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Submitted on 1 Jan 1876
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De l’illumination des corps transparents et opaques
A. Lallemand
To cite this version:
A. Lallemand. De l’illumination des corps transparents et opaques. J. Phys. Theor. Appl., 1876, 5
(1), pp.329-340. �10.1051/jphystap:018760050032900�. �jpa-00237217�
329
DE L’ILLUMINATION DES CORPS TRANSPARENTS ET
OPAQUES;
PAR M. A. LALLEMAND.
Illumination des corps
transparents
oudiffusion
intérieure. -Quand
une substancediaphane
est traversée par un faisceau de rayonssolaires,
elle devient lumineuse sur tout letrajet
du fais-ceau, et les
phénomènes
observésvarient,
suivant que la lumière incidente est neutre oupolarisée
et que le corps soumis àl’expé-
rience est
fluorescent,
doué dupouvoir rotatoire,
ou bien ne pos- sède aucune de ces deuxpropriétés.
Substances
non.fluorescentes. - Supposons qu’on opère
sur del’eau pure enfermée dans un ballon
sphérique
à minceparoi,
etque le faisceau réfléchi horizontalement par le miroir
métallique
d’un
héliostat,
et concentré par une lentilleachromatique
de40
à5o centimètres de
foyer,
traverse le ballon dans une direction dia-métrale ;
leliquide
s’illumine etprésente
sur la direction des rayonsune teinte blanche
uniforme, d’apparence estompée,
s’il est bienpurifié
par la distillation et ne renferme aucuneparticule
solideen
suspension.
En visant au centre du ballon avec un Nicol et dansune direction
quelconque
normale aufaisceau,
on reconnaît que la lumière diffusées’éteint, lorsque
la sectionprincipale
duprisme
est
parallèle
à l’axe du filetlumineux,
c’est-à-direqu’elle
est com-pléteinent polarisée
dans unplan passant
par cet axe. En inclinant le Nicol sur l’axe dans les deux sens, l’extinction n’estplus totale ;
la lumière émise est alors
partiellement polarisée,
et d’autant moins que l’inclinaison estplus grande ;
lerésultat, d’ailleurs,
nechange
pas si l’on
opère
sur les rayons solaires directs ensupprimant
t iute réflexion
préalable.
Lorsque
la lumière incidente concentrée par la lentille estpola-
risl c par un
prisme
de Foucault dans unplan
que nous suppose-rons dorénavant
horizontal,
lephénomène change :
il y a lumière diffusée dans tous les sens avec une intensitévariable, excepté
suivant la direction
verticale;
autour de cettedirection,
l’intensitéva croissant avec l’inclinaison et devient maximum
quand
l’obser-vateur vise horizontalement. Ce maximum lui-même varie avec
l’azimut;
il est d’autantplus grand
que cet azimut fait unangle
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018760050032900
plus petit
avec leplan
verticalpassant
par l’axe du filet lumineux.En visant
toujours
au centre du ballon avec unNicol,
on constateque la lumière émise est entièrement
polarisée, quelle
que soit la direction suivantlaquelle
onobserve,
et sonplan
depolarisation
est
perpendiculaire
auplan
azimutalqui
contient les rayons émer-gents.
L’intensité de l’illumination varie d’un milieu à un autre et est
d’autant
plus énergique
que l’indice de réfraction du milieu estplus
élevé. C’est ce que l’on constate en soumettant àl’expérienc e
les
hydrocarbures
saturés d’essence depétrole,
convenablementpurifiés ;
leur densité et leur indice de réfraction va croissant de-puis l’hydrure d’amyle jusqu’à
laparaffine, qui représente
le dernierterme de la
série;
l’intensité de la diffusionaugmente
aussi en mêmetemps.
Substances .fluorescentes.
