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Sur quelques propriétés des compteurs photoélectriques
R. Audubert
To cite this version:
SUR
QUELQUES PROPRIÉTÉS
DES COMPTEURSPHOTOÉLECTRIQUES
Par R. AUDUBERT.Sommaire. 2014 L’auteur a étudié les propriétés générales des compteurs photoélectriques, il donne les résultats d’un grand nombre d’expériences sur diverses substances photosensibles : Al, Mg, Cd, cuivre
amalgamé, zing amalgamé, CuI, Cu2O, CuO, CuS, CdS, Pbs, SnO, tantale oxydé, aluminium oxydé, plomb ioduré, en indiquant les sensibilités spectrales et l’ordre de grandeur du plus petit rayonnement décelable par ces dispositifs; il montre qu’il est possible d’obtenir exceptionnellement des cellules sensibles à 5 10-11 erg/s/cm-2 et plus facilement à 10-8 à 10-9. Enfin il signale quelques-uns des résultats obtenus dans le domaine chimique et dans le domaine biologique.
Propriétés générales.
-- 11 La détection des très faibles intensités de lumière émises par lesphéno-mènes
biologiques
et par les réactionschimique (1)
ne
peut
être obtenuequ’avec
descompteurs
photo-électriques
de très haute sensibilité.Ayant
été amené à mettre ainsi en évidence l’émis-sion derayonnement
par ungrand
nombre de réac-tionschimiques, j’ai
cherché les meilleures conditions pour réaliser descompteurs
sensibleset,
d’autrepart,
j’ai
examiné ungrand
nombre dephotocathodes
denatures
différentes;
aussim’a-t-il paru
intéressant de résumer iciquelques-uns
des résultats obtenus.2°
Rajewsky
lepremier
a eu l’idéed’appliquer
lemontage
deGeiger
Müller aux cellulesphotoélectri-ques, ce
qui
enaugmenta
considérablement la sensibï-litre.Nous verrons, en
effet, qu’avec
un peu de chance onarrive à obtenir des
compteurs permettant
de déceler desrayonnements
d’uneénergie
de 10-i~ à 10-ilergjs/cm2,
c’est-à-direcorrespondant,
pour la raie de résonance dumercure 2536,52
Â, àquelques photons
par seconde et par cm2.Mais,
pour avoir des cellules d’une tellesensibilité,
il faut
multiplier
lesessais;
leplus
souvent,
eneffet,
quelque
soin que l’on prenne pour lemontage
d’une celluledonnée,
on obtient des résultats peureproduc-tibles aussi bien au
point
de vue du nombre desdé-charges
spontanées
à l’obscurité que de la sensibilité,. Ces raisons font que lescompteurs
photoélectriques
sont d’une utilisation malheureusement encore
extré-ment délicate.
3° Le
principe
ducompteur
photoélectrique
est bienconnu : deux électrodes dont la cathode est
photosen-sible et de surface rugueuse sont soumises à une
diffé-rence de
potentiel
(d.
d.p.)
voisine de la tensiond’allumage,
une trèsgrande
résistance .R de l’ordre de l010 ohms environ étantplacée
sur le circuit. Onobtient
ainsi,
en l’absence de toutrayonnement,
àcause de la valeur élevée de
R,
desdécharges
spasmo-diques
de mécanisme mal connu encore, sans doute dues aux nombreuses causes d’ionisationspontanée :
effet de
pointe, radioactivité, rayonnement cosmique,
présence persistante d’ions-germes.
Si un
rayonnement
tombe sur la cathode les élec-ji) RAJEWSKY. Phy!-ik Z., 193B, 38, 42i ; FRAXK et RADIO;o;. Biochem. Z.,i99,
323 ; R. AUDUBERT et VAN DOORMAAL, C. R., 1933, t. 194, ’1 1. 24 ; R. AUDUBERT et R. LÉvy. C. R.. 1935, t. 200,p. 1 63h ; R. et. R. AUDUBERT. C. R., 1935, t. 20’1, 236.
trons détachés de celle-ci sont accélérés par le
champ
électrique
etprovoquent
l’ionisation du gaz del’am-poule,
c’est-à-dire,
endéfinitive, augmentent
le nombre désdécharges.
