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Les problèmes relatifs à la rotation dans la théorie de la
relativité
André Metz
To cite this version:
EXPOSES
ET MISES
AU POINT
BIBLIOGRAPHIQUES
LES
PROBLÈMES
RELATIFS
A LAROTATION DANS
LATHÉORIE
DE LARELATIVITÉ
Par ANDRÉ METZ.Sommaire.. - Les
problèmes
de rotation n’ont pas faitjusqu’ici,
dupoint
de vue relativiste,l’objet
d’études d’ensemble détaillées; ils ont seulement été abordés ou traités partiellement dans des Mémoires ou des Notes (qui
pouvaient
présenter tous les défauts del’improvisation)
à proposd’expé-riences effectivement faites, ou de dispositifs
proposés
à titre de questionsthéoriques.
Le présent article vise à combler cette lacune.Ces
problèmes
exigent, en Relativité, l’emploi des notions connues de temps propre et de longueur propre et, en outre, de la notion detemps
d’un solide lelong
d’une courbe décrite sur ce solide, tempsqui
dépend de cette courbe et de la manière dont elle est décrite.Le problème des deux mobiles circulant en sens inverse sur le pourtour d’un
disque
est d’abord traité de manière rigoureuse, à titre depremier
exemple fixant les ordres de grandeur des effets à observer et lespossibilités
de résultats « cruciaux entre la théorie de la Relativité et laMécanique
classique.
Les expériences effectuées
jusqu’ici
sont ensuite examinées en détail : d’abord la plussimple,
celle de Sagnac, où deux rayons lumineux décrivant en sens inverse(dans l’air)
un circuitpolygonal
entraîné par undisque
mobile, serejoignent
et forment des interférences;puis l’expérience
de Harress, où un circuit du même genre est décrit par la lumière dans desprismes réfringents;
enfin, celles de Dufour et Prunierqui,
partant dudispositif
de Sagnac, en varient les conditions deplusieurs
manièreset notamment en introduisant des parcours dans des milieux
réfringents
fixes, ou en combinant des portions de trajet fixes avec desportions
entraînées avec ledisque.
Toutes ces
expériences
mettent en évidence des effets du «premier
ordre » env/c.
Elles ontgéné-ralement été considérées d’abord par leurs auteurs comme des preuves de la théorie de l’éther.
En réalité, elles sont
interprétées
aussi bien dans la Théorie de la Relativité, et sans aucunehypo-thèse auxiliaire
(comme
celle de l’ « entraînement partiel de l’éther par la matièreréfringente
», suivant la formule deFresnel).
Les démonstrations données ci-dessous sont presque toutesoriginales; plusieurs
d’entre elles sont inédites.
JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM.
13,
1952,
1. L’extension aux mouvements de rotation de la « Relativite restreinte )). - Les
probl6mes
concernant les mouvements nonrectilignes
ne sont pas examines dans la Relaiivité restreinteproprement
dite : ils constituent une «
généralisation
» de cetteth6orie,
qui
necessite des considerationsparticuli6res
et forme transition avec la Relativitégineralisie.
C’est,
eneffet,
apres
avoir 6tabli que lagéométrie
d’un
disque
en rotation n’est pas euclidienne pour des observateurs entrain6s avec ledisque -
c’est le«
paradoxe
d’Ehrenfest )) -qu’Einstein
a 6tendu cerésultat,
en vertu du «principe d’equivalence
», au casdes
champs
degravitation [1].
11 convient d’insister sur la
signification
de ce«
paradoxe
» et sur leprobl6me general
dudisque
tournant,
avant depouvoir
r6soudre lesquestions
posées
a lasagacit6
desphysiciens
ausujet
des corps en rotation par desexperiences
r6elles ou fictives et par des discussionsqui
n’ontguère
cess6depuis
unetrentaine d’annees.
Ces
questions
ont,
jusqu’ici,
etetrait6es,
aupoint
de vue
relativiste,
assezrapidement,
par des savants surtoutpréoccupés
d’aller de 1’avant etqui
laissaientparfois
dans 1’ombre despoints
delicats. Le moment semble venu d’introduire le maximum de clart6 et derigueur
dans un domainejusqu’ici quelque
peunégligé
a cet6gard.
Les formules de la Relativite restreinte ont ete 6tablies en
supposant
des mouvements de translation uniforme. Ellespeuvent
etre étendues aux cas des mouvements varies(dont
fontpartie
les mouvements derotation)
a condition de diviser ces mouvementsen elements
spatio-temporels correspondant
a des distances infinimentpetites
et destemps
infinimentcourts,
auxquels
onapplique
les formules de Lorentz et en faisant ensuite des sommations des resultats obtenus.Rappelons
que l’onappelle longueur
propre d’unelement lin6aire faisant
partie
d’un solide lalongueur
telle
qu’elle
est mesurée par un observateuroperant
avec des
regles gradu6es
immobiles parrapport
a ce solide.D’une
facon
analogue,
onappelle temps
propre d’unmobile Ie
temps
telqu’il
est mesure par unehorloge
parfaite
entrain6e avec ce mobile. C’estl’int6grale
destemps
616mentairescorrespondant
auxmouve-ments successifs de ce mobile.
On sait que, dans le cas d’un
mobile,
1’ « intervalled’univers n ds est
6gal
ac dt, t
6tant l’intervalle detemps correspondant
dans unsyst6me
de reference lie au mobile. Sur un parcoursdetermine,
c’est-a-dire que le
temps
propre est6gal
a 1’arc de«
ligne
d’univers >> diyisé par la vitesse de la lumiere.2. Le
probleme
general
dudisque
enrota-tion
[2].
- Consid6ronsun
disque
D en rotation parrapport
a unsysteme
de Galilee S et soit v sa vitessecirconférentielle. Un observateur entraine av ec D
dispose
derègles
jradu6es
tres courtes parrapport
au diametre du cercle : en nzettant cesrègles
bout à boutle
long
dupourtour
dudisque,
il le recouvre enti6-rement au moyen de l’regles
delongueur
unite. Si un observateur de S fait de cettefigure
unephotographie
instantanee(par rapport
aS),
iltrouve,
pour lalongueur
totale,
la valeur 2;: r. Mais en faisant cetteoperation,
il a attribue h chacune despetites
règles
lalongueur
« contractee »t/
- v2 .
