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BT n°8 - Aristide Bergès et la houille blanche

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Texte intégral

(1)

13il3 .. --...___ OTHEOUE

~AV Ai

Collection de brochures hebdomadaires pour le travail libre des enfants

Documentation de H. GUILLARD

Adaptation pédagogique des Commissions de l'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne

L'lmptl'""erle à l'Ecole

Cannes (A.-M.) IS Mai 1948

ARIS 1

8( 6'S

( A HOUI (

8 ANtH

(2)
(3)

A mon oetit Jeon-Cioude.

H. G.

ARISTIDE BERGÈS

et l a HOUILLE BLANCHE

par Henri GUILLARD

Pré face de i\larcel DELÉON

Dessin de couverture d e Suzanne LASCAUX

Le texte de celle brochure a été revu par :

M. Marcel DELÉON, vice-président de l'Ecale française de Papeterie, délégué général du Syndicat des Papeteries de Fronce, héritier testa- mentaire de Bergès ;

M. REBOUO, directeur des Papeteries de France à Lancey, ingénieur des Arts et Manufactures.

- .

(4)

PRIFACE

De même qu'il est « des lieux ol1 souffle l'Esprit », il sc rencontre parfois, très rarement, des êtres qui ont, avec l'étincelle du génie, reçu ct rayonné des dons du cœur auxquels on est nécessairement sensible.

Tel lut Aristide BERGÈs, « père de la Houille Blanche >i, apôtre désintéressé du développement de cette énergie naturelle qui, partie de quelques centaines de chevaux-vapeur d'une conduite fm·cée, :\ Lancey, a son plus bel épanouisse- ment, dans notre !>elle France, avec les 750 millions de k\Vh annuels de

Génissiat, dans l'Ain. ·

Le jeune ingénieur ariégeois qui, :'• 36 ans, attiré en Dauphiné par le hasard d'une installation de p.IJ.tes de !>ois, aurait pu simplement tirer de son invention un considérable ct normal profit personnel, est celui, qui,

n

l'Exposition de 1889, distribuait largement une manière de prospectus destiné :'1 engager tous les industriels :\ tirer parti, comme il l'avait fait avec des moyens restreints, de cette force naturelle de l'eau, de la llouille h/auclle, actionnant sous pression, avec de faibles débits, des turbines puissantes. Pas la m(>indre •·éclame pour un appareil ou un procédé, .-ien de commercial : le seul et ardent désir de propager l'Idée, d'encourager :\ la plus grande utilisation des forces naturelles,

pour le mieux-être de l'Homme. :

Ses projets : le courant élcct.-ique " :'1 un sou 1>ar l~mpe ' cl par jour "

largement diffusé dans les maisons, le livre « ù un franc le kilo "• participent de celte même affection pour les honuncs, J>Ou•· les humbles surtout.

Nécessairement, comme sur tous ceux qui ont eu un si 'noble idéal, la l>êtise et la jalousie s'acharnèrent, vers la fin de sa vie, sur un être aussi h:,mlemenl doué.

La postérité, du moins, n'aura pas attendu pou•· mettre Aristide BF.RGÈs :\

sa vraie place, la plus grande, el il con\'ienl de félicite•·, a\'ec la lille du génial inventeur, seule sun·h·antc des cinq enfants qui lui lirenl honneur, M. Guillard ct ses amis d'a\'oi•· voulu mettre un si nohle exemple sous les yeux des enfants, si sensibles toujours

n

la beauté et :\ la S~énérosité des caractères.

M:u·cel DELÉOX, l'icc-Présideut Délégué de l'Ecole Frarrçaise de Papeterie.

Heureuse de m'unir till magrrifitJIIC effort de M. G'uilltml cl de ses cullabu- rateurs, jc les Jnic d'agréer l'cxJncssiou de 11111 z•Ï!•e admiratiou Jwur l'œuvre tJu'ils Jlollrsuiveut si ardcmmcul ct les assure de 11111 Jnofoudc gratitude /10111 leur si bel hommage tl la chère mémoire de 111011 /Ière.

Cc que je JIOurrtlis écrire rrc saurait sc cumJmrcr tl l'elll!lJl de la J1e11sée de celui qui est 1111 véritable euftull d'li rist ide /Jcrgès : M. Marcel Deléou.

Marguerite B!iRGi:s.

(5)

.

