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Sur la géométrie des transferts orbitaux

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(1)

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Sur la géométrie des transferts orbitaux

Jean-Baptiste Caillau

To cite this version:

Jean-Baptiste Caillau. Sur la géométrie des transferts orbitaux. Mathématiques [math]. Institut

National Polytechnique de Toulouse - INPT, 2006. �tel-00125863v2�

(2)

Sur la g´ eom´ etrie des transferts orbitaux

Jean-Baptiste Caillau

ENSEEIHT-IRIT (UMR CNRS 5505) Institut National Polytechnique de Toulouse

M´ emoire d’habilitation ` a diriger des recherches pr´ esent´ e le 1er d´ ecembre 2006 devant le jury compos´ e de

MM. A. Agrachev Rapporteurs B. Bonnard

J.-M. Coron

MM. J. Baillieul Examinateurs P. Legendre

J. Noailles

M. R. Roussarie Pr´ esident

(3)

A Joseph Noailles `

Tous les noms,

tous les noms ardus, impossibles des herbes folles du printemps

Shadˆ o

(4)

Contents

Introduction iii

Remerciements v

1 Temps minimal 1

1.1 Contrˆ olabilit´ e . . . . 1

1.2 Extr´ emales en sous-riemannien avec d´ erive . . . . 4

1.3 Points conjugu´ es, cas r´ egulier . . . . 7

1.4 Extr´ emales en mono-entr´ ee affine . . . . 10

1.5 Points conjugu´ es, cas singulier mono-entr´ ee affine . . . . 13

2 Energie minimale ´ 15 2.1 Moyennation . . . . 15

2.2 Probl` emes sous-riemanniens p´ eriodiques . . . . 17

2.3 Int´ egrabilit´ e et courbure du moyenn´ e . . . . 19

2.4 Analyse dans les demi-plans m´ eridiens . . . . 22

2.5 Points conjugu´ es, analyse globale . . . . 27

(5)

Introduction

Ce m´ emoire est une synth` ese des travaux r´ ef´ erenc´ es en fin de document et consacr´ es au contrˆ ole optimal des transferts orbitaux. Le mod` ele est l’´ equation de Kepler contrˆ ol´ ee,

¨ q = − q

|q| 3 + F, q ∈ R 3 \{0},

o` u q est la position dans un r´ ef´ erentiel fixe (i, j, k) de l’objet (assimil´ e ` a un point mat´ eriel) que l’on souhaite contrˆ oler, et o` u F est le contrˆ ole que l’on exerce. Il s’agit en pratique de la pouss´ ee du moteur d’un engin spatial, limit´ ee par une contrainte du type

|F | ≤ F max .

On donne ici le mod` ele sous sa forme la plus simple : outre le fait qu’on a, sans perte de g´ en´ eralit´ e, normalis´ e la constante de gravitation traduisant l’origine du champ central, on a entre autres approximations suppos´ e la masse de l’objet contrˆ ol´ e constante. Les mod` eles plus r´ ealistes utilis´ es dans les sim- ulations num´ eriques dont sont tir´ es certains des r´ esultats qui seront pr´ esent´ es prennent ´ evidemment en compte les variations de cette masse (dues par exemple

`

a la consommation de carburant). Pour des valeurs appropri´ ees de la position et de la vitesse, la trajectoire libre est une ellipse ou orbite. Le probl` eme du transfert consiste alors ` a faire passer l’objet contrˆ ol´ e d’une orbite initiale ` a une orbite terminale en minimisant un certain coˆ ut. On s’int´ eressera tout partic- uli` erement au probl` eme du temps minimal, crucial quand la pouss´ ee maximale F max dont on dispose est tr` es petite.

Si q× q ˙ est non nul, la pouss´ ee peut ˆ etre d´ ecompos´ ee dans le rep` ere tangentiel- normal selon F = u t F t + u n F n + u c F c avec

F t = q ˙

| q| ˙

∂ q ˙ , F c = q × q ˙

|q × q| ˙

∂ q ˙ ,

et F n = F c × F t . Un autre rep` ere local utilis´ e dans la suite est le rep` ere radial- orthoradial dans lequel F = u r F r + u or F or + u c F c avec

F r = q

|q|

∂ q ˙ , F or = F c × F r .

Si la composante u c du contrˆ ole est nulle, le syst` eme est dit coplanaire et reste

dans le plan osculateur constant engendr´ e par q et ˙ q. Deux int´ egrales premi` eres

classiques du mouvement libre sont le moment angulaire, c = q × q, et le ˙ vecteur

de Laplace, L = − |q| q + ˙ q × c. Toujours en supposant le moment angulaire non

nul, la trajectoire est circulaire si L = 0, elliptique (non d´ eg´ en´ er´ ee) si L 6= 0 et

(6)

si l’´ energie E = ˙ q 2 /2 − 1/|q| est strictement n´ egative. Le domaine elliptique X est en cons´ equence d´ efini par

X = {(q, q) ˙ | E < 0, c 6= 0}.

On introduit sur ce domaine les coordonn´ ees g´ eom´ etriques [60, 66] qui d´ e- crivent l’orbite osculatrice : les trois angles d’Euler du plan osculateur dans le rep` ere (i, j, k), Ω (pr´ ecession ou longitude du nœud ascendant), i (nutation ou inclinaison ), et ω (rotation propre ou argument du p´ ericentre), et deux param` etres d´ eterminant la forme de l’ellipse, par exemple a (demi-grand axe) ou P (param` etre), et e (excentricit´ e). La derni` ere coordonn´ ee est la longitude l, qui permet de rep´ erer la position de l’objet sur l’ellipse. Dans ces coordonn´ ees,

X = {e < 1} × S 1 ,

et la structure de fibr´ e trivial de fibre S 1 du domaine est claire. Au voisinage des orbites circulaires ou coplanaires, on d´ esingularise les coordonn´ ees en posant

e x = e cos(ω + Ω), h x = tan(i/2) cos Ω, e y = e sin(ω + Ω), h y = tan(i/2) sin Ω.

Le vecteur excentricit´ e (e x , e y ) est colin´ eaire ` a L, et (h x , h y ) dirige l’intersection du plan osculateur avec le plan ´ equatorial (i, j).

La pr´ esentation des r´ esultats est organis´ ee en deux chapitres : le premier est consacr´ e au temps minimal, le second ` a la moyennation du probl` eme de la minimisation de l’´ energie. L’action du contrˆ ole peut ˆ etre consid´ er´ ee comme la perturbation d’un syst` eme int´ egrable, perturbation dont la moyennation fournit une approximation dont on v´ erifie qu’elle est encore int´ egrable.

Un objet fondamental dans l’´ etude est l’application exponentielle d´ efinie

par le flot extr´ emal du probl` eme de contrˆ ole. Ses propri´ et´ es renseignent sur

l’existence de solution, ainsi que sur l’optimalit´ e locale ou globale des extr´ emales

du probl` eme. Parmi les r´ esultats obtenus, on peut citer la mise en ´ evidence

de l’existence de Π-singularit´ es et de points conjugu´ es en temps minimal, la

platitude de la m´ etrique associ´ ee par la moyennation au transfert ` a ´ energie

minimale vers les orbites circulaires (les trajectoires optimales sont des droites),

ainsi que la caract´ erisation du lieu de coupure du moyenn´ e par comparaison

avec la restriction de la m´ etrique plate ` a un ellipso¨ıde de r´ evolution.

(7)

Remerciements

L’enseignement et la confiance de Joseph Noailles, professeur ` a l’Institut Na- tional Polytechnique de Toulouse, sont ` a l’origine de cette ´ etude. Ce m´ emoire lui est d´ edi´ e.

Les deux rapporteurs externes de ce travail sont Andrei Agrachev, professeur

`

a l’International School for Advanced Studies, et Jean-Michel Coron, professeur

`

a l’Universit´ e Paris-Sud. Qu’ils re¸ coivent l’expression de ma gratitude pour leur soutien.

Mes remerciements vont ´ egalement ` a John Baillieul, professeur ` a l’Universit´ e de Boston, qui a accept´ e d’ˆ etre examinateur de cette habilitation, et ` a Robert Roussarie, professeur ` a l’Universit´ e de Bourgogne, qui en a pr´ esid´ e le jury.

Le Centre National d’ ´ Etudes Spatiales est un partenaire privil´ egi´ e de l’´ equipe Algorithmes Parall` eles & Optimisation de l’ENSEEIHT depuis de nombreuses ann´ ees. Que les personnes avec qui nous avons travaill´ e, repr´ esent´ ees dans ce jury par Paul Legendre, soient remerci´ ees.

Enfin et surtout, merci Bernard.

