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professeur à professeur à professeur à professeur à l'IUFM de Seinel'IUFM de Seinel'IUFM de Seinel'IUFM de Seine----SaintSaintSaintSaint----Denis.Denis.Denis.Denis. GESLINGESLINGESLINGESLIN JeanJeanJeanJean----PierrePierrePierrePierre

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Texte intégral

(1)

Ou… Comment Ou… Comment Ou… Comment Ou… Comment parler de l'évolution parler de l'évolution parler de l'évolution parler de l'évolution

de l'homme de l'homme de l'homme

de l'homme sans tomber sur un os ! tomber sur un os ! tomber sur un os ! tomber sur un os !

Une vieille histoire… mise à jour en avril 2003.

… Par

Jean Jean

Jean Jean----Pierre Pierre Pierre Pierre

GESLIN GESLIN GESLIN GESLIN

professeur à professeur à professeur à professeur à l'IUFM de Seine l'IUFM de Seine l'IUFM de Seine l'IUFM de Seine----

Saint Saint Saint

Saint----Denis. Denis. Denis. Denis.

AVRIL 2003

(2)

Les ancêtres Tumaï et Orrorin : pages 3 bis et 3 ter

Les australopithèques… pas tout à fait des hommes : pages 4 à 11

"Homme habile" ou "Homo habilis" et les premiers outils : page 12

Des proches de "l'Homme habile" : "Homo rudolfensis" et "Homo ergaster"… page 13 Notre ancêtre "Homo erectus" (mot à mot "l'Homme dressé" : pages 14 à 17

"L'Homme de Néandert(h)al", un cousin mais pas notre ancêtre : pages 18 à 21

"L'Homme de Cro-Magnon"… presque un homme moderne… pages 22-23 La cohabitation Néanderthal - Cro-Magnon : page 24

L'environnement des Hommes de Néanderthal et Cro-Magnon : page 25 Se nourrir durant la préhistoire : pages 26 à 31

Evolution de l'habitat préhistorique : pages 32 à 37 Les industries de la pierre, de l'os et de l'ivoire : pages 38 à 45

Le vêtement et la parure aux temps préhistoriques : page 46 Le feu : pages 47 - 52 L'art : pages 53 à 60

Le langage : pages 61-64

La maladie, la mort et les sépultures : pages 65 à 70 Les mégalithes (dolmens et menhirs) : pages 71 - 72

Les premières étapes de l'écriture : page 73 Complément : comment dater ? : pages 74 - 75

Des films du CNDP utilisables en classes de primaire : pages 76 à 80 Conclusion : les filiations supposées : page 81.

Qu'est-ce que la préhistoire ?

La préhistoire commence avec l'apparition des premiers homininés (les australopithèques il y a entre 6 et 4,2 millions d'années) et se termine avec l'invention de l'écriture (née au Moyen-

Orient entre 8500 ans et 3200 ans avant Jésus-Christ).

Des désaccords en ce qui concerne la date du début de la préhistoire :

En fait… faut-il faire débuter la préhistoire avec l'apparition du genre australopithèque (il y a entre 6 et 4,2 M.A.) ou avec celle du genre Homo (il y a 2,3 ou 2,4 M.A.) ?

La préhistoire peut aussi être considérée comme débutant avec les 1ers outils au paléolithique.

Le paléolithique ( = âge de la pierre taillée) recouvre en effet un comportement de chasseur-cueilleur et une production d'outils en pierre taillée… mais il ne faudrait pas alors incorporer les australopithèques… qui ne semblent pas avoir produit d'outils en pierre… dans l'état actuel des

connaissances.

Des désaccords en ce qui concerne la fin de la préhistoire :

Beaucoup excluent le néolithique qui correspond à une économie de producteur (agriculture + élevage) de la préhistoire même si l'écriture n'a pas été introduite dès le début du néolithique… mais

encore faut-il définir ce qu'on entend par écriture ( représentation de la parole et de la pensée par des signes graphiques conventionnels ) … Faut-il considérer qu'elle a été inventée à Uruk en Iraq vers - 3200 avant J.C. en s'inspirant en partie de jetons d'argile connus depuis - 8500 avant J.C. en Iran ?

Faut-il retenir la période d'apparition des jetons (utilisés pour décompter la nature et la quantité des matières stockées ou objets de transactions) ?

Une histoire de date…

On peut tout aussi bien écrire l'histoire de l'homme en se souvenant qu'elle débute en fait avec l'histoire de la vie il y a 3, 5 milliards d'années, avec l'histoire des premiers vertébrés il y a 500 millions d'années, avec l'histoire des premiers mammifères il y a 200 millions d'années ou encore

avec l'histoire des primates il y a 70 millions d'années… Mais le problème principal n'est-il pas de définir ce que l'on entend par "HOMME"?

Définir "l'HOMME":

Par la locomotion bipède? (les australopithèques seraient alors des hommes). La réalisation d'outils? (les australopithèques ne seraient alors pas des hommes dans l’état actuel des connaissances). Le langage ? (mais quand est-il apparu ?). Le souci esthétique et la création artistique? (seuls l'Homo sapiens sapiens = "Homme de Cro-Magnon" et nous-mêmes serions alors

véritablement humains)…

PLAN :

Voir lexique en fin de polycopié.

(3)

QUEL ANCETRE POUR L'HOMME ET LES GRANDS SINGES ?

Quelques australopithèques…

comparés à l'homme moderne.

Extrait de "Les australopithèques" par Anne-Marie Bacon

"Pour la Science", janvier 1999. Avec 2 petites modif.

L'ANCETRE NOUVEAU EST ARRIVE…

C'est un primate arboricole de 50 kg et de 1, 22 m, d'environ 20 millions

d'années et du nom de MOROTOPITHEQUE

Il a été découvert au début des années 60 par William Bishop et redécouvert en

1994-1995.

On l'a ainsi nommé car il provient de Moroto en Ouganda.

Il pourrait bien être l'ancêtre commun des hominoïdes c'est-à-dire :

* des homininés (= australopithèques + Hommes) d'une part,

* des grands singes (chimpanzés, gorilles, orangs-outangs et gibbons)

d'autre part.

Voici donc le "PROCONSUL" rejeté aux oubliettes car trop petit et pas assez Le "proconsul" doit son nom à un chimpanzé vedette de music-hall des années 1930 à Londres et nommé

"Consul".

Le proconsul était un primate arboricole qui vivait entre 22 et 16 millions d'années en Afrique.

Il a été trouvé en 1948 par Mary Leakey sur une île du lac Victoria = lac Nyanza.

Si ce n'est pas l'ancêtre des hominoïdes, il en est néanmoins proche.

Morotopithèque

ou une espèce proche (20 M.A.)

Dryopithèque Ouranopithèque

(13 à 9 M.A.) (9 M.A.)

Grands singes Australopithèques (vers 6 à 4,2 M.A.)

et Hommes

(entre 2,4 et 2,3 M.A.

pour le 1er Homo)

(4)

ARDIPITHECUS, ORRORIN ET TOUMAÏ DES ANCETRES DES AUSTRALOPITHEQUES ?

ORRORIN ET TOUMAÏ ET LA THEORIE DE L’EAST SIDE STORY :

1) AUSTRALOPITHECUS ARDIPITHECUS RAMIDUS = "LE SINGE DE LA TERRE" : De nombreux spécimens, d’abord considérés comme des Australopithèques (ce qui signifie

« singes du Sud » bien qu’il s’agisse d’homininés), ont été découverts en 1994 par Tim White et en 2001 par Hailé-

Sélassié en Ethiopie.

On leur a d’abord donné le nom d'Australo-

pithecus ramidus ("ramid" signifie "racine

" en langue éthiopienne) puis d'Ardipithecus

ramidus

("Ardipithecus" signifie

"le singe de la terre").

Certains l'ont considéré comme l'ancêtre com- mun des hommes et des

singes (gorille, chim- panzés et bonobos) mais actuellement, on le situe comme plus proche de

ces singes que des hommes.

Ardipithecus ramidus vivait il y a entre 5 à 4,3 millions d'années et

devait peser 30 kg.