1

fl-·

BÈRGtS ET LA HOUILLE BLANCHÈ

Photo de Bcrgès

Je serai ingénieur ...

Le 4 septemb re 1833 est né à Lorp (Ariège), Aristide Bet·gès.

So n père es t un f abric ant de pa pie r dont l'usine, située sur le Salat,

pet it affluent de la Garonne, est, co mme on J'appelle

~~

cette époque,

un moulin à papier. ,

Après de sérieuses é tudes, Ari stide Bargès e ntre à 16 ans à l'Ecole centrale des Arts

et

Manufactures, d'ott il sort de uxièm e, tro is a ns après, avec le titre d'Ingénie ur-Ch imiste.

Esprit inventif, il imagine une pilonne use ;'t vapeur qui effectue un revête me nt en asphalte au tom d e l'Ar c de Triomphe.

Appelé en Espagne (prov ince d'A nda lousie), il dirige des tra- vaux e n vue d e l'établissem e nt de la vo ie ferrée Co rdoue-Séville.

Co mll)e ingénieur, il apporte certaines mo dirications au maté riel ro ulan t des c he min s de fer .

Ains i, Bergès comm e nce un e br illa nte carrière d'ingé nie ur et

d'inve nte ur.

(6)

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHË

Lo fabrique de pâte de bois, à Lancey, en 1882 Les conduites forcées de 1869 et de 1881

L

1

aurore d'une grande industrie

Mais 13crgès, obligé de quitter le climat espagnol dont souffre sa famill e, attiré aussi par la fabrication du papier à laquelle jJ va consacrer sa vi e, revient

;'t

l'us ine paternelle .

Il co mpre nd la supériorité de Ja pâte de bois dans les travaux d 'imprim erie, la pâte d e bo is donnant un papier plus cloux, plus souple ;, la plume ct ;, l' impression que la mati ère première jus- qu'alors e mployée.

JI perfectionne la fabrication de la pâte mécanique obtenue en râpant des huis tendres

;'t

l'aide de meules de gr ès. Il essaie de moiÏIÏe r la petite r âperie familiale, mais sc heurte à l'entêtem ent de son père, habitué aux anciennes machin es, aux anciennes techni- ques ; aussi se déc ide- t-il ;, aller s'installer aille urs.

En

'186~.

il in stalle, avec son père, une papete rie à

~lazères­

sur-Salat. En 1 86(), un important indu striel, 1 \1. 1 \latussière, propose

;, Bergès l'installation d'une râperie ;, Dom ène, da ns la vallée du Grésivaudan (Isère).

Be1·gès va pénétre r dan s le Dauphiné, olt il immortalise ra ses grandioses travaux.

(7)

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE 5

Défibreur Bergès

Le défibreur

Le défibr e ur \Vœ lter, du nom de l'Allemand qui l'a inventé, est cons titué par une meule tourn ant ;, un e g rande vitesse et sur laque lle o n use

p~tr

irottement les ro ndins d e bo is destinés ;\ être transfo rm és en pâte ;) papier.

Or, le frotte m en t •'• sec échauiierait la machine

ct

enilammerait le bois ; aussi la me ule est-e lle

S<IIIS

cesse abondamment ;wrosée.

La fa brication d e la p;Î te

ù

papier nécessite d onc une grande quan- tité d'eau.

Mèlis, dans le dé iibreur \\

1

œ lter , les r ondins de bois sont main- te nus e n contact avec la me ule au moye n de vis qu'un ouvrier serre

;, la mèlin. Il en rés ulte de l'irré&rttlarité clans

la

pression, et à la moindre inatte ntion la p; Î le ;, papier est. dé iectue use.

L 'eau qui s'éc happe du dé iibrcur conti ent 1/ 500 à 'l / '1()00 de fibre de bois; par tamisage, on ramène cet te . proportion à 1/25 o u 1 /?>0, mais il

y

a pe rte de substance.

B ergès re mplace les vis ;, main par une presse hydraulique plus souple ; il récupère au moyen d 'une pompe spirale l'eau de

i:-~bri­

cation riche encore e n iihre de bois, et l'utilise pour arroser ln meule du défibre ur.

En 1874, sur 55 défibreurs, il y en a 30 du type Bergès et '12 elu

type W œ lter .

(8)

(j A. BERGËS ET LA HOUILLE BLANCHE

Vue générale de Lancey. Au loin, Belledonne

Belledonne, patr. ie d'adoption

C'est en Dauphin é que Bergès e ntre e n pourparl ers avec le docteur Marmonnie•·, de Domènc, qui lui propose une insta llation.