(8)

Chapter 1

Temps minimal

1.1 Contrˆ olabilit´ e

En coordonn´ ees cart´ esiennes, ˙ x = F 0 (x) + F avec x = (q, q), ˙ F 0 = ˙ q∂/∂q − q/|q| 3 ∂/∂ q, ˙ F ´ etant la pouss´ ee. Cette derni` ere peut ˆ etre d´ ecompos´ ee dans l’un des rep` eres locaux, tangentiel-normal ou radial-orthoradial. On peut ensuite se restreindre ` a une seule direction de pouss´ ee et consid´ erer le syst` eme mono- entr´ ee affine ˙ x = F 0 (x) + uF 1 (x). Le calcul de l’alg` ebre de Lie correspon- dante, Lie{F 0 , F 1 }, permet de comprendre l’action sp´ ecifique de chaque moteur, sachant que l’on peut avoir en pratique des contraintes astreignant par exemple la pouss´ ee ` a rester dans un cˆ one (voir [38] pour le cas o` u ce cˆ one est dirig´ e par la vitesse). L’effet d’une force oppos´ ee ` a F t et d’intensit´ e proportionnelle ` a ρ q ˙ 2 – o` u ρ est la densit´ e de l’atmosph` ere – traduit par ailleurs classiquement une force de traˆın´ ee en m´ ecanique spatiale. Dans ce qui suit, l’orbite d’un point est la vari´ et´ e int´ egrale associ´ ee ` a la distribution involutive engendr´ ee par les deux champs de vecteurs choisis.

Dans le cas d’une pouss´ ee dirig´ ee selon F t , on a un syst` eme coplanaire et on note r = |q|, v = ˙ q = (v 1 , v 2 ). Le crochet de Lie de deux champs de vecteurs est le commutateur [X, Y ] = XY − Y X . Dans la mesure o` u les trajectoires singuli` eres qu’on calculera au 1.4 sont feedback-invariantes [28], on pose u 0 = u/|v| et on r´ e´ ecrit le syst` eme sous la forme

˙

x = F 0 (x) + u 0 F t 0 (x) avec F t 0 = v∂/∂v. On obtient

[F 0 , F t 0 ] = −v ∂

∂q − q r 3

∂v , [F t 0 , [F 0 , F t 0 ]] = −F 0 ,

[F 0 , [F 0 , F t 0 ]] = 2q r 3

∂q + 2

r 5 (2q 2 1 − q 2 2 )v 1 + 3q 1 q 2 v 2

∂v 1

+ 2

r 5 3q 1 q 2 v 1 + (2q 2 2 − q 2 1 )v 2 ∂

∂v 2

,

de sorte que les champs de vecteurs F 0 , F t 0 , [F 0 , F t 0 ], [F 0 , [F 0 , F t 0 ]] forment une

base puisque q × q ˙ 6= 0. Comme la d´ erive du syst` eme est p´ eriodique, le r´ esultat

de contrˆ olabilit´ e en d´ ecoule [48].

(9)

Proposition 1. Le syst` eme mono-entr´ ee affine x ˙ = F 0 (x) + uF t (x), |u| ≤ 1 est contrˆ olable sur le domaine elliptique coplanaire.

Dans le cas d’une pouss´ ee normale, F n = − v 2

|v|

∂v 1 + v 1

|v|

∂v 2 , et on v´ erifie non seulement que

[F 0 , F n ] = − (q × v) × v

|(q × v) × v|

∂q − v |q × v|

r 3 |v| 3

∂v ,

mais aussi que les crochets de longueur trois sont contenus dans Vect{F 0 , F n }.

Proposition 2. L’orbite d’un point tel que q × q ˙ 6= 0 ` a travers le syst` eme

˙

x = F 0 (x) + uF n (x), |u| ≤ 1, est de dimension trois et form´ ee par l’intersection du domaine elliptique coplanaire avec le plan osculateur {a = a(0)}.

Concerne la pouss´ ee hors-plan, dirig´ ee par F c , on observe que ni le demi- grand axe ni l’excentricit´ e ne sont contrˆ olables, le cas e = 0 ´ etant singulier (orbites circulaires). Plus pr´ ecis´ ement,

[F 0 , F c ] = − q × v

|q × v|

∂q , [F 0 , [F 0 , F c ]] = − 1

r 3 F c , [F c , [F 0 , F c ]] = (q × v) × q

|q × v| 2

∂q + (q × v) × v

|q × v| 2

∂v , [F 0 , [F c , [F 0 , F c , ]]] = 0,

[F c , [F c , [F 0 , F c , ]]] = − r 2

|q × v| 2 [F 0 , F c ] + q · v

|q × v| 2 F c .

On v´ erifie (i) que les vecteurs F 0 , F c et [F 0 , F c ] sont ind´ ependants, (ii) que F 0 , F c , [F 0 , F c ] et [F c , [F 0 , F c ]] forment une base de Lie{F 0 , F c } si et seulement si L(0) 6= 0 (o` u L est le vecteur de Laplace), et que (iii) l’alg` ebre de Lie engendr´ ee par le syst` eme est de dimension finie ´ egale ` a trois si L(0) = 0. On en d´ eduit les orbites correspondantes.

Proposition 3. On consid` ere le syst` eme x ˙ = F 0 (x) + uF c (x), |u| ≤ 1. Si L(0) 6= 0, l’orbite est de dimension quatre et form´ ee par l’intersection du do- maine elliptique avec {a = a(0), e = e(0) 6= 0}. Si L(0) = 0, l’orbite est de dimension trois et constitu´ ee de l’intersection du domaine elliptique avec {a = a(0), e = e(0) = 0}.

Dans le cas d’une d´ ecomposition de la pouss´ ee dans le rep` ere local radial- orthoradial, on a

F 0 = v ∂

∂q − q µ r 3

∂v , F r = q

r

∂v , F or = q 2

r

∂v 1 − q 1

r

∂v 2 ,

(10)

et on introduit comme pr´ ec´ edemment le feedback u 0 = u/r (et F r 0 = rF r , F or 0 = rF or ). Dans le cas d’une pouss´ ee radiale seule, tout d’abord, les crochets de longueur trois sont donn´ es par

[F 0 , F r 0 ] = −q ∂

∂q + v ∂

∂v , [F 0 , [F 0 , F r 0 ]] = −(q + v) ∂

∂q − q r 3

∂v , [F r 0 , [F 0 , F r 0 ]] = 2F r 0 ,

et l’on d´ eduit la description des orbites ci-apr` es.

Proposition 4. Soit x ˙ = F 0 (x) + uF r (x), |u| ≤ 1. L’alg` ebre de Lie engendr´ ee par F 0 et F r est dimension trois et F 0 , F r , [F 0 , F r ] forment une base. L’orbite est donn´ ee par l’intersection du domaine elliptique avec le plan osculateur et {P = P (0)} o` u P est le param` etre.

Pour une pouss´ ee orthoradiale, enfin, on a [F 0 , F or 0 ] = −q 2

∂q 1

+ q 1

∂q 2

+ v 2

∂v 1

− v 1

∂v 2

, [F 0 , [F 0 , F or 0 ]] = 2

−v 2

∂q 1 + v 1

∂q 2 − q 2

r 3

∂v 1 + q 1

r 3

∂v 2

, [F or 0 , [F 0 , F or 0 ]] = −2F r 0 ,

et

D 0 = F or 0 ∧ [F 0 , F or 0 ] ∧ [F 0 , [F 0 , F or 0 ]] ∧ F 0 = 2(v ∧ q)(|v| 2 + 1 r ), D 1 = F or 0 ∧ [F 0 , F or 0 ] ∧ [F or , [F 0 , F or 0 ]] ∧ F 0 = −2r 2 q · v.

On en tire particulier (i) que les vecteurs F 0 , F or 0 , [F 0 , F or 0 ], [F 0 , [F 0 , F or 0 ]] forment une base de l’alg` ebre de Lie engendr´ ee par F 0 et F or 0 , (ii) que F 0 , F or 0 , [F 0 , F or 0 ] et [F or 0 , [F 0 , F or 0 ]] sont lin´ eairement ind´ ependants si et seulement si q · v 6= 0, c’est-` a-dire en dehors des p´ ericentres et apocentres.

Proposition 5. Le syst` eme x ˙ = F 0 (x) + uF or (x), |u| ≤ 1 est contrˆ olable sur le domaine elliptique coplanaire.

Notons pour finir l’existence de trajectoires temps minimales comme cons´ e- quence du th´ eor` eme de Filippov, quelle que soit la contrainte sur le module de la pouss´ ee. En effet, le champ des vitesses est convexe et born´ e par la contrainte sur le contrˆ ole et le fait que q/r 3 → 0 quand r → ∞, ` a condition de se restreindre

`

a une boule de s´ ecurit´ e autour de la collision q = 0.

Proposition 6. Etant donn´ ´ es deux points du domaine elliptique appartenant ` a une mˆ eme orbite du syst` eme consid´ er´ e, soit r 1 la distance ` a la collision d’une trajectoire les joignant. Il existe alors une trajectoire temps minimale reliant ces deux points et telle que |q| ≤ r 1 .