2013Quand l’illumination
d’un corpstransparent
esténergique,
lephénomène
est leplus
souvent com-pliqué
par la fluorescence.Supposons qu’on opère
sur une disso-lution fluorescente à la manière du sulfate de
quinine,
tellequ’une
dissolution aqueuse
d’esculine, d’ombelliférone,
etc.; leliquide
étant
placé
dans un tube fermé par desglaces parallèles
s’illuminedans la direction verticale d’une teinte bleue
uniforme,
dont l’in-tensité décroît
depuis
la face d’incidencejusqu’à
l’extrémité oppo- sée dutube;
cette lumière est neutre àl’analyseur.
Dans la direc-tion
horizontale,
aucontraire, l’illumination, qui
est bleuâtre àl’origine
dutube,
devient blanche à l’autreextrémité;
le Nicolmontre que cette lumière est
partiellement polarisée
dans leplan primitif,
et, dans laposition d’extinction,
laissepersister
uneteinte bleue
identique
à celle que l’on observe directement au mêmepont
enregardant
de haut enbas; l’analyseur permet
ainsi d’arrê-ter toute la lumière
diffusée,
et ne laisse passer que la lumière neutreengendrée
par la fluorescence. Un résultat semblable a lieu danstous les
plans passant
par l’axe du faisceauquand
leliquide
fluo-rescent est illuminé par des rayons non
polarisés; l’intervention
du
prisme biréfringent,
soit commepolariseur,
soit commeanaly-
seur, offre un moyen commode d’isoler et d’étudier l’illumination due exclusivement à la fluorescence.
En faisant
précéder
le tube ou le ballon soumis àl’expérience
d’une cuve renfermant une dissolution
plus
concentrée du m ême33I
corps
fluorescent, qui
absorbe tous les ayons excitateurs violetsou
ultra-violets,
leliquide
secomporte
alors comme l’eau pure ou tout autre corps nonfluorescent,
etparaît
obscur dans la directionverticale,
s’il est soumis à l’action d’une luiniérepréalablement polarisée.
Une
particularité qu’il importe
designaler,
c’est que l’illumina- tionpolarisée
quej’attribue
à une diffusionintérieure,
c’est-à-dire à une sorte depropagation
latérale du mouvementlumineux,
ana-lysée
auspectroscope, présente,
comme les rayonsincidents,
lesprincipales
raies duspectre solaire,
tandis que la lumière fluores-cente a une
composition particulière qui dépend
de la substanceemployée.
C’est ainsiqu’avec
le verre ou l’azotate d’urane on re-trouve les bandes vertes
caractéristiques signalées
par :1B1. Stokes.On
peut
observer simultanément la fluorescence et la diffusioncomplexe
due à lasuperposition
des rayons fluorescents etdiffusés,
en illuminant
parallèlement
à ses arêtes unprisme rectangle
deverre ou de cristal dont les bases sont
polies (fig. I).
Le filet lumi- Fig. 1.neux
polarisé pénétrant
enL,
l’oeilplacé
en 0aperçoit
deux traînéeslumineuses,
l’ une dans la direction LA d’une teinteblanche,
par- tiellementpolarisée,
etl’autre,
suivantBF,
d’une teinte mixtequi
varie
du jaune orangé
au vertbleuâtre,
selon 1 a matière duprisme,
entièrement neutre au
polariscope
et due aux ayons fluorescentsqui
ont subi la réflexion totale en B.La mème
expérience
se réaliseplus simplement
encore, en illu- minant le corps, unliquide
contenu dans un flacon parexemple,,
avec de la lumière naturelle. On vise alors normalemen t au faisceau
avec un
biprisme
de Biot ou deWollaston,
dont la sectionprinci- pale
estparallèle
ouperpendiculaire
au rayonincident ;
la tracelumineuse se dédouble et
reproduit
lephénomène précédent.
