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Mesures sur les suspensions et les dépots

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00233030

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233030

Submitted on 1 Jan 1930

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Mesures sur les suspensions et les dépots

Pierre Mercier

To cite this version:

Pierre Mercier. Mesures sur les suspensions et les dépots. J. Phys. Radium, 1930, 1 (9), pp.292-305.

�10.1051/jphysrad:0193000109029200�. �jpa-00233030�

(2)

MESURES SUR LES SUSPENSIONS ET LES DÉPOTS

par PIERRE MERCIER.

Sommaire. 2014 L’auteur expose quelques méthodes de mesures physiques applicables

à l’étude des suspensions définies.

Un premier groupe de résultats et de procédés correspond aux suspensions homogènes,

ne comportant qu’un même type de particules, à peu près toutes identiques les unes aux

autres

Dans la suite de l’article, la détermination physique de l’homogénéité des suspensions

est étudiée et conduit à la mesure et à la représentation de l’hétérogénéité des systèmes de particules formant des suspensions complexes par dilution dans un liquide.

La plupart des méthodes décrites ont servi de base à l’élaboration d’une technique

industrielle nouvelle et se trouvent aujourd’hui sanctionnées par des applications pra-

tiques.

Jusqu’à présent, la plupart des travaux entrepris sur les suspensions ont été dirigés

soit sur l’étude à l’état isolé des particules qui constituent les suspensions, soit sur celle

des états stables de suspensions déterminées (structure de dépôts, suspensions hyper- stables).

On peut se placer à un point de vue différent et se proposer d’étudier les phénomènes

de concentration spontanée des suspensions soumises à l’action de la pesanteur, la forma-

tion et l’évolution des dépôts qui constituent le stade ultime de cette concentration. C’est à

ce dernier point de vue que nous nous plaçons. Toutefois, une restriction est à faire : il est bien évident qu’on ne peut étudier avec profit les phénomènes en question qu’à condition d’opérer sur un matériel défini. Or, bien souvent une suspension n’est pas complètement

déterminée par la nature des particules qui la constituent et par celle du liquide-support.

Comme les mesures de spectrographie en rayons X et la comparaison des produits avant

et après le délayage le confirment, les particules intervienneut la plupart du temps par leur forme géométrique et les phénomènes de surface qui sont engendrés par elles. Ces phé-

nomènes sont dus, fréquemment, à la présence en petite quantité de matières colloïdales enrobant les particules, ils peuvent être dus également à l’électrisation superficielle des particules immergées. La nature et la concentration des ions présents dans le liquide

influent évidemment sur les propriétés des particules dans le liquide (vitesse de chute et

stabilité) ; mais cette interaction du liquide et du système des particules en présence ne peut être étudiée qu’à la condition que l’état des particules ou des groupes de particules

observées soit invariable au cours de la formation du dépôt.

Si, en particulier, le liquide jouit d’une propriété floculente vis à vis des particules de

la suspension, on devra préalablement agiter cette dernière de façon assez prolongée pour que les centres de coagulation partielle tels que ceux qui ont été photographiés par MM. Dubrisay et Trillat dans le cas du kaolin, soient ou détruits ou stabilisés sous une

forme définie (particules isolée, ou petits coagulums de formes et de dimensions à peu

près constantes).

I. Étude des suspensions homogènes. - Nous appellerons suspensions homo- gènes les suspensions constituées par des particules de même grosseur et à peu près identiques les unes aux autres.

Par raison de symétrie, on montre facilement qu’étant donnée une telle suspension, si, au moment on l’abandonne à elle-même, on a pu réaliser une répartition uniforme de

ses éléments dans toutes les directions, la vitesse de chute verticale de toutes les particules

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0193000109029200

(3)

comprises entre deux plans horizontaux suffisamment voisins est constante à un même instant - à condition de s’écarter des portions de la suspension en contact immédiat avec les

parois du récipient.

Cela ne veut pas dire qu’il existe une même vitesse instantanée de toutes les particules,

mais seulement qu’il est possible de définir une vitesse moyenne à peu près la même pour chacune d’elles.

On peut donc considérer à chaque instant la suspension comme constituée par une série de couches horizontales animées de certaines vitesses, l’ordre de superposition de ces

couches restant le même dans la suspension et dans le dépôt.