Une telle trajectoire peut a priori poss` eder des arcs fronti` eres o` u la con-

trainte |q| ≤ r 1 devient active. On suppose en pratique que ce n’est pas le cas

afin d’utiliser la version classique du principe du maximum sans contraintes

(11)

sur l’´ etat. Une approche constructive permettant d’obtenir des trajectoires coplanaires admissibles est ´ egalement possible [38], l’id´ ee de d´ epart ´ etant la re- marque suivante : une trajectoire (P, e x , e y ) param´ etr´ ee par la longitude v´ erifie la dynamique de Kepler (au sens o` u il existe un contrˆ ole dont elle soit la r´ eponse) si et seulement si

(1/P ) 0 + (e x /P ) 0 cos l + (e y /P ) 0 sin l = 0, o` u 0 = d/dl.

Les cons´ equences de la structure des alg` ebres de Lie qui viennent d’ˆ etre d´ ecrites sur les extr´ emales des syst` emes mono-entr´ ee affines associ´ es sont d´ e- taill´ ees au 1.4. On analyse auparavant les extr´ emales du cas multi-entr´ ee (deux contrˆ oles en coplanaire, trois en non-coplanaire).

1.2 Extr´ emales en sous-riemannien avec d´ erive

L’ensemble des contrˆ oles admissibles pour le probl` eme du temps minimal du syst` eme lisse

˙

x = f (x, u), x ∈ X, u ∈ U

o` u X est une vari´ et´ e de dimension n, U une vari´ et´ e (´ eventuellement avec bord) de dimension m, est l’ensemble des (classes de) fonctions localement (essentielle- ment) born´ ees ` a valeurs dans U ,

U = {u ∈ L loc (R) | u ∈ U p.p.}.

Etant donn´ ´ ees des extr´ emit´ es fix´ ees x 0 , x f , et un contrˆ ole optimal u de temps minimal t f et de r´ eponse x, le principe du maximum assure l’existence d’une paire non triviale (p 0 , p) o` u p 0 est une constante n´ egative et p une fonction absolument continue telle que, si on d´ efinit le (pseudo) hamiltonien du probl` eme (param´ etr´ e par p 0 ) sur T X × U par

H (x, p, u) = p 0 + hp, f (x, u)i, on a, presque partout sur [0, t f ], d’une part

˙ x = ∂H

∂p (x, p, u), p ˙ = − ∂H

∂x (x, p, u), d’autre part

H (x, p, u) = max

v∈U H (x, p, v).

L’homog´ en´ eit´ e en (p 0 , p) conduit ` a normaliser le couple soit par p 0 = −1 si p 0 6= 0 (extr´ emale normale), soit par |p(0)| = 1 si p 0 = 0 (extr´ emale anormale).

On dispose en temps minimal d’une condition suppl´ ementaire qui fixe le niveau du hamiltonien le long de l’extr´ emale : H = 0 (de sorte qu’on peut aussi fixer

|p(0)| ` a un dans le cas normal).

On appelle probl` eme sous-riemannien avec d´ erive le probl` eme du temps minimal pour un syst` eme lisse de la forme

˙

x = F 0 (x) + X

i=1

u i F i (x)

(12)

o` u u appartient ` a U = B m−1 , la boule unit´ e de R m , avec m au moins ´ egal

`

a deux (si m = 1, ∂U = {−1, 1} n’est pas lisse, et on a un probl` eme affine mono-entr´ ee, voir 1.4). Le probl` eme du transfert en temps minimal appartient clairement ` a cette classe. On d´ efinit alors le rel` evement hamiltonien de chaque champ de vecteurs,

H i = hp, F i (x)i, i = 0, . . . , m, et on note Σ la surface de commutation

Σ = {H 1 = · · · = H m = 0}.

La classification des extr´ emales se fait selon l’ordre du contact avec la sur- face de commutation [41], ce qui revient ` a stratifier cette derni` ere. Soit donc z 0 = (x 0 , p 0 ) n’appartenant pas ` a Σ (contact d’ordre z´ ero) : la condition de maximisation du hamiltonien H = p 0 + H 0 + P m

i=1 u i H i implique que u i = H i

pP m

i=1 H i 2 , i = 1, . . . , m

au voisinage du point. En injectant le feedback dynamique ainsi d´ efini dans le hamiltonien, on forme le vrai hamiltonien (encore not´ e H ) sur T X,

H = p 0 + H 0 + (

m

X

i=1

H i 2 ) 1/2 ,

dont les extr´ emales d’ordre z´ ero sont des courbes int´ egrales contenues dans le niveau nul. Si (z, u) est une telle paire extr´ emale associ´ ee au temps minimal t f

(on note z = (x, p)), le principe du maximum dit que l’application entr´ ee-sortie d´ efinie sur un voisinage de u dans L ([0, t f ], S m−1 ) par

E x 0 ,t f : u 7→ x(t f , x 0 , u) est lisse et admet u comme point critique.

Supposant la distribution D = Vect{F 1 , . . . , F m } involutive, on remarque que les H i sont de classe C 1 le long d’une extr´ emale avec

H ˙ i = {H 0 , H i } sur Σ.

Un point z 0 ∈ Σ est donc un contact d’ordre un s’il appartient ` a la strate Σ 1 = Σ\ {{H 0 , H 1 } = · · · = {H 0 , H m } = 0} .

On prend m = 2 pour analyser le comportement des extr´ emales au voisinage d’un tel point, l’´ etude s’´ etendant directement en dimension sup´ erieure. Avec l’´ eclatement en polaires

H 1 = ρ cos ϕ, H 2 = ρ sin ϕ, on obtient le syst` eme en (ρ, ϕ)

˙

ρ = cos ϕ{H 1 , H 0 } + sin ϕ{H 2 , H 0 },

˙

ϕ = 1/ρ (− sin ϕ{H 1 , H 0 } + cos ϕ{H 2 , H 0 }) .

Le syst` eme s’int` egre dans le nouveau temps dτ = dt/ρ, et les extr´ emales qui

traversent Σ sont obtenues en r´ esolvant ˙ ϕ = 0.

(13)

Proposition 7. Il existe des extr´ emales obtenues par concat´ enation de deux extr´ emales d’ordre z´ ero. Au point de contact sur la surface de commutation, le contrˆ ole tourne instantan´ ement d’un angle π.

Au voisinage d’un tel point, appel´ e Π-singularit´ e, on peut utiliser un mod` ele nilpotent pour estimer la complexit´ e de l’exponentielle. On est en dimension quatre, et un mod` ele avec des crochets de longueur sup´ erieure ` a trois tous nuls est

˙

x 1 = 1 + x 3 , x ˙ 2 = x 4 ,

˙

x 3 = u 1 , x ˙ 4 = u 2 .

On v´ erifie que l’ensemble Λ des valeurs initiales de l’´ etat adjoint qui donnent lieu ` a des commutations est stratifi´ e selon

Λ = Λ 1 ∪ (Λ 1 2 ∪ Λ 2 2 )

o` u Λ 1 = {p 1 6= 0, p 2 6= 0, p 1 p 4 − p 2 p 3 = 0} est la quadrique (codimension un) depuis laquelle les deux composantes de la fonction de commutation s’annulent simultan´ ement, et Λ 1 2 = {p 1 = p 3 = 0, p 2 6= 0}, Λ 2 2 = {p 2 = p 4 = 0, p 1 6= 0}, qui sont des r´ eunions disjointes de demi-plans (codimension deux) depuis lesquels l’une des composantes est identiquement nulle et l’autre avec un seul z´ ero. Sur Λ 1 , int´ egrer le mod` ele nilpotent revient ` a int´ egrer

ξ ˙ = t − δ

√ t 2 + δ 2

o` u δ = (p 4 /p 2 − p 3 /p 1 )/2 est la demi-distance entre les deux pˆ oles, et la singu- larit´ e de l’exponentielle en δ = 0 est du type

ξ t (δ) = p

t 2 + δ 2 − |δ|(arcsh t

δ + 1) + cte,

i.e. du type δ log |δ|. On a continuit´ e mais pas diff´ erentiabilit´ e. On v´ erifie de mˆ eme sur Λ 1 2 (et sym´ etriquement sur Λ 2 2 ) que l’int´ egration porte sur

ξ ˙ = t − σ

|t − σ|

o` u σ = p 3 /p 1 est l’unique racine de la premi` ere composante de la fonction de commutation, et on a le mˆ eme type de r´ egularit´ e. Les singularit´ es rencontr´ ees ne posent pas de probl` eme ` a un int´ egrateur diff´ erentiel classique, pas plus qu’` a une m´ ethode de Newton, les points critiques du flot (et donc de la fonction de tir, cf. 1.3) ´ etant localis´ ees sur des sous-vari´ et´ es de codimension non nulle.

L’application au transfert est imm´ ediate, en coplanaire (deux entr´ ees) ou

non-coplanaire (trois entr´ ees), puisque dans les deux cas la distribution D est

involutive et que l’analyse du 1.1 implique que Σ = Σ 1 . Les contacts sont

d’ordre au plus un, et on ne peut avoir de trajectoire singuli` ere (contact d’ordre

infini). Les seules commutations possibles sont des Π-singularit´ es, en nombre

fini sur tout compact. On peut ´ egalement obtenir une majoration globale sur le

nombre de commutations cons´ ecutives aux p´ ericentres ou apocentres [2].