Ces divers modes
d’analyse
conduisent à cetteconsécluence
que la tluorescence est unpliénomène beaucoup plus général qu’on
nel’avait
supposé;
et si elle n’a pas étéremarquée
dans laplupart
desliquides
et même des solidestransparents qui
lapossèdent,
c’estque tous les rayons du
spectre
sontsusceptibles
de provoquer lephénomène,
et que lafluorescence,
au lieu de seproduire
avec unmaximum d’éclat et une couleur propre à la surface
d’incidence,
semanifeste dans toute la masse du corps traversée par la
lumière,
etsans couleur propre bien tranchée.
Prenons comme
exemple
le sulfure de carbone rectifié sur la chaux vive et mis en contact avec du cuivre réduit parl’hydrogéne :
il est alors bien
incolore,
et, soumis à l’action des rayonspolarisés,
il s’illumine vivement sur tout le
trajet
des rayons, et dans toutes les directions. Lepolariscope
y révèle encore dans la direction effi-cace une certaine
proportion
de lumièrepolarisée.
Dans le sens
vertical,
la lumière est neutre, exclusivement due à lafluorescence,
etl’analyse spectrale
y montre toutes les couleursprismatiques
et,plus
ou moinsconfuses, quelques-unes
des raiesdu
spectre
solaire. Enopérant
avec une lumièrehomogène,
on re-connaît en effet que les rayons rouges excitent dans le sulfure car-
bonique
une fluorescence rouge de mêmeréfrangibilité,
etqu’en
définitive les atomes de ce
liquide
vibrent à l’unisson de tous lesrayons du
spectre, excepté
les rayonschimiques
lesplus extrêmes, qui, lorsqu’ils n’éprouvent
pas uneabsorption spéciale,
sont trans-formés en rayons faiblement lumineux de moindre
réfrangibilité.
Je
puis
en effetsignaler ici,
enpassant,
lapropriété
quepossède
lesoufre dissous dans le sulfure de
carbone,
d’absorber la moitié laplus réfrangible
duspectre
àpartir
de la raie G et de se transfor-mer en soufre
insoluble;
lephosphore,
dans les mêmesconditions,
n’absorbe que les rayons ultra-violets pour se
changer
enphosphore
rouge.
On est ainsi amené à
distinguer
deux sortes de fluorescence l’une quej’appellerai,
si l’on veut,isochromatique
oud’égale
cou-leur,
danslaquelle chaque
rayonsimple
excite un mouvement vi-bratoire
identique ;
c’est cetteespèce
de fluorescence que détermi-nent tous les rayons lumineux du
spectre
dans le sulfure decarbone,
la
benzine, l’alcool, l’éther,
etc., et dans l’eau elle-même à unfaible
degré;
l’autre est cellequ’on
adepuis longtemps
observéedans le sulfate de
quinine,
et que pour cetteraison j’appellerai
fluo-rescence
quinique
ouhypochromatique:
c’est celle oùchaque
rayon333 lumineux donne naissance à une fluorescence de
réfrangibilité moindre,
avec cetteparticularité qu’une
lumièresimple produit
souvent une fluorescence
complexe,
renfermant des rayons de ré-frangibilités diverses,
maistoujours
inférieures à celle du rayonexcitateur ;
ce sont engénéral
les rayons lumineux lesplus
réfran-gibles
et les rayonschimiques qui dév eloppent
avec des intensités diverses la fluorescenceqûinique.
Un même corps
possède
à la fois les deux sortes de fluorescences queje
viens dedéfinir;
mais les deuxparties
duspectre qui
y cor-respondent peuvent
êtretrès-inégales.
Dans le verre et lecristal,
par
exemple,
les rayons rouges,jaunes
et vertsdéveloppent
unefaible fluorescence
isochrolnatique ;
les autresproduisent
lafluo2013.
rescence
quinique. Quand
on veut mettre en év idence cette der- nièreespèce
de fluorescence dans laplupart
desliquides
et desdissolutions
salines,
il suffit deplacer
sur letrajet
du faisceau po- larisé un verre violet foncé ou une dissolution d’iode dans le sul- fure decarbone;
onaperçoit
alors dans une direction normale auplan
depolarisation
une trace lumineuse d’un bleu clairqui
ne dif-fère que par l’intensité de celle
qu’on
obtient avec le sulfate dequi-
nine lui-même.