La loi de Stokes appliquée à toutes les particules d’une couche conduirait à penser que peu de temps après l’instant initial, une couche quelconque se trouve animée d’une ceri aine

vitesse, constante pendant tout le parcours vertical de la couche, la même pour toutes les couches et venant s’annuler au contact du dépôt.

En fait, en raison de l’action directe ou indirecte (répulsions électriques, remous, etc...)

de particules à particules, il ne semble pas que la loi des dépôts soit en général d’une

forme aussi simple. En effet, pour la plupart des suspensions, les temps nécessaires pour atteindre leur concentration maximum ne sont nullement en rapport simple avec les

vitesses en chute libre des particules qui les constituent.

Comme les actions mutuelles des particules d’une même couche horizontale infiniment mince s’annulent par raison de symétrie, les anomalies constatées sont donc dues à des actions de couches à couches.

Dès lors la position initiale d’une couche doit intervenir dans l’expression de la loi de

son déplacement. Et l’étude de la formation d’un dépôt vrai doit reposer sur la connais-

sance des déplacements mutuels et absolus dans le liquide support, des différentes couches que l’on peut définir dans la suspension initiale.

On se propose donc de connaître à chaque instant les couples d’ordonnées caractéri- sant la position actuelle de chaque couche définie à l’instant initial dans la suspension supposée à répartition uniforme.

Cette répartition, pour des suspensions dont les particules sont de l’ordre du millième

ou du dix-millième de mm, peut être obtenue facilement au moyen d’une agitation modé1-ée~

bien répartie et suffisamment prolongée; les mouvements tourbillonnaires du liquide por- teur de la suspension s’amortissent dans un temps suffisamment court pour que la réparti-

tion des particules soit encore sensiblement uniforme lorsque le liquide a repris son immo-

bilité apparente.

-

Dispositifs expérimentaux. - Il semelle à priori très difficile de suivre simultané- ment le déplacement d’un grand nombre de couches. Par contre, il est aisé de les étudier de

façon isolée au cours de dépôts successifs réalisés dans des conditions identiques.

Enregistrement du mouvement d’une couche. - On utilise un flotteur cylin-

Fig. 1.

drique totalement immergé dans une suspension à répartition uniforme et présentant une

très légère flottabilité.

Cette flottabilité se traduit par un faible bombement de la surface du liquide au-dessus

du flotteur.

(4)

à un instant dt plus tard la surface de séparation de la suspension et du li(lUidr sur- nageant se trouve à la distance Vo dt de la surface libre et la poussée sur le flolteur est

devenue

avec :

Dans le cas de suspensions dans l’eau.

Fi g. 2.

où V~ est la vitesse initiale de la couche supérieure, d la densité de la suspension par

rapport à l’eau, S la section du flotteur.

A partir de l’instant t’ où » équilibrera exactement f, le flotteur s’enfoncera avec une

vitesse égale à celle de la couche qui à l’instant t’ contenait sa section inférieure.

Il suffit donc de suivre le mouvement du flotteur pour connaître à chaque instant, avec

sa vitesse la position occupée par la couche en question ; en particulier, il est facile de déter- miner la position initiale de la couche dans la suspension à répartition uniforme. (La figure 1 reproduit une courbe du dépôt obtenu avec l’appareil ; le temps est en abscisses).

On n’a pas tenu compte dans ce qui précède du liquide déplacé par le flotteur. Exami-

nons de plus près ce déplacement et supposons le flotteur immobile pendant un instant dt.

La couche qui se trouvait au contact de sa section inférieure au début de l’instant considéré se trouve à la fin à une distance v dt. Entre le flotteur et cette couche, il existe

uue lame d’eau pure d’épaisseur V di. Si le flotteur avance à son tour de la même quan- tité V dï, cette lame d’eau chassée de la partie inférieure du flotteur s’élève le long de sa

surface latérale et gagne par le plus court chemin l’eau qui surnage le dépôt.

Elle pourrait également se mêler à la suspension et en modifier la dilution. En pra-

tique, en observant les abords immédiats du flotteur au cours du dépôt, on constate effecti- vement l’existence d’un courant d’eau pure enveloppant le flotteur cylindrique.