(14)

1.3 Points conjugu´ es, cas r´ egulier

L’objectif ´ etant d’analyser l’optimalit´ e des extr´ emales d’ordre z´ ero d´ efinies au 1.3, on suppose dans la suite que le domaine de contrˆ ole U du probl` eme temps minimal du syst` eme

˙

x = f (x, u), x ∈ X, u ∈ U,

est une vari´ et´ e sans bord, si bien que la condition n´ ecessaire locale de maximi- sation du hamiltonien s’´ ecrit

∂H

∂u = 0

dans une carte. Cette maximisation r´ ev` ele en g´ en´ eral la comp´ etition entre plusieurs hamiltoniens d´ ecrite dans [41]. L’analyse micro-locale qui en r´ esulte peut ˆ etre effectu´ ee comme suit sous l’hypoth` ese de r´ egularit´ e de la paire extr´ e- male de r´ ef´ erence (condition forte de Legendre):

(H1) Le hessien ∂ 2 H/∂u 2 est d´ efini n´ egatif le long de l’extr´ emale de r´ ef´ erence.

Alors, on tire au voisinage de cette extr´ emale le maximiseur global du hamil- tonien comme une fonction ` a param` etres de x et p, u(x, p), ce qui permet comme au 1.2 (la condition revient dans le cas du transfert ` a supposer l’extr´ emale d’ordre z´ ero) de d´ efinir le vrai hamiltonien (toujours param´ etr´ e par p 0 ) selon

H (x, p) = H (x, p, u(x, p)).

La condition de Legendre est une condition classique d’optimalit´ e L -locale [22, 63]. La notion de temps conjugu´ e, qui ´ etend au contrˆ ole optimal le th´ eor` eme de Jacobi du riemannien [37] permet de pr´ eciser jusqu’o` u cette optimalit´ e est pr´ eserv´ ee.

On d´ efinit l’application exponentielle dans le cas normal (plus g´ en´ eralement, voir [6]).

(H2) L’extr´ emale de r´ ef´ erence est normale.

On pose p 0 = −1, et on d´ efinit exp x 0 ,t : Λ 0 → X par exp x

0 ,t (p 0 ) = x(t, x 0 , p 0 )

pour (t, p 0 ) dans un voisinage de (t f , p(0)), avec Λ 0 ´ egal ` a (un ouvert de) T x 0 X ∩ {H = 0} (et on suppose que 0 est une valeur r´ eguli` ere de H (x 0 , ·)).

D´ efinition 1. L’instant t c est dit conjugu´ e (` a t = 0) le long de l’extr´ emale de r´ ef´ erence si exp x 0 ,t c n’est pas une immersion en p(0). La valeur critique correspondante, x(t c ), est appel´ ee point conjugu´ e (` a x 0 ). Quand il existe, le premier temps (resp. point) conjugu´ e le long de l’extr´ emale est not´ e t 1c (resp.

x 1c ).

L’existence d’un tel instant traduit l’apparition le long de l’extr´ emale de

r´ ef´ erence d’un noyau non-trivial de la d´ eriv´ ee seconde intrins` eque de l’appli-

cation entr´ ee-sortie pour ce temps et ´ evalu´ ee en le contrˆ ole de r´ ef´ erence. Une

condition suffisante pour garantir que les temps conjugu´ es sont isol´ es le long de

l’extr´ emale est que le contrˆ ole soit une singularit´ e de corang un de l’application

entr´ ee-sortie sur tout intervalle inclus dans [0, t f ].

(15)

(H3) Quels que soient 0 ≤ t 1 < t 2 ≤ t f , codim Im dE x(t 1 ),t 2 −t 1 (u) = 1.

Th´ eor` eme 1. [63] Sous les hypoth` eses pr´ ec´ edentes, le contrˆ ole de r´ ef´ erence est L -localement optimal jusqu’au premier temps conjugu´ e, plus L -localement optimal apr` es.

L’analyse faite le long de l’extr´ emale de r´ ef´ erence s’´ etend ` a toutes les ex- tr´ emales g´ en´ er´ ees par les p 0 dans Λ 0 . On d´ efinit en particulier le lieu conjugu´ e C(x 0 ) comme l’ensemble des premiers points conjugu´ es. Il s’agit d’apr` es ce qui pr´ ec` ede du lieu des points o` u les extr´ emales perdent leur optimalit´ e L -locale.

On d´ efinit ´ egalement le lieu de coupure, Cut(x 0 ), comme le lieu des points apr` es lesquels une extr´ emale perd son optimalit´ e globale.

Dans le cas sous-riemmanien avec d´ erive examin´ e au 1.2, H = p 0 + H r o` u H r = H 0 + (

m

X

i=1

H i 2 ) 1/2

est le hamiltonien r´ eduit. Quitte ` a remplacer T X par une composante connexe de T X \Σ, on peut supposer la condition forte de Legendre remplie et H r lisse sur T X\X. Dans le cas normal, on est sur le niveau {H r = 1}, et H r est homog` ene sur les fibres de T X \X . Alors, la projection σ : T X\X → S(T X ) sur le cotangent sph´ erique (fibr´ e des ´ el´ ements de contact orient´ es) induit un diff´ eomorphisme local qui transf` ere sur {H r = 1} la structure de contact de S(T X ). En particulier, quitte ` a restreindre Λ 0 , on a σ 0 diff´ eomorphisme sur un ouvert de la fibre S(T x 0 X ), et Λ 0 est une sous-vari´ et´ e legendrienne. On d´ esigne par − →

H le gradient symplectique du hamiltonien.

Proposition 8. [25] Soit Λ t = exp t − →

H (Λ 0 ) l’image de Λ 0 par le groupe ` a un param` etre g´ en´ er´ e par − →

H . Alors, Λ t est une sous-vari´ et´ e legendrienne du niveau {H = 0}.

Le front d’onde W (x 0 , t) est la projection Π(Λ t ) sur X , Π : T X → X ´ etant la projection canonique sur la base. Par d´ efinition de l’exponentielle, les points conjugu´ es sont les valeurs critiques des restrictions de la projection aux Λ t , et on dispose de la classification des singularit´ es g´ en´ eriques dans ce cas (singularit´ es legendriennes, cf. [24]).

On peut renforcer les conclusions du th´ eor` eme d’optimalit´ e pr´ ec´ edent ` a l’aide de la notion de champ central (field of extremals, cf. [22]). En effet, sous les hypoth` eses de Legendre et de normalit´ e, on sait (en supposant qu’on n’a pas un point d’´ equilibre ` a l’origine, f (x 0 , u(x 0 , p(0))) 6= 0) que l’extr´ emale de r´ ef´ erence est C 0 -localement optimale en temps petit [52]. Comme pr´ ec´ edemment, la notion de temps de conjugu´ e permet de pr´ eciser jusqu’o` u cette optimalit´ e est pr´ eserv´ ee. On suppose dans ce qui suit la trajectoire de r´ ef´ erence injective.

Proposition 9. Soit L 0 la fibre T x

0 X, et soit L t = exp t − →

H (L 0 ) son image par le groupe ` a un param` etre g´ en´ er´ e par − →

H . Alors, L t est une sous-vari´ et´ e lagrangienne de T X .

La restriction de Π ` a L t est de rang au plus n − 1. On pose

L = (∪ t≥0 L t ) ∩ {H = 0}.

(16)

Proposition 10. La sous-vari´ et´ e L est lagrangienne et, en l’absence de point conjugu´ e le long de l’extr´ emale de r´ ef´ erence, la projection Π restreinte ` a L est r´ eguli` ere le long de l’extr´ emale. La projection de L sur X s’appelle dans ce cas un champ central.

La projection poss` ede en g´ en´ eral des singularit´ es sur L (singularit´ es lagrangi- ennes, cf. [24]) et l’ensemble des valeurs critiques d´ efinit la caustique, qui con- tient le lieu conjugu´ e. Dans la configuration champ central, il existe une fonction g´ en´ eratrice g telle que, localement, L soit le graphe {p = dg(x)}.

Th´ eor` eme 2. En l’absence de point conjugu´ e le long de l’extr´ emale de r´ ef´ e- rence, il existe un voisinage ouvert V de la trajectoire (extr´ emit´ e initiale exclue) et deux applications lisses, g : V → R et u ˆ : V → U , telles que pour tout (x, u) dans V × U ,

0 = H (x, dg(x), u(x)) ˆ ≥ H(x, dg(x), u), et la trajectoire de r´ ef´ erence est C 0 -localement optimale.

L’analyse ci-avant montre que la fonction de tir S : (t, p 0 ) 7→ exp x 0 ,t (p 0 ) − x f

est d´ efinie, lisse et de rang plein sur un voisinage de (t f , p(0)), la dynamique du syst` eme ´ etant transverse aux sous-vari´ et´ es L t .