DoneC2
On a admis
implicitement,
dans ceraisonnement,
que le
disque
etaitplein
et sans fissure a la vitesse consideree. Le resultat obtenu montre que si undisque
de rayon constant passe de l’immobilit6 a la rotation dans un
système
de Galilee en restant sansfissure,
il
f aut
que sacirconférence
s’atlonge
(mesurée
en«
longueur
propre»)
etsi,
aucontraire,
onassujettit
chacun des elements dupourtour
dudisque
agarder,
malgre
lemouvement,
la memelongueur
propre,tt
taut
que le disque
craque.Cette derniere assertion est rendue
plus
6vidente encore par les considerations suivantes : Soit une voiecirculaire de
grand
rayon, surlaquelle
se trouvent ungrand
nombre n de wagons delongueur unite,
attachesensemble,
sauf le nièmequi
n’est pas attach6 aupremier,
de sortequ’ils
forment une chaine circulaireouverte.
Supposons qu’au
repos, le nième touche lepremier.
Mettons le train en marche instantanémenta la vitesse v sans
changement
delongueur
propre(1) :
cela veut dire que lepremier
et le deuxieme wagon se mettent en mouvement simultan6ment parrapport
au
premier
wagonayant
la vitesse v ; que le troisi6mese met en mouvement simultanémenl avec le
deuxieme,
(1)
Celaexige
que tous les wagons soient automoteurs etsoient mis en marche suivant un programme pr66tabli, car
le mouvement ne peut se transmettre d’un wagon a un autre
instantanemenf si l’on compte uniquement sur des vehicules
(locomotive,
ou voituresmotrices)
pour entrainer les autres. En outre, celaexige
que tous les wagons soient munis d’undispositif
compensateur de longueur que l’on fait fonctionnersuivant un programme
pr66tabli,
autrement les wagons nepourraient
garder
leur longueur propre pendant la mise enmarche (celle-ci ne pouvant se faire instantanément d’une extremite a I’autre),
A noter que le wagon que nous appelons le « premier » (il est effectivement le premier mis en marche pour le
systeme
de reference de la voie) est, dans le sens de la marche, à
l’arrière du train. En termes ferroviaires, c’est le wagon de queue (et non le wagon de tete) et tout se passe, pour la voie, comme si la rame etait refoulée, avee compression des voitures r6duisant la longueur totale du train.
Mais on doit insister sur le fait que c’est l’exécution du programme (horaire établi et execute a une fraction infini-t6simale de seconde pros) qui, aid6e par la manceuvre des dispositifs compensateurs, produit ce resultat et non l’action des attelages, qui pourraient etre supposes inexistants.
par
rapport
a celui-ciayant acquis
la vitesse v,etc.,
jusqu’au
nieme.On voit alors
qu’il
seproduit
un intervalle entrele nieme. et le
premier.
En
effet,
lephenomene,
vu de lav oie,
produit
la memoimpression
que dans le cas d’un train en marcheinstantanélment à une vitesse v sur une voie
rectiligne
et sans
changer
delongueur
propre(l’instantanéité
6tant r6alis6e parrapport
au train a la vitessev) (2)
pour lesysteme
de référence de lavoie,
le mouvementparait
se propager de Farriere du train vers 1’avant-
en meme
temps
que seproduit
la contractionlorentzienne sur
chaque
wagon 2013 de sorte que lewagon de queue est
deja parti depuis
un certaintemps
au moment OÙ
(par
rapport
à lavoie)
le wacfon de têtese met en marche. A
partir
dela,
lalongueur
duFig.
I.train,
mesuree parrapport
a lavoic,
reste constante si la vitesse v reste la meme.Cet intervalle
est,
mesure parrapport
a lavoie,
mesure en unites entraînées avec le
train,
il estPour reventr au cas du
disque
tournant,
retenons lerapport
de la circonférence au rayonqui,
mesurepar des observateurs entrain6s avec le
disque,
estOn en a
parfois
deduit que le rayon devrait secontracter. 11 en serait
ainsi,
eneffet,
dans le cas d’une roue dont les rayons seraient61astiques
ou(2)
La constance de la longueur propre est obtenue par lesmemes artifices que dans la Note precedente. Le mouvement
parait se propager de l’arriere vers l’avant avee la
vitesse c
v
pour les observateurs de la voie.
Ilne difterence importante existe entre le cas de la voie circulaire et celui de la voile rectiligne : dans ce dernier cas, les wagons partent eiisenible pour un
système
de Galil6eplastiques,
c’est-a-diresusceptibles
d’extension et decontraction,
tandis que lajante,
aucontraire,
seraitextr6mement
rigide, poss6dant
une cohesionparfaite
et une
aptitude
a conserver ou areprendre toujours
et,
malgr6
tout,
la memelongueur
propre.Mats,
lors meme que ces conditions seraient suppo-s6esr6alis6es,
il faudrait consid6rer cette contractions6par6ment,
avant de traiter leprobleme
par les formules de la Relativite(de
meme si l’on voulait tenircompte
d’une extensionm6canique
due,
parexemple,
a la forcecentrifuge).
En
effet,
ces formulesstipulent
que les élémentsperpendiculaires
au mouvement restent inalt6r6s.Si le rayon est constant et si la cohesion de la
matiere du
disque l’empêche
de sefissurer,
il y a,pour tous les elements de cette
matiere,
du fait de larotation,
une contrainte dont 1’effet est une extension . delongueur
propre dans le sensperpendiculaire
aurayon, dans la
proportion
- - ) v
6tant la vitesse/ V2
t/’I--
c2de 1’element considere.
3.
