• Aucun résultat trouvé

La grotte de Lazaret : nos commentaires sont rajoutés en incliné.

Située au pied du Mont-Boron, à Nice (23 mètres au-dessus de la mer), la grotte de Lazaret est connue depuis longtemps. De 1950 à 1967, des fouilles méthodiques ont notamment permis de dégager des restes humains (dents et fragments du crâne d'un enfant) vieux de 130 000 ans.

Depuis 1962, le professeur de Lumley et son équipe ont fouillé le centre et l'entrée de la grotte et ont mis à jour estiment avoir mis à jour l'emplacement d'une vaste cabane de 11 mètres de long et de 3,5 mètres de large, construite contre la paroi. Les limites de l'aire d'habitation ont été repérées en étudiant la répartition des objets sur le sol de la grotte. Outils en pierre et restes de repas (ossements) étaient dispersés sur une surface définie, aux contours précis.

Attention : la fiche pédagogique du film est illustrée par la photographie du crâne de l'Homme de Tautavel trouvé dans

la grotte de l'Arago.

Si l'homme de Tautavel est bien un Homo erectus (… mais déjà

engagé dans la voie Néanderthalienne), il est beaucoup plus ancien que ceux de

la grotte de Lazaret.

La grotte de l'Arago est située dans les Pyrénées Orientales près

du village de Tautavel. Ses fossiles remontent à - 450 000 ans

(outillage Acheuléen); aucun rapport avec la grotte de Lazaret (dans les Alpes Maritimes près de

Nice) avec ses fossiles beaucoup plus récents. Voir page 17.

Dessin : J.M. Thiriet.

Cette surface était entourée par une ceinture de pierres. Or, à l'extrémité de ce cercle, le sol était pratiquement vierge. En certains points, on observe des blocs de pierre rassemblés qui ont pu servir à caler des poteaux.

Au fond de la cabane, près de la paroi de la grotte, on a trouvé deux zones pauvres en objets où les cendres et les charbons de bois étaient très peu abondants : les hommes allumaient du feu à même le sol (dans des petites dépressions creusées dans l'argile). Autour de ces deux foyers, ils avaient disposé des litières faites d'herbes marines : de nombreux petits coquillages marins (trop petits pour avoir servi de nourriture), trouvés à cet endroit, attestent la présence de ces litières. La cabane était vraisemblablement peut-être couverte de peaux de bêtes (des os des extrémités de pattes de loup correspondent à l'emplacement des litières… avait-on pris la peau des loups pour faire des couvertures mais en laissant le bout des pattes ?).

La présence occasionnelle de carnivores dans la grotte… hors présence des humains est néanmoins attestée par des traces de dents sur quelques os…. Il s'agissait peut-être donc là d'un habitat assez confortable. La grotte servait d'abri temporaire à un petit groupe de chasseurs nomades qui s'y installaient pendant l'hiver.

Le climat était plus rigoureux que celui que l'on connaît aujourd'hui sur la côte méditerranéenne: il ressemblait au climat actuel des Alpes du Sud aux environs de 1 000 mètres d'altitude. En analysant les pollens trouvés dans les sédiments, on a pu déterminer quelle était la végétation ; les hommes, il y a 130 000 ans, vivaient dans un paysage forestier dominé par le pin Sylvestre. Les chasseurs trouvaient un gibier abondant; leurs proies favorites étaient les cerfs.

Mais d'autres animaux comme le bouquetin, le cheval, le boeuf, le rhinocéros, l'éléphant et surtout le lapin variaient la composition de leurs repas. Les carnivores (loup, renard, panthère) étaient sans doute tués pour leurs fourrures.

Les jeunes bouquetins tués ont, d'après les dents, plus de 5 mois… or les petits naissent mi- juin. Ceci indique que les chasseurs arrivaient dans la grotte à la mi-novembre. On trouve des squelettes de marmottes, or les marmottes se réveillent au début du printemps. On pourrait en conclure que les chasseurs habitaient encore la grotte au début du printemps…On peut également penser que des marmottes ont tout simplement vécu dans des terriers creusés près des parois dans la grotte comme l’atteste certains squelettes de ce rongeur trouvés en connexion anatomique (Patou a également découvert un squelette complet de lapin…).