Etant donné la faible vitesse de déplacement du flotteur, le courant d’eau n’intéresse

qu’une très petite partie de la suspension ; et comme sa production est continue, sa vitesse

s’établit de telle sorte que les dy) dus a la poussée de la suspension soient exactement

compensés par la résistance opposée au courant. C’est pour cette raison que dans le cas de

particules n’exerçant pas les unes sur les autres d’actions répulsives sensibles, l’eau pure

déplacée entoure d’un voile très mince le flotteur imnergé dans la suspension (figure 2).

Solutions réalisées.

-

Balancier astatique avec enregistrement optique sur un

tambour. Le flotteur est suspendu par un cheveu ou un crin chirurgical.

Longueur admissible du balancier : de 0,20 m. à Il m. donnant facilement des courses

de 7 à 35 cm.

(5)

Précision. - Poussée relative de l’ordre de 2 à quelques décigrammes.

S~usLbnLt~ du fi~au = 1 mgr.

,

La connaissance de la vitesse de dépôt au cours du temps d’un certain nombre de

couches’ voisines, permettrait de définir avec précision le dépôt et en particulier donnerait l’expression de la concentration des particules (densité de la suspension) à un instant quel-

conque et en un point quelconque, puisque au cours du temps la masse comprise entre

deux couches déterminées reste constante.

Dans le cas d’une suspension dans l’eau, on établit facilement que si d est la densité de

suspension, S la densité des particules par rapport à l’eau, rja la concentration en poids des particules par unité de volume

(en effet d == poids de l’eau résiduelle

toutefois on peut chercher à obtenir simultanément la loi de déplacement d’une couche et

sa variation de densité. La première méthode qui s’offre est celle de la « Surcharge ».

Méthode de la surcharge. - Le fléau A 0 B, qui supporte le flotteur F porte au milieu de 0 A une surcharge ;en forme de cavalier s. Cette surcharge peut venir s’appuyer

en une position quelconque du fléau sur un support double et réglable S qui laisse passer le fléau en retenant la surcharge (figure 3).

Fig. 3.

On règle S de façon que le fléau soit délesté de la surcharge à un instant tel que la sec- tion inférieure du flotteur se trouve dans le plan H au voisinage duquel on désire connaître la densité de la suspension. A l’instant to où la surcharge s vient au contact du support S,

le fléau s’immobilise. Il reprend sa course un instant dt plus tard, lorsque l’atmosphère

entourant le flotteur se sera appauvrie en particules de telle sorte que la poussée sur le

flotteur ait décru d’une quantité égale à s (puisque s était au milieu de 0 A).

(6)

Dans ces conditions :

où w 7= section du flotteur.

V et S représentent la vitesse de chute des particules et la densité moyenne de la su~pen- sion au niveau ~I.

(a

-

1) représente en effet le poids relatif des particules présentes par unité de volume de suspension de densité 1.

Or, V est connu par la pente de la courbe caractéristique donnée par le déplacement du

fléau (plus exactement on connaît Vto et Vto -i-8t).

On a donc : -.

au niveau H à l’instant 1. + E.

Méthode différentielle.

-

Cette méthode est basée sur l’enregistrement du mouve-

ment relatif de deux flotteurs liés au déplacement de deux couches voisines Vi V,.

Ce premier mouvement donne une mesure de 8 - 1 ; si, en’même temps, on enregistre

le déplacement moyen de Vl V2 on obtient la courbe de la densité entre les couches 1V, V2

en fonction du déplacement moyen de Vl V~.

On peut compléter ce résultat en interrompant périodiquement la source lumineuse qui

sert à l’enregistrement optique : Dans ces conditions, la projection des segments de courbes

obtenus sur l’axe des espaces donne en effet une mesure de la vitesse de chute de la couche moyenne au cours du temps. On retrouve donc les résultats du premier appareil, avec, en outre, la mesure continue de la densité. L’appareil semble susceptible de donner des résul- tats d’une grande précision s’il est convenablement fabriqué.

(Montage des équipages mobiles sur pivots et rubis.)

Etats distincts des particules constituant une couche au cours d’un dépôt.

-

On n’a considéré jusqu’à présent que des particules en équilibre dynamique dans le liquide.