Remarques generales
ausujet
despro-blemes de rotation. - On
peut
tirer desconside-rations
qui precedent
les remarques suivantes : a. D’unefaçon g6n6rale,
un solide nepeut
conserver uneparfaite rigidite
dans des mouvementsvaries,
selon la theorie de la Relativite. C’estpourquoi
lesproblemes qui
font intervenir ces mouvements doiventcomporter,
dans leurs6nonc6s,
desdetails,
notam-ment ausujet
descoh6sions,
desrigidités impos6es,
des contractions ou extensionspermises,
detailsqui
n’etaient pas
exig6s
dans laM6canique
rationnelleclassique.
b. Les « extensions » et « contractions » des
lon-gueurs et des
dur6es,
qui
sont toutes « relatives » etparfaitement r6ciproques
tantqu’il
estquestion
de translationsuniformes, prennent,
dans certains casde mouvements
varies,
une realiteindeniable,
se tra-duisant notamment par des diff6rences delongueurs
ou des
d6r6glages
temporels
lors de rencontres(qui
sont des « coincidences
spatiotemporelles
», done desréalités ind6niables dont doit tenir
compte
toutethéorie).
On sait
depuis longtemps
que les mouvementsvaries
peuvent
etre mis en evidence par despheno-m6nes
physiques
mesurables a l’int6rieur meme dessystemes
en mouvement(par
exemple,
les effets dela « force
centrifuge »
pour lesrotations),
et la célèbreexperience
dupendule
de Foucault a montre que 1’onpouvait
ainsi mettre en evidence la rotation de la terre. La theorie de la Relativiteamrme,
enoutre,
que des
dicalages
spatiaux
ettemporels peuvent
êtrelies a des mouvements varies
et,
enparticulier,
a des rotations.c. Une des
plus
grandes
difficultés des solutions desproblèmes
de rotation est1’impossibilite
de définirun
temps univoque
etcoherent,
au moyend’horloges
li6es au corps en rotation considere
[1].
Certes,
chaque point
de ce corps - disons : du«
disque »
-a son
temps
propre. D’autrepart,
tout mobilequi
parcourt
untrajet
parrapport
audisque
aegalement
sontemps
propre.Mais on
peut
définir aussi(et
c’est encore une notiondifférente)
untemps
dudisque,
lelong
de cetrajet.
En
effet,
le mobile a, achaque instant,
une certaineposition
parrapport
audisque; pendant
un intervallede
temps
élémentaire(d6fini
parrapport
ausy steme
de
Galilée),
ilparcourt
une distance infinimentpetite
et nous pouvonsappliquer
les formules de transfor-mation de Lorentz a ce mouvement. On trouve ainsi untemps
elementaire dudisque
(en
memetemps
qu’une
distance sur cedisque
et une vitesse parrapport
au
disque) (3)
et en faisant unesommation,
onpeut
définir le
temps
lelong
dutrajet.
Cetemps
depend,
en
general,
non seulement dutrajet
parcouru, mais encore de lafaçon
dont il est parcouru(nous
en avons vu unexemple
a propos des wagons sur la voiecircu-laire).
4. Méthodes de resolution des
probl&mes.
-Possibilités dedifférences
entre la thiorieclassiqlie
et laRelativité. - Un certain nombre de
problemes
ontete
poses
concernant desdisques
tournants a la suited’experiences
effectivementfaites,
ouprojetees,
ousimplement
envisag6es.
Toutes cesexperiences
avaient d’abord ete consid6r6es par leurs auteurs commecru-ciales entre la Relativite et la theorie «
classique
»(th6orie
del’éther,
avecapplication
de laGin6matique
classique).
Toutes concernent des mouvements de mobiles ou
des
propagations
d’ondes,
qui
ont lieu sur desdisques
animes de mouvements de rotation.Les
probl6mes correspondants peuvent
etre tralt6s parplusieurs
m6thodes :10 Les raisonnements et les calculs ont lieu dans le
syst6me
de reference de Galileeinitial,
celui dulabo-ratoire.
Cette methode a
1’avantage
d’utilisertoujours
untemps
univoque
etcoherent ;
mais ellepeut,
danscertains cas, suivant les donn6es du
probl6me pose,
se révéler
inapplicable
ou donner lieu A descompli-cations telles
qu’il
devientpreferable
d’enemployer
une autre.
2° Les raisonnements et les calculs ont lieu en consid6rant des elements du
disque,
que l’onprend
successivement comme reference. On est alors conduit a introduire le «
temps
dudisque
lelong
d’untrajet
»,defini ci-dessus
( § 3, c).
Cette
m6thode,
qui s’impose
pour certainspro-bl6mes,
estplus
delicate en raison de la necessite de(3) Certains auteurs ont
introduit
des « vitesses par rapportau disque » consid6r6es dans des
systèmes
de reference (ou« vues par des observateurs »)
qui
ne participent pas aumouvement du disque. Ces « vitesses n s’obtiennent par
addi-tion ou soustraction (sans tenir compte de la formule de
composition) des vitesses considérées : vitesse du mobile (ou de la propagation envisagee) par rapport au systeme de
reference en
question
et vitesse du point du disquecorres-pondant,
toujours par rapport au meme syst6me der6f6-rence. C’est ainsi que 1’on peut avoir, dans certains cas, une
propagation de la lumière « anisotrope » et meme une vitesse
de la lumiere plus grande que c.
manier des
temps
differents les uns des autres et dontcertains
peuvent
etre des resultatsd’intégrations
decaractère peu commun.
Ces deux m6thodes sont les
principales qui
aient 6t6employees jusqu’ici
pour lesprobl6mes
enquestion.
Bienentendu,
rienn’empeche
d’enemployer
d’autres et notamment de choisir d’autressystemes
der6f6-rence, ou de passer d’une methode a une autre au cours du meme
probl6me.