La fluorescence est un
phénomène général,
etje
ne connaisque deux substances où elle soit
nulle,
le sel gemme et lequartz.
Les
phénomènes
d’illumination queje
viens de décrires’expli-
quent aisément,
si l’on admet quelorsque
la lumièresolaire,
natu-relle ou
polarisée,
traverse un corpstransparent,
le mouvement vibratoire de l’éther enpénétrant
dans le milieuéprouve
une rési-stance et subit une sorte de réflexion moléculaire ou diffusion in- terne, en vertu de
laquelle
les vibrations sepropagent
en toussens, de telle sorte que, suivant une direction
quelconque oblique
au rayon
incident,
le mouvement de laparticule
éthéréereprésente
la
projection
de celuiqui
anime l’éther sur letrajet
du faisceaulumineux;
etsi,
d’un autrecôté,
on admet encore que les molé- cules dumilieu ,
en absorbant unepartie
de la force vive del’étlier,
vibrent à leur tour etpropagent
dans le fluide éthéré les vibrationscomplexes qui
constituent la lumière naturelle.L’illumination résulte donc de deux effets
superposés,
et 1 a lu-mière diffusée se compose de deux
espèces
de rayons; les uns, tou-jours
de mêmeréfrangibilité
que les rayonsincidents,
sont ou par-334
tiellement ,
oucomplétement polarisés,
suivant que le faisceau incident est neutre oupolarisé;
les autres, dont lalongueur
d’ondeest souvent
supérieure
à celle des rayons excitateurset jamais
infé-rieure,
ont les caractères de la lumièrenaturelle,
et déterminentune
propriété générale
des corps que l’onappelle fluorescence.
Revenons maintenant aux deux
expériences
fondamentales quej’ai
décrites au début. Lapremière,
danslaquelle
on voit la lurmière naturelle propager normalement au faisceau incident des rayonspolarisés rectilignement,
et dans une directionoblique,
de la lu-mière
partiellement polarisée,
suffit à elle seule pourjustifier
leshypothèses
deFresnel,
et démontre en mêmetemps
que le inouve- ment vibratoire de l’éther estperpendiculaire
au rayon dans la lumièrenaturelle, rectiligne
et normal auplan
depolarisation
dansla lumière
polarisée.
La seconde vient àl’appui
de lapremière ;
elle
dérnontre, en elfe L, qu’il n’y
a pas de mouvement lumineux pro-pagé
dans une direction normale auplan
depolarisation.
Or Fresnela conclu
mathématiquement
de la non-interférence des rayonspola-
risés à
angle
droit que dans les rayons de cette nature la vibration étaitrectiligne
etperpendiculaire
au rayon. Nlais lesépreuves expérimentales
n’ont paspermis jusqu’ici
de décider si la vibrationest
parallèle
ou normale auplan
depolarisation.
Lespliénomènes
d’illumination montrent que la seconde
hypothèse
est seule ad-missible ;
les vibrations éthérées ne sepropagent
pas normalementau
plan,
ou du moins nepeuvent
exciter dans cette direction que des ondeslongitudinales analogues
aux ondesaériennes, lesquelles
ne déterminent aucun effet lumineux.
La
propagation
latérale du mouvement lumineux ou, en d’autrestermes, la diffusion intérieure
s’opère
avec uneégale
intensité danstoutes les
directions, excepté
dans levoisinage
du rayonémergent :
c’est la conclusion à
laquelle
conduisent lesexpériences
d’illumi-nation chromatique
queje rapporterai plus
loin et quej’ai
cherchéà vérifier par des
épreuves photométriques.