Chaque couche yest supportée par le liquide ambiant et subit le contre-coup des déplace-

ments de celles qui la précèdent.

Ces interactions de couche à couche se font par l’intermédiaire du liquide qui les supporte et leurs évolutions peuvent être étudiées par le jeu des densités 6fictives du système total.

Dans un deuxième stade, qui commence à l’instant où la couche étudiée vient au con-

tact du dépôt sous-jacent, les particules qui la constituent ne sont plus supportées par le liquide et reposent les unes sur les autres, directement, ou par l’intermédiaire de leur

atmosphère (c’est-à-dire des molécules de liquides entraînées par électrisation).

A partir de ce moment la couche n’exerce plus aucune action sur la densité du liquide qui la baigne, mais elle pèse sur le) fond du vase et les charges qui en résultent peuvent

être décelées au moyen"d’un dispositif spécial.

Par exemple, un élément de surface peut être suspendu au voisinage du fond du vase

à l’extrémité d’un fléau stable par l’intermécliaire d’un crin.

Les charges pesant sur l’élément de surface déterminent une inclinaison très petite du

fléau qui est enregistrée optiquement après amplification.

Mais il est à noter que le flotteur utilisé pour suivre l’évolution[de la suspension donne également des renseignements sur la concentration du dépôt : à partir du moment ’où sa

base vient au contact du dépôt elle exerce sur celui-ci une pression sensiblement égale à

celle ’que transmet la couche que cette base a suivie dans son,mouvement’jusqu’àrcet ins-

tant. , ,,

"

Remarques. - 1° Si le dépôt était constitué par des sphères rigides non chargées au

contact les unes des autres, il est bien évident que la position de chaque couche faisant par-

tie du dépôt serait invariable.

(7)

En fait, en raison de la forme des particules qui n’admettent pas une rigidité aussi absolue, et en raison de l’interaction des atmosphères particulaires, les dépôts se contrac-

tent au fur et à mesure que leur épaisseur s’accroît et cette concentration du dépôt sous

l’action des couches nouvelles qui s’ajoutent sans cesse est naturellement freinée par la viscosité du liquide qui doit transsuder à travers le dépôt.

2,° L’ensemble des résultats précédents suppose l’existence de suspensions homogènes ;

on peut se demander si cette notion correspond à une réalité physique.

L’étude systématique de l’hétérogénéité permet de répondre à cette question.

2. Représentation et étude des suspensions hétérogènes. - Si l’homogénéité

est une propriété non discernable au premier abord, il n’en est pas de même de l’hétérogé-

néité dans bien des cas.

Pour la définir, remarquons au préalable que la concentration relative des particules d’espèces différentes intervenant dans un même mélange est seule intéressante, la densité

de la suspension obtenue par dilution du mélange et par conséquent la concentration du

mélange des particules dans la suspension, étant très aisée à fixer ou à déterminer (mesure

de densité).

Or, les particules d’espèces distinctes se différencifnt les unes des autres, dans les suspensions, par leurs vitesses de chute inégales, si on opère en Tltilieu suffisaut»ieiit dilué.

Dans de telles conditions, et dans des limites de temps suffisamment rapprochées, la

formule de Stckes est en effet applicable à chaque particule.

La représentation de l’hétérogénéité d’un mélange de particules peut donc être donnée par un diagramme à deux dimensions : l’axe des abscisses correspondant t aux vitesses respectives des particules, celui des ordonnées à leurs concentrations.

Caractère de la représentation. - 1. Cas d’un mélange à IV constituants définis.

-

Chaque constituant est représenté par un segment vertical, parallèle à l’axe des

concentrations, dont la longueur définit sa concentration, l’abscisse commune à tous les

points du segment caractérisant le constituant par sa vitesse de chute.

Pour des raisons de continuité, les segments successifs ayant nécessairement une

ordonnée commune, on représentera le mélange au moyen d’un diagramme en escalier.

Fig. 4.

On voit in2médiaternent :

Que l’ordre de succession des segments ne peut être changé, mais que les concentra- tions et les vitesses peuvent être en=,croissance directe ou inverse, d où deux représenta-

tions distinctes possibles, dont l’une est la symétrique de l’autre.