De nombreuses formes de cellules ont été
essayées.
Rajewsky
a utilisé d’abord une cathodecylindrique
présentant
suivant deuxgénératrices
une fenêtre des-tinée au passage durayonnement,
l’anode étantconsti-tuée par un fil de
tungstène
tendu suivant l’axe duscylindre.
Une
telledisposition
qui
a ététeprise
par Gordon Locher(1) exige
uncentrage
rigoureux
desélectrodes,
et une surface intérieure de la cathode
parfaitement
régulière.
Frank et Radionov ontplus simplement
utilisé comme cathode un
disque
et comme anode unfil de
tungstène.
J’aicomparativement
étudié ces di-versesdispositions
d’électrodes ainsi que des cathodesrectangulaires
avec anodes en forme de fil ou degrille
et
constaté,
en cequi
concerne lasensibilité,
que tousces
dispositifs
donnaient des résultatséquivalents.
Mais ils sont d’une mise aupoint plus
ou moinsdéli-cate,
en fait lesdispositifs
lesplus simples :
cathode en forme deplaque,
anode en forme degrille
ou ile filsont les
plus
avantageux.
L’influence du rayon de courbure des électrodes
est notable d’une
part
sur lasensibilité,
d’autrepart
sur le nombre de
décharges spontanées,
celui-ci étantparticulièrement petit lorsqu’on emploie
une cathodeconvexe et une anode en
pointe
orientée vers la cathode.Fig. 1.
Le
montage
de la cellule est extrêmementsimple,
comme le montre la
figure
1,
lesdécharges
peuvent
être décelées par un électromètre mais il estbeaucoup
plus
simple
de lesenregistrer
au moyen d’unamplifi-cateur,
d’un relais sensible et d’uncompteur
télépho-nique,
un hautparleur
permettant
de contrôler lefonctionnement du
compteur
téléphonique.
(1) GotiboN L. LOCHER. Phys. Rev., 1932, 42, 5:5 516.452
!~° La nature du gaz contenu dans
l’ampoule
et sapression
ne semblent pas exercer une influenceessen-tielle surla sensibilité,
j’ai
obtenu,
eneffet,
des résultatsanalogues
avec les gaz suivants :néon,
azote,oxygène,
hydrogène,
lapression
variant de 1 mm àplusieurs
centimètres de mercure.Par
contre,
lepremier
facteur estimportant
aupoint
de vue de la durée d’utilisation ducompteur
qui
a, eneffet,
une vie limitée : au bout d’untemps
variant dequelques
heures àquelques jours,
suivant la nature de la cathode et du gaz, la cellule « durcit » en mêmetemps qu’elle
perd
sasensibilité,;
enparti-culier,
avec desphotocathodes
oxydables :
Al, Mg...,
laprésence d’oxygène
en diminue notablement lavie;
cette
dernière,
aucontraire,
estbeaucoup
plus grande
quand
la cellule estremplie d’hydrogène
oud’azote ; on
1
observe même une différence dans ce dernier cas
sui-vant
qu’on
utilise de l’azote ordinaire ou de l’azotepurifié
parbarbotage
à travers une colonned’hydro-sulfite. ,
Les électrodes
métalliques
recouvertes d’une sub-stancephotosensible
obtenue par altération dumétal,
Cul,
CuS, CuzO, SnO,
CdS...,
sontbeaucoup
moins sensibles au vieillissement.0° Si l’on effectue la mesure du nombre des
décharges
à l’obscuritépendant
untemps
donné,
les écarts entre les valseurs obtenues et la moyenne serépartissent
sui-vant une courbe de
dispersion classique.