- I86ï ! Bergès visite Lancey, peti t ham eau de · JS O habitants, situé sur la rive ga uc he de l'Isère, ct adossé aux premi ers co ntre forts de l'imposante chaîne de Belledonne n.OOO m . ).

Un moulin

:'t

iarine tourne s ous une c hute de 4 mè t res. Bergès trouve , ;, 200 mètres au-d essus d e ce moulin, le petit torre nt qui alim e nte la c hute. L e je un e ingénie ur (Bergès a 54 ans) reçoit le (( coup d e ioudre

»

qui va le co nduire ;, la gloire. Frappé par la bea uté du lie u, la ric hesse de la co ntrée, il d écide de s'installe•·

dan s le petit village de !_ ancey qui,

~:râce

;, lui, va connaître un magnitïquc essor . (Lancey,

:'t

l'heure actue lle, compte 5.000 habi- tants).

Be rgès paiera cn travail c t e n gloire l'hospitalité qu 'il a reç ue

de la petite bourgade alpestre.

(9)

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE 7

Conduites forcées llergès

MaÎtre des torrents

Be rgès va s'a ttaquer au problè me des chutes. L'eau arrivant

m •ec un e pression de 50 kg par cm " comme ;. Lancey, pél r un petit

orifice, donne it la roue un mouve me nt de tourbillo n, d 'ott vie nt le nom : t urbine .

Une première c hute de

:OWO 111.

commencée le 21 j;mvi er 1869 permet la mise e n route le 27 septembre d e b m êm e ann ée d'une turbine B ergès tournant sous une pression de 20 kg et actionnant de ux dé l'ibrem s.

L'ea u captée au mas Vanier est conduite par un ca nal laté ra l de 500 m. ;. la chambre d'eau qui alim ente la chute longue de '-150 m.

form ée par une conduite e n tô le de l'er de

~0

cm. d e diamè tre.

En · JRR2, une deu xiè me c hute (chute du mas Julien : '-152 m.) est ins tallée : elle conduit l'eau dans des tuyaux de 0 ,-H) m \t 0,55 m de diamètre, s ur une

lon~rueur

de 2.850 m.

Ces tr<1vaux mé morables sont le point de départ de l'utilisation

des e aux dt> . nos montagnes qui vont donner la houille blanche.

(10)

8

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE

Barrage du loc Croxct

La conquête de 1

1

eau

La montag ne offre lant de r éserves que 13ergès c rée en 1891 une nouve lle c hute d e SOO m ., dite c hute de Saint-1 \lmy. Il utilise une c onduite en c ime nt de 0,.);) m d e diamè tre

et

de 1.860

111

de lon-

& rue ur.

Ains i l'audacie ux ingé nieur a pu créer à Lancey une papet erie vers laquelle c onvergent les e aux domptées de B elledonne. Dis po- san t de 1.000 che vau x de force, puis de G .OOO, il peut fabriqu et·

2.000.000 de kgs de pâte d e bois par an.

Après a vo ir barré le fo nd de la gorge dans laque lle coul e le nti sseau de Lan cey, il c rée d'autre part une grotte qui d evie nt un impressionn ant réservo ir

~~

pâte.

La r e nommée de Lancey grandit grâce à un magnifique cer-

veau : celui d e Bergès.

(11)

A. BERGËS ET LA HOUILLE BLANCHE

9

Loc Cro%et

Près des c1mes

E n r emontant le torrent, no us arri vo ns

~~

un lac de

monta~ne

s itué

o't

1.968

111.

d'altitude, lo ng de 500 m., large de 200 m ., profo nd de 3li.ï0

111;

c'es t le lac Croze t.

1 \lagnifique réservoir dont o n pe ut libérer l'eau et l'envoye r en trombe sur les turbines. Bergès va ca pter le lac C roze t.

C 'est d 'abord un siphon qui est établi pour vider le lac ; ptus c'est la grand e te ntati ve d e percem ent du lac C rozet au moyen d 'un tunnel de 27 m . de profondeur.

Merveilleux accunntlateur hydra. ulique, c'est un e réserve d'eau d e ·J.OOO.OOO m ' que Berg-ès tie nt

~~

sa disposition. Cette quantité est d 'ailleurs portée ;, 1.270.000 m' lorsque le barrage du lac aura é té surélevé.