2) ORRORIN TUGENENSIS :

En octobre et

novembre 2000 étaient découverts en Afrique de l’Est, dans les collines de Tugen dans le Nord-Ouest du Kenya, par une équipe franco-kényane dirigée par Brigitte Senut (du Muséum national d'histoire naturelle) et Martin Pickford (du Collège de France), 12 fragments fossiles (des mâchoires, des dents, trois fémurs et une phalange) datés de 6 millions d’années.

Baptisés « Orrorin tugenensis », ces fossiles présentaient une station bipède, la plus ancienne jamais mise à jour…

Ces bipèdes étaient néanmoins capables de grimper aux arbres.

ORRORIN : Image Internet

Image Internet

(5)

Leur apparition serait liée, selon le Français Yves Coppens, à un changement de l’environnement provoqué par une réactivation il y a 8 millions d’années du grand rift de l’Est africain (la Rift Valley) qui avait débuté sa formation il y a 17 millions d’années. Cette réactivation aurait établi une barrière (pas obligatoirement infranchissable…) entre l’est et l’ouest, faisant obstacle aux pluies venues de l’Est, avec pour conséquence un assèchement à l’est responsable de la disparition de la forêt et de sa transformation en savane.

La thèse de Coppens, en fait initialement formulée à propos des australopithèques, avance que le redressement aurait servi à guetter, par-dessus les herbes de la savane, l’approche des prédateurs.

Cette théorie, fort intéressante, dite de «L'East Side Story» (1982) n’est pas acceptée par tous les chercheurs. L’australopithèque « Lucy » mesurait en effet 1,06 mètre. Et les herbes de la savane sont plus hautes... comme le rappelle le paléontologue Pascal Picq.

SAHELANTHROPUS TCHADENSIS = TOUMAÏ :

« Toumaï » ou Sahelanthropus tchadensis (= Homme du Sahel tchadien) est vieux de 6 à 7 millions d'années (le contexte géologique marqué, entre autres, par l'absence de niveaux volcaniques, ne permet pas d'obtenir des datations absolues).

Il a, lui, été découvert au Tchad,à 800 km au nord de N'djaména, en juillet 2001 par Ahounta Djimdoumalbaye, l’un des membres de l’équipe franco-tchadienne de Michel Brunet, professeur à l’université de Poitiers.

« Toumaï » signifie « espoir de vie » dans la langue du désert du Djourab : le Goran.

C'est en effet le nom donné dans ce désert aux enfants qui naissent juste avant la saison sèche mais c’est aussi celui d’un camarade de combat du président tchadien Idriss Deby (qui a pris le pouvoir en 1990 à la faveur d’un coup d’état)… et ce n’est pas un hasard…

Si le crâne est très bien conservé, aucune autre partie du squelette n'a été retrouvée (si on excepte 2 morceaux de mâchoire inférieure et 3 dents : 1 incisive inférieure, 1 canine supérieure et 1 troisième

molaire supérieure) qui représentent 5 individus au moins. Les canines ont plus d'une racine, contrairement aux nôtres.

On ignore donc avec précision quel était le mode de locomotion de Toumaï. Néanmoins, la base du crâne évoque une quasi bipédie d’après Michel Brunet : « Le trou occipital, trou par lequel sort la moelle épinière, a déjà commencé à migrer vers l'avant, ce qui indique que Toumaï est déjà en position presque debout »… ce que conteste M. Wolpoff en décrivant les marques laissées par les muscles du cou : « Ces marques montrent clairement que cet animal ne marchait pas debout de manière habituelle »…« Il n'avait pas de posture humaine, donc il n'était pas humain.»

« Toumaï » vivait dans un environnement d’éléphants, de chevaux tridactyles, de girafes, d’antilopes, de nyanzachoeres (sortes de sangliers de grande taille), de hyènes, d’hippopotames et anthracothères (groupe frère des hippopotames) et de singes. La composition de la faune témoigne de la diversité de ces paysages mais il n'y a pas de trace de forêt (qui est le milieu de vie des gorilles).

TOUMAI :

Sa capacité crânienne, de l'ordre de 350 cm2, est équivalente à celle nos chimpanzés actuels. Taille estimée à 1 mètre et poids à 30

ou 35 kg… d’après la taille du crâne.

Les canines sont petites et à usure apicale. Il n’existe pas de diastème.

(6)

Toumaï remet à priori en cause la théorie de «L'East Side Story» (1982) d’Yves Coppens, selon laquelle l'humanité aurait jailli en Afrique orientale, à l'est de la grande faille du Rift, quelque part entre l’Ethiopie, le Kenya et la Tanzanie. En effet Toumaï surgit à 2500 kilomètres à l’ouest de la vallée du rift… Même Yves Coppens dit en 2003 « qu’elle n’existe plus ». Mais pourquoi les ancêtres de Toumaï ne seraient-ils pas parvenus à franchir le rif d’est en ouest ?

3) ORRORIN, TOUMAÏ… OU UN AUTRE aurait donc donné naissance aux australopithèques…

Plus de 3.000 fossiles d'australopithèques ont été trouvés en Afrique de l'Est mais un seul en Afrique centrale, au Tchad (à Koro-Toro à 150 km à l'est de Toros-Menalla), en 1995. Il s’agit de l'australopithèque « Abel » ou « Australopithecus Bahrelghazali », vieux de 3 à 3,5 (voire 4) millions d'années. Jusqu'à 1995, on était persuadé que les humains n'avaient pu se développer que dans l'Est ou le Sud de l'Afrique.

Les australopithèques marchaient debout, mais d'une bipédie moins perfectionnée que la nôtre.

Lucy, une australopithèque que nous allons maintenant étudier, passait ainsi autant de temps dans les arbres qu'à marcher debout...

En fait les australopithèques pourraient également fort bien ne pas constituer le groupe souche des hominidés : ils pourraient aussi constituer une branche parallèle qui, après avoir connu une expansion, se serait éteinte sans laisser de descendants vers 1,2 million d’années.

Autre question : et si Toumaï n’était pas un individu mâle à petites canines ancêtre des australopithèques mais une « paléo-gorillette » ? !

« Cette discussion sur le sexe du fossile a connu au moins deux remarquables précédents. Ramapithecus, originaire du Pakistan et vieux d’une quinzaine de millions d’années, avait été considéré, notamment par le paléontologue David Pilbeam, comme proche de l’origine de la lignée humaine. Mais, au début des années 1980, Pilbeam réexamina les fossiles et conclut que le ramapithèque était

la femelle du sivapithèque, précurseur des orangs-outans, le seul grand singe asiatique. De même, le kenyapithèque avait été classé comme un hominidé. Mais, en fait, on n’avait identifié que des femelles. Martin Pickford a réexaminé le genre, repéré des spécimens mâles, et a pu alors démontrer que le kenyapithèque était un grand singe. Il n’est donc pas exclu que Toumaï soit amené à changer de sexe

et de branche ».

Michel de PRACONTAL Selon Brigitte Senut, co-découvreuse d’Orrorin « la découverte d’un pré-gorille (Toumaï) serait encore plus importante puisque aucun fossile d’ancêtre direct des

grands singes d’Afrique n’est connu à ce jour».

(7)

La découverte de Lucy :

Le 30 novembre 1974, vers midi, Donald Johanson et l'un de ses étudiants : Tom Gray se trouvaient au Nord de l'Ethiopie au bord d'une rivière fangeuse : l'Awash.

A l'heure du déjeuner, au moment de rentrer au campement, D. Johanson découvre des ossements sur le versant d'un petit ravin.

J - "C'est un... bout de bras d'hominidé".

G - "Impossible il est trop petit, cela doit être un singe quelconque".

J - "Regarde ce morceau près de ta main... un crâne !"

A quelques pas de là se trouvait un fragment de fémur, puis une paire de vertèbres, un morceau de bassin, tous d'origine hominienne.

"Et si tous ces morceaux s'assemblaient ?"

G -"Regarde ça... des côtes !"

La découverte fut suivie d'une danse endiablée autour des restes osseux, danse qui cessa non pas à cause de la température (43° C) mais par peur de marcher sur

"quelque chose".

Le soir, nos chercheurs fêtèrent l'événement … buvant trop de bières autour d'un magnétophone diffusant la chanson des Beatles : "Lucy in the sky with diamonds".