Aussi n’est-il pas étonnant de constater que l’écart moyendépend
du nombre de
décharges
surlequel
aporté
lanuméra-tion ;
parexemple,
une cellule que l’on pourraregarder
commesatisfaisante,
aupoint
de vue de larégularité
de sonfonctionnement,
présentera
un écart moyencompris
entre 5 et 8 pour 100 pour une numération de 100décharges
et voisin de 1 pour 100 pour 1 000décharges.
Fiâ. 2.
courbe iî =
«f (
V)
représentant
la variation du nombremoyen de
décharges,
n,pendant
untemps
donné enfonction de la d. d , p.
V,
entre les électrodes.Comme on
peut
le voir sur lafigure
2,
on observed’abord une variation sensiblement
linéaire,
depente
faible, qui correspond
pour la cellule à unrégime
degrande
’5tal>ililé mais de sensibilitémédiocre; puis,
le nombre desdécharges
croît trèsrapidement
avec la différence depotentiel,
la stabilité de fonctionnement diminue mais la sensibilitéaugmente.
La
caractéristique
obtenue en soumettant lecomp-teur à l’influence d’une
lampe
à résonance de vapeur de mercure filtrée par un écran decellophane
s’écarte d’autantplus
que la d. d. p. estplus
élevée.ri -. 3.
~« On vérifie
(fig. 3)
que lacaractéristique
dépend
essentiellement de la valeur de lagrande
résistance intercalée sur le circuit dedécharge.
Les mesures ontété faites en utilisant t des résistances constituées par
des
mélanges
enproportions
variées dexyloi
et d’al-coolplacés
en tube scellé.De telles résistances varient au cours du
temrs
etparfois
assezbrusquement,
aussi faut-ilprendre
laprécaution
de les vérifierfréquemment.
Si l’on
désigne
par t
letemps
moyenséparant
deuxdécharges
successives,
onvérifie,
comme le montrentpar
exemple
les courbes de lafigure
4,
que t, aussi bien à l’obscurité que sous l’influence d’unrayonne-ment,
est sensiblementproportionnel
à la valeur de lagran de
résistance R.3° Si l’on cherche à mettre en évidence
l’influence
de la dd. p.,
V,
sur le nombre desdécharges
àl’obscu-rité,
toutes autres conditions restantégales,
on vérifie comme onpeut
le voir sur lafigure i
que les résultatsexpérimentaux
sontreprésentés
d’une manière satis-faisante par une relation de la forme :on voit, en
effet,
enportant
en abscisses les valeurs de vet en ordonnéeslog t,
que l’on obtient desdroites,
453
Dans le cas d’une cathode soumise à l’action d’un
rayonnement
le domaine de validité de la relationprécédente
est moins étendu : la vérification estd’au-tant moins satisfaisante que la d. d. p.
appliquée
estelle-même
plus
grande.
Fig 5.
4° L’ensemble de ces résultats
n’apporte
pasd’éclair-cissement
précis
en cequi
concerne le mécanisme desdécharges spontanées
Enpremier
lieu,
lagrande
ré-sistance doit fayoriser l’établissement d’unrégime
derelaxation (’ ) ;
mais
d’autrepart,
depuis
longtemps déjà,
on sait que
l’amorçage
de ladécharge
dans un tube àgaz se fait avec un retard
qui
est fonction de la d. d. p.appliquée.
Cephénomène
de retardaété,
dans ces der-nières années, étudié par de nombreuxphysiciens
qui
ont
précisément
trouvé que le retard moyen à ladé-charge
était lié à la tension par une relationexponen-tielle
analogue
à celle trouvée pour lescompteurs
(2).
Il semble donc raisonnable de songer que dans le fonctionnement descompteurs
il y asuperposition
d’un
phénomène
de relaxation à unphénomène
de retard à ladécharge.