Considérons d’abord le cas où le milieu
diaphane
est éclairé par de la lumière naturelle. S’il n’est pasfluorescent,
lapolarisation
est totale
lorsqu’on
vise normalement au faisceau incident dans un.plan quelconque passant
par son axe et dans une directionoblique ;
la
proportion
de lumièrepolarisée
doit varier comme le sinus carré del’angle aigu
que fait le rayon visuel avec l’axe du faisceau illu-335
minant,
si l’on admet que latrajectoire
d’uneparticule
éthéréesur la
ligne
de visée n’est autre chose que laprojection
du cercleenveloppe
de toutes lesellipses
à orientationvariable, qui repré-
sente le mouvement de l’éther dans un rayon de lumière naturelle.
La vérification de cette loi n’offrirait aucune
difficulté,
si lafluorescence inévitable du corps
transparent n’ajoutait
à l’illumi-nation une
proportion
constante, il estvrai,
de lumière neutre, mais dont il faut tenircompte.
Dans cebut, j’ai
fait usage del’ap- pareil suivant, qui reproduit
unedisposition déjà
connue dupho-
tométre de M. Edmond
Becquerel,
etpeut
servir à toutes les autres vérificationsphotométriques
queje rapporterai.
Fig. 2.
Il se compose d’un tube coudé ABCL
(fig. 2);
le coude AB porte deuxNicols,
hI mobile au centre d’un cerclegradué,
et N’fixe; quand
l’alidade du
premier
est àzéro,
leurs sectionsprincipales
coïnci-dent. La lumière de
comparaison
estplacée
au devant du Nicol Net en est
séparée
par unlarge
écran Dportant
undiaphragme
rec-tangulaire.
L’extrémitéC
du tube CLporte
un troisièmeNicol N",
mobile lui aussi au centre d’un cercle
gradué;
l’oeilvise,
au traversde la lunette L et du Nicol
N",
le centre d’unesphère
à minceparoi
renfermant le
liquide illuminé,
en mêmetemps qu’il reçoit
par ré- flexion totale surl’hypoténuse
duprisme
P la lumière de compa- raison. Le ballon est entouré d’uneenveloppe cylindrique noircie,
portant
sur une circonférence située à la hauteur du centre de lasphère
deux ouvertures circulairesopposées
0 et 0’ par où passe le faisceau lumineux que concentre la lentilleQ ; quelques
ouver-tures
rectangulaires R, R,
de mêmegrandeur
que celle du dia-phragxne D,
servent à viser au centre S du ballon dans différentes directions horizontales. Lesupport
duphotomètre
est fixé à unerègle qui pivote
sur la verticalepassant
par le centre de lasphère,
de telle sorte que la
ligne
de visée duphotomètre
esttoujours
di-rigée
vers ce centre.Voici comment s’effectue l’observation : on fait coïncider les sec-
tions
principales
des deux Nicols N et N’et l’on rend verticale celle duprisme N";
dans ces conditions onégalise
la lumière de compa- raison avec celle duliquide
illuminé. Celafait, éteignons
laportion
de lumière
polarisée qu’émet
leliquide,
en tournant de godegrés
le Nicol
N";
pour rétablirl’égalité
deslumières,
il faudra tournerd’un certain
angle
le Nicol mobile Nqui
sert à faire varier l’intensité de la lumièrequi
passe par lediaphragme
D.Soient a et a’ les
angles
de roLation du Nicol Nqui
ont rétablil’égalité
desimages quand
on observe d’abordnormalement, puis
suivant une direction faisant
angle aigu
m avec l’axe du faisceau illuminant. Si l’onappelle f la proportion
de lumière fluorescenteet in la
proportion
de lumièrepolarisée
émise dans une directionnormale,
on aura les deuxégalités
suivantes :Remarquons qu’on peut
supposer 7n = i , et que les deux termes du secondrapport
devraient êtremultipliés
par un mêmefacteur,
variable avec co,
puisque
la lumière émise varie avec laprofondeur
du filet
lumineux,
et que celle-cichange
avecl’inclinaison;
en éli-minantf
entre ces deuxéquations,
il vientJ’ai vérifié cette relation avec différents
liquides
et enparticulier
l’alcool. Le
prisme p
duphotomètre peut
êtredéplacé
dans deux337 directions
rectangulaires,
de manière à amener lesimages
des deuxdiaphragmes
à être presquecontiguës ;
pourapprécier l’égalité
deslumières avec une exactitude
suffisante,
il estindispensable
de réa-liser l’identité des teintes des deux
images ;
sans cettecondition,
toute vérification devient
illusoire;
il est même nécessaire que lediaphragme
éclairé par lalampe qui
donne la lumière de compa- raisonprésente
une apparenceestompée,
bienuniforme,
commecelui
qui reçoit
la lumière duliquide.