Le rega rd tourné ver s les cimes n c i~e uses, Ber~ès savah vmr

haut.

(12)

10

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE

L'audacieuse lutte

En grand constructeur qu 'il est, Bcrgès est audacieux. Pareil en ce la

~~

l'architecte Bramante, édilïant le dôme. de St Pierre, ou

~

l'illustre ingé nieur Eiffel la nçant le viaduc de Garabit a u-dessus (le la Truyère, Bergès voit haut, il voit g rand, il voit loin .

Le docteur Marmonnie r es t e ffrayé par l'ampleur des projets de son asso cié :

«

Les tuyaux résis te ront-ils ? Si nous ne canalisions ((U'un e partie du torrent ? Si nous réduisio ns la ha uteur de la chute pr ojetée?

»

Bergès poursuit son idée ; le docteur 1\larmonnier se laisse convain cre ; tout marc hera bien. Bergès a vtt juste. Tout a bien lllaJ"Ché.

Les barreurs de chutes

Hélas ! Le grand ingénie ur elevait trouver sur sa route des jaloux, des égoïstes, qui mire nt tout en œ uvre pour contrecarrer ses projets. L'u n d e ces hommes, que J'on a désignés sous le nom de

<<

barreurs de chutes

»,

s'efforce de groupe r autour de lui des pay-

sa ns, des pro prié taires, des riverains des torrents. JI cultive leur méconte ntement et, sous préte xte que B ergès s'empare des ea ux de la montag ne, int ente un procès à ce dern ie r.

Bergès est condamn é; , détruire son barrage de Saint-Mury ; on lui

~cconle lill

an pmu· effectuer ce lame ntable travail. Cependant, d 'honnêt es gens se groupent auto ur de lui, et défendent son œ uvre . Un nouveau _ jugem ent lui permet de c onserve r son barrage mais l'oblige à paye r une

indemnit~·

;iux

<<

barreu rs

».

Bergès sort victorieux du procès, mais, terrassé par le chagrin,

il ne s'en relèvera jamais.

(13)

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE l'l

Portage des eoux du Doménon

l e portog~ des eoux

Les eaux de la m ontagne ne sont pas libres ! Les ho mmes se les partage nt , les attire nt ;, e ux, se les dis putent, e ntame nt des procès

<'!

le ur s ujet, car les hommes des villages

et

des villes ont besoin

d'eau ct l'industrie ne pe ut vivre sans e lle.

Da ns les hauts massifs de Be lledo nn e, se trouvenl deux lacs : le Grand D om énon el le Petit D omé non qui alim ente nt un tor re nt.

Une ligne de partage de s eau x fait qu 'un e partie de cell es-ci va à Domène el l'autre partie se diri ge sur le lac C ro zet pui s sur la vallée par le ruisseau de la C o mbe de La ncey. Suiva nt les saisons, les habitant s éta blissent des bar rages en pi erres mousses ct cana- lise nt ces eaux

:'t

leur profit.

Bergès est inté ressé ;, ce partage c t un jugeme nt du tribunal de G renoble attribue '2 / 3 des eau x

:'t

Domè ne

et

1/3

:'t

La nçey.

La Justice a e u son mot

:'t

dire dan s l'histoire de la

Ho~tille

blanche.

(14)

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE

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J

PROJECTION

EN LON$

DEs CHUTES

19i..4

GDENOBLE ET LES fOQCES M

(15)

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE

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(16)

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE

Autographe de Bergès, dons lequel opporoit pour lo première fois, le vocoble « Houille blanche >>

La houille blanche

L 'expression ou vocable

<<

Houille blanche

»

est dft à Be rgès, qui l'em plo ie pour la pre miè re fois dans un trac t distribué it l'Expo-- sition de '1889 et do nt voici un ex trai t :

«

De la ho uille blanche, dan s tout cela il n'y e n a pas ; ce n'est

«

évidemment qu'une m é taphore. Mais .i'ai voulu e mployer ce mot

~

po ur frapp er l'imagination et signaler avec vivacité que les g la-

ce

ciers des mo ntagnes pe uvent, étant ex ploités e n fo rces motri ces,

«

être pour le ur région e t pour l'Etat des ri chesses aussi précieuses

«

que la ho uille des profo ndeurs.

