Exposé introdutifnuméro
2 1 / 2 du Groupe deTravail Théoriede Lieetgéomé-
triesympletique. Les notesdes autres exposés sont disponibles à l'adresseurl
suivante:http://math.univ-lyon1.fr/~ioha ra/gd t-L ie.ht ml
Tabledes matières
1. LethéorèmedelinéarisationdeBohner 1
2. Tranhes(ouslies) 2
3. Tubes 3
Référenes 4
1. Le théorèmedelinéarisation deBohner
Soit
M
unevariétédiérentiablelisseetsoitK
ungroupetopologiqueompatagissant surM
par desC k-diéomorphismes. Notons Φ : K × M −→ M
l'ation; onérit souvent
k · x := Φ(k, x)
pourk ∈ K
etx ∈ M
.
Théorème 1.1 (Thm. delinéarisationdeBohner). Soit
x 0 ∈ M
unpointxe de l'ation(i.e.
k · x 0 = x 0 quelquesoitk ∈ K
).Alorsil existe
unvoisinageouvert
K
-invariantU
dex 0 dansM
;
unvoisinageouvert
V
de0
dansT x 0 M
;un diéomorphisme
K
-équivariantχ : U → V
tel queT x 0 χ : T x 0 M → T x 0 M
estl'identité.
Notation 1.2. Posons,pourtout
k ∈ K
,Φ k : M → M ; x 7→ k · x
.Quelquesoity ∈ T x 0 M
onnote
k · y := (T x 0 Φ k )(y) ∈ T k·x 0 = T x 0 M
(autrementdit, onnote·
l'ation deK
surT x 0 M
partransformationslinéaires).
DémonstrationduThéorème. Onommenepardémontrerlelemmesuivant,bienutile :
Lemme 1.3. Tout voisinage ouvert
U ′ de x 0 dans M
ontient un voisinage ouvert K
-
M
ontient un voisinage ouvertK
-invariant
U
dex 0 dansM
.
Démonstrationdulemme. Soit
U ′unvoisinageouvertdex 0dansM
.Φ
étantuneappliation
M
.Φ
étantuneappliationontinueet
x 0 un point xede l'ation, quelque soit k ∈ K
il existe un voisinage ouvert
W k de k
dans K
et un voisinage ouvert U k de x 0 dans M
tel que Φ(W k × U k ) ⊂ U ′.
K
étant ompat il existe un sous-ensemble ni F ⊂ K
tel que k = ∪ k∈F W k; et ainsi
k
dansK
et un voisinage ouvertU k de x 0 dans M
tel que Φ(W k × U k ) ⊂ U ′.
K
étant ompat il existe un sous-ensemble ni F ⊂ K
tel que k = ∪ k∈F W k; et ainsi
M
tel queΦ(W k × U k ) ⊂ U ′.
K
étant ompat il existe un sous-ensemble ni F ⊂ K
tel que k = ∪ k∈F W k; et ainsi
Φ(K× U ˜ ) ⊂ U ′pourU e := ∩ k∈F U k(quiestouvertarl'intersetionestnie).Paronséquent,
U := Φ(K× U e ) = ∪ k∈K (k· U e )
estunvoisinageouvertK
-invariantdex 0,ontenudansU ′.
Considéronsuneappliation
χ e
delasseC k,d'un voisinageouvert U e
dex 0 dansM
vers
T x 0 M
, telle que χ(x e 0 ) = 0
and T x 0 χ e = id
. D'aprèsle lemme préédent on peut supposer
M
versT x 0 M
, telle queχ(x e 0 ) = 0
andT x 0 χ e = id
. D'aprèsle lemme préédent on peut supposersanspertedegénéralitéque
U e
estK
-invariant.On applique maintenant le proédé très utile de moyennisation à
χ e
pour le rendreéquivariant.Plus préisément,ondénitpourtout
x ∈ U e χ(x) :=
Z
K
k ·
χ k e −1 · x
| {z }
=:χ k (x)
dk .