Ils décidèrent de donner le nom de Lucy à leur nouveau fossile… ce qui est bien plus joli que son appellation correcte : AL 288-1. Le dégagement total prit 3 semaines au bout desquelles l'équipe se trouva en présence de plusieurs centaines de fragments d'os représentant environ 40 % d'un squelette complet.

LE SQUELETTE INCOMPLET DE LUCY Photographie : D. Finnin et J. Beckett.

Document 1 destiné aux

élèves

Les restes d'une "australopithèque", vieille de 3, 18 millions d'années, et découverte en 1974 en

Afrique de l'Est (Ethiopie) : un maxillaire complet, un ½ bassin, une partie de main, un

tibia et un fémur.

C'est une des plus vieilles femmes connues. On l'a baptisée "Lucy" ou "AL.288-1". Taille : 1, 05 m.

Elle appartient à une espèce aujourd'hui disparue : les Australopithèques de l'Afar (ou Australopithecus afarensis) que certains nomment

les "chimpanzés bipèdes". Ils ont vécu de 4,1 millions d'années à 2,8 millions années.

(8)

La découverte du premier australopithèque :

Le 1er crâne d'australopithèque fut trouvé dans une fissure d'un plateau calcaire en Afrique du Sud (australopithèque signifie

"singe du Sud"), près de Taung. C'est Raymond Dart qui le fit connaître en 1925.

Ce fossile appartient à l'espèce

"Australopithèque africain" (les spécia- listes disent Australopithecus africanus.) Sa capacité crânienne est de 403 cm3(92 % de celle d'un adulte de la même espèce.)

Raymond Dart, remarquant que la 1ère prémolaire était déjà sortie, considéra que le crâne de Taung était

celui d'un enfant de 6 ans (c'est à 6 ans que sort la 1ère prémolaire chez l'homme moderne.) Chez les chimpanzés la 1ère prémolaire pousse à 3 ans

et Louis Bolk a, lui, estimé que le crâne avait appartenu à un enfant de 3 ans.

***********************

Le crâne de Taung fut oublié, dans un taxi, par la femme de Dart en 1931. Heureusement, il fut rapporté

à la police par le chauffeur.

Document extrait de "Lucy" par Donald Johanson et Maitland Edey.

"Puis, avec un soin extrême, il entreprit d'enlever la brèche. Il commença par utiliser un petit ciseau puis une aiguille à tricoter de sa femme, qu'il avait limée en une pointe triangulaire effilée. Après avoir taillé et gratté pendant 73 jours, il put enfin contempler le crâne nettoyé.

Il n'en crut pas ses veux. Il avait devant lui le crâne d'un petit être de six ans, présentant une dentition de lait complète.

Ses dents de six ans étaient juste en train de percer. De toute évidence, ce n'était pas un jeune babouin. Son crâne était trop haut et trop arrondi, et le visage trop petit : les babouins ont de longs museaux et le sommet de leur crâne est très bas. On aurait plutôt dit un jeune chimpanzé, mais le haut du crâne semblait encore trop élevé.

Un simple coup d'oeil sur sa dentition convainquit Dart qu'il ne pouvait s'agir ni d'un chimpanzé ni d'un babouin. Ils ont tous les deux de grandes canines, or ces dents étaient à peine plus grandes que celles d'un enfant humain.

En retournant le crâne, Dart remarque une autre particularité. Le foramen magnum - l'orifice par lequel les nerfs de la colonne vertébrale montent jusqu'au cerveau - était placé à la base du crâne, laissant supposer que pendant sa courte vie, ce petit être avait marché debout. Chez les babouins et les chimpanzés, le foramen magnum est situé vers l'arrière du crâne, reflétant la position généralement quadrupède de ces animaux.

Un singe à station droite ? Pareille créature pouvait-elle exister ? Et si oui, comment était-elle parvenue en Afrique du Sud, à plus de 3000 kilomètres de l'habitat courant des singes anthropoïdes ?".

Document extrait de "Lucy" par Donald Johanson et Maitland Edey.

Document 2 destiné aux élèves.

(9)

Les australopithèques ne sont ni des hommes ni des singes :

oooooooo

L'arcade dentaire est presque rectangulaire chez les singes anthropoïdes et elle est parabolique chez les australopithèques postérieurs à Lucy et chez les hommes fossiles et actuels. Elle est intermédiaire chez Lucy et les autres australopithèques de l'Afar (Australopithecus afarensis.) Chez les singes, les canines sont de forte taille : la canine inférieure vient se loger dans un espace sans dent situé en avant de la canine située à la mâchoire supérieure. La canine supérieure se place entre la canine inférieure et la prémolaire inférieure il existe un diastème (espace sans dent) à chaque mâchoire. Ce diastème est absent chez les australopithèques graciles et robustes et chez les hommes fossiles et actuels du fait du raccourcissement des canines. L'australopithèque de l'Afar est intermédiaire.

Document 1 destiné aux enseignants.

Schémas extraits de

"Lucy".

Les canines de chimpanzé, du fait de leur entrecroisement, sont usées à leur face antérieure et à leur face postérieure. Celles de l'homme sont usées à leur extrémité. Celles de Lucy et des autres australopithèques de l'Afar, intermédiaires, présentent les 2 types d'usures.

Chez les chimpanzés, la première prémolaire inférieure présente un seul tubercule, situé sur sa face externe, c'est le protocône. Chez l'homme actuel et ses fossiles et chez les australopithèques postérieurs à celui de l'Afar, il existe 2 tubercules : un protocône externe et un métacône interne.

Chez l'australopithèque de l'Afar on observe une ébauche de 2ème tubercule.

(10)

Des traces de pas fossilisées

(produites par des ancêtres de l'homme?)

* Où ?

Ces traces de pas ont été découvertes en Afrique de l'Est, en

Tanzanie du Nord et plus précisément à Laetoli, région située

à une altitude de 1700 à 1800 mètres.

* Quand ?

Durant l'été en 1976.

* Age de ces traces :

3,6 millions d'années d'après l'étude de la désintégration radioactive du potassium contenu dans un minéral : la biotite présente

dans les cendres qui les remplissaient.

* Circonstances de la découverte :

3 paléontologues s'amusaient à se lancer des crottes séchées d'éléphants. C'est en plongeant pour

éviter l'une d'entre-elles qu'Andrew Hill repèrent des traces d'animaux.

Au fil des jours l'équipe va ainsi trouver des empreintes de girafes,

d'antilopes, d'éléphants et d'une espèce voisine : les dinotheriums,

de rhinocéros, de chevaux, de petits félins, de cochons, de lièvres, de pintades, d'oiseaux plus petits : les francolins… et même de

mille-pattes et d'un insecte qui semble être un bousier… mais pas

d'animaux aquatiques (pas d'hippopotames ni de crocodiles)…

au total plus de 18 000 empreintes sur 800 m2 environ.

Parmi ces empreintes animales, 54

traces de pieds d'une profondeur de 1 à 3 cm et disposées en 2 pistes parallèles d'une longueur de 27 mètres devaient ensuite être découvertes par Paul Abell.

On pense que ces empreintes ont appartenu à des australopithèques de l'Afar.

La végétation a été également étudiée et il a été possible de la reconstituer en partie (acacias.)

Document 2 (2 pages)

pour les enseignants.

Empreintes de pas et traces d'un cheval à 3 doigts ou hipparion (tout en bas à droite)

Entre les 2 pistes et les traces d'hipparion, on note la présence d'empreintes de lièvres ou de lapins et de

rongeurs plus petits.

Photographie John Reader en 1979 : National Geographic Society.

(11)

Comment ces traces ont-elles pu être conservées ?

A une vingtaine de km de là s'est produit, à cette époque, une éruption volcanique : le volcan Sadiman rejetait des cendres et en même temps, il pleuvait.

Des êtres vivants marchaient dans la cendre mouillée, épaisse d'une vingtaine de cm, qui en séchant est devenue une carbonatite dure comme du ciment.

Une nouvelle éruption a protégé les traces par la suite.

Combien d'êtres ont produit ces traces ?

On aperçoit 2 pistes parallèles se dirigeant du Sud vers le Nord :

* à gauche des traces laissées par un enfant ou une femme ne mesurant pas plus de 1,20 mètres. Ces empreintes font

17, 3 cm sur 7, 7 cm. Le sujet a fait une pause en chemin puis s'est dirigé vers

l'Ouest.