Pour des raisons de commodités,’" qui apparaîtront plus loin, convenons d’adopter la

(8)

représentation dans laquelle le sens de variation des abscisses et des ordonnées est inversé

(courbe descendant vers la droite),

En raison du caractère arithmétique des grandeurs mesurées le long de l’axe des coor- données, on voit également que le diagramme parcouru de gauche à droite ne peut jamais

être croissant. Il part de la valeur 1 et aboulit à 0 en des points quelconques sur l’axe des V (côté des V positifs) (Figure 4).

2° Suspension à constituants en nombre infini.

-

Il peut exister des suspensions

dont le nombre des constituants est suffisamment grand pour que tout se passe comme si la

suspension ne comportait que des particules d’espèces différentes. Etant donnée la petitesse

des particules et l’importance des quantités sur lesquelles on opère ordinairement, les segments caractérisant chaque espèce de particule dans le diagramme d’une telle suspension

tendent vers zéro, et le diagramme se confond avec une courbe continue (décroissante

pour V ~). La courbe n’est coupée par une parallèle aux ordonnées qu’en un point (double

au plus) (figure 5).

Détermination pratique de l’hétérogénéité. - La méthode est basée sur l’enre-

gistrement continu de la pression hydroslatique dans un plan horizontal, fixe, situé à une

certaine distance de la surface libre de la suspension.

On suppose :

Il Qu’à l’instant initial la répartition uniforme de tous les systèmes de particules cons-

tituant la suspension se trouve correctement réalisée, ce résultat peut être obtenu par une

agitation modérée, prolongée et bien répartie.

2° Que la densité relative de la suspension par rapport au liquide vecteur est suffit

samment petite puur que le mouvement de chaque particule soit à peu près le même que si elle se trouvait seule et isolée dans le liquide.

Dans ces conditions, cette pression dépend :

1° D’un facteur constant (correspondant à la présence du liquide supposé pur compris

entre le plan H et la surface libre du liquide).

~° D’un terme variable correspondant à la différence entre le poids des particules com- prises dans un cylindre vertical de section unité, situé dans le plan H, limité à la surface

libre et de la poussée exercée par le liquide sur les dites particules.

Ce terme variable relatif au système de particules de densité 8 est t égal à :

Si n2 représente le poids des particules comprises dans le cylindre précédent, et si le

liquide vecteur a pour densité 1 (cas de l’eau).

(9)

Dispositif expérimental. - On utilisée un cylindre immergé verticalement dans la

suspension à définir de telle sorte que sa section supérieure affleure la surface libre de la

suspension ; le plan H est le plan horizontal de sa base.

Pour mesurer les variations de pression dans le plan II, on suspend le cylindre précé-

,

Fig. 6.

dent par l’intermédiaire d’un crin ou d’un cheveu à un fléau très stable dont on peut suivre

par une méthode optique les déplacements angulaires-supposés très petits. (Figure 6.)

Les déplacements verticaux du flotteur étant supposés négligeables, on obtient les résultats suivants :

1° Cas d’une suspension homogène la poussée exercée sur le cylindre se réduit à la

poussée verticale due à la pression dans le plan H; cette pression, en raison de la

-e

Fig.7.

remarque précédente décroît linéairement tant qu’il existe des particules au-dessus du

plan H puisque la quantité de particules qui passent à travers le plan H à chaque instant

est indépendante du temps : toutes les particules ayant la même vitesse et toutes les couches horizontales qui leur sont équivalentes étant équidistantes (à l’instant initial la

suspension est supposée à répartition uniforme).

(10)

La courbe enregistrée (poussée sur le cylindre en fonction du temps) est donc un segment de droite interrompu à l’instant où les dernières particules franchissent le plan H.

Adoptons, comme axes particuliers pour la poussée et le temps des axes contenant les extrémités du segment de droite : dans ces conditions, l’origine des temps correspond au

moment où on abandonne la suspension à elle-même après y avoir rendu uniforme la répar-

tition des particules, et l’ordonnée d’un point quelconque du segment A B correspond à

l’excédent de pression défini précédemment et aux particules présentes au-dessus du

plan horizontal H (figure 7).

2J Cas de deux constituants.