Remarque 1.4. Ii on intègre par rapport à la mesure de Haar. La mesure de Haar est
l'unique mesure de probabilité
µ
(i.e.µ(K) = 1
) dénie sur les Boréliens deK
qui estK
-invariante(i.e.pourtoutBorélienB
et toutk ∈ K
,µ(k · B) = µ(B)
).Exemples:si
K
estungroupeni,alorslamesuredeHaarestsimplementlamesuredeomptage(normaliséepar
1
|K|
);si
K = S 1 := R / Z
, alors lamesurede Haarest la mesurede longueur(i.e.la mesure induiteparlamesurestandardsurR
).Pardénition,quelsquesoient
k ∈ K
etx ∈ U e
,k· χ(k −1 ·x)
= χ(x)
.Autrementdit,χ
estK
-équivariant.Rappelonsqueχ k = T x 0 Φ k ◦ χ e ◦ Φ −1 k ;ainsiT x 0 χ k = T x 0 Φ k ◦ T x 0 χ e ◦ T x 0 Φ −1 k = id
.DonT x 0 χ = id
(arχ = R
K χ k dk).
D'aprèsleThéorèmed'InversionLoaleon peut, quitteàrestreindre
U e
,supposer queχ
estundiéomorphisme. Onpeut égalementsupposer, quitteàrestreindredenouveau,que
l'ouvert est
K
-invariant.Remarque 1.5. Considéronsunproduit salaire
(·, ·)
arbitrairesurT x 0 M
.Alorshu, vi :=
Z
K
(k · u, k · v)dk
dénitunproduitsalaire
K
-invariantsurT x 0 M
. AinsiK ′ := {T x 0 Φ k |k ∈ K}
est unsous-groupefermé(arompat)dugroupeorthogonaldel'espaevetorielEulidien
T x 0 M, h·, ·i
.
Si
B ⊂ V
estunebouleouverte,alorsB
estK ′-invariante,donK
-invariante,etχ −1 (B)
est
unouvert
K
-invariantontenantx 0. Ainsi, dans leThéorème delinéarisation deBohner,
onpeutexigerqueV
soit unebouleouvertedansT x 0 M
.
2. Tranhes (ou slies)
Soit
G
un groupe de Lie ompat agissant de manièreC k sur une variété lisse M
. On
gardelesmêmesnotationsquedansleparagraphepréédent(ave
G
àlaplae deK
).Dénition2.1. Unetranhe
S
enx 0 ∈ M
estune sous-variétéC k deM
ontenantx 0 et
telleque
(1) pour tout
x ∈ M
,T x M = α x (g) + T x S
, oùα x = T e Φ(·, x) : g := T e G → T x M
, etT x 0 M = α x 0 (g) ⊕ T x 0 S
;(2)
S
estG x 0-invariant;
(3) si
x ∈ S
etg ∈ G
sonttels queg · x ∈ S
,alorsg ∈ G x 0.
Lethéorème suivantdonne une onditionsusante pur l'existened'une tranheen un
pointdonné.
Théorème2.2(Thm.delatranhe). Sil'ationestpropreen
x 0,alorsilexisteunetranhe
en
x 0.
Onrappellequel'ation est ditepropreen
x 0 sipourtoutesuite(x n ) n≥1 quionverge
vers
x 0dansM
ettoutesuite(g n ) n≥1 dansG
tellequeg n · x n → x 0,ilexisteunesous-suite
G
tellequeg n · x n → x 0,ilexisteunesous-suite
(g k(n) ) n≥1 quionverge.
DémonstrationduThéorème. Commençons par remarquer que le stabilisateur
K := G x 0
de
x 0 dans G
est ompat (ar l'ation est propre).D'après le Théorème de linéarisation
de Bohner (voir ladisussion au paragraphepréédent), il existe un C k-diéomorphisme
χ : U → B ǫ K
-équivariant entre un voisinage ouvertK
-invariantU
dex 0 et une boule
ouverte
B ǫ entréeen0
dansT x 0 M
, telqueT x 0 χ = id
etχ(x 0 ) = 0
.