Le calcul pratique de points conjugu´ es utilise la description des espaces tan- gents aux L t ` a l’aide des champs de Jacobi.

D´ efinition 2. On appelle champ de Jacobi une solution non-triviale δz = (δx, δp) de l’´ equation aux variations le long de l’extr´ emale de r´ ef´ erence,

δ z ˙ = d − →

H (z(t))δz.

Le champ est dit vertical en t si δx(t) est nul.

Une cons´ equence de la d´ efinition est que les champs de Jacobi verticaux ` a l’origine engendrent ` a l’instant t l’espace tangent ` a L t en z(t). On en d´ eduit les deux premiers tests ´ equivalents.

Test 1. Soient δz 1 , . . . , δz n des champs de Jacobi qui forment une base de T z(0) L 0 en t = 0, t c est un instant conjugu´ e si et seulement si

rang{δx 1 (t c ), . . . , δx n (t c )} < n − 1.

Test 2. Soient δz 1 , . . . , δz n−1 des champs de Jacobi qui forment une base de T z(0) Λ 0 en t = 0, t c est un instant conjugu´ e si et seulement si

rang{δx 1 (t c ), . . . , δx n−1 (t c )} < n − 1.

La transversalit´ e de la dynamique permet d’´ ecrire un troisi` eme test.

Test 3. Soient δz 1 , . . . , δz n−1 des champs de Jacobi qui forment une base de T z(0) Λ 0 en t = 0, t c est un instant conjugu´ e si et seulement si

δx 1 (t c ) ∧ · · · ∧ δx n−1 (t c ) ∧ x(t ˙ c ) = 0.

(17)

Les tests 1 (ou 2) et 3 sont compl´ ementaires dans la mesure o` u le rang peut ˆ etre ´ evalu´ e dans les deux premiers cas en estimant ` a chaque instant la plus petite valeur singuli` ere σ n−1 (t) de la famille des champs de Jacobi, et o` u on est ramen´ e ` a une ´ equation scalaire dans le troisi` eme. Calculer une valeur singuli` ere est meilleur en temps petit puisqu’on d´ ecouple ce faisant σ n−1 des autres valeurs singuli` eres, toutes nulles ` a l’origine, et responsable donc de la tr` es faible magnitude du d´ eterminant du test 3 au voisinage de t = 0, d´ eterminant dont l’ordre de grandeur est d´ etermin´ e par le produit de ces valeurs singuli` eres.

R´ eciproquement, on ne peut d´ etecter de z´ ero par changement de signe sur σ n−1 qui est toujours positive, alors que c’est g´ en´ eriquement possible sur le d´ eterminant. Les deux tests sont r´ ealis´ es par le code de calcul d´ ecrit dans [6], les champs de Jacobi ´ etant eux ´ evalu´ es par int´ egration du syst` eme extr´ emal augment´ e de son lin´ earis´ e.

L’application au transfert orbital est illustr´ ee par les figures 1.1 et 1.2. Le mod` ele utilis´ e est non-coplanaire ` a masse variable, voir [4, 6]. Le calcul de point conjugu´ e effectu´ e assure l’optimalit´ e locale des extr´ emales d´ etermin´ ees ant´ erieurement [42, 53, 21]. Il montre aussi l’existence de points conjugu´ es quand la longitude (cumul´ ee, cf. 1.1) finale est fix´ ee (il faut sinon introduire la notion de point focal [28]), ce qui confirme l’importance du test et conduit ` a raffiner l’´ etude ` a l’aide de l’approximation riemannienne du chapitre 2.

1.4 Extr´ emales en mono-entr´ ee affine

Etant donn´ ´ e le syst` eme mono-entr´ ee affine

˙

x = F 0 (x) + uF 1 (x), x ∈ X, |u| ≤ 1,

on proc` ede comme au 1.2 ` a la classification des extr´ emales [51] selon l’ordre de leur contact avec la surface de commutation Σ = {H 1 = 0} (qu’on suppose ˆ etre une sous-vari´ et´ e de codimension un). La fonction de commutation Φ le long de l’extr´ emale de r´ ef´ erence est not´ ee Φ + ou Φ − selon que le contrˆ ole vaut plus ou moins un. On diff´ erentie deux fois,

Φ ˙ + = ˙ Φ − = {H 0 , H 1 },

Φ ¨ ± = {H 0 , {H 0 , H 1 }} ± {H 1 , {H 0 , H 1 }},

et on traite imm´ ediatement le cas o` u z 0 est un point de contact d’ordre un : si z 0 appartient ` a Σ 1 = Σ\ {{H 0 , H 1 } = 0}, l’extr´ emale de r´ ef´ erence est transverse

`

a Σ en z 0 et poss` ede localement une seule commutation.

Soit maintenant z 0 ∈ Σ\Σ 1 = {H 1 = {H 0 , H 1 } = 0} (qu’on suppose ˆ etre de codimension deux) un point de contact d’ordre deux (ou fold), c’est-` a-dire tel que les deux d´ eriv´ ees secondes (a priori distinctes) de Φ ` a gauche et ` a droite de l’instant de commutation soient non nulles : ¨ Φ ± 6= 0. Parmi les trois possibilit´ es qui se pr´ esentent alors, la premi` ere est le fold parabolique o` u ¨ Φ + et ¨ Φ − ont mˆ eme signe. L’extr´ emale de r´ ef´ erence et toutes les extr´ emales voisines sont localement bang-bang avec au plus deux commutations. Dans le second cas, dit hyperbolique, on a ¨ Φ + > 0 et ¨ Φ < 0. N´ ecessairement, {H 1 , {H 0 , H 1 }}(z 0 ) > 0, et par z 0 passe une singuli` ere d’ordre minimal (anormale ou hyperbolique, cf.

ci-apr` es). Les extr´ emales dans un voisinage sont des concat´ enations d’arcs de

la forme γ ± γ s γ ± . Enfin, dans le dernier cas ou cas elliptique, on a ¨ Φ + < 0 et

(18)

!40

!20 0

20 40

60 80

!40

!20 0 20 40

!10 0 10

q

1

q

2

q

3

!50 0 50

!40

!20 0 20 40

q

1

q

2

!50 0 50

!20

!10 0 10 20

q

2

q

3

0 100 200 $00 %00 &00

!1 0 1x 10!%

t

arcs. det(! x)

0 100 200 $00 %00 &00

0 1 2

$

%

&

6x 10!$

t

"n!1

Figure 1.1: Un transfert ` a pouss´ ee maximale permise de 6 Newtons. Le temps minimum est d’environ 141.60 heures (soit ` a peu pr` es 6 jours) pour 7 r´ evolutions autour de la Terre. La trajectoire optimale (avec des projections dans le plan

´

equatorial et dans un plan perpendiculaire pour illustrer comment l’inclinaison est corrig´ ee) est prolong´ ee jusqu’` a quatre fois le temps minimum. Sont ensuite repr´ esent´ es le d´ eterminant et la plus petite valeur singuli` ere des champs de Jacobi le long de l’extr´ emale. Le premier temps conjugu´ e est d´ etect´ e vers 3.7 fois le temps minimum : l’optimalit´ e (locale) de la trajectoire est donc perdue apr` es environ 522.07 heures.

Φ ¨ − > 0 en z 0 . Comme dans le cas hyperbolique, une singuli` ere d’ordre minimal

passe par z 0 , mais la connection avec un arc ±1 est impossible. Les extr´ emales

au voisinage sont bang-bang mais on ne peut pas donner de borne sur le nombre

de commutations.

(19)

!50 0

50

!40

!20 0 20 40

!40

!20 0 20

q

1

q

2

q

3

!50 0 50

!40

!20 0 20 40

q

1

q

2

!50 0 50

!50 0 50

q

2

q

3

0 200 400 600 800 1000

!4

!2 0 2 4

t

arcsh det(! x)

0 200 400 600 800 1000

0 0.005 0.01 0.015 0.02 0.025 0.03

t

"n!1

Figure 1.2: Le mˆ eme transfert que Fig. 1.1 prolong´ e jusqu’` a huit fois le temps minimum : six points conjugu´ es sont d´ etect´ es le long de l’extr´ emale.

On d´ ecrit pour finir les extr´ emales singuli` eres, associ´ ees ` a un contact d’ordre infini: H 1 identiquement nul le long de l’extr´ emale. En diff´ erentiant comme auparavant deux fois, on obtient H 1 = {H 0 , H 1 } = 0 et

{H 0 , {H 0 , H 1 }} + u{H 1 , {H 0 , H 1 }} = 0.