Influence de l’intensité de la lumiére incidente. - Il était intéressant de voir comment
variait l’effet
photoélectrique
en fonction de l’intensité de la lumière.L’expérience
a été faite pourplusieurs
valeurs de la tensionappliquée
avec une celluleportée
sur un bancd’optique
et une source constituée par unelampe
à résonance de vapeur de mercure.Comme on le voit par les courbes données à titre
d’in-K
dication,
la loi it = Ilo+
d2 se
vérifie d’une manièresatis-ar
faisante. Cette vérification a été faite pour des
rayonne-ments assez intenses et pour des cellules de sensibilités
moyennes
(3).
Parcontre,
la vérification est moins facile avec des cellules très sensibles(10-1
à >10-" 1erg/sec/cm2)
et unrayonnement
d’intensité très faible. Etant données lesgrandes
difficultés quecomportent
les mesures
précises
dans de tellesconditions,
il nefaut pas en conclure que la
proportionnalité
de l’effet à l’intensité n’est pasvérifiée ;
en meproposant
de revenir sur cepoint, je
me borne âlesignaler,
mais iln’y
aurait rien desurprenant
à ce que les loisclas-siques
durayonnement
telles que nous les formulonssoient en défaut pour des intensités
correspondant
àquelques photons
par seconde et parSensibilité absolue. - 10 Pour mettre en évidence
les très faibles
quantités d’énergie
mises enjeu
dans lerayonnement
des réactionschimiques,
il est néces-saire d’avoir descompteurs
de très haute sensibilité. C’estpourquoi
j’ai
étudié à cetégard
un trèsgrand
nombre de
photocalhodes.
Par ailleurs, étant donné la
grande
irrégularité
dans lapréparation
descellules,
il estindispensable
de contrôler leur sensibilité.Rajewsky
a mesuré celle d’électrodesd’aluminium,
de
cadmium,
de cuivre pour la raie 2650 À duspectre
du mercure à l’aide d’unepile thermoélectrique
Moll associée à ungalvanomètre
de Zernicke et enaffaiblis-sant l’intensité de la lumière par des écrans de
cello-phane.
J’ai d’abord utilisé cette méthodequi comporte
une cause d’erreur relativement
grande
du faitqu’on
ne
peut,
en raison desirrégularités
desécrans,
qu’ap-(1) R. Ar, DURERT Rulletin de rCnion de, Physiciens, no 225, p.409. (2) 1925, 76, 231 ; BRANBECK. Z. 1926, 36, 58~: et 9926, 39. 6; HOLM. Z. Physik, 1924, 25,
39-,,
et 1925, 26, 412 ; ScnuMAxx. 7,. Techn. Physik, 1926,7,618.454
proximativement
tenircompte
despertes
de lumière par réflexion. Or celles-ci sontnotables,
car la mesurpdu coefficient
d’absorption
nepeut
t être faite que sur une feuillemince; aussi,
est-onobligé
de superposerun
grand
nombre d’écrans élémentaires. Mais cetteméthode de mesure donne
cependant
un ordre degrandeur
de lasensibilité,
tandis que des évaluations basées sur le rendementquantique
duphénomène
photoélectrique
comme celles deSeyfert (’)
sont peusûres et conduisent
peut-être
même à des valeursn’ayant
aucunrapport
avec la réalité.C’est aussi le cas des déterminations faites par cet auteur au moyen d’une
lampe
Hefner en calculantl’énergie
émise par cette source dans lapartie
ultra-violette duspectre correspondant
à lalongueur
d’onde du maximum de sensibilité de la cellulegrâce
à la formule de Valentineret Rossiger 1’) .
Une telleextrapo-lation est d’autant moins
légitime
que lapartie
ultra-violette de l’émission doit contenir des bandes ou raiescaractéristiques
de la réaction de combustion de l’acé-tated’amyle
et l’on ne sait rien encore ni sur larépar-tition
spectrale
ni sur l’intensité de cette émission.Aussi m’a-t-il paru_
préférable
d’utiliser la méthodesuivante,
particulièrement simple, qui
donnedirecte-ment la valeur de
l’énergie
lumineuseprovoquant
uneffet donné
(3).