Ensuite,quelsquesoient
k ∈ K
etg ∈ G
,(kgk −1 ) · x 0 = k · (g · x 0 )
.Ainsiendiérentiant ettedernièreégalitép/ràg
,eng = e
et dansladiretiondeu ∈ g = T e G
,onobtientqueα x 0 Ad k (u)
= k · α x 0 (u)
.
En partiulier
k · α x 0 (g)
⊂ α x 0 (g)
pour toutk ∈ K
. Ainsi, son omplément orthogonalα x 0 (g) ⊥ dansT x 0 M
p/ràun produit salaireK
-invariant donnéest également stable par
K
.DeettemanièreS ǫ := χ −1
α x 0 (g) ⊥ ∩ B ǫ
est
K
-invariant,et vériedon(2).La seonde partie de (1) est également vériée : omme
T x 0 S ǫ = α ⊥ x 0, on a bien que
T x 0 M = α x 0 (g) ⊕ T x 0 S ǫ.Deplus,l'ensemble{x ∈ S ǫ |T x M = α x (g) + T x S ǫ }
estouvertdans
S ǫ;detelle sorteque,quitteàhoisirǫ > 0
susamentpetit, onpeutsupposerque(1)est
ǫ > 0
susamentpetit, onpeutsupposerque(1)estvériée. Resteàdémontrer(3).
Notons
k := ker(α x 0 )
l'algèbredeLiedustabilisateurK = G x 0 dex 0dansG
.
G
.Lemme2.3. Soit
S
unesous-variétédeM
ontenantx 0 ettellequeT x 0 M = α x 0 (g)⊕T x 0 S
,
etsoit
C
unesous-variété deG
ontenante
ettellequeg = k ⊕ T e C
.Alorsil existe
S 0 unvoisinage ouvertdex 0 dansS
;
S
;
C 0 unvoisinage ouvertde e
dansC
;
M 0 unvoisinage ouvertde x 0 dansM
;
M
;telsquel'ation
P hi
se restreinten undiéomorphismeC 0 × S 0 → M 0.
Démonstrationdulemme. Considéronsl'appliationtangente
T (e,x 0 )
Φ |C×S
: T e C × T x 0 S −→ T x 0 M ;
elleestdonnéepar
(u, v) 7−→ α x 0 (u) + v
.Cette appliation est injetive. En eet, si
α x 0 (u) + v = 0
alorsα x 0 (u) = 0 = v
(arT x 0 M = α x 0 (g) ⊕ T x 0 S
).Deplus,étantdonnéqueu ∈ T e C
etqueα x 0 (u) = 0
,alorsu = 0
(ar
g = k ⊕ T e C
).Finalement,ladimensionde
T e C × T x 0 S
est égaleàdim T e C
+dim T x 0 S
=
dim(g)−dim(k) +
dim T x 0 M
−dim α x 0 (g)
= dim T x 0 M . T (e,x 0 )
Φ |C×S
estdonbijetiveetlelemme suitparlethéorèmed'inversionloale.
Supposons maintenantparl'absurdeque (3)n'estvériéepourauun
ǫ > 0
.Alorspourtout
n ≥ 1
, il existex n ∈ S 1 /n et g n ∈ G
tels que g n · x n ∈ S 1 /n et g n ∈ / K
. En partiulier
x n → x 0, et alors par propreté on peut supposer (quitte à prendre une sous-suite) que
g n ∈ / K
. En partiulierx n → x 0, et alors par propreté on peut supposer (quitte à prendre une sous-suite) que
(g n ) n≥1 onvergeversunélémentg
(quiappartientàK
).Quitte àremplaerg n parg n g −1
g n g −1
onpeutégalementsupposerque
g n → e
(toujoursaveg n ∈ / K
).Considéronsmaintenantune sous-variété
C
deG
ontenante
et telle queg = k ⊕ T e C
.D'aprèslethéorèmed'inversionloale, ilexiste
C 0,resp. V
et W
,unvoisinageouvertdee
dans
C
,resp.K
etG
,telsquelamultipliationdansG
serestreigneenundiéomorphismeC 0 × V → W
. Pourn
assezgrandon peut ainsiérireg n = c n k n ave c n ∈ C
et k n ∈ K
.