-

Si on suppose la suspension constituée par deux

systèmes de particules homogènes Si Sa, de vitesses différentes V1 V2, on obtient un enre- gistrement tel que ACB’ ; en effet, tant qu’il existe au-dessus du plan H des particules des

deux systèmes, à chaque instant il passe à travers le plan H un même nombre de particules

de chacun des systèmes, et la poussée sur le cylindre décroît linéairement (segment AC) (Figure 7).

Fig. 8.

Si 1 est la hauteur du cylindre, au bout du temps p ti = les dernières particules d

i 1

système Si (système des particules les plus grosses) franchissent le plan H. Il n’existe plus

alors au-dessus de H que des particules du système Sa. L’enregistrement comporte donc un

dernier segment CB’.

On démontre facilement que la poussée totale due initialement au poids relatif des par- ticules du deuxième système est représentée géométriquement par l’ordonnée OD (D étant

le point de rencontre de CB’ prolongé avec l’axe des ordonnées). Il s’ensuit immédiate- ment que DA représente la poussée due à l’instant initial aux particules du système Si.

Si les I)aî-ticules des deïtx systè)ïtes ont la luêrne dercsité, le rapport de OD à DA, repré- sente la proportion de particules du deuxième système ramenée à celle du premier; ou

1 OD

t DA, 1

..

d

"

S

encore les rapports OA A OA et DA représentent les concentrations respectives des systèmes Sa

"

et Si dans le mélange à l’état sec.

De la même façon, on démontrerait aisément (figure S) que la ligne brisée ABCD repré-

sente un mélange de trois constituants et que OC’ - C’B’

-

B’A sont proportionnelles aux

concentrations des constituants dans le mélange ternaire étudié, et ainsi de suite pour une

suspension à ît constituants.

3° Cas général.

-

Si on a affaire à une suspension comportant un nombre très grand

de constituants distincts, on obtient nécessairement une courbe CC’ (figure 9). Cette courbe

tourne sa concavité vers les Pt positifs, comme on peut l’établir facilement en considérant

la courbe comme constituée par un très grand nombre de segments de droite.

-

(11)

Elle commence d’ailleurs parlun segment rectilipne (To Mo) dont la ’projection sur l’axe

des t est inversement proportionnelle à la vitesse des particules douées de la plus grande

vitesse de chute.

On a, en effet, si to représente la mesure de la projection de ce segment sur l’axe des t, tao = l avec les conventions précédentes (1 - distance du plan H à la surface libre).

0

Pour que le segment ToMo soit de longueur nulle, il faudrait que Vo soit infini, ce qui

montre que le segment ToIVIo existe bien dans tous les cas.

Considérons la courbe C proprement dite : on se propose de trouver à partir de la

connaissance de cette courbe l’expression de la concentration des particules de vitesse V

(comprise entre 0 et Vo) existant dans le mélange complexe étudié.

Fig. 9.

Soit deux points voisins MIM2 sur la courbe MoM’ : si la distance M1M2 est assez petite

en regard de la courbure de la courbe, on peut remplacer l’arc M1M2 par la corde M1M2, Appliquons à cette corde le raisonnement fait précédemment dans le cas la repré-

sentation était une ligne brisée.

La pression élémentaire ~P dans le plan H à l’instant initial, due à la présence des particules caractérisées par le segment M1lB12 est proportionnelle à la concentration de ces

particules dans le mélange étudié.

Si Pa est la somme de la pression totale due à toutes les particules présentes au-dessus

de H à l’instant initial et àl’la concentration des particules correspondant à Ap.

On a

à la limite :

Calculons OP.

or

et

d’où :

(12)

où en divisant par (t2 ce te

à la limite :

dp Pour aboutir à

m

l’expression définissant l’hétérogénéité de la suspension, calculons v dv - en

remarquant que cette expression estitiée au diagramme (,3V) de la suspension jpar

Nous savons d’autre part que v == -

et

qui représente l’équation différenrîelle du diagramme définissant l’hétérogénéité (en fonction

de t et de 1».

Si au lieu de calculer immédiatement ’P rh, on intègre (i), on obtient :

D’où 1

ce qui constitue une expression paramétrique de P et de v, en fonction de t, en remarquant

1

que et p sont’ des fonctions de t.

Cette dernière expression permet de construire le diagramme point par point (’).