Le
compteur
était soumis aurayonnement
d’une source constituéepar
unelampe
à résonance de vapeurde mercure donnant un
rayonnement
monochroma-tique
de 2536,52 À ;
un examenspectrographique
per-mettait de s’assurer
qu’il
n’y
avait pas de lumièreparasite
provenant
de diffusiontoujours possible.
L’in-tensité était mesurée parrapport
à un étalon Hefner(1)
au moyen d’unepile thermoélectrique
Zeiss et d’ungalvanomètre
Zernicke. Cetteénergie, Io,
était affai-blie par une solution d’acétone dans l’alcool(concen-tration variant de
0,0 là 0,80
pour100),
ces deux corpsétant
soigneusement
purifiés.
Deux mesures étaient faites pour la mêmesolution,
à deuxépaisseurs
diffé-rentes d et d’. Soit ~y le nombre de
décharges
enl’ab-sence de
lumière, n
et nI lesfréquences après
interpo-sition des cuves; en admettant que les accroisselnentsde
décharges
sontproportionnels
auxrayonnements
correspondants,
on a :équation qui
permet
de calculer le coefficientd’absorp-tion K à
partir
duquel
il est facile de déterminerl’in-tensité :
1= lo.
tombant sur la cellule et y
produisant
ual accrcisse-ment(n
-no)
desdécharges.
Il est intéressant d’évaluer la sensibilité maximum
ou
plus petit rayonnement
décelable par uncompteur.
Cette estimation
exige
une étudepréalable
du fonc-(1) FRANz SEYFERT. Jahrbùcher fur JV1SS. Bol., 1932, 76.(2) S YALENTDER et M. RÔSSIGER. Ann. de Î>fiys.j 1925, 76, (3) R. AUDUBERT. C R., 1935. t 200, p. 1634.
U) On a pris pour valeur de l’Hefner 0,31 cal g par cm2 et par
minute.
tionnement du
compteur
en l’absence derayonnement,
toute cellule insuffisamment constante ou
présentant
des fluctuations
trop importantes
devant êtreécartée;
en
outre,
il est nécessaire de déterminer, par unenumération
portant
sur une duréeconvenable,
l’écart moyen; il estlégitime
deprendre
pour leplus
petit
rayonnement appréciable
celuiqui
correspond
il unaccroissement de la
fréquence égal
à 2 fois l’écart moyen. Le tableau suivantmontre,
pour un certain nombre de cellulesd’Al,
fa manière dont serépartit
la sensibi-lité maximum en fonction du nombre.TABLEAU I.
Ainsi que le montre ce tableau et comme on l’a
déjà
dit,
on nereproduit
pas à coup sûr une cellule degrande
sensibilité ;
bien aucontraire,
il faut monter ungrand
nombré
decompteurs
pour en avoirquel-ques-uns de très sensibles.
Fig. 6.
Ces résultats établissent que si l’on ne
prend
pasla
précaution
d’éliminer lescompteurs
dont la sensibilité mesuréepréalablement
estinsuffisante,
on a degrandes
chances d’obtenir des résultatsnégatifs,
princi-palement quand
on cherche à mettre en évidence lesrayonnements
très faibles desphénomènes biologiques
ou
des,réactions
chimiques;
c’est sans doutecetteirré-gularité
dans la fabrication des cellulesquai
explique
que certainsexpérimentateurs
n’aient pureproduire
de telles
expériences.
Comme on
peut
le voird’après
le tableau II, la sonsibilite maximum varie très
rapidement
avec lad. d. p.,
ce
qui correspond
à la forme de la courbe dunombre
des
décharges
PU fonction de la d. d. p. à la lumière et455
TABLEAU II.
Ces
résultats,
appliqués
aux réactionschimiques
étudiées,
permettent
d’indiquer
que les ordres degrandeur
del’émission,
s’échelonnent entre et1U-9
erg jsecjcm2.