* A droite les traces sont plus floues car elles correspondent en fait aux empreintes laissées par 2 adultes : le 1er

devait mesurer 1,50 m (empreintes de 26, 4 cm sur 10 cm) et le 2ème de 1, 40 m

marchait en posant les pieds aux mêmes emplacements que celui qui était devant lui… pensez au randonneur qui, fatigué,

marche dans les traces de celui qui le précède.

S'agissait-il vraiment d'êtres humains ?

Certains éléments sont en faveur de traces produites par un être humain :

* On note, à chaque pas, la présence bien marquée d'un talon, trace absente chez les singes.

* Il existe une voûte plantaire bien développée.

* Le gros orteil est presque disposé dans l'axe du pied. Voir suite…

D'autres éléments montrent qu'il ne s'agissait pas encore de véritables êtres humains :

* Les empreintes indiquent que le pied s'appuie surtout sur son bord externe (position dite "en varus".)

* La plante du talon n'est pas plane comme chez l'homme, il existe une bosse qui s'inscrit plus profondément dans le sol (voir en haut, empreinte de gauche.)

* Le gros orteil est tout de même écarté des autres doigts de pied.

* Du côté interne, il existe un renflement latéral en avant du talon. Ce renflement semble correspondre au muscle adducteur de l'hallux (= muscle écarteur du gros orteil.)

La position "en varus" et l'écartement du gros orteil conduisent à penser que le pied présentait une

possibilité de préhension.

Cette possibilité a sûrement été utilisée sur ce sol humide et glissant afin de renforcer l'adhérence.

Empreinte de Laetoli à gauche et empreinte de pied humain moderne à droite.

Procédé photogrammétrique qui permet de mesurer les zones les plus enfoncées dans le sol

(elles apparaissent plus foncées.) La répartition du poids du corps est presque la

même sur les 2 empreintes.

"Sciences de la vie et de la terre" : Terminale S. Collection Tavernier chez Bordas.

(12)

Des empreintes de pas de plus de 3 millions et demi d'années :

Document 3 pour les élèves :

Comparez ces différentes plantes de pied à la trace de la photographie de gauche. De quelle plante de

pied est-elle la plus proche ?

Dessins extraits de TDC n° 287 du 06/10/1982.

Trace d'un pied droit datée de 3, 6 millions d'années. Le mètre ruban (visible en haut et à droite de la photographie) a permis de mesurer

la longueur de l'empreinte : 20 cm.

Photographie extraite de "Pour la Science", janvier 1999.

"Sciences de la vie et de la terre" : Terminale S. Collection Tavernier chez Bordas.

1. Chez l'homme, la tête est « posée » en équilibre au sommet de la colonne vertébrale.

La position du trou occipital à la face inférieure du crâne indique que le sujet est redressé.

2. Les muscles qui maintiennent la tête humaine sont réduits.

3. La forme du bassin permet de reconnaître si un animal possède ou non la station verticale.

4. Chez l'homme, la colonne vertébrale présente des courbures.

5. … et les membres inférieurs sont allongés.

6. Les bras du singe touchent presque le sol.

7. Chez l'homme, les voûtes plantaires sont bien développées et le gros orteil est dans le même alignement que les autres doigts.

8. La main, totalement libérée de la locomotion, présente un pouce bien développé, parfaitement opposable aux autres doigts qui peuvent aisément effectuer des mouvements de flexion et d'extension.

9. Les mâchoires perdent leur rôle préhenseur et deviennent moins volumineuses.

(13)

DE NOMBREUSES ESPECES D'AUSTRALOPITHEQUES :

Les australopithèques ont vécu en Afrique entre 6 et 1, 2 millions d'années. On en distingue en 1999, 7 à 8 espèces dont 3 sont rassemblées sous le nom d'australopithèques robustes ou paranthropes (Australopithecus robustus, A. boisei et A. aethiopicus) et sont souvent considérées comme ayant pour ancêtre commun l'Australopithèque gracile (Australopithecus africanus) qui descendrait lui-même de l'Australopithèque de l'Afar (Australopithecus afarensis).

Australopithèque de l'AFAR (Lucy)

= Australopithecus afarensis

Australopithèque GRACILE = Australopithecus

africanus

Australopithèques ROBUSTES = paranthropes

(3 espèces d'Australopithecus : aethiopicus, boisei et robustus)

TAILLE 1m à 1,20 m 1, 25 m à 1,30 m 1,50 m à 1,55 m

POIDS 25 à 50 kg 35 à 50 kg 40 à 60 kg

CAPACITE CRANIENNE 350 à 400 cm3 Environ 440 cm3 419 à 750 cm3

STATION Station droite. Station droite. Station droite.

ALIMENTATION Probablement

omnivore.

Omnivore mais forte part de végétaux (fruits, feuilles.)

Végétarien (tubercules, graines, noisettes) comme le montre ses

grosses molaires.

AGE 4,1 à 2,8 MA 3,1 à 1,2 MA 2,6 à 1,2 MA

Vivait en Ethiopie Vivaient et en Tanzanie en Afrique du Sud

PAS D'ELEVAGE NI DE

CULTURES. Les australopithèques ne chassaient probablement pas de gros animaux (cf. leur petite taille.) Document 3 pour les

enseignants :

Rites funéraires : sûrement non. Art : probablement non.

Lieux de découverte : Afrique.

Outils : discussion.

Feu : probablement non.

Maison ? : non pense-t-on.

(14)

Aujourd'hui, même si l'on insiste sur le fait que Lucy et les autres australopithèques de l'Afar étaient bien bipèdes, on considère qu'ils passaient une partie de leur temps dans les arbres (en se référant à la longueur de leurs bras et au fait que le pied semble avoir conservé une capacité à la préhension.) Il est même possible qu'il ait existé 2 espèces d'australopithèques de l'Afar : l'une plutôt arboricole et l'autre plutôt terrestre.

D'AUTRES AUSTRALOPITHEQUES : AUSTRALOPITHECUS ANAMENSIS :

L'équipe de Meave Leakey l'a découvert en Afrique de l'Est près du lac Turkana (A. anamensis" signifie

"Australopithèque du lac".) Il remonte à 4,2 millions d'années et serait à l'origine de l'Australopithèque de l'Afar.

AUSTRALOPITHECUS BAHRELGAZAHALI. :

Michel Bruner de l'université de Poitiers a découvert à Koro Toro au Tchad, en 1995, une autre espèce d'australopithèque : Australopithecus bahrelgazahali (= "Australopithèque de la rivière des gazelles".) Age : 4 M.A. à 3,5 millions d'années. La découverte de cette espèce à l'ouest du rift (cf. cours sur la tectonique des plaques) remet en cause bien des théories sur l'origine de l'homme.

AUSTRALOPITHECUS GARHI :

Le dernier découvert est garhi (ce qui signifie « surprise »…

Australopithecus garhi a été mis à jour dans la vallée de l’Awash en Ethiopie. Il est « seulement » âgé de 2, 5 millions d’années et on ne sait à quelle branche le raccrocher. Sa capacité crânienne

déterminée à partir d’un exemplaire unique est de 450 cm3. Des ossements d’animaux portant des traces de découpe effectuées avec des outils de pierre ont été mis en évidence à proximité immédiate et dans le même niveau.

Australopithecus ANAMENSIS : 4,2 millions à 3,9 millions d'années. Afrique de l'Est (Kenya.) Taille probablement de l'ordre de 1,50 m.

ARDIPITHECUS RAMIDUS.

5 à 4,3 millions d'années.

Ethiopie (site Aramis).

AUSTRALOPITHECUS BAHRELGHAZALI = "Australopithèque de la rivière des gazelles" cf. "Abel". 4 millions à 3, 5 millions d'années (d'autres affirment 3,5 à 3 millions). Afrique centrale (Tchad.)

AUSTRALOPITHECUS AFARENSIS (Cf. LUCY) : 4,1 à 2,8 millions d'années. Il existe sûrement en fait 2 espèces, l'une plutôt bipède et l'autre plutôt arboricole. Afrique de l'Est (Hadar-Laetoli.) Taille ≈ 1,10 m.