Si {H 1 , {H 0 , H 1 }} 6= 0, la singuli` ere est dite d’ordre minimal [28] et le feedback dynamique

u = − {H 0 , {H 0 , H 1 }}

{H 1 , {H 0 , H 1 }}

permet, comme dans le cas r´ egulier du 1.3, de d´ efinir le vrai hamiltonien par

H (x, p) = H (x, p, u(x, p)). Les extr´ emales singuli` eres sont ainsi g´ en´ eriquement

(20)

les courbes int´ egrales de ce hamiltonien contenues dans Σ\Σ 1 . On distingue alors trois cas, selon qu’une telle extr´ emale est anormale (H 0 = 0), ou normale et telle que {H 0 , {H 0 , H 1 }} > 0 (extr´ emale hyperbolique), ou enfin normale et telle que {H 0 , {H 0 , H 1 }} < 0 (extr´ emale elliptique). Comme on le rappelle au 1.5, cette sous-classification des singuli` eres est en lien direct avec leur optimalit´ e puisque la condition d’ordre minimal s’interpr` ete, au signe pr` es, comme une condition forte de Legendre.

L’application au transfert orbital est une cons´ equence de l’analyse de l’al- g` ebre de Lie faite au 1.1 et se trouve r´ esum´ ee ci-apr` es dans le cas des deux directions de pouss´ ees pour lesquelles on conserve la controlabilit´ e en coplanaire (et en non-coplanaire en rajoutant une pouss´ ee hors plan), ` a savoir la pouss´ ee tangentielle et la pouss´ ee orthoradiale.

Proposition 11. Soit x ˙ = F 0 (x) + uF t (x), |u| ≤ 1, le syst` eme contrˆ ol´ e par une pouss´ ee tangentielle. Toutes les singuli` eres sont d’ordre minimal elliptiques, et les contacts d’ordre deux sont paraboliques ou elliptiques, pas hyperboliques. De plus, il ne peut y avoir de point de Fuller.

Les singuli` eres d’ordre minimal elliptiques ne pouvant ˆ etre temps minimales (cf. 1.5), on en d´ eduit que les trajectoires optimales en mono-entr´ ee tangentiel sont n´ ecessairement bang-bang. C’est le point de d´ epart du travail [38].

Proposition 12. Soit x ˙ = F 0 (x) + uF or (x), |u| ≤ 1, le syst` eme contrˆ ol´ e par une pouss´ ee orthoradiale. Alors, toutes les singuli` eres anormales sont d’ordre minimal en dehors des p´ ericentres et apocentres, et le contrˆ ole correspondant v´ erifie

D 0 + uD 1 = 0.

1.5 Points conjugu´ es, cas singulier mono-entr´ ee affine

On ´ etudie l’optimalit´ e des singuli` eres du syst` eme mono-entr´ ee affine pr´ ec´ e- dent, ce qui revient ` a l’´ etudier sans contrainte sur le contrˆ ole (le probl` eme de l’admissibilit´ e du contrˆ ole singulier se posant ensuite). Soit donc ˙ x = F 0 (x) + uF 1 (x), on rappelle les r´ esultats de [31]. On fait les deux hypoth` eses suivantes le long de la trajectoire de r´ ef´ erence (que l’on suppose lisse et injective) : (H1)’ ad 2 F 1 · F 0 n’est pas dans Vect{ad k F 0 · F 1 , k = 0, . . . , n − 2}, (H3)’ Vect{ad k F 0 · F 1 , k = 0, . . . , n − 2} est de codimension un.

Sous (H3)’, qui est comme (H3) au 1.3 une condition de corang un du contrˆ ole de r´ ef´ erence, (H1)’ assure que l’extr´ emale singuli` ere est d’ordre minimal. Avec l’hypoth` ese suppl´ ementaire que, le long de la trajectoire extr´ emale,

(H4)’ F 0 n’est pas dans Vect{ad k F 0 · F 1 , k = 0, . . . , max{0, n − 3}}, on peut identifier F 1 ` a ∂/∂x n et mettre le syst` eme sous la forme normale

˙

y = f (y, x n ),

˙

x n = g(y, x n ) + u.

(21)

!40 !20 0 20 40 60 80

!20

!10 0 10 20 30 40 50 60 70

0 0.05 0.1

0 0.5 1 1.5 2 2.5

t arcsh3 det(! x)

Figure 1.3: Une trajectoire anormale (` a gauche), qui quitte rapidement le do- maine elliptique. Le d´ eterminant (` a droite) ´ equivalent au calcul de rang du Test 5 reste strictement n´ egatif, assurant la C 0 -locale optimalit´ e de la trajec- toire.

La transformation de Goh consiste alors ` a consid´ erer le nouveau syst` eme ˙ y = f (y, x n ), contrˆ ol´ e par x n . On v´ erifie en particulier que (H1)’ s’interpr` ete, au signe pr` es, comme la condition forte de Legendre sur le nouveau syst` eme, et on a le r´ esultat suivant (moyennant la d´ efinition idoine de point conjugu´ e faite ensuite).

Th´ eor` eme 3. [31] Sous les hypoth` eses pr´ ec´ edentes, dans les cas hyperbolique et anormal ( resp. elliptique), la trajectoire de r´ ef´ erence est C 0 -localement temps minimisante ( resp. maximisante) jusqu’au premier temps conjugu´ e.

L’´ etat adjoint ´ etant normalis´ e par |p(0)| = 1, on donne la d´ efinition de point conjugu´ e dans le cas hyperbolique (ou elliptique) puis anormal sous la forme du test de rang correspondant sur les champs de Jacobi du lin´ earis´ e associ´ e aux singuli` eres d’ordre minimal.

Test 4. Dans le cas hyperbolique (ou elliptique), soient n − 2 champs de Ja- cobi formant ` a l’instant initial une base des δz dans T z(0) (S(T x 0 X ) ∩ {H 1 = {H 0 , H 1 } = 0}) tels que δx appartienne ` a RF 1 (x 0 ). Un temps est conjugu´ e si

rang{δx 1 (t c ), . . . , δx n−2 (t c ), F 1 (x(t c ))} < n − 1, ce qui est encore ´ equivalent sous les hypoth` eses pr´ ec´ edentes ` a

δx 1 (t c ) ∧ · · · ∧ δx n−2 (t c ) ∧ F 1 (x(t c )) ∧ F 0 (x(t c )) = 0.

Test 5. Dans le cas anormal, soient n − 3 champs de Jacobi formant ` a l’instant initial une base des δz dans T z(0) (S(T x 0 X) ∩ {H 0 = H 1 = {H 0 , H 1 } = 0}) tels que δx appartienne ` a RF 1 (x 0 ). Un temps est conjugu´ e si

rang{δx 1 (t c ), . . . , δx n−3 (t c ), F 1 (x(t c )), F 0 (x(t c ))} < n − 1, ce qui est encore ´ equivalent sous les hypoth` eses pr´ ec´ edentes ` a

δx 1 (t c ) ∧ · · · ∧ δx n−2 (t c ) ∧ F 1 (x(t c )) ∧ F 0 (x(t c )) ∧ ad 2 F 1 · F 0 (x(t c )) = 0.

La Fig. 1.3 illustre sur le transfert orbital le test de point conjugu´ e le long

de l’extr´ emale singuli` ere anormale associ´ ee au contrˆ ole-feedback dans le cas de

la direction de pouss´ ee orthoradiale.

(22)

Chapter 2

Energie minimale ´

2.1 Moyennation

On consid` ere le probl` eme de contrˆ ole ` a donn´ ees p´ eriodiques suivant : minimiser la fonctionnelle R l f

0 f 0 (l, x, u)dl pour les trajectoires du syst` eme dx

dl = f (l, x, u), x ∈ X, u ∈ U,

avec conditions aux limites et l f fix´ es, sachant que f et f 0 sont d´ efinies sur S 1 × X × U. ` A partir du (pseudo) hamiltonien, param´ etr´ e par p 0 ,

H(l, x, p, u) = p 0 f 0 (l, x, u) + hp, f (l, x, u)i,

on d´ efinit le vrai hamiltonien en injectant un feedback dynamique u(l, x, p) donn´ e par le principe du maximum, H(l, x, p) = H (l, x, p, u(l, x, p)).

On s’int´ eresse au syst` eme pour les temps grands, l dans [0, l f ], de sorte que le petit param` etre est ε = 1/l f . Avec s = εl,

dx

ds = 1 ε

∂H

∂p (s/ε, x, p), s ∈ [0, 1],

= 1

ε

∂H

∂p (s/ε, x, εq) o` u q = p/ε. De mˆ eme,

dp

ds = − 1 ε

∂H

∂x (s/ε, x, p), s ∈ [0, 1], soit

dq

ds = − 1 ε 2

∂H

∂x (s/ε, x, εq), s ∈ [0, 1].

On pose donc G ε (l, x, q) = (1/ε 2 )H (l, x, εq), w = (x, q), et on a encore dw

ds = − →

G ε (s/ε, w), s ∈ [0, 1].

(23)

La fonction coˆ ut est trait´ ee de la mˆ eme mani` ere, selon dx 0

ds = f 0 (s/ε, x, u(s/ε, x, εq)), s ∈ [0, 1].

Le nouvel Hamiltonien G ε d´ epend en g´ en´ eral de ε, le cas remarquable ´ etant celui o` u H est quadratique en p : on a alors G ε = H .