De telles évaluations sont baséessur une
extrapolation
des effets obtenus pour desrayonnements
d’intensité moyenne aux émissionscor-respondant
àquelques photolls/secjcm2;
or, oncons-tate,
parfois,
que des cellules dont la sensibilité limiteest de l’ordre de 10-7 à 10-6
ergjsec/cm2,
mesurée comme il vient d’êtredit,
maisayant
un nombre élevéde
décharges spontanées (50
à 60 parminute),
per-mettent de détecter de très faibles luminescences aumême titre que des cellules
plus
sensibles(10- 9
à 10-10erg/sec/cm2),
donnant à l’obscurité un nombre dedécharges
beaucoup plus
faibles(1
à 5 parminute).
Il suffirait pourexpliqucr
cesfaits,
que lesdécharges
spontanées
soient liées à unphénomène
augmentant
l’efficacité des rencontres entre
photons
et électrons. 2° D’un autrecôté,
j’ai
étudié en collaboration avecRiethmüller un
grand
nombre dephotocathodes
de natures différentes.L’expérience
montre que leurspropriétés
ne sont pascomparables :
c’est ainsi que lecuivre,
lezinc,
letantale,
l’aluminiumpréalable
ment
oxydé
par voieélectrolytique,
le ferro-silicium(10
pour 100 defer),
l’iodured’étain,
nepermettent
pasde
préparer
des cellules assez sensibles et assez fidèlespour
qu’elles
soient utilisables.Par
ailleurs,
nous avons obtenu des résultats satis-faisants avec les substancesqui
figurent
dans le tableau(III).
Bienqu’une
celluleprésente,
au cours deremontages successifs,
des sensibilités trèsdifférentes,
il estpossible,
si l’on considère la sensibilité maxima dedonner,
à titre degrossière
indication,
une liste des sensibilitéscomparées
de ces différentesphotocathodes
par
rapport
à Al.TABLEAU 111.
Sensibilité
spectrale
~1).
- La courbe de sensibi-litéspectrale
d’unephotocathode
n’est pas une donnéerigoureusement caractéristique :
onpeu t,
pour une même(1) IL AUDEBERT et M. REITMULLER. C. R., 193~, t. 200, I). 389.
substance,
obtenir des courbeslégèrement
différentes les unes desautres ;
mais,
dans ce cas, les écarts sontrelativemrnt
faibles,
surtout si l’on compare des cel-lulesayant
déjà
subi ungrand
nombre dedécharges ;
en au cours du
fonctionnement,
la sensibilitéspectrale
varielégèrement
et finit par devenircons-tante
(fig.
7) ;
parexemple,
unephotocathode
d’alu-minium
qui
vient d’êtremontée,
estpendant
lespre-miers
jours légèrement
sensible à la lumière visible(bleu-violet), puis
à mesurequ’elle
vieillit, cette sensi-bilité s’atténue et finit même pardisparaître
totale-ment. En
fait,
si l’on considère des cellulesayant
subiun travail de à 4x
h.,
on a des résultatsrelative-ment constants
qui
donnent une valeurcomparative
auxcourbes de sensibilité. Avec les
photocathodes
telles queCu/CuI,
Cu/CuS,
Pb/PbS,
Cd/CdS,
etc., obtenues par altérationpréalable
d’une surfacemétal-lique
cesdéplacements
de courbes de sensibilité spec-trale ne s’observentt pas
ou sontnégligeables.
Fig. 7.