AUSTRALOPITHECUS AFRI- CANUS : 3,1 à 1,2 millions d'an- nées. Afrique du Sud (Taung 1925.) A rapprocher de A. garhi = Australopi- thèque « surprise » d'Ethiopie (2, 5 M.A.) ?

AUSTRALOPITHECUS (OU PARANTHROPUS) ROBUSTUS: 2,6 à 1,4 millions

d'années. Entre le Sud et l'Est de l'Afrique (Malawi.). A rapprocher de Paranthropus crassidens. Peut-

être dérive-t-il d'A. aethiopicus.

?

AUSTRALOPITHECUS AETHIO- PICUS (cf. le "crâne noir"). 2,6 millions

d'années. Gisement de l'Homo en 1968 (Nord du Kenya). Capacité crânienne 419

cm3 (à partir d’1 exemplaire unique).

AUSTRALOPITHECUS (OU PARANTHROPUS) BOI- SEI = ZINJANTHROPE.

De 2 M.A. à 1,2 millions d'an- nées. 475 à 530 cm3 de capacité

crânienne. Peut-être dérive-t-il d'Australopithecus aethiopicus.

Ethiopie (Olduvaï, 1959.) Trouvé avec des outils de pierre

mais en est-il le fabriquant ?

?

 ?

?

?

GORILLES,

CHIMPANZES

Cliché : Campbell et Walker

TOUMAÏ OU ORRORIN

?

(15)

LES AUSTRALOPITHEQUES :

Les flèches correspondent aux lignées évolutives supposées.

Il manque le « petit dernier », l’Australopithèque « surprise » trouvé en Ethiopie : Australopithecus garhi âgé de 2,5 millions d’années.

Jean-Pierre Geslin, images extraites de "Science et vie" n° 980 de mai 1999.

(16)

L'HOMO HABILIS = HOMME HABILE

Taille 1,30 m maximum

Poids 40 à 50 kg

Capacité crânienne Proche de 650 cm3 (un peu moins que dit initialement.)

Station Debout

Alimentation Omnivore (ni élevage ni cultures)

Age De 2,3 M.A. à 1,6 M.A.

Origine : la plupart des chercheurs considèrent l'Homo habilis comme un descendant de l'Australopithèque de l'Afar mais d'autres pensent qu'il est issu de l'Australopithèque gracile. Il a été contemporain des derniers australopithèques.

Lieu de découverte : Afrique : OLDUVAÏ en Tanzanie, KOOBI FORA au Kenya, HADAR et vallée de l’OMO en Ethiopie.

Outils : on suppose, du fait de sa capacité crânienne supérieure, que c'est lui qui créa les outils trouvés près de ses restes : de simples galets de silex éclatés (on dit

"aménagés") : les choppers et chopping-tools (c'est la

"PEBBLE CULTURE") et des grattoirs (fragments de taille récupérés.) Avec deux cailloux durs, ces premiers hommes fabriquent donc un outil dont le tranchant permet de tailler des épieux de bois, de dépecer les animaux et de racler les peaux.

Chasseur ou charognard ? Homo habilis était-il un chasseur de gros animaux ? On pense plutôt

actuellement qu'il se comportait en charognard. Il aurait simplement récupéré les restes laissés par des carnassiers plus habiles que lui à la chasse. Pourquoi pense t-on cela ? D'abord, il était petit et lent par rapport aux proies potentielles. De plus, on a retrouvé à côté d'outils rudimentaires datés de 2 millions d'années des restes fossiles de grands animaux (gazelles et même éléphants) mais certains portaient à la fois des marques de dents de carnivores et des traces de découpage par les outils trouvés sur place.

Beaucoup d'os sont cassés et montrent la marque de la hache de pierre qui a servi à en extraire la moelle (chez les animaux seules les hyènes sont capables de casser les os et d'en extraire la moelle.) Maison ? : Homo habilis était encore très dépendant des arbres et les carcasses y étaient probablement emportées puis consommées. Certains sites occupés provisoirement comme celui d'Oldowaï (site sur lesquels on a découvert les outils) semblent avoir été aménagés : dans une zone datée de 1, 8 millions d'années (site Bed 1 d'Oldowai) Louis et Mary Leakey ont remarqué un petit talus de pierre en forme de cercle avec quelques objets à l'intérieur. Cette structure a été interprétée comme une hutte dont la base était calée par les pierres.

Feu et rites funéraires ? : probablement non.

Art : la présence d'ocre rouge pourrait marquer les premières tendances artistiques de l'homme.

Parlait-il ? : Philip Tobias a montré que la boîte crânienne d'Homo habilis présentait des marques d'asymétrie du cerveau au niveau de la zone temporale gauche correspondant aux aires du langage (zones de Broca et de Wernicke.) Attention : disposer des aires spécialisées du langage n'est qu'un indice de potentialité mais ne prouve pas qu'Homo habilis parlait.

Document 4 pour les maîtres

TAILLE PAR PERCUSSION :

"TALON" constituant un "galet aménagé") + éclat(s).

(17)

HOMO RUDOLFENSIS ET HOMO ERGASTER :

1) Homo rudolfensis a été dans un premier temps confondu avec l’Homo habilis.

2) … Puis il en a été distingué : bien que plus ancien qu'Homo habilis (2,6 à 2,4 millions d'années à 1,7 à 1,4 millions d'années), il est plus grand, plus droit et à plus gros cerveau (750 à 875 cm3.) Sa face est plus robuste et il était surtout végétarien.

Il vivait en Afrique de l'Est et au Malawi.

Exemple : "l'Homme 1470" (vieux de 1,8 million d'années) autrefois classé dans H.

habilis.

Certains auteurs ont alors considéré qu'Homo rudolfensis était l'ancêtre d'Homo ergaster.

3) Retour au point de départ ? En 2003, Robert Blumenschine et son équipe

(U.S.A) ont découvert une nouvelle mâchoire et des fragments d’os de la face d’un squelette, de 1,8 millions d ‘années, dans les gorges d’Olduvaï. La trouvaille présente simultanément des caractéristiques d’Homo habilis et de Homo rudolfensis et certains auteurs proposent de refusionner les 2 espèces… sous le nom d’Homo habilis…

Crâne d'HOMO HABILIS RUDOLFENSIS (Crâne KNM-ER 1440 1, 6 à 1, 8 M.A.) Il est regrettable que l'orientation de la face ait été artificiellement modifiée de façon à la rendre plus

plate (et donc plus humaine.)

Document 5 pour les enseignants.

(18)

HOMO ERGASTER : Homo ergaster remonte à 1, 9 à 1, 6

millions d'année. Sa capacité crânienne est de l’ordre de 860 cm3). Il a été exhumé au Nord du Kenya (cf. l'«adolescent du Turkana » avec son squelette presque complet trouvé en 1985 et daté de 1,6 M.A.), en Chine centrale et dans le Caucase à Dmanisi (2 crânes datés de 1,7 millions d'années).

Il est plus grand (1,70 m pour l’adolescent de Turkana) et jouit d’une bipédie très proche de la notre.

Il serait le 1er à avoir quitté l'Afrique et atteint l'Eurasie entre 1,9 et 1,6 millions d’années, probablement vers 1,8 millions d’années.

Il est présenté non pas comme un charognard mais comme un véritable chasseur. Certains chercheurs supposent qu'Homo ergaster est l'ancêtre d'Homo erectus qui a suivi. D'autres estiment qu'Homo ergaster s'est éteint sans descendance et que c'est Homo habilis qui est à l'origine d'Homo erectus.

Yves Coppens pense même qu'Homo ergaster est simplement un vieil Homo erectus et qu'il est exagéré d'en faire une espèce.

Question encore en suspend : Homo erectus provient-il d'Homo habilis ou d'Homo ergaster ?

Adolescent de Turkana daté d’environ 1,6 millions d’années. Sa silhouette évoque celle

de l’homme moderne.

(19)

L'HOMO ERECTUS ou "Homme dressé"

OU ARCHANTHROPIEN (apparu en Afrique) :

STATURE : SQUELETTE et CAPACITE

CRÂNIENNE:

OUTILS :

station debout

880 cm3 à 1140 cm3

Capacité crânienne des SINANTHROPES : 915 cm3 il y a 460 000 ans;

1140 cm3 il y a 230 000.