»

«

Lorsq u'on r egarde la source des milliers de chevaux a insi

<<

obte nus et leur puissant ser vice, les glac ie rs ne sont plus des

«

glaciers ; c'est la mine d e houille blanche, à laquelle on puise, et

«

combien préférable à l'autre.

»

Ainsi Bergès est hien le père incontes té de la houille blanc he.

(17)

'

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE

1 5>

Le matériel exposé

L

1

exposition de 1889

L'expos ition universe lle de Paris bat son plein. Dans une salle,, on pe ut voir, au-dessus d 'un plan e n relie f de la vallée du Grési- vaudan, une é norme turbine porta nt e n 6vide nce le vocable

<<

Houille blanche n e t le nombre :

c<

:l millio ns de c he vaux pour·

les Alpes .se ul es n.

. Ainsi les Alpes, d'après les estimatio ns de Be rgès, sont une · so urce prodigie use d'é ner· gie.

Le grand ingénieur n'a pas exposé ;, P aris dans un but com- me rcial. En e ffe t, on ne trouve pas de réclame pour sa papeterie,.

·pas d'annonce tapage use , pas de ré fé rences ni d e publicité. Tout dan s so n geste es'\ d ésintéressé. Bergès, comm e

P:-1~teur,

r este pur, car i.l a le mé pris de l'arge nt et ses prestigieuses inventions, il les- livre ;, tous les

clu;rcl~eurs, ;'r

tous les hommes.

B crgè s est un bienfaiteur de I'Hurnanité;

(18)

t G

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE

Vue générale de Lancey prise de Belledonne

Au centre, l'Isère. Au loin, le Mossif de lo Grande Chartreuse

La cavalerie de Bergès

"lalgré ses travaux harassa nts, BcrJ,tès co nserve une humeur

·éga le et, ;\ l'occasion, il aim e plaisanter et rire.

Combie n il a dît s'amuser, en e ffet, de la lettre d'un commer- .ça nt lui d e mandant un échantillon de Houille blanc he !

Une autre fois, c'est un é le ve ur de la Ré publique Argentive qui, avant ent endu p;u·le r des chevaux de Bergès (lisez : c he vaux-va pe ur

.q~le

produit la houille blanche) demanda ;, ce de rnie r des rense i-

gne me nts sur ces fame ux che vaux, désirant connaître la race et le prix. Bergès répondit

:'1

l'At·gentin que ses chevau x étaie nt encore

· ù l'état sauvage !

Cela prouvait du moins que le nom et l'œuvre de Bergès

:avaient

dé.i~1

fait le tour du monde.

(19)

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE

17

Une des premières turbines Bergès

La grande fée des neiges

La Houille blanche qui évoque les neiges, les glaciers étince- lants, les torre nts blancs d 'écume, vie nt au secours de la houille- noire. Elle fait tourner les machines, elle éclaire, e lle transforme des produits.

Bergès, dans un rapport, déclare qu'tm ruisseau débitant 500·

à 1.000 litres ;\ la seconde, peut :

1° actionner une papeterie et produire 20.000 kg de pâte par jour ; 2° blanchir é lectrolytiquement les pâtes à papier ;

3° fabriquer du carbure de calcium ; 4° louer de la force au voisinage ; 5° actionner des tramways ; fi" éd airer ' la contrée.

Ceci a été réalisé à Lancev et dans la vallée du Grésivaudan.

Let Houille blanc he perm ~t de trait er le fer, l'aluminium , les-

métaux e n gé néral. La montagne, dé.ià b e!le, se rend maintenant

util e ; elle sera bie ntôt indispensable.

(20)

18

A. BERGÈS ET LA HOUILLE BLANCHE

Usine hydro-électrique de la Ferrière

Puissance de la mon tagne

Cc que Bergès a c réé

ù

Lancey n'est que Ja

«

domestication

»

d' une pe tite partie des forces incalculables que possèdent e n réserve les montagnes de Fnmce.

Sur une carte e n relief d e notre pays, voyez ce que r eprésente la clwîne de Belledonne do nt il a parlé à plusi eurs reprises. Vous ne trouverez pas, dans cette montagne que co uvre sans peine votre

·main. la c ité de l .ancey, o\1 se so nt é laborés de si héroïques h·avaux.

r\ côté de Belledonne se dresse nt d 'a utres montagnes aussi hautes e t même plus hautes. De l' Isère :'t la

~léditerranée,

vous représe ntez-vous le nombre de torrents descendant des cimes et q\IÏ vossèdent e n réserve des milliers et des millie rs de c hevaux?

