnu la place des retraités dans la société, nous devenons très sceptiques sur la volonté poli- tique de la revalori- s a t i o n

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Références

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