(La capacité crânienne de l'homme moderne est de l'ordre de 1400 cm3).

* Bifaces (des éclats sont détachés et la partie centrale est conservée).

* éclats (dont on façonne la forme avant de les détacher).

4

Le hâchereau se caractérise par un tranchant transversal opposé à la base. Il peut s'agir d'un biface ou d'un outil sur éclat.

La taille des bifaces était réalisée à l'aide d'un percuteur de pierre en 2 minutes. Des retouches pouvaient être effectuées en frappant le biface avec un bâton ou un os (temps nécessaire : 4 à 5 mn).

AGE De 1,7 ou 1,8 millions d'années à 200 000 ans. Les plus anciens fossiles d'Europe datent de 700 000 ans (Ceprano en Italie centrale) et peut-être même de 800 000 ans (Homo antecessor en Espagne).

LIEUX DES DECOUVER -TES

- AFRIQUE : Tanzanie (Olduvai), Ouganda (Nyabusosi), Kenya (Nariokotome).

- JAVA (PITHECANTHROPE) - CHINE (SINANTHROPE)

- MAGHREB (ATLANTHROPE)

FEU OUI : les premières traces de foyers retrouvées remontent à 600 000 ans en Europe (grotte de l'Escale dans la vallée de la Durance), 460 000 ans en Chine et à 400 000 ans (peut-être plus) en Afrique.

ART OCRE ROUGE trouvé dans les habitats remontant à 400 000 ans.

Art ? Peintures corporelles ? TAILLE 1,58 m à 1,78 m.

ALIMENTA- TION

OMNIVORE (pas d'élevage ni de cultures).

STATION DEBOUT.

HABITAT VIE EN CAMPEMENT (le campement est provisoire).

OUTILS FABRICATION DE BIFACES

* Coups-de-poing non retouchés (industrie Abbevilienne = Chelléenne).

* Limandes retouchées au percuteur de bois ou de corne (industrie Acheuléenne).

INVENTION DE LA TECHNIQUE LEVALLOIS : le rognon de silex est frappé de façon à obtenir des éclats de formes prédéterminées. Ceux-ci sont détachés par un dernier coup demandant une grande adresse.

Document de recherche élèves (niveau collège) :

(20)

Le Pithécantrope ou Homme de Java :

En 1891, un médecin hollandais : Eugène Dubois, découvre au niveau d'une terrasse de la rivière Solo, à Java, une calotte

crânienne, un fémur et 3 dents. En observant le fémur et en constatant qu'il est rectiligne, le Dr Dubois en conclut que le propriétaire marchait debout et le baptise pithécanthrope ou Pithecanthropus erectus.

Le nom est devenu

aujourd'hui Homo

erectus.

L'Homo erectus asiatique ou sinanthrope :

La localité de Choukoutien ou Zhoukoudian (Tcheou-kéou-tien) située à 42 km au Sud-Ouest de Pékin, dans une immense grotte karstique creusée dans des calcaires du début de l'ère primaire (ordovicien), a livré les restes de 42 individus de 1921 à 1966. Cette grotte a été habitée de - 460 000 ans à - 230 000 ans et le volume crânien moyen s'accroît d'environ 230 cm3 sur cette période (915 cm3 à 1140 cm3). On a attribué aux fossiles mâles et femelles de tous âges découverts le nom de sinanthrope ou Sinanthropus pekinensis. Ils étaient associés à environ 100 000 d'outils en pierre (quartz veiné, cristal de roche, silex et grès) et à des restes de foyers. Des éclats étaient utilisés tels quels, d'autres ont été retravaillés. Il faut ajouter la présence de 96 espèces de mammifères (dont des os de 3000 cerfs appartenant à 2 espèces différentes : le cerf géant mégaceros et le cerf sika) et les pollens et fossiles de nombreuses plantes (graines carbonisées de micocoulier, pollens de noisetier, de noyer, de pin, d'orme et de rosier grimpant).

Toujours en Chine, le site de Yunsian a fourni 2 crânes qui seraient datés de plus de 800 000 ans.

La grotte de Zhoukoudian est localisée dans une structure calcaire formée il y a environ 450 millions d'années : la "Colline des Os de Dragons". La dissolution du calcaire par les eaux souterraines a donné naissance à la grotte. L'abri a été adopté par l'homme de Pékin il y a 460 000 ans. L'aspect présenté ci-dessus correspond à - 300 000 ans après l'effondrement partiel du toit. La grotte a été abandonnée il y a 230 000 ans car elle était alors comblée par les éboulis et les détritus de son occupation.

Document 6

pour les enseignants (2 pages) :

(21)

Les Homo erectus africains (1,6 millions d'années à 500 000 ans).

- En 1954, Arambourg et Hoffstetter découvrent en Afrique du Nord, dans la province d'Oran (Algérie), à Ternifine : 3 maxillaires inférieurs, des dents et un os pariétal sur le fond d'un ancien étang, sous une épaisse couche de sable. Ces restes d'Homo erectus ont été nommés "atlanthropes" ou Atlanthrope mauritanicus. Ils ont environ 500 000 ans.

- En 1961, à Olduwaï en Tanzanie, L. Leakey découvre une calotte crânienne d'archanthropiens qui sera datée de - 500 000 ans. C'est en ce même lieu, mais dans des couches plus anciennes, que sera trouvé l'Homo habilis.

- En Ethiopie, à 50 km au Sud d'Addis-Abeba, le gisement de Melka-Kunturé, sur les rives du fleuve Awash, relate l'histoire de l'homme de 1, 7 millions d'années à nos jours.

* Le niveau le plus ancien : Gomboré 1 (1,7 M.A.) est bien préservé car il était enfoui sous 2 à 3 mètres d'argile compacte. Il a livré un humérus d'Homo erectus archaïque, des outils de pierres, des ossements d'hippopotames et des structures

interprétées comme des traces de huttes.

* Des huttes du type de Gomboré I ont été décrites, toujours à Melka-Kunturé, sur le site Garba XII qui date d'1 million d'années.

* Ce n'est que vers 400 000 ans qu'il est possible de déceler des traces de foyers (pierres brûlées à une température de l'ordre de 300 °C) associés, dans le même habitat, à de très nombreux fragments d'ocre rouge.

* Il y a 200 000 ans, l'obsidienne (roche très tranchante mais plus fragile) est utilisée et la dimension des outils se réduit. Cette période correspond à l'installation de l'Homo Sapiens.

- En 1961, Yves Coppens trouve un fragment cranio-facial au Tchad.

- En 1984 est mis à jour; au Kenya, à Nariokotome, un squelette presque complet d'un Homo erectus de grande taille (1, 80m).

D'autres Homo erectus :

En Géorgie, d'une part ; au Proche-Orient,

en Israël, à Ubeydiya d'autre part ont été mis à jour des outillages attribués à Homo erectus et qui remontent respectivement à 1,6 et 1,5 millions d'années. Les plus vieux ossements datent de 780 000 ans en Espagne et en Italie. Voir aussi l'Homme de la grotte de Lazaret pages 76-78.

En Inde, le site de Marmada a livré en 1982 un seul crâne vieux de 400 000 à 200 000 ans.

TENTATIVE DE SYNTHESE :

Rappelons d'abord que les Homo erectus dériveraient d'Homo habilis ou d'Homo ergaster.

Ces Homo erectus ont été à l'origine d'une part des pré-néanderthaliens et d'autres part des pré-Homo sapiens. Précisons…

* En Europe, les Homo erectus auraient évolué vers des pré-néanderthaliens européens puis les Néanderthaliens dont certains sont restés sur place et d'autres ont migré vers le Proche- Orient. Tous les Néanderthaliens ont disparus sans laisser de descendance.

* C'est en Afrique et au Proche-Orient qu'Homo erectus aurait évolué vers des pré-Homo sapiens puis des Homo sapiens ayant envahi tous les continents.

Ce qui précède est la théorie dominante mais elle n'est pas admise par tous…

Crânes d'homo erectus datés de 1, 7 millions d'années (gisement de l'Est Turkana). La paroi crânienne est épaisse (jusqu'à 11 mm pour le crâne de l'Homme de Nyabusosi en

Ouganda).