Les Alpes, les Pyrénées. le Mass if Ce ntra l. le Jura, so nt

~utant

_ d e sources d'é nergie qui doivent faire d e la France, patrie de la

Houill e blanc he . un e puissa nce industri elle e t économique d e pre-

mier o rdre.

(21)

A. BERG~S ET LA HOUILLE BLANCHE 19

Machine à corton

Adoucir la peine des hommes

Depuis les le mps les plus r ec ulés, l'honull e a épro uvé le besoin d 'écrire. de communiquer sa pensée, de fix er son souvenir. La pen- sée est gntvée dan s la brique en Assyrie, peinte sur Je papyrus e n

Egypte, gravée dans

la

c ire sous Cha rle may ne, écrite s ur parchemin au moyen âge, et s ur le papier au x· s iècle.

Le papier a

\'Il

la découve rte de l' imprimerie et tous les procé- dés, depuis, ont te ndu à obtenir du papi er hon mar ché afin de perme ttre la diffu sion du livre et du journal.

Bergès souhaite que le livre soit ù .la portée du plus humble travailleur ; pour ce la il faut abaisser le prix du papier e n le four- nissant en quantité suifisante. La Houille blanche doit réaliser le rê ve de J3e rgès. dont le désir est de c réer de vas tes bibliothèques

« ;'t

un franc le kilug )).

Ici apparaît. non l'industriel désireux d 'éco ule r ses produits,

mais le philanthrope do nt le but su prê me est d 'adouc ir la peine des

l1

OlllllleS.

(22)

20

A. BERGËS ET LA HOUILLE BLANCHE

Fa ire jaillir la lumière

O.-ms son désir d'arracher il Ja montagne, sans cesse plus d 'éne r- gie et de force, Bergès voit plus loin que ses papeteries installées dans Ja gorge de Lancey. La turbine, l'alte rnateur, le transforma- teur, .la ligne qui tra nsporte le courant, consti t uen t Ja &•Tande c haîne qui , du torre nt , donne la lumi èr e au ha mea u le plus r ec ulé.

Ainsi le supplément de force non utilisé par l'usine écl airera la vallée du Grésivauda n. A '1 5 km. de Grenoble, une usine de 15.000 c hevaux alimente ra 150.000 lamp t!s de

'1()

bougies et vendra la lumiè're

«

un sou par la mpe et par jour )),

En 1898, Bergès c rée la société d'éclairage elu Grésivaudan. Et l<1 riante vallée va pouvoi1· profiter des bienfaits de la Fée

cc

Elec- tric ité

».

• ,

(23)

A. BERGËS ET LA HOUILLÉ BLANCHE'

21

Le savant est humain

Formé au contact des ouvriers avec lesquels i_l a toujours tra- vaillé, Bergès, simple, modeste, effacé, se fait une haute idée du travail et des travailleurs. Il est le patron, le conseiller, l'ami ues ouvriers. Celui qui a voulu mettre ii la disposition des hommes la lumière

et

Je livre ; celui qui s'est tou.iours considéré comme le serviteur de l'Humanité, devait être un patron modèle.

Pour lui, la Liberté est un droit sacré ; aussi ne crée-t-il même pas d'institution de prévoyance, afin de ne pas enlever de liberté aux ouvriers.

En lui se retrouve .le savant humain et bon, le type du savant

français et, à ce titre , il entre dans la lignée de ceux qui ont hien

mérité de la Patrie.

(24)

A. BÈRGt:~ È:T LA HOUILLE BLANCH~

Mausolée de Bcrgès à Toulouse

Les derniers jours

Toute un e vie de travail, toute une vie de dévouement! Bergès a connu les joies que pmcurent la famille, le foyer. Bergès a connu les he ures so mbres, les deuils, les revers, mai s le sava nt, le Français, l'Homme ont triomphé.

Bergès, après un demi er ho mmage qu e vie nt lui re ndre ;, J .ancey m ême, e n 1 903, .le Congrès pour l'avancement des Sciences, me urt le 28 février 190-t.

Reposez doucement, Aristide Bergès, dans votre tombeau d e

Toulouse érigé par la piété de vos e nfants; les hommes, qu i vou s

doive nt tant, conserve nt votre grand souve nir e t veille nt su r votre

éterne l repos.

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