Suspensions hétérogènes uniformes. - Si le diagramme d’une suspension hétéro- gène est sensiblement rectiligne (Fig. 10), on a d’après (~) :

(1) Dans tout le calcul précédant dP caractérise le poids relatif des particules de vitesse v comprises à l’instant initial dans un cylindre vertical de base unité .(située dans le plan H) et de hauteur 1, tandis que p

représente l’ordonnée d’un point de la courbe enregistrée.

(13)

La courbe enregistrée est un arc d’hyperbole. Les constantes Ci et 6’2 ont une signification

liée au type du diagramme de la, suspension.

Fi~. 10.

Erreurs systématiques dues aux mouvements du cylindre analyseur. - Nous

avons supposé jusqu’à présent les déplacements verticaux du cylindre analyseur négli- geables.

Si ce mouvement vertical est proportionnel à dP, on a

d 1 = - ~ d P (s constante caractéristique de l’appareil)

et comme

(14)

et

Ou en revenant à la représentation paramétrique, on obtient :

qui est la représentation paramétrique exacte.

Fig - if.

Espèces de particules à densités différentes.

--

Dans ce qui précède, nous avons supposé que toutes les espèces de particules présentes avaient la même densité. Le dia- gramme obtenu pour chaque suspension caractérisait, dans ces conditions, la concentration

en poids de chaque constituant dans le mélange à sec.

Si les densités des espèces distinctes ne sont pas toutes égales entre elles, le diagramme

donne les concentrations en poids relatifs (poids apparents des particules immergées dans

le liquide vecteur).

Proposons-nous d’obtenir, en fonction de ces quantités, les concentrations en poids

vrais :

soit xix2 ... xn, les concentrations en poids des différents constituants à l’état de

mélange sec par définition, on a :~

soit : dn, les densités respectives des constituants, P1P2 ... Pn, les concentrations en poids relatifs par définition.

on a également :

Ces concentrations en poids relatifs sont indépendantes de la dilution de la suspen- sion.

Soit 8 la densité de la suspension à un certain état de dilution.

Si X’i X’2 ... x’n représentent les quantités en poids des différents constituants par unité de volume de la suspension à cette densité

on a :

Observons que b

-

1 représente le poids relatif par unité de volume de la totalité des

particules présentes dans les suspensions

(15)

En divisant les deux membres de l’équation précédente par a - 1, on obtient l’équa-

tion :

Chacun des termes du deuxième membre caractérisant le poids relatif des particules

de chaque espèce présentes par unité de volume de suspension. On a nécessairement :

Puisque les Pi P2 Pn sont indépendants de la dilution, voyons vers quelles limites ten dent, lorsque la dilution décroît indéfiniment, les expressions correspondantes :

Lorsque la dilution décroît indéfiniment , 1 tend vers s (densité à l’état ] sec] du mélange

des particules lorsqu’on ne tient pas compte des vides intercalaires entre particules).

Dans ces mêmes conditions, les x’ tendent vers,les Xo os.

On a donc à la limite :

On en déduit:

On vérifie aisément que pour di = a3 Pi = Xi comme il a été dit précédemment. (Ega-

lité des concentrations en poids vrais et relatifs).

Remarque. - Les molécules d’eau qui peuvent être entraînées par voie électrique par certaines particules ne changent en rien leurs poids relatifs dans la suspension correspon- dante et se traduisent simplement par des variations de la vitesse de chute des particules,

variations qui sont en relation directe avec l’importance de l’atmosphère entraînée dans le déplacement des particules. La correction ne s’y applique donc pas.

Les résultats expérimentaux obtenus en application des méthodes qui viennent d’être décrites feront l’objet d’un exposé ultérieur qui comportera en particulier, l’énoncé de quelques formules susceptibles de traduire les phénomènes expérimentaux observés, avec

certaines approximations.

Manuscrit reçu le 2 juillet 1930.

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On peut conclure de ces faits que le dépôt actif du radiuuz n’émet qu’un grolipe de particules oc de long parcours ; les deux autres groupes observés par Bates

1-

Donc, dans la ville, on connaissait cette pardonnable infirmité de mon oncle, et on en abusait, et on l’attendait aux passages dangereux, et il se mettait en fureur, et l’on riait,