(22)

L'Homme de Tautavel :

Dans les Pyrénées-Orientales, à 19 km de Perpignan, non loin du village de Tautavel, la grotte de l'Arago domine la vallée du Verdouble. La grotte s'ouvre dans un massif escarpé à 50 mètres au-

dessus de la rivière. C'est une vaste cavité de 35 mètres de longueur sur 10 mètres de large remplie par 11mètres d'épaisseur de sédiments

: principalement du sable apporté par le vent (= sable éolien.) Dans la grotte ont été découvert en 1971 des restes humains attribués d'abord à Homo erectus, des animaux (en particulier des os de rennes mais aussi de cerfs, de rhinocéros… ) et des outils en pierres taillées

(… plus de 200 000 !) datés de l'Acheuléen ancien. Ces pierres taillées sont essentiellement en quartz, plus rarement en silex et en quartzite. Les bifaces sont rares. L'ensemble remonte à 450 000 ans.

L'examen microscopique des pollens (bouleaux, pins, chênes…) a permis de mettre en évidence la succession de 2 périodes froides et sèches séparées par

une période tempérée.

Le crâne de Tautavel = de l'Arago :

On ne dispose que de la face, de l'os frontal et de l'os pariétal droit. Le bourrelet sus-orbitaire (= situé au-dessus des orbites) est très volumineux. Les

orbites sont basses, larges et très profondes. La capacité crânienne de l'Homme de Tautavel est estimée entre 1150 et 1180 cm3.

Les 2 mandibules recueillies par ailleurs ne montrent pas de trace de menton.

Les nombreuses dents trouvées indiquent, d'après les traces d'usure, que l'alimentation de ces hommes était essentiellement carnivore.

On a aussi découvert un os iliaque (os de la hanche), 3 fémurs (os de la cuisse) et des péronés (= os externes de la jambe) qui témoignent que les

Hommes de Tautavel marchaient redressés

30 individus au total… et aucune trace de sépulture ni de foyer.

La faune environnant l'homme de Tautavel était un faune de climat froid et sec comme l'indiquent les fossiles, de renne et de renard polaire (espèces qui vivent actuellement dans les régions arctiques.) On y trouve également des animaux de montagne (mouflon et chamois) mais aussi de nombreux animaux de plaine : cheval, bison, aurochs, rhinocéros de la prairie. Espèces de forêt : cerfs + daims (une 100 aine ont été abattus), rhinocéros de Merck. Curieusement, les bœufs musqués ont vécu durant une période plus chaude (présence de pollens de pistachiers, de buis et d'autres plantes méditerranéennes).

La flèche indique l'entrée de la grotte.

Dessin extrait de "Sciences expérimentales" par Chirouze etNury. Armand Colin (1981).

L'étude des os a montré que l'Homme de Tautavel était un Homo erectus engagé dans la voie évolutive

vers l'Homme de Néanderthal.

Crâne de Tautavel découvert en 1971 (vue de face).

Document H. de Lumley / J. Oster.

Musée de l'Homme.

(23)

HOMO NEANDERTHALENSIS L'homme de Néandert(h)al (ou PALEANTHROPIEN) : Il fut le 1er fossile humain connu. C'était en 1856, deux

ouvriers carriers le mettaient à jour dans une grotte de la vallée de Neander près de Düsseldorf, en Allemagne.

L'homme de Néanderthal fut d'abord considéré comme une sombre brute.

AGE - 100 000 à - 34 000 ans (voire - 28000)

ASPECT Robuste et bien charpenté

CAPACITE

CRÂNIENNE En moyenne 1500 cm3 (un peu plus que l'homme moderne)

ALIMENTA- TION

Végétaux variés et surtout viande.

Poissons.

STATION Debout.

TAILLE Petit et trapu : 1,65 m pour 80 kg.

REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES NEANDERTALIENS :

Chaque point représente un site sur lequel on a trouvé des ossements d'hommes intermédiaires entre Homo erectus et Néanderthaliens (780

000 ans à 120 000 ans) et de Néanderthaliens (à partir de 100 000 ans jusqu'à 34 000 voire - 28 000 ans).

Document de recherche :

Carte : "Sciences et Avenir". Avril 1996.

Morphologie de l'homme de Néandertal.

Elle correspond à une adaptation à un environnement froid.

Document extrait d'un article de Jean-Jacques HUBLIN paru dans

"Pour la Science".

Découvert en 1909 en Corrèze, ce crâne est déformé par l'arthrose et la plupart des dents étaient

tombées avant la mort.

Photographie J. Reader/SPL/COSMOS.

(24)

Des pré-néenderthaliens aux Néanderthaliens :

Hommes intermédiaires entre Homo erectus et Néanderthaliens :

* La mâchoire de Mauer (ou d'Heidelberg) en Allemagne qui date d'environ 500 000 ans représente sans doute la 1ère étape d'une évolution vers le type Néanderthalien.

* L'homme de Tautavel = Arago dans les Pyré- nées Orientales qui date de 450 000 ans présente des caractères indubitablement Néanderthaliens mais continue d'être classé par nombre d'auteurs parmi les Homo erectus (voir page 17).

* Le crâne de Petralona provenant de Grèce qui remonte à un peu plus de 400 000 ans,

* L'homme de Swanscombe en Angleterre à plus de 350 000 ans.

* L'homme de Steinheim en Allemagne est un peu plus récent.

* Les fossiles d'Atapuerca en Espagne représentent une trentaine d'individus qui ont 300 000 ans.

* L'homme de Biache-Saint-Vaast dans le Pas-de-Calais date de 200 000 ans,

* L'homme de Saccopastore en Italie a un âge de 125 000 ans

* L'homme de Krapina en Croatie date aussi de 125 000 ans.

* "La Chaise" en Charente Maritime.

Néanderthaliens : Homme de Neanderthal (près de Düsseldorf), Homme de La Ferrassie (Dordogne), La Chapelle (Corrèze), La Quina (Charente)…

Au total plus de 80 sites sont connus (en 1999) en Europe occidentale, centrale et orientale.

Il faudrait ajouter les sites du Proche-Orient :

Tabun et Kebara en Israël, Shanidar en Irak, il y a 90 000 ans. Les hommes de Néanderthal de ces régions côtoyaient les ancêtres des hommes de Cro-Magnon. Les 2 populations ont partagé les mêmes espaces, chassaient les mêmes espèces, pratiquaient les mêmes rites funéraires et la même industrie lithique.

Crâne de Petralona, trouvé en Grèce.

Noter la présence d'un bourrelet sus-orbitaire et d'un espace sans dent entre la dent de sagesse et le bord antérieur de la branche montante de la mandibule.

Document pour les maîtres.

(25)

L'essentiel… concernant l'homme de Néandert(h)al :

- Localisation géographique : en Europe (occidentale, centrale et orientale) mais aussi au Proche- Orient. Un individu a été découvert en Asie centrale (Ouzbékistan).

- Outils : des outils en silex, en roches volcaniques, en quartz, en bois et en os.

Le biface retravaillé au percuteur de bois persiste mais la plupart des outils sont composés d'éclats, plus rarement de lames. Comme précédemment les éclats sont pré-travaillés par une série de coups donnés par un percuteur (galet, bois de cerf ou bois de renne) avant d'être détachés ("taille Levallois") puis souvent retravaillés. Les outils retouchés ont reçu des noms (grattoirs, racloirs, burins…) par comparaison avec les outils des artisans actuels (sans que les fonctions définies soient obligatoirement exactes !) On a trouvé des boules de grès et de calcaire façonnées par martelage (qui étaient peut-être lancées comme des bolas pour frapper le gibier).

- Nourriture : il est difficile d'établir le régime alimentaire d'un homme fossile en se référant

exclusivement aux traces d'usure au niveau des dents et aux restes culinaires retrouvés. Dans la grotte de Balutie, en Dordogne, on a retrouvé des traces de dents humaines sur un os de mammifère ce qui conduit à penser que l'os avait été passé au feu.