Comme
g n ∈ / K
,enpartiulierc n 6= e
.Finalement, onad'une part
c n · x n ∈ S 1 /n (parinvariane)et c n · (k n · x n ) = g n · x n ∈ S 1 /n (parhypothèse). Ainsi d'après le lemme préédent on a c n = e
pour n
assez grand.
c n = e
pourn
assez grand.CONTRADICTION.
Exemple 2.4. Prenons l'exemple de l'ation de
S 1 := R / Z
par rotations surC = R 2 :
k · z := e 2πik z
. Toutebouleouverteentréeen0
estunetranheen0
.Toutsegmentouvertd'un rayon est une tranhe en haun de ses points (en réalité, tout segment ouvert ne
ontenant pas l'origine et n'étant pas tangent à un erle entré en
0
est une tranhe enhaundesespoints).
3. Tubes
Dénition3.1. Untubeautoursd'uneorbite
G · x 0 estunvoisinageouvertG
-invariantU
deetteorbitemuni d'undiéomorphisme
G × K A −→ U
,oùA
estunevariétésurlaquelleK
agit.Théorème3.2(Thm.dutube). Sil'ationestpropreen
x 0,alorsilexiste untubeautours
de
G · x 0,aveA
unouvertK
-invariantde T x 0 M/α x 0 (g)
.
Démonstration. Onsaitqu'ilexisteunetranhe
S
enx 0.
Commençonsparmontrerquepourtout
g ∈ G
ettoutx ∈ S
,T (g,x)
Φ |G×S
: T g G × T x S −→ T x M
est surjetive.D'une partnous savonsque 'est vraipour
g = e
(arT x M = α x (g) + T x S
pour tout
x ∈ S
). D'autre part on en déduit que 'est vrai pour toutg
en diérentiant l'égalitéΦ(gh, x) = g · Φ(h, x)
en(h, x) = (e, x)
,obtenantainsiT (g,x)
Φ |G×S
= T x Φ g
| {z }
biject.
◦ T (e,x)
Φ |G×S
.
Ainsi
U := G · S = Im Φ |G×S
estunvoisinageouvert
G
-invariantdeG · x 0.
Ensuite,
Φ |G×S : G × S → U
desendenunebijetiondiérentiableϕ : G × K S → U
.En eet, quels que soient
(g, x)
et(h, y)
deux ouples dansG × S
telsqueg · x = h · y
,(h −1 g) · x = y
etdonk := h −1 g ∈ K
(et réiproquement,((gk −1 ) · (k · x) = g · x
).Pourmontrerque
ϕ
est undiéomorphisme, ilsut demontrerqueT [g,x] ϕ
est bijetive(ii
[g, x] ∈ G × K S
est la lasse d'un ouple(g, x) ∈ G × S
). D'une part, si on dénitπ : G × S ։ G × K S ; (g, x) 7→ [g, x]
,alorsT (g,x)
Φ |G×S
| {z }
surject.
= T [g,x] ϕ ◦ T (g,x) π ;
don
T [g,x] ϕ
estunesurjetion.D'autrepart,dim(G × K S)
est égaleàdim G/K
+ dim S
= dim α x 0 (g)
+ dim S
= dim M
;
don
T [g,x] ϕ
estbijetive.Pouronlure,onremarqueque
S
estdiéomorpheàunouvertdeα x 0 (g) ⊥ ∼ = T x 0 M/α x 0 (g)
,surlequell'ation de
K
est linéaire.Référenes
[1℄ J.J.DuistermatetJ.A.C.Kolk,Liegroups(Springer),hapître2.