Certains auteurs ont
publi6,
a proposd’experiences
celebres,
des raisonnements et des calculs tenantcompte
dutemps
dusysteme
du laboratoire et decoordonn6es
d’espace
mesur6es sur le corps enmouve-ment,
d’ailleurs sans tenircompte
du radicali
- -
c2correspondant
a la « contraction »[3], (3). C’est
Ihproprement
raisonner dans la theorie de 1’ether et lesresultats obtenus par cette « troisi6me methode »
ne
peuvent
etre donn6s comme conformes a laRela-tivit6
qu’avec
lesjustifications
n6cessaires.Quelle
que soit la m6thodeemployee,
une diff6-rence entre les resultats
pr6vus
par la Relativite et par la theorieclassique
nepeut
provenir
que desformules
detransformation
d’unsystème
de r6f6rencea un
autre,
formules utilis6es pour les calculspartant
de donn6es
(positions,
temps,
vitesses)
evaluees dansun
syst6me
et aboutissant a des elements évalués parrapport
h un autresystème.
Aucune difference n’est donc
possible
si tout- donn6es et resultats - se calcule dans le meme
systeme
(nous
verronsplus
loin que c’est le cas pourcertaines
experiences).
11 faut d’ailleurs remarquer que si les
propagations
en cause sont des
propagations
de lumiere dans levide ou dans
1’air,
lesapplications
des deuxtheories,
tout en demandant des calculs
qui peuvent
etrediff6-rents,
sont forcementiquivalentes
aupremier
ordre(par
rapport
a la vitesse dudisque).
Si done on nepeut
pas pousser tres loin laprecision exp6rimentale
(comme
cela a ete le casjusqu’ici
pour toutes lesexperiences
concernant desrotations),
elles aboutissent aux memes resultats observables.Ceci est d’ailleurs
general,
quel
que soit le corps considere(qui
n’est pas forcement undisque)
et sonmouvement
(qui
n’est pas forcement unerotation).
En
effet,
sid’apr6s
la theorieclassique
une ondelumineuse
parvient,
autemps
origine,
en unpoint
M de ce corps et si nous choisissons des coordonn6estelles que l’axe des x soit dans la direction de la vitesse v du
point
M,
la vitesse de cette onde est unvecteur
qui
a pourgrandeur
c et pourprojections
c;r,c,., cz. Sa vitesse par
rapport
au corps considere(toujours
dans la theorieclassique)
a pour compo-santes cx - v, c , cz; sagrandeur
n’estplus
c, mais celle de la « resultante » des deux vecteurs vitesse(de grandeurs
c etv).
Au bout dutemps
élémen-tairedt,
la meme onde arrivera aupoint
dont lescoordonn6es,
parrapport
au corps enmouvement,
sontD’apres
laRelativite,
au bout du memetemps
dfdn
système galil6eii
dulaboratoire,
cette ondearri-(3) Voir plus loin (chap.
VIII)
a propos del’interprétation
de 1’experience de Sagnac.
vera au
point
dont lescoordonn6es,
parrapport
au corpsconsidere,
sontle
temps
est note defapon
differenteet l’o n a
c’est-A-dire que la vitesse de la lumiere a pour
gran-deur c par
rapport
au corps considere(meme
gran-deur que dans le
systeme
deGalilée).
Si nous comparons ces résuItats a ceux de la theorie
classique,
nous voyons que, parrapport
aucorps en
mouvement,
la vitesse de la lumière et letemps
ont des valeurs tres differentes dans les deux theories. Mais le
point
ou arrive la lumiere est le meme et est note de la memefaçon
aupoint
de vue des coordonn6es2,?
d’espace,
si l’onn6glige
le terme du second ordre( c2
c-qui correspond
a la « contraction de Lorentz ».Ce sont
donc,
aupremier
ordre,
les mimes evene-mentsqui
sont notes dans la theorie de 1’ether avecle
temps t
« universel » et la vitesse dela lumieremodi-fi6e
(« compos6e
» avec la vitesse du corps suivant laregle classique)
et dans la theorie relativiste avec letemps f’
dusyst6me
de reference entraine par cecorps et la vitesse de la lumi6re « invariante ».
Une sommation de resultats 616mentaires de ce genre le
long
d’untrajet
nepeut
rienchanger
dans1’ensemble.
Finalement,
les memes effets sontpr6vus
sur le corps enmouvement,
en cequi
concerne la lumieredans le vide ou dans l’air -
toujours
aupremier
ordre - par les deux
theories,
mais ils sont attribuéspar la theorie
classique
aux differences des vitessesde la lumi6re et par la theorie de la Relativite a la
modification du
temps
lui-meme.Cette convergence des resultats des deux theories ne
s’applique qu’a
la vitesse c.Elle n’est
deja plus
valable pour les vitesses de lalumi6re dans les corps
r6fringents,
qui
sont nettementplus petites
que c. La theorieclassique
doit alors faireappel
al’hypothèse
de I’ « entrainementpartiel »
de Fether
(5)
pourexpliquer
lesphenomenes
observesdans ces corps.
Moyennant
cettehypothese
auxiliaire,
la convergence est r6tablie.
11
n’y
aurait aucune convergence pour des vitesses demobiles,
ou despropagations, différentes
de lalumière,
et desexp6riences
faites sur cette base(5)
Rappelons
que cettehypothèse,
emise par Fresnel a la suited’exp6riences
d’Arago, etait deja une introduction partielle de la Relativité, car elle consistait essentiellement à16galiser
rimpossibilite constatee de mettre en evidence le« vent d’éther par des experiences du premier ordre sur les corps r6fringeiits.
pourraient
etre cruciales si ellespouvaient
etre montees defaçon
a donner des resultats accessibles aux mesures de laboratoire.5. Cas des mobiles circulant sur la
circon-férence du
disque. -
Onpeut
consid6rer commeprobleme typique
de ce genre celuiqui
a etepose
par F. Prunier[4] :
deuxmobiles, partant
d’un memepoint
0’ sontsupposes
circuler en sens inverse sur lepourtour
d’undisque,
a des vitesses6gales
parrapport
a ce
disque.
Si celui-ci est immobile parrapport a
unsysteme
deGalilée,
les rencontres successives des mobiles onttoujours
lieu en ce memepoint
0’ dudisque (et
aupoint
de la circonference diamétralementoppose).
Si le
disque
est anime d’un mouvement de rotationautour de son
centre,
les rencontres onttoujours
lieuau meme
point
0’ dudisque d’apr6s
laCin6matique
classique.