Dans ce contexte, la comparaison entre un syst` eme dx/ds = f (s/ε, x), o` u f est p´ eriodique par rapport ` a sa premi` ere variable, et le syst` eme moyenn´ e dx/dl = f (x) avec

f (x) = 1 2π

Z 2π

0

f (l, x)dl,

est l´ egitim´ ee par la remarque que, si g est une fonction lisse et p´ eriodique, g(s/ε) converge au sens des distributions vers g : si ϕ est une fonction test,

hg(s/ε), ϕi D 0 , D = X

k∈Z

Z 2(k+1)πε

2kπε

f (s/ε)ϕ(s)ds

= X

k∈Z

Z 2π

0

f (τ − 2kπ)ϕ(ετ + 2kπε)εdτ

= Z 2π

0

f (τ )dτ X

k∈Z

ϕ(ετ + 2kπε)ε

et la somme de Riemann dans l’int´ egrande converge vers l’int´ egrale de ϕ sur R, soit g(s/ε) → g · 1 R quand ε → 0. Plus pr´ ecis´ ement, on a la convergence uni- forme sur un intervalle de longueur 1/ε de la solution vers celle du moyenn´ e, la condition initiale ´ etant la mˆ eme, sous les hypoth` eses standards de [24], puisqu’on peut ´ evidemment r´ e´ ecrire le syst` eme non-moyenn´ e pr´ ec´ edent sous la forme

˙

x = εf (l, x), t ∈ [0, 1/ε], l ˙ = 1,

avec l = s/ε = t. Dans le cas d’un syst` eme Hamiltonien, − → H = − →

H de sorte que le calcul du moyenn´ e se fait directement sur H .

L’´ equation de Kepler non contrˆ ol´ ee est classiquement int´ egrable, et le trans- fert orbital en constitue une perturbation. Mais plutˆ ot que de moyenner les extr´ emales du temps minimal en utilisant le module de la pouss´ ee comme petit param` etre, on suit [40, 42] et on consid` ere la minimisation de la norme L 2 du contrˆ ole (ou ´ energie) ` a temps final fix´ e, sans contrainte sur la commande. On note qu’en cons´ equence des calculs de rang du 1.1, un tel syst` eme n’admet pas d’extr´ emale anormale. La relaxation ainsi effectu´ ee, qui consiste ` a substituer

`

a un probl` eme sous-riemannien avec d´ erive dont le temps final est libre et le contrˆ ole contraint, un probl` eme sous-riemannien (p´ eriodique) dont le temps final est fix´ e et le contrˆ ole non contraint, permet au 2.2 le calcul explicite du syst` eme hamiltonien moyenn´ e dans le but d’obtenir une approximation int´ egrable du syst` eme hamiltonien de d´ epart.

Proposition 13. Etant donn´ ´ es deux points du domaine elliptique appartenant

`

a une mˆ eme orbite du syst` eme consid´ er´ e, soit r 1 la distance ` a la collision d’une

trajectoire les joignant, et soit t f sup´ erieur au temps minimal pour la contrainte

(24)

d´ efinie par r 1 . Il existe alors, sans contrainte uniforme sur le contrˆ ole, une trajectoire ´ energie minimale reliant ces deux points en temps t f et telle que

|q| ≥ r 1 .

On a en effet |¨ q| ≤ 1/r 2 1 + |u|, et k qk ˙ ∞ ≤ t f /r 1 2 + kuk 1 , d’o` u k(q, q)k ˙ ∞ ≤ φ(kuk 1 ) avec

φ(v) = |q 0 | + (1 + t f )

| q ˙ 0 | + t f r 1 2 + v

qui est croissante. On peut par cons´ equent appliquer la condition suffisante de [54] pour conclure ` a l’existence de minimiseurs en norme L p , p > 1. Concernant le cas p = 1 qui correspond ` a l’important probl` eme de transfert ` a consommation minimale, on peut conjecturer sur la base des r´ esultats de [46, 43] que l’existence ne subsiste pas sans contrainte sur le contrˆ ole.

Dans la mesure o` u ˙ l = W 2 /P 3/2 ne s’annule pas sur le domaine elliptique coplanaire (W = 1+e x cos l+e y sin l), on peut reparam´ etriser les trajectoires par la longitude cumul´ ee, l ∈ R, qu’il convient de distinguer de la longitude l ∈ S 1 . Les r´ esultats de contrˆ olabilit´ e du 1.1 sont en particulier obtenus relativement ` a l dans S 1 . Les orbites du syst` eme reparam´ etris´ e par la longitude se d´ eduisent des pr´ ec´ edentes par projection sur la base du domaine elliptique. En lien avec le ph´ enom` ene d’incompl´ etude observ´ e au 2.4 et au 2.5, la singularit´ e ˙ l = 0 (due, entre autres, au bord parabolique) complique les r´ esultats d’existence ` a longitude finale fix´ ee et temps final libre.

2.2 Probl` emes sous-riemanniens p´ eriodiques

Soit X une vari´ et´ e de dimension n, et soient F 1 , . . . , F m des champs de vecteurs param´ etr´ es par l dans S 1 ,

F i (l, x) ∈ T x X, l ∈ S 1 , x ∈ X.

Soit g une fonction lisse et strictement positive sur S 1 ×X , on d´ efinit le probl` eme sous-riemannien p´ eriodique de minimisation de la fonctionnelle

Z l f

0

|u| 2 dl

g(l, x) → min pour le syst` eme

dx dl = 1

g(l, x)

m

X

i=1

u i F i (l, x), x ∈ X, u ∈ U = R m ,

o` u les extr´ emit´ es x 0 , x f et le temps final l f sont fix´ es. Les extr´ emales normales du syst` eme sont les courbes int´ egrales du hamiltonien

H(l, x, p) = 1 2g(l, x)

m

X

i=1

H i 2 (l, x, p),

avec la notation usuelle H i = hp, F i (l, x)i pour les rel` evements. Ce hamiltonien

´

etant quadratique en p, le moyenn´ e est d’apr` es le 2.1 donn´ e par H (x, p) = 1

2π Z 2π

0

H (l, x, p)dl.

(25)

Bien clairement, H d´ efinit encore une forme quadratique sur les fibres de T X et, sur chacune d’elles,

Ker H x = \

l∈S 1

Ker H l,x

de sorte que le rang de la forme moyenn´ ee ne peut qu’augmenter. On sup- pose d´ esormais que ce rang est partout maximum et que H x d´ efinit une struc- ture riemannienne sur le cotangent [45]. Il existe alors n champs de vecteurs ind´ ependants, F 1 , . . . , F n , tels que le hamiltonien moyenn´ e s’´ ecrit comme une somme de carr´ es,

H(x, p) = 1 2

n

X

i=1

hp, F i (x)i 2 ,

c’est-` a-dire comme le hamiltonien du probl` eme Riemannien d´ efini par cette dis- tribution:

˙ x =

n

X

i=1

u i F i (x), Z t f

0

|u| 2 dt → min .

On peut donc d´ efinir une m´ etrique sur X, unique modulo la r´ eduction de Gauss effectu´ ee sur la forme quadratique moyenn´ ee.

Dans le cas du transfert, coplanaire tout d’abord, le r´ esultat de la moyenna- tion en coordonn´ ees (P, e x , e y ) est le suivant.

Proposition 14. Le hamiltonien moyenn´ e est calcul´ e ` a partir des r´ esidus au pˆ ole z = (−1 + √

1 − e 2 )/e de fractions rationnelles dans C(z, e x , e y ), o` u e = e x + ie y est l’excentricit´ e complexe. On a

H = P 5/2

4(1 − e 2 ) 5/2

4p 2 P P 2

−3 + 5 1 − e 2

+ p 2 e x 5(1 − e 2 ) + e 2 y

+ p 2 e y 5(1 − e 2 ) + e 2 x

− 20p P p e x P e x − 20p P p e y P e y − 2p e x p e y e x e y

.

Le hamiltonien moyenn´ e est de rang maximal trois et provient d’une m´ etrique riemannienne.

Un r´ esultat remarquable dˆ u ` a [40, 42] est l’existence de coordonn´ ees orthog- onales.

Proposition 15. En coordonn´ ees (n, e, ω) o` u n est l’anomalie moyenne, P = (1 − e 2 )/n 2/3 , e = e exp(iω), le hamiltonien moyenn´ e s’´ ecrit

H = 1 2n 5/3

9n 2 p 2 n + 5

2 (1 − e 2 )p 2 e + (5 − 4e 2 ) p 2 ω 2e 2

, et la m´ etrique riemmanienne correspondante est

g = 1

9n 1/3 dn 2 + 2n 5/3

5(1 − e 2 ) de 2 + 2n 5/3 5 − 4e 2 e 22 .