L'étude de la composition en isotope stable (= non radioactif) de l'azote (azote 15) présent dans les tissus permet de replacer un être vivant (actuel ou fossile) dans la chaîne alimentaire et de déterminer s'il s'agit d'un végétarien ou d'un carnassier. Les teneurs sont plus élevées chez les prédateurs que chez les herbivores et elles sont intermédiaires chez les omnivores. Des chercheurs de Paris et de Montpellier ont procédé (en 1991) à l'analyse isotopique du collagène contenu dans un fragment osseux d'un Néandertalien de 40 000 ans trouvé dans la grotte de Marillac en Charente. Le collagène est une protéine très résistante qui constitue 20 % de l'os vivant et qui est relativement bien conservée lors de la fossilisation. Cette analyse montre que "l'homme de Néandertal s'inscrivait au même niveau que les carnivores stricts, comme les loups, dans la chaîne alimentaire de l'époque" (André Mariotti). … Voir page 28.

- Feu : utilisé en particulier pour cuire les viandes (renne, cheval).

- Pas d'élevage d'animaux ni de cultures. On se représente aujourd'hui l'homme de Néanderthal comme un habile chasseur de gros et de petit gibier.

- Habitat : * Abris naturels (on a retrouvé la plupart de leurs ossements dans des cavernes ce qui a conduit à penser qu'ils s'y abritaient).

* Tentes de peaux (des sites à l'air libre présentent des foyers et abondent en outils du même type que ceux associés dans les cavernes à ses ossements). Il est probable que l'homme de Néandertal vivait la majorité du temps à l'air libre. Des cercles d'ossements de mammouths (ressemblant à ceux installés par les hommes modernes) pouvaient constituer l'armature de l'abri.

- Art : matières colorantes abondantes dans les niveaux d'habitation (activités artistiques ?).

- Rites funéraires : ils enterraient leurs morts (sépultures datées de 60 000 ans à Kebara, 45 000 en Europe). C'est attesté par la position particulière des corps et la présence

d'objets familiers dans les sépultures (silex, cornes, fleurs).

- Disparition (- 34 000 ans ou - 28000 ?) : progressive vers l'époque de l'arrivée de l'homme de Cro-Magnon, le 1er représentant des hommes de type moderne…

Une concurrence a dû exister mais on n'a pas mis en évidence de guerre entre les 2 populations. Dans le Sud de l'Espagne l'homme de Néandertal a survécu plus longtemps (presque 10 000 ans) après l'arrivée de l'homme de Cro-Magnon. Il semble qu'il n'y ait pas eu de métissage… mais ceci est toujours difficile à repérer sur des squelettes… qui sont, de plus, en nombre limité. On peut aussi penser que

"Homme de Néandertal" et "Homme de Cro-Magnon" appartenaient à 2 espèces différentes et dont non interfécondes.

Novembre 1999 : publication de la datation au radio-

carbone de 2 fossiles de Néen-

dertaliens de la grotte de Vindija au

nord-ouest de la Croatie : 28000 et

29000 ans !

(26)

La meule de droite mesure 27 cm X 21 cm. Elle présente une surface usée et légèrement concave. L’objet de gauche est un fragment de broyeur de 12 cm de long portant des traces d’ocre sur ses flancs.

L'industrie lithique de l'homme de Neandertal :

Elle comporte des bifaces mais surtout des éclats pré-travaillés puis extraits d'un nucleus et ensuite façonnés en pointes de javelot, en pièces denticulées ou pourvues d'encoches ou en racloirs. C'est l'industrie Moustérienne (= industrie du paléolithique moyen) - nom qui vient de la grotte du Moustier, en Dordogne qui, depuis 1865, a fourni un outillage important -.

Outre la pierre, les Néandertaliens travaillent aussi le bois et l'os.

Les meules et broyeurs de l’Homme de Néandertal :

En 1964 ont été découvertes, dans la grotte du renne à Arcy-Sur-Cure (Yonne) , 4 meules et 12 broyeurs en granite utilisées par les hommes de Néandertal pour écraser des aliments ou des colorants. Elles remontent à 32000 ans (Chatel- perronien).

Les hommes de Néandertal de cette période présentaient des traits culturels communs avec les Homo sapiens sapiens : ils utilisaient des meules comme eux, débitaient leurs outils en silex de la même manière, utilisaient des sagaies et des poinçons en os identiques, réalisaient des parures et enterraient leurs morts.

Les photographies de meule, de broyeur et de pendeloque sont extraites d’un article de Sophie A. de Beaune dans « La Recherche » n° 360 de janvier 2003.

Document de recherche

Si tous les hommes de Néandertal ont fabriqué des

outils de type Moustérien, tous les fabricants d'outils Moustériens ne sont pas des

Néandertaliens.

OUTILS : 1.

Biface.

2.

Racloir.

3.

Pointe.

4.

Denticulé

Pendeloque néandertalienne de la grotte d’Arcy-sur-Cure.

(27)

L'Homme de Néanderthal n'est pas notre ancêtre…

En 1997-1998, une équipe de chercheurs de l'université de Munich (associée à des chercheurs américains) a prélevé 3,5 g de l'humérus droit ( = os du bras) de l'homme de Néanderthal, daté de 35 000 ans, trouvé en 1856 dans une grotte de la vallée de Neander, en Allemagne.

L'os a été broyé et de ADN (issu d'une mitochondrie) a été extrait puis répliqué (par la méthode d'ampli- fication en chaîne par polymérase). La séquence de 379 des bases de cet ADN fossile a été déterminée et comparée à l'ADN de 2 051 hommes modernes issus des 5 continents et de 59 chimpanzés.

Entre 2 individus actuels pris au hasard, la différence est en moyenne de 8 bases (de 1 à 24) pour un enchaînement de 379 bases. 26 différences en moyenne (20 à 34) entre l'homme de Néanderthal et nous. 55 différences en moyenne (46 à 67) entre un chimpanzé et l'homme moderne.

La conclusion de ces chercheurs est que l'Homme de Néanderthal est proche de nous mais pas assez pour être notre ancêtre. Il aurait, d'après leurs calculs, divergé de la lignée des Homo erectus entre 690 000 et 550 000 ans.

L'Homme de Saint-Césaire (en Charente Maritime) est un néandertalien retrouvé (par F.

Lévêque en 1979) associé à des industries du début du paléolithique

supérieur (Chatelperronien).

L'Homme de Saint-Césaire.

(28)

L'homme de type moderne :

Les premiers hommes de type moderne (les préhistoriens disent "Homo sapiens sapiens") sont nés il y a environ 45 000 ans. Des squelettes ont été découverts en Israël, Tchécoslovaquie, Yougoslavie. En France ils ont remplacé les NEANDERTHALIENS il y a environ 35 000 ans.

- Taille : 1,70 m à 1,80 m.

- Poids : environ 70 kg.

- Station : droite.

- Crâne : front élevé.

- Capacité crânienne : 1400 cm3 en moyenne (entre 1200 et 1800 cm3 maximum) ce qui est comparable aux hommes actuels.

- Nutrition : produits de la chasse, pêche et cueillette puis élevage et culture à partir du NEOLITHIQUE (il y a environ 10 000 ans.) - Habitat : grottes, abris sous roche, huttes de branchages ou en os de mammouths (cf. Meziric en Ukraine).

- Outils : en pierre, os, corne… : sagaies, bolas, harpons, pointes de flèches, aiguilles, hameçons, propulseurs...

Pierres polies il y a 10 000 ans puis " âge des métaux" 5000 ans plus tard (cuivre, bronze puis fer).

- Utilisation du feu : (pas allumé en frappant 2 silex !). Ils s'éclairaient avec des lampes renfermant des graisses animales.

- Rites :

* Culte des morts : ensevelissements intentionnels. Les morts sont enterrés avec des objets (colliers, parures...).

* Culte de l'ours ? du renne ?

- Art : pensez aux grottes de LASCAUX et à leurs peintures (il a 16000 ans).

"Dame à la capuche" ou

"Vénus de Brassempouy" : statue d'ivoire trouvée à

Brassempouy, dans les Landes.

Hauteur : 3, 6 cm.

Saint-Germain en Laye, musée des Antiquités nationales.

L'homme de Cro-Magnon fabriquait ses outils en pierre à partir de longues lames minces de silex détachées d'un bloc à l'aide d'un

percuteur

Photographie extraite de "Biologie"

Terminale D - Collection Tavernier.

Editions Bordas 1983.

Document élèves :

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