Pourcela,
on recouvre lediaphragme
D d’uneglace
enduite d’une mince couche de cire blanche ou deparaffine.
La lumière artificielle atoujours
une teintejaune
que l’on donne àl’illumination,
enplaçant
sur letrajet
desrayons incidents un verre de cette
couleur,
ou mieux encore uneauge étroite contenant du bichromate de
potasse
convenablement dilué.Quand
la lumière incidente estpolarisée
par unprisme
de Fou-cault
F,
mobile au centre d’un cerclegradué,
et que l’observateurdirige toujours
lephotomètre
horizontalement vers le centre de lasphère liquide illuminée,
l’intensité de la lumière diffusée et l’orien- tation de sonplan
depolarisation
se déterminent de la manière suivante :Soit
(fig. 3)
FF l’axe du filetlumineux,
0 le centre de lasphère,
Fig. 3.
OC la trace du rayon
diffusé,
OB la direction du mouvement vibra- toire dans le rayon incident et OA la trace horizontale de l’azimutqui
contient OB.Posons COF = 03C9 AOB - 03B3 ;
d’après l’hypothèse
énoncéeplus
haut,
la vibration de l’éther dans le rayon diffusée sera laprojection
du mouvement incident. La vibration
dirigée
suivantOB,
dans lerayon incident admet deux
composantes :
l’une ONqui
neproduira
dans la direction OC aucun effet
lumineux,
l’autre OMperpendi-
culaire à
OC, qui
sera seule efficace. L’intensité de la lumière émise suivant OC seraproprtionnelle
au carré de cettecomposante
OM.En
désignant
par 1 cette intensité et par k une constante, on aura,en
posant
COB = ex, et enremarquant
que l’intensité de la diffu- sion estproportionnelle
au diamètre du: faisceau suivantON,
a. est
l’hypoténuse
dutriangle sphérique
ABCrectangle
enA,
etsera déterminé par la relation .
y
désigne l’angle
que fait leplan
depolarisation
du faisceau avec leplan
vertical passant par son axe.Lorsque
cetangle varie,
leplan
depolarisation
du rayon diffusé sedéplace,
et son orientation est dé- terminée par la valeur del’angle
C dans letriangle ABC ;
cetangle
est celui que fait ce
plan
avec leplan
verticalpassant
par le rayon diffusé OC. Il se déduit de la relationPour déterminer par
l’expérience
la valeur de cetangle,
onpeut
se servir du
photomètre précédent,
en visant au centre de lasphère
au travers du Nicol NI/ que l’on fait
précéder
d’unbiquartz
à deuxrotations donnant la teinte
sensible, lorsque
leplan
depolarisa-
tion de la lumière émise coïncide avec la section
principale
del’analyseur. y
est déterminé par le cerclegradué
au centreduquel
tourne le
prisme polariseur. L’expérience
donne avec une assezgrande précision
des résultatsqui
concordent avec ceuxqu’on
déduitde la formule
(,2 ) .