De nombreux outils ont été retrouvés : racloirs, bifaces, avec une forte proportion d'outils sur galets (mais ces outils ne sont pas localisés dans la cabane : pas d'atelier de taille à cet emplacement).

L'étude d'un os crânien, un pariétal, a permis de monter qu'il avait appartenu à un enfant de 9 ans et que cet enfant était mort d'une tumeur bénigne des méninges (= un méningiome).

LES "HOMO ERECTUS" (nos modifications sont en caractères inclinés)

Probablement descendants d'Homo habilis, les premiers Homo erectus apparaissent il y a 1,7 millions d'années : le plus ancien crâne actuellement connu a été trouvé en Afrique de l'Est. Ils envahissent rapidement tout le continent africain, puis certains d'entre eux se lancent dans une grande aventure et vont s'installer en Asie et en Europe. On les retrouve notamment à Java et en Chine.

En Europe, dans certains sites, vieux d'un million et demi d'années, on a découvert des outils taillés par des hommes préhistoriques considérés comme des Homo erectus. Les plus vieux ossements datent de 780 000 ans en Espagne et en Italie. Le reste L'un des restes humains les plus anciens est la mandibule de Mauer, trouvée en Allemagne, qui date de 500 000 ans (mais qui correspond à un Homo erectus déjà engagé dans la voie des pré-néanderthaliens). D'autres restes humains d'Homo erectus pris dans la voie des Néanderthaliens ont été retrouvés en France à Tautavel, près de Perpignan (450 000 ans), en Grèce (Petralona 400 000 ans), en Angleterre (Swanscombe 350 000 ans), mais aussi en Espagne, en Hongrie, en Italie... Ainsi les Homo erectus ont quitté les zones équatoriales et tropicales pour conquérir les zones tempérées tout en évoluant en Néanderthaliens.

Ces Homo Erectus ont un certain nombre de caractéristiques communes : un cerveau plus développé (900 à 1 200 cm3) et une taille plus élevée que les Homo habilis, un front fuyant, un puissant bourrelet au-dessus des orbites, une face qui se projette en avant, des mâchoires puissantes.

Le squelette des membres est très comparable à celui de l'homme actuel. On leur doit des progrès considérables dans l'évolution de l'humanité. Ils ont amélioré les techniques de chasse et installé les premiers campements organisés. Ils ont également perfectionné les méthodes de taille et de débitage de la pierre ; ils confectionnent les premiers bifaces, prouvant ainsi leur sens de "l'esthétique et de la symétrie".

Enfin, il y a entre 600 000 ans et 450 000 ans, ils domestiquent le feu. Les premiers foyers aménagés ont été découverts, en France dans la grotte de l’Escale (vallée de la Durance), à Menez Drégan (Finistère), Terra-Amata (Nice)…, en Hongrie et en Chine à Chou-Kou-Tien. Cette conquête du feu a bouleversé la vie des hommes, elle a non seulement amélioré leurs conditions de vie (cuisson des aliments, protection contre le froid et les animaux), mais aussi changé leurs comportements (renforcement de la vie sociale, regroupement autour des foyers).

Ces Homo erectus qui sont les premiers habitants de l'Europe sont les ancêtres de l'Homme de Néanderthal et de l'Homme Moderne.

EN CLASSE

* Reconstituer l'arbre généalogique de l'homme, à partir des éléments dont on dispose aujourd'hui. Quelles sont les incertitudes qui subsistent ?

* Trouver un moyen pour représenter l'échelle du temps, afin de mettre en évidence les différences de durée entre préhistoire et histoire, entre l'apparition des hominidés, et celle du premier homme, des Homo Erectus, Néanderthal et Sapiens, entre Paléolithique et Néolithique.

* A partir de la documentation, examiner les portraits des hommes préhistoriques et les grandes différences qui les séparent. En effet, à partir d'ossements fossilisés, un certain nombre d'éléments sont et resteront inconnus : la pilosité, la couleur de la peau, la forme du nez...

* On peut aussi étudier les scènes de la vie quotidienne en se posant le même type de questions : que sait-on ? Quels sont les éléments inconnus ou incertains ? Agnès ZERWERZ

Publication du CNDP, MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE 29, rue d'Ulm, 75230 PARIS Cedex 05. Directeur de la publication J.F. de Martel.