D’apres
la theorie de laRelativité,
ils serencontrent,
apres
un tourchacun,
en unpoint
0’1
différent de
0’,
puis,
apres
deuxtours,
en un autrepoint
0’2
different de0/1,
etc.P.
Langevin
a donne 1’essentiel de la theorierela-tiviste de ce
probl6me [5]
et le calculapproximatif
du retard d’un des mobiles sur l’autre.Cette theorie
peut
etre faite en sep1açant
dans lesysteme
deGalilee,
c’est-a-dire enappliquant
la« première
m6thode »(§ 4)
[6].
A noterqu’il
nes’agit
pas de
propagation
lumineuse et l’ordre degrandeur
de la vitesse des mobiles n’est pas donne apriori.
11 y a donc lieu d’6tre extrêmement
prudent
dans les«
approximations »
quelles
qu’elles
soient. La methodeemployee
permet
ici un calcul tout a faitrigoureux.
Soit 0 le
point
dedepart
des mobiles dans ce sys-teme : 0’coincide,
al’origine
destemps,
avec0;
il se meut ensuite avec une vitesse u
(
vitesse circon-ferentielle dudisque)
parrapport
aupoint
0. Soit v’la vitesse du
premier
mobileM1
parrapport
audisque.
Ce mobile a, parrapport
ausysteme
deGalilee,
la vitesseLe second mobile
M2
a, parrapport
audisque,
la vitesse - v’et,
parrapport
ausyst6me
deGalilee,
la vitesse
11 v aura une nouvelle rencontre des mobiles
lorsque
ladifference
des parcours des deux mobilessera
ou
21,
ou3I,
etc.(I
etant lalongueur
de lacircon-ference.
La différence I
correspond
a lapremiere
rencontre,
au
voisinage
dupoint
diametralcmentoppose
a 0’. La différence 21correspond
aupoint
0’i.
Cette rencontre aura lieu au
temps
t dusyststeme
S,
tel que
c’est-a-dire
Apres simplifications
et resolution parrapport a f,
on trouve
Le mobile
M1
a parcourualors,
autotal,
le cheminvi
t dans lesysteme
S;
le mobileM2
a parcouruVI t -
2l. Leurpoint
de rencontre0B
est done a la distancede 0
(mesurée
lelong
de lacirconference)
vlt,
ouvlt
-1,
ou vlt
-21,
etc. et sa distance aupoint
0’(dont
la distance aupoint
0 estut)
estC’est 6videmment la seconde
qui
donne la valeurabsolue la
plus
faible. SoitLe calcul
donne,
apres simplifications,
Cette formule
appelle
les remarques suivantes : Si u(vitesse
circonférentielle dudisque)
peut
etreregard6e
comme trèspetite
parrapport
a c et si v’(vitesse
des mobiles sur Iedisque)
est6galement
Mspetite,
1’effet est du second ordre.11 n’en est pas de meme
si,
dans desexperiences
analogues,
onremplace
les mobiles par des effets depropagation
dont la celerite est de 1’ordre de lavitesse de la lumiere.
Mais,
comme on 1’a vu, dans le cas de la lumiereelle-meme,
lesexperiences
ne sont pas cruciales(5).
D’autre
part,
il est tres difficile de r6aliser des mouvements tresrapides
avec des mobiles matérielsproprement
dits. On se trouve alors dans le dilemme suivant : ou bien(cas
de lalumi6re)
lesexperiences
sont moinsintéressantes,
ou bien(cas
des mobilesmateriels)
la vitesse v’ est trespetite
vis-h-vis de cet 1’effet est du second
ordre,
donc tres difficilement observable.M. Prunier a 6tud!6 diff6rents
projets
visant aremplacer
les mobiles par despropagations
de courants6lectriques
ou par despropagations
d’ultrasons sur. Ie
pourtour
d’undisque
tournant a tresgrande
vitesse.La mise au
point
de cesexperiences
suscite de grosses difficult6s. Il seraitgrandement
desirable que cesdifficultes
puissent
etr esurmont6es,
pour que l’onpuisse
disposer
dut6moignage d’experiences
propre-ment
cin6matiques
et nedependant
pas de la lumiere. (5) Comme on ne peut pas faireparcourir
a la lumi6re unecirconférence, on remplace cene-ci par un trajet
polygonal
(c’est Ie cas des experiences d6crites plus loin), mais les
6. Le
probl6me
desdisques
avec engrenages.2013 Alexandre Dufour avait
imagine
undispositif qui
devait,
dans sapensee,
etreequivalent
a celui dudisque
avec deux mobiles circulant en sens inverse[7],
[8], [91 :
Un
disque
horizontal Dporte
et entraine avec luiun moteur
qui
fait tourner d’un mouvementuniforme,
autour d’un axe horizontal
(fixe
parrapport
aD),
un
pignon
dent6 E. Celui-ciengr6ne
avec deuxcouronnes dent6es horizontales entre
lesquelles
il estplace
etqui
sont solidaires de deuxdisques
Dl
etD2
mobiles autour du meme axe que le
plateau
D. A. Dufourpensait
r6allser ainsi1’egalite
desvitesses,
par
rapport
auplateau
D,
des éléments despourtours
des deuxdisques
Dl
etD2.
P.
Langevin
a montréqu’il
n’en etait riend’apres
laCin6matique
relativiste[10].
Eneffet,
lesdisques
6tantsupposes
sans fissures a leursvitesses
respec-tives,
il fautqu’ils
subissent les extensionspr6vues
plus
haut : les elements dupourtour
dudisque Dl
Fig.
3.subissent
done,
enlongueur
propre, une extensiondans la
proportion
V;
ceux dudisque
D2
dans/
vï 1--c2 laproportion
V2 2
1 -
C2
%
C2En raison de 1’existence des engrenages,
chaque
fois queDi
avance d’une dent sur lepignon
E, D2
reculed’une
dent,
c’est-a-dire d’une meme fraction decir-conf6rence. Au bout de n
operations
de ce genre(n
6tant le nombre de dents dechaque
couronne),
les dents
primitivement
en contact avec lepignon
reviennent done au contact. Les rencontres succes-sives de
points
tels queM,
etM2
marquees
respec-tivement sur les couronnes
D,
etD2
doivent donctoujours
se faire au-dessus des memespoints
de D(7).
