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- 35 000 à - 10 000 : UN ARTISAN ASTUCIEUX ! L'HOMO SAPIENS SAPIENS Extraits du supplément au journal OKAPI n° 334 du 31/10/1985 (ajouts en incliné) :

… DANS DES "ABRIS SOUS-ROCHE" ou DANS DES GROTTES...

Les Hommes de Cro-Magnon continuent de s'installer dans des "abris sous roche" : la protection du campement est alors assurée par un surplomb rocheux ou à l'entrée des grottes (ils édifient dans ce cas un abri secondaire appuyé contre l'une des parois.) Fraîches en été, les grottes offrent en hiver une température de 10° à 14°, lorsqu'il fait - 40° ou - 50° à l'extérieur !

Ils savent aménager leur "intérieur": ils construisent un abri secondaire appuyé contre une paroi de la grotte. Ils recouvrent le sol de galets. Pour se protéger du froid et du vent, ils bouchent l'entrée avec des pierres empilées ou des branches entrecroisées.

… EN PLEIN AIR DANS DES TENTES...

Les campements en plein air sont aussi très nombreux, surtout dans les régions où il n'y a pas de grottes. Ils prouvent que l'Homme commence à vivre en groupe de plusieurs familles. Les chasseurs construisent alors des tentes en peaux de renne pour se protéger du froid et du vent, comme à Pincevent (Yonne.)

... OU DANS DES CABANES

Les cabanes les plus spectaculaires sont des constructions en os et en défenses de mammouths ! Quand on voit des cabanes comme celle de Mezerich en Ukraine (URSS), on peut pour la première fois leur donner le nom de "maison" ! La charpente est faite d'os et de crânes de mammouths superposés. Des branches et des peaux recouvrent le tout. L'entrée en arcade est faite de deux défenses ! Il semble que ces cabanes étaient les premières habitations fixes, entre 25 000 et 8 000 ans avant Jésus-Christ.

Document élèves

La structure des abris des grottes était plus légère que celle des habitations exposées aux vents.

Dessin extrait d'un article de Sylvestre Huet, édition Science et vie - Paris Match.

Cette photographie présente une reconstitution d'une habitation du site archéologique de Marsangy (Yonne) à l'Archéodrome.

(TDC n° 364 du 5/12/1984.)

Il y a 13 000 à 11 000 ans : la vie des "Magdaléniens" de Pincevent ( près de Montereau en Seine-et-Marne), d'Etiolles en bord de seine à 20 km en amont de Paris près d'Evry (dans l'Essonne), de Verberie (au bord de l'Oise à 25 km en aval de Compiègne dans le département de l'Oise) ou de

Margency ( sur les bords de l'Yonne, près de Sens dans le département de l'Yonne).

On venait pour se procurer du bon silex à Etiolles ou à Margency et pour chasser à Pincevent (renne), à Verberie (renne) ou à Margency (renne, cheval.) Etiolles est plus ancien que Pinvevent - Verberie (à peu près contemporains), Margency est le plus récent.

Les tentes étaient regroupées en une sorte de campement. Chaque tente abritait un foyer principal composé de pierres soigneusement disposées et régulièrement changées quand elles éclataient au contact du feu. Le foyer était devant l'entrée à Pincevent et au centre de la tente à Etiolles. Certains foyers étaient creusés en cuvette, les autres non. Les uns étaient remplis de pierres, les autres vides ou presque … et ceci sur un même site.

Autour de ces feux (plus de 30 à Pincevent), assis sur des dalles, les habitants ont taillé des os et débité des silex afin d'obtenir des éclats et des lames utilisées pour fabriquer des outils et des armes. A Pincevent, Pierre Dodu a établi, en reconstruisant les galets d'origine comme un puzzle, que des lames de silex ont été détachées près d'un feu et transportées vers un autre (le transfert de matériel a été démontré entre 16 feux…

tel foyer a donné 10 lames et en a reçu 17 !). A Etiolles on a trouvé des lames de silex d'une longueur de 40 à 50 cm… aucun préhistorien n'a jamais réussi à en produire de si longues… y faisait-on des concours de taille ?

Autour de ces feux, les chasseurs ont dévoré des rennes. On sait qu'à Pincevent, il existait un partage de la nourriture d'un même renne entre les familles habitant différentes tentes. On a en effet prouvé que les os trouvés près d'un feu pouvaient compléter le squelette d'un animal trouvé au voisinage d'un autre feu… le gibier avait été découpé puis partagé. Ceci n'avait rien d'un événement fortuit. Au total se sont plusieurs dizaines de "paires" qui ont pu être remontées. Le même phénomène a été observé chez les sociétés primitives contemporaines (Bushmen, Australiens.)

Dans certaines tentes, on peut même parfois distinguer un "coin cuisine" d'un "coin atelier". Des couches, probablement garnies de fourrure, étaient installées le long des parois. On faisait le ménage : les reste de taille de silex sont rassemblés et ne sont pas mélangés avec les ossements des animaux mangés.

Document pour les élèves.

"Dossier documentaire et pédagogique sur la préhistoire" par André Gidali. CDDP du Val-de-Marne, 1984.

20 tonnes d'os !

Cette hutte de 5 mètres de diamètre, en os de mammouths, est l'une des 5 installées sur ce site situé près de la ville de Mezerich en Ukraine, il y a 15 000 ans. 12 structures de ce type ont été identifiées en Ukraine.

Le dessin supérieur représente l'avant de la hutte et le dessin inférieur l'arrière.

"Les chasseurs-cueilleurs… disposaient d'abord une série en arc de cercle qui formait la base du mur intérieur. Ils superposaient ensuite 95 mandibules, le menton vers le bas, pour construire les parties intérieure et extérieure du mur.

La charpente du toit était probablement en bois et recouverte de peaux fixées par un assemblage d'ossements.

Les os disposés verticalement en face de l'entrée proviennent de pattes de mammouths".

Extrait de "Pour la Science"

n° 87 de janvier 1985.

Document pour les élèves.

Les premiers villages semblent avoir précédé le développement de