Le
dispositif expérimental
utilisé était constitué parun tube à
hydrogène
deChulonge-Lainbrey,
servant desource à
l’éclairage
d’un monochromateur Zeiss à456
15 À de
largeur,
le tubecompteur disposé
à la sortie du monochromateur étant connecte aumontage
déjà
décrit. Les accroissements sous l’action du
rayonne-ment. du nombre des
décharges,
étaientrapportés
à la courbereprésentant
en fonction de lalongueur
d*ondel’énergie
émise par le tube deClialonge-Lambrey
(courbe
de brillanceénergétique
spectrale) (’)
enpre-nant comme unité
l’énergie
de la bande moyenne de ?~00 v.Si l’on examine les courbes
obtenues,
on voit que lescellules étudiées
peuvent
approximativement
se grouper en troiscatégories :
1° Les substances dont la sensibilité croît
rapide-ment à
partir
de 2 400 à 2700 .i,
etqui
neprésentent
aucun maximum en fonction de lalongueur d’onde,
dansl’intervalle étudié
(CU amalganné,
CtiÏ Cu2O, CuO, CuS,
Plo,
2° Les substances dont la sensibilité croît notable-ment à
partir
de 3 300 À environ avec un maximum dontla
position dépend
de La nature de la cathode(magné-sium : 2 400 À,
cadmium et cadrnium sulfuré : 235U A, aluminium : 2 300 À et tantaleoxydé : 2
250À) ;
3° Le zinc
alnlalgamé, qui possède
uni maximum verts2500 À, et conserve une sensibilité notable
jusque
dansle visible.
Incidemment,
il est intéressant de remarquer quepour le cadmium et le cuivre
(et
moins nettement tpour le
plomb),
l’allure de lacourbe ~le sensibilité spec-trale sembledépendre
peu de la nature de l’altérationsuperficielle,
alors que la sensibilitépeut
êtreprofon-dément influencée par le facteur.
L’ensemble de ces résultats montre
qu’il
est doncpossible,
par un choixapproprié
cle laphotocathode.
d’étudier du moinsapproximativement
le domainespectral
d’émission d’unphénomène.
Résumé de
quelques
résultats obtenus avec lescompteurs
photoélectriques. -
1‘~ uMalgré
les résultatsparfois décourageants
que l’on obtient avec cesdisposilifs,
ils ontpermis
grâce
à leur étonnante sensibiLité de découvrir desphénomènes
nouveaux.(1) et L.UIBREY. Ilevue 19.~9, 9, 3:12
A titre d’indication
je rappelle quelques-uns
d’entreeux sans entrer dans cles détails
qui
seront donnésau cours de mémoires ultérieurs.
2° Avec van Doormal
j’ai
montréqu’un grands
nombre de réactionschimiques
émettent de la lumière ultraviolette. Plus récemment,j’ai
pu enutili-sant des cellules de sensibilité
spectrale différenfe,
caractériser,
du moinsgrossièrement,
le domaine etl’intensité de ces émissions.
3° Avec Robert
Lévy,
nous avons pu déceler lerayonnement
émis par des nerfs excités soitmécani-quement,
soitélectriquement
et montrer que cetteémission doit être
approximativement
située vers2300 à 2 4 ’O.À.
Nous avons, en
outre,
établi l’existence derayonne-ment émis par les de
grenouille
en voie dedéve-loppement
t et montré que le centre de l’émission était localisé dans unepartie
de cellequi
cor-respond
à laplus grande
activité dudéveloppement
cellulaire.Nous avons dans
chaque
cas donné un ordre degrandeur
de l’intensité de l’émission.~.° Avec M. Viktorin,
j’ai
étudié l’émissionaccompa-gnant
l’oxydation électrochimique
de l’aluminium et mesuré le rendementélectronique
duphénomène ;
ce rendement fonction naturellement des conditions de
l’expérience,
esttoujours
très faible(10’°
àélec-trons par
photon
émis).
5"
Enfin,
toutrécemment,
j’ai
vérifié que certainscorps semi conducteurs soumis à des différences de
potentiel
élevée.--,
émettaient des radiations ultrn-viole[tes sans douteaccompagnées
derayons X (effet
Reboul);
seule uneétude,
actuellement en cours,pourra
préciser
lapart
qui
revient à l’un et à l’autre de ces différentsrayonnements.
Comme on le voit par cette
rapide
énumération,
déjà
de nombreux résultats ont étéacquis;
malheureu-sement lescompteurs
photoélectriques
sont des ins-trumentscapricieux
dont l’utilisation est encoreinfini-ment
délicate ;
aussi faut-ilespérer qu’ils
ferontl’objet
de recherchesgràce
auxquelles
ils seront unjour
d’unusage aussi courant que le sont