(7)
Que deviennent les dimensions propres des elements dupignon
E ? Lepignon
est unepetite
roue dent6e qui, elle aussi, doit rester sans fissurespendant
le mouvement.Or, ses elements inf6rieurs ont, par rapport au
svst6me
de GaIll6e, la vitesse v1; ses elements sup6rieurs, la vitesseV2-L’intégrité
de cette petite roue dentee est 6videmmentsauve-gardee si tout se passe normalement pour les observateurs du système de Galilée, c’est-h-dire si les 616ments inférieurs sont,
en
longueur
propre, 6tendus dans laproportion I : V 1- ’*
etles elements
superieurs,
dans laproportion i
I - v Maisc. cette condition n’esf pas indispensable et, en fait, elle ne
peut se realiser en raison de la r apidite avec laquelle ces
elements s’6changeiit entre eux. Tous les elements du pignon prendront donc une extension moyenne.
11 en r6sultera que le pignon engr6nera mal avec les dents
de D, et de D2 qui ont subi, de leur cote, les extensions respec-tives precitees. On se trouvera done dans le cas d’engrenages
d6fectueux
(distances
entre les dents du pignon trop courtesD’autre
part,
les vitesses mesurees par desobser-vateurs de D
(aux
environs dupignon E,
parexemple)
despoints
deDl
et deD,
sontdiflerentes.
Leurrapport
est,
d’apres
P.Langevin
On se trouve donc dans un cas nettement different
de celui des
problemes
precedents.
Une difficulte
signalee
par F. Prunier[9]
r6sulte dupassage a la limite
lorsque
lesdisques augmentent
de rayon sans
changer
les vitessescirconf6ren-tielles
(g).
Lerapport
precedent (entre
les vitesses mesur6es par l’observateur enE)
nedepend
quede u, de v, et de v,. II demeure donc constant
lorsque
le ray on varie.
A la
limite,
la rotation devient une translation.Devra-t-on dire que cet observateur pourra ainsi
mettre en
evidence
son mouvement de translation ? Ce serait uneconsequence
directementoppos6e
auprincipe
meme de Relativite.En
r6alit6,
ce que décèlel’observateur,
ce n’est pas sonniouvement,
ce sont les extensions des dimensionspropres de
Dl
etD2,
ouplus
exactement le fait que ces extensions sont differentes.Supposons qu’avec
les memes vitesseseirconfé-rentielles on
remplace
lesdisques
avec engrenages par d’autres deplus
enplus grandes, puis
par des secteursdent6s de
grands
rayons, enfin par des engrenagesrectilignes.
Si l’on maintient les extensionsprécitées,
la relation de
Langevin
subsiste et 1’observateur en E continue a constater une difference entre la vitesse(mesur6e
parlui)
des engrenagessup6rieur
et inf6rieur. Mais ce n’est pas son mouvementqu’il
met ainsi en evidence.Cependant,
ces extensions nes’imposent
nullementdans le cas des engrenages
rectilignes (ni
meme dans le cas de secteurs dent6s degrand
rayon etd’angle
tres
petit), puisqu’elles
ont ete introduites « pour quele
disque
entier reste sans fissure ». Onpeut
done nepas les maintenir. Mais si on ne les maintient pas, il
n’y
aplus
continuité dans un « passage a la limite » : :on se trouve devant un
probleme
different : deuxengrenages
rectilignes
Dl
etD2,
mus par unpignon
E. Les vitesses deDl
et deD2
sontégales
et
designe
contraire pour un observateur en E. Si celui-ci
est,
a son
tour,
en mouvement parrapport
à unsysteme
S,
les vitesses par
rapport
à S s’obtiennent par les for-mulesgenerales
qui,
elles,
necomportent
aucunsyst6me
ni aucun observateurprivil6gi6.
Cet
exemple
illustrel’importance
querevetent,
dans les
problemes
de solidestournants,
les notions de contraintes et d’extensions deslongueurs
propres, dues a la cohesion de la matiere.7. Cas d’un
trajet
quelconque
sur ledisque.
ou trop longues pour les distances entre les dents des engre-nages
qu’il
devraitmouvoir)
et il pourra en resulter, si les d6fauts sont trop grands, un blocage complet du m6canisme. Mais, tantqu’il
marchera, leprincipe
de son fonctionnement 6noiic6 plus haut doit, en raison de 1’existence des dents,s’appliquer
strictement : ,( Lorsque Dl avance d’une dentsur E, D2 recule d’une dent ».
(8)
La solution de cette difficult6, est extraite de Andre230
- Nous avons vu
que les calculs du
paragraphe 5
ne
s’appliquent rigoureusement
que si les mobiles coiisid6r6s(ou
lespropagations)
circulent sur lepour-tour du
disque.
Dans le cas de
trajets
différents(c’est
Ie caspour la
plupart
desexperiences
r6alis6esjusqu’ici),
ces calculsne
peuvent
donner que des ordres degrandeur.
Un calcul
plus precis
peut
sefaire,
dans ce cas,par la deuxième m6thode
indiqu6e plus
haut(§
4),
c’est-a-dire par l’interm6diaire du
temps
dudisque
lelong
dutraiet
parcouru,temps
défini deproche
enproche
sur cetrajet.
Soit
M’M1
un element de cetrajet
sur ledisque.
La vitesse du
point
M’ dudisque
parrapport
ausysteme
de Galilée est v = 0) r, rd6signant
lalon-gueur CM’ et w la vitesse
angulaire.
Soit dt le
temps
616mentaire de cesyst6me
deGalilee
correspondant
a cetrajet,
et dt’ letemps
d’unautre
systeme
ayant
la vitesse v parrapport
aupremier.