Il est tout aussi remarquable que les mˆ emes coordonn´ ees soient encore or-

thogonales pour le hamiltonien moyenn´ e en mono-entr´ ee tangentiel [7, 38]. En

(26)

non-coplanaire, la d´ eriv´ ee temporelle de la longitude d´ epend aussi affinement du contrˆ ole, et une approximation consiste ` a n´ egliger cette d´ ependance. Le terme suppl´ ementaire qui r´ esulte de la moyennation de l’action de la pouss´ ee hors plan se calcule alors explicitement avec l’approche pr´ ec´ edente. Le hamiltonien com- plet en dimension cinq est encore de rang maximum et se met sous la forme H + H 1 . Le nouvel hamitonien H 1 est associ´ e ` a un probl` eme sous-riemannien en dimension trois, et on a finalement la proposition suivante [8].

Proposition 16. Le hamiltonien H 1 correspond au probl` eme sous-riemannien d´ efini en dimension trois par la distribution de contact

2 + 1)dω − (σ 2 − 1)dΩ = 0 o` u σ = tan(i/2), et la m´ etrique

g 1 = 1

2 + 1) 2

cos 2 ω

K 2 + sin 2 ω

2 + σ 22 − 1) 2

sin 2 ω

K 2 + cos 2 ω

2

− 2σ cos ω sin ω (σ 2 + 1)(σ 2 − 1)

1 − 1

K 2

dσdω (K > 1).

On se restreint dans la suite ` a l’´ etude de la m´ etrique riemannienne du probl` eme coplanaire, en commen¸ cant par l’int´ egrabilit´ e.

2.3 Int´ egrabilit´ e et courbure du moyenn´ e

On d´ efinit la compactification suivante. Soit Π la projection de S 2 sur B 1 , Π : (θ, ϕ) 7→ sin ϕ exp(iθ),

poser e = sin ϕ (et θ = ω) rel` eve sur S 2 la m´ etrique induite par le transfert coplanaire sur {n = cte}. La premi` ere forme normale pour la nouvelle m´ etrique sur X = R + × S 2 est obtenue en posant ensuite n = (5r/2) 6/5 , si bien que

g = dr 2 + r 2

c 2 (G(ϕ)dθ 2 + dϕ 2 )

avec G et c respectivement fonction et constante positives (c > 0). Pour le transfert (coplanaire moyenn´ e),

G(ϕ) = 5 sin 2 ϕ

1 + 4 cos 2 ϕ et c = r 2

5

o` u les deux pˆ oles en ϕ = 0 et π ne sont dus qu’aux singularit´ es des coordonn´ ees sph´ eriques. On note g 2 = G(ϕ)dθ 2 + dϕ 2 la m´ etrique induite sur {r = c} ' S 2 . La forme normale du hamiltonien correspondant est de mˆ eme

H = 1 2 p 2 r + c 2

r 2 H 2 , H 2 = 1 2

p 2 θ G(ϕ) + p 2 ϕ

. On en d´ eduit imm´ ediatement l’int´ egrabilit´ e au sens de Liouville.

Proposition 17. La coordonn´ ee θ est cyclique, et H , H 2 , p θ sont trois int´ e-

grales premi` eres ind´ ependantes en involution.

(27)

Le flot g´ eod´ esique est donc int´ egrable, ce que l’on v´ erifie ´ egalement en con- statant que, sur le niveau {H = 1/2} d’un hamiltonien sous la forme normale pr´ ec´ edente, la coordonn´ ee r 2 est un polynˆ ome du second degr´ e en t ind´ ependant de G et c,

r 2 = t 2 + 2r 0 p r 0 t + r 2 0 .

L’algorithme d’int´ egration consiste alors ` a faire le changement de temps dτ = c 2 dt/r 2 , et on v´ erifie que

τ (t, r 0 , p r0 ) = c 2 r 0 cos α 0

arctan

t r 0 cos α 0

+ tan α 0

− α 0

avec p r0 = sin α 0 . Pour p r 0 = ±1 (α 0 = ±π/2), p θ et p ϕ sont identiquement nuls, donc θ et ϕ constants, et on convient de poser τ = 0. La m´ etrique g 2 est une m´ etrique de Clairaut-Liouville [27, 35], classiquement int´ egrable (d’o` u, ` a nouveau, l’int´ egra- bilit´ e du syst` eme complet en dimension trois). Les lignes de niveau de θ et ϕ d´ efinissent respectivement les m´ eridiens et les parall` eles (dont l’´ equateur pour ϕ = π/2).

Si V est le sous-espace engendr´ e par ∂/∂θ et ∂/∂ϕ, la courbure sectionnelle K V est [37]

K V = R 2323

| ∂θ ∂ϕ | 2 o` u R est le tenseur de courbure et

R 2323 = R( ∂

∂θ , ∂

∂ϕ , ∂

∂θ , ∂

∂ϕ ).

On v´ erifie que la nullit´ e de la courbure sectionnelle, clairement n´ ecessaire ` a la platitude de la m´ etrique, est aussi suffisante. En effet, en utilisant la deuxi` eme forme normale

g = dr 2 + r 2 (Γ(ψ)dθ 2 + dψ 2 )

avec ψ = ϕ/c et Γ(ψ) = G(cψ)/c 2 , V est encore engendr´ e par ∂/∂θ et ∂/∂ψ, et dans ces coordonn´ ees,

K V = − F + F 00

r 2 F , F = √ Γ.

Si K V est nulle, F peut ˆ etre normalis´ ee ` a sin ψ et on a g = dr 2 +r 2 (sin 2 ψdθ 2 + dψ 2 ), c’est-` a-dire la m´ etrique plate en coordonn´ ees sph´ eriques.

Proposition 18. La m´ etrique associ´ ee au transfert n’est pas plate, mais asymp- totiquement plate,

K V = 1 − 24 cos 2 ϕ − 16 cos 4 ϕ

r 2 (1 + 4 cos 2 ϕ) 2 → 0, r → ∞.

On calcule ´ egalement la courbure de Gauss de g 2 , K = − 1

√ G d 2

G

2 ·

(28)

Proposition 19. Soit G(ϕ)dθ 2 +dϕ 2 une m´ etrique de Clairaut-Liouville. L’in- t´ egrale premi` ere lin´ eaire p θ v´ erifie la relation de Clairaut p θ = cos(φ) p

G(ϕ), o` u φ est l’angle de la g´ eod´ esique avec un parall` ele. Dans le cas du transfert, la courbure de Gauss est

K = 5(1 − 8 cos 2 ϕ) (1 + 4 cos 2 ϕ) 2 ·

La courbure obtenue diff` ere logiquement de la courbure sectionnelle, et la non nullit´ e de la deuxi` eme forme fondamentale traduit le fait que l’injection de Y = {r = c} ' S 2 dans X n’est pas g´ eod´ esique : les g´ eod´ esiques de Y n’en sont pas sur X (c’est ´ evident, par exemple en remarquant que r 2 n’est pas constant d` es que p r0 est diff´ erent de z´ ero, c’est-` a-dire d` es qu’on a une g´ eod´ esique non r´ eduite ` a un point sur Y ).

Le caract` ere cyclique de la coordonn´ ee θ invite ` a chercher une surface de r´ evolution de R 3 sur laquelle la m´ etrique plate se restreindrait en G(ϕ)dθ 2 +dϕ 2 . Or, soit

x = a(ϕ) cos θ, y = a(ϕ) sin θ, z = b(ϕ)

le plongement de S 2 dans R 3 d´ efinissant une telle vari´ et´ e (avec a et b π- p´ eriodiques), la m´ etrique de Clairaut induite est

a 2 (ϕ)dθ 2 + a 02 (ϕ) + b 02 (ϕ) dϕ 2 , de sorte que l’on est amen´ e ` a r´ esoudre le syst` eme

a 2 = G, a 02 + b 02 = 1.

Une condition n´ ecessaire est par cons´ equent G 02

4G ≤ 1,

et l’obstruction dans le cas du transfert en r´ esulte imm´ ediatement puisqu’alors, G 02

4G = 125

4 Q(1 + 4 cos 2 ϕ)

avec Q(Y ) = 1/Y 2 − 1/Y 3 , si bien que le maximum vaut (5/3) 3 > 1. En d’autres termes, la courbure ne peut provenir de la surface seule, et la propri´ et´ e remarquable suivante vient de la comparaison avec l’ellipso¨ıde.

Proposition 20. La m´ etrique de Clairaut du transfert est conforme ` a la m´ etri- que plate sur l’ellipso¨ıde oblat de demi-petit axe 1/ √

5.

La restriction de la m´ etrique plate g 0 = dx 2 + dy 2 + dz 2 ` a l’ellipso¨ıde E µ de r´ evolution de demi-grand axe unit´ e et de demi-petit axe 0 < µ ≤ 1 plong´ e dans R 3 selon

x = sin ϕ cos θ, y = sin ϕ sin θ, z = µ cos θ est en effet

sin 2 ϕdθ 2 + E µ (ϕ)dϕ 2 avec

E µ (ϕ) = µ 2 + (1 − µ 2 ) cos 2 ϕ.

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