La vérification de la formule
(ï), qui exprime l’intensité
de la lumièrediffusée, s’opère
de la manière suivante :Les sections
principales
des deux TiTicols N etN’ qui reçoivent
lalumière de
comparaison
étant en coïncidence et l’axe duphotomètre
dirigé
vers le centre du ballonilluminé,
on rend la sectionprin-
339
cipale
du Nicol N"perpendiculaire
auplan
depolarisation
de la lu-mière émise et l’on établit
l’égalité
deslumières,
enprenant
lesprécautions indiquées précédemment ;
tournons ensuite le Nicol Nilde go
degrés,
la lumière diffusées’éteindra,
et, pour rétablirl’éga- lité,
il faudra dévier le Nicol N d’unangle 03B2.
L’intensité de la lu- mière decomparaison
aura ainsi varié de i àcos203B2.
Supposons
d’abord que la direction duphotomètre
reste inva-riable,
c’est-à-dire quel’angle CI)
soit constant et que y seul varie.SoiL fla quantité
constante de la lumière neutre ou fluorescentemélangée
à la lumièrepolarisée.
L’intensité de celle-ci est donnée parl’équation (i) ; mais,
comme le dénominateur constant sino) affecte à la fois les deuxespèces
delumière,
on aura pour deux valeurs distinctes de 03B3En
éliminant f entre
ces deuxrelations,
on en déduitDans le cas
particulier
où y=go",
l’intensité de la lumière dif- fuséeprend
une valeur maximumreprésentée
par le coefficient k.L’égalité (3)
donne ainsic’est-à-dire que
l’angle j3
est alorsindépendant
de w, ce que v érifiel’expérience. Indé pendamment
du défaut deprécision
inhérentaux mesures
photométriques,
car l’oeil nejuge
bien del’égalité
deslumières que
lorsque
leur intensité restecomprise
entre certaineslimites,
le niode de vérificationprécédent
entraîne à des écartsqui proviennent
de la varia tionrapide
de latangente, lorsque P
dé-passe
45 degrés.
Voici une autre manièred’opérer qui
donne desrésultats
plus
concordants.L’égalité
des lumières étant établie poury = 90°,
on tourne lepolariseur
de godegrés,
et alorsy = o°.
L’intensité de la lumièrepolarisée, qui
état d’abordreprésentée
par le coefficientk,
est ré-340
duite à k cos2 03C9, et, pour rétablir
l’égalité photométrique ,
il fauttourner le Nicol N d’un
angle à ;
on aura alors pour deux valeurs distinctes de M, endésignant tou jours par f
laproportion
de lumièrefluorescente mélangée
à la lumièrediffusée,
d’où l’on déduit la relation suivante :
Dans ces divers modes
d’épreuve,
les résultats trouvés s’accor-dent assez bien avec les nombres calculés par les formules
précé- dentes,
au moins dans les limites d’erreur quecomportent
les vérificationsphotométriques,
et à la condition quel’angle
a soitcompté
du côté du rayon incident.Lorsque
lephotomètre
estplacé
du côté du rayon
émergent
et que M est inférieur à4o degrés,
lesnombres obtenus
indiquent
que le rayon diffuséprend
une inten- sitégraduellement
croissante à mesurequ’il
serapproche
du faisceauémergent.
(A suivre.)
APPLICATION DES COUCHES D’OR TRÈS-MINCES AU PERFECTIONNEMENT DES
CATHÉTOMÈTRES
ET DES AUTRES INSTRUMENTS DEMESURE;
PAR M. GOVI.
On sait
depuis longtemps
que l’or en feuilles esttransparent,
etFar aday
a même fait connaître de curieusespropriétés optiques
dontjouissent
les couches très-minces d’or et dequelques
autres métaux.Il n’en est
cependant
aucun,parmi
ceuxqu’ on
a pu étudierjusqu’ici,
dont la
transparence
soitplus grande
que celle de l’or.Quand
onprécipite
ce métal en couches très-minces sur du verrepréalable-
ment lavé avec de l’acide
azotique,
de lapotasse
et de l’alcool pur,on