Laquatrieme
formule de Lorentz donnedx’ 6tant la coordonn6e mesurée
parall6lement
a lavitesse v, c’est-h-dire
perpendiculairement
a CM‘ :c’est donc la
projection
deM’ M’,
sur la direction de la vitesse v.d’ou le
d6calage
temporel
616mentairev4.
les termes non ecrits 6tant en
v4,
ou d’un ordresup6-rieur.
Le
premier
termes’6erit i- C2 dx’
Comme r dx’ est deux fois 1’aire del
balayee
parCM,
ce
premier
terme est6,al
a -2 c2 "
dc-C.
c-Le second terme n’est pas forcement
négligeable
parrapport
aupremier
(9),
car si nousappelons
v’ la(9)
Certains auteurs, dans des calculs analogues (c f .LAX-GEVIN, C. R. Acad. Sc., 1935, 200, 5o), n’en ont tenu aucun
vitesse du mobile par
rapport
audisque
Ce second terme est done exactement de l’ordre du
premier
si v’ est du meme ordre que v.Toutefois,
il est
n6glicreable
si le mobile estremplace
par unepropagation
lumineuse.Sur 1’ensemble d’un
trajet
parcouru sur ledisque,
led6calage temporel
total estIl y a lieu. toutefois de remarquer que 1’on ne
compare pas - du moins dans les
experiences
r6ali-s6esjusqu’ici -
letemps
dudisque
avec letemps
dusysteme
deGalilee,
mais letemps t’1
dudisque
lelong
dutrajet
d6crit dans un certain sens, avec letemps t’2
dudisque
lelong
du memetrajet,
decrit en sens inverse.Si ces
trajets
sont decrits defacon
sym6trique,
lesseconds termes se
d6truisent,
au moins enpremiere
approximation
et l’onpeut
écrire(avec
cetteapproxi-mation)
c’est-A-dire
qu’au
memetemps t
dusysteme
deGalilee
correspondent
destemps
t’ différents tota-lis6s lelong
destrajets
parcourus. Enconsequence,
si les vitesses sont lesmemes,
les distances par-courues lelong
de cestrajets
seront differentes et l’un des mobiles(ou
despropagations)
considérés sera enavant de I’autre.
On
peut
aussiavoir,
dans certains cas,avantage
a comparer lestem:ps t1 et t2
dusysteme
de Galileecorrespondant
a destemps
t’6gaux;
parexemple,
si l’on veut connaitre led6calage,
dans letemps,
del’arrivée de deux mobiles
(ou propagations)
au bout de deuxtrajets
6gaux
parcourus a la meme vitesse. Les seconds termesdisparaissent
encore et l’ on aNous pouvons
appliquer
ces resultats au cas desmobiles circulant en sens
inverse,
avec des vitesses6gales,
sur la eirconf6rence dudisque.
L’aire é’L est6gale
a rr2. Enappelant u
la vitessecirconférentielle,
Dans la formule
(2),
(approaimativ
ement )
(en
realite,
c’est la valeur def dt’,
mais dt et dilne différent que par des
quantités
d’ordresupérieur).
compte et ont 6crit seulement Ie premier terme, disant qu’ils operaient « au premier ordre en w ». Cette maniere de
proceder
Le
premier
terme de cette formule(2)
estalors 2013 201320132013
et le
second - ] ;
il est dn memo ordre que lec- i,
premier
si v’ est du meme ordre que u. 11 estn6ali-geable
si v’ estegal
a c ouapproche
de cette valeurs. La formule(3)
donnec’est-a-dire que l’un des mobiles aura parcouru,
pendant
le memetemps t
dusysteme
deGalilee,
4 rll
-;;;-
deplus
que l’autre. Au moment ou le mobile no 1 arrive aupoint
0’,
le second 1’ad6pass6
deLes deux mobiles ont du se croiser en
0’1,
ami-dis-tance. Done
On retrouve ainsi le r6sultat du calcul
rigoureux
duparagraphe
5.8.
L’exp6rience
deSagnac. --
L’expérience
deSagnac,
qui
date de1913
[11],
est laplus
c6l6bre desexperiences
mettant en evidence la rotation par uneffet
optique.
Rappelons-en
ledispositif
dans seslignes
essentielles.
Un faisceau lumineux issu d’une source S est
envoy6
sur une lame semi-reflechissante
L,
de sortequ’une
partie
dufaisceau,
r6fl6chie successivement par desmiroirs,
accomplit
untrajet polygonal
sur undisque,
tandis que I’autre
partie
suit le memetrajet
en sensinverse. Les deux faisceaux se referment sur la lame L et coincident
géométriquement
apartir
dela,
jusqu’a
unappareil
photographique
P.Lorsque
ledisque
estimmobile,
les interferencesentre les faisceaux
qui
arrivent en P forment desfranges qui
sontphotographiees
parl’appareil.
Si le
disque
est mis enmouvement,
lesfranges
sed6placent
et laphotographie
permet
de mesurer cedeplacement
defaçon
precise.
A noter que, dans
1’experience
originale,
la sourceet
l’appareil photographique
6taientegalement
liesau
disque.
L’interpretation
de cetteexperience
a d’abord etedonn6e par son auteur comme une « preuve de la
realite de 1’ether lumineux » et une « demonstration
de 1’effet du vent relatif d’ether ».
Ce
qu’elle
a demontrer6ellement,
c’est que « la lumiere se propage dans1’espace
avec une vitesseind6pendante
du mouvement d’ensemble de la sourceet du
systeme optique
». Eneffet,
le r6sultat observeest exactement celui que l’on
peut
calculer en seplacant
dans lesy steme
de reference du laboratoire(« premiere
méthode»)
et en tenantcompte
del’allon-genlent
dutrajet
d’un des faisceaux lumineux par larotation,
ainsi que du raccourcissement de 1’autre.Or,
ce mode de calcul sejustifie
aussi bien dans la theorie de Fether que dans laRelativite,
pourvu que l’on admettequ’il n’y
a aucun entrainement des ondes lumineuses par le mouvement de la source ou desappareils optiques quels qu’ils
soient(tout
se passedans le mème
systeme
de reference et iln’y
a aucuneapplication
de fortnulc’s detransformation).
Fig.
6.Max von Laue en a donne le detail
[12],
[13]
enadmettant que le circuit
optique
se compose d’un carr6parfait
inscrit dans ledisque,
LM1M2M3L,
Ld6signant
la lamesemi-transparente
etMl, M2
etM3
lesmiroirs,
et en calculant leslongueurs
destrajets
LM’1,
M’1 M,2 M’2 M’3, M’3 M‘
(tous 6gaux)
lorsque
l’appareil
est en mouvement(fig. 5
et6).
En
fait,
le circuit utilise n’est pas forcement uncarr6
(dans
sesexperiences, Sagnac
utilisait unpentagone
irr6gulier).
La demonstration ci-dessouss’applique
a unpolygone quelconque.
Fig. 7.
Soit
LM1
un element detrajet rectiligne
sur Iedisque,
delongueur
t. Pendantqu’il
est parcouru par lalumière,
c’est-a-dirependant
Ietemps -?
Iepoint M1
c
vient en
M1
sur la cireonference de centre C etpassant
par
M1,à
une distance MM,
=ro
endésignant
par r
232
la distance
CM1
et ,> la vitesseangulaire.
Letrajet
de la lumiere estallongé
deLM’,
-LM1,
soitpL 6tant
1’angle M1M1,
L. DoneFallongement
s’ecritSi nous abaissons de C la
perpendiculaire
CKsur
LM1,
nous remarquons quel’angle M1CK =
:.1(10).
Donc
L’ allongement
est alors 2waire CLlB11
.c
Sur 1’ensemble du
circuit,
il estdone
L’td6si-c
gnant
1’aire dupolygone.
Le
trajet
parcouru en sens inverse est raccourcid’autant,
donc la difference des deuxtrajets
est /4 0) a
c
ce
qui correspond
a und6calage
temporel
de4 w el
C2
entre les ondes des deux faisceaux a leur arriv6e sur
la
glace
qui
termine leurs parcours sur ledisque.
Onpeut aussi,
pourl’interpr6tation
de cetteexp6-rience,
proc6der
par la « deuxieme methode » etappli-quer les calculs du
paragraphe 7 (temps
etcoor-donn6es mesur6es sur le
disque).
La formule
(4)
donne,
pour le retard d’un faisceau I V sur l’autreapres
un tourcomplet,
la valeur4weL
C2
11
s’agit
de lacomparaison
destemps
totalises sur lestrajets
des faisceaux. Comme lesondes,
d’apres
la theorie de laRelativité,
onttoujours
la meme vitesse cpar
rapport
aux elements dudisque
successivementparcourus et que les
trajets
sur ledisque
sont6gaux,
ce retard est aussi celui des ondes de l’un des faisceaux sur celles de I’autre. On retrouve donc la formule du
d6calage temporel,
mais,
cettefois,
par un raison-nementpurement
relativiste(et
independant
de la forme ducircuit).
Bien
entendu,
ce n’est pas une differencetemporelle
que l’onobserve,
mais le retard d’un des faisceauxsur
I’autre,
revele par une deviation desfranges
d’interférence. On aavantage
aexprimer
ce retarden nombre de
longueurs
d’onde. Ce nombre estEn
fait,
ils’agit
d’une fractionplus
petite
que I.L’experience
montre,
qu’effectivement,
on observeun
deplacement
desfranges,
de la valeur d’unefrac-tion de
frange correspondant
a cetteexpression.
Enfin,
une demonstration assez616gante
a ete donn6e par P.Langevin [3]
par leprocédé appel6
plus
haut « troisi6me methode » et consistant 4 utiliserle
temps
dusysteme
galil6en
du laboratoire et les(1°) C’est tout a fait rigoureux si L est sur la circonf6rence de centre C et passant par M1 (car 1’angle inscrit
LM’1
M1 estegal a la lnoitié de l’angle au centre LC:.BI1). C’est tres
approche,
de toute facoii, car les droites L:.B11 et L3I§ sont presque confondues.
coordonnees
d’espace
d’unsysteme
«disque »
calcul6esexactement comme dans la
Mecanique
classique.
Si x, y,R, f
sont les coordonnées dans lepremier
système
etx’,
y’,
z’,
f’ dans lesecond,
on ale
temps
t restantinchang6 :
t = t’.La
propagation
de la lumiere est caract6ris6c parc’est-a-dire
(en
négligeant
les termes du second ordreen v»
Remarquons
quedét 6tant 1’aire du
triangle ayant
pour sommet1’ori-gine
des coordonn6es et pour base 1’element de rayonlumineux,
mesure par les observateurs lies a la plate-forme.En
outre,
dl’ etant la mesure de cet element.
L’6quation
de lapropagation
de la lumiere s’écritdone
ou, au meme ordre
d’approximation,
D’ou,
pour un des rayons, parint6gration
Pour Ie rayon
qui parcourt
le meme chemin en sensinverse,
on doitchanger
lesigne
de w. La differencedes
temps
d’arriv6e.
au bout d’un meme cheminparcouru I’
se traduit donc par une differencetempo-relle
4 (ù L’t .
relle@ .
c2
Cette
demonstration,
qui
a ete donn6e par sonauteur comme une
application
de la « Relativitég6n6-ralis6e »
est,
enrealite,
entierement conforme a laMécanique
classique.
Cette maniere de faire estjustifl6e
par le fait que les deuxcin6matiques
coin-cident au
premier
ordre(11).
(11)
Voici ce que dit a ce sujet P. Langevin : « Lescarac-teres de
sym6trie
duphénomène
de rotation et, enparticulier,
le fait que la rotation change de sens avec l’orientation de l’observateur suivant l’axe, exigent que la marche d’horloges
portees
par la plate-forme, ainsi que les dimensions de celle-ciet des r6gles
qui
lui sont liées, ne soient modifiéesqu’au
2e ordreen w R
par rapport a la marche d’horloges ou auxc
dimensions de regles de meme construction liees a des
obser-vateurs sans rotation, ces modifications ne devant pas changer avec le signe de fo, ...
« 11 en r6sulte que, si l’on represente par x, y, :7, t et x